Aux délices de la Torah

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Celui croit en Hachem et celui qui se satisfait de son lot, mérite Son aide

+ Celui croit en Hachem et celui qui se satisfait de son lot, mérite Son aide :

"Cela vient du D. de ton père (méél avi'ha), et Il t'aidera (vayaéz'réka), et avec Shadaï Il te bénira" (Vayé'hi 49,25)

-> Le Divré Israël traduit le verset comme suit :
"méél avi'ha" = lorsque l'on croit et que l'on a confiance que tout vient de notre Père céleste et que tout est orchestré par la Providence divine.
"vayaéz'réka" = alors Il nous aidera et nous enverra Son salut.

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-> De son côté, le Divré Shmouel explique :
"méél avi'ha" = si l'on reconnaît qu'Hachem est notre Père qui veut certainement nous aider comme un père désire aider son fils.
"vayaéz'réka" = nous recevrons alors Son aide.
"et avec Shadaï Il te bénira" = le nom Divin de "Shadaï" se réfère à la caractéristique d'être satisfait avec peu ('Haguiga 12a ; Zohar Pin'has 251b).
Lorsqu'une personne est satisfaite de ce qu'elle a, alors Hachem lui accordera de nombreuses bénédictions.

"Il a vu que la tranquillité est bonne et que la terre est agréable ; il a incliné son épaule pour porter" (Vayé'hi 49,15)

-> Rachi sur "Il a incliné (vayét) son épaule" = il a abaissé son épaule, comme dans : "Il a incliné (vayét) les cieux" (II Chmouel 22,10), "Inclinez (atou) vos oreilles!" (Téhilim 78,1).

-> Le Beit Israël affirme que Rachi fait allusion au fait que si une personne tend l'oreille pour entendre et accepter le joug du Ciel (plutôt que de se focaliser sur son ressenti d'humain, se soumettant à son égo), alors les Cieux se plieront à elle.
Plus une personne fait sa part, plus elle recevra l'aide du Ciel.

L’unité peut supprimer nos souffrances

+++ L'unité peut supprimer nos souffrances :

"Rassemblez-vous et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours" (Vayé'hi 49,1)

-> Le Imré Noam explique ce verset en citant le verset : "Leurs dents sont comme des lances et des flèches, et leur langue est comme une épée tranchante. Sois élevé au-dessus des cieux, Hachem" (Téhilim 57,5-6).
Nos Sages (midrach Téhilim 7) affirment que le roi David a dit à Hachem : "Puisqu'il y a parmi eux des gens qui provoquent des querelles et qui parlent du lachon ara, retire Ta Chékhina du milieu d'eux."
Nous voyons par là que la discorde et le lachon ara font que la Chékhina quitte la nation juive, tandis que l'unité fait que la Chékhina demeure parmi nous.
Lorsque la Chékhina est parmi nous, nous sommes appelés "Knesset Israël" (l'assemblée d'Israël), car Hachem n'est avec nous que lorsque nous formons une assemblée unifiée.

Le verset déclare : "Dans toutes leurs souffrances (à chaque juif), Il (Hachem) souffre avec eux, et l'ange de Sa présence les a sauvés. Il les a rachetés par Son amour et par Sa pitié" (Yéchayahou 63,9).
La façon dont ce verset est écrit est différente de la façon dont il est lu. Il est écrit "lo tsar", avec un alef (לא צָר - il ne souffre pas avec eux), mais il est lu "lo tsar", avec un vav (לוֹ צָר - il souffre avec eux).
Ainsi, le verset semble dire à la fois qu'Hachem ne souffre pas avec une personne lorsqu'elle souffre et qu'Hachem souffre avec la personne qui souffre.

Les premiers commentateurs expliquent cela par la parabole d'une mère dont le fils unique a commis un crime et a été condamné par le roi à recevoir de nombreux coups de fouet. La mère se rendit auprès du roi et se plaignit : "Il est vrai que mon fils a commis un crime et qu'il mérite une punition, mais je n'ai rien fait de mal. Pourquoi mériterais-je d'être punie? Si vous fouettez mon fils, je souffrirai encore plus que lui. Il n'est donc pas juste de lui faire subir cela!"
Le roi accepta ses paroles et pardonna à son fils la punition qu'il méritait vraiment.
De même, le verset dit qu'Hachem ressent la douleur de du peuple juif. C'est pourquoi Il fait en sorte qu'ils n'aient "aucune douleur", car la Chékhina ne mérite pas de souffrir à cause de leurs fautes.

Cela n'est vrai que dans les moments où le peuple juif est uni. Dans ces moments-là, la Chékhina est avec nous et toute douleur que nous ressentons est ressentie par la Présence Divine (Chékhina).
En revanche, en période de division et de conflit, la Chékhina n'est pas avec nous et ne ressent pas notre douleur, notre souffrance, ce qui nous expose au risque d'être sévèrement punis pour nos fautes.

Cela explique pourquoi Yaakov a demandé à ses fils de se rassembler. Il leur disait d'être unis, et s'ils le faisaient, il serait en mesure de leur raconter tout ce qui se passerait jusqu'à "la fin des jours", ce qui est une référence à la Chékhina éternelle.
Il disait ainsi que s'ils avaient de l'unité entre eux, la Chékhina serait toujours avec eux et supprimerait toute douleur et toute souffrance parmi eux. [au point de mettre un terme à l'exil ("arrivera la fin des jours"), avec la venue du machia'h]

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=> ainsi, plus les juifs font en sorte d'être unis, plus Hachem retire des souffrances, malheurs, qui devaient nous arriver.
L'impact de notre unité est si puissant que cela peut déclencher immédiatement (hayom!) la guéoula.

Avant de mourir, Yaakov appela ses fils et leur dit : "Réunissez-vous, et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours" (Vayé'hi 49,1).

-> Rachi cite des nos Sages qui disent que lorsque Yaakov voulut révéler le moment de la guéoula, la Chékhina le quitta et il se mit à parler d'autres choses.

Le rabbin Ropshitz (séfer Zéra Kodech) explique que bien que Yaakov soit passé à d'autres sujets et ait commencé à donner des bénédictions à ses fils, ces bénédictions faisaient allusion à tous les événements qui se produiraient pour chaque tribu (Shévet) jusqu'au moment de l'arrivée du machia'h.
Au début, Yaakov voulait parler ouvertement de ces choses. Cependant, il n'en reçut pas la permission. Par conséquent, il dut les dire d'une manière cachée.

Le rabbi de Ropshitz affirme qu'il s'agit en fait d'une bonté de la part d'Hachem. Si Yaakov avait parlé ouvertement et explicitement à ses fils de la longueur et de la difficulté de l'exil, cela leur aurait causé beaucoup de peine.
De plus, si toutes les générations suivantes avaient su que machia'h ne viendrait pas avant plusieurs centaines d'années, cela aurait été très difficile pour elles.
Au contraire, puisque nous ne savons pas quand machia'h va venir, nous l'attendons chaque jour et nous espérons qu'il arrivera bientôt.

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+ Si l'on a la émouna que tout est bon, alors tout sera bon :

-> Le Rabbi de Modzhitz (séfer Divré Israël) explique le désir de Yaakov de révéler le moment de la guéoula de la manière suivante : "Tout ce qu'Hachem fait est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b).
À la fin, il sera clair pour chacun que tout est bon. Cependant, lorsque nous sommes au milieu d'une période difficile, il ne nous est pas toujours possible de comprendre comment c'est bon. Comme nous ne pouvons pas voir comment les choses vont finir, elles peuvent nous sembler mauvaises.

Lorsque nos Sages disent que Yaakov voulait révéler "le keits" (la fin), cela signifie qu'il voulait montrer à ses fils à quel point avec une vision de Vérité de la fin, tout n'est en réalité que du bien. [si nous étions à la place d'Hachem, en comprenant toutes les choses et en pouvant tout faire, nous ne ferions pas différent que ce que Hachem fait actuellement! ]
Cependant, il n'a pas reçu la permission de le faire, car cela les priverait de leur libre arbitre. S'ils savaient que tout était du bien ultime, ils n'auraient pas la capacité de décider par eux-mêmes d'avoir du bita'hon ou non (ex: une force du yétser ara étant de mettre du doute).
Au lieu de cela, on est censé faire confiance à Hachem et croire que tout se passe pour le bien.
Si une personne a une émouna de ce niveau, elle ne connaîtra que la bonté dans sa vie.

La sagesse de lire la face

+ La sagesse de lire la face :

"Israël dit à Yossef : "Revoir ton visage, je n'avais pas osé le penser, et voici que Hachem m'a aussi montré ta postérité" (Vayé'hi 48,11)

-> Le 'Hida (séfer Pné David) explique qu’il est possible que Yaakov était un expert en " 'hokhmat hapartsouf", la sagesse de pouvoir lire le visage d’une personne.
En conséquence, il disait à Yossef qu’après avoir vu son visage, Hachem lui avait permis de voir qu’il n’avait pas fauté, et qu’en voyant le visage de ses enfants, il avait vu qu’ils étaient également des tsadikim.

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+ L’image de son père l’a sauvé :

-> Le 'Hida cite son grand-père, le rav Yéchaya, qui explique que lorsque Yaakov dit que "Hachem m’a montré", il voulait dire que Hachem a montré son image à Yossef. Lorsque Yossef vit l’image de son père, Yaakov, cela le sauva de la faute.

-> Le séfer Likouté Imré Kodech dit de la même manière au nom du rav Shalom de Belz que Yaakov disait qu’il ne s’attendait pas à voir le visage de Yossef parce qu’il avait peur que Yossef ait fauté et de ne pas pouvoir le regarder, car il est interdit à une personne de regarder l'image de quelqu'un de racha (assour léAdam léistakel bétsélem démout adam racha - guémara Méguila 28a).
Mais "et voici" (véiné), un miracle s’est produit et Hachem "m’a montré" à Yossef et l’a sauvé de la faute.

L’enterrement – dernière mitsva que réalise une personne

+ L'enterrement - dernière mitsva que réalise une personne :

"Et agis avec moi avec bonté et vérité. Ne m'enterre pas en Egypte" (Vayé'hi 47,29)

-> Selon Rachi : La bonté que l’on témoigne aux morts est une "bonté de vérité" ('hessed chél émet), car on n’en attend rien en retour (midrach Béréchith rabba 96,5).

-> Le 'Hidouché haRim (cité dans Likouté Yéhouda) explique que la bonté ('hessed) que l'on fait pour un défunt est d'organiser sa lévaya. Il s'agit d'un grand acte de bonté, car les funérailles sont la dernière occasion pour une personne d'accomplir des mitsvot.

Le verset (Téhilim 88,6) dit que l'on devient libre lorsqu'on meurt. Nos Sages (Shabbath 30a) expliquent qu'une personne décédée est libérée des mitsvot, car elle ne peut plus les accomplir.
La Torah leur a donc fourni une occasion supplémentaire de réaliser une dernière mitsva en leur accordant celle de la lévaya, où les gens pouvent escorter le mort, et par conséquent, obtenir une mitva.

Ainsi, celui qui est décédé (niftar) obtient la mitsva de bénéficier au public en leur offrant une opportunité de mitsva. Par conséquent, offrir des funérailles à une personne décédée est une grande bonté ('hessed).

"Que dans leur conspiration, mon âme n'entre pas!" (Vayé'hi 49,6)

-> Selon Rachi, ce verset parle de : "Lorsque Kora'h, de la tribu de Lévi, rassembla toute l'assemblée contre Moché et Aharon".

-> Le rav Yé'hezkel de Kouzmir, cite le rav Elimélé'h de Lizhensk pour expliquer que Kora'h n'était pas uniquement motivé par l'orgueil. Au contraire, il avait certainement une bonne intention de servir Hachem et de rectifier de façon importante les mondes supérieurs par des moyens cachés et mystiques.
Malgré tout, parce qu'il créait des conflits, Yaakov déclara qu'il ne voulait rien avoir à faire avec ses "sodot", ses intentions profondes et cachées.
Il ne voulait pas être impliqué dans des rectifications mystiques, même s'il s'agit d'une forme de avodat Hachem, parce qu'il ne voulait pas prendre part à une dispute.

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[ c'est souvent en voulant bien faire, avec de bonnes intentions, que peut commencer une dispute. Yaakov nous apprend qu'en général il vaut mieux se dispenser du résultat d'une telle bonne attention, si l'on risque par cela de créer un dispute, une souffrance à autrui.
La fin (aussi élevée soit-elle), ne justifie pas tous les moyens pour y arriver. ]

La force du regard d’un tsadik

+ La force du regard d'un tsadik :

"Yaakov leva ses yeux et vit" (Vayichla'h 33,1)

=> Pourquoi ne suffit-il pas de dire que "Yaakov a vu", qu'ajoute-t-on en disant qu'il a "levé les yeux" ?

-> Le Sifté Tsadik (ot 29) explique que la vision d'un tsadik est extrêmement puissante. Comme nous le constatons dans de nombreux cas, son simple regard sur une personne racha peut la détruire (voir Sanhédrin 100a).
Il a également la capacité d'élever celui qui est regardé (midrach Tan'houma Vayéchev 9).

En posant son regard sur Essav, Yaakov espérait attiser cette petite étincelle de bonté qui existe même chez les personnes apparemment les plus incorrigibles. S'il avait réussi, Essav aurait battu en retraite.
Bien qu'il n'y soit pas parvenu, son regard a engendré chez Essav un amour sincère à son égard, et éprouver de l'amour pour un tsadik, même brièvement, n'est pas un accomplissement insignifiant.

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[on voit l'importance de fréquenter des tsadikim, car rien que leur regard peut importer une personne qui est aussi racha que Essav. ]

L’importance d’aspirer même dans l’obscurité de la vie

+ L'importance d'aspirer même dans l'obscurité de la vie :

"Il (Yaakov) rencontra l'endroit" (vayifgua bamakom - Vayétsé 28,11)

-> Pour expliquer le terme inhabituel de "péguia" utilisé ici, Rachi cite 2 idées de nos Sages apparemment sans rapport entre elles. L'une d'entre elles est qu'à cette occasion, Yaakov a promulgué la prière du soir (Maariv, Arvit). Cependant, cela ne suffit pas à résoudre le problème (puisque le terme standard "téfila" n'est pas utilisé). Ils expliquent donc également que le mont Moriah s'est miraculeusement déplacé vers Yaakov, et que les deux se sont donc "rencontrés" à mi-chemin.
Comme ces deux idées sont développées à partir du même mot, nous pouvons nous demander comment elles se complètent l'une l'autre.

Le Sfat Emet explique que le thème commun ici est que la volonté humaine peut induire la spiritualité dans n'importe quel endroit et dans n'importe quelles circonstances.
Yaakov désirait ardemment prier sur le mont Moriah et a commencé à revenir sur ses pas malgré les difficultés que cela impliquait. Ce désir a déformé l'espace lui-même, amenant la sainteté de ce lieu directement à lui.

De même, l'obscurité physique de la nuit symbolise les périodes où la vie est sombre et où la spiritualité semble inaccessible. Néanmoins, si une personne le souhaite vraiment, elle peut inspirer un éclair de sainteté qui illuminera le ciel nocturne.
Tel est le pouvoir d'Arvit, qui doit être prié spécifiquement au milieu de l'obscurité.

Telle est la valeur du ressenti de distance qui sépare un juif d'Hachem. Elle lui donne l'occasion de développer un désir pour Hachem beaucoup plus authentique, qui, à son tour, peut importer Sa Présence dans des domaines jusqu'alors inexplorés.
[Sfat Emet - 5634]

Ne pas être ingrats, même envers un païen

+ Ne pas être ingrats, même envers un païen :

"Seule la terre des prêtres, il ne l'acquit pas car les prêtres avaient un revenu fixe de Pharaon et ils consommaient leur revenu fixe que leur donnait Pharaon ; c'est pourquoi ils ne vendirent pas leur terre" (Vayigach 47,22)

-> Le Chla haKadoch (Déré'h 'Haïm To'hakhot Moussar) explique que ce verset nous enseigne qu'il faut être reconnaissant et apprécier toute faveur que l'on reçoit d'une autre personne, même s'il s'agit d'un non-juif.
Les prêtres égyptiens avaient rendu service à Yossef. Ils avaient été les juges du procès lorsque Yossef avait été accusé de crimes graves par la femme de Potiphar et ils avaient décidé de ne pas lui infliger la peine de mort (comme l'indique le Targoum Yonathan - Vayéchev 39,20).
Il a exprimé sa gratitude en ne prenant pas leurs terres et en les nourrissant gratuitement.