Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Avoir de la miséricorde envers autrui

+ Avoir de la miséricorde envers autrui :

-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte qu'un jour, Rabbénou haKadoch était sur la route, et qu'à un moment il croisa un veau qui était conduit à l'abattoir. Dès qu'il vit Rabbi, il courut dans sa direction, enfouit sa tête sous le pan de son vêtement et se mit "à pleurer à chaudes larmes".
Rabbi lui dit : "Vas-y (à l'abattoir), car c'est pour cela que tu as été créé!"
Une voix céleste proclama alors : "Puisque Rabbi n'a pas eu pitié du veau, il devra subir des souffrances". [il a reçu 13 années de souffrance]

Cette guémara est particulièrement étonnante, et nos maîtres apprennent d'ici que de la même manière que l'homme se comporte, ainsi on se comporte avec lui depuis les Cieux.

-> Le Ba'h (Lois sur Kippour - Tour Ora'h 'Haïm - chap.605) écrit : « Adopte bien ce principe: tous les jours où tu seras miséricordieux envers ton ami, alors toi aussi tu seras pris en pitié (par le Ciel), et cela ne concerne pas uniquement ton ami, mais même toutes les autres créatures, comme il est écrit : 'Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures' (Téhilim 145,9)".

-> Rabbi 'Haïm Palaggi (Réfoua vé'Haïm) écrit : "Lorsque quelqu'un a un malade dans sa maison, il se montrera indulgent même avec les oiseaux du Ciel, car la chose est vérifiée et expérimentée : ils imploreront pitié pour lui".

Et dans son livre Roua'h 'Haïm (Ora'h 'Haïm chap.605), il écrit : "Ainsi ils avaient l'habitude de faire pour un malade ayant besoin de compassion : ils lançaient de la nourriture aux oiseaux sur les toits afin d'exercer de la pitié sur les créatures. En agissant ainsi, ils espéraient en retour déclencher une miséricorde Céleste en faveur du malade, selon l'enseignement de nos Sages (guémara Shabbath 151b) : 'Tout celui qui éprouve de la compassion envers les créatures, recevra en retour de la compassion de la part du Ciel'."

-> Rabbi Nathan Wachtfogel soulève la question suivante : quel était le reproche adressé à Rabbi, en fin de compte? Le veau était entré sous son manteau, comment était-il censé réagir?
Hachem nous apprend, à travers l'anecdote avec Rabbi, un très grand principe : si une quelconque créature, que ce soit un homme ou un animal, vient vers toi et te demande de lui fournir un refuge, ne le repousse pas, mais fournis-lui l'abri pour lequel il vient à ta rencontre.

L'étude des lois de Shabbath (en particulier en profondeur) sert à rectifier le pegam habrit (tous les dégâts causés par les fautes de la brit).
[rav Avraham Bornstein - intro Eglé Tal]

"La Torah enseigne qu'Hachem aide les gens à faire téchouva, au-delà de ce qu'ils pourraient faire naturellement. Il met en eux un nouvel esprit de pureté, qui les aide à atteindre la grandeur d'amour d'Hachem" (Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 1,1).
Pendant le mois d'Elloul, nous avons une vie facile, car c'est Hachem qui nous nettoie et nous purifie. Nous pouvons être méritants à cet égard. Mais la chose la plus importante que nous devons faire est de prier pour cela, de prier pour qu'Hachem nous aide à faire la téchouva, parce qu'Il peut le faire.
[rabbi Nathan Watchfogel]

Les conjoints = les meilleurs amis

+ Les conjoints = les meilleurs amis :

-> L'une des bénédictions (la n°6 dans l'ordre) que nous prononçons lors des shéva bra'hot est : "Saméa'h téssama'h, ré'im ahouvim" (Réjouissez-vous, amis affectueux).
Comment comprendre que nous faisons allusion à la relation entre un mari et une femme à celle entre des meilleurs amis. Ne serait-il pas préférable de parler simplement d'une relation entre mari et femme?

-> Le Rambam (Pirké Avot 1,6) explique qu'un "réia" (un ami), est défini comme quelqu'un avec qui nous ne gardons pas de secrets. Nous lui disons tout : le bon comme le mauvais.
La raison pour laquelle nous nous sentons si à l'aise pour partager tous nos profonds secrets avec eux est que nous leur faisons confiance. Nous savons qu'il ne répétera pas ce que nous lui avons dit et qu'il ne portera pas de jugement, quoi que nous lui disions. C'est la définition d'un ami.
Si c'est vrai, combien de vrais amis avons-nous vraiment? A combien de personnes sommes-nous prêts à dire à peu près n'importe quoi sur nous-mêmes et à leur faire totalement confiance ?

Il n'y a probablement qu'une seule personne : son épouse.
La femme d'un homme est probablement la seule personne qui sait tout de lui, et il lui fait confiance. C'est la bénédiction que nous donnons à un couple de jeunes mariés :qu'ils deviennent les meilleurs amis du monde.
C'est pourquoi, très souvent, les femmes s'inquiètent si leur mari ne leur dit pas tout. Pourquoi?
Ce n'est pas par curiosité. C'est parce qu'une fois qu'un mari laisse sa femme en dehors de quelque chose, cela montre que l'amitié n'est pas encore complètement formée. S'il ne peut pas partager quelque chose avec elle, c'est qu'il manque quelque chose à la relation.
[on ne parle pas de partager du lachon ara pour le kiff. ] ....

L'un des objectifs essentiels du mariage est d'être expressif, ouvert et clair.
Un homme doit s'efforcer de faire participer sa femme à sa vie. Si quelque chose d'intéressant lui est arrivé et qu'il y pense, il doit en faire part à sa femme. S'il a entendu une belle histoire, il doit la raconter.
Le bavardage est essentiel à la relation. Si un homme est prêt à partager même des choses simples, apparemment sans importance, avec sa femme, cela montre en fait à quel point elle est importante pour lui.
Si un mari ne partage que les "grandes" expériences, sa femme n'est pas mieux qu'une étrangère. Même avec des inconnus, nous partageons de grandes expériences de la vie.

=> Il est important qu'un homme montre à sa femme qu'il veut passer du temps avec elle, et cela se fait par le biais de conversations sur de petites choses.
Plus le mari s'autorise à partager avec sa femme, plus la relation s'épanouit. S'il se retient, le couple n'a pas encore atteint la relation idéale entre mari et femme. Il y a encore une barrière entre eux.
Les maris doivent faire confiance à leur femme et ne pas avoir peur de leur révéler leurs secrets.

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[il faut être vigilant à ce que notre femme garde de l'estime de nous, et il ne faut pas raconter trop fréquemment des choses qui nous dévalorisent grandement à ses yeux ... ]

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+ Renforcer l'appréciation mutuelle :

-> De nombreuses personnes hésitent à parler des bonnes choses qu'elles font pour les autres. Elles préfèrent rester discrètes et faire le bien de manière cachée. Cependant, lorsqu'il s'agit de relations, en particulier dans un mariage, il est important qu'une personne fasse savoir à son conjoint qu'elle a fait quelque chose de bien pour lui.
Si un mari a fait la vaisselle et que sa femme ne le saura jamais à moins qu'il ne le lui dise, il est important qu'il le lui dise. Si quelque chose s'est renversé pendant qu'elle était sortie, et qu'il a nettoyé, et qu'elle ne saura jamais ce qui s'est passé, ne soyez pas timide, faites-le lui savoir.

La guémara (Bétsa 16a) dit que si une personne rend service à un ami, elle doit le faire savoir à son ami. Rachi explique que nous avons l'obligation d'informer l'autre personne d'une relation de tout ce qui peut la renforcer. Même s'il est important d'essayer de cacher notre gentillesse, il est encore plus important de renforcer les relations avec les autres.

L'idée de dissimuler la gentillesse est fondée sur la volonté d'éviter d'embarrasser la personne qui reçoit la gentillesse. Il est trop difficile et embarrassant pour eux de recevoir des autres, mais parfois, ils n'ont pas le choix, et le fait de dissimuler nos actions minimise leur douleur. Mais il s'agit là d'une situation différente. [cela peut être également une forme de pudeur, de discrétion]
Dans un mariage ou une relation amicale, lorsque notre ami ou notre conjoint voit que nous avons fait quelque chose pour lui, cela le rend heureux, c'est la preuve de notre amour pour lui.
Plus nous en révélons, mieux c'est.

Imaginez qu'un mari achète un cadeau pour sa femme et s'arrange pour qu'elle le reçoive anonymement. Ce serait un gaspillage d'argent. L'intérêt du cadeau réside dans le fait qu'il l'a acheté pour elle. Ici, la situation est la même, un conjoint aimerait voir que sa moitié fait des efforts pour lui.
En fait, un rav important rapporte qu'il arrive qu'un homme soit assis à table avec sa femme et que celle-ci lui demande de lui passer quelque chose. Parfois, l'objet est encore plus proche d'elle que de lui. Il peut même avoir envie de lui dire : "Va le prendre toi-même!". Mais la véritable raison de sa demande est de tester son amour pour elle. Elle veut voir s'il tient toujours à elle.
Cela peut se produire notamment après un petit désaccord au sein du couple. Le conjoint qui demande une petite faveur teste la situation pour voir si tout est rentré dans l'ordre.

Machia’h & les lumières de ‘Hanoucca

+ Machia'h & les lumières de 'Hanoucca :

-> C'est une mitsva de placer [les bougies/lumières de 'Hanoucca] dans la coudée la plus proche de l'entrée [de la maison], du côté gauche, de sorte que la mezouza soit à sa droite et les bougies de 'Hanoucca à sa gauche. (Ora'h 'Haïm 671,7)

-> L'homme qui entre dans la maison porte les tsitsit (ציצית) ; à sa droite se trouve la mézouza (מזוזה) ; à sa gauche se trouvent les lumières de 'Hanoucca (חנוכה).
Ensemble, les premières lettres de ces trois mots hébreux forment le mot צמח (tséma'h - une pousse) une référence au machia'h, qui est décrit comme "un homme dont le nom est Tzéma'h, qui sortira de son lieu et bâtira le Temple d'Hachem" (Zé'haria 6,12).
En effet, c'est grâce aux tsitsit, à la mézouza et aux lumières de 'Hanoucca, tous ensemble tséma'h, que le machia'h, dont le nom est Tséma'h, viendra.

Ces 3 éléments se trouvent autour de l'entrée [de la maison], afin d'indiquer que le machia'h se tient "se tient dans l'embrasure de la porte", prêt à venir à la minute où nous nous repentirons.
"Aujourd'hui, si vous écoutez ma voix" (Téhilim 95,7 ; guémara Sanhédrin 98a).
[Ben Ich 'Haï - Yédé 'Haïm]

Matérialité & spiritualité

-> Il est écrit dans le midrach (Tan'houma - Noa'h 3) qu'une personne ne peut acquérir la Torah Orale que si elle aime Hachem de tout son cœur, de tout son esprit et de tout son argent.
Elle ne peut être acquise par une personne qui aime également l'argent ou le luxe.
Il est impossible de courir après nos désirs et en même temps de courir après les désirs d'Hachem. L'un de ces objectifs devra céder le pas à l'autre à un moment ou à un autre. Le plus souvent, ce sont nos désirs qui l'emportent, car nous ressentons une gratification instantanée lorsque nous y cédons.
[rabbi Mordé'haï Sultan]

-> Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,6) écrit que quelqu'un qui a pour but d'accomplir la mitsva d'étudier la Torah correctement et qui veut acquérir la couronne de la Torah ne doit pas s'impliquer dans quoi que ce soit qui puisse perturber son étude.
En outre, le Rambam écrit qu'une personne ne doit pas penser qu'elle peut acquérir la Torah en même temps que l'honneur et la richesse.

-> Rabbénou Yona (sur Pirké Avot 2,12) écrit que la façon de se préparer à l'étude de la Torah est de s'éloigner du luxe, parce que le luxe entrave l'apprentissage de la Torah.

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-> Nous voyons dans le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim 629) une conversation entre la Torah et Hachem.
La Torah demande à Hachem : N'est-ce pas que le verset dit : "dans sa main droite [celle de la Torah], il y a une longue vie, et dans sa main gauche, il y a de la richesse et de l'honneur" (oré'h yamim biyémina, bismola ocher vé'havod - Michlé 3,16)?
Le verset promet l'honneur et la richesse à ceux qui apprennent la Torah. Si c'est le cas, pourquoi Tes enfants [Hachem] ne sont-ils pas riches?

Hachem répond : "Si les bné Torah étaient riches, ils seraient distraits par leur argent et s'éloigneraient de la Torah. La richesse est pour le monde à Venir (olam haBa), pas pour ce monde".

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,13) cite le Arizal, qui donne une autre raison pour laquelle les bné Torah n'ont pas de richesse dans ce monde-ci (olam azé) : c'est parce que ce monde-ci ne peut pas contenir la récompense pour ceux qui étudient la Torah. Il n'y a donc pas d'autre choix que de retenir la récompense pour eux dans le monde à Venir.

-> Le verset de Kohélet (5,11) dit que la richesse d'un homme riche ne lui permet pas de dormir. Une fois qu'il a de l'argent pour le lendemain et qu'il pense à la manière de l'investir et de le faire fructifier, il risque de ne plus se consacrer entièrement à l'étude de la Torah.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou 4,6) écrit que si nous désirons une richesse spirituelle, alors on doit laisser tomber nos rêves d'être également riches matériellement. Il faut choisir entre les 2.
[si quelqu'un atteint un haut niveau en spiritualité et en richesse matérielle, alors il doit savoir qu'il aurait pu être encore plus riche spirituellement, sans autant de matérialité. De même, nos Sages disent qu'une personne extrêmement belle aurait pu encore être plus forte en spiritualité si elle avait été moins belle.
L'idée est que la matérialité rentre en conflit avec notre spiritualité. On peut demander à Hachem de nous octroyer ce qui nous permettra de mieux étudier, de mieux le servir, sans tracas ... et on doit être vigilant à ne pas développer un goût pour le luxe, le non nécessaire pour lui (chacun se connaisant).]

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-> Le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,12) écrit qu'il est impossible de s'immerger véritablement dans la Torah si l'on est rempli de luxe (chose non vraiment nécessaire).

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-> Le Yaavets (Pirké Avot 6,5) écrit que nous courons naturellement après des choses physiques/matérielles qui nous excitent, et que nous nous éloignons naturellement de la Torah.
Ce n'est qu'après avoir développé en nous le désir d'étudier la Torah que nous recherchons la Torah.
Oui certains sont nés dans un environnement ou avec des dispositions qui facilitent leur désir d'étudier.
Cependant tout juif a besoin d'avoir davantage de désirs pour la Torah. La guémara (Béra'hot 32b) nous dit que quatre choses ont besoin d'un renforcement constant, l'une d'entre elles étant la Torah.

[nous voyons que naturellement nous sommes attirés vers le matériel, et repoussés par l'étude avec efforts de la Torah. Plus on nourrira notre désir de matérialité, plus nous aurons d'éloignement avec la Torah.]

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-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar 67) écrit que la paresse est le résultat de ne pas penser (le 'hasser lev). Nous sommes paresseux parce que nous n'avons rien à faire. La plupart des gens pensent que la paresse est une cause : Parce que nous sommes paresseux, nous ne faisons rien. Ce n'est pas vrai.
La paresse est le résultat d'un manque d'envie/volonté d'accomplir quelque chose. La paresse se développe parce que nous n'avons rien à accomplir. Si nous créons dans notre esprit des images de réussite, nous trouverons l'énergie nécessaire pour y parvenir.
[nous devons avoir de l'ambition spirituelle, en nous occupant de notre vie éternelle (l'essentiel), bien plus que nous ne l'avons dans nos ambitions matérielles, en nous préoccupant de nos désirs/besoins de ce monde éphémère. ]

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-> Le rav Israël Salanter (cité dans le Mikhtav méEliyahou 3:277) enseigne que nous n'avons pas de garantie d'être répondu lorsque nous demandons à Hachem de satisfaire nos besoins matériels. A l'inverse, nous avons la garantie qu'Il nous aidera dans nos besoins spirituels.
[en ce sens, nos demandes doivent toujours avoir comme finalité de pouvoir mieux faire la volonté d'Hachem. ]

-> Selon le Séfer ha'Hinoukh (131), si nous prions pour toute chose qui donnera de l'honneur à Hachem, nous serons exaucé, même si nous n'avons pas les mérites requis.
[on voit encore, l'importance de mettre l'accent sur la spiritualité, en vue même de s'assurer une matérialité. ]

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-> Le rav Guerchon Edelstein (Darché ha'Hizouk - Métsora 5782) dit au nom du 'Hazon Ich, que lorsque nous nous reposons afin de nous donner l'énergie pour pouvoir mieux étudier, alors ce repos est considéré lui-même comme de la Torah.

+ Le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.18) dit qu'il existe des personnes qui ne se contentent pas du minimum ; au contraire, elles aiment tellement Hachem qu'elles veulent aller au-delà de l'appel du devoir. C'est ce que l'on appelle la 'hassidout, le fait de faire plus que ce qui est requis.
Le plus grand plaisir d'Hachem est d'étudier Sa Torah. Par conséquent, lorsque nous dépassons les limites et étudions tout ce que nous pouvons, nous Lui apportons le plus grand plaisir.

=> Lorsque nous décidons de consacrer notre temps disponible à étudier la Torah, nous envoyons un message clair à Hachem : nous apprécions tout ce qu'Il fait pour nous.
[rabbi Mordé'haï Sultan]

"Il arrivera un jour où les juifs de Berlin penseront qu'ils vivent à Jérusalem.
A ce moment, il y aura des horreurs indescriptibles."

[le Méchéch Chochma - paracha Bé'houkotaï]

Ces paroles ont été écrites environ 40 ans avant la 2e guerre mondiale.

Le Méchéch Chochma fait remarquer que lorsqu'on arrive dans un pays, on se sent étranger, puis, petit à petit, on s'y sent de plus en plus à l'aise, jusqu'à s'y sentir chez soi.
C'est alors, que les persécutions commencent, jusqu'à finalement nous exclure de cette terre.

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-> Durant la période des croisades (1095-1291), beaucoup de juifs ont été tués dans les villes allemandes de Worms, de Mayence et de Spire.
Chacune de ces villes a subi de terribles tragédies, mais c'est à Worms, que les souffrances ont été les plus importantes.

Rav Yéchiel Halperin (Séder haDorot) fait remarquer que Worms est une des communautés les plus anciennes en dehors d'Israël, et elle a commencé par se développer lorsqu'un groupe de juifs s'y est installé après la destruction du 1er Temple.

Lorsqu'on a annoncé, à cette communauté, que le 2e Temple allait être reconstruit, leur réponse a été : "Vous restez où vous êtes dans la grande Jérusalem, pendant que nous restons ici dans notre petite Jérusalem".

Ils en sont arrivés à oublier où se situe leur véritable maison.

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-> Rabbi Yaakov dit : "Ce monde est comme une antichambre du Monde Futur ; prépare-toi dans l’antichambre, de sorte que tu puisses pénétrer dans la salle de réception." (Pirké Avot 4,16)

Le Nétivot Shalom explique que le problème est que les gens pensent que ce monde est la salle de réception.
En effet, on dépense des sommes folles afin de décorer et faire que le couloir semble beau, alors que la salle de réception, qui est l'essentiel, est totalement négligée ...

On est que de court passage dans ce monde (notre résidence fixe future est construite, au fur et à mesure, en fonction de nos efforts pour une vie selon la Torah).
On doit se sentir encore plus étranger en dehors de notre terre d'Israël ...

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-> b'h, divré Torah similaire : https://todahm.com/2018/05/30/6452

Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi …

+ Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi ...

-> "Mon âme pleurera, dans [sa] cachette secrète, en raison de [votre] arrogance" (Yirmiyahou 13,17 - בְּמִסְתָּרִים תִּבְכֶּה-נַפְשִׁי מִפְּנֵי גֵוָה).

La guémara ('Haguigua 5b) explique que D. a une cachette secrète, qui s'appelle : "mistarim", où Il y pleure.
Sur quoi pleure-t-Il?

Il pleure pour nous.
Il pleure pour la grandeur de Sa nation, qui en a été dépouillée, au profit des goyim.

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En détruisant le Temple, D. agit comme un père qui n'a plus d'autre choix que d'agir durement, dans l'intérêt de son fils.
On va voir (b"h), par le biais de quelques exemples, à quel point une décision, rendue nécessaire, de nous punir est aussi une souffrance pour D.

-> Le Yalkout Chimoni (Eikha 996) nous enseigne que suite à la décision de détruire le Temple, D. a revêtu un habit de cilice (symbole du deuil) et s'arracha Ses cheveux.
Bien que nous n'ayons pas d'idée sur ce que cela représente, nous pouvons quand même nous imaginer la peine de la présence divine.

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-> La guémara (Yoma 54b) nous dit que lorsque le Temple a commencé à brûler, ceux qui rentraient dans le saint des saints (Kodech haKodachim) observaient que les 2 chérubins (kérouvim) se faisaient face et s’enlaçaient.

La guémara (Baba Batra 99a) enseigne que lorsque les chérubins se font face, cela signifie que les juifs agissent selon la volonté de D., et dans le cas contraire, ils se tournent le dos.

A priori, le fait que le Temple brûle est un signe évident du mécontentement de D. à notre égard, à ce moment.
Comment expliquer alors que les chérubins étaient enlacés?

Nos Sages (midrach rabba Eikha Pesichta 9) disent que nos ennemis paradaient dans les rues (avec les chérubins) en se moquant de nous : "Regardez quel peuple de débauchés, qui a dans son endroit le plus saint, des sortes d'enfants angéliques qui s'enlacent ...".

En réalité, D. utilisa cette occasion, afin de nous exprimer un poignant au revoir, accompagné de ces quelques mots :
"Mes chers enfants!
Vous allez débuter un long et triste exil. Je vais vous dire comment faire pour y rester forts.

Quoi qu'il puisse vous arriver, sachez que Je vous aime plus que tout.
Rappelez-vous toujours de cela, car il y aura des moments où se sera difficile de se l'imaginer.

Il arrivera que vous soyez entourés par la destruction et la mort, comme en ce moment (de la destruction du Temple), et vous serez dubitatifs.
Vous allez affronter des chutes, des montées et des défis, qui vous sembleront insurmontables.

Mais, s'il vous plaît, rappelez vous toujours de cet enlacement (à l'image des kérouvim) : "Je vous aime!".

[citation issue d'un dvar Torah du Rabbi Yéchiel Spero]

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Rabbi Na'hman de Breslev nous enseigne que le mot : yéouch (désespoir) a une valeur numérique de : 317.

Le mot : Eliézer, qui est la combinaison de : "kEli" (mon D.) et "ézer" (mon aide), a une guématria de : 318, ce qui est un de plus que le désespoir.

=> Lorsque l'on est dans un état où l'on en arrive à désespérer de la vie, il faut s'élever d'un, en ajoutant, en s'accrochant à l'Unique (D.).

Tant qu'on est persuadé que : "D. est mon aide!" (Eliézer), qu'à chaque instant, Il nous chouchoute et qu'Il ne nous abandonnera jamais, il n'y a pas de raison d'abandonner notre vie.

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Entre le 17 Tamouz et le 9 Av : il y a 21 jours.
De même, entre Roch Hachana et Hochana Rabba (fin de Souccot) : il y a également 21 jours.

Il est intéressant de citer Rachi (Bamidbar 29,36) sur le dernier jours de Souccot, où D. nous dit :
" "Restez encore un peu chez moi !"
C’est là une expression d’amour, comme des enfants prenant congé de leur père, lequel leur dit : "Votre départ me consterne, restez encore un jour !" ".

=> N'oublions jamais, que dans la joie, comme dans la peine, notre papa, D., nous aime à la folie!!

En effet, Hachem, à l'image d'un papa attend les bras grand ouverts que son fils, nous, courrons vers lui.

Alors oui, son fils tombe et peut se faire mal, mais quelle joie de le voir tout donner pour atteindre son objectif : avoir son papa, rien que pour lui dans ses bras.

Papa Hachem, Ton peuple unique, de par les nations, arrive! Plus que quelques centimètres ...
Papa Hachem, Tu pleure par amour, lorsque je tombe en courant vers Toi, mais très bientôt, nous ne pleurerons que par la joie de se retrouver, liés pour l'éternité, d'un amour infini.

Rien ne peut m'attrister ou me désespérer, car quelle chance j'ai d'avoir un Papa Hachem !!

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-> La guémara (Guittin 56b) nous apprend que Titus a agit de façon très éhontée dans le saint de saints, le lieu le plus sacré du Temple.

C'est ainsi qu'à un moment, il a transpercé, de son épée, le rideau (la parochét), et par miracle, du sang en a giclé.
Il a alors pensé avoir tué D., Lui-même ...

Sur cette guémara, les Tossafot commentent que, par là, D. dit : "Je suis avec Mon peuple dans sa souffrance".

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/09/21/15218

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-> Lorsque les juifs ont été envoyé en exil, Hachem a fait que le trajet leur soit plus acceptable.
Ainsi, 700 espèces de poissons, 800 espèces de sauterelles et autres espèces d'oiseaux les ont accompagnés en exil.
Elles sont restées pendant les 70 ans de l'exil, retournant avec eux en Israël ensuite.
Ces créatures familières de leur vie en Israël permettaient de rendre leur exil moins difficile dans un environnement étranger.

Par ailleurs, 40 ans avant la destruction du Temple, des dattiers ont été plantés à Bavel, ce qui les a également réconforté en exil (vision de l'arbre et pouvoir manger ses fruits).
[midrach rabba Eikha Pesichta 34]

=> Hachem ne nous abandonne jamais!

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-> Prie pour Hachem qui est dans la souffrance lorsque tu es dans le besoin, car en réalité ta délivrance est la sienne.
[Baal Chem Tov]

-> Lorsqu'un juif pleure, Hachem pleure avec lui.
Si nous voyons un juif triste, nous devons faire de même et pleurer également avec lui [pour son bien].
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2021/05/23/31751
- ainsi que : https://todahm.com/2021/05/23/31763

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°569) écrit :
Lorsque le Temple a été détruit, D. n’a pas enlevé Sa Présence Divine aux bnei Israël, mais a puni les pécheurs.
Quoi qu’il en soit, au moment où Il a puni les pécheurs, la Présence Divine souffrait de la souffrance des bnei Israël. Ainsi que l’ont dit les Sages (Eikha Zouta 1,7) : "Quand la condamnation de Jérusalem a été scellée, le Hachem a décrété un deuil pour toute la Création, ainsi qu’il est dit (Yéchayahou 22,12) : "Hachem D. des Armées vous invite en ce jour à pleurer, à vous lamenter, à vous raser la tête, à ceindre le cilice", ce qui nous montre que tant que les bnei Israël sont dans la douleur, Hachem est aussi plongé dans la douleur avec eux, ainsi qu’il est dit : « Il souffre de toutes leurs souffrances" (Yéchayahou 63,9).
Les anges du service sont entrés pour Le consoler, et Il n’a pas voulu accepter de consolation.
De plus, les Sages ont dit : "Hachem est descendu en personne des Cieux les plus hauts, l’endroit de Sa grandeur et de Sa gloire, et de la Sainteté de Son grand Nom, et a Lui-Même dit une lamentation sur eux."

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-> Chaque juif est important et cher aux yeux d'Hachem, comme il est dit : "Mon fils, Mon aîné Israël" (béni békhori Israël).
Pour Hachem, si un seul de Ses fils souffre, c'est comme si le monde entier souffrait, car chacun de Ses enfants est un monde entier et unique.
[ rav Yaakov Neuman - Darké Moussar
- expliquant les paroles de Rava - guémara Baba Métsia 61b]

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+ Quand nous souffrons, D. en souffre davantage ...

-> Lorsqu'un père est obligé d'en arriver à lever la main sur son fils, il dit : "En te faisant mal, saches que cela m'entraîne une douleur supérieure à la tienne."

Le mois de Av, se traduit par : "père".
Le fait que notre papa en arrive à nous punir, est aussi le signe de sa proximité, de son amour pour nous ("Je veux le meilleur pour vous, Mes enfants!").
En effet, des parents qui n'imposent pas de limites, qui ne punissent jamais leurs enfants, sont fautifs, car cela n'est pas pour le bien futur des enfants.

D'ailleurs, très prochainement, nos jours de tristesse deviendront des jours de joie, car on se rendra compte que, ces moments difficiles de notre vie auront permis de faire de nous des personnes au top, uniques positivement.
Le roi David dans ses Téhilim, traduit cette idée, par le fait qu'en semant des larmes, je vais récolter de la vraie joie, car constructive.

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-> "Un feu sortit de devant Hachem et les dévora, et ils moururent devant Hachem" (Chémini 10,2)

Rabbi Chimon fait remarquer que ce verset mentionne 2 fois : "devant Hachem".
Cependant dans Divré haYamim I (24,2), en parlant de leur mort, il n'est dit qu'une seule fois : devant leur père" (lifné avi'hem).

=> Le midrach Tan'houma (A'haré Mot - chap.6) conclut : "cela nous enseigne que Hachem a ressenti sur la mort de Nadav et Avihou, 2 fois plus de douleur, de peine, que n'en a eu leur propre père : Aharon."

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-> Pour finir, on peut citer également l'exemple de Yossef, au moment où il a été vendu par ses frères à des marchands arabes.

Alors que d'habitude, ces marchands transportent des produits pétroliers, à l'odeur désagréable, à ce moment, ils avaient, exceptionnellement des marchandises ayant de bonnes odeurs.

D. ne voulait pas incommoder Yossef (cf.Rachi), et à l'aube d'une longue période seul en Egypte, Il souhaitait lui envoyer comme message : "Quoi qu'il puisse t'arriver, n'oublie jamais : Je t'aime plus que tout!"

=> D. est toujours avec nous, et même s'Il est caché (pour préserver notre libre arbitre), et qu'Il est obligé de nous imposer des souffrances : Il nous aime plus que tout, et nous chouchoute autant que possible, chacun de nous, ses enfants uniques.

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-> "Quand l’homme souffre, que dit la Présence Divine (chékhina)?
J’ai mal à la tête, J’ai mal au bras!"
[kalani mérochi kalani mzro'i - guémara Sanhédrin 46a]

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-> "Lorsqu’un juif pleure, Hachem pleure avec lui.
Nous autres devons faire de même, si l’on croise un Juif en souffrance, nous devons pleurer avec lui."
[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]

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-> "Lorsque le Sanhédrin a été exilé, la Présence Divine n'est pas partie en exil avec lui ; lorsque les gardes de Cohanim ont été exilées, la Présence Divine n'est pas partie en exil avec elles ; mais lorsque les juifs ont été exilés, la Présence Divine est partie avec eux."

[midrach Eikha 1,32 -
sur : "Ses enfants sont partis en captivité, toute Sa splendeur à quitté Sion" (Eikha 1,5-6)]

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-> "Partout où les juifs ont été exilés, la Présence Divine a été exilée avec eux, et même quand ils ne font pas Sa volonté, la Présence Divine est avec eux"
[guémara Méguila 29a]

-> Le Zohar écrit que lorsque Yaakov et sa famille sont descendus en Egypte, Hachem a appelé la Cour céleste et a proclamé : " Venez, nous descendons avec eux".
[Alors que le peuple juif y était esclave dans la souffrance, Hachem était avec eux à chaque instant.
Éventuellement, on peut comparer cela à un parent qui accompagne son enfant pour une opération chez le médecin, lui tenant la main et ressentant pratiquement plus la douleur que son enfant adoré. Il en est de même, de façon beaucoup plus intense, avec notre papa Hachem!

D'ailleurs, dans le Zohar, la présence Divine (chékhina) est décrite comme une mère aimante se préoccupant de ses enfants, et ressentant leur douleur, comme il est écrit : "Dans toutes leurs souffrances, il a souffert avec eux" (bé'hol tsaratam lo tsar - Yéchayahou 63,9).
D'une certaine façon à chaque fois que j'ai mal, D. a mal avec moi, pour moi!
Selon nos Sages en souhaitant la fin d'une souffrance (ex: maladie), on doit désirer en premier qu'elle s'arrête chez Hachem, puisqu'il l'a ressent également, et uniquement ensuite par ricochet chez moi!
]

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-> Le rav Yossef Shalom Eliyashiv (Kisvé haGrich - Souccot) dit qu'un de nos derniers prophètes a transmis ce même message à sa génération avant qu'ils ne soient expulsés en exil : "Et tous les peuples vous féliciteront, car vous serez, vous, une terre de délices, dit Hachem" (Mala'hi 3,12).
Comment un juif en exil peut-il être considéré sur "une terre de délices"?
La réponse est qu'en exil un juif vit avec la présence d'Hachem, son propre corps devient "une terre de délices", identique à la terre d'Israël.

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-> Un homme doit se dire que tout ce qu'Hachem fait c'est pour le bien.
Comment alors peut-on remettre en question les décrets Divins (en priant par exemple pour que Hachem enlève nos problèmes, nos maladies, ...)

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) donne la réponse suivante :
"La seule raison pour laquelle nous prions bien que tout ce qu'Hachem fait c'est pour le Bien et que nous n'avons pas à changer Ses décrets, c'est parce que nous devons penser à la souffrance de la Présence Divine (Chékhina)."

En effet, lorsqu'un homme a des problèmes de subsistance (parnassa), la Présence Divine souffre bien plus que lui pour ses manques.
Lorsqu'un homme a des problèmes de santé, la Présence Divine souffre et s'inquiète pour lui.
[la guémara (Shabbath 12b) dit : il est interdit de s'asseoir à la tête du lit d'un malade car là-bas réside la Présence Divine.
Ainsi, toute souffrance pour tout juif, c'est également une souffrance pour la Présence Divine qui est véritablement présente avec nous, comme il est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (imo ano'hi bétsara - Téhilim 91,15).]
Lorsqu'un homme a des problèmes dans son foyer, la Présence Divine, peut-être ne peut plus résider là-bas ("Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la Présence Divine réside parmi eux" - guémara Sota 17a).

=> Ainsi, toute prière, quand bien même nous prions pour nous-mêmes, nous demandons à Hachem, dont toute la force et la bonté sont révélées en Haut, qu'Il envoie de Ses flux en Bas, dans ce monde-ci, dans lequel la matière et le Mal dirigent pour l'instant.
Lorsqu'une prière est exaucée, elle entraîne une apaisement, une résolution de nos problèmes, qui sont aussi Ses problèmes.

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-> A chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence d'Hachem qui est en bas se place devant la punition pour la recevoir à sa place.
L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, ou un échantillon de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit pour nous par cette Présence (chékhina) qu'Il a laissée en bas.

[Zohar - sur méguilat Eikha]

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-> Rabbi Chlomo Elkabets a écrit une lettre où il rapporte une révélation de la Présence Divine, à laquelle il a assisté pendant une veillée de Shavouot :
"Une voix se fit entendre dans la bouche du 'Hassid (il s'agit de rabbi Yossef Caro), une voix forte et claire mais sans que la bouche du 'Hassid ne bouge.
La voix s'est adressée à nous en ces termes : "Écoutez mes Chéris, ceux qui embellissent l’embellissement, mes Aimés, que le Shalom soit sur vous!
Heureux de vous et heureux vos mères qui vous ont enfantées, heureux de vous dans ce monde-ci et vous serez heureux dans le monde futur ...
Depuis de nombreuses années Ma couronne est tombée. Je n'ai personne qui vient me consoler. Je suis jetée dans la poussière ; Je jonche les poubelles.
[...]
Et si vous saviez un millième, de millième de millième, ou un dizaines de milliers, de dizaines de milliers, de la souffrance que je ressens et dans laquelle je me trouve, il n'y aurait plus de joie dans vos cœurs, plus de rires sur vos lèvres et vous n'auriez même plus de goût pour la nourriture, en vous rappelant que c'est à cause de vous que je suis dans cette situation.
Alors, renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites
..."

Rabbi Chlomo Elkabets conclut : "Nous avons tous pleuré ce soir-là de tristesse et de joie, d'entendre la Voix de la Présence Divine et de nous rendre compte combien Elle souffre par nos fautes, alors nous sommes renforcés dans l'étude de la Torah et jusqu'au petit matin, la guémara n'a pas quitté nos bouches dans la crainte et dans la joie."

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-> Rabbi Zoussia d'Anipoli (frère du Noam Elimélé'h) disait chaque nuit avant de dormir : "Bonne nuit Hachem!"
Les élèves étonnés, lui demandèrent qu'elle en était la raison.
Il leur répondit : durant la nuit, il y a des hommes qui dorment dans la rue, il y en a qui ont une maison mais qui n'ont rien à manger, ... et il faut savoir que pour chaque souffrance d'un homme, Hachem est avec lui et partage sa souffrance, c'est-à-dire que Lui aussi Il est "triste", si l'on peut dire, et Il nous soutient pendant cette épreuve.
De même,la Présence Divine est partie avec nous en exil.

=> C'est pour cela que je dis à Hachem : "Bonne nuit!".
En effet, si Hachem passe une bonne nuit, alors cela implique que tout le peuple juif passe également une bonne nuit : qu'aucun juif ne ressent la moindre souffrance, que l'exil est terminé, ...

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-> La guémara (Béra'hot 32b) déclare que toutes les portes du Ciel ont été fermées sauf celles des larmes.
Les pleurs du peuple juif éveillent la pitié de Hachem, et à leur suite, Lui-même élève la voix en pleurant.
[Méam Loez - Eikha 1,2]

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+ "Hachem, ton D., ramènera les exilés et te prendra en pitié et Il reviendra et te rassemblera d'entre tous les peuples où Hachem, ton D., t'aura dispersé" (Nitsavim 30,3)

-> Rachi enseigne :
Ce verset dit, littéralement : "D. reviendra (chav) alors tes exilés", plutôt que ramènera (héchiv) qui aurait semblé plus approprié.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) en déduisent que partout où Israël est exilé, la Présence Divine l'accompagne.
Ainsi, lorsque les juifs seront délivrés, D. quittera Son exil et "reviendra" avec eux.

Ce verset montre également que le rassemblement des dispersés sera si difficile que D. devra tirer chaque juif par la main de là où il se trouvera, et pour ainsi dire : "revenir" avec lui.

-> Le Meam Loez poursuit :
D'après le prophète (Tséfania 10,13) : "Hachem dit : A ce moment-là, Je vous amènerai et lorsque Je vous rassemblerai, Je vous ferai devenir célèbres et loués parmi les peuples de la terre lorsque Je ramènerai (béchouvi - litt. lorsque Je reviendrai avec) vos exilés devant vos yeux".

L'expression "devant vos yeux" représente la promesse extraordinaire de voir nous-mêmes la Présence Divine revenir avec nous en terre sainte.
Ce sera, pour nous, un honneur exceptionnel aux yeux des nations.

-> Dans son commentaire sur ce verset, le rav Chlomo Wolbe affirme qu'Hachem agit avec la vertu d'aider Ses créatures à "porter leur fardeau".
Ainsi, quand les Bné Israël étaient asservis en Egypte, une brique (matériau qui évoquait leurs travaux) en saphir se trouvait devant Hachem pour rappeler leur souffrance ; et lors de leur délivrance, une grande lumière apparut devant Lui (Rachi - Michpatim 24,10).
De même, la michna (Sanhédrin 6,5) nous enseigne que lorsqu'un homme souffre, la Présence Divine dit : "J'ai la tête lourde, J'ai mal au bras".

Dans les pirké Avot (6,6), nos Sages affirment que porter le fardeau avec son prochain est l'une des 48 vertus par lesquelles la Torah s'acquiert.
Le rav Wolbe écrit que toutes les mitsvot concernant les relations entre un homme et son prochain prennent racine dans cette faculté de ressentir véritablement la souffrance d'autrui, et de ne pas se contenter d'exprimer, par politesse, sa compassion.

[ainsi lorsque nous souffrons, nous pouvons être certain que Hachem ressent également totalement cette souffrance.
Cela peut aller encore plus loin, car lorsque nous fautons, papa Hachem souffre de voir son enfant unique (nous) causer des dégâts (fautes). En effet, Il est attristé à l conscience que nous devrons en payer le prix (ex: par des souffrances), que nous nous éloignons de Lui, et que nous passons pendant ce temps à côté d'opportunités de faire des mitsvot (acquérir des mérites éternels et de la proximité avec Lui).]

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-> Hachem dit : "Car J’ai su les souffrances des Bné Israël" (ki yadati ét makh'ovav - Chemot 3,7).
Rachi explique : "J’ai mis mon cœur (samti lev) mon attention pour réfléchir et connaître les souffrances des Bné Israël [alors esclaves en Egypte] et Je ne me suis pas détourné de ce qu’ils ressentaient ; Je n’ai pas fermer mes oreilles à leurs cris."

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-> Hachem a dit : Je n'entrerai pas dans la Jérusalem céleste, jusqu'à ce que J'entre dans la Jérusalem terrestre [au moment de la guéoula]."
[guémara Taanit 5a]

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-> Rabbi Tsadok haCohen rapporte l'enseignement de la guémara (Béra'hot 8a) :
"Depuis la destruction du Temple, Hachem ne possède plus dans Son monde que les 4 coudées de la Halakha", et l'explique en précisant qu'il ne s'agit pas ici seulement de celui qui étudie la Halakha (loi juive), mais de celui qui la met en pratique, par exemple celui qui marche dans la rue et préserve ses yeux de toute vision indécente. Cela aussi est contenu dans cet enseignement!
"Hachem ne possède plus dans Son monde que ce juif qui sanctifie les 4 coudées dans lesquelles il se trouve", car Il repose sur un tel homme.

[les 2 citations précédentes montrent à quel point la situation d'Hachem dépend de nos actions. Lorsque nous nous détruisons par de mauvaises actions (selon la Torah), nous portons également atteinte à papa Hachem.
Notre âme (intériorité) et D. souffrent des dégâts de nos avérot (le libre arbitre fait que nous n'en avons pas conscience, et continuons à vivre comme si de rien n'était).
On peut y rattacher le fait que nos actions influencent le Ciel : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde ]

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"Et que toutes ces malédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,15)

-> Le mot : "véhissigou'ha" (t'atteindront - וְהִשִּׂיגוּךָ) est écrit d'une façon pleine, avec un vav, alors que plus haut dans les bénédictions, quand il est dit : "toutes ces bénédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,2), c'est écrit sans le vav (véhissigou'ha - t'atteindront - וְהִשִּׂיגֻךָ).

=> Comment comprendre cela? En effet, normalement une bénédiction vient d'une façon plus pleine, abondante, que la malédiction!

Rabbénou Bé'hayé répond que c'est écrit d'une façon pleine, selon ce qui est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה).
Les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), et c'est pourquoi dans ce verset qui parle de nos moments de douleur sont écrites les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה).

Parce que la Torah a effrayé les juifs par des malédictions, elle vient dire en allusion qu'ils ne seront pas perdus, car Hachem est présent/réside [toujours parmi eux] dans leur malheur et les protège.

-> b'h, également sur ce verset de Ki Tavo : https://todahm.com/2020/07/20/14952

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/07/20/14156

-> voir également l'incroyable divré Torah : https://todahm.com/2022/02/08/34847

Le son qui va annoncer la venue du Machia’h

+ Le son qui va annoncer la venue du Machia'h :

-> Rav Tsadok haKohen (dans son Résisei Laïla) décrit le son du grand Shofar, qui soufflera lorsque le machia'h arrivera.

Il enseigne qu'il sera composé de l'accumulation de tous les cris émis durant tous nos exils : les cris de ceux qui ont souffert aux mains de persécuteur(s), les cris de ceux qui ont vu mourir leurs enfants, leurs proches, lors de l'Inquisition, des Croisades, par les Nazis, par les terroristes arabes, les cris brisés d'une mère, d'un père, d'un enfant orphelin, ...
Tous ces cris vont se rejoindre, pour ne former qu'un seul son : le shofar gadol, qui annoncera la venue du machia'h.

Ce message est très réconfortant.
On doit avoir confiance que chacune de nos souffrances physiques, émotionnelles, ... (dans un cadre casher) est écoutée, et est précieuse pour D., au point qu'Il va toutes les garder comme souvenir afin d'annoncer la venue de la guéoula.

=> Le son qui va accompagner, accueillir la grande révélation du machia'h est fait par chacune de nos souffrances pour D., tout au long de notre histoire ...