Aux délices de la Torah

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L’importance de la Torah … (épisode n°1)

+ L'importance de la Torah ... (épisode n°1)

"Toute personne étudiant la Torah chaque jour mérite une part au monde futur et on considère qu’elle créé de nouvelles sphères.

C’est en effet par la Torah que le monde fut créé et achevé.
Il est écrit : "D. créa le monde par Sa sagesse" ; cela signifie que toute personne étudiant la Torah a le potentiel de créer, d’achever et de maintenir des sphères en existence.

D. créa le monde par Son souffle, et c’est par le souffle que le monde est maintenu en existence : le souffle de ceux qui étudient la Torah. "

[le Zohar – paracha Béréchit]

"Rassemblez-vous, et je vous raconterai ce qui vous arrivera à la fin des jours." (Vayé’hi 49,1)

Selon le Likoutei Ramal, dans ses dernières instructions avant de mourir, Yaakov transmet le message suivant :
Contre les malheurs qui vous atteindront à la fin des temps :
-> "rassemblez-vous" = Réunissez-vous !
[le Likouei Mégadim de dire : Il ne peut y avoir d’unité authentique que s’ils se pardonnent.]

-> "je vous raconterai" (véaguida la’hèm) = Formez un seul groupe (agouda) car cette unification sera pour vous une planche de salut !

=> le conseil de Yaakov pour traverser avec succès l'exil = bien que chaque juif soit unique (chaque fils de Yaakov représentant une tribu), chacun se doit de tout faire pour rester membre d'un seul bloc, d'un seul peuple uni vers la réalisation de la volonté de D.

Par ailleurs, le mot employé ici pour : "arrivera" (yikré) comporte une connotation de hasard de coïncidence (mikré).

Le Baal Chem Tov y voit une allusion au principe rapporté dans la guémara (Sanhédrin 97a) selon lequel, le Machia’h viendra, subitement, sans aucun avertissement préalable, comme le déclare le prophète (Mala’hi 3,1) : "Le maître dont vous souhaitez la venue entrera soudain dans son sanctuaire, et le messager de l’alliance que vous appelez de vos vœux, le voici qui vient."

Nous serons tous jugés par les Sages de notre génération …

+ Nous serons tous jugés par les Sages de notre génération …

Le ‘Hafets ‘Haïm rapporte que lors d’une assemblée rabbinique, Rabbi Zeev de Vilna a déclaré :
"De même qu’ici-bas un accusé comparaît devant les juges de son temps, les Sages de chaque génération sont chargés de juger leurs contemporains dans le monde futur, car la valeur d’une mitsva et la perte causée par une transgression varient selon le lieu et l’époque."

"Israël vit les fils de Yossef, et il dit : "Qui sont ceux-là ?" " (Vayé’hi 48,8)

Le ‘Hafets ‘Haïm note que lorsque Yaakov a demandé : "Qui sont ceux-là ?", il les a très probablement reconnus en tant que fils de Yossef.

Mais ce n’était pas suffisant pour qu’il les bénisse.
Il voulait encore savoir ce qu’ils étaient eux-mêmes.
[et non seulement des fils de … ]

Et quand Yossef lui a répondu : "Ce sont mes enfants !", ce n’était pas pour les présenter comme membres de leur famille, car son père les connaissait bien.
Mais c’était pour confirmer que ses fils étaient vertueux, et qu’ils suivaient ses traces.
C’est seulement alors que Yaakov les a appelés pour les bénir.

Quelqu’un demanda une fois au ‘Hafets ‘Haïm une bénédiction pour que ses enfants restent pratiquants.
Le Sage répondit : "Imaginez-vous obtenir cela par une bénédiction ?
Pour y parvenir, il faut déployer de la messirout néfech (abnégation, don de soi) !"

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-> "Israël vit les fils de Yossef et dit : qui sont ceux-là?" (48,8)

Le Ohr ha'Haïm haKadoch objecte : pendant 17 ans, les fils de Yossef se trouvaient chez Yaakov pour étudier la Torah avec lui, donc comment peut-il demander qui ils sont?

Les Sages ont expliqué que Yaakov a vu que devaient sortir d’eux des réchaïm.

Le Ohr ha'Haïm haKadoch écrit : Il est possible que Yaakov ait eu par là l’intention d’éveiller l’amour du père pour son fils avant de les bénir, afin que la bénédiction soit avec le maximum d’amour et de tendresse.
C’est pourquoi il a demandé : "qui sont ceux-là?", pour entendre de la bouche de son fils bien-aimé : "ce sont mes fils".
Alors il aurait un élan de tendresse envers eux, comme dans le verset : "quand je parle de lui, je m’en souviendrai, c’est pourquoi mes entrailles s’émeuvent pour lui et je le prendrai en pitié."

+ "Yaakov vécut dans le pays d’Egypte 17 ans. Les jours de Yaakov, les années de sa vie, furent de 147 ans. Les jours où Israël allait mourir s’approchaient." (Vayé’hi 47, 28-29)

Pourquoi ces versets mentionnent-ils notre Patriarche d’abord par Yaakov, puis par Israël ?

Rabbénou Bé’hayé explique que chacun de ces 2 noms fait allusion à un aspect distinct de l’existence :
-> Yaakov (dont le nom provient de : "et sa main tenait le talon (ékev) de Essav" - Béréchit 25,26), représente la réalité physique ;
-> Israël (qui vient de : "car tu as lutté (sarita) avec D." - Béréchit 32,29), représente la réalité spirituelle.

La caractéristique essentielle est, bien sûr, celle orientée vers le spirituel, mais il est impossible de vivre dans ce monde en faisant abstraction de ses particularités physiques.

Nos Sages ont énoncé (guémara Béra’hot 13a) : "Le nom "Israël" n’est pas destiné à supplanter entièrement celui de Yaakov. Mais Israël sera le nom principal, et Yaakov le secondaire."

Voilà pourquoi, s’agissant de sa durée de vie, qui dépend des conditions physiques, il est appelé par le nom qui figure cette caractéristique de son existence : Yaakov.

Mais, lorsqu’elle décrit sa mort ainsi que les événements qui y mèneront et qui l’entoureront, la Torah emploie le nom Israël, car le côté physique s’efface alors pour ne laisser place qu’au spirituel.

+ Supplément :
Il est écrit dans la guémara (Béra’hot 13a) : "Quiconque désigne Avraham sous son précédent nom d’Avram enfreint un commandement actif de la Torah."

Il en va différemment avec Yaakov, pour lequel la Torah l’appelle Yaakov et Israël (cf.ci-dessus).

Le rav Israël Salanter nous explique pourquoi les 2 noms vont perdurer.

Il note :
-> Yaakov est dérivé d’un mot désignant une tromperie (comme l’a dit Essav : "Il m’a trompé (vayakév’ni) deux fois" - Béréchit 27,36)

La ruse et la tromperie bien qu’elles constituent des traits fondamentalement ignobles, ont néanmoins leur place dans le combat interminable mené par l’homme contre le penchant au mal.

-> Israël (cf. ci-dessus. "car tu as lutté (sarita) avec D. et avec les hommes, et tu l’as emporté"), fait allusion à son ascendant nouvellement acquis sur l’inclination au mal (tu l’as emporté !).

Néanmoins, les facultés de ruse et de tromperie à des fins sacrées ne peuvent jamais être totalement abandonnées.

Elles doivent être gardées en réserve pour des occasions où le penchant au mal redresse la tête avec quelque nouveau plan diabolique.
[à l’image de l’idée, que tant que l’on est en vie, on ne doit pas se croire infaillible devant la faute]

Voilà pourquoi le nom "Yaakov" a dû être retenu, en particulier à ce début d'exil en Egypte (épreuves et tentations futures, ...)

"Yaakov vécut dans le pays d’Egypte pendant 17 ans." (Vayé’hi 47,28)

Le Rav Zalman Sorotzkin de noter que cette paracha, qui relata la mot de Yaakov, est intitulée Vayé’hi (il vécut).
De même, celle qui rend compte de la mort de Sarah est ‘Hayé Sarah (la vie de Sarah), comme pour marquer le fait que la vie et la mort ne constituent pas des notions opposées.

Au contraire, la mort marque le début d’une vie véritable et éternelle, lorsque ceux qui ont pratiqué la vertu pénètrent dans le palais divin après avoir vaillamment franchi le vestibule de l’existence terrestre.

 

Rabbi Arié Lévine a dit : "Lorsqu'un nouveau né vient au monde, tous les gens sont en joie, pourtant le nouveau-né lui pleure.
Lorsque l'âme quitte ce monde, les gens prennent le deuil mais peut-être que l'âme se réjouit ..."

+ "Et les fils de Binyamin : Béla et Bé’hèr et Achbel, Guéra et Na’aman, E’hi et Roch, Moupim et ‘Houpim et Ard." (Vayigach 46,21)

-> La guémara (Sota 36b) nous enseigne que les noms de ‘Houpim et Moupim rappelaient l’absence de Yossef et de Binyamin à leur mariage (‘houpa) respectif.

-> Le Rav ‘Haïm Chmoulevitz commente qu’on comprend aisément la douleur de celui qui doit se marier sans la présence d’un frère.
Celle de ne pouvoir assister au mariage de son proche semble moins évidente.
Le rav Chmoulévitz écrit : "Nous voyons ici que le fait de ne pas pouvoir participer à une sim'ha de son frère est une tragédie importante au point de nommer un de ses enfants en fonction de cela!"

-> On raconte l’anecdote suivante sur le Rav Avraham Grodzinsky, le dirigeant spirituel de la yéchiva de Slabodka.

Un jour, en visite chez la famille à Varsovie, il regarda sa montre au beau milieu de la conversation, et se mit à chanter, puis à sautiller et à danser.
Cela durant pendant une heure, sous les yeux stupéfaits de son entourage.
A la fin, il se rassit et expliqua en disant : "En ce moment même, un de mes élèves se marie à Slabodka.
Je n’ai pu, malheureusement, assister à sa fête et réjouir son cœur.
Mais je peux me réjouir moi-même pour cet heureux événement qui le concerne car, somme toute, sa fête est aussi la mienne !"

"[D. a dit : ] Moi-même Je descendrai avec toi en Egypte, et Moi Je t’en ferai sûrement aussi remonter." (Vayigach 46,4)

Le Beit haLévi se demande : Pourquoi D. a-t-Il employé la forme insistante : "et Moi Je t’en ferai sûrement aussi remonter" ?

Et de répondre que là réside la plus belle promesse qu'Il a faite au peuple juif : la gloire de D. se répandra toujours dans le monde et Son nom sera sanctifié par la délivrance du peuple juif.

Tant qu’Israël sera à un bas niveau, la gloire divine sera cachée, elle aussi.
Quand le peuple juif s’élèvera par sa délivrance, la gloire divine s’élèvera aussi.

Ainsi :
-> "Moi-même Je descendrai avec toi » = quand le peuple juif sera asservi, D. le sera aussi, si l'on peut s’exprimer ainsi, car Sa gloire sera alors dissimulée.
-> "et Moi Je t’en ferai sûrement aussi remonter", poursuit le verset : "Quand Je vous aurai relevés de votre oppression, Mon honneur aussi sera rehaussé parmi les nations."

=> Par cette promesse, la gloire divine est devenue liée au destin du peuple juif.

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+ Supplément :
La ché’hina se trouve avec chaque juif qui souffre comme il est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur." (Téhilim 91,15)
De même : "D. est proche des cœurs brisés." (Téhilim 34,14)

Le roi Salomon de dire (Melakhim I 8,46-50) : "Lorsqu’ils péchèrent contre Toi […] et qu’irrité contre eux Tu les abandonneras à l’ennemi […] Ils se repentiront dans le pays de leur exil, ils T’imploreront en disant : "Nous avons péché, nous avons mal agi, nous sommes coupables."
Du haut du ciel, Ton auguste demeure, Tu entendras leurs prières […] et Tu inspireras la compassion à leurs vainqueurs afin qu’ils les prennent en pitié."

Et au chapitre suivant (9,3) : "D. lui répondit : "J’ai entendu ta prière et la supplication que tu M’as adressée."

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-> "Hachem parla à Israël dans une vision de la nuit ... ne crains pas de descendre en Égypt e... Moi, Je descendrai avec toi en Égypte, et Moi Je t'en remonterai" (Vayigach 46,2-4)

-> Afin d'expliquer ces versets, le Rama pose la question suivante : deux personnes qui se tiennent à côté d'un puits et souhaitent descendre à l'intérieur, lequel des deux descendra en premier?
Il est logique de répondre que c'est le plus expérimenté des deux qui descendra en premier, puis le second, c'est-à-dire celui qui l'est moins.

Le Rama demande à nouveau : et pour remonter du puits, lequel remontera en premier?
Il est logique de répondre que dans ce cas, c'est le moins expérimenté des deux qui remontera en premier, puis le second qui l'est davantage, afin qu'il puisse aider le moins expérimenté à remonter.

De la même manière, Hachem dit à Yaakov notre patriarche, dans une vision nocturne : "Ne crains pas de descendre en Égypte", parce que "Moi Je descendrai avec toi". Autrement dit, Moi Je descendrai, ensuite tu descendras.
Mais, lorsque sera venu le moment de la délivrance et de la sortie d'Égypte, "Je te ferai remonter". Pour commencer, Je te remonterai, ensuite Je remonterai après toi.
=> Dans ces paroles, Hachem apparaît à Yaakov afin qu'il ne craigne pas de descendre en Égypte. Hachem l'accompagnera toujours et veillera sur lui, ainsi que sur ses enfants et sur tous les enfants d'Israël.

[d'une certaine façon, l'exil en Egypte préfigure ce qui se passera dans tous les exils suivants jusqu'à la Délivrance (guéoula), où Hachem nous fera remonter pour l'éternité.
Nous ne sommes jamais seuls/abandonnés, car Hachem nous accompagne toujours, parfois passant avant nous, et d'autre après, car Il nous aime et veut notre bien plus que tout! ]

 

+ "D. parla à Israël dans les visions de la nuit, Il dit : « Yaakov ! Yaakov !"
Il dit : "Me voici !" (Vayigach 46,2)

Selon Rachi, ce double appel par son nom atteste l’affection de D. pour notre Patriarche.

Le Pir’hei Aharon dit que cela est dû au fait que Yaakov était sur le point d’entamer sa fatidique descente en Egypte, qui marquera le début de l’obscurité de l’exil, ce pays racine de toute contamination, centre de la dépravation.
Yaakov avait besoin maintenant, plus que jamais, de proximité constante de D. pour le protéger de la contagion.

C’est ce que nous dit la Torah : D. lui est apparu dans « les visions de la nuit » ( =celles des ténèbres de la dépravation égyptienne), et Il lui a dit : « Yaakov ! Yaakov ! » ( = appels affectueux qui l'aideront à surmonter l’épreuve de l’exil).

Le Méché’h ‘Hokhma fait observer que ni Avraham, ni Yits’hak n’ont jamais eu d’inspiration prophétique pendant la nuit, tandis que Yaakov l’a eu à 2 reprises : dans ce verset (46,2) et plus haut (28,12) lors du rêve de l’échelle qui atteignait le ciel.

Comme Yaakov devait demeurer hors de la terre d’Israël, D. lui est apparu de nuit dans les premières années de l’exil, établissant ainsi que, même dans la "nuit" d’exil, Sa Présence résiderait sur les enfants d’Israël, comme l’affirme la guémara (Méguila 29a) : "Quand ils ont été exilés à Babylone, la Présence divine les y a accompagnés."

Juste après ce verset, D. dit à Yaakov : « Yossef mettra sa main sur tes yeux. » (Vayigach 46,4),
Cela signifie que : le fait qu’on te raconte à présent l’histoire de Yossef, sa position de vice-roi en Egypte et son désir de te revoir, te fera fermer les yeux et rendre la descente en exil plus agréable.

Nos Sages disent de même (guémara Shabbath 89) : "Yaakov aurait dû descendre en Egypte enchaîné dans des fers mais son mérite a fait qu’il descende autrement."

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+ "Yaakov aurait dû descendre en Egypte enchaîné dans des fers mais son mérite a fait qu’il descende autrement." [guémara Shabbath 89]

-> "Yossef parla ainsi aux serviteurs de Pharaon : "De grâce, si j'ai trouvé faveur à vos yeux, veuillez porter aux oreilles de Pharaon ces paroles" (Vayé'hi 50,4)

Pourquoi Yossef, vice-roi d'Egypte, demande-t-il le droit d’aller enterrer son père en Canaan en passant par les serviteurs, et non directement par Pharaon?

Le Emét léYaakov répond qu'on trouve ici la preuve que si Hachem éleva Yossef au rang de vice-roi, c’était dans l’intérêt de Yaakov son père, et ce afin qu'il puisse entrer en Egypte avec tous les honneurs et facilités.

Mais à présent qu'il était mort, Yossef commença à descendre dans la hiérarchie politique égyptienne, au point qu'il devait maintenant passer par des intermédiaires pour pouvoir échanger avec Pharaon.

+ "Tant que les mots sont dans ta bouche, tu en es leur maître.
Mais aussitôt prononcés, tu en es leur esclave."

[le Rabbin Shlomo Ibn Gabirol]