Aux délices de la Torah

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La tsédaka nous sauve de la mort

-> "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche"
Le Radal explique : nos bonnes actions nous précéderont pour que l'on soit jugé favorablement et tenteront de nous sauver de la mort, comme il est écrit 'la tsédaka sauve de la mort' (Michlé 11,4 & 10,2)."

-> Nos commentateurs expliquent, qu'en hébreu, les initiales de la phrase "et la tsédaka sauve de la mort" (וצדקה תציל ממות - Michlé 11,4) forment le mot "mort" (mavét - מות).
Cela permet de déduire que lorsqu'on donne de la tsédaka, on est préservé de la pauvreté, et donc automatiquement, on n'est pas concerné par ce qu'affirment nos Sages (guémara Nédarim 64a), qu'un pauvre est considéré comme mort.

En ce sens, selon le Zohar haKadoch (Ekev 273b) : "Nous disons que la tsédaka sauve de la mort, car le pauvre est considéré comme mort, et donc, celui qui lui donne de l'argent lui redonne vie, et en retour, Hachem lui accordera également la vie".

Il faut comprendre quel est ce système de "mesure pour mesure" dont parle le Zohar : pourquoi le bienfaiteur bénéficie-t-il d'une protection contre la mort?
Le pauvre a un statut de mort, et lorsque quelqu'un lui accorde la charité, il le "ressuscite".
Par conséquent, du fait que le donateur s'est investi dans la résurrection des morts en sauvant le pauvre de la mort, Hachem le récompense en lui accordant la vie à lui aussi.

-> "Il existe deux sortes de tsédaka: celle qui sert à sauver l'homme d'une mort violente, et celle qui sert à sauver l'homme du jugement de l'enfer" [guémara Baba Batra 10a]
[ainsi la tsédaka nous apporte de la 'vie' dans ce monde et dans le monde à Venir. ]

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-> "L'homme ne subira jamais le moindre préjudice en accomplissant la mitsva de tsédaka"
[Rambam - Lois sur les dons aux pauvres 10,2 ]

-> "4 choses déchirent la sentence de l'homme: la charité, les cris d'imploration, le changement de prénom et le changement au niveau des actes."
[guémara Roch Hachana 16b]

La flatterie

+ La flatterie :

-> L'homme qui a une confiance absolue en Hachem sera ... épargné de la faute de flatterie (c'est-à-dire louer des gens qui agissent mal), louer des gens qui agissent mal), à propos de laquelle nos Sages (guémara Sota 42a) disent : "[Le groupe des flatteurs] est l'un des quatre groupes qui ne reçoivent pas la présence Divine" (les autres sont : les railleurs, les menteurs, et les médisants).
Il est également dit (guémara Sota 41b) : "Quiconque a en lui de la flatterie amène la colère divine sur le monde, comme il est écrit : 'Les hommes au cœur flatteur amèneront la colère [divine]' (Iyov 36,13)".

Non seulement cela, mais sa prière n'est pas écoutée, comme il est écrit : "Ils ne doivent pas [L']appeler lorsqu'Il les punit" (Iyov 36,13) = c'est-à-dire que leurs prières ne seront pas utiles parce qu'il ne les écoutera pas (voir Rachi).
L'idée sous-jacente de cette punition sévère est que puisqu'il a fauté par ses paroles [de flatterie], il ne mérite pas d'avoir sa prière verbale exaucée, étant donné qu'un accusateur [la parole] ne peut pas devenir un défenseur ...
la prière [du flatteur], prononcée par une bouche flatteuse, n'est pas écoutée.

De plus, il est dit à propos de la flatterie (Sota 41b-42a) : "Quiconque a en lui de la flatterie, même les fœtus dans le ventre de leur mère le maudissent", comme il est écrit : "Celui qui dit à un racha : 'tu es juste' (pour le flatter), les peuples le maudiront, les fœtus le condamneront" (Michlé 24,24).

La guémara poursuit : Rabbi Elazar dit : tout homme ayant en lui de la flatterie tombera au Guéhinam, comme il est écrit : "Malheur à ceux qui disent du mal 'bien' et du bien 'mal' ... C'est pourquoi, comme une langue de feu brûle la paille et qu'une flamme dessèche le chaume, leur racine pourrira et leur fleur s'envolera comme la poussière" (Yéchayahou 5,2-24).
Rabbi Elazar disait de plus : "Quiconque flatte un racha (méchant) finira par tomber dans sa main".
Rabbi Elazar dit : "Toute congrégation ayant de la flatterie est repoussée [c'est-à-dire qu'on s'écarte d'elle] autant qu'une femme nida (à la suite de ses règles), comme il est écrit : "Car la congrégation des flatteurs est délaissée" (Iyov 15,34).
Enfin, Rabbi Elazar dit : "Toute congrégation qui a de la flatterie finira par être exilée".
L'homme ayant une pleine confiance en Hachem n'a pas besoin de flatter les réchaïm, et il échappe à toutes les conséquences nuisibles de la flatterie.
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

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-> Le Kéren Ora (Sota 41b) explique : puisque le flatteur a suscité la colère d'Hachem contre le monde entier, même les enfants à naître sont touchés et le condamnent.

Le Kéren Ora dit également que la manifestation de la colère d'Hachem est le Guéhinam lui-même.
Comme le flatteur suscite la colère divine sur le monde, il mérite d'être puni par cette même colère, au Guéhinam.

La guémara (Sanhédrin 39a) dit que la Che'hina (présence Divine) repose sur une congrégation de dix hommes.
Cependant, le Kéren Ora écrit que si cette congrégation est composée de flatteurs, la Che'hina s'en écarte comme on s'écarte d'une femme nidda.

Enfin, le Keren Ora (Sota 41b) dit également :
Un flatteur n'aime pas réellement son "ami" ; il fait semblant de l'aimer par égoïsme. Avec le temps, cette ruse cause une séparation et une disparité entre un juif et son prochain, ce qui mène en fin de compte à la haine gratuite, la cause du long exil que nous vivons aujourd'hui.
[d'où le fait que : "Toute congrégation qui a de la flatterie finira par être exilée". ]

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-> Le Séfer 'Hassidim (249) raconte l'histoire d'un homme qui sentait que ses prières n'étaient pas exaucées. Un érudit lui conseilla d'utiliser un autre siddour, car celui qu'il utilisait était écrit par un fauteur et entrait dans la catégorie d'un "accusateur" qui ne peut pas servir de "défenseur".

D'après cela, Kaf Ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 53.23) tranche qu'un flatteur ne doit pas officier comme 'hazan, car ses prières ne peuvent pas être exaucées.

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-> Celui qui flatte un méchant appartient à l'un des quatre groupes de pécheurs privés de la Présence divine, parce qu'il commet un crime de lèse-Majesté.
Même s'il flatte une personne qui n'est pas un méchant, il donne l'impression d'avoir peur d'elle et de se fier à un être humain plutôt qu'à D. Suivant la guémara (Sanhédrin 19b), les membres du Sanhédrine furent frappés à mort par l'ange Gabriel pour avoir flagorné le roi Yanaï en lui permettant de rester debout au tribunal pendant qu'on déposait contre lui.

Un autre roi, Agrippa, était un Juste. Néanmoins, des membres du peuple d'Israël se rendirent coupable de mort pour avoir flatté le roi en lui disant : "Tu es notre frère" alors que sa mère n'était pas juive (Sota 41b).

L'hypocrite est haï par D.ieu. Tenu à l'écart comme une femme impure et méritant d'être jeté dans la géhenne, le flatteur attire la colère divine sur le monde.
Le disciple d'un Sage qui n'est pas sincère est une abomination.
[...]

- A cause de la flatterie, on est livré aux mains des ennemis.
- La flatterie une faute aussi grave que l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre.
D'après un enseignement de la guémara (Sanhédrin 101b), Yérov'am (Jéroboam) eut le privilège de régner sur les Dix Tribus après le schisme pour avoir osé adresser au roi Chlomo des reproches bien mérités, au lieu de le flatter.
[rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 2,5]

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-> La flatterie (selon Ben Ich 'Haï) : https://todahm.com/2023/04/13/la-flatterie-selon-le-ben-ich-hai

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

=> Comment un homme peut-il aimer son prochain, peu importe lequel, comme lui-même? Finalement, il est naturel d'aimer ses proches davantage que d'aimer des inconnus. De même, il est naturel d'aimer les Justes et les Sages plus que les réchaïm!
Comment peut-on demander d'aimer chaque juif comme on s'aime soi-même?

-> Le Yessod haEmouna nous explique que la Torah répond à cette question en disant : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Certes, chaque homme s'aime lui-même. Mais il existe des différences entre les membres de son corps. Il y a certains membres qu'il préfère plus que d'autres.
Le coeur ou la tête, qui sont des organes vitaux, auront préséance. D'autres membres comme les yeux auront certes moins d'attention, mais seront néanmoins particulièrement chéris par l'individu. Les mains ou les pieds auront un traitement inférieur, mais préférable aux cheveux ou aux ongles ...
Malgré tout, un homme relativement normal tant dans sa psychologie que dans son physique, aimera toutes les parties de son corps et ne voudra en dégrader aucune d'entre elles.

La Torah demande à l'homme un traitement comparable à tous les juifs. Certes, certains auront plus de place dans son coeur, d'autres un peu moins. Mais il devra néanmoins aimer tous les juifs, comme s'ils faisaient partie de lui-même.
Nos Sages enseignent que tout le peuple juif constitue une seul entité, exactement comme un grand corps, où chaque juif en est un membre.
C'est d'ailleurs de cette façon que l'on peut réussir à aimer même ceux qui nous ont causé du tord. A l'image d'un homme, si la main droite cause un dommage à la main gauche, est-ce que cette dernière penserait à se venger ou à la haïr? Il devrait en être de même entre tous les membres de ce grand corps que constitue le peuple juif.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi même" (Kédochim 19,18)

Alors qu'il était âgé, le rav Yé'hezkel Sarna, directeur de la yéchivat 'Hevron, est arrivé un samedi soir à la yéchiva pour prier Arvit (prière du soir). Du fait de son âge avancé et de son état de santé, le fait de se rendre à la yéchiva lui demandait de gros efforts.
Mais le Rav réussit à réunir toutes ses forces pour monter patiemment les marches de l'escalier menant à la pièce centrale. Alors qu'il se trouvait à peine au milieu des escaliers, on lui fit savoir que la prière était sur le point de se terminer. Il ne se découragea pas et continuait à monter les marches.

Les personnes qui l'accompagnaient lui demandèrent : "Maître! Pourquoi vous donnez-vous tant de mal? Pourquoi tant d'efforts? A quoi cela sert-il de continuer à monter au prix de si gros efforts? La prière se termine!"
Le Rav répondit : "Il est vrai que la prière est en train de se terminer et que je ne vais pas prier avec Minyan. Mais prier avec Minyan est une obligation d'ordre rabbinique. En revanche, monter à la yéchiva pour bénir les élèves et leur souhaiter une bonne semaine, cela me permettra d'accomplir une mitsva de la Torah. Celle de "Tu aimeras ton prochain comme toi même".

"La Torah a pitié de l'argent du peuple juif" (guémara Yoma 39a)

=> Pourquoi en est-il ainsi?

-> Le Baal Chem Tov (Tsavaat haRivach 109) explique :
[La réponse repose sur] le principe selon lequel tout ce que l'on porte, mange ou utilise comme récipient existe en vertu d'une force vitale intérieure, et c'est cette force vitale qui cause une satisfaction.
Sans cet aspect spirituel, l'objet ne pourrait pas exister.
[De plus,] tout contient des étincelles sacrées qui sont liées à la racine de l'âme d'une personne. C'est pourquoi une personne aime un certain objet et une autre personne ne l'aime pas et est attirée par quelque chose d'autre.

Lorsqu'une personne utilise le récipient ou mange la nourriture en sa possession [conformément aux prescriptions de la Torah], même si elle mange pour satisfaire ses besoins physiques, elle rectifie ces étincelles sacrées. Car par la suite, le bénéfice qu'il tire de ce vêtement, de cette nourriture ou de tout autre objet lui permet de servir Hachem.
Ainsi, [les étincelles saintes qui s'y trouvent] atteignent leur rectification spirituelle.

C'est pourquoi les biens changent souvent de mains. Une fois que les étincelles saintes liées à la racine de l'âme du propriétaire ont été spirituellement rectifiées, D. retire l'objet à cette personne et le donne à quelqu'un d'autre.
Les étincelles qui restent à l'intérieur de l'objet appartiennent à une autre racine sublime.

Le Baal Chem Tov enseigne que les gens mangent et vivent ensemble et utilisent leurs diverses possessions en raison des étincelles sacrées contenues dans chaque chose.
C'est pourquoi ["la Torah a pitié de l'argent du peuple juif". Cela nous enseigne que] l'on doit avoir pitié de toutes ses possessions, car en faisant cela, on a pitié des étincelles sacrées.

Une pluie de mitsvot

+++ Une pluie de mitsvot :

"Je donnerai la pluie en son temps" (Bé'houkotaï 26,4)

-> Le contexte du verset implique qu'il fait référence à la récompense pour l'observance des mitsvot, mais cela est difficile à comprendre. En effet, nos Sages (guémara Kidouchin 39b) n'enseignent-ils pas que dans ce monde, il n'y a pas de récompense pour une mitsva?

Nous pouvons répondre en nous basant sur ce qui est dit dans les Pirké Avot (4,2) : "La récompense d'une mitsva est une autre mitsva".
Cela signifie que, puisqu'il ne peut y avoir de véritable récompense pour la réalisation d'une mitsva dans ce monde, sa seule récompense peut être la possibilité d'accomplir une autre mitsva ; cette mitsva en entraîne une autre dans son sillage.

Telle est donc la signification sous-jacente de la promesse "Je vous donnerai la pluie en son temps". La pluie apporte des bénédictions au monde et le rend plus prospère sur le plan matériel, ce qui permet à chacun de faire la charité. Le verset exprime ainsi le principe selon lequel la récompense d'une mitsva est une autre mitsva, car une mitsva entraîne une autre mitsva dans son sillage.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bé'houkotaï 26,4 ]

=> Ce monde matériel intrinsèquement limité est incapable d'offrir une quelconque récompense pour l'accomplissement d'une mitsva, dont la valeur est véritablement illimitée.
La seule véritable récompense réside dans le fait que d'abondantes bénédictions matérielles nous permettent de transformer cette nouvelle abondance en mitsvot supplémentaires.

Avoir la crainte de limiter la miséricorde d’Hachem à notre égard

+ Avoir la crainte de limiter la miséricorde d'Hachem à notre égard :

-> La principale forme de crainte de D. est la crainte de Sa grandeur, parce qu'Il est le Maître et le Tout-Puissant, la racine et la source de tous les mondes, devant qui tous sont considérés comme rien (Zohar 1,11b).
Lorsqu'une personne atteint ce niveau, elle est désignée comme un "fils bien-aimé" de l'Omniprésent (ben aouv laMakom).

Or, un fils précieux qui est aimé d'un amour grand et éternel par son Père céleste a extrêmement peur de désobéir à la volonté de son Père, car il ne veut pas que son Père très aimé soit affligé, à D. ne plaise.
Toute l'aspiration du fils est de satisfaire son Père céleste, comme le disent nos Sages (Zohar 3,7b) : "Le peuple juif soutient son Père céleste" par l'étude de la Torah, la prière, les actes d'amour bienveillant et l'observance des mitsvot.

Mais si, à D. ne plaise, l'inverse est vrai, alors nos Sages disent : "[lorsqu'un homme souffre parce qu'elle a fauté,] la Chékhina gémit [de douleur] : "Ma tête est lourde, [Mon bras est lourd]" ('Haguiga 15b ; Sanhédrin 46a).
Cela indique que D. souffre, pour ainsi dire, lorsque l'homme ne se conforme pas à Sa volonté.
Les tsadikim ont toujours la crainte de faire souffrir leur Père du Ciel, à D. ne plaise, et n'entendent au contraire que Lui donner satisfaction.

Ainsi, ce type de crainte est en fait une crainte du trait de compassion de D., contrairement à la crainte de ceux qui ont peur/crainte du trait de jugement/rigueur (punitions) de D.
Un tsadik a la crainte du trait de compassion de D., c'est-à-dire de ne pas causer de douleur à Son attribut de miséricorde. En effet, la raison principale pour laquelle le monde a été créé par D. est afin d'en faire bénéficier les êtres créés.
En outre, "plus que le veau ne veut téter, la vache veut donner du lait" (Pessa'him 112a).
L'intention principale de D. est d'accorder au peuple juif Sa bonté et Son abondance de bienfaits. Si, à D. ne plaise, ils n'accomplissent pas la volonté divine, la Chékhina prononce l'expression "Ma tête est lourde" (kalani mérochi).

Il s'avère donc que la principale crainte du tsadik est de ne pas faire souffrir l'attribut de miséricorde d'Hachem, mais au contraire de permettre à Hachem d'accorder la bonté, la compassion, la vie et la paix au peuple juif. C'est en effet ce qui procure à D. son principal plaisir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Kédochim 19,32]

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=> Le désir le plus passionné de D., pour ainsi dire, est de nous fournir une abondance de bien et de compassion.
Lorsque nous aspirons à servir D. uniquement pour qu'Il puisse exprimer ce désir, et que nous faisons tout notre possible pour l'empêcher d'être peiné de devoir retenir Son attribut de compassion, nous atteignons le degré ultime de Le servir avec un amour et une crainte véritables.

"Lorsque nous sommes heureux, Hachem est heureux"

[Pélé Yoets - kin'a ]

"Vous êtes les enfants de Hachem votre D., ne vous tailladez pas le corps en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

-> Selon Rachi : "Car vous êtes les fils de Hachem, et vous devez être beaux, et non entaillés et tondus."

[Chaque Juif doit toujours se voir comme le fils d’Hachem. Cette pensée le conduira à parfaire ses actions et le mènera à avoir un comportement des plus respectables.
En effet, selon nos Sages si quelqu’un commet une faute, c'est qu'il a forcément oublié sa noblesse au moment du péché. ]

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-> Le Daat Zékénim miBaalé haTossfot d'enseigner :
"Vous êtes les enfants de Hachem", et c'est la raison pour laquelle, si votre père de chair et de sang vient à mourir, "ne vous tailladez pas le corps", car vous n'êtes pas pour autant orphelins.
Vous avez toujours un Père, Qui vit et existe à jamais, béni soit Son Nom.

Mais quand l'idolâtre perd son père, il y a bien lieu pour lui de se taillader le corps car désormais, il ne lui reste plus de père, seulement des pierres et des bouts de bois qui ne lui sont d'aucun secours."

-> D'après le Sforno, il ne convient pas de s'affliger outre mesure de la perte d'un proche parent, car en tant qu'enfant de Hachem, l'homme à toujours un Père Qui veille sur lui.

-> Le Ohr ha'Haïm introduit son explication par l’image d’un homme qui a envoyé son fils dans un autre pays pour faire du commerce. Après un certain temps, le père a fait rappeler son fils de cet endroit pour qu’il revienne à la maison. Lorsque le fils rejoindra son père, il est clair qu’il ne disparaîtra que de cet autre pays où il est allé faire du commerce. Mais, en réalité il continuera à exister et même avec encore plus de bonheur puisqu’il aura rejoint son père.

Le sens de cette image est clair. Quand une âme juive vient dans ce monde pour habiter un corps, il est en fait envoyé par son Père Hachem, pour y remplir une mission. Puis, un jour Hachem rappelle cette âme pour remonter au Ciel, Le "rejoindre".

C’est sûr que cette âme laisse un vide qui crée une grande peine pour ses proches qui restent dans ce monde. Mais, en ce qui concerne l’âme en elle-même, elle a finalement rejoint son Père et elle s’en réjouit à n’en pas douter.
C’est pour cela qu’il ne faut pas pratiquer d’entailles sur son corps pour un proche disparu. Car le sentiment de peine et de deuil doit être réduit par le fait de savoir qu’il a retrouvé sa racine et son origine.

Il n'a pas disparu définitivement, il a juste changé de lieu et a rejoint son Papa Hachem. Et cela est déjà une consolation

-> Le Ramban dit que nous avons l’assurance que l’âme juive est éternelle et les morts finiront par revivre et les corps retrouveront leurs âmes.
Ainsi, fort de ce principe de foi, il ne convient pas de se faire des entailles pour un deuil puisque l’âme du défunt continue à exister pour l’éternité. De ce fait, la peine du deuil ne doit pas être extrême.

[Le Ramban dit qu'il est normal et même approprié de prendre le deuil d'un être aimé.
Avraham a pris le deuil de sa femme Sarah, et le peuple juif a pris le deuil de Moché et Aharon
Cependant, cela doit se faire en suivant les préconisations de nos Sages, car nous sommes les enfants de Hachem. ]

-> Le Ramban (Torat haAdam) donne une explication sur le phénomène de s'attrister sur la perte d'une personne aimée alors que c'est une chose inévitable de la vie.

Lorsqu'à l'origine Hachem a créé le 1er homme, Adam devait être immortel et avait une nature reflétant cela.
Après sa faute de manger du fruit interdit, il a amené la mort sur l'ensemble de l'humanité.

Bien que nous soyons devenus mortels, dans notre composition interne, nous avons toujours la réalité que l'homme doit vivre éternellement. C'est ainsi que lorsque nous constatons que notre être aimé est mort, nous plongeons dans un grand deuil puisque nous sommes confrontés au fait que cette réalité n'existe plus.

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-> Le Ibn Ezra enseigne que lorsque la Torah dit : "Vous êtes des enfants pour Hachem", elle vient renforcer notre émouna et permettre d’apaiser l’esprit de l’affligé, qui sachant qu'Hachem est son Père et que toutes Ses Intentions ne sont que pour le bien, en trouvera un certain "réconfort", même s’il ne parvient pas à saisir ce bien.

Nous sommes un peu à l’image d’un enfant dont le père fait quelque chose qu’il ne comprend pas. Il est sûr que le père sait ce qu’il fait, et il agit pour le bien. Mais son fils, dont l’esprit n'est pas encore assez mûr, ne comprend pas l’attitude de son père. C’est là qu’intervient la émouna (confiance) en Hachem. Même si nous ne comprenons pas, nous Lui faisons confiance, convaincu qu’il agit pour le bien, en tant que Père miséricordieux.

C’est pour cela que même en cas de deuil d’un proche, D. préserve, nous ne comprenons pas mais nous savons que Lui Il sait ce qu’Il fait, et Il ne fait que ce qui est bon.
Cela devrait apaiser quelque peu le cœur de l’endeuillé au point de ne pas en venir à se faire des entailles.

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que ces mots constituent une règle de base pour tout enseignant de Torah à des enfants juifs.

Tout enseignant doit considérer en permanence qu'il enseigne la Torah aux enfants du Maître du monde.
En ayant conscience qu'ils sont : "les enfants de Hachem votre D.", l'éducateur redoublera de patience et d'attention à leur égard, comme c'est l'usage lorsqu'on enseigne au fils du roi.

-> Son maître, rav Moché Rozenstein, le Machguia'h de Lomza disait :
"L'enseignant doit savoir que s'occuper de l'instruction des enfants d'Israël est un véritable privilège.
C'est pour cela qu'il devra les entourer d'amour, et proportionnellement à l'affection qu'il leur portera, ceux-ci s'attacheront à lui et lui rendront son amour."

-> Il est écrit dans la guémara (Baba Métsia 83a) :
"Rabbi Yo'hanan ben Matia dit un jour à son fils : "Va donc engager quelques ouvriers".

Le fils alla embaucher des hommes, et se mit d'accord avec eux pour leur fournir également les repas.
Lorsqu'il rapporta cela à son père, celui-ci s'exclama : "Mon fils! Sache que même si tu leur donnais des festins semblables à ceux du roi Chlomo, tu ne serais pas pour autant quitte de ton engagement, car ils sont les fils d'Avraham, Its'hak et Yaakov. "

=> Nous voyons l'importance qu'accordaient nos Sages à chaque juif : même le plus ordinaire des ouvriers, qui ne se considère lui-même pas digne de mériter davantage qu'un peu de soupe et de croûton de pain, était considéré par Rabbi Yo'hanan ben Matia comme un prince, le fils des Patriarches.

Combien devons-nous tâcher de suivre cet exemple!
Chaque juif, quelqu’il soit, est le fils du Maître du monde, c'est plus qu'un VIP!!

[ - "Tu sais quoi j'ai vu une star internationale!" ;
- "Et ben moi, j'ai vu largement mieux : un juif! Tu te rends compte c'est le fils de Hachem!!!" ]

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-> Le Zohar dit que la téchouva est appelée : bina (בִּינָה), qui provient de : בן יה (le fils de Hachem).
Nous avons le mérite de pouvoir faire téchouva parce que nous sommes les enfants de D.
[Pri haArets - Rabbi Menachem Mendel de Vitebsk]

-> Un autre dvar Torah sur ce verset (b'h) : https://todahm.com/2015/10/24/3771

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+ "Vous êtes les enfants de Hachem votre D." (Réé 14,1)

-> Le rav Zalman Guttman (Darga Yétéra) enseigne que si nous accomplissons la volonté de D., tout en maintenant une mentalité non-juive (avec des objectifs similaires à eux!), alors en réalité nous obéissons à Hachem sans faire Sa volonté.
Hachem désire que les mitsvot changent notre caractère, façonnent nos valeurs et créent un modèle de penser nous permettant de devenir de véritables enfants de Hachem.
Celui qui accomplit la Torah avec amour et joie, est un véritable enfant de Hachem.
Mais celui qui fait les mitsvot par habitude, ou pire avec l'attitude où les mitsvot sont 613 problèmes qui se sont mis sur sa route, alors une telle personne n'est pas moins qu'un esclave, dans le sens le plus véritable du terme.

3 Questions/Réponses – Paracha Réé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Réé :

1°/ La paracha Réé contient de nombreuses lois permettant de déterminer si un animal est cashère ou pas (v.14;3-21).
Est-ce que si une personne se doit de manger de la nourriture non cachère pour des raisons de santé, cela lui cause quand même une impureté spirituelle?

-> Rav 'Haïm Soloveitchik (cité dans Torat 'Haïm) explique que ce n'est pas la nourriture qui entraîne un dommage spirituel, mais plutôt son interdit de la manger.
Ainsi, selon son fils, rav Yits'hak Zev Soloveitchik, une personne qui doit manger de la nourriture non cashère afin de sauver sa vie, ne sera pas négativement impactée.

-> Le 'Hatam Sofer (Chout 'Hatam Sofer, Ora'h 'Haïm 1,83) et le Messé'h Hokhma (Dévarim 6,11) ne sont pas d'accord, et sont d'avis que toute nourriture non cashère a en elle des qualités spirituelles négatives qui vont automatiquement entraîner des dommages après consommation.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yochère 13) enseigne que s'il n'y a absolument aucun autre moyen de sauver une vie que de consommer du non-cashère, alors une personne qui en consommera sera négativement impactée, mais le mérite de la mitsva de sauver une vie va protéger cette personne de tout préjudice spirituel.

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2°/ Il est écrit : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D. : ne vous tailladez point le corps, ne vous rasez pas entre les yeux, en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

La Torah nous interdit différentes façons de prendre le deuil d'un être aimé.
Pourquoi est-ce que la durée du deuil pour la mort d'un parent ("dans la naturalité de la vie") est plus longue (12 mois) que celle pour la perte d'un enfant (30 jours), qui est une chose anormale et traumatisante?

Le rav Yossef Sorotzkin (Méged Yossef) rapporte que cette question a été posée lorsque rav Yits'hak Hutner et rav Pin'has Teitz sont allés réconfortés le rav Yossef Dov Soloveitchik, qui avait perdu sa femme.

-> Le rav Hutner a transmis l'idée qu'avec la mort d'un parent, une personne devenait plus éloignée de sa connexion, avec le don de la Torah au mont Sinaï, et cela nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Teitz fait remarque que tout autre proche peut être "remplacé" : on peut se remarier, avoir de nouveaux enfants, ...
Les parents sont les seuls proches qui ne peuvent pas être "remplacés", et ce constat nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Soloveitchik est d'avis que la question contient la réponse.
En cas de mort anormale (non dans la naturalité des choses), nos Sages ont été préoccupés qu'une personne exagère trop son deuil si elle en avait la possibilité, et ils l'ont donc limité à une période de 30 jours.

[le côté exceptionnel, anormal de la chose peut servir de justification à l'expression d'un deuil anormalement important (non nécessaire), ce qui n'est pas le cas avec la perte d'un parent.]

-> Rav Yossef Sorotzkin suggère qu'une personne a besoin des conseils de ses parents durant toute sa vie.

Lorsqu'un parent meurt, un enfant doit chercher à se rappeler et à internaliser leurs valeurs et leurs priorités, ce qui va le guider pour le restant de sa vie.
Il le réalise en prenant le deuil et en se remémorant tout cela pendant une année, car c'est une période suffisante pour contenir l'intégralité des fêtes juives et des périodes symboliquement importantes dans la vie d'une personne.

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3°/ Que nous apprend la répétition apparente :
-> "Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien" (Réé 13,1) ;

-> "N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)

Selon le Gaon de Vilna (Adérét Eliyahou), bien que ces 2 commandements semblent identiques, en réalité, ils sont différents :

- Dans la paracha Vaét'hanan, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer une des 613 mitsvot de la Torah.

- Dans la paracha Réé, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer un détail d'une des mitsvot, comme le fait de mettre des tsitsit sur un vêtement à 3 ou 5 côtés (au lieu de 4).

On retrouve cela dans les mots du verset : "Tout ce que je vous prescris" : pour chacune des mitsvot, "observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien".

[Sous couvert de bons sentiments, de vouloir être en phase avec son temps, ... on a tendance à vouloir mettre à jour la volonté de D., pour quelle soit en phase avec nos envies.

Cependant, venant de D., l'Unique, le Créateur du monde, la Torah est ce qui est le mieux adaptée à chaque juif, à chaque époque.
Vouloir y modifier un détail (sans l'accord de nos géants en Torah), c'est penser que la volonté divine n'est pas parfaite, et que nous, nous pensant plus intelligent que D., allons "corriger" Ses erreurs, en Lui donnant des conseils.

Hachem nous a donné Ses mitsvot avec une connaissance totale, et elles nous sont faites sur mesure : aucune retouche n'étant nécessaire (rien à retirer ou rallonger), sous peine de porter atteinte à l'intégralité de notre service divin. ]

"Le Shabbath nous offre une nouvelle perspective sur nos activités du quotidien.
La joie ressentie pendant les jours de la semaine est uniquement orientée vers ce jour saint, car sans lui, ce bonheur est vide de sens."

[Rav Chimchon Pinkous - basé sur le midrach Béréchit rabba 10,10]

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-> Notre proximité avec Hachem dans le monde à venir sera à la mesure de notre élévation pendant le Shabbath dans ce monde-ci.
[Rabbi Chlomo de Karlin]

-> Pendant Shabbath règne une lumière éclatante, issue de l'éblouissante lumière originelle qui emplissait la terre et fut mise de côté pour les tsadikim.
[Tiféret Chlomo]