Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

[Au sujet de la robe du Ephod : ] "Son ouverture au sommet (pi rocho) sera tournée vers l'intérieur ; son ouverture sera entourée d'une bordure" (Tétsavé 28,32)

-> Le Divré Israël dit que les mots "son ouverture au sommet sera tournée vers l'intérieur" (véaya pi rocho béto'ho) font allusion à la leçon selon laquelle il ne faut pas "penser une chose dans son cœur et en dire une autre de sa bouche", c'est-à-dire qu'une personne ne doit pas être hypocrite.

Le verset dit que la bouche d'une personne (son "ouverture au sommet" - pi rocho = bouche de sa tête) doit être tournée vers l'intérieur, ce qui signifie qu'elle doit être la même que son cœur.

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-> Le Divré Israël propose également une autre explication. Il dit que le verset fait allusion au rôle des dirigeants de la Torah qui guident le peuple juif et explique que leurs paroles émanent de leurs cœurs et qu'ils s'incluent eux-mêmes parmi tous les gens.

Les séfarim Hakedochim (voir Noam Elimélé'h - parchat Emor) expliquent le pasuk "reprends ton prochain" (okhéa'h tokhia'h ét aité'ha - Kédochim 19,17), comme signifiant "avec ton peuple" (amité'ha).
En d'autres termes, lorsque les dirigeants réprimandent le peuple, ils doivent également s'inclure eux-mêmes.

En conséquence, ce verset dit que les têtes des dirigeants (rocho) doivent être "tournées vers l'intérieur" (béto'ho). Lorsqu'ils dirigent le peuple et lui parlent, ils doivent également s'inclure eux-mêmes et se parler à eux-mêmes.

Servir Hachem avec crainte et joie, ce sont deux amis qui ne se séparent jamais.
En effet, la crainte sans la joie n'est que tristesse, et il n'est pas bon de souffrir sur comment servir Hachem ; il suffit d'être toujours joyeux.
[Baal Chem Tov - Tsivat HaRivach 13b ]

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-> Dans le monde matériel, là où il y a de la crainte, peur, il n'y a pas de joie, et là où il y a de la joie, il n'y a pas de crainte.
Mais au service d'Hachem, là où il y a la crainte, il y a l'amour.
[Toldot Yaakov Yossef - Bé'houkotaï - p.127b ]

-> J'ai appris de mon maître (le Baal Chem Tov) que lorsque quelqu'un demandait à Nachmanid: "Qu'est-ce qui est considéré comme le service de D. ?", il répondait : "Tout ce qui procure du plaisir et de la joie, combinés à de la crainte."
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim - p.70b ]

"Pourquoi [le Temple] s'appelle-t-il 'Lévanone'? Parce qu'il blanchit (lavane) les fautes d'Israël."

[guémara Yoma 39b]

Pour le prix d'un sacrifice, il était possible d'effacer toute trace du péché, d'être totalement pur!

"[Le manteau du Cohen gadol] aura une ouverture pour la tête au centre, et cette ouverture sera garnie, tout autour, d'une bordure tissée semblable à celle d'une cotte de maille" (Tétsavé 28,32)
Rabbi Bounim de Pechis'ha en déduisait que chaque juif a le devoir de mettre une bordure à sa bouche pour l'empêcher de prononcer toute parole interdite.
Il ajoutait que la michna (Tamid 1,1) dit que, dans les tunnels creusés sous le mont du Temple, il y avait des toilettes utilisées par les Cohanim qui s'appelaient "les toilettes d'honneur".
Quel était leur honneur?
Elles avaient un verrou : "si on les trouvait verrouillées, on savait qu'il y avait un homme dedans ; si elles étaient ouvertes, on savait qu'il n'y avait pas d'homme dedans".
L'homme est évalué par sa bouche.
Si sa bouche est 'verrouillée', s'il sait garder sa bouche et ne dit pas de propos interdits, c'est le signe qu'il y a un homme en lui.
Mais si la bouche est ouverte et que les mots s'en échappent sans aucun frein, on sait qu'il n'y a pas d'homme en lui ...

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"Tu feras une bordure inférieur de grenades en laine ... tout autour de sa bordure inférieure et des clochettes d'or entre elles" (Tétsavé 28,33)

-> Suspendues autour de la robe du Cohen Gadol, des petites boules en forme de grenade alternaient avec des clochettes d'or pourvues d'une pièce métallique à l'intérieure frappant la paroi.

Il y avait 72 clochettes et 72 grenades, une allusion aux 72 teintes de blanc susceptibles de révéler la tsaraat (selon Akav'ya ben Maalal'el - michna Négaïm 1,4).
En effet, comme la robe venait obtenir l'expiation pour la médisance, il convenait qu'elle rappelle la tsaraat (sorte de lèpre), maladie sanctionnant des propos de ce genre.
[Baal haTourim]

-> La guémara (Arakhin 16a) affirme que de même que ce manteau/robe du Cohen Gadol (le méil - מעיל) faisait du bruit, de même il permettait de faire expiation aux bruits produits par notre bouche dans la faute du lachon ara.

-> "Des clochettes d'or" : le mot "or" (zahav - זהר) possède 3 lettres, renvoyant aux 3 personnes impliquées dans du lachon ara.
Nos Sages (guémara Arakhin 15b) enseignent : "Prononcer de mauvaises paroles (lachon ara) est une faute très grave parce qu’elle tue 3 personnes : celui qui médit, celui qui écoute ces mauvaises paroles et celui dont on a médit."

[Le rav Mordé’haï Schwab dit que sans celui qui écoute, il n’y aurait pas de lachon hara, faisant que celui qui a commis la faute la plus grave est celui qui permet son existence (celui qui écoute).]

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-> "[D. dit à la langue : ] Je t'ai encerclée avec 2 murailles, l'une faite d'os [les dents] et la seconde de chair [les lèvres]" [destinées à empêcher la bouche de proférer des paroles malveillantes]
[midrach Yalkout Chimoni Vayikra 14]
[de même pour ce vêtement du Cohen Gadol (le Mé'il) : "l'ouverture à son sommet sera repliée à l'intérieur (allusion à la langue, replié derrière sa muraille de dents), son ouverture aura un ourlet tout autour en ouvrage tisserand, elle sera comme l'ouverture d'une cotte de mailles pour qu'elle ne se déchire pas (allusion aux lèves)" - v.28,32]

-> Selon le Alchikh haKadoch, les clochettes étaient composées d'un battant (un marteau intérieur) qui frappait leur contenant en forme de vase.
Ceci est à l'image de la langue, qui frappe et s'agite à l'intérieur de la bouche, et laisse échapper des sons à l'instar de ces cloches qui ornaient la robe.
Mais le bas de ce vêtement portait aussi des grenades, qui étaient semblables à des bouches closes dont ne s'échappe aucun son : le symbole du silence.
Il est écrit qu'il y avait alternativement une clochette et une grenade, mais qu'aux 2 extrémités il y avait une grenade (v.38,33). Cela nous indique qu'à chaque "parole", il convient d'imposer 2 "silences".

[les grenades en laine azur renvoient au Ciel, à la crainte d'Hachem. Elles vont limiter l'amplitude des mouvements des clochettes, à l'image de nos propos qui doivent être "calmés" par notre crainte d'Hachem (en fonction de la personne, du moment, ... tout ne doit pas être dit librement!). Entre ce que je souhaite dire, et ce que je peux dire, il existe un monde, mais c'est cela vivre en tant que juif!]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon) enseigne qu'en quittant ce monde, l'homme sera confronté à toutes les paroles qu'il aura prononcées durant sa vie, comme le révèle le Zohar : "Pas un souffle qui s'échappe de la bouche de l'homme n'est perdu".

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon 2,15) dit que les clochettes faisaient du bruit et symbolisent le fait de dire des mots de Torah, tandis que les grenades ne faisaient aucun bruit et représentaient l'importance de rester silencieux lorsque cela est nécessaire.

Pourquoi est-ce c'est tout particulièrement la grenade qui est utilisée pour illustrer cette idée?

Le rav Daniel Yéhouda Bloch (Yad Av) rapporte les paroles de nos Sages (guémara Béra'hot 57a) : "même le plus ignorant parmi vous [Israël], est rempli de mitsvot comme une grenade".
Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon - Chaar haZé'hira 19) écrit que celui qui parle du lachon ara perd tous les mérites qu'il a pu accumuler, et ils sont alors transférés à la personne sur laquelle il a mal parlé.

=> La Torah utilise la grenade en allusion à l'importance de rester silencieux lorsque nécessaire, pour insinuer que seul celui qui se comporte ainsi va rester rempli de bonnes actions comme une grenade.

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-> Les Sages disent que le manteau, qui faisait entendre un bruit, expiait la faute du lachon hara, qui se manifeste par la voix.
Le gaon Hoenig de Breughel demande : s’il en est ainsi, pourquoi y a-t-il besoin des grenades qui assourdissent le bruit? Qu’il n’y ait que des clochettes.

Il répond que de même qu’il y a une faute de lachon hara qui se manifeste par la parole, il y a parfois une faute dans le silence. Quand quelqu’un a besoin d’un renseignement important pour le commerce ou des chidoukhim ou la Torah, ... qu’il est permis de donner et que c’est même une mitsva de donner pour que l’interlocuteur ne subisse aucun dommage, et qu’on se tait sous prétexte que "le lachon hara est interdit", cela aussi est une faute, et c’est cela que viennent expier les grenades qui étouffent le bruit.

[selon nos Sages de la même façon qu'on rendra des comptes sur le lachon ara qu'on aura pu dire, de la même façon on devra rendre des comptes sur les paroles qu'on aurait pu prononcer et que l'on a pas fait alors que cela aurait été tellement nécessaire à autrui (ex: mot d'encouragement, de valorisation, conseil, ...).]

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-> "Tu feras le Meil" (Tétsavé 28,31)

-> Le Meil était un des 8 habits du Cohen Gadol. Il avait la propriété de pardonner la faute de la médisance.

Le 'Hafets 'Haïm rapporte l'anecdote suivante pour éveiller les consciences face à la gravité de la médisance :
Un jour, un homme fourbe rencontra un voyageur de passage dans la ville. Il l'aborda et lui proposa de lui faire visiter la ville. Il lui dit: "puisque tu es mon invité, je t'invite au restaurant". Ils rentrèrent dans un prestigieux restaurant. Le fourbe encouragea son invité à se servir de toutes les douceurs qu'il souhaitait, sans se priver. Heureux, l'invité suivit son conseil. Vers la fin du repas, le fourbe s'éclipsa discrètement. Laissant le visiteur seul qui devait payer les deux repas .
Il en va de même pour la médisance : un homme rencontre une connaissance dans la rue. Il lui raconte des ragots sur les uns, sur les autres. Il est écouté avec intérêt et l''oreille complaisante trouve cela agréable. A son tour, le voilà à raconter ses anecdotes personnelles ...
Mais après la vie sur terre, au moment du Grand Jugement, il se retrouvera seul à devoir rendre des comptes pour ce plaisir insignifiant. Et comment pourra-t-on supporter la peine ressentie à ce moment là? Il vaudrait mieux réfléchir à deux fois, avant de s'engager dans une discussion de médisance. Cela pourra nous éviter de grands tourments au moment du Grand Jugement.

"Avoir la foi, c'est avoir le courage de laisser D. prendre le contrôle."

Rabbi Na'hman de Breslev

"Le clan de Kora'h plongeait et descendait [indéfiniment] en enfer jusqu'à ce que 'Hanna prie pour eux"
[guémara Yérouchalmi Sanhédrin 10,4]
Rabbi 'Haïm Kanievsky fait remarquer que des centaines d'années ont passé depuis l'époque de Kora'h et son clan jusqu'à 'Hanna.
Pendant tout ce temps, Kora'h et son clan se trouvaient en chute libre dans les profondeurs insondables de l'enfer.
Sans la prière de 'Hanna qui a arrêté leur chute, ils auraient continué à descendre encore plus bas ...
Cela nous apprend combien l'enfer est profond, et comment peut être redoutable le jugement céleste.

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-> De son côté, rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1091) écrit :
"Nos Sages (guémara Baba Batra 74a) affirment que, dans les temps messianiques, Kora’h méritera la vie du monde futur.
A travers les dernières lettres du verset : "Le juste fleurit comme le palmier" (צַדִּיק כַּתָּמָר יִפְרָח - Téhilim 92,13), formant le nom de Kora’h, le Arizal voit une allusion au fait que Kora'h se repentit lors de ses derniers instants.
Nous pouvons expliquer que, de même que ses fils ne moururent pas parce qu’ils se repentirent, Kora’h fit lui aussi repentance de manière ultime. Il est possible qu’à l’instant même où la terre s’ouvrit pour l’engloutir, il éprouva des pensées de contrition, mais il était alors déjà trop tard.

On peut présumer que celles-ci lui vinrent grâce à ses enfants. En effet, nos Sages affirment (midrach Yalkout Chimoni, Kora’h 752) : "Par quel mérite les fils de Kora’h furent-ils épargnés? Alors qu’ils étaient assis chez leur père, ils aperçurent soudain Moché et cachèrent immédiatement leur visage dans le sol, se disant : “Si nous nous levons devant notre Moché rabénou, nous humilierons notre père, alors que nous avons l’ordre de le respecter. Et si nous ne nous levons pas, nous enfreindrons l’ordre de la Torah de se lever devant une tête blanche (Vayikra 19,32). Il vaut mieux que nous nous levions devant Moché, quitte à humilier notre père.” A ce moment, leur cœur les poussa à se repentir et le roi David leur attribua le verset “Mon cœur agite un beau dessein.” (Téhilim 45,2)."

D’après ce Midrach, il semble clair que, si Kora’h se repentit de manière ultime, c’est sous l’influence de ses fils qu’il vit hésiter concernant la manière de se comporter et, finalement, opter pour rendre honneur à Moché. Leur exemple s’ancra en lui et éveilla, ultimement, des pensées de repentir. Il désira également se repentir, gêné par le dérekh érets témoigné par ses enfants, mais il lui fut trop difficile de surmonter son penchant pour la recherche des honneurs et la fierté qui l’animait.

Ce n’est qu’au moment où il constata que son sort avait été scellé et que sa fin était imminente que ses sentiments de contrition prirent le dessus. Mais il était trop tard et il fut englouti par la terre, à cause de la grande profanation du Nom divin qu’il avait causée.

En outre, Moché avait décrété à son encontre que D. le frapperait d’une punition tout à fait nouvelle afin que tous constatent qu’il était bien Son élu et n’agissait pas de sa propre initiative, contrairement à ce que Kora’h avait tenté de leur faire croire. Le Créateur devait donc immédiatement lui attribuer cette sanction afin de bien mettre les choses au clair.
Toutefois, dans les temps futurs, Hachem acceptera son repentir et lui donnera droit au monde futur. ‘Hanna le prophétisa en disant : "Hachem fait mourir et vivre ; Il précipite au tombeau et en retire" (Chmouel I 2,6)."

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°474) rapporte :
"Les kabbalistes ont écrit (voir les Likoutei Torah du Arizal sur la parachat Ki Tissa, et "Cha’ar HaPessoukim" sur Ye’hezkel 20) que dans l’avenir, Kora’h sera très important, et servira comme grand prêtre (Cohen Gadol) dans le 3e Temple.
Ils s’appuient sur le verset : "Le juste fleurira comme le palmier" (tsadik katamat yifra’h - Téhilim 92,13), dont les dernières lettres forment le mot Kora’h, ce qui nous enseigne que ce tsadik va encore fleurir comme le palmier."

"Rabbi 'Hana dit au nom de Rabbi Chimon 'Hassida : 'Tout jeûne auxquels ne participent pas des pécheurs d'Israël n'est pas un (véritable) jeûne, car le galbanum ('helbona) a une mauvaise odeur et pourtant elle est comptée parme les (onze) composants de l'encens (kétorét)'. "
[guémra Kéritout 6b]

Ainsi, lorsque les justes (tsadikim) et les non justes (réchaïm) jeûnent ensemble, cette association (ce klal) confère une puissance d'efficacité à ce jeûne public : c'est une condition pour être exaucés.

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L'ensemble des personnes présent à une prière s'appelle le : tsibour, dont les initiales renvoient à : tsadikim, bénonim et réchaïm.

Prier n'est pas une réunion d'élites, mais c'est une union de tout le peuple ensemble vers un but unique.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2017/09/27/5662-2

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-> Tout jeûne qui n'inclut pas les fauteurs n'est pas agréé par Hachem.
En effet, D. ne veut pas que les réchaïm soient détruits mais qu'ils se repentent.
Il leur donne donc une chance et leur accorde du temps pour changer leurs voies.
Lorsque les réchaïm se repentent, le nom Divin est grandi et sanctifié dans le monde.
Leur jeûne est donc très précieux aux yeux de D.
[rabbénou Bé'hayé]

Nous apprenons cela du fait que Hachem ordonna d'incorporer le galbanum à l'encens malgré son odeur désagréable. Si la personne qui mélange l'encens omet le galbanum, elle mérite la mort.

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-> Il existe une autre raison pour laquelle un jeûne ne rassemblant que des tradikim n'est pas accepté : les jeûnes sont décrétés à cause des malheurs qui s'abattent sur le monde.
Or ceux-ci ne surviennent qu'à cause des mauvaises actions des réchaïm.
Si seuls les tsadikim jeûnent et laissent les réchaïm commettre leurs fautes, à quoi cela sert-il?
Par contre, si les réchaïm sont inclus dans le jeûne communautaire et se repentent, Hachem a pitié du monde.

De plus, si le racha se trouve auprès du tsadik, les qualités de ce dernier seront d'autant plus visibles.
D'autre part, si le tsadik n'a auprès de lui que des personne supérieures à lui, on s'apercevra des qualités qui lui font défaut.
"Il n'y a pas de tsadik dans le monde qui fasse le bien et ne faute jamais" (Kohélét 7,20).
Par contre, quant une bonne personne se trouve aux côtés d'une mauvaise personne, ses mérites sont d'autant plus visibles.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,36]

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-> Le Maté Moché fait remarquer une allusion à la nécessité de donner de la tsédaka particulièrement le jour d'un jeûne. Le mot "taanit" (jeûne - תענית) forme les lettres de : tét ani (תת עני - donner au pauvre).

Cela fait référence à la parole de nos Sages : "La récompense principale d’un jour de jeûne est déterminée par le montant de tsédaka donné" (guémara Béra’hot 6b). »

En jeûnant, nous minimisons notre matérialité pour laisser davantage s’exprimer notre spiritualité.
Par ailleurs, nous pouvons également y ressentir la mitsva de : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

De même, qu’il ne nous est pas agréable de devoir nous priver de nourriture, par le fait de devoir jeûner, on peut se rendre compte de la souffrance de nos frères qui sont dans cette situation au quotidien.

Aimer son prochain comme soi-même, c’est vivre son vécu, pour mieux comprendre, ressentir sa douleur physique et psychologique.
Comment alors ne pas donner à la tsédaka, alors que nos frères en sont contraints à quasiment jeûner tous les jours, faute de moyens suffisants?

"Effacer, j’effacerai (ma'ho, ém'hé) la trace d'Amalek de dessous les cieux" (Béchala'h 17,14)

-> La destruction d'Amalek n'entraînerait pas leur retour à Hachem. Par conséquent, ils seront également effacés et éradiqués du monde à Venir.
C'est pourquoi la Torah emploie un double verbe (ma'ho, ém'hé), indiquant qu'ils seront éradiqués à la fois de ce monde et du monde à Venir. (midrach Chémot rabba 27,6 ; Esther rabba 10,13)
Ce n'est pas le cas des autres nations. Lorsqu'elles sont détruites, D. est exalté et elles reçoivent donc une récompense en conséquence.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

S’associer à Hachem

+ S'associer à Hachem :

"Dis aux Bné Israël qu’ils Me prennent une offrande (térouma) de la part de quiconque y sera porté par son cœur (yidvénou libo). Vous recevrez mon offrande" (Térouma 25,2)

-> Le rav Hirsch de Rimanov demande pourquoi le verset dit de dire au peuple juif de "prendre" des dons (vayik'hu li térouma), plutôt que de dire de "donner" des dons.
Il demande également ce que signifie le mot "li" (à Moi, Me). Rachi explique que cela signifie "li lichmi" (à Moi, pour Mon nom), ce qui signifie que les dons doivent être donnés léchem chamayim.
Si c'est le cas, demande le rav de Rimanov, pourquoi le verset lui-même ne dit-il pas simplement de prendre les dons "lichmi"?

Il répond en disant que lorsqu'un juif sert Hachem, il doit toujours garder à l'esprit qu'il ne le fait que pour Hachem, et non pour elle-même ou pour toute autre raison.
Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la mitsva de donner la tsédaka.

Lorsqu'une personne fait un don à une cause, il est naturel qu'elle veuille s'en attribuer le mérite et se féliciter. Il est très facile pour un donateur de devenir hautain, orgueilleux.
Pour contrer cela, la Torah donne un conseil. Elle dit qu'il faut faire le don "li" (vayik'hou li), ce qui peut se traduire par "avec moi".
Hachem veut dire qu'Il doit être inclus comme partenaire dans le don. Le donateur doit reconnaître que c'est Hachem qui lui a donné la possibilité de faire la tsédaka, car Il est la source de tout argent.
Le donateur lui-même ne donne rien en réalité. Il agit plutôt en tant que partenaire d'Hachem pour distribuer les fonds.

Si une personne vit dans l'esprit qu'Hachem est avec elle lorsqu'elle donne la tsédaka, elle ne deviendra pas orgueilleuse. Cette personne sera un "yidvénou libo", elle donnera avec générosité parce qu'elle sait qu'elle ne donne rien qui lui appartienne vraiment.
Le mot "yidvénou" (יִדְּבֶנּוּ) peut être lu comme "yad banou", sa main est dedans, ce qui indique que celui qui donne de cette façon aura une main assez forte pour faire ce que Hachem veut et pour recevoir tout ce dont il a besoin pour lui-même.
En conséquence, la personne qui donne la tsédaka "prend" en réalité pour elle-même, car elle mérite toutes les bonnes choses grâce à ses dons charitables.

À chaque minute, D. donne la vie et l'énergie aux êtres qu'Il a créés. Même pendant que quelqu'un commet une transgression, il doit être conscient qu'à ce moment précis, D. le soutient.
Quel est l'intérêt de cette prise de conscience?
Peut-être la honte le forcera-t-elle à renoncer à la transgression. Même si le désir l'emporte et qu'il ne se désiste pas, cette prise de conscience l'aidera à regretter et à se repentir immédiatement après.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Béra'hot 63a]