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3 Questions/Réponses – Paracha Réé

+ 3 Questions/Réponses – Paracha Réé :

1°/ La paracha Réé contient de nombreuses lois permettant de déterminer si un animal est cashère ou pas (v.14;3-21).
Est-ce que si une personne se doit de manger de la nourriture non cachère pour des raisons de santé, cela lui cause quand même une impureté spirituelle?

-> Rav 'Haïm Soloveitchik (cité dans Torat 'Haïm) explique que ce n'est pas la nourriture qui entraîne un dommage spirituel, mais plutôt son interdit de la manger.
Ainsi, selon son fils, rav Yits'hak Zev Soloveitchik, une personne qui doit manger de la nourriture non cashère afin de sauver sa vie, ne sera pas négativement impactée.

-> Le 'Hatam Sofer (Chout 'Hatam Sofer, Ora'h 'Haïm 1,83) et le Messé'h Hokhma (Dévarim 6,11) ne sont pas d'accord, et sont d'avis que toute nourriture non cashère a en elle des qualités spirituelles négatives qui vont automatiquement entraîner des dommages après consommation.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yochère 13) enseigne que s'il n'y a absolument aucun autre moyen de sauver une vie que de consommer du non-cashère, alors une personne qui en consommera sera négativement impactée, mais le mérite de la mitsva de sauver une vie va protéger cette personne de tout préjudice spirituel.

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2°/ Il est écrit : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D. : ne vous tailladez point le corps, ne vous rasez pas entre les yeux, en l'honneur d'un mort." (Réé 14,1)

La Torah nous interdit différentes façons de prendre le deuil d'un être aimé.
Pourquoi est-ce que la durée du deuil pour la mort d'un parent ("dans la naturalité de la vie") est plus longue (12 mois) que celle pour la perte d'un enfant (30 jours), qui est une chose anormale et traumatisante?

Le rav Yossef Sorotzkin (Méged Yossef) rapporte que cette question a été posée lorsque rav Yits'hak Hutner et rav Pin'has Teitz sont allés réconfortés le rav Yossef Dov Soloveitchik, qui avait perdu sa femme.

-> Le rav Hutner a transmis l'idée qu'avec la mort d'un parent, une personne devenait plus éloignée de sa connexion, avec le don de la Torah au mont Sinaï, et cela nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Teitz fait remarque que tout autre proche peut être "remplacé" : on peut se remarier, avoir de nouveaux enfants, ...
Les parents sont les seuls proches qui ne peuvent pas être "remplacés", et ce constat nécessite un deuil supplémentaire.

-> Le rav Soloveitchik est d'avis que la question contient la réponse.
En cas de mort anormale (non dans la naturalité des choses), nos Sages ont été préoccupés qu'une personne exagère trop son deuil si elle en avait la possibilité, et ils l'ont donc limité à une période de 30 jours.

[le côté exceptionnel, anormal de la chose peut servir de justification à l'expression d'un deuil anormalement important (non nécessaire), ce qui n'est pas le cas avec la perte d'un parent.]

-> Rav Yossef Sorotzkin suggère qu'une personne a besoin des conseils de ses parents durant toute sa vie.

Lorsqu'un parent meurt, un enfant doit chercher à se rappeler et à internaliser leurs valeurs et leurs priorités, ce qui va le guider pour le restant de sa vie.
Il le réalise en prenant le deuil et en se remémorant tout cela pendant une année, car c'est une période suffisante pour contenir l'intégralité des fêtes juives et des périodes symboliquement importantes dans la vie d'une personne.

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3°/ Que nous apprend la répétition apparente :
-> "Tout ce que je vous prescris, observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien" (Réé 13,1) ;

-> "N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)

Selon le Gaon de Vilna (Adérét Eliyahou), bien que ces 2 commandements semblent identiques, en réalité, ils sont différents :

- Dans la paracha Vaét'hanan, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer une des 613 mitsvot de la Torah.

- Dans la paracha Réé, la Torah interdit d'ajouter ou de supprimer un détail d'une des mitsvot, comme le fait de mettre des tsitsit sur un vêtement à 3 ou 5 côtés (au lieu de 4).

On retrouve cela dans les mots du verset : "Tout ce que je vous prescris" : pour chacune des mitsvot, "observez-le exactement, sans y rien ajouter, sans en retrancher rien".

[Sous couvert de bons sentiments, de vouloir être en phase avec son temps, ... on a tendance à vouloir mettre à jour la volonté de D., pour quelle soit en phase avec nos envies.

Cependant, venant de D., l'Unique, le Créateur du monde, la Torah est ce qui est le mieux adaptée à chaque juif, à chaque époque.
Vouloir y modifier un détail (sans l'accord de nos géants en Torah), c'est penser que la volonté divine n'est pas parfaite, et que nous, nous pensant plus intelligent que D., allons "corriger" Ses erreurs, en Lui donnant des conseils.

Hachem nous a donné Ses mitsvot avec une connaissance totale, et elles nous sont faites sur mesure : aucune retouche n'étant nécessaire (rien à retirer ou rallonger), sous peine de porter atteinte à l'intégralité de notre service divin. ]

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