Aux délices de la Torah

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Le rôle unique de chaque juif

+ Le rôle unique de chaque juif :

"La vie de chaque personne est mesurée. Certaines personnes reçoivent un grand récipient et d’autres en reçoivent un petit. Chacun est tenu de remplir son récipient au maximum. Si un "simple juif" remplit son récipient au maximum, il est plus grand que la personne plus grande qui ne remplit pas son récipient complètement."
[ rav Moché Feinstein - Darké Moché - 'Hayé Sarah ]

=> Hachem ne juge la personne qu’en fonction de ses talents et des circonstances.

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-> Le Or Ha'haïm haKadoch (Vayé'hi 49,28) explique qu'avant de mourir Yaakov bénit ses enfants chacun "selon sa bénédiction", signifiant que chacun reçut la bénédiction qui lui convenait en fonction de son âme et de ses actions. Parce qu’il faut savoir que l’âme de chacun a son propre niveau et ses qualités.
Yaakov voulut, par l’intermédiaire de la prophétie, bénir chaque enfant selon la bénédiction qui lui convenait.

=> Les bénédictions accordées par Yaakov enseignent que chaque personne a des qualités et un potentiel uniques et exceptionnels, et que si chacun exploite et réalise ce potentiel, alors tout le peuple juif connaîtra un grand succès dans toutes ses saintes entreprises.
[ d'une certaine façon, chaque juif est un instrument de musique unique, qui dans la partition collective des juifs génère une musique magnifique, un plaisir sublime à Hachem. Mais si on prend un instrument qui existe déjà, refusant d'exprimer notre unicité, alors on n'apportera pas autant de joie à Hachem, Sa Création est un peu défaillante. ]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Vaét'hanan) écrit qu’Hachem exige que chaque personne Le serve selon ses capacités. Tout comme il y a des riches et des pauvres, des forts et des faibles, il y a aussi des personnalités différentes. Certaines personnes peuvent servir Hachem et atteindre un niveau très élevé, et d’autres sont incapables d’atteindre ce même niveau.
C’est pourquoi la Torah exhorte chaque personne à servir Hachem "de tout son cœur et de toute son âme", en mettant l’accent sur le cœur et l’âme de chacun.

-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Réé) souligne également que les différents types de personnes sont essentiels pour la réussite générale du peuple juif.
Un jour, quelqu’un lui demanda pourquoi le monde avait besoin de ’Hassidim et de Mitnagdim, et pourquoi, même chez les ’Hassidim, il existe de nombreux groupes : certains mettent l’accent sur l’étude et d’autres sur la prière, certains chantent beaucoup, tandis que d’autres dansent davantage. Que manquerait-il au monde s’ils priaient d’une même manière?
Le 'Hafets 'Haïm répondit qu’au lieu de poser des questions sur les différents groupes du peuple juif, il devrait demander au tsar russe pourquoi il avait tant de types de soldats différents : l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie, l’armée de l’air et les plongeurs sous-marins. Que manquerait-il à l’armée s’il n’y avait qu’un seul type de soldat, avec un seul type d’arme, et un seul général qui commanderait tout le monde?
La réponse était évidente ; quand nous devons entrer en guerre et vaincre l’ennemi, nous avons besoin de différents types de combattants. Chacun a un avantage sur l’autre : par exemple, l’infanterie peut se battre à l’épée, ce qui n’est pas le cas de la cavalerie. Cette dernière, quant à elle, peut effrayer davantage l’ennemi. Ceux qui tirent avec des canons et diverses autres armes peuvent mener la guerre sur de longues distances, mais ne peuvent pas faire de combat rapproché.
De même, poursuivit le 'Hafets 'Haïm, pour gagner la guerre contre le yétser ara, nous avons besoin des différents types de ’Hassidim ainsi que des Mitnagdim.
Tous sont des soldats de l’armée d’Hachem. Chacun aide à vaincre l’ennemi, l’un avec sa Torah, l’autre avec sa prière, l’autre avec le chant et ainsi de suite.

Les grenouilles ont parlé aux pierres

+ Les grenouilles ont parlé aux pierres :

"Le fleuve pullulera de grenouilles, elles monteront et viendront dans ton palais, dans ta chambre à coucher ... dans tes fours et dans tes pétrins" (Vaéra 7,28)

-> Le midrach (Chémot rabba 10,3) affirme que pendant la plaie de grenouilles, si un mur était fait de pierres de marbre et que les grenouilles ne pouvaient pas passer à travers, les grenouilles disaient au marbre de se fendre pour qu'elles puissent aller faire la volonté d'Hachem.

Le Beit Avraham de Slonim (Yalkout Si'hot Kodech), cite son père le Divré Shmouel, comme ayant dit : "Un juif doit dire à son cœur [de pierre] de s'ouvrir pour lui permettre d'accomplir la volonté d'Hachem. Si l'on ne fait pas cela, on est pire que les grenouilles qui ont dit cela aux [pierres en] marbre afin qu'elles puissent réaliser la volonté d'Hachem."

La tsédaka protège des forces du mal, du ayin ara

+ La tsédaka protège des forces du mal, du ayin ara :

"C'est un fils plein de grâce que Yossef (ben porat Yossef), un fils plein de grâce pour l'oeil (ben porat alé ayin) ; chacune des filles a grimpé sur la muraille pour le contempler" (Vayé'hi 49,22)

-> Le 'Hida (Na'hal Kédounim) explique que la tsédaka est évoquée dans ce verset. Les lettres qui suivent celles du mot "ayin" (œil - עין) forment le mot "kessef" (argent - כסף).
Cela nous enseigne que l’on peut utiliser l’argent de la tsédaka pour se protéger d'un ayin ara.

A l'inverse, si l'on ne donne pas à la tsédaka, alors le ayin ara aura du pouvoir sur nous.
Mais par le mérite de la tsédaka, on peut être sauvé de Satan et des forces du mal.

De plus, les lettres qui suivent celles de kessef (כסף) forment "atsel" (paresseux - עצל).
Cela nous enseigne que si l’on ne donne pas la tsédaka tout de suite mais qu’on la garde pour plus tard, on est considéré comme paresseux pour ne pas avoir fait ce qu’il faut pour se protéger du mal.

Etre juif c’est avoir et susciter le trait de compassion

+ Etre juif c'est avoir et susciter le trait de compassion :

"Elle (la fille de Pharaon) aperçut le panier ... elle l'ouvrit ... et voici qu’il y avait un jeune garçon qui pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "C'est un des enfants Hébreux"" (Chémot 2,6)

-> Le Zohar (174b) commente sur ce verset : elle "eut immédiatement compassion de lui".

Le séfer Lé'hem Shlomo explique en disant que la façon dont Batya savait qu’il s’agissait d’un enfant juif est que les juifs sont des gens compatissants et miséricordieux, comme le dit la guémara (Bétsa 32b) que si un individu a de la compassion pour les autres, c’est un signe qu’il est un descendant d’Avraham Avinou.
De plus, les descendants d'Avraham (juifs) suscitent également le trait [de caractère] de compassion chez les autres.

En conséquence, lorsqu’elle vit ce bébé, elle se sentit envahie par la compassion et comprit que c’était certainement parce qu’il s’agissait d’un enfant juif.

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-> Hachem s'est choisi (בחר) Yaakov, Israël pour son trésor. (Téhilim 135,4)

-> Israël (les juifs) présente 3 caractéristiques distinctives : ils sont miséricordieux (ra'hmanim - רַחְמָנִים), ils ont honte (baïchanim - בַּיְישָׁנִין) et ils accomplissent des actes de bonté (gomlé 'hassadim - גוֹמְלֵי חֲסָדִים). [guémara Yébamot 79a]
Le mot בחר (choisi - ba'har), est composé des premières lettres de ces 3 caractéristiques : רַחְמָנִים et בַּיְישָׁנִין et גוֹמְלֵי חֲסָדִים
Les 2e lettres de ces mots forment le mot יחוס (une lignée - yi'houss).
Ces 3 caractéristiques montrent qu'une personne est d'origine israélite (juive).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Quiconque a de la compassion pour les créatures d'Hachem, on sait qu’il est de la descendance d’Abraham Avinou ; et quiconque n’a pas de compassion pour les créatures d'Hachem, on sait qu’il n’est pas de la descendance d’Abraham, Avinou.
[guémara Bétsa 32b]

Lorsque les juifs sont unis, ils s’élèvent spirituellement

+ Lorsque les juifs sont unis, ils s'élèvent spirituellement :

"Regroupez-vous et écoutez, ô fils de Yaakov, et écoutez Israël votre père" (Vayé'hi 49,2)

-> Le rabbi de Slonim (séfer Divré Shmouel) explique les mots de ce verset, en disant que lorsque les juifs se rassemblent, ils ont la capacité [de s'élever spirituellement au point] d'entendre les paroles d'Hachem (d'écouter votre Père qui est au Ciel).
Même s'ils se situent au niveau spirituel inférieur de "fils de Yaakov" (bné Yaakov), ils peuvent s'élever au niveau spirituel élevé de "fils d'Israël".
Le mot Israël (ישראל) est composé des lettres "li roch" (Je suis la tête). Ce nom symbolise donc un niveau élevé. Et ce niveau peut être atteint lorsque les juifs s'unissent (regroupez-vous!).

Cette idée est évoquée dans le verset de : "Et votre peuple n'est composé que de justes" (vé'amé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21).
Le mot "vé'amé'h" (votre peuple), fait référence à un peuple, une nation, qui se trouve à un niveau inférieur.
Cependant, le verset dit que s'ils forment une nation unie, ils sont tous considérés comme des tsadikim.
[même si individuellement on peut être loin d'être un tsadik, par le mérite de notre unité, on accède aux yeux d'Hachem au statut de tsadik. ]

Nos Sages (Pessa'him 56a) disent que Yaakov voulait révéler le moment de la guéoula à ses fils, mais la Chékhina l'a quitté.
Nous pouvons dire qu'après que la Chékhina a quitté Yaakov, il a donné à ses fils un conseil sur la façon dont ils peuvent mériter la lumière divine de machia'h même lorsque la Chékhina n'est pas avec eux. Ils peuvent le faire en se "rassemblant".
Nous voyons par là que c'est par l'unité que nous pouvons mériter la lumière du machia'h et la guéoula.

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-> Le Chla Hakadoch (Déréh 'Haïm To'hakhot Moussar) affirme que Yaakov voulait révéler la date de la guéoula à ses fils (comme l'indique Rachi). C'est pourquoi il leur a demandé de se rassembler, car il n'est pas possible de réaliser la géoula si le peuple juif n'est pas uni.
La destruction du Temple a été causée par la haine gratuite, et tant que cette haine existera parmi nous, nous ne pourrons pas mériter la guéoula finale.

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-> Le Imré Pin'has, rapporte le rav Na'hman de Kossov, disant qu'il y a certaines choses qu’un individu seul ne peut pas accomplir par sa propre prière. Parce que nous sommes éloignés d'Hachem à cause de nos fautes, nos prières ne sont pas toujours en mesure de nous aider.
Cependant, nous pouvons atteindre ces choses si nous nous unissons avec d’autres juifs dans un front uni (ex: comme dans un minyan). Les prières d’un groupe comme celui-ci parviennent toujours à Hachem.

[ ainsi, Yaakov insiste sur l'importance de l'unité, car ainsi nos prières (dont celles pour la venue du machia'h) auront davantage d'impacts au Ciel. ]

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+ Nous avons reçu la Torah grâce au pouvoir de l’unité :

-> "Et ils partirent de Réfidim et arrivèrent au désert du Sinaï ... et Israël campa là en face de la montagne" (Yitro 19,2)

-> Rachi explique qu’ils campèrent "comme un seul homme avec un seul cœur".

-> Le séfer 'Hashkah léTova (Likoutim) dit que la nation se préparait à recevoir la Torah, mais ils ne savaient pas comment se préparer pour être dignes de la recevoir. Ils savaient qu’ils étaient tous imparfaits dans leurs propres voies et ne savaient pas comment rectifier cela.
Par conséquent, ils se sont tous unis dans un lien d’unité, afin que chacun puisse bénéficier des bonnes qualités de chacun.
Ils savaient que chaque individu possédait de bonnes qualités que les autres n’avaient pas, et que par l’unité, ils pouvaient tous s’aider mutuellement. De cette façon, ils ont pu recevoir la Torah.

"Yehuda est un lion rugissant. De la proie, mon fils, tu t'es relevé. Il s'est couché, il s'est reposé comme un lion, et comme un lion, qui le réveillera?" (Vayé'hi 49,9)

-> Rabbénou Bé'hayé explique que Yaakov fait l'éloge de Yéhouda en disant que même après s'être couché et être tombé dans l'histoire avec Tamar, il s'est renforcé comme un lion et s'est relevé.

[ le nom Yéhouda, est repris dans la dénomination, l'essence de tout juif (Yéhoudi), pour indiquer qu'on a tous la capacité et le devoir de suivre son exemple : il est humain de tomber, parfois très bas (accusé de relation avec une prostituée), mais l'essentiel est de se relever de la chute avec plein de forces, comme un lion! ]

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-> Rabénou Bé'hayé déclare également (Vayé'hi 49,12) que les bénédictions données à Yéhouda contiennent les 22 lettres de la Torah, à l'exception de la lettre zayin. Cela symbolise le fait que le royaume qui sera gouverné par la maison de Yéhouda (un roi juif ne peut venir que cette tribu) ne conserve pas le pouvoir grâce au "kli zayin" (la puissance militaire) comme le font tous les autres royaumes. Un royaume juif ne conserve pas le pouvoir en faisant la guerre. Il le faitt plutôt grâce au pouvoir qui leur est conféré par Hachem. C'est pour cette raison que le nom d'Hachem (יהוה) se trouve dans le nom "Yéhouda".

Cela indique que lorsque le peuple juif agit correctement et qu'Hachem est avec eux, ils n'ont pas besoin d'armes pour être victorieux, car Hachem mènera nos batailles pour nous.

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=> On vient de voir 2 caractéristiques essentielles d'un juif : d'un côté une confiance et une puissance à viser des grandeurs spirituelles (on va tout dévorer en spiritualité comme un lion) car c'est le roi animaux (à l'image des juifs qui ont une âme beaucoup plus élevée que celle des non juives, et donc plus de responsabilité et d'ambition à avoir dans leurs actions).
D'un autre, nous devons reconnaître que tout ce que l'on a, tout ce que l'on peut faire, ne l'est que grâce à l'aide constante d'Hachem.
En faisant Sa volonté, on aura Hachem toujours à nos côtés, et l'on n'a rien à craindre (car papa Hachem peut tout, c'est le boss des boss!).

"Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov en tant que El Shadaï, mis sous Mon Nom Hachem Je ne Me suis pas fait connaître à eux" (Vaéra 6,3)

-> Le rav Zvi Hirsch Friedman (séfer Akh Pri Tévoua) explique ce verset en disant qu'il est bien connu que tous les mazalot sont en opposition avec le peuple juif.
De plus, selon les signes astrologiques naturels, le peuple juif ne devrait pas exister du tout. Tous les Avot étaient stériles et ne pouvaient pas avoir d'enfants selon les lois de la nature.
Par conséquent, la nation juive n'aurait jamais dû exister naturellement. Mais Hachem a "volé" (méchadéd (verbe lichdod - לשדוד) -> El Shadaï (אל שדאי) ) les signes astrologiques pour le bien du peuple juif.

La raison pour laquelle ils ont mérité que la nature soit changée pour eux est qu'ils ont "volé" leur propre corps et leurs tendances naturelles pour le bien d'Hachem.
C'est ce que disent nos Sages (Pirké Avot 2,4) : si quelqu'un annule ses désirs naturels pour le bien des autres, les autres annuleront leurs désirs pour lui.

En conséquence, Hachem a dit à Moché qu'Il est apparu aux Avot (Patriarches) sous le nom de Kel Shadaï, ce qui symbolise la façon dont Il a volé (méchaded) les Cieux pour eux.
Mais ils ne connaissaient pas le nom de "Havaya" (יהוה), qui symbolise Sa grande bonté, car Il n'a fait preuve de bonté envers eux qu'en retour de la bonté qu'ils avaient eue pour Lui.

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-> Le séfer Bé'er Mayim 'Haïm (paracha Béchala'h) écrit qu'Hachem n'accomplit des miracles surnaturels que pour les personnes qui Le servent d'une manière surnaturelle.
C'est ainsi que nos Sages disent (Sotah 8:2) qu'une personne est traitée en fonction de la manière dont elle agit. C'est pourquoi nos Sages (midrach Chémot rabba 21,10) disent que la mer ne s'est pas fendue jusqu'à ce que les juifs y pénètrent jusqu'au nez.
La guémara (Sotah 37a) ajoute que la Shévet Binyamin ou Na'hchon ben Aminadav ont sauté à l'eau. Avant qu'ils ne risquent leur vie de manière surnaturelle (par émouna), Hachem ne pouvait pas accomplir de miracles surnaturels pour eux.

"Pharaon ordonna à tout son peuple, en disant : 'Tout fils qui naîtra, jetez-le dans le fleuve! Et toute fille, laissez-la vivre!" (Chémot 1,22)

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Ahavat Yonathan - paracha Vaéra) demande pourquoi Pharaon a ordonné spécifiquement de noyer les bébés mâles dans la mer. Pourquoi n’a-t-il pas simplement dit de les tuer à la naissance?

Il répond en citant la guémara (Sanhédrin 67b) qui dit que Zeiri est allé un jour en Egypte et a acheté un âne. Cependant, au lieu d’un âne, on lui a donné une planche de bois qui avait été faite pour ressembler à un âne par magie et illusion. Le soir, lorsqu’il a essayé de laver l’âne dans l’eau, il s’est transformé en morceau de bois car l’eau annule les effets de la magie.

C’est dans cet esprit que rav Eibshitz explique que Pharaon craignait que les juifs ne trompent ses officiers par la magie. Il pensait qu’ils pourraient prendre un objet et créer une illusion pour le faire ressembler à un bébé, tout en cachant le bébé réel.
C’est pourquoi il a ordonné que les bébés soient jetés dans l’eau, où la magie n’a aucun effet, afin de s’assurer qu’il s’agissait bien de vrais bébés.

La rencontre avec Pharaon

+ La rencontre avec Pharaon :

"Moché et Aharon se rendirent auprès de Pharaon" (Vaéra 7,10)

-> Nos sages décrivent comment Hachem a embarrassé et fait honte à Pharaon.
Le midrach (Yalkout - remez 181) raconte que le palais de Pharaon avait 400 portes. Près de chaque porte se trouvaient des lions, des ours et d'autres animaux vicieux. Aucun homme ou créature ne pouvait franchir l'une de ces portes sans être dévoré à mort par les animaux sauvages, à moins que de la viande ne soit placée devant les animaux pour les calmer. Mais lorsque Moché et Aharon arrivèrent au palais, tous les animaux les entourèrent et leur léchèrent les pieds, les accompagnant jusqu'à ce qu'ils atteignent Pharaon.

À ce moment-là, de nombreux rois de l'est et de l'ouest, sujets de l'empire de Pharaon, se réunissaient avec lui. Lorsqu'ils virent Moché et Aharon à la tête du cortège d'animaux sauvages, ils furent saisis d'effroi. Pharaon fut lui aussi saisi d'effroi. Tous les rois enlevèrent leur couronne de leur tête et se prosternèrent devant Moché et Aharon.

À ce moment-là, Pharaon a besoin d'utiliser les toilettes et il entre dans la salle de bains. Douze souris se précipitèrent sur lui et commencèrent à le mordre de tous les côtés. Il poussa un cri amer et tous ses ministres et conseillers l'entendirent hurler de douleur.

Pharaon revint alors sur son trône et reprit confiance en lui. Il demanda à Moché et Aharon : "Qui êtes-vous et d'où venez-vous? Qui vous a envoyés vers moi?"

Ils répondirent : "Le D. des juifs nous a envoyés vers toi pour te dire d'envoyer ma nation afin qu'elle me serve".
Il leur dit aussitôt : "Je ne sais pas qui est ce D.. Je n'ai jamais entendu parler de lui. Il ne m'a jamais envoyé de lettre ni de cadeau".

-> Le séfer Mégalé Tsafona demande pourquoi Pharaon avait 400 portes dans son palais. Il explique que Pharaon était la racine de la "sitra a'hra" (la force de l'impureté). Or, le pouvoir de la sitra a'hra est divisé en 400 parties (c'est pour cette raison qu'Essav avait 400 partisans - Vayichla'h 33,1).
Toutes sortes d'animaux sauvages ont été placés devant les 400 portes, qui représentaient les 400 parties de la sitra a'hra, afin de renforcer la force de l'impureté et d'ajouter au pouvoir de la magie noire utilisée par Edsav.
[nos Sages (Moed Katan 18a) disent qu'Essav était adepte de la magie noire (amgouchi). ]

Lorsque Moché et Aharon arrivèrent, la force de leur sainteté l'emporta sur la force de l'impureté ; ainsi, tous les animaux sauvages se couchèrent devant eux et ne purent leur faire aucun mal. Ils leur léchaient les pattes en signe de soumission et les accompagnaient en signe d'obéissance.
Tous les rois qui en furent témoins puisèrent également leur force dans la puissance de l'impureté. Ils furent eux aussi contraints de se soumettre à la sainteté de Moché et d'Aharon, et ils retirèrent leurs couronnes et se prosternèrent devant eux.

Hachem fit alors en sorte que Pharaon lui-même soit pris de peur.
Pharaon prétendait être un dieu et disait qu'il n'avait jamais besoin d'aller aux toilettes. Il se rendait secrètement chaque matin dans un endroit caché pour faire ses besoins afin de tromper les gens.
Mais Hachem l'effraya tellement qu'il ne put contrôler son corps et qu'il eut besoin d'aller aux toilettes sur-le-champ. Il dut se lever de son trône et se rendre dans une pièce privée pour utiliser la salle de bain en secret.

Que fit alors Hachem? Il envoya 12 souris le mordre pendant qu'il allait aux toilettes, ce qui le fit crier de douleur. Ses serviteurs ont dû courir pour voir s'il allait bien, et ils ont vu qu'il utilisait la salle de bain comme une personne normale.

Il est humilié publiquement. Tout le monde voyait maintenant clairement qu'il était un menteur et qu'il n'était pas du tout un dieu. Les principaux ministres et les simples employés du palais connaissaient tous la vérité. Et Pharaon fut couvert de honte.

Le Mégalé Tsafona ajoute que la raison pour laquelle Hachem a envoyé exactement 12 souris est que Pharaon a causé de la souffrance aux 12 tribus du peuple juif.

Etre dégoûter de notre exil, condition préalable à la guéoula

+ Etre dégoûter de notre exil, condition préalable à la guéoula :

"C'est pourquoi tu diras aux Bné Israël : "Je suis Hachem, et Je vous ferai sortir du fardeau des égyptiens"" (Vaéra 6,6)

-> Le séfer Kol Mévasser rapporte que le rav Bounim de Peshischa demande pourquoi Hachem dit qu'il sortira les juifs "du fardeau" (sivlot) de l'Egypte. Pourquoi ne dit-Il pas simplement qu'Il les sortira de l'esclavage en Egypte?
Il répond en disant que "le plus grand malheur, c'est quand on ne sent plus la douleur".

Il explique qu'au début de la servitude, l'esclavage était très dur pour le peuple juif. Mais au bout d'un certain temps, ils se sont habitués à la douleur et à la souffrance, qui sont devenues leur nature. Ils ont commencé à tolérer leur vie difficile et n'ont plus été dérangés par elle.
[au début c'est dur, mais après cela devient notre train-train quotidien]

Lorsque Hachem vit que les juifs commençaient à tolérer ce que les égyptiens leur faisaient subir et qu'ils étaient devenus tellement prisonniers de la dépravation et de l'immoralité de l'Egypte qu'ils commençaient à ne plus s'en préoccuper, Il dit qu'Il devait les sauver immédiatement. Cela ne pouvait plus attendre.
Hachem déclara : "S'ils sont déjà capables de tolérer les égyptiens, il n'y a pas d'autre choix que de les délivrer maintenant! "

[ le mot "sivlot" peut être traduit par "sovel", qui signifie tolérer. Le mot "sivlot" peut être traduit par "sovel", qui signifie tolérer. Ainsi, le verset peut être compris comme disant qu'Hachem a vu qu'Il devait sauver la nation de leur situation de tolérance des égyptiens. ]

-> De même, il est dit au nom du 'Hidouché haRim que la première étape de la délivrance consiste à se dégoûter de l'exil. Tant que nous sommes capables de tolérer d'être dans l'exil, la guéoula ne peut arriver.
C'est dans cet esprit qu'il explique qu'Hachem a d'abord dû sortir la nation des "sivlot" d'Egypte. Il a d'abord dû leur faire cesser de tolérer l'exil et les dégoûter des égyptiens. Ce n'est qu'ensuite qu'Il a pu les délivrer.

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[pour provoquer la venue du machia'h, nous devons être dégoûter de cet exil, au point d'exiger de tout cœur à Hachem de nous en sortir.
Cependant, à nous de décider : est-ce que cela viendra par nous-même (en travaillant pour que notre intériorité crie à Hachem, malgré qu'en apparence tout va relativement bien dans notre vie), ou bien est-ce que Hachem devra la provoquer en nous envoyant des galères extérieures, nous poussant à vouloir échapper à cet exil?
Dans Sa bonté, Hachem fait que le confort de notre exil est plutôt bon, et dans la routine quotidienne, il peut être facile de ne pas être tant que cela dégoûté par notre vie. On s'habitue et on apprécie globalement notre situation.
Pourtant, pour provoquer la guéoula, on doit certes remercier Hachem pour ce que l'on a, mais une condition préalable est de développer un dégoût de notre état actuel en tant que juif, car on veut qu'Hachem se dévoile, on veut vivre dans une réalité d'un amour et d'une proximité sans limite avec papa Hachem! (on en a marre qu'Il soit aussi dissimulé!) ]