Aux délices de la Torah

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Les tsitsit

Il est écrit : "Vous regarderez les "tsitsit" et vous vous souviendrez de tous les Commandements d'Hachem" (Chéla'h Lé'ha 15,39), cela signifie que ce Commandement des "tsitsit" vaut autant que tous les autres Commandements réunis ...
Selon Rabi Chim'on bar Yo'haï, quiconque observe scrupuleusement le Commandement des "tsitsit" pour lequel il est ecrit : "vous regarderez les "tsitsit" (oto)", aura le mérite d'accueillir la Chékhina (Présence Divine), d'après le verset : "Tu dois craindre Hachem ton D : c'est Lui (oto) que tu dois servir" (Vaét'hanan 6,13).
[guémara Ména'hot 43b]

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-> Le fait de regarder les tsitsit (our'item oto) purifie notre cœur et éclaire nos yeux pour accepter plus facilement le joug de la Royauté Divine que l'on proclame 2 fois par jour lors de la récitation
du Shéma. [Panim Yafot]

-> Selon le séfer Imré Noam, le nombre 8 de fils de chacune des franges rituelles des tsitsit a été choisi afin de faire expiation sur les fautes des huit organes de l'homme par lesquels la transgression est fréquente : l'œil, l'oreille, le nez, la bouche, la main, la jambe, le cœur et l'organe sexuel.
Ainsi, la vision des 8 fils de chaque frange vient nous rappeler d'utiliser les huit organes cités de façon conforme, afin de nous éloigner de toute transgression.

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-> Une autre braïta enseigne : Heureux les Bné Israël que Hachem a entourés de mitsvot : le téfiline de la tête, le téfiline du bras, les tsitsit sur leur vêtement et la mézouza sur leurs portes ; c'est sur cela que David a dit : "Sept fois par jour, je célèbre Tes louanges, en raison des jugements de Ta justice" (Téhilim 119,164).
[guémara Ména'hot 43b]

-> Dans quel but Hachem nous entoure-t-Il de ces 7 mitsvot?
Selon le Maharcha, c'est afin de protéger l'homme :
- les téfilines entourent la tête de l'homme et le bras de l'homme par leurs lanières ;
- les 4 tsitsiot aux 4 coins du vêtement entourent le corps de l'homme ;
- la mézouza placée aux ouvertures protège la maison d'habitation.

Selon le Ben Ich 'Haï, ces 7 mitsvot qui "entourent" l'homme sont en allusion dans le mot hébraïque מצות (mitsvot), composé de la lettre מ (mem) pour mézouza, du צ (tsadik) de tsitsit, [de la lettre vav coordinative/ de liaison), et du ת téfilines.

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-> C'est pourquoi, le roi David s'est senti "nu" de mitsvot (guémara Ména'hot 43b), donc dépourvu de protection, lorsqu'il s'est trouvé dans un bain, sans mézouza (on ne fixe pas de mézouza à la porte d'une salle de bain), sans téfilines et sans tsitsiot.
Il s'est découragé, puis s'est apaisé grâce à la mila qui le protégeait même en état de nudité.

"Les Bné Israël étaient armés lorsqu'ils sont sortis du pays d'Égypte" (Béchala'h 13,18)

-> Les juifs qui ont quitté l'Égypte se sont dirigés vers un désert sans provisions importantes, mais ils ont tout de même emporté des armes.
Étant donné que la seule nourriture dont ils disposaient était la petite quantité qu'ils portaient sur leurs épaules, ils comptaient manifestement sur les miracles d'Hachem pour assurer leur subsistance. Puisqu'ils savaient que toute leur existence serait surnaturelle, pourquoi ont-ils pris la peine d'emporter des armes? Ca toute guerre qu'ils mèneraient pourrait être gagnée par la main d'Hachem.

En emportant des armes, les juifs faisaient une déclaration :
Ils savaient que toute victoire qu'ils remporteraient serait aussi miraculeuse que le reste de leur survie dans le désert. Ils déclaraient que même s'ils utilisaient des armes, leur victoire se ferait par la main directe d'Hachem, tout comme s'ils avaient gagné sans lever l'épée. Ce n'est que parce qu'il est erroné de s'appuyer sur des miracles ouverts qu'ils ont emporté des armes.
Bien qu'ils aient apporté des armes, ils n'ont pas pris de provisions, car la nourriture ne durerait pas longtemps, et ils ont donc été obligés de compter sur les miracles ouverts d'Hachem pour leur subsistance.
[rav Moché Feinstein - Kol Ram]

Le mérite éternel de la Akéda

+++ Le mérite éternel de la Akéda :

"Aucune main ne la touchera, car il serait assurément lapidé, ou précipité [d'une hauteur] ; [que ce soit] une bête ou un homme, il ne vivra pas ; quand le chofar [fera entendre] un son prolongé, ils pourront monter sur la montagne" (Yitro 19,13)

-> Rachi explique que le shofar utilisé lorsque la Torah a été donnée était une corne du bélier qu'Avraham avait amené en sacrifice sur le mont Moriah (à la place d'Its'hak).

-> Le Maharal (Gour Aryé ; voir aussi Déré'h 'Haïm 5,6) fait le développement suivant :
Le bélier de la Akédat Its'hak n'existait plus lorsque la Torah a été donnée, il avait été complètement consumé lorsqu'il avait été apporté [par Avraham] sur l'autel en tant qu'offrande olah.
Cependant, le mérite du bélier subsistait. Parce qu'Avraham avait une foi inébranlable en Hachem, il était prêt à apporter son fils Its'hak en sacrifice, ses descendants ont été récompensés par des objets d'un autre monde, correspondant aux parties du corps du bélier.
En effet, le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 31) affirme que rien de ce qui provient du "bélier créé au crépuscule " ne l'a été en vain. Les tendons ont été utilisés pour les 10 cordes de la harpe du roi David et la peau a été utilisée pour la ceinture de cuir d'Eliyahou haNavi. La corne gauche a été le shofar soufflé lorsque la Torah a été donnée, comme il est dit : "Et le son du shofar était très fort" (Yitro 19,19).
La corne droite sera utilisée comme shofar dans le futur (à l'époque de machia'h), comme l'indique la Torah : "Et ce jour-là, on soufflera dans un grand shofar" (Yéchayhou 27,13).
Ces objets d'un autre monde n'ont pas été prélevés sur le bélier qui a été élevé lors de la Akéda, mais leur existence est due à son mérite.

Il est également possible que le bélier qu'Avraham a apporté à l'Akéda ait continué d'exister après l'Akéda, bien qu'il ait été brûlé sur l'autel. Ce bélier n'était pas un bélier ordinaire, car il avait été créé au crépuscule du premier Shabbat (Pirké Avot 5,6). Il avait donc des propriétés surnaturelles et ne pouvait pas être consumé par un feu naturel.
La michna (Pirké Avot 5,8) précise : "Dix objets furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : l’ouverture de la terre [qui engloutit Kora’h], l’ouverture du puits [qui abreuva les enfants d’Israël dans le désert], la bouche de l’ânesse [de Bilaam], l’arc-en-ciel [qui apparut après le Déluge], la manne, le bâton [de Moché], le vers du Chamir [qui permit de découper les pierres qui servirent à la construction du Temple], l’Écriture [la forme des lettres gravées sur les Tables de la Loi], l’Inscription [miraculeuse, sur les premières Tables de la Loi, qui pouvait être lue sur chacune de leurs faces] et les Tables de la Loi."
Ces objets n'ont pas été créés pendant les 6 jours de la création, car ils avaient des propriétés surnaturelles. Ils n'ont pu être créés qu'à un moment de sainteté, lorsque le monde était à la veille du Shabbath.

Les composants physiques/matériels du bélier apporté à la Akéda ont été consumés par le feu de l'Akéda. Cependant, les propriétés surnaturelles du bélier étaient immunisées contre le feu naturel et ont survécu après l'Akéda.
Ce sont ces composants surnaturels qui ont été utilisés comme shofar lorsque la Torah a été donnée au Sinaï.
De même, les tendons que le roi David a employé pour faire les cordes de la harpe qu'il a utilisée pour composer les Téhilim n'étaient pas de simples cordes naturelles, il s'agissait des tendons du bélier de l'Akéda qui avaient survécu au feu et possédaient des propriétés surnaturelles.
Il composait les Tehillim avec le ruach hakodesh (inspiration divine), et la harpe qu'il utilisait en était le reflet.
La ceinture de cuir d'Eliyahou était également plus qu'un simple accessoire vestimentaire, c'était un vêtement surnaturel, reflétant les qualités spirituelles uniques du prophète.
De même, le shofar qui sera utilisé par le machia'h sera d'une sainteté transcendante et sera dérivé de la corne du bélier de l'Akéda qui existera jusqu'à l'arrivée de machia'h.

"Les paroles de la sainte Torah ressemblent à la pluie qui tombe sur la terre.

La pluie n’a pas une influence immédiate sur les plantes dès qu’elle tombe, mais seulement au bout d’un certain temps ; il en va de même des paroles de Torah : au moment où on les entend, on ne distingue pas leur influence positive, mais en fin de compte elles finissent [toujours] par agir sur ceux qui les étudient. "
[Rabbi Sim’ha Bounam de Peschis’ha]

"Dès que Ruth a décidé de se convertir, le verset la place au même niveau que Naomi"
[midrach Ruth rabba 3,5]

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=> Dès qu'un juif(ve) prend un engagement sincère de s'améliorer, alors grâce à ces pensées, il sera considéré comme s'il avait déjà fait les actions nécessaires pour s'améliorer, et il deviendra plus saint.
Le simple fait d'accepter d'essayer de s'améliorer fait de nous une meilleure personne.
En acceptant de nous améliorer dans la Torah et les mitsvot, nous deviendrons des personnes meilleures et plus fortes.
Cependant, pour que cela fonctionne, les pensées et les engagements d'une personne à s'améliorer doivent être sincères. On ne peut pas tromper Hachem. Il sait si nous sommes vraiment sincères ou non.

+ Il est de coutume de ne pas se marier entre Pessa'h et Shavouot, jusqu'à Lag LaOmer. Car pendant cette période, les disciples de Rabbi Akiva sont morts. Il est de coutume de ne pas se couper les cheveux avant Lag LaOmer, car il est dit qu'alors ils ont cessé de mourir. (Choul'han Arou'h -Ora'h 'Haïm 493:1-2)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ora'h 'Haïm) enseigne :
Il est interdit de se couper les cheveux pendant la saison où les disciples de Rabbi Akiva sont morts.
Le cheveu pousse à partir de son propre follicule (Nidah 52b). Pourtant, les cheveux de la tête sont si proches les uns des autres qu'il semble que plusieurs proviennent du même follicule.

Nous ferions bien d'imiter les cheveux. Bien que chaque personne ait sa propre maison et ses propres moyens de subsistance, les gens devraient s'unir avec un tel amour et une telle unité qu'il semble qu'ils mangent tous à la même table. La possibilité d'être à proximité les uns des autres est un signe d'amour (voir Sanhedrin 7a).

Rabbi Akiva sont morts pendant cette période en raison d'un manque d'amour entre eux. S'abstenir de couper nos cheveux nous rappelle que nous devons vivre ensemble dans l'harmonie et la proximité.

Les 3 Aronot

+++ Les 3 Aronot :

"Tu la (l'Arche [l'Aron] du Michkan) recouvriras d'or pur, à l'intérieur et à l'extérieur tu la recouvriras puis tu feras sur le haut une couronne d'or tout autour" (Térouma 25,11)

-> Rachi commente que Bétsalel a fabriqué 3 Aronot : 2 en or et un en bois, et que ce dernier a été placé à l'intérieur des autres.

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Les 3 Aronot symbolisent les 3 parties de la Torah : la Torah révélée et les deux catégories de Torah cachée. Une catégorie de Torah cachée est accessible aux érudits de la Torah après beaucoup d'efforts, tandis que la seconde catégorie est plus inaccessible et cachée à tous, même à Moché.

Les 3 Aronot correspondent à ces 3 niveaux de Torah.
L'Aron extérieur, visible par tous, correspond à la partie révélée de la Torah.
L'Aron intérieur, caché à la vue et visible uniquement de l'intérieur, correspond à la Torah cachée à l'œil mais accessible aux érudits de la Torah.
Enfin, l'Aron central, intercalé entre les 2 autres Aronot et complètement caché, correspond au 50e niveau de sagesse. Cette sagesse est hors de portée des plus grands érudits de la Torah.

La Torah comprend 50 niveaux de sagesse. 49 de ces niveaux sont à la portée de l'homme, mais le 50e niveau est hors de portée des êtres mortels.
Nos Sages (guémara Roch Hachana 21b) proclament : "50 portes de la compréhension ont été créées dans le monde, et toutes ont été données à Moché sur le Sinaï, à l'exception d'une seule".
Les 49 niveaux de sagesse (7 multipliés par 7) qui sont à notre portée correspondent aux 7 jours qu'il a fallu pour créer le monde naturel.
Le 50e niveau de sagesse est le 8e domaine qui se situe au-delà des 7 jours de la création. Il correspond donc au surnaturel et dépasse les mortels de ce monde.
Les 49 niveaux de sagesse qui sont dans notre sphère de compréhension relèvent des deux premières catégories de la Torah, qui nous sont accessibles dans ce monde.
Le 50e niveau de sagesse relève de la 3e catégorie de la Torah, inaccessible même aux plus grands érudits de la Torah.

Les 3 téroumot

+++ Les 3 téroumot :

"Parle aux Bné Israël et qu'ils prennent pour Moi un prélèvement (térouma), de tout homme que son coeur motivera vous prendrez Mon prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Rachi, au nom des Sages, note que 3 téroumot sont mentionnés dans la Torah : la térouma d'une béka par tête qui était utilisé pour les piliers/socles d'argent (du Michkan - Pékoudé 38,26-27), une béka par tête déposé dans les troncs pour l’achat des sacrifices collectifs, et la térouma pour la construction du Michkan.

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Ces 3 téroumot sont allusion dans notre verset (25,2), car ils expient tous les trois la faute du Veau d'or.
Le Veau d'or englobait les 3 composantes principales de l'être humain : l'âme, le corps et les biens matériels. (Les biens font partie intégrante de la personne puisqu'ils lui permettent de subvenir à ses besoins). Ainsi, les trois téroumot expient ces trois composantes de la faute.

Le Veau d'or a commencé par une faute de l'âme : la croyance hérétique que le Veau était une puissance indépendante.
Il s'est poursuivi par une faute de leurs possessions matérielles, lorsqu'ils ont collecté l'or de la nation pour le fabriquer.
Enfin, ils ont péché avec leur corps lorsqu'ils ont fait un effort physique pour apporter des sacrifices au Veau.

Chacune des 3 téroumot expie l'un de ces composants.
Le demi-shekel donné pour l'achat des sacrifices publics expiait leur croyance hérétique dans le Veau en tant que puissance indépendante. La Torah précise que les sacrifices publics sont une "expiation pour l'âme", c'est-à-dire qu'ils expient les croyances hérétiques, qui sont des fautes de l'âme.
La contribution d'un demi-shekel pour l'achat des piliers, qui soutenaient le Michkan, expiait la faute du corps, c'est-à-dire l'effort physique nécessaire pour apporter les sacrifices au Veau. En effet, les piliers servaient de base au Michkan, de la même manière que le corps sert de contenant à l'âme.
Seule la moitié d'un shekel a été donnée parce que le corps et l'âme sont les deux moitiés d'un tout, l'un ne pouvant exister sans l'autre. En effet, le corps et l'âme ont chacun la moitié de la responsabilité des fautesd'une personne et, par conséquent, une moitié de pièce expie pour chacun d'eux.

Un demi-shekel est égal à 10 guéra (une petite pièce de monnaie), ce qui correspond aux 10 composantes physiques/matérielles et spirituelles d'une personne.
Nos Sages (guémara Nidda 31a) racontent qu'il y a trois partenaires dans la formation d'une personne : Hachem, le père et la mère. Le père apporte à l'enfant les nerfs, les ongles, la cervelle et le blanc de l'œil, et la mère émet une graine rouge à partir de laquelle est formée la peau, la chair, le sang, les cheveux et le noir de l'œil.
Les 10 guéra données pour les piliers du Michkan expient ces 10 composantes physiques.

Une personne est également constituée de 10 composantes spirituelles qu'elle reçoit directement d'Hachem. [selon cette même guémara, il s'agit de l'esprit, de l'âme (néchama), des caractéristiques faciales, de l'ouïe, de la vue, de la parole, de la capacité à marcher, de la connaissance (dea), de la compréhension (bina) et de la capacité intellectuelle (haskel). ]
Les 10 guéra données pour l'achat des sacrifices publics expient ces 10 composantes spirituelles.

La 3e térouma mentionnée est l'argent que la nation a contribué à la construction du Michkan. Elle expie la 3e composante de la faute : leur contribution financière à la fabrication du Veau.
Cette térouma était volontaire, mais pas dans le sens où l'on pouvait choisir de ne pas donner du tout, après tout, cette expiation n'était pas moins importante que les autres expiations. Elle était plutôt volontaire dans le sens où chaque personne pouvait donner le montant de son choix pour tenir compte de la disparité des richesses parmi le peuple.
Les riches ne parvenaient à l'expiation qu'en contribuant davantage au Michkan, car il était important que leur sacrifice financier soit égal à celui de leurs frères appauvris.
Néanmoins, la Torah n'a pas imposé un pourcentage fixe de la richesse de chacun, mais plutôt que chacun donne selon la générosité de son cœur. En effet, une personne riche et frugale qui n'est pas satisfaite de son sort est considérée comme un pauvre, comme l'indique la Michna (Pirké Avot 4,1) : "Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort".
Ainsi, une petite contribution de la part d'un avare est un sacrifice monétaire important et lui apporte l'expiation.
Inversement, un pauvre heureux de son sort est considéré comme riche et doit donner un plus grand pourcentage de sa richesse pour obtenir l'expiation.

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=> Ce verset fait allusion à 3 téroumot, car 3 téroumot étaient nécessaires pour expier la faute du Veau d'or : les fautes du corps, de l'âme et des possessions.
La nation a reçu l'expiation pour l'intellect en donnant une térouma pour les sacrifices, l'expiation pour le corps en contribuant à l'achat des piliers, et l'expiation pour ses biens en contribuant à la construction du Michkan.

"Des hommes de sainteté vous serez pour Moi. Et la chair d'un animal déchiqueté dans le champ vous ne mangerez pas, au chien vous la jetterez" (Michpatim 22,30)

-> Rachi commente : "Ce verset nous apprend que le chien est plus honorable que l'adorateur d'une idole, car une névéla (un animal mort sans avoir été abattu) est donnée à l'adorateur d'une idole, mais une tréfa (un morceau de viande plus désirable) est donné à un chien. Cela nous apprend également qu'Hachem ne lésine pas sur la récompense de toute créature, les chiens ont été récompensés pour leur silence en Égypte (pendant la plaie des premiers-nés, ils n'ont pas aboyé) avec de la viande des tréfot".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
L'adorateur d'une idole est comparé à un chien. Le chien est l'animal le plus humble et le plus effronté de tous, comme l'affirme le prophète : "Les chiens ont l'esprit effronté, ils ne connaissent pas la satiété" (Yéchayahou 56,11).
Le chien a été le seul animal terrestre qui s'est accouplé dans l'Arche de Noa'h pendant le déluge. Contrairement aux autres animaux, qui ont instinctivement suivi la volonté d'Hachem et n'ont pas procréé dans l'Arche, l'effronterie du chien l'a éloigné d'Hachem.
Dépourvu de cet instinct, il a défié la volonté d'Hachem.
[ la guémara (Sanhédrin 108a) nous enseigne : "Ils sont trois à avoir enfreint l'ordre d'Hachem de se séparer de leur compagne durant tout le séjour dans l'arche : le chien, le corbeau et 'Ham le fils de Noa'h." ]

Malgré son statut inférieur, le chien est plus honorable qu'un adorateur d'idoles. En effet, le chien remplit une fonction dans ce monde, même si elle est modeste.
Hachem n'a rien créé dans ce monde pour rien. Un chien a été créé dans un but précis, et il remplit inévitablement l'objectif pour lequel il a été créé.
En revanche, l'homme a été créé dans un but plus élevé que les autres créatures : reconnaître et servir Hachem. Cependant, parce qu'il dispose du libre choix, il peut potentiellement trahir son but et se rebeller contre Hachem. Personne ne trahit plus le but de sa création qu'un adorateur d'idoles qui tourne le dos à son Créateur et adore de faux dieux.

Compte tenu de la bassesse du chien, nous pouvons comprendre pourquoi Hachem a empêché les chiens d'aboyer la nuit de la sortie d'Egypte. Le peuple juif est devenu une nation à l'époque de la sortie d'Egypte. Le monde a été créé pour Israël (Rachi Béréchit 1,1), et leur naissance en tant que nation a été aussi importante que la création du monde.
Hachem a créé le monde de manière à ce qu'il y ait une parfaite harmonie entre toutes les créatures. Chaque créature a son espace et aucune n'empiète sur l'espace d'une autre.
Il était donc important que la genèse des juifs en tant que nation soit agréable pour toutes les créatures, tout comme la création originale du monde.
Hachem a fait taire les chiens au moment de la sortie d'Egypte pour montrer que toutes les créatures étaient d'accord avec la sortie d'Egypte. Après tout, si même la plus basse des créatures était d'accord avec cela, les autres créatures l'étaient certainement aussi.

Comme les adorateurs d'idoles ne servent à rien dans ce monde, Hachem n'a pas eu besoin de leur accord pour la sortie d'Egypte.
Ainsi, alors que les chiens restaient silencieux, indiquant leur accord, les idolâtres égyptiens hurlaient, comme le dit la Torah : "Il y eut en Égypte une grande clameur, telle qu'il n'y en avait jamais eu auparavant" (Bo 12,30).

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=> Le chien est la plus basse des créatures. Néanmoins, il est plus digne d'intérêt que l'adorateur d'une idole. En effet, l'adorateur d'une idole trahit le but de sa création, ce qui n'est pas le cas du chien.

Les chants masculins et féminins

+++ Les chants masculins (chir) et féminins (chira) :

"Alors Moché et les Bné Israël chantèrent le chant suivant à Hachem" (az yachir Moché ... - Béchala'h 14,1)

-> Il faut expliquer pourquoi les chants chantés par le peuple juif dans la Torah sont désignés par la forme féminine [chira] alors que le chant qui sera chanté dans l'avenir est désigné par la forme masculine [chir]. (voir Téhilim 96,1 ; Chémot rabba 23:11)
C'est parce que le chant à venir [avec la venue du machia'h] ne sera pas motivé par autre chose que la joie, comme mon maître, le Maggid de Mézéritch, l'a enseigné à propos du verset : "Je me réjouirai" (choch achich - Yéchayahou 61,10).
[ le rabbi de Berditchev explique que la double formulation de l'expression "Je me réjouirai" (choch achich) dans ce verset signifie : "Je me réjouirai parce que j'ai mérité d'apporter de la joie à Hachem en Le servant". Il s'agit d'une joie pure, non entachée de motifs égoïstes/personnels. ]

En revanche, le chant entonné par le peuple juif lors de sa sortie d'Egypte (chirat hayam) a été déclenché par le miracle de l'ouverture de la mer Rouge.
La joie que l'ouverture de la mer Rouge a apportée au peuple juif était une joie de recevoir le salut. En ce sens, ils étaient des récepteurs, un trait féminin.
La joie future, cependant, ne sera pas provoquée par le fait que nous recevions quoi que ce soit, c'est pourquoi le chant que nous chanterons est désigné par la forme masculine.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 13,4]

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=> Les chants de louange que nous chantons à Hachem aujourd'hui sont nos réponses à la bonté que nous recevons de D. à notre égard. [d'où leur forme féminine - chirat]
En revanche, les chants de louange que nous chanterons dans l'avenir messianique seront des chants de pure joie, non provoqués par un acte spécifique de la bonté divine. [d'où leur forme masculine - chir ]