Aux délices de la Torah

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Coutume de la tête de poisson ou d’agneau

+ Coutume de la tête de poisson ou d'agneau (à Roch Hachana) :

Pourquoi?

-> La guémara (Roch Hachana 16b) dit que les tsadikim sont immédiatement inscrits et scellés dans le livre de la vie, alors que le jugement des personnes moyennes (bénoni) est mis en attente, pour être rejugé à Kippour, en fonction de l'attitude durant les 10 jours de repentance.

Ainsi, en mangeant une tête, on fait une allusion, un signe à D., que nous espérons être en tête de liste avec les tsadikim et être ainsi immédiatement inscrit dans le livre de la vie.

-> On dit : "chéniyé léroch" (Puissions-nous être à la tête).
Le mot : "léroch" (לראש - à la tête) est l'acronyme de : "Laassot Rétson Avinou Chébachamayim" (faire la volonté de notre Père céleste).

=> Nous prions de pouvoir accepter la volonté de D. durant toute cette année.
[que nous puissions toujours mettre en tête de nos priorités Hachem!]

-> L'expression "chéniyé léroch", sert aussi à exprimer notre désir de s'attacher à des Sages, qui à l'image d'une tête vont nous permettre de suivre une véritable vie juive.

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-> Ce jour n'est pas appelé : Té'hilat Hachana (le commencement de l'année), mais plutôt Roch Hachana (la tête de l'année).

"Roch" fait allusion à la tête, et "Chana" : à la notion de changement (choné).

De même que le corps suit la tête, de même le restant de l'année va suivre son commencement.

C'est pourquoi, nous devons nous "défoncer" positivement, afin de donner une impulsion qui va irradier toute l'année à venir.

En prenant une tête, nous exprimons à D. notre envie d'avoir une année qui soit à la tête de toutes nos désirs (ce qu'on aura sera encore mieux que tout ce qu'on peut rêver de bien pour nous!).

Source (b"h) : traduction personnelle d'un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

-> La tête symbolise notre envie de percevoir clairement que la tête, l'origine première de toute chose est Hachem. Ainsi, par exemple, lorsqu'une situation difficile se présente nous sommes rassurés car derrière il y a un décret de D. Ou bien, au lieu d'attribuer à la normalité, à l'homme des choses (ex: le confort et la technologie actuels), qu'on puisse se rappeler que ce sont des bontés de D. à notre égard, et qu'on puisse Le remercier pour cela.

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-> A Roch Hachana, nous demandons à Hachem : "Puissions-nous être à la tête (léroch - לראש) et non à la queue (lézanav - לזנב)".

Rabbi Matia ben 'Harach dit : "Situe-toi à la queue des lions plutôt qu’à la tête des renards" (Pirké Avot 4,15)

-> Le Ohèv Israël (le rav d'Apt) explique que cela signifie qu'il vaut mieux être en lien avec le plus bas niveau de la grandeur (queue des lions), que le plus haut niveau de la médiocrité (tête des renards).
C'est pourquoi nous demandons à Hachem d'être spécifiquement "à LA tête" (léroch) de la grandeur, et à aucune autre.

-> Le rav Moché de Bick enseigne à ce sujet :
"La Torah nous demande d'être un "anav" (un humble - ענו) et non pas un "zanav" (une queue - זנב).
Nous devons être humble, mais pas au point de nous dévaloriser pour devenir [à nos yeux] comme la queue d'un animal."

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-> Nous demandons de pouvoir faire la volonté de D. alors que nous sommes à "la tête" de notre vie = lorsque nous sommes encore jeune, dans la force de l'âge.
Nous ne voulons pas commencer à faire téchouva "à la queue" = à la fin de notre vie, lorsque la vigueur de notre jeunesse a décliné.
[Sifté Shimon - Michpatim]

[nous témoignons par cela de notre envie d'immédiatement vouloir faire téchouva, nous améliorer, et non pas remettre à plus tard, comme l'incite notre nature humaine (yétser ara).]

-> Nous demandons : "Puissions-nous être à la tête", et non pas être la tête.
En effet, nous ne pouvons pas être l'unique responsable du peuple juif, car cette place est réservée pour machia'h, qu'il puisse arriver très bientôt b'h.
[Torat SHimon haChalem]

Grandeur et nécessité de prier pour nos Sages

+ Nos Sages : leur grandeur dépend de nous :

-> "Le dirigeant est fonction de la génération"
[guémara Arakhin 17a]

Le Bina lé'Ittim (2,3) explique que lorsque la génération est faible, elle ne mérite pas de grands tsadikim comme les générations passées.

-> Nos Sages se sont réunis une fois à Yéricho, et D. leur a dit : "Il y en a un parmi vous qui mériterait d'avoir la présence divine qui repose sur lui comme Moché rabbénou, mais sa génération ne le mérite pas".
[guémara Sanhédrin 11a]

Les sages se sont alors tournés vers Hillel haZaken, dont on nous enseigne (guémara Soucca 28a) qu'il avait 30 élèves qui méritaient que la présence divine repose sur eux, et 30 autres élèves qui méritaient que le soleil s'arrête pour eux, comme avec Yéhoshoua bin Noun.

Le rav Galinsky dit que la pureté de l'âme de ses tsadikim et leur service de D., leur étude de la Torah et leur humilité les a rendu capables d'atteindre les plus grandes hauteurs, mais leur génération les a limité et ils n'ont pas pu atteindre ces hauteurs.

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-> "Lorsque Moché levait sa main, Israël prenait le dessus et lorsqu'il baissait sa main, Amalek prenait le dessus" (Chémot 17,11)

La guémara (Roch Hachana 3,8) commente :
"Étaient-ce les mains de Moché qui gagnaient la bataille ou la perdaient?
En fait, [la Torah] t'apprend que lorsqu'Israël regardait vers le Ciel et soumettait son cœur à son Père céleste, il avait le dessus ; lorsqu'il ne le faisait pas, il avait le dessous."

Le Séfer Yom Téroua vient expliquer :
Comment Moché pouvait-il permettre à ses mains de descendre et de causer la chute d'Israël?

Lorsqu'Israël soumettait leur cœur à D., leur dirigeant avait un surcroît de forces, et il avait davantage de puissance de prières pour son peuple.
Lorsqu'il ne se comportait pas ainsi, cela conduisait au fait que ses mains étaient trop faibles pour être levées, et il n'avait pas la capacité d'agir pour le sauver.

=> La "puissance de frappe" des tsadikim de notre génération dépend de notre comportement.

-> D'ailleurs, la grandeur de Moché venait également de la grandeur de sa génération, qui était appelée : la génération de la connaissance (dor déa - Vaykira rabba 9,1), et l'attribut de Moché était la connaissance (daat - Zohar II,221a).

Lorsque nos ancêtres ont fauté avec le veau d'or, D. dit à Moché :"Va, descend" (lé'h réd - Chémot 32,7), qui selon la guémara implique : "Descend de ta grandeur" (Béra'hot 32a).

=> Notre conduite impacte directement nos Sages.

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-> Pour conclure, on peut citer les paroles du Beit Israël :
"Ils veulent des rabbanim comme ils en avaient dans le passé, mais ils veulent vivre selon leur époque."

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-> "Israël est comparaît à un oiseau. De même qu'un oiseau ne peut voler sans ses ailes, Israël ne peut rien accomplir sans ses anciens"
[midrach Vayikra rabba 11,8]

Nos Sages ne sont pas des "boulets", des "rebuts" de la société, mais au contraire, ils sont nos joyaux les plus précieux, nos ailes qui vont nous permettre d'exprimer au mieux toutes nos potentialités.

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+ Prions pour nos Sages :

-> Rabbi Yonathan Eibeschutz écrit dans le Yaarot Dévach, que lorsque nous prononçons la prière de Réfaénou (dans la amida), nous devons implorer la guérison de tous les juifs malades, comme si leurs membres douloureux faisaient partie intégrante de notre propre corps.

Puis, il ajoute un commentaire à propos de la prière pour nos Sages :
"Nous avons l'obligation de prier pour le bénéfice, le bien-être et la vigueur [des Sages], car nous dépendons d'eux.
En effet, ils sont les gardiens de la Torah et les dépositaires de la tradition authentique, de la Torah Orale.

Si nous n'avions pas de Sages, D. nous en préserve, nous n'aurions pas de vie.
Par conséquent, il en va de notre responsabilité de prier D. de tout notre cœur, afin qu'ils puissent recouvrir la vigueur de leur jeunesse, déployer leurs ailes et voler comme des aigles.
[...]
Nous sommes donc tenus de multiplier nos prières à leur égard, parce que nous vivons sous leur ombre protectrice."

-> Le rav Mattitiahou Salomon dit :
"A notre époque, nous n'avons plus de géants de la Torah comme en avaient les anciennes générations.
Nous devons chérir la contribution de chaque Sage vivant parmi nous.
Ils représentent des trésors inestimables.

Si nous les pleurons lorsqu'ils nous quittent, nous n'en devons pas moins prier sincèrement pour leur bien-être lorsqu'ils sont encore de ce monde."

Source (b"h) : traduction et compilation personnelle d'un dvar Torah du rav Yaakov Galinsky (pour le 1er) + extrait d'un dvar Torah du rav Mattitiahou Salomon (pour le 2e)

"Le téchouva, la prière et la tsédaka suppriment le mauvais décret"
[prière de Ounétané Tokéf]

Nous allons, b"h, analyser chacun de ces éléments, qui nous permettent d'enlever le mauvais jugement, qui pourrait être sur nous.

+ La Téchouva :

Un juif est intrinsèquement bon, il souhaite faire le bien, et le fait de fauter est totalement contraire à sa nature.
Lorsqu'un juif faute cela ne va pas changer son essence propre, mais cela va créer quelque chose qui lui est étranger, qui n'adhère pas à lui.

=> Ainsi, faire téchouva, c'est retourner à son véritable soi-même, c'est se débarrasser des écrans, des saletés qu'a pu amener nos mauvais comportements.

On est composé d'une âme et d'un corps, et l'âme, partie divine, en est le principal.
Faire téchouva, c'est reformer l'union totale entre notre âme et sa source divine, état de fusion qui a été temporairement stoppé par nos fautes.

=> La téchouva, c'est remettre son âme comme maître de son corps, c'est être véritablement soi-même.

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Les lettres du mois : Elloul, permettent de former : "Ani léDodi, véDodi li" - Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi (Chir haChirim 6,3 - אֲנִי לְדוֹדִי וְדוֹדִי לִי).

Ce verset est lié à la notion de téchouva, car nos fautes nous séparent de D., et par le biais de la téchouva (ani lédodi), alors on enclenche le fait d'être reconnecté à D. (véDodi li).

Le Rambam définit cela : "Hier une personne était séparée de Hachem ... mais aujourd'hui elle est liée à la présence divine" (Hilkhot Téchouva 7,7).
Par ailleurs, il est écrit dans Mala'hi (3,7) : "Revenez à moi, et je reviendrai à vous."

Dans le Chir haChirim, il est étonnant de constater qu'on trouve auparavant : "Dodi li, Vaani Lo" - Mon bien-aimé est à moi, et moi, je suis à mon bien-aimé (Chir haChirim 2,16 - דּוֹדִי לִי וַאֲנִי לוֹ).

= C'est exactement la même phrase, mais en inversé.

Tout d'abord, il y a : "Mon bien aimé est à moi" (dodi li).
Je dois avoir conscience que D. me permet de vivre à chaque instant.
Je dois être plein de gratitude, de reconnaissance envers Hachem, sans qui je ne peux rien et à qui je dois tout.

Ensuite, je dois avoir conscience de ma grandeur, en effet :
-> "Hachem, la Torah et les juifs ne sont qu'un" (Zohar - Vayikra)
-> "De même que l’homme doit croire en D., ainsi doit-il croire en lui-même. […] L’homme doit être convaincu que son âme vient de la Source de la Vie, et que D. a plaisir et jouissance d’elle."[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin – Tsidkat haTsadik 1,54]

Sans tomber dans l'orgueil, en ayant conscience de sa grandeur, de toute la confiance que D. nous témoigne, en nous permettant par exemple de vivre (rabba émounaté'ha), nous ne pouvons pas nous abaisser à fauter, à ne pas viser l'excellence.

On doit être conscient qu'on est des princes, des fils uniques de D., et on doit se comporter en adéquation (on représente D.!).

C'est le mois d'Elloul, c'est la mode de parler de téchouva.
Très bien! Et moi dans l'histoire, qu'est-ce que j'en pense?

Avant de faire téchouva, il faut se retrouver, seul avec soi-même, et utiliser cette période pour remettre à plat toute sa vie.
Comment est-ce que je vois ma vie? Quelles sont mes envies? mes priorités?
Lorsque ma vie sera finie, qu'est-ce qui me rendra fier?

=> Une fois que j'ai de la gratitude envers D., que je rêve de faire de grandes choses de ma vie, et que j'ai une envie personnelle assumée et sincère de m'améliorer, alors je peux commencer à faire téchouva.

[c'est le sens du : "lédodi li, ani lo", qui précède le : "ani lédodi, védodi li" ...
Je me retrouve d'abord seul avec moi-même, pour mieux m'ouvrir, fleurir dans ma relation avec D. et autrui.]

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On peut citer le dvar Torah suivant : https://todahm.com/2014/10/23/reveille-lespion-qui-est-en-toi

Il est écrit : "Les explorateurs revinrent de cette exploration du pays, au bout de 40 jours" (Bamidbar 13,25)
Ils revinrent = ils ont fait téchouva.
Quand? = au bout de 40 jours, comme la période entre Elloul et la fin des 10 jours de pénitence.

=> C'est un moment propice à l'introspection, à aller au fond de soi-même.

Le Ram'hal enseigne, qu'il faut :
-> examiner nos actions négatives : Pourquoi les a-t-on faites? Comment ne pas les reproduire?
-> examiner ses mitsvot, actes positifs : Comment les améliorer?

=> Elloul est un œil critique, qui va éliminer le négatif et ajouter du positif.
Notre passé devient une grande force pour notre futur.

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Il est intéressant de noter que le terme : Shofar, est en relation avec : "léchapèr" (=embellir).
Ainsi, on peut être fier de ce qu'on a pu accomplir, mais on ne doit jamais se satisfaire de notre situation actuelle (ex : en disant que c'est pas si mal par rapport à la majorité des juifs, par rapport à notre entourage, ...).
=> Nous devons toujours chercher à nous améliorer, à nous embellir.

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+ La Téfila :

Par le biais, de la prière une personne devient unie et attachée à D.

On peut distinguer nos prières personnelles et nos prières plus imposées (Cha'harit, min'ha, arvit).
Ces dernières ne sont pas composées uniquement de requêtes, car l'essentiel de la prière est d'être un moment où du plus profond de notre cœur, nous nous lions à D.

A l'image d'une personne qui est en train de couler et dont son sauvetage ne peut venir que de la personne se trouvant sur le pont du bateau.
En priant, on crie de tout cœur que tout vient et n'est possible que grâce à D.
On quitte toutes les certitudes liées à notre égo (c'est moi qui, c'est grâce à moi que, ...) pour se jeter dans le vide de la émouna, et dire : "D., c'est que vers Toi que je veux me tourner, espérer de l'aide ... Tu es tout pour moi, Prend moi dans tes bras ..."

Même dans nos demandes, le plus important est le rapprochement, le lien que cela a engendré, plutôt que son résultat, qui n'est qu'un moyen de donner de la fraîcheur et de la force d'adhésion à notre prière.

Prier à D. autant que possible, c'est rendre réelle une notion qui peut être facilement abstraite.
Ainsi, dans notre vie quotidienne, si on ne cherche pas chaque occasion pour demander de l'aide à D. ou pour le remercier, il devient compliquer de donner vie à la notion de présence divine.

Rabbi Benjamin Blech dit que la prière, c'est lorsque je parle à D., et que la Torah, c'est lorsque D. me parle.

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Elloul est l'acronyme également de : "ét lévavé'ha véét lévav zar'a'ha" - Ton cœur et celui de ta descendance (Dévarim 30,6 - אֶת-לְבָבְךָ, וְאֶת-לְבַב).

C'est en relation avec la notion de prière, comme par exemple :
-> le service du cœur = la prière (guémara Taanit 2a) ;
-> "Lorsqu'une personne prie, elle doit diriger son cœur vers D." (guémara 31a)
-> " 'Hanna parlait en son cœur" (Chmouel I 1,13) ;

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+ La Tsédaka :

L'idée reçue est que celui qui donne n'a aucune obligation de le faire, il ne doit rien au pauvre, et il ne le fait que par pure générosité.
En réalité, c'est le contraire.

La racine de ce mot est : "tsédék", qui signifie : "justice".
Ainsi, plutôt qu'un acte bénévole, il y a 2 raisons de faire la tsédaka :
-> une personne est obligée de donner à une autre, car l'argent n'est pas le sien.
D. le lui a donné dans l'espoir qu'il le redonne à autrui.

-> D. n'est pas redevable à l'homme, malgré le fait qu'Il lui fournisse tout ce dont il a besoin.
On doit suivre cet exemple et donner à autrui, même si on ne lui est pas redevable de quelque chose.

D. va alors agir, mesure pour mesure, avec nous.
Puisqu'on a transcendé notre nature, notre instinct, en donnant, Il va nous donner plus que ce que l'on mériterait normalement.

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Elloul est aussi l'acronyme de : "ich léré'éou oumatanot laévyonim" - [Envoyer des présents] l'un à l'autre et des dons aux pauvres (méguilat Esther 9,22 - אִישׁ לְרֵעֵהוּ, וּמַתָּנוֹת לָאֶבְיֹנִים).

Cela représente la tsédaka.

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+ Pour conclure :

Ainsi, à Roch Hachana :
-> par la Téchouva = on remet à jour notre relation avec soi-même, on retourne à ce que l'on est véritablement ;

-> par la Téfila = on met à jour notre relation, notre union avec D.;

-> par la tsédaka = on met à jour notre relation avec autrui

Au moment de démarrer une nouvelle année, il est important de définir clairement ces 3 interactions (avec moi, avec D., avec autrui), afin de vivre une vie pleinement épanouie.

[La téchouva, la téfila et la tsédaka, nous supprimant tout mauvais décret ... ]

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+ Bonus : la prière de Ounétané Tokéf :

Cette prière a été écrite par Rabbi Amnon de Mayence, il y a environ 1000 ans, et est un des temps forts de la répétition du moussaf de Roch Hachana et de Kippour.

-> Son histoire :

L'évêque de Mayence a demandé à son conseiller Rabbi Amnon de se convertir au christianisme.
Afin de gagner du temps, Rabbi AMnon a demandé 3 jours de réflexion.
A son retour chez lui, il a regretté d'avoir donné l'impression qu'il pouvait être prêt à quitter Hachem.

Il a alors jeûné et prié pendant 3 jours, et n'est pas retourné voir l'évêque.
Lorsqu'il a été amené de force à l'évêque, il lui a dit que sa langue devait être coupé pour avoir laissée dire qu'on pouvait y réfléchir.

L'évêque furieux a alors ordonné qu'on coupe les jambes et les mains, articulation par articulation.
A chaque fois, on lui demandait s'il voulait se convertir, et Rabbi Amnon a toujours refusé, jusqu'à ce qu'on le laisse rentrer chez lui totalement estropié.

Quelques jours plus tard, à Roch Hachana, Rabbi Amnon a demandé à sanctifier le nom de D., juste avant la Kédoucha, dans la synagogue.
Il a alors récité une prière personnelle : "Ounétané Tokéf", et en la terminant, il a rendu son âme à Hachem.

Trois jours plus tard, Rabbi Amnon est apparu au célèbre Rabbi Kalonymus ben Méshoullam de Mayence, et lui a enseigné le texte, puis lui a demandé de l'insérer dans la liturgie juive de Roch Hachana.
Son désir a été exaucé, et son texte a même été ajouté lors de l'office de Kippour.

=> N'hésitons pas à penser à lui à ce moment de la prière, afin qu'au-delà de notre téchouva, téfila et tsédaka, son mérite puisse nous protéger, b"h.

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"Avec ceci (bézot - בְּזֹאת) Aharon viendra dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3)

-> "Le téchouva, la prière et la tsédaka suppriment le mauvais décret" (prière de Ounétané Tokéf que nous récitons durant les Yamim Nora'im).

Dans la majorité des livres de prières, 3 mots sont écrits directement au-dessus de cette phrase introductive : tsom (le jeûne - צום) ; kol (la voix - קול) ; mamon (l'argent - ממון).
Ils ont tous une même guématria de 136.
En cumulant la valeur de ces 3 mots (136*3), nous obtenons : 408, qui est la valeur du mot : zot (זֹאת).

Ceci est une allusion à notre verset : "Avec ceci (bézot) Aharon viendra dans le Sanctuaire".
Lorsque les juifs font sincèrement téchouva, prient de tout leur cœur, et donnent généreusement à la tsédaka, alors les 3 se combinent pour produire "zot", que va prendre avec lui le Cohen Gadol en entrant dans le Sanctuaire, en tant que messager du peuple, et qui va permettre d'accepter sa prière et d'amener le pardon aux juifs.

Le Shofar

+ Le Shofar (quelques réflexions b"h) :

1°/ Dans la prière de moussaf, nous disons : "Et en ce jour un grand Shofar sera entendu" (yitaka baShofar gadol).

Selon la Halakha, il n'y a pas de limite sur la taille maximale d'un Shofar.
L'appelation : "grand Shofar", laisse donc ouverte toute possibilité sur sa grandeur, qui peut être au-delà de toute imagination.

Cependant, il existe une taille minimale.
La guémara (Roch Hachana 27b) et Rav (Choul'han Arou'h 586,13) disent que le Shofar doit faire au moins un téfa'h de long, ce qui correspond à 4 pouces, de façon à ce que lorsqu'une personne prend un Shofar avec ses 4 doigts (en dehors du pouce), il puisse encore être visible des 2 côtés.;

Que peut concrètement nous enseigner cette loi juive?

Une main représente l'action, et le Shofar symbolise l'alarme, le fait d'alerter sur quelque chose.
Ainsi, le message est que lorsqu'une personne fait du bruit pour une idée, il doit être visible qu'elle l'a aussi mise en pratique (la main et le Shofar doivent être visibles pour être casher).

=> Le Shofar nous enseigne que la meilleure manière de réveiller positivement le monde est le fait d'être un exemple vivant.
Par mon attitude, je peux illuminer, influencer positivement mon entourage.

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2°/ La sonnerie du Shofar comporte entre autre :
-> la Tékia = un seul son long = correspond aux tsadikim, qui ont vécu du début à la fin de l'année selon la Torah ;

-> la Téroua = une succession de 9 sons courts à succession rapide = une personne qui est en sanglot, qui gémit = correspond au baal téchouva, ayant des moments sans et avec, de moments où il faute ("vent de folie") et des moments de regrets.

-> "A l'endroit où se tiennent les baalé téchouva, même les tsadikim complets (guémourim), ne peuvent se tenir" (guémara Béra'hot 34b).

-> La dernière phrase qui est récitée avant la sonnerie du Shofar est : "Car Tu entends le son du Shofar et écoutes la Téroua, et nul ne peux t'être comparé".

On peut se demander, en quoi le fait d'entendre le Shofar est unique à D.?
La réponse est que D. ne ressemble à personne dans le sens où il ne rejette pas ce qui est cassé, abîmé (baal téchouva), et au contraire, il a un amour particulier à leur égard.

D'ailleurs, il est intéressant d'avoir en tête, ce que l'on dit 3 fois par jour dans la amida : "arotsé biTéchouva" = D. désire ardemment notre téchouva!!

De plus, Roch Hachana s'appelle aussi : "Yom Téroua" (Bamidbar 29,1), en référence à ces gémissement de celui qui fait Téchouva.

=> Le Shofar nous rappelle que même si on est descendu au plus bas, Hachem nous tend toujours les bras, et attend avec amour que nous revenons vers lui par notre téchouva.

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-> La guémara (Yérouchalmi Makot 2,6) rapporte :
"Quelle doit être la punition pour une personne qui a fauté?

La prophétie a répondu en disant : qu'elle mérite la mort.
La sagesse a dit : que l'âme fautive doit être punie par des souffrances.
La Torah a dit : que cette personne apporte un sacrifice, et elle sera pardonnée.
D. a dit : le fauteur doit faire téchouva, et il sera pardonné."

Ainsi, puisque la téchouva est la réponse de D., on dit : "Nul ne peux t'être comparé!"
C'est une faveur phénoménale qu'Il nous octroie, à nous d'en faire honneur, d'en profiter à fond.

=> En sonnant le Shofar, on proclame non seulement le couronnement de D. sur tout le monde (et sur nous-même), mais aussi le fait qu'Il est unique de part Son amour et Sa miséricorde infinie à notre égard.

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-> Le roi David a dit : "Heureux le peuple qui connaît le son [du Shofar]" (Téhilim 89,16)

Le midrach rabba (Vayikra 29,4) :
"Est-ce que les nations du monde ne savent pas sonner du Shofar?
Quelles variétés de cornes, elles ont!!

Cela ne peut que signifier que [les juifs] savent comment vaincre leur créateur par le souffle, car alors Il se lève de Son trône de rigueur, et se place sur Son trône de miséricorde.
D. est rempli de compassion envers eux et change pour eux l'attribut de rigueur en attribut de miséricorde.
Quand?
Le 7e mois (à Tichri)."

La téchouva est le cadeau le plus puissant que D. a donné aux juifs.
Dans ce Téhilim, le roi David dit ainsi : "Heureux est le peuple qui connaît le concept et la force de la téroua (la Téchouva).
C'est ainsi, que Ses enfants peuvent vaincre Hachem, qui est alors plein de miséricorde envers eux."

=> Le Shofar est le signe qui va faire changer D. de trône.
En le sonnant, il n'y a plus que la miséricorde ...

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-> Le cycle de la vie est fait de : je suis tsadik (tékia : son long) -> silence -> je regrette (téroua : sons courts) -> silence -> je suis tsadik (tékia) -> ...

On apprend ainsi du Shofar :
-> rien n'est perdu, il n'est jamais trop tard!
Quoique j'ai pu faire, il m'est toujours possible de réparer, et même d'arriver à un niveau supérieur aux tsadikim complets.
En un instant, je peux passer de racha à tsadik!!

-> tâchons de faire que notre tékia (période sans faute) soit la plus longue possible ;

-> tâchons de faire que l'espace entre la tékia et la téroua soit le plus court (je faute => je regrette au plus vite!)

-> après avoir fait téchouva, il faut vite s'empresser de traduire nos bonnes résolutions par des actes concrets (silence court).

=> Faire téchouva, c'est mériter le meilleur sur nous-même!!
Pour cette grande occasion, on sort le Shofar ...

Source (b"h) : basé principalement sur un dvar Torah du rabbi Bogomilsky (Védibarta Bam)

Donner vie à son Roch Hachana

+ Donner vie à son Roch Hachana :

Le rav Dessler nous conseille de prendre une feuille de papier blanche est d'y inscrire :
-> dans une 1ere colonne : tous les événements joyeux que nous avons eu durant l'année passée ;
-> dans une 2e colonne : tous les événements tristes, difficiles que nous avons eu au cours de cette même année passée.

Puis, prenons un temps pour regarder cette feuille ... et prenons conscience que tout ce qui s'y trouve, c'est ce que D. a décidé pour moi lors du Roch Hachana dernier.

=> Mon comportement en cette période, va remplir ma feuille de joies et de peines pour l'année à venir.
Est-ce que je veux une année de galères ou bien une année de kiff?
C'est maintenant que cela se joue ...

[Mon investissement durant quelques jours, quelques heures va déterminer des mois de ma vie!!! ]

Ainsi, faisons sans compter notre part du travail, afin de ne pas avoir de regrets et b"h, avoir un maximum d'événements positifs dans l'année à venir ...

+ "D. ne pardonne pas la personne dont la main se frappe contre son cœur pour ses fautes, mais plutôt, celle dont le cœur bat fortement au souvenir des fautes commises"

[le 'Hafets 'Haïm]

Essayons de vivre personnellement le rituel juif, plutôt que de le subir ...

La pomme et le miel

+ La pomme et le miel :

-> "Rabbi ‘Hama, le fils de Rabbi ‘Hanina, dit : Quel est la signification du verset : "Comme un pommier parmi les arbres" (Chir haChirim 2,3) ?
Pourquoi le peuple juif est-il comparé à un pommier?

Pour t’enseigner qu’à l’instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons"."
[guémara Shabbath 88a]

=> Le peuple juif est donc comparé à un pommier du fait de son acceptation inconditionnelle de la Torah.

-> En hébreu, le miel se dit : dvach (דבש), mot qui a une valeur numérique de : 306, qui est la même que : "av ara’haman" (אב הרחמן – Père miséricordieux).
D. nous aime plus que tout, et Sa compassion à notre égard, Ses enfants, est infinie.

Le miel a la particularité de rendre agréable ce qui est amer.
Ainsi, en ce début de nouvelle année, où nous avons décidé de tout cœur de mieux se comporter en tant que juif(ve), nous demandons à D. de nous entourer en permanence de sa miséricorde, de goût la vie en miel.

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-> Le mot "dvach" (דבש) est l'acronyme de : "daï béma chéyéch" (ça suffit avec ce qu'il y a - די במה שיש).
Lorsque que nous vivons avec cette certitude : les choses que nous avons déjà dans notre vie sont suffisamment bonnes, alors nous avons une douce et heureuse vie.
[en effet la nature humaine est telle que nous avons tendance à être perpétuellement à la recherche de ce que nous n'avons pas, plutôt que de profiter de ce que l'on a.]

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-> Le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 84) écrit que si une partie d'un insecte tombe dans du miel, avec le temps cela devient permit à la consommation et casher, car tout se dissout et se transforme en miel.
Le Chem miChmouël enseigne qu'il en est de même à Roch Hachana, qui est un jour où tout peut changer : tout le mal du passé peut se transformer et ne nous laisser que de la douceur pour le futur.

De même, le Avné Nézer dit que l'on trempe la 'halla et la pomme dans le miel afin d'indiquer qu'à Roch Hachana, toutes les difficultés que nous avions eu à gérer par le passé, vont disparaître et devenir des douceurs.

D'après le Imré Emet, quelque soit notre situation, Roch Hachana est un jour où absolument tout peut redevenir bien.

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Le Rav Yé'hiel Méir de Gastinin fait remarquer que nous trouvons le mot devach (דבש) dans les 1eres lettres de : "שִׂימָה דִמְעָתִי בְנֹאדֶךָ" (Dépose mes larmes dans ton urne - Téhilim 56,9).

Le Kédouchat Naftali (Rav Naftali de Meilitz) explique que parfois D. désire écrire de bonnes choses en faveur des juifs, mais le Satan assèche l'encrier.

C'est ce que nous disons dans ce Téhilim, en demandant à D. de placer nos larmes dans Son encrier, à la place de l'encre que le Satan a asséché.
De cette façon, D. pourra nous inscrire dans le livre de la vie.

La pomme qui symbolise les juifs est trempée dans le miel, qui symbolise nos efforts, nos souffrances, nos regrets, ... afin de vivre une vie juive.

On est plein de confiance que Hachem, notre père miséricordieux, va nous inscrire dans le livre de la vie, au regard de cela.

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Bien que la Téchouva, en mettant à jour nos fautes, peut tendre à nous abattre (j'aurai pas dû faire ça, j'aurai dû faire ça, ...), à Roch Hachana nous devons être plein de joie, plein de confiance dans le fait que D. nous a pardonné, lavé de nos fautes.

Comme lorsque nous étions bébés, nous sommes tout pur, tout proche de notre papa Hachem!!

En brandissant notre pomme trempée dans le miel, plein de reconnaissance envers D., nous trinquons en disant : "A la tienne! A la vie!"

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-> Its'hak a demandé à Essav : "Fais m'en un ragoût comme je l'aime, sers-le moi et que j'en mange afin que mon cœur te bénisse avant ma mort." (Toldot 27,4).
Le Zohar dit que cet événement a eu lieu pendant Roch Hachana.
Le Gaon de Vilna (Biour haGra - Ora'h 'Haïm 583,8) enseigne que la raison pour laquelle nous mangeons des pommes à Roch Hachana est car les habits que portait Yaakov au moment de se présenter à son père Its'hak pour recevoir ses bénédictions, avaient l'odeur du Gan Eden, qui est appelée dans la kabbale : "un verger de pommiers" (chakal tapou'hin).

Le Zohar affirme que cet épisode se reproduit à chaque Roch Hachana.
Its'hak représente l'attribut de justice, et il demande à Essav, l'incarnation du mal, de lui amener des plats délicieux.
L'ange de Essav veut apporter les paquets de fautes que les juifs ont pu faire.
Cependant, Hachem ne désire que les mitsvot des juifs, laissant à Essav ce qu'il a amené.

On peut faire des milliards à la seconde …

+ On peut faire des milliards à la seconde ...

-> "L’étude de la Torah est aussi importante que toutes les mitsvot réunies."
[guémara Yérouchalmi Péa 1,1]

-> Le Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou) dit que si nous placions l'ensemble des 613 mitsvot de la Torah d'un côté d'une balance, et un seul mot de Torah de l'autre côté, elle penchera pour ce dernier.

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit une fois qu'en une minute nous pouvons étudier 200 mots de Torah.
Ce qui signifie qu'en une minute nous pouvons réaliser 122 600 mitsvot (612*200).

-> Le Ben Ich 'Haï (Hilkhot 2e année - Chémot) d'enseigner :
"Les kabbalistes ont écrit que la Torah étudiée à Shabbath est 1 000 fois plus importante que celle étudiée un jour de la semaine"

Le rav Galinsky fait remarquer que 1 minute d'étude à Shabbath équivaut à 16 heures consécutives durant la semaine, et a pour valeur 122,5 millions de mitsvot selon le 'Hafets 'Haïm.

La valeur de notre temps durant Shabbath est impressionnante.
Imaginons qu'un jour par semaine, nous avons à chaque instant notre salaire habituel qui est multiplié par 1000, et ce pour le même travail.
Quel sera alors notre attitude?

C'est la réalité, en 1 minute de Torah le Shabbath, on fait plus de 16 heures de la semaine!!

-> "Toute personne qui réalise une mitsva dans la joie recevra 1000 fois plus de récompenses que quelqu'un qui l'aura accompli comme un fardeau"
[Or'hot Tsadikim - Chaar 9]

-> "D. considère un acte simple réalisé avec humilité, comme 1000 fois plus important, qu'un grand acte réalisé avec arrogance"
[Or'hot Tsadikim - Chaar 2]

-> "Si tu as étudié la Torah dans la facilité, n’abandonne pas dans des moments où cela devient difficile.
Ce qui est réalisé dans la difficulté a 100 fois plus de valeur que ce qui est réalisé dans la facilité."
[Avot déRabbi Nathan – chap.3]

=> D., qui nous adore, à multiplier au maximum nos occasions de récolter des mitsvot, qui sera pour nous, la seule monnaie ayant de la valeur dans le monde futur.

b"h, A nous de charger notre compte bancaire spirituel autant que possible.

D. nous dit : "Vous pouvez penser que Je vous ai donné le Shabath à votre désavantage.
[En réalité], Je ne vous l'ai donné que pour votre bien."

[midrach Dévarim rabba 3,1]

Construire sa demeure future …

+ Construire sa demeure future ...

Le 'Hatam Sofer dit que chaque personne construit dans ce monde sa maison personnelle pour le monde futur.
Comment cela?

-> Le roi David a écrit : "Nos greniers, bien garnis, regorgent de provisions d'une récolte à l'autre" (Téhilim 144,13)

Le 'Hatam Sofer se focalise sur les mots : "zan él zan" (d'une récolte à l'autre).

Le mot : "zan" (זַּן) a une valeur numérique de : 57.
Dans une année, il y a 57 jours de yom tov :
-> 52 jours de Shabbath ;
-> 5 jours de Shalosh régalim : 2 jours de Pessa'h ; 2 jours de Souccot et 1 jour de Shavouot.

Ces 57 jours sont célébrés pendant 57 ans.
Il est écrit : "La durée de notre vie est de 70 ans" (Téhilim 90,10).
Or, tant qu'une personne n'atteint pas l'âge de 13 ans (bar mitsva), elle est exemptée des mitsvot.
Ainsi, 70-13 = 57.

=> Notre verset de Téhilim ci-dessus devient : "Nos greniers, bien garnis, regorgent de nos 57 fêtes pendant 57 années".
Ce sont nos récoltes éternelles, nos mitsvot stockées dans notre grenier.

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57 jours *57 années = 3 249 jours de récoltes.
Mais ce chiffre va au-delà d'une correspondance uniquement à des jours sacrés.

-> Le roi David fait référence aux jours d'une personne par : "Voici que tu as donné des limites aux jours" (Téhilim 39,6).

Ainsi, nos jours = des limites (téfa'hot) fixées par D.
Ce mot renvoie au terme : "téfa'h" (signifiant aussi : une paume de la main), qui est une unité de mesure.
Il existe le ratio de conversion suivant : 6 téfa'hot correspondent à 1 ama (une coudée).

Le 'Hatam Sofer fait remarquer que les 1eres lettres de : "אשר אנכי מצוך היום" ([Cette loi] "que je T'ordonne aujourd'hui" - Dévarim 30,11), forment : אמה (ama).

Si nous divisons nos 3 249 jours de yom tov, qui sont téfa'hot (des limites) par 6 (le ratio), nous obtenons : 541 (et demi), qui est la valeur numérique de : "Israël" (יִשְׂרָאֵל).

Ainsi, chaque juif est composé de jours de fêtes, qui prennent tout leur sens, lorsque nous suivons la volonté de D.

[lorsque nous exploitons nos 3 249 jours de yom tov, bien que limités, nous avons la possibilité de faire briller Israël individuellement et collectivement.]

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-> Tout juif a une part dans le monde futur, mais son aspect dépend de notre comportement dans ce monde.

C'est ainsi, que chacune de nos actions sur terre, va construire notre propriété spirituelle dans le ciel.

-> La maison, le principal du domaine, est fonction de ces jours de yom tov, qui sont le cœur du peuple juif, comme on vient de le voir.

-> Toute maison a besoin d'une porte d'entrée.

Cette porte se construit par les 10 jours de repentance (jours entre Roch Hachana et Kippour).

Le chiffre 10 se dit : échèr (עשר), dont les lettres permettent de former le mot : cha'ar (porte - שער).

Durant nos 57 années de vie juive, on aura : 57*10 = 570 jours de repentance, qui est la valeur numérique du mot : cha'ar (שער).

=> Ainsi, en utilisant au mieux nos 10 jours de repentance pendant nos 57 années de vie juive, nous contribuons à construire la porte spirituelle de notre maison future.

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-> Mais, lorsque nous construisons une maison, il y a en général, une cour, un jardin intérieur.

Il y a 365 jours dans une année.
Si on en déduit : les 57 jours de yom tov + les 10 jours de pénitence, il nous reste : 298 jours, qui est la valeur numérique du mot : " 'hatsér" (cour/jardin intérieur - חצר).

=> Ainsi, nos jours de la semaine construisent notre jardin spirituel.

A chaque fois que nous étudions, que nous accomplissons une mitsva, nous plantons des fleurs et des arbres magnifiques dans notre domaine spirituel.

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+ Pour conclure, durant notre vie :

=> A chaque fois, que nous améliorons notre Shabbath et nos Yom Tov, nous construisons et améliorons notre maison, avec l'espérance et le rêve de vivre ensuite pour l'éternité dans un palais.

(imaginons le nombre de pièces infinies, avec des décorations ultra-luxueuses, ... fruits de nos actes sublimes).

=> Au cours de chacun de nos 10 jours de pénitence, chacun de nos actes de téchouva, va permettre de consolider et d'embellir notre porte d'entrée spirituelle.
=> Chaque jour de la semaine, nous avons la possibilité par nos actes, d'embellir nos grandes étendues de terres, en y plantant de magnifiques arbres, fleurs, ...

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===> On a tous une part dans le monde futur : un terrain vierge immense ... mais ce qu'il y aura, cela dépend de nous à chaque instant.

Aucun effort, n'est perdu, au contraire ... surtout qu'on aura à y vivre pour l'éternité, donc cela a intérêt à être au top!

Une fois notre vie finie, nous ne pouvons plus rien faire, c'est terminé.
Ainsi, essayons d'éviter d'avoir un terrible sentiment de honte éternel, pour ne pas avoir fait ce qu'on aurait pu faire de notre vie (ex : j'ai un taudis, alors que j'aurai pu avoir un palais de folie. Ah! Si seulement j'avais ...).

Notre gan eden, dépend directement de nos actions, dont l'embellissement est proportionnel aux efforts investis.

Prenons bien conscience que chaque action, chaque parole, chaque regard, chaque pensée, ... construit pour toujours!!

b"h, qu'on puisse avoir un monde futur le plus magnifique possible, et que l'ensemble, formant le peuple juif, puisse permettre alors une sanctification, un grandissement du nom de D. énorme. Amen!

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Dans l'idée de l'importance de nos jours, il peut être intéressant de lire ce court dvar Torah : https://todahm.com/2014/04/01/1278

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-> Le téhilim 23 (mizmor léDavid Hachem ro'i), contient 57 mots, comme le mot : zan (nourrir).
Il contient également 227 lettres, comme le mot : béra'ha (bénédiction).
On demande à D. de bénir l'oeuvre de nos mains, de pourvoir à nos besoins.

 

Source (b"h) : traduction et adaptation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Yéchiel Spéro (basé sur un dvar Torah du 'Hatam Sofer)