Aux délices de la Torah

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"Comprenez les années des générations" (Haazinou 32,7)

Que signifie ce verset ?
En fait, chaque génération et chaque période reçoit du Ciel une nouvelle compréhension dans la Torah, qui correspond et qui est adaptée à la nature de la génération.

Les tsadikim et les Sages de chaque période comprennent et diffusent la Torah selon ce qui leur est demandé de comprendre et d’enseigner aux personnes qui vivent dans leur génération.

[ainsi, chaque génération a les meilleurs rabbanim, qui lui transmettent les paroles les plus pertinentes]

[le 'Hidouché haRim]

"Ce qui est caché est à Hachem votre D. . Et ce qui est dévoilé est à nous et nos enfants, pour accomplir toutes les paroles de cette Torah" (Nitsavim 29,28)

Ce verset fait allusion au fait qu'il existe 2 temps pour la venue du Machia’h :
- le 1er est le temps décidé par Hachem, qu’Il ne révèle à personne.
Ainsi, le verset écrit : "Ce qui est caché est à Hachem votre D.", allusion au temps de la délivrance qui est caché et que personne ne peut connaître.

- le 2e temps est celui qui peut être déterminé par l’homme, s’il se comporte selon la Volonté Divine.
Ce temps est en quelque sorte dévoilé, car il est entre nos mains. En effet, l’homme peut faire venir le machia'h chaque jour, s'il respecte les mitsvot et s’affaire à l’étude de la Torah.
Ainsi, le verset continue par : "ce qui est dévoilé", il existe un temps dévoilé et que l’on peut connaître. Ce temps appartient "à nous et nos enfants".

Et le verset se conclut par : "pour accomplir toutes les paroles de cette Torah", car faire la volonté de Hachem est la condition permettant de précipiter la venue du machia'h, de la guéoula.
[Il s'agit de "cette" Torah, et pas de celle que l'on voudrait s'inventer pour s'arranger!]

[le Ktav Sofer]

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-> "Ce qui est caché est à Hachem" : Afin qu'Israël ne puisse pas arguer que sa responsabilité ne peut pas être engagée pour des fautes qu'il ignore, Moché assure le peuple que les fautes cachées sont du ressort de D. Seul et que ceux qui ont commis ces fautes en porteront seuls la responsabilité.
En revanche, tous ont l'obligation de veiller à l'intégralité du peuple en sanctionnant les fautes commises ouvertement ("ce qui est dévoilé est à nous et à nos enfants").
[Rachi ; Ramban ]

-> Ainsi, chacun doit savoir que s'il est en mesure, par ses remontrances, d'empêcher son ami ou un homme de sa communauté de commettre une faute, et qu'il s'abstient de le faire, il en sera également responsable.

Nos Sages l’énoncent clairement : "Quiconque peut empêcher les gens de sa maison de fauter et y renonce est tenu pour responsable de leurs actes ; s'il peut influencer ses concitoyens, il sera tenu pour responsable de leurs actes ; s'il peut influencer le monde entier, il sera tenu pour responsables des actes du monde entier ..."
[guémara Shabbath 54b]

-> On peut citer le Ohr ha'Haïm (Nitsavim 29,9) :
"Moché évoque séparément chaque catégorie de personnes (chefs de tribus, anciens, officiers, tout homme d'Israël, jeunes enfants, femmes, ...) pour souligner que chacun est responsable des autres selon ses capacités.

Les dirigeants peuvent avoir une influence sur un grand nombre de personnes tandis que le commun du peuple n'en aura que sur un cercle très restreint.
D. ne nous demande pas l'impossible mais nous avons l'obligation de faire ce qui est en notre pouvoir."

-> A ce sujet le 'Hafets 'Haïm rapporte le midrach (Vayikra rabba 4,6) suivant :
" "Israël est comme un agneau égaré" (Yirmiyahou 50,17)
Pourquoi Israël est-il comparé à un agneau?

Car tout comme un agneau lorsqu'on le frappe à la tête ou à l'un de ses membres, tout son corps le ressent (les agneaux avançant généralement en groupe très serrés, lorsqu'une bête est frappée et cesse d'avancer, tout le troupeau s'arrête), il en est de même pour le peuple juif : un seul de ses membres faute et toute l'assemblée le ressent.

Rabbi Chimon bar Yo'haï a enseigné : Ceci est à l'image de voyageurs naviguant en bateau.
L'un deux saisit soudain une pioche et se met à creuser sous sa place.
Les autres s'exclament : "Que fais-tu?", et il leur répond : "Que vous importe? Ne suis-je pas en train de creuser sous MON siège?"
Les autres lui rétorquent : "Mais l'eau va entrer et envahir tout le bateau!". "

=> Dans le futur, même au plus intègre, on lui montrera toutes les occasions qu'il eut, durant son existence, d'empêcher ses prochains de fauter.
Les juifs sont responsables les uns des autres, et du fait de sa négligence, il devra porter une part de leur faute.

[ceci est une des raisons expliquant que nous devons confesser (vidouï) toutes les fautes, mêmes celles qu'on aurait à priori pas faites!]

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-> "Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D., chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d’Israël" (Nitsavim 29,9)
Le Alshich haKadoch commente :
Habituellement, Moché s'adresse aux dirigeants du peuple juif d'abord, et ensuite il enseigne au restant du peuple.
Cependant, là il va parler directement et simultanément à tout le monde. Pourquoi cela?
Ici, les juifs acceptent sur eux-mêmes d'être les garants les uns des autres. Afin de le faire, ils doivent tous se considérer comme équivalents.
Chaque personne, indépendamment de son titre ou de sa position sociale, doit aider son prochain juif à suivre la volonté de Hachem.
Et en réalité, c'est uniquement Hachem qui peut véritablement connaître le niveau d'une personne.
Celui qui semble être un dirigeant et une personne pieuse peut en réalité être inférieur au plus bas des juifs, et inversement.

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-> "Chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d’Israël" (v.29,9)
Rachi explique : "Vos chefs, vos tribus" (רָאשֵׁיכֶם שִׁבְטֵיכֶם) par : "vos chefs de vos tribus" (רָאשֵׁיכֶם לְשִׁבְטֵיכֶם).
Pourquoi le verset n'a-t-il utilisé le "laméd" (ל), comme Rachi?
Cela indique que les responsables ne sont pas séparés des tribus. Chacun d'entre nous peut être un leader/dirigeant.
Tout juif doit faire tout son possible, car chaque juif a le potentiel pour être un responsable/leader.
On ne doit pas laisser notre yétser ara nous convaincre que nous sommes incapables de s'élever vers des grandeurs et nous persuader de ne même pas essayer.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

[chaque juif a l'obligation de se dire que le monde n'a été créé que pour lui. Ainsi, chaque juif est le responsable de la survie du monde, puisqu'il a un apport unique dans l'histoire a faire. C'est pour cela que l'on doit investir toutes nos potentialités dans la réalité, afin que le monde puisse atteindre sa plénitude, le plus de proximité possible avec Hachem, la source de toute bénédiction.
Le yétser ara fait tout pour que nous ayons une valeur de nous-même amoindrie. En effet, moins nous avons conscience de nos capacités, de notre grandeur, moins nous visons grand, plus nous nous contentons du minimum, et nous passons à côté d'exploiter la pleine mesure de notre vie.]

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+ "Ce qui est caché est à Hachem votre D. . Et ce qui est dévoilé est à nous et nos enfants, pour accomplir toutes les paroles de cette Torah" (Nitsavim 29,28)

-> Ce verset fait également allusion aux membres du peuple d'Israël qui se sont tellement assimilés au sein des nations qu'ils ont oublié leur origine.
Lorsque la rédemption finale arrivera, ces âmes cachés, connue de D. Seul, rejoindront le reste du peuple juif et retrouveront le judaïsme de leurs ancêtres.

[Rachi - Téhilim 87,6]

[Par contre, pour les juifs que nous connaissons et qui sont éloignés de la Torah, nous nous devons de faire le maximum pour les impacter positivement : par notre exemplarité, par notre joie de vivre, par nos marques de considération/d'amour à leur égard, par nos prières pour qu'ils reviennent vers Hachem, ... ]

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+ "Ce qui est caché est à Hachem notre D., et ce qui est dévoilé est à nous et nos enfants" (29,28)

"Ce qui est caché" = fait référence aux sentiments du cœur tels que l'amour, la crainte, la joie, qui sont cachés dans le cœur. L'homme doit consacrer et réserver ses sentiments à "Hachem notre D.", pour L'aimer, Le craindre, se réjouir de Le servir.
En revanche, "ce qui est dévoilé" = c'est-à-dire les actions réalisées par les membres du corps, bien que l'homme doit réaliser les mitsvot avec son corps, malgré tout, il pourra aussi agir pour ses affaires personnelles. Ainsi, il pourra aussi manger, travailler, et s'occuper d'affaires profanes.
Les actions peuvent donc aussi être "à nous et nos enfants" = pour s'occuper de soi et de sa famille.

Malgré tout, le verset poursuit : "Pour accomplir toutes les paroles de cette Torah" = c'est-à-dire que même lorsque l'homme s'occupe de ses affaires personnelles, son intention et sa motivation dans ces actions profanes doivent être orientées à servir Hachem.
En effet, l'intention relève des choses cachées, car elle est cachée dans l'esprit de l'homme. Or, "ce qui est caché revient à Hachem" = ainsi, même l'intention dans les actes profanes réservés à ses besoins, doit être "pour accomplir toutes les paroles de cette Torah".
[Sfat Emet]

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"Les choses cachées sont à Hachem notre D. et les choses découvertes à nous et à nos enfants à jamais" (29,28)

Les commentateurs ont dit : Les mots "(L'hachem) Elokénou VéHaNiglot Lanou OuLebaneinou» ("(à Hachem) notre D., et les choses découvertes à nous et à nos enfants" - אֱלֹהֵינוּ וְהַנִּגְלֹת לָנוּ וּלְבָנֵינוּ) sont l’acronyme de Elloul (אלול).
Cela signifie que l’essentiel de la téchouva porte sur les fautes commises en secret, parce que les fautes commises en public, l’homme s’en repent puisque son cœur sait que les gens sont au courant, alors que les fautes qu’il a commises en secret, il s’imagine qu’il n’a pas besoin de s’en repentir.
La Torah nous met donc en garde en disant : "les choses cachées sont à Hachem notre D. et les choses découvertes à nous et à nos enfants" = de même que chacun se repent des fautes qu’il a commises devant d’autres personnes et devant ses enfants, il doit se repentir du plus profond du cœur des fautes qu’il a commises envers lui-même.

"Rassemble le peuple : les hommes, les femmes et les enfants et l'étranger qui est dans tes villes, afin qu'ils entendent et afin qu'ils apprennent, et ils craindront Hachem votre D., et ils veilleront à accomplir toutes les paroles de cette Torah.
Et leurs enfants qui en les connaissent aps encore écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D., tous les jours que vous vivrez sur la terre dont vous allez prendre possession après avoir traversé le Jourdain"
(Vayélé'h 31,12-13)

-> Rabbi El'azar ben Azaria commente ainsi ce verset :
"Rassemble le peuple : si les hommes venaient pour apprendre et les femmes pour entendre, que venaient y faire les enfants?
Offrir du mérite à ceux qui les amenaient."
[guémara 'Haguiga 3a]

-> En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 31a-b) disent que celui qui fait une bonne action parce qu’il en a reçu un ordre, recevra une récompense plus grande que s'il la faisait sans ordre.

Puisque les parents devaient tous se rendre au rassemblement, alors ils auraient forcément pris leurs enfants avec eux pour ne pas les laisser seuls.
Ainsi, Hachem qui veut encore plus nous récompenser a tenu à l’enjoindre explicitement dans la Torah, pour que les parents reçoivent un salaire encore plus grand d’accomplir un acte avec un ordre.

[le 'Hidouché haRim]

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-> Le rav Yossef Shalom Elyachiv fait remarquer que la force de la Torah est tellement grande qu'elle a une influence même sur les petits enfants : la voix de la Torah pénètre dans le plus profond de leur être, comme le dit le verset : "Ils écouteront et apprendront à craindre Hachem votre D. tous les jours que vous vivrez".

Nos Sages (guémara Yérouchalmi Yébamot 1,6) rapportent que rabbi Dossa ben Horkénos, parlant de rabbi Yéhochoua, dit : "Je me souviens de l'époque où sa mère amenait son berceau à la maison d'étude pour que ses oreilles s'attachent aux paroles de Torah".

S'appuyant sur cet enseignement de nos Sages, rav Elyachiv écrit qu'en ce qui concerne l'éducation des enfants, il existe 2 âges différents.
Celui de l'éducation pratique : un père doit enseigner la Torah à son fils dès qu'il commence à parler, et il devra accomplir, par exemple, la mitsva du loulav quand il saura comment l'agiter (guémara Soucca 42a).
Mais pour le développement de son esprit, c'est à partir de la naissance que l'homme doit exercer sur son enfant une influence positive.

[la Torah met en avant l'importance de s'occuper au plus tôt de nos enfants, et de ne pas attendre trop longtemps, pensant à tord que cela ne sert à rien avant (il est trop petit!).]

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-> Rabbi Yo'hanan ben Zakaï déclara : "Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania heureuse soit celle qui l'a enfanté" (Pirké Avot 2,8)

Rav Ovadia de Barténoura de commenter : "[Enceinte, ] elle se rendait dans toutes les maisons d'étude de sa ville et disait aux étudiants : "Je vous prie! Implorez la miséricorde divine pour que cet enfant que je porte dans mon sein devienne un érudit."
Et depuis le jour de sa naissance, son berceau ne quitta jamais les maisons d'étude, pour que ses oreilles ne perçoivent aucune autre parole que celle de la Torah".

=> Ceci nous montre combien l'âme du nourrisson est sensible à son environnement, et quels impacts celui-ci aura sur tout son avenir.

La présence des enfants permettaient d'apprendre aux parents la formidable influence qu'ont les paroles de Torah sur leur âme dès leur plus jeune âge.
[l'inverse est malheureusement vrai : toutes paroles et influences contraires à la Torah les impactent négativement]

L'avenir du peuple juif dépend de l'éducation de ses enfants, au point que la loi juive stipule que la construction d'une synagogue elle-même passe après l'éducation juive des enfants.

=> Tâchons de construire un cocon familial les protégeant de l'environnement non-juif, afin qu'ils puissent grandir au biberon des valeurs de la Torah, avec la chaleur de l'amour de leurs parents et de leur papa Hachem.

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-> "Rassemble le peuple" (Vayélé'h 31,12)

La Mitsva du Hakel (rassemblement) consiste en ce que tout le peuple se rende à Jérusalem pour écouter le roi lire le livre de Dévarim et ainsi ils se rempliront de crainte Divine.
Mais de là nous apprenons l'importance de se rapprocher des tsadikim pour voir leurs comportements et entendre leurs enseignements. Il ne faut pas se dire que ce serait une perte de temps que de se rendre chez eux et que l'on pourrait se contenter d'étudier les livres qu'ils ont écrit. En effet, la Torah demande à tout le peuple de se déplacer pour aller écouter le roi lire la Torah, bien que chacun aurait pu aussi lire la même chose chez soi à la maison.
C'est bien que l'impact de sainteté et de crainte du Ciel est bien plus fort quand on entend les leçons de la bouche du tsadik lui-même.
[Tiféret Shlomo]

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=> Quel sens y a-t-il d'apporter des enfants qui ne comprennent rien, tels que des nourrissons ou des enfants de très bas âge? Au contraire, le fait de les amener risquerait plutôt de déranger et perturber les adultes. Hachem ne demande pas de faire des choses qui n'ont aucun intérêt juste pour donner des mérites! Il faut nécessairement qu'il y ait un sens à cela!

-> Le Saba de Kelm explique que tout ce qu'un individu voit ou entend laisse une empreinte en lui. Même si on ne s'en rend pas compte, on est influencé par tout ce que l'on peut voir ou entendre. Et même si cette influence sera extrêmement légère, malgré tout son comportement en sera impacté en finesse, d'une façon ou d'une autre. Et c'est avec le temps et l'accumulation de ces impacts, qu'un jour l'homme sentira réellement qu'il aura changé.
C'est pourquoi, la Torah demande d'amener les enfants, car même s'ils ne comprennent rien, ce que leurs sens auront perçus, ce qu'ils auront vu et entendu, laissera en eux une trace certes fine, mais profonde, qui finira par l'influencer de façon visible quand il grandira et accédera à l'intelligence.
Ainsi, ne négligeons pas le fait de montrer à nos enfants des objets sacrés, livres d'étude, Tefilin, de leur montrer des gens pieux, des lieux saints ... car même si à présent ils ne comprennent pas, on finira par voir les fruits.

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-> "Rassemble le peuple, hommes, femmes et enfants, ainsi que l’étranger qui est Avec toi, afin qu’ils entendent et qu’ils s’instruisent, et craignent Hachem" (Vayélé'h 31,12)

-> Rachi commente sur les mots "enfants" = "Pourquoi venaient-ils? Pour récompenser ceux qui les amenaient".

-> Une fois tous les 7 ans, le premier jour de ‘Hol Hamoed Souccot, le peuple juif accomplissait la mitsva du Hakel (rassemblement) ; tout le monde allait au Temple pour écouter le roi lire le Livre de Dévarim. La Torah nous enjoint d’amener également les enfants.
La guémara (‘Haguiga 3a) déduit que même les tous petits sont inclus dans la mitsva. Quelle est la raison de ce Commandement? Elle répond que le but est de récompenser les parents qui les amènent.

=> Ce commentaire soulève une nouvelle question : si la venue des enfants ne leur était d’aucun bénéfice, pourquoi les parents méritaient-ils une récompense?

Le rav Its’hak Berkovits explique qu’en réalité, il y a un intérêt à amener les jeunes enfants au Hakel. Bien qu’ils soient trop jeunes pour retenir quelque chose de cet événement, le fait d’assister à un tel rassemblement pour l’accomplissement d’une mitsva, va les imprégner d’une certaine crainte d’Hachem (voir aussi le Ohr ha’Haïm haKadoch).
Ce petit bénéfice n’était peut-être pas suffisant en soi pour donner l’ordre aux parents d’amener de si jeunes enfants, entreprise qui pouvait s’avérer difficile. Elle prouvait cependant la grande Méssirout Néfech (dévouement) des parents qui déployaient de gros efforts pour un profit minime chez leurs enfants ; c’est pour cela que les parents étaient récompensés.

Ceci nous enseigne une leçon fondamentale sur le ‘Hinoukh (l’éducation). Le fait d’élever des enfants est essentiel pour l’élévation spirituelle des parents. L’un des plus grands défis pour les parents est d’assurer le bien-être spirituel et matériel de leurs enfants, et ce, à n’importe quel prix. Ainsi, quand un parent fournit de gros efforts pour amener son jeune enfant à un événement comme le Hakel, il montre son dévouement pour le ‘Hinoukh de son enfant.

On raconte que l’un des fidèles participant à un cours de Torah, s’endormait régulièrement pendant la majeure partie du Chiour. Le Rav lui demanda un jour pourquoi il continuait de venir s’il ne tirait aucun bénéfice de l’exposé. L’homme expliqua qu’il continuait d’y assister même s’il ne parvenait pas à rester éveillé, pour que ses enfants voient que leur père valorisait grandement la Torah, au point que même après une dure journée de travail, il faisait l’effort d’aller à un Chiour.
Évidemment, il aurait été bien mieux qu’il en écoute le contenu et qu’il apprenne de nouvelles choses, mais ce dévouement pour l’éducation de ses enfants montre qu’il réalisait que sa Méssirout Néfech est un élément essentiel dans l’éducation.

Nous avons vu que le ‘Hinoukh sert autant à l’évolution de l’enfant qu’à celle du parent. Ainsi, le dévouement manifesté par les parents qui amenaient leurs jeunes enfants au Hakel mérite, en soi, une grande récompense.
[rapporté par le Collel de Sarcelles - Vayakél 5783]

"Si tu seras repoussé au bout du ciel, de là Hachem ton D. te rassemblera" (Nitsavim 30,4)

Normalement on peut être repoussé au bout de la terre, ainsi que signifie d'être repoussé "au bout du ciel"?

En fait, même les Juifs les plus éloignés, qui commettent le plus de fautes, même dans leurs fautes peut se trouver une pointe de bonne intention. Ainsi par exemple, s’il vole dans les affaires, il peut souhaiter aider un pauvre avec cet argent, et ainsi de suite.
Certes, cela n’est pas autorisé et le vol restera toujours répréhensible, mais malgré tout, c’est cette pointe positive qui le sauvera et qui "permettra" à Hachem de le récupérer.

C’est ce que dit le verset :
- "Si tu seras repoussé" et éloigné de la Torah, commettant toutes les fautes du monde, seulement même dans cet éloignement peut se trouver "un bout de ciel", une pointe d’intention positive, pour le Ciel, pour Hachem.

- Alors, "de là Hachem ton D. te rassemblera" : Hachem se servira justement de ce "bout de Ciel" et de cette pointe de bien, pour te rassembler et te récupérer.

[le Noam Mégadim]

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+ "Si tu seras repoussé au bout du ciel, de là Hachem ton D. te rassemblera"

-> "Même à l'heure où un homme d'Israël faute de quelque façon que ce soit, au fond de son cœur vibre une petite étincelle de crainte du Ciel.
Et même s'il était entraîné jusqu'à l'extrémité des cieux ["repoussé au bout du ciel"], si au fond il a une pointe de crainte du Ciel, de là Hachem le rappellera et de là Il ira le reprendre. ["ton D. te rassemblera"]
Cette pensée finira par le sauver et l'amènera à la téchouva."
[Baal Chem Tov - rapporté dans le Sia'h Yaakov Yossef]

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"Hachem, ton D. ... reviendra et te rassemblera d'entre tous les peuples où Hachem ton D. t'aura dispersé" (Nitsavim 30,3)

-> Nos Sages (guémara Méguila 29a) en déduisent que partout où Israël est exilé, la présence divine l'accompagne.

-> Rachi explique : "le jour du rassemblement des exilés sera si grandiose et si difficile [à réaliser] qu’il en sera comme si [Hachem] devait tenir chacun par la main pour l’emporter de là où il se trouve."

-> Concernant la venue du machia'h, le Rambam (Hilkhot Méla'him 11,1) écrit :
"Le roi machia'h se lèvera un jour et rétablira la royauté de David, lui restituant son pouvoir initial.
Il reconstruira le Temple et rassemblera tous les exilés d'Israël.
Toutes les lois seront rétablies telles qu'elles étaient à l'époque.
[...]
Quiconque ne croit pas en lui ou n'attend pas sa venue ne renie pas seulement ce qu'ont annoncé les autres prophètes, mais c'est la Torah elle-même et Moché notre maître qu'il renie, comme la Torah en témoigne explicitement (cf. Nitsavim 30,3-4 ci-dessus)."

"Lorsqu'une pensée de moquerie entre dans le cœur, une pensée de Torah en sort"

[midrach Chir haChirim 1,3]

"Lorsque l'homme étudie la Torah, il apprend à connaître les pensées de D."

[Avot déRabbi Nathan - chap.4,1]

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-> "Moi D., Je domine les hommes. Et qui Me domine?
Les tsadikim."
[Tana déBé Eliyahou - chap.2]

-> "Lorsqu'un homme étudie la Torah de façon désintéressée, D. lui permet de se soustraire aux lois de la nature, et de plus, celles-ci se soumettent alors à sa volonté!"
[Rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - Portique 4, chap.8]

"D. protège ceux qui Lui font confiance comme un homme protège la prunelle de ses yeux"

[midrach Tan'houma - Haazinou 32,1
- "Il le protège, Il veille sur lui, le garde comme la prunelle de Ses yeux"]

"La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie."

[Rachi - Haazinou 32,2
- "Que mon enseignement ruisselle comme la pluie" - Le Cantique de Moché]

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-> "Ce n'est pas en vain que vous peinez pour l'apprendre [la Torah] : une grande récompense lui est attachée "car elle est votre vie"."
[Rachi - Haazinou 32,47]

-> Rabbi Méïr dit : "Quiconque étudie la Torah de façon désintéressée ... est appelé ami, bien-aimé, adorateur du Créateur, un homme qui aime les hommes, qui réjouit D. et ses semblables ; la Torah le revêt d'humilité et de crainte." (Pirké Avot 6,1)

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"La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie."

-> Rachi commente : La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie.

Rachi enseigne également que Moché demande que la Torah soit absorbée par Israël comme la pluie qui permet de vivre et comme la rosée qui est toujours accueillie avec satisfaction car contrairement à la pluie, elle ne dérange jamais personen.
Les rafales de vent donnent de la force et de la vigueur à la végétation, de même que les efforts pour assimiler la Torah font grandir ceux qui l'étudient.

-> Moché veut que ses paroles de Torah pénètrent la nation et la rendent féconde, comme la pluie et la rosée, qui sont toujours productives.
[Ibn Ezra]

-> Pour les érudits capables d'assimiler de grandes connaissances, la sagesse de la Torah est comme une pluie forte et pénétrante et comme de puissantes rafales de vent ; pour ceux qui ne peuvent saisir qu'une petite partie de son infinité, la Torah est comme la rosée ou les gouttelettes d'eau qui même en petite quantité, sont toujours bienfaisantes.
[Sforno]

-> Il y a une différence entre la pluie et la rosée.
La pluie a pour origine les vapeurs qui montent de la terre, qui ensuite se condensent en nuages.
La rosée a pour origine le ciel.
Nos Sages nous disent que pour acquérir la Torah nous devons faire des efforts, et également que nous devons mériter de l'aide Divine.
A l'image de la pluie, la Torah doit provenir de la Torah [nous devons y investir tous nos efforts, capacités].
A l'image de la rosée, qui provient du ciel, au final c'est l'aide Divine qui nous permet de véritablement acquérir la Torah.
[le verset cite d'abord la pluie (nous devons chercher à l'acquérir de notre mieux), et ensuite la rosée (nous obtiendrons la Torah alors comme un cadeau du Ciel)]
[Ktav Sofer]

En ce sens, le Sfat Emet enseigne qu'au début nous devons nous forcer à acquérir la Torah quelques soient les efforts que cela nous demande (à l'image de la pluie qui peut tomber très fort et être dérangeante, désagréable sur le moment), et ce n'est que par la suite que nous pouvons réaliser à quel point la Torah est douce et agréable (à l'image de la rosée).

-> Pourquoi la Torah est-elle comparée à la pluie et à la rosée?
La pluie vient d'en-haut et est un élément actif dans le processus de croissance de la production de la terre.
La rosée va entraîner que la terre va libérer ses propres minéraux, ce qui va aider la production à se développer.
La Torah Ecrite ressemble à la pluie, qui vient directement d'en-Haut ; la Torah Orale ressemble à la rosée.
La Torah repose en chacun des juifs. Nous avons besoin de faire sortir la Torah qui est en nous afin de nous aider à accomplir la volonté de Hachem.
[Avné Nézer]

[l'homme = arbre des champs, a besoin de la pluie et de la rosée, de la Torah Ecrite et Orale, afin de s'épanouir et de produire de beaux fruits!]

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+ "Car ce n’est pas une chose vide pour vous (מכם)" (Haazinou 32,47)

Le terme "מכם" (mikèm) ayant pour valeur numérique 100, c’est comme si l’on disait : « Si vous la (la Thora) trouvez vide, c’est parce que vous l’étudiez 100 fois (comme la valeur de מכם) » et non pas 101 fois.
Si vous trouvez la Torah vide, cela vient de vous (מכם), de votre faute!
[Péninim Yékarim]

=> Selon le Nétsiv, si la Torah est vide, c'est à cause de vous, c'est-à-dire par notre faute les versets ne nous sont pas compréhensibles, car nous ne nous donnons pas assez de mal.
Rabbénou Bé'hayé dit que c'est un manque (le fait que la Torah soit vide à nos yeux) qui a son origine dans notre intelligence, nous ne sommes pas arrivés au niveau nécessaire pour la comprendre.

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-> "Car ce n'est pas une chose vide de vous" (Haazinou 32,47)

=> Ce verset parle de la Torah et dit à son propos qu'elle n'est pas vide "de vous". Nos Sages s'interrogent sur le sens de ces 2 mots. Que signifie qu'elle n'est pas vide "de vous"?
Et nos Maîtres de répondre : "La Torah n'est pas vide. Et si vous la trouvez vide, sachez que c'est "de vous"!"
Que signifie cet enseignement?

-> Le rav Shlomo Wolbe explique que parfois, un homme étudie un texte de Torah et se confronte à une difficulté qui lui laisse l'impression que l'enseignement qu'il étudie ne peut pas être juste ou qu'il est exagéré, ou encore qu'il est trop surprenant ... Il se confronte à un passage qu'il trouve quelque peu "vide" et creux. Il ne correspond pas à sa réalité, à son mode de raisonnement. Ce Texte ne lui parle pas, ne fait pas écho en lui.

C'est là que la Torah apporte son éclairage en affirmant : "Si tu le trouves vide, c'est "de toi"". C'est-à-dire que quand un homme trouve un "vide" dans la Torah, cela vient révéler qu'en fait ce "vide" en lui. Et c'est ce vide qui se projette dans son étude.
Chaque homme a de nombreuses facettes dans sa personnalité. Il a des forces intellectuelles : d'abstraction, de synthèse, de logique, d'approfondissement, de concentration ... Ainsi que des forces au niveau du caractère : patience, volonté, maîtrise de soi, organisation, générosité ...
Au moment où un homme se met à étudier, il se confronte avec la Torah qui est "Torah de vérité". Et là, toutes les facettes de sa personnalité sont en réadaptation par rapport à la Vérité Divine. Et c'est là que peuvent apparaître les difficultés. Tous les manques et les failles qu'un homme a en lui sont les véritables causes des difficultés et du sentiment que ce passage est "vide", problématique ou incongru.
La Torah est tel un laser qui passe au scanner toute notre personnalité. Nos problématiques et conflits intérieurs vont se refléter et se projeter dans cette étude. On s'y verra en fait soi-même comme dans un miroir. Ainsi, à chaque embûche ou blocage que l'on rencontre dans son étude, on doit savoir qu'il y a là l'indication qu'on a en soi une certaine faille à corriger. Et quand on l'aura corrigé, ce passage nous deviendra alors clair, logique et éclatant de vérité.
La Thora incarne la perfection, elle exige de nous, pour la comprendre au mieux, de se remettre soi-même en question pour corriger par elle, nos propres imperfections. Soyons Sages et humbles et acceptons de voir les failles en nous-mêmes et pas dans la Torah, D. Préserve, car elle est Divine et parfaite.
C'est ainsi qu'elle nous fera avancer et atteindre le perfectionnement de soi.

-> "Chaque Roch 'Hodech est comme un Roch Hachana en miniature."
[Séfer haTodaah]

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-> "Le jour précédant Roch 'Hodech est appelé : "Yom Kippour Katan", car il est comme un jour de Kippour en miniature, un moment où les fautes du mois précédant peuvent être expiées."
[Pri 'Hadach 17 ; Chlah sur Pessa'him 29 ; Michna Broura 566,12]

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-> S'il n'y avait pas eu la faute du Veau d'or, le jour de Roch 'Hodech aurait été un Yom Tov, comme tous les autres.
Cependant, c'est uniquement dans ce monde que Roch 'Hodech est diminué.
Au Ciel, Roch 'Hodech a la même sainteté que les autres Yamim Tovim
, et lorsque que l'on dit : "mékoudach ha'hodéch" dans ce monde, le mois reçoit toute sa sainteté au Ciel.
[Tour, Pirké déRabbi Eliézer]

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-> ‘Hodech (le mois - חדש) a une valeur numérique de 312.
Il y a 12 façons de combiner les lettres du Tétragramme (יהוה), et chaque mois est éclairé par une de ces combinaisons.
Et 12 fois le Tétragramme [de guématria 26] a la valeur numérique de 312, à savoir « ‘hodech" (חדש).
Le mot désigne un renouvellement (ex: 'hodech -> 'hadach (nouveau) -> lé'hadech [renouveller - לְחַדֵשׁ]), tous les mois le temps se renouvelle en fonction de la combinaison des lettres du Tétragramme.
Et pourtant, il nous a été remis le pouvoir de changer les temps et les combinaisons pour passer de la justice à la miséricorde, ainsi qu’il est dit : "ha’hodech hazé la'hem" : le mois est pour vous, la chose est entre vos mains.
[Bné Yissa'har]

Faire téchouva sur des fautes que nous n’avons pas faites

+ Faire téchouva sur des fautes que nous n'avons pas faites :

A Kippour, une des raisons pour laquelle nous devons confesser des fautes (parfois très graves) que nous n'avons à priori pas faites, est à cause de notre lachon ara sur autrui, qui a le pouvoir de transférer toutes les fautes de cette personne sur nous-même (selon le 'Hovot haLévavot).

C'est pourquoi, ne sachant pas ce que notre prochain a pu faire, nous devons demander pardon à Hachem, de la plus petite à la plus grave des fautes.
[de A à Z : comme le vidouï qui va de la lettre aleph à la dernière tav!]

=> Profitons-en pour réfléchir à l'énorme facture à payer pour avoir prononcés quelques mots à l'encontre d'une autre personne.
Ironiquement, on pense "casser" autrui par notre bouche (lachon ara), mais en réalité on lui fait le plus beau des cadeaux : prendre toutes ses fautes!!

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+ Autres explications :

-> Selon le Rambam : Chaque mitsva a des branches, et ces branches ont des subdivisions, qui sont elles-mêmes divisées en de plus petits morceaux, ... , faisant que chaque mitsva a une portée considérable.
Le Rambam de dire : "Nos obligations envers Hachem sont illimitées : elles sont complexes, et aucun homme dans le monde ne peut les réaliser [entièrement]".

Par exemple, le 'Hafets 'Haïm faisait le Vidouï pour ne pas avoir ressenti assez de joie dans la réalisation d'une mitsva!

[faire rougir de honte son prochain est semblable à l'avoir tué ; se mettre en colère est semblable à avoir pratiqué l’idolâtrie ; ...]

-> Nous devons confesser toutes les fautes, car nous ne savons pas ce que nous avons pu faire dans une réincarnation antérieure, pour laquelle nous avons dû revenir en réparation dans ce monde. [le Vayé'hi Yossef]

-> "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chvouot 39a)
Ainsi, chaque homme doit aussi reconnaître verbalement les fautes qu'ont commises ses frères juifs.

-> "Quiconque a la possibilité de protester mais ne le fait pas est puni pour cette faute" (guémara Shabbath 55a)
Nous nous confessons car nous avons une part dans la faute de nos prochains du fait que nous n'avons pas protesté contre ceux qui la commettaient (et qu'ils auraient pu entendre notre message).