Si une personne garde constamment son esprit concentré sur l'accomplissement des mitsvot, son esprit sera libéré des pensées qui conduisent à la tristesse.
[rabbi Pin'has de Koretz]
Le récit de la sortie d’Egypte
+ Le récit de la sortie d'Egypte :
-> [La sortie d'Égypte] est le fondement et le pilier sur lesquels reposent notre Torah et notre foi. C'est parce que c'est le signe et la preuve de la création du monde, qui est dirigé par Hachem.
Cela montre qu'Il peut modifier la création quand Il le souhaite, comme Il a modifié la nature pour nous en Égypte et a accompli de grands miracles sans précédent.
Cela fera taire tous ceux qui veulent nier la Création et renforcera notre foi dans la connaissance et la providence d'Hachem, à la fois de manière générale et spécifique.
[Séfer ha'Hinou'h - mitsva 21]
-> Le but de la réflexion sur la sortie d'Egypte n'est pas qu'une personne se considère comme un homme libre. On devrait plutôt savoir que : "les Bné Israël ... sont Mes serviteurs que J'ai fait sortir du pays d'Égypte ; Je suis Hachem, votre D." (Bé'har 25,55).
Le Rachbatz et le Smak énumèrent parmi les 613 mitzvos l'obligation de se souvenir verbalement de la sortie d'Égypte, et le principal corollaire de cette mitsva est de s'en souvenir dans son cœur avec crainte.
[Séfer 'Harédim - chap.9]
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-> Le 'Hafets 'Haïm (Torat haBayit - fin chap.10) compare l'obligation de revoir et de raconter encore et encore le récit de la sortie d'Egypte, jour et nuit, à celle d'un médecin qui rédige une ordonnance pour un patient. Il avertit de prendre le médicament 2 fois par jour, et ce n'est que s'il le prend régulièrement qu'il ira mieux.
Il en va de même lorsque nous voulons inculquer en nous des idées spirituelles. Les connaissances doivent être révisées en permanence ...
Seule une telle répétition peut imprimer de telles idées dans l'âme pendant qu'elle est attachée au corps.
"Et le 8e jour, il prendra 2 moutons sans défauts" (Métsora 14,10)
-> La purification du métsora se fait en 3 étapes :
1°/ en dehors du camp, avec 2 oiseaux (v.4 à 7).
Ce n'est pas un sacrifice, il reste toujours impur, mais cela lui permet d'entrer à nouveau dans le camp des juifs, et il ne rend plus impur le contenu d'une maison par sa simple présence (mais par contact).
2°/ le Cohen doit raser tous les poils qui poussent sur le corps du métsora (Rambam - Hilkhot Toumat Tsaraat 11,1), puis il s’immergera dans l'eau.
Il résidera ensuite en dehors de sa tente pendant 7 jours, et le 7e jours il se rasera de nouveau tous les poils, se trempera dans l'eau, et ensuite il deviendra pur. (v.8 et 9).
3°/ la dernière étape = il apportera et offrira des offrandes (korbanot) (v.10 à 20)
C'est le contexte du verset ci-dessus, où le métsora a fait téchouva, et finalise la fin du processus de purification.
-> La guémara (Sotah 15a) explique que le métsora obtient l'expiation de sa faute par les plaies (négaïm) de la lèpre (tsaraat), et qu'il amène l'offrande afin de pouvoir manger ensuite de ce korban.
Rachi commente que la douleur et la honte qui ont fait souffrir le métsora, lui permettent de d'obtenir une bonne expiation.
-> Pourtant, la michna (Shékalim 5,4) rapporte que lorsqu'un métsora devait acheter l'huile et le vin pour son offrande (korban), il obtenait un reçu.
Ensuite, il présentait ce reçu au magasin qui distribuait l'huile et le vin pour le Temple, et il y recevait sa part.
Sur ce reçu du métsora, il était écrit : "choté" (fauteur), et également le nombre exact de portions d'huile requise pour ses korbanot.
=> Pourquoi était-il écrit publiquement qu'il était un fauteur, alors qu'il avait déjà obtenu l'expiation de sa faute par les plaies de lèpre? N'est-ce pas un peu difficile comme façon de procéder?
-> Le Steïpler répond en citant l'opinion de rav Eliézer (dans la guémara Yérouchalmi Yoma), qui affirme qu'une personne ne reproduit pas une faute entre 2 Yom Kippour, devra quand même avouer sa faute le Yom Kippour suivant.
Cela se base sur : "Mon péché est sans cesse devant moi" ('hatati négdi tamid - Téhilim 51,5).
Bien qu'on est fauté, qu'on se soit repenti et que Hachem nous a pardonné, le fauteur ne doit jamais oublier qu'il a commis une faute. Cette réflexion le gardera humble et lui permettra de se rappeler des bontés et de la miséricorde Divine.
De même, le métsora, même après avoir été totalement guéri, il devra regarder ce reçu annoté de : "choté" (fauteur), et de cette façon, humblement il mettra en pratique le verset : "Mon péché est sans cesse devant moi".
[Au-delà d'appréhender la valeur folle de la téchouva, on a tendance à oublier l'énorme bonté que nous fait Hachem en nous permettant aussi "facilement" (par quelques mots prononcés) de nous débarrasser des conséquences gravissime de nos fautes (ex: au lieu de mourir sur le champ (selon la justice stricte).
Au-delà de l'humilité (j'ai fauté, donc je suis pas si parfait que je me le persuade!), en se rappelant d'une faute pardonnée, on développe de l'amour et de la reconnaissance envers Hachem, et cela nous pousse à encore mieux agir (être à la hauteur de cet amour infini!).
De plus, il est normal qu'un humain tombe, et de même que D. m'a pardonné, de même il me pardonnera, ce qui doit nous pousser de l'avant, et restait le moins possible à terre dans la tristesse, d'être tombé dans une faute. ]
Rabbi Yessa dit : Combien l'homme doit aimer Hachem! Car le service de D. avec amour est le plus appréciable.
Celui qui L'aime et Le sert avec amour est considéré comme Son bien-aimé.
[Zohar - 'Hayé Sarah 55b]
Rabbi 'Hizkiya déclare : Depuis la destruction du Temple, les bénédictions du Ciel sont suspendues et ne règnent plus sur le monde.
A cause de leurs fautes, les Bné Israël sont soumis à des forces d'un rang inférieur.
[Zohar - 'Hayé Sarah 133b]
L’étude de la Torah broie la matérialité
+ L'étude de la Torah broie la matérialité :
-> Le Talmud (Baba Métsia 84a) raconte qu'un jour, Rabbi Yo'hanan nageait dans le Jourdain. Reich Lakich, qui était alors brigand, le vit et se jeta à l'eau, à sa poursuite. Rabbi Yo'hanan lui dit, en s'apercevant de sa force : "Combien es-tu robuste! Tu es digne de porter le joug de la Torah!"
Reich Lakich lui rétorqua : "Ta beauté est féminine".
Rabbi Yo'hanan lui dit : "Si tu te repentis et acceptes de prendre sur toi le joug de la Torah, je te donnerai ma sœur en mariage, qui est bien plus gracieuse que moi".
Reich Lakich prit alors sur lui de se repentir et d'étudier la Torah. II voulut revenir sur les rives du Jourdain et prendre ses vêtements, mais il n'y parvint pas, soudain très faible.
A la seule idée de s'attacher à la Torah, ses forces physiques l'abandonnèrent.
Le Talmud termine en disant que Rabbi Yo'hanan lui enseigna la Torah et la michna et fit de lui un grand Sage d'Israël.
=> Nous apprenons de là combien la Torah épuise l'homme. Lorsqu'un homme étudie la Torah, celle-ci broie la matérialité qui est en lui et annihile ses forces physiques.
Adam & soir du Séder
+ Adam & soir du Séder :
-> Dans les Pirké Dérabbi Éliézer (chap. 21), une idée intéressante est citée : lorsque le premier soir de Pessa'h arriva, Adam Harichone dit à ses enfants: dans le futur, ce même soir, les enfants d'Israël apporteront des offrandes de Pessa'h, agissez de même devant votre Créateur. Caïn amena des graines de lin et Hevel des bêtes de son troupeau, de premier choix et leurs graisses. Le sacrifice de Cain fut abominé par Dieu alors que celui de Hevel fut agréé.
Le Pirké Dérabbi Éliézer continue (chap. 32) : cette même nuit de Pessa'h, Its'hak appela son fils Essav et lui dit : "Essav, ce soir, tout le monde récite le Hallel et des trésors sont à prendre. Prépare-moi des mets délicieux et je te bénirai". Il partit, mais s'attarda. Rivka dit à Yaakov : "Mon fils, cette nuit, des trésors sont faciles d'accès, les mondes supérieurs entonnent des chants. Cette même nuit, tes descendants seront affranchis de l'esclavage. Ils chanteront. Prépare donc des plats savoureux pour ton père, pour qu'il te bénisse de son vivant". Il partit et ramena deux agneaux. Est-ce ce que mangeait Its'hak? En fait, il y avait un agneau pour le sacrifice de Pessa'h et un pour préparer des plats succulents à déguster. Le sacrifice de Pessa'h ne doit être consommé qu'à satiété.
Nous apprenons de là que depuis Adam, cette nuit était déjà connue pour être spéciale et ensuite c'est Its'hak, qui s'exprima ainsi : "Cette nuit, tous récitent le Hallel et des trésors sont facilement accessibles à tous!"
"Il appela Moché" (Vayikra 1,1)
-> Rachi explique que Hachem commençait toujours par appeler Moché avant même de lui adresser la Parole. Et c'est ensuite, qu'Il lui parlait. Cet appel était un signe d'affection que Hachem lui témoignait. A l'image des Anges à propos desquels il est dit : "L'un appelle l'autre", ils s'appellent mutuellement affectueusement en vue de sanctifier le Nom de Hachem.
=> On peut s'interroger sur ce commentaire. Pourquoi chaque Parole Divine devait être annoncée préalablement par un appel? Et pourquoi comparer cet appel précédent la Parole à celui des Anges?
-> Le 'Hidouché haRim explique que cet appel précédait chaque Parole pour faire une préparation. Une Parole Divine ne vient pas juste transmettre une information. Elle est adressée à l'homme pour l'impacter, le traverser et l'influencer en Bien. Elle vient pour opérer un changement en lui.
Pour avoir cet effet, cette information nécessite une préparation préalable. Car sans cette préparation, l'homme ne serait pas disposé à intérioriser l'information jusqu'à en être transformé par elle. Et c'est ici que se situe le rapprochement avec les Anges. Nos Sages enseignent qu'au moment du don de la Thora, les Hébreux ont déclaré : "Nous ferons et nous écouterons".
A ce moment, nos Sages enseignent qu'une voix céleste a proclamé : "Qui a révélé ce secret à Mes Enfants, ce secret que les Anges utilisent?!". L'Ange est un être qui n'existe que pour accomplir la Parole de Hachem. Et son secret, consiste en ces paroles : "Nous ferons et nous écouterons". En effet, cette déclaration exprime deux notions.
D'une part : la notion d'un effacement face à Hachem. L'Ange ne cherche pas à comprendre le bien fondé, le sens et la raison d'être de cette Parole. Même s'il ne comprend pas, qu'il ne sait pas pourquoi Hachem lui demande de faire telle mission, il reste tout de même prêt à s'exécuter.
Et d'autre part : la notion d'un signe d'empressement et de courage. Même si ce que Hachem lui demande est difficile, que cette mission implique des efforts, le faisant sortir de sa zone de confort, il sera prêt à tous les sacrifices.
"L'appel qui précède la Parole Divine fait écho à l'appel des Anges". Car avant de transmettre Sa Parole, Hachem appelle l'homme pour le préparer à recevoir Sa Parole, en passant par cette même anticipation qui fait le propre des Anges.
Lorsqu'un juif étudie un passage de Torah, qu' il s'apprête à recevoir la Parole Divine, il doit se placer dans cet état d'esprit, au préalable.
D'une part, il doit accepter de faire confiance à ce qu'il étudie, même s'il ne se retrouve pas dans cet enseignement. Accepter la Parole étudiée parce qu'elle reflète la Parole Divine, même s'il ne la comprend pas, et ne s'identifie pas encore à elle.
D'autre part, il doit se préparer à pouvoir investir des efforts pour s'y conformer. Toute parole de Thora, pour remplir son rôle d'élever l'homme et l'améliorer, doit être préparée dans cet état d'esprit.
C'est cet ''appel des Anges'' qui est évoqué dans ce verset, que l'homme doit tâcher d'intégrer. Cela permettra à cette parole de le transformer et le sanctifier.
Savoir apprécier les miracles ordinaires
+ Savoir apprécier les miracles ordinaires :
-> Rabbénou Bé'hayé, dans son livre 'Hovot Halévavot (Chaar 'Hechbon Hanéfech - siman 23) parle des gens, qui s'émerveillent des miracles et non pas de la nature. Quand le soleil se voile soudainement, tout le monde s'étonne.
Et moi, dit Rabbénou Bé'hayé, je suis époustouflé de voir le soleil briller chaque matin et de le voir se coucher chaque soir. C'est plus grandiose que lorsqu'il se voile subitement. Le fait que la lune commence son parcours en début de mois, toute petite puis grandisse au milieu du mois, pour de nouveau rapetisser en fin de mois est extraordinaire en soi.
Le monde entier s'émerveille du Tsunami, cette énorme vague qui envahit la terre ferme à une vitesse vertigineuse. En réalité, s'apercevoir qu'un fleuve coule depuis plus de cinq mille ans, sans interruption, relève du surnaturel. La continuité est plus prodigieuse qu'un événement unique et ponctuel.
Pourquoi l'homme est-il réellement stupéfait par le Tsunami, par une éclipse du soleil ou de la lune et non par le flux sempiternel d'un fleuve ou par le coucher du soleil?
Le 'Hovot Halévavot répond : car il s'est déjà habitué. Depuis sa plus tendre enfance, il voit le soleil se lever et se coucher, la lune frêle au début, puis pleine au milieu du mois pour redevenir petite, en fin de mois. Il perd la sensibilité, au fil du temps. Quand cette sensibilité s'éveille-t-elle de nouveau? Lorsqu'un changement s'opère, il s'émeut.
Chacun peut l'expérimenter. Quand l'homme se lève le matin et que tout son corps fonctionne, Barou'h Hachem, il se tient debout, ses mains bougent, ses yeux sont ouverts, il ne crie pas : "Merci D., tout est en état de marche!" Il reste silencieux et s'évertue à ne pas faire trop de bruit.
Grâce au rappel et à la sanctification du Shabbath dans les prières du vendredi soir, la sainteté, émanant d'Hachem, se répercute ensuite sur le peuple juif.
[Zohar - Yitro 92b]