Aux délices de la Torah

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La Téchouva dans le domaine de la kédoucha

+ La Téchouva dans le domaine de la kédoucha :

-> Une des techniques du yétser ara est de nous convaincre que quelque soit la quantité de téchouva, notre faute ne pourra jamais être pardonnée.
Le yétser ara nous conseille alors : "si c'est ainsi (perdu pour perdu) alors profite!, lâche-toi dans les fautes! "
Il nous fait tomber, puis nous pousse à rester par terre, au lieu de se lever et de repartir de l'avant.

(tomber c'est naturel, mais ne pas se relever ...)

-> "Nos Sages (guémara Yoma 86a) enseignent : "La téchouva est quelque chose de très grand, car elle a précédé la création du monde et elle touche au trône divin."
Dès qu'une personne décide, dans son esprit, de faire téchouva, son âme est immédiatement élevée de plus en plus haut, au travers toutes les sphères célestes, jusqu'à se tenir devant le trône divin, comme il est écrit : "Reviens, Israël, jusqu'à Hachem, ton D.; car tu n'es tombé que par ton péché." (Oshéa 14,2).

La Téchouva rapproche la rédemption finale, elle réveille la compassion de D. et le mérite de nos patriarches, comme il est écrit : "Tu reviendras à Hachem, ton D., et tu écouteras sa voix. Car, c'est un D. clément qu'Hachem, ton D., il ne te délaissera pas, il ne consommera pas ta perte, et il n'oubliera point l'alliance de tes pères, l'alliance qu'il leur a jurée." (Dévarim 4,30-31)
[...]

La téchouva est plus importante que les sacrifices (korbanot) offerts au Temple, comme le prophète Shmouel a dit à Shaoul : "L'obéissance [à la voix divine] vaut mieux qu'un sacrifice" (Shmouel I 15,22)

['Hafets 'Haïm - Séfer Nid'hei Israël]

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-> "Mon père (le 'Hafets 'Haïm) disait souvent que même le plus grand des pécheurs peut revenir grâce à la téchouva.
[...]

D. dit : "Est-ce que je souhaite la mort du méchant, ne préféré-je pas qu'il revienne de sa conduite et qu'il vive?" (Yé'hezkiel 18,23).

D. accepte toujours une personne qui s'engage dans la téchouva et qui améliore sa conduite, comme il est écrit : "D. combine ses desseins en vue de ne pas repousser à jamais celui qui est banni de sa présence." (Shmouel II 14,14) "

[Rav Aryeh Leib - fils du 'Hafets 'Haïm - Dougma mi Darchei Avi 78]

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En ce qui concerne l'émission de semence en vain, le Zohar statue que : "la téchouva n'aidera pas pour cette grave faute" (Zohar - Vayé'hi 219b).

Nos Sages ont bien insisté sur l'importance de ne pas comprendre de façon littérale ces mots.

-> "Ne tombez pas dans le filet du désespoir à cause de ces mots du saint Zohar.
[...]
Les mots du Zohar ne peuvent être compris littéralement car rien ne peut résister aux effets de la téchouva."
[le Shela haKadoch - Shaar haOtiyot - Ot Kouf - Kédouchat haZivoug 335]

-> "[La faute d'émettre sa semence en vain] était la faute de la génération du déluge, et cependant, D. a espéré que les hommes fassent téchouva et qu'ils en soient pardonnés.

C'est pour cette raison que D. a demandé à Noa'h de passer 120 ans à construire l'Arche [durant lesquels les personnes pourraient demander la raison de sa construction et ainsi auraient la possibilité de se repentir,] comme Rachi nous l'enseigne (Béréchit 6,14)."
[le Shela haKadoch - citant son père - Emek Bra'ha - Kavanat Shofar - chap.63]

-> "Nous connaissons une règle importante : il n'existe pas de faute pour laquelle la téchouva ne puisse pas réparer.

[Pour l'émission de semence en vain,] il est vrai que la guémara en parle très durement ; néanmoins, nous n'avons jamais entendu que la téchouva n'est pas possible, que D. nous en protège.
[...]
Ainsi, je dirai : Renforcez-vous dans la téchouva, ne vous relâchez pas.
L'espoir n'est pas perdu, et il y aura une récompense pour vos efforts."
[Rabbi Yaakov Emden - Mitpa'hat Séfarim - p.20]

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-> On a demandé au rav 'Haïm Kanievsky : "Est-ce que la téchouva aide pour une personne qui a eu une perte de semence en vain?"
Il a répondu : "C'est certain que la téchouva aide".

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+ Précision :

-> Nos Sages enseignent (guémara Yoma 87b) : "A celui qui dit : "Je pécherai, et le jour de Kippour me procurera pas de pardon." Yom Kippour ne procurera pas de pardon."

La raison en est que ce jour a constitué "la cause" du méfait.
En effet, si son auteur n'avait pas compté sur le pardon offert par Yom Kippour, il n'aurait pas perpétré sa faute. Si ce jour incite au péché, il ne peut le faire pardonner.

=> D'une manière générale, si on faute car l'inclinaison au mal est si puissante qu'on aurait péché même en absence de la téchouva, alors la téchouva est là pour procurer le pardon.
Mais, si on faute en se disant qu'on fera téchouva plus tard, alors on n'en aura pas l'occasion, car c'est la téchouva qui nous a amené à fauter.

Récompenses pour nos efforts à rester kadoch

+ Récompenses pour nos efforts à rester kadoch :

-> "Digne d'éloges est celui qui ne faute pas, et dont sa semence n'est pas émise en vain.
Ses mots de Torah sont conformes à la vérité, et bien qu'il ne soit pas un Kohen, il lui est compté comme s'il offrait un Korban Ola sur l'Autel.
[...]
Si une personne se fait "paresseuse" en ce qui concerne une faute et ne la réalise pas [il se contrôle], il mérite d'accueillir la présence devine comme un ange."

[Tana déRabbi Eliyahou - chap.10]

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-> D'une manière générale, à chaque fois que l'on triomphe sur son yétser ara, c'est un grand acte.
Nos Sages nous disent : "Toute personne qui règne sur son inclinaison [au mal] et la maîtrise : sa génération toute entière est dépendante de son mérite, comme Moché en son temps, David en son temps, ou Ezra en son temps."
[Shir Hachirim rabba 4,4]

=> Imaginons l'impact que peut avoir le fait de préserver la pureté de son esprit et de son âme, pour tous les juifs ...

Il y a plusieurs années, l'état d'Israël subissait un hiver particulièrement sec, et cela causait de nombreux dégâts.
Au printemps, alors qu'en général, il ne pleut pratiquement jamais, les portes du ciel se sont ouvertes et la terre a été saturée par l'eau.
Le Rav Aharon Leib Steinman a fait la remarque suivante : "Le plus probable est qu'une personne a surmonté une très grande épreuve dans le domaine de la Kédoucha, et par ce mérite il a plu."

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-> "A un moment où une personne se sent envahie par un désir interdit, elle doit se rappeler de l'énorme mérite qu'elle va s'acquérir par le fait de s'auto-contrôler en étant vainqueur sur ce désir."

[le Steïpler - Karyana déIgarta - vol.1,12]

-> "Une personne doit aussi savoir que lorsqu'elle sort victorieuse d'une épreuve qui lui fait face, elle sanctifie le nom de D. d'une manière très importante, et que son mérite est extraordinaire et puissant.
Dans ce monde aussi, cette personne méritera de bonnes choses avec le temps, car à chaque fois qu'une personne se prive d'un plaisir de ce monde, afin de faire la volonté de D., elle recevra un plaisir permis qui sera similaire, au cours de sa vie."

[le Steïpler - Karyana déIgarta - vol.1,15]

-> "Même si une personne trébuche à de nombreuses reprises [dans ce qui a trait à la Kédoucha] ; néanmoins, si de nombreuses fois, elle a réussi à dominer ses passions et vaincre le fort désir interdit (luxure) qui brûle en elle, alors elle amène un rayonnement de sainteté sur elle-même et dans les mondes supérieurs, d'une façon très élevée.

Cette personne a réussi à ramener dans le côté de la pureté pleins d'étincelles sacrées qui ont été capturées par les forces du mal [le Satan].

On ne peut pas se rendre compte du niveau élevé de sainteté de cette personne qui a retenu sa passion lorsque le désir a brûlé en elle.
A ce moment, cette personne est comme : Yossef haTsadik."

[le Steïpler - Karyana déIgarta - vol.1,12]

-> "La souffrance et la douleur qu'une personne va avoir suite au fait qu'elle n'a pas été capable de servir D. comme il le fallait, ou bien car elle a été coupable d'une faute en particulier, est comme un autel d'expiation, et est aussi précieux pour D. que si elle avait accompli une mitsva, car ce que D. désire avant tout, c'est le cœur (ra'hmana liba ba'é)."

[le Steïpler - Karyana déIgarta - vol.1,16]

-> "Une personne qui a dominé son yétser ara, à de nombreuses reprises, même si elle a trébuché, à de nombreuses reprises, peut être assurées, qu'au final, elle va pouvoir tout réparer [ses défauts spirituels dans ce domaine] par le biais de la Téchouva, par le mérite des fois dont elle a été victorieuses."

[le Steïpler - Karyana déIgarta - vol.1,13]

=> La punition est énorme, et la récompense est énorme.
D. ne nous donne pas d'épreuve au-delà de nos capacités.
Même s'il y a des victoires et des défaites, notre tâche est de toujours faire de notre mieux ...
Tant que D. nous juge capable de faire face aux épreuves (tant qu'on est vivant), nous nous devons de nous relever, d'être debout, fort et combatif pour le émet.

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-> "Efface ta volonté devant la Sienne, de sorte qu’Il efface la volonté des autres devant la tienne"(Pirké Avot 2,4)
Le Gaon de Vilna explique ce verset en disant que lorsqu'une personne brise une pulsion interdite (luxure), alors son [désir] positif sera réalisé, car D. va réaliser ses désirs.

-> Le Rav Aharon Roth (le Shomer Emounim) dit que lorsqu'une personne fait face à une épreuve dans le domaine de la shemirat énayim (protéger ses yeux de visions interdites) ou similaires, et qu'elle va triompher, cette personne mérite alors un moment qui est propice pour que ses prières soit acceptées par D., et ce dans tous les domaines : à la fois spirituel et matériel.

[propos du rav Roth entendus par Rabbi Yits'hak Zilberstein]

=> Si une personne marche dans la rue, évitant soigneusement de voir ce que les yeux ne doivent pas regarder, si une personne est tentée de se connecter à un site internet interdit, mais se retient de le faire, et bien dans ces cas (et autres similaires), elle doit trouver un coin calme et vider son cœur en prières à D., et ses prières seront répondues.

[Il ne faut pas se mettre dans une situation d'être testé (ex: en passant par une route avec des visions particulièrement impudiques), au contraire, on doit faire le maximum pour éviter tout risque d'atteinte à notre sainteté (sour méra).]

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-> "Je suis Hachem, votre D. ; vous devez donc vous sanctifier et rester saints, parce que je suis saint" (Vayikra 11,44)

Le fait de manger non cacher est une autre faute qui a un grand impact sur la sainteté de l'âme.
Le Maharal ('Houmach Gour Aryé) dit qu'il existe une grande différence entre le fait d'éviter l'immoralité et le fait d'éviter de manger des aliments interdits.
Eviter de manger des aliments interdits : préserve la sainteté de l'âme.
Cependant, lorsqu'une personne est tentée par quelque chose d'immorale, et arrive à se dominer, elle amène de la sainteté supplémentaire à son âme.
Selon le Maharal, cela est dû au fait que le désir pour l'immoralité est beaucoup plus important que celui pour les aliments interdits.

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-> Une michna (Makkot 3,15) rapporte l'interdiction de la Torah de consommer le sang d'un animal, et poursuit en disant :
"Si dans le cas du sang, dont une personne a naturellement du dégoût, on reçoit une récompense, alors en ce qui concerne le vol et l'immoralité, ce dont une personne désire et souhaite ardemment, combien à plus forte raison, le fait de s'en abstenir fait acquérir des mérites pour soi-même, ses enfants et pour ses petits-enfants jusqu'à la fin des générations"

-> "Tout le monde doit savoir que chaque fois qu'il fait face à une épreuve [afin de rester kadoch] et qu'il arrive à la surpasser, sa récompense est au-delà de toute compréhension.
D. va, pour sûr, l'amener à un niveau beaucoup plus haut dans le monde à venir, car il sera un symbole de grandeur parmi son peuple.

Dans ce monde, il va mériter les bénédictions exprimées par le roi David : "Heureux l’homme qui craint D., qui prend grand plaisir à ses commandements! Puissante sera sa postérité sur la terre : la race des justes est bénie!" (Téhilim 112,1-2)
Le Radak commente le terme : "puissante" (guibor) comme signifiant que les autres auront de l'admiration pour lui et sa descendance.

Par le mérite de son self-contrôle, de dominer ses désirs, en l'honneur de D., ses descendants vont illuminer le monde par leur Torah et leur droiture.
Cette personne tirera énormément de plaisir de sa descendance, dans ce monde et dans le monde à venir."

[le 'Hafets 'Haïm - Séfer Nid'hei Israël - chap.23]

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-> On trouve dans les chansons de Shabbath, une phrase de nos Sages (guémara Béra'hot 57b) : mé'en olam aba (מעין עולם הבא), décrivant Shabbath comme ayant une teneur du monde à venir (1/60e du olam aba).

Cette phrase peut se lire : mé'ayin (de l’œil - מעין).
=> Par le fait de faire attention à ce que nos yeux regardent (מעין), on gagne le monde à venir (עולם הבא).

Notre cher yétser ara …

+ Notre cher yétser ara ...

-> "La récompense est fonction des efforts investis"
[Pirké Avot 5,23 - léfoun tsara agra]

-> "[Une mitsva] accomplie dans la douleur vaut mieux que 100 accomplies dans la tranquillité."
[Avot déRabbi Nathan 3,6]

-> "L'existence du yétser ara est bon pour l'homme.
Si le yétser ara n’exerçait pas de contrôle sur une personne, quelle récompense pourrait-on attendre d'avoir réalisé une bonne action [car faire le bien ne serait pas un défi, un choix]?

De nos jours, le yétser ara fait tout pour nous dominer, et si, pour agir selon la volonté de D., on parvient à le vaincre, nous pouvons espérer une grande récompense.
[...]
Lorsqu'une personne maîtrise son yétser ara, elle reçoit 100 fois plus de récompense que lorsque le yétser ara ne cherche pas à l'attirer et à lui faire pression [pour qu'elle faute].
[...]

"D. examina tout ce qu'il avait fait c'était extrêmement bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "extrêmement bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi?
Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie."

[le Séfer 'Hassidim , 155]

=> Les épreuves doivent être vues comme des tremplins nous rapprochant de D., et nous permettant d'accomplir notre objectif dans la vie, en mettant à jour ce qu'on a de mieux, caché au fond de nous-même.

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-> b'h, le dvar Torah : https://todahm.com/2021/04/25/31273

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-> "Chaque jour, le yétser ara d'un homme cherche à le dominer et à le détruire, comme il est écrit : "Le méchant fait le guet pour perdre le juste, il cherche à lui donner la mort." (Téhilim 37,32), et s'il n'y avait pas l'aide de D., l'homme ne serait pas capable de le maîtriser, comme le dit la suite du verset : "D. ne l’abandonne pas entre ses mains ... Tourne ton attente vers D. et garde sa voie, et il t’élèvera" (Téhilim 37,33-34). "

[guémara Soucca 52b]

-> "Une personne qui cherche à se sanctifier, recevra une aide [d'en-Haut]"
[guémara Shaabath 104a]

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-> "Lorsqu'une personne faute de façon non intentionnelle, une ouverture a été créée, qui va lui permettre de fauter même de façon intentionnelle."

[midrach Tan'houma - Vayikra]

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-> "Au début, le yétser ara [pour une faute particulière] est comme le fil d'un tisseur, mais par la suite, lorsqu'une personne répète encore et encore la faute, elle est comme une corde épaisse qui tire un chariot"
[guémara Soucca 52a]

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-> "Son œuvre est parfaite, toutes ses voies sont la justice même" (Dévarim 32,4)
Le Sifri de commenter : "car D. n'a pas créé l'homme pour être mauvais, mais pour être droit."

-> Le roi Salomon a écrit : "D. a fait les hommes pour être droits ; ce sont eux qui ont recours à toutes sortes de roueries" (Kohélet 7,29)

-> "Il (le yétser ara) aspire à t'atteindre, mais toi, sache le dominer!" (Béréchit 4,7)

-> "Vois, je te propose en ce jour, d'un côté, la vie avec le bien, de l'autre, la mort avec le mal. En faisant ce que je te recommande en ce jour : aimer Hachem, ton D., marcher dans ses voies, garder ses préceptes, ses lois et ses décrets, tu vivras, tu grandiras et tu seras béni de D."
[Dévarim 30,15-16]

=> Puisqu'il nous faut choisir entre le bien et le mal, c'est qu'on ne fait pas naturellement le bien, c'est qu'à nos yeux, le mal nous paraît tout aussi bon/vrai que le bien.

On doit reconnaître la grandeur et la vérité de D, en faisant confiance à sa volonté, même si c'est au-delà de notre compréhension et de notre volonté.
Chacune de nos actions devient une preuve de notre attachement à D., car on est prêt à mettre de côté notre naturalité afin d'être conforme à ce que D. attend de nous.

=> D. : on t'aime ; pas seulement en théorie, mais dans notre vécu à chaque instant!!

Protéger ses yeux

+ Protéger ses yeux :

-> "Et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" (Bamidbar 15,39)

-> "L’œil voit, le cœur désire et le corps les commet"
(Rachi sur ce verset, citant le midrach Tan'houma)

-> "Les yeux ont le pouvoir d’abîmer l'âme plus que toute autre partie du corps.
En effet, toute faute qu'une autre partie du corps commet, est le résultat de ce qui a commencé par les yeux."
['Hafets 'Haïm - Séfer Chémirat haLachone - part.II,chap.30]

-> "Les yeux et le cœur sont les 2 intermédiaires de la faute" [...]
D. a dit : "Si tu Me donnes ton cœur et tes yeux, alors Je saurais que tu es Mien."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 1,5]

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-> "Une personne ne doit pas se dire : "Je ne fais que penser à quelque chose, et certainement, D. ne va pas compter une pensée comme Il le ferait pour une action!"
Ce n'est pas vrai, car [dans ce cas] la pensée [interdite] est l'action, car c'est une telle pensée qui amène à avoir une émission de semence en vain."
[Noda BiYéhouda - Drachot haTzlach 27,19]

-> On peut citer les paroles de Rabbi Pin'has ben Yaïr (guémara Kétoubot 46a) :
"Une personne ne doit pas avoir de pensées immorales durant la journée, car il s'en suivra de l'impureté spirituelle durant la nuit".

-> Par ailleurs, Rav Ami a dit (guémara Nidda 13b) :
"Une personne qui s'amène à avoir des pensées impropres, on ne lui permettra pas d'entrer dans les "lieux privés" de D. "

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-> Il existe une loi juive qui nous interdit de penser à des paroles de Torah dans un lieu impur, comme par exemple : les toilettes, une salle de bain où il y a des personnes qui s'y déshabillent.
Certains sont même d'avis que c'est une interdiction de la Torah (cf. Nichmat Adam 3,6).

Cependant, si dans un tel endroit, une personne a une pensée interdite qui lui entre dans la tête, il lui est permis d'avoir des pensées de Torah.
En effet, nos Sages ont écrit : "les paroles de Torah sont efficaces pour purifier un cœur du yétser ara.
Et même si c'est normalement interdit dans une salle de bain ou dans un toilette [d'avoir des pensées de Torah], cela sera permis afin d'éviter la faute." (Séfer Chassidim ch.28 - cité dans le Magen Avraham : Ora'h 'Haïm 85,4).

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-> "Les yeux de l'adultère guettent le crépuscule du soir: "Nul ne me verra", dit-il, et il se couvre le visage d'un voile." (Iyov 24,15)

Le midrach nous relate que Reich Lakich commente ce verset en disant que d'ici nous apprenons qu'une personne est dénommée : "coupable d'adultère", simplement par le fait d'avoir utilisée ses yeux afin de regarder avec attention des visions interdites.

Cela est dû au fait que les fautes d'immoralité débute toujours par les yeux.

-> En effet, il est plus facile d'éviter de telles fautes avant d'avoir porter son regard vers des visions interdites, qu'après.
Le Messilat Yécharim (ch.13) dit d'ailleurs :
"Une fois qu'une personne est déjà impliquée dans une faute potentielle, il lui est difficile de vaincre et de contenir le yétser ara.
Ainsi, il est vital que lorsqu'elle est encore assez loin de la faute, elle fasse le maximum pour en rester bien éloignée.
Il sera alors difficile au yétser ara de la rapprocher de lui."

[on parle de choul'han arou'h personnel = sachant qu'une fois que l'on dépasse une limite, un point de non retour, il nous sera très difficile de s'arrêter, de vaincre le yétser ara, on va s'imposer des règles allant au-delà de la loi stricte, afin de nous éviter de fauter dans ce qui est obligatoire selon la Torah.
Lors du don de la Torah, une barrière a été construite aux pieds du mont Sinaï, pour éviter que toute personne n'y monte.
De même, nous devons nous imposer des barrières dans les domaines dans lesquels nous sommes le plus faible afin de se protéger de la faute (b"h) ].

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-> Le midrach (Vayikra rabba 22,12-13) va apporter un autre verset : "Celui qui ferme les yeux pour ne pas se complaire au mal ... Tes yeux contempleront le roi dans sa beauté" (Yéchayahou 33,15-17).

Le midrach de commenter : "Une personne qui observe une vision interdite, mais qui ne va pas laisser ses yeux en tirer du plaisir, va mériter d'accueillir la présence divine".

-> D'ailleurs, même Bilam était au courant de cela.
Sur le verset : "En y portant ses regards, Bilam vit Israël, dont les tribus s'y déployaient" (Bamidbar 24,2), la guémara (Baba Batra 60a) demande : "Qu'est-ce que Bilam a vu?
Il a vu chaque tribu campant à part sans se mélanger, il a vu que les entrées [de leurs tentes] ne se faisaient pas face, de sorte que l’on ne pouvait pas voir chez son voisin."

La guémara de poursuivre : " Bilam a alors dit : "Ils méritent que la présence divine vienne résider parmi eux". "

-> Un autre midrach va dans ce sens (Yalkout Chimoni - Balak 671) en rapportant :
"En Egypte, les juifs servaient les idoles, mais ils n'ont pas été coupables d'immoralité ...
Lorsqu'ils sont descendus en Egypte, chacun est resté modestement dans sa tente ...
Réouven n'a pas porté son regard sur la femme de Shimon, et Shimon n'a pas porté son regard sur la femme de Réouven ...

Et même lorsqu'ils ont été 600 000 dans le désert, ils sont restés modeste et se sont assurés que leurs portes ne se faisaient pas face les unes aux autres.
Lorsque Bilam a vu cela, il a commencé par les louer et a déclaré : "Qu'elles sont belles tes tentes, ô Yaakov!" (Bamidbar 24,5 - ma tovou oalé'ha Yaakov). "

=> La clé afin de préserver la pureté inhérente à l'âme, dont D. nous a doté, réside dans le fait de garder son regard de vision interdite.

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-> "Chaque détail de chacune de nos actions, mots ou pensées, à tout moment, n'est pas perdu.

Combien est grand le pouvoir d'une action [mot ou pensée] ; combien est impressionnant sa grandeur.
Chaque action [mot ou pensée] monte, en fonction de ses détails, afin d'agir dans les mondes célestes, dans le lieu de la lumière spirituelle."

[Rabbi 'Haïm de Volozhine - Néféch ha'Haïm 1,4]

=> Nous avons tous, en nous, une force, une puissance spirituelle phénoménale.
Chaque fois que nous parvenons à contrôler nos yeux et nos pensées, nous affaiblissons la force de l'impureté dans les mondes supérieur et inférieur.
Agir de façon contraire (sans contrôle, limitation sur ses désirs), conduit à donner des forces à l'impureté.

[il n'y a pas de situation neutre, sachons que la définition de ce qui est bien ou mal, n'est pas fonction de notre pensée, de notre ressenti, mais fonction de la Torah, de nos Sages.
Un regard, une pensée interdite ... même si sur le moment, cela nous semble sans conséquence, au-delà d'être un acte contraire à la volonté de D., cela va donner de la puissance aux forces du mal, cela va nous détruire ...

Les yeux sont la porte par laquelle démarrent quasiment toutes nos fautes => b"h, soyons vigilant à s'en servir à bon escient, et à bien la contrôler. ]

L’importance de la Kédoucha …

+ L'importance de la Kédoucha ...

"L'objectif principal de la venue d'une personne, dans ce monde, est de parfaire le domaine de la kédoucha (sainteté)"

['Hazon Ich - Maassé Ich - vol.1]

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-> "Les montées et les descentes spirituelles d'une personne sont principalement dues à la façon dont elle maintient la pureté de son âme en gardant sa brit (par des mots, des actes et des pensées purs).
Ce type de fautes semble doux et agréable sur le moment, mais est amer à la fin.
Ces fautes amènent de la dépression, un manque de satisfaction dans la vie, et vole à la personne toute joie de vivre.

A l'inverse, garder sa brit et la pureté de ses yeux, avoir du zèle pour éviter toute forme d'action interdite et de lecture interdite, amène de la joie et de la force spirituelle, du bonheur de vivre, et les portes de la Torah et de la crainte de D. lui sont ouvertes devant lui."

[Rav Shmouel haLévi Wosner - dans son ouvrage : Shéélot ouTéchouvot Shévet halévi - Vol.4;160]

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-> Le Zohar nous enseigne qu'une personne qui vainc son mauvais penchant dans le domaine de la kédoucha, reçoit un cadeau de D. : la possibilité de prier avec chaleur, d'avoir des prières qui viennent du cœur et le fait de vivre un véritable plaisir spirituel lorsqu'on se tient devant Son Créateur pendant la prière.

Le rav Moché Wolfson poursuit en disant en autre les idées suivantes :
Une prière chaleureuse est un régal de joie et de proximité avec D.
Aucun plaisir terrestre ne peut être comparé à cela.
Mais afin de vivre une telle expérience, il est obligatoire de garder sa brit.

La plus grande récompense du fait de garder sa brit est le cadeau d'avoir une émouna parfaite, complète en D.
En effet, la confusion intellectuelle est souvent le résultat d'une attaque à la kédoucha à notre âme (par les yeux, les oreilles, la bouche, la brit, ...).
Chaque juif est un croyant en D., mais l'impureté apportée va conduire à éloigner dans les profondeurs de son âme cette émouna, dans l'attente d'une téchouva et d'un changement d'attitude permettant à la foi de refaire surface.

Il est écrit : "Qui va monter pour nous au ciel" (Dévarim 30,12 - מִי יַעֲלֶה-לָּנוּ הַשָּׁמַיְמָה).
Le Zohar fait remarquer qu'en hébreu :
- les premières lettres forment le mot : mila (circoncision - מילה);
- les dernières lettres forment le nom de D. (יהוה).

=> Garder sa brit est la 1ere exigence pour grandir spirituellement.

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-> "Si une personne est solide et mène des batailles afin de maîtriser ses désirs, alors elle s’élèvera d'un état d'être humain à celui d'un ange."

[Rabbeinou Bachya - introduction à la paracha Kédochim ]

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-> "Une personne qui vit afin de satisfaire ses désirs, doit investir beaucoup d'efforts afin d'atteindre ses objectifs, alors qu'une personne qui se maîtrise atteint ses objectifs sans trop d'efforts."
[Gaon de Vilna - dans son Even Chéléma 2,10]

La raison est qu'une personne qui contrôle ses désirs, afin de vivre en accord avec la volonté de D., va mériter une aide divine dans toutes ses démarches.
On doit symbolique faire le 1er effort, pour que D. fasse le reste.
Par contre, la personne qui se laisse aller à ses désirs, n'a pas droit à une telle aide.

Dans la méguilat Esther, nous lisons que le roi (hamélech) a retiré sa bague servant de sceau, afin de la donner à Mordé'haï.
D'une manière générale, lorsque l'on voit le terme : "hamélech", cela renvoie à D.
Le Gaon de Vilna (commentaire du Tikkounei Zohar, 70) explique que la bague-sceau fait allusion au signe de la sainte alliance de la circoncision.

Lorsqu'une personne garde son alliance en se maîtrisant, D. lui passe Sa bague, lui donnant, pour ainsi dire, le pouvoir de régner même sur les anges célestes dans le monde à venir.

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-> "Nous avons reçu une tradition, qui a été éprouvée, selon laquelle une personne qui est régulièrement coupable de fautes touchant à la pureté de son âme (par les yeux, la pensée, les oreilles, la bouche, la brit, ...), n'aura pas de succès dans ses initiatives.
Quel que soit le travail qu'elle fait, quelle que soit l'activité qu'elle réalise, cela va échouer.
L'or dans ses mains sera comme du cuivre.
Cette punition est mesure pour mesure."

[Le Séfer haBrit (Part.I, maamar 16,chap.3) citant les mots du Rokéa'h]

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-> "Par le mérite combiné de garder sa brit (de la vue, pensée, écoute, ... à la brit elle-même) et la Torah, une personne mérite la vie et la subsistance.
Et même si son mazal indique le contraire, ces 2 mérites peuvent passer outre son mazal.
[...]
Une personne qui garde attentivement sa brit n'est pas sous l'influence des étoiles et des constellations.
C'est pourquoi, même si elle est née sous un mazal indiquant qu'elle n'aura pas d'enfant et qu'elle sera pauvre, elle peut mériter les 2 : des enfants et la richesse."

[Rav 'Haïm Palagi - Néfech Kol 'Haï]

[ én mazal léIsraël (Tossafot sur la guémara Shabbath 147a)
De la même manière que tu agis contre ta nature matérielle, D. va agir au-delà de la naturalité, du mazal.

On peut citer l'exemple :
- de la mer rouge qui s'est ouverte par le mérite de Yossef haTsadik, modèle du contrôle de la brit par l'homme ;

-> de Yona qui était dans le ventre du poisson.
Yona et ce poisson auraient dû se faire manger par le Léviathan, mais Yona lui a montré le sceau (la brit) d'Avraham Avinou, et le Léviathan a alors fui d'une distance de 2 jours de trajet (Yalkout Chimoni - Séfer Yona 550).

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-> "La Torah est appelée : une "brit" (alliance), comme une allusion au fait que la Torah s'attache seulement à une personne qui préserve la sainteté de sa brit mila.

La brit mila est liée à la mida de : Yéssod (fondation).
Dans le Zohar, cette mida fait référence à : "raza" (le secret).

Cela indique que les secrets de la Torah ne sont révélés, uniquement, qu'à une personne qui garde sa brit."

[Rav Yaakov Abou'hatséra - Séfer Gimzé haMélech - Pérek Tikoun haBrit]

Résider en terre d’Israël est une responsabilité spirituelle

+ Résider en terre d'Israël est une responsabilité spirituelle :

Rabbi Eléazar a enseigné que quiconque faute en terre d'Israël est puni deux fois plus que s'il avait fauté en diaspora, car il se trouve dans le palais du Roi.
[guémara Kétoubot 111a]

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-> En raison de la grande sainteté de cette terre d'Israël, c'est-à-dire en présence de la Chékhina (Israël est comme le palais du Roi), celui qui y commet des fautes renforce [davantage] les forces de la sitra a'hra (force du mal), rend la terre impure et prive la Présence divine de miséricorde.
Malheur au corps de ces hommes et malheur à leur âme, car au moment de leur mort, la Chékhina ne viendra pas les accueillir, et les réchaïm ne se relèveront pas lors de la résurrection des morts.
[Zohar - A'haré Mot 72b]

-> Si le peuple d'Israël ne se montre pas méritant, la terre [d'Israël] est alors appelée "terre des Cananéens", car elle tombe sous l'emprise du mauvais penchant.
[Zohar - Noa'h 73a]

Hachem fait preuve de bonté même envers les réchaïm

+++ Hachem fait preuve de bonté même envers les réchaïm :

"[le Cohen dit à la femme : ] Que D. fasse de toi une malédiction et un serment parmi ton peuple, quand D. fera ..." (Nasso 5,21)

=> Nous devons comprendre pourquoi il a été ordonné au Cohen d'avertir une femme soupçonnée d'adultère : "Que Dieu te rende maudite si tu es coupable."
La Torah ne nous dit-elle pas qu'aucun mal ne vient de D.? (Eikha 3,38)
-> L'explication semble être la suivante :
Parfois, Hachem punit les réchaïm, mais Son nom n'est pas sanctifié par cette punition, par exemple, une punition a été infligée pour le mal, mais personne n'est conscient que la punition Divine a été infligée en raison d'un comportement racha.
Dans d'autres cas, D. punit les réchaïm et Son nom est sanctifié par ce châtiment, c'est-à-dire que les gens se rendent compte que le châtiment a été infligé aux réchaïm à cause de leur méchanceté.
Dans ce cas, les jugements sont en fait une bonté pour les réchaïm, puisque les réchaïm servent à sanctifier le nom d'Hachem. Leur permettre de servir dans ce rôle est une bonté, car cela permet la possibilité que leurs âmes soient ainsi élevées.

C'est également l'allusion faite dans le verset "Israël vit la grande main"(ayad aguédola - Béchala'h 14,31).
Normalement, le terme "grande main" fait allusion à l'Attribut d'amour bienveillant d'Hachem (Tikouné Zohar 55 (89a)).
Si tel est le cas, quel acte d'amour bienveillant a été accompli ici lorsque les égyptiens ont été noyés dans la mer Rouge?
Pour répondre à cette question, le verset explique : "La nation vit D.". Par conséquent, les égyptiens qui étaient punis ont servi de moyen pour sanctifier le nom d'Hachem ; en fait, il s'agissait d'un acte de bonté à leur égard.

C'est le sens profond du verset "Que D. fasse de toi une malédiction et un serment parmi ton peuple". C'était aussi un acte d'amour et de bonté pour la femme, car à travers elle, le nom de Dieu a été sanctifié et le peuple l'a craint. C'est ce que nous dit le verset : Par cette femme, le grand Nom de Dieu sera sanctifié, et ce sera donc un acte de bonté pour elle.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 5,21]

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=> Même le châtiment divin d'un racha est en fin de compte un acte de bonté et de bienveillance Divines à l'égard de son auteur.

Punition pour avoir quittés la terre d’Israël

+ Punition pour avoir quittés la terre d'Israël :

-> Au début de la Méguilat Ruth, les versets rapportent comment Elimélé'h a emmené sa femme, Naomi, et ses deux fils, Makhlon et Kilyon, en dehors d'Israël en raison de la grave famine qui ravageait la terre d'Israël.
Peu après leur départ de la terre d'Israël, Elimélé'h décéda. Ils s'étaient à peine remis de cette tragédie qu'Hachem frappa les biens de Makhlon et de Kilyon, d'abord leurs chevaux, puis leurs ânes, et enfin leurs chameaux. Comme Makhlon et Kilyon n'ont pas pris le message d'Hachem à cœur et ne se sont pas repentis, Hachem a finalement frappé Makhlon et Kilyon eux-mêmes.
Naomi et ses deux belles-filles, Orpa et Ruth, devenues veuves, reprennent le chemin de la terre d'Israël.

A leur arrivée en terre d'Israël, le verset indique : "Elles continuèrent toutes les deux jusqu'à ce qu'elles atteignent Beit Lé'hem. Lorsqu'elles arrivèrent à Beit Lé'hem, toute la ville s'affaira autour d'elles et elles dirent : "Est-ce que c'est Naomi?""
La guémara (Baba Batra 91a) se demande ce qui a bien pu surprendre les habitants de Beit Lé'hem et les pousser à poser cette question. Rav Its'hak répond qu'elles disaient : "Avez-vous vu Naomi, qui a quitté la terre d'Israël pour aller vivre en dehors d'Israël, et ce qui lui est arrivé?"

Le Rachach, développant la guémara ci-dessus, explique que la raison pour laquelle la ville entière était dans un tel tumulte en raison de l'apparition de Naomi était le contraste entre le sort de son mari et de ses deux fils, qui avaient fui la terre d'Israël à cause de la famine, et les autres résidents de Beit Lé'hem, qui étaient restés sur place.
La famille de Naomi avait péri dans le en dehors d'Israël, alors que les habitants de Beit Lé'hem avaient survécu à la famine.

Cette observation est d'autant plus étonnante que les trois hommes qui avaient péri n'étaient pas des citoyens ordinaires. La guémara (ibid.) raconte qu'Elimélé'h, Makhlon et Kilyon étaient les leaders et les philanthropes de leur génération. La raison pour laquelle ils ont été punis, enseigne la guémara, est qu'ils ont quitté la terre d'Israël.

L’humilité (selon le rav Kook)

+++ L'humilité (selon le rav Kook) :

+ Humilité et manque d'estime de soi :
L'humilité est sans aucun doute un bon trait de personnalité lorsqu'une personne comprend ce qu'elle est et comment l'incarner et l'intérioriser correctement. Cependant, une mauvaise compréhension de l'humilité peut conduire à la dépression, car les deux sont extérieurement similaires.

Le bonheur/joie et l'orgueil répandent et étendent tous deux les forces spirituelles d'une personne, mais le bonheur accomplit cela d'une bonne manière, alors que l'arrogance le fait d'une mauvaise manière. L'humilité et la tristesse rassemblent et calment les forces spirituelles d'une personne, mais l'humilité le fait de manière positive, tandis que la tristesse le fait de manière négative.

Même si ces traits de caractère font extérieurement la même chose, ils sont fondamentalement éloignés l'un de l'autre. Lorsqu'une personne croit en l'énormité de sa propre valeur et pense que cela la rend digne de grandes choses, mais qu'elle trouve ensuite en elle des défauts ou des imperfections qui semblent contredire cette croyance, elle sera complètement déprimée, bien qu'il n'y ait aucune vérité là-dedans.

L'humilité, en revanche, est due à la reconnaissance que la valeur d'une personne et sa capacité à accomplir ou à recevoir de grandes choses n'ont rien à voir.
Au contraire, toute la grandeur et les bienfaits qui se présentent à une personne sont le résultat de la bonté de D. qui se déverse sur elle.
Par conséquent, même si l'on se sent démuni, on n'est pas du tout triste. On remerciera plutôt D. pour les quelques bonnes choses qu'on reconnaît encore en nous et on sera même stimulé pour acquérir davantage de compétences et de sagesse.
Puisque cette personne voit que même dans son apparente indignité, D. la comble de bonté, elle sera certainement en mesure d'acquérir encore plus de grandeur à l'intérieur et à l'extérieur d'elle-même.
[rav Avraham Kook - Moussar Avikha 3,1]

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+ Le danger d'enseigner l'humilité :
Lorsque nous enseignons aux gens l'idée d'être humbles devant D., mais que nous ne leur expliquons pas le principe de la grandeur Divine, nous endommageons leur âme parce que nous les avons entraînés dans une vie d'esclavage et d'abaissement.
Par conséquent, nous avons l'obligation d'enseigner d'abord aux gens le principe de la grandeur Divine, afin qu'ils comprennent que l'humilité devant D. devrait naturellement donner naissance à la puissance spirituelle. En effet, si tous les domaines du monde ... ne forment qu'une seule grande entité, alors lorsque chaque petit élément se connecte au tout divin, il devient automatiquement puissant.
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 1:870]

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+ Vraie humilité contre fausse humilité :
Je suis à la recherche d'une véritable humilité intérieure. Non seulement elle n'empêchera pas la force de l'âme, la joie spirituelle, le développement de ses talents et l'augmentation de sa lumière, mais elle sera en fait la source et la motivation de ces vertus. "Il est bénéfique d'être humble d'esprit" (Michlé 16,19).
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 6:216]

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+ L'éloge de soi :
Lorsque les tsadikim se louent eux-mêmes, ils sont en fait remplis d'un grand sens de l'humilité.
[rav Avraham Kook - Kévatim Miktav Ya Kocho 2 - Pinkas 5:144]

Le désir spirituel

+ Le désir spirituel :

-> Nos Sages (Yalkout Yéchayahou 391) déclare : "À l'avenir, Hachem viendra au Har Tavor et au Har Carmel pour y construire le Temple. Elles méritent cela parce que ces montagnes voulaient que la Torah leur soit donnée.
Le rabbi de Satmar (Shavouot p.127) dit que si telle est la récompense pour des choses inanimées, une grande récompense sera certainement accordée à un être humain qui désire recevoir la Torah.

-> Le midrach (Shmouel Rabbati 3) déclare qu'avant la naissance de Shmouel, un bat kol (voix Divine) s'est manifestée et a annoncée qu'un enfant allait bientôt naître.
Son nom serait Shmouel, et il mériterait de recevoir la prophétie d'Hachem.

Qu'ont fait les Bné Israël?
Ils ont tous nommé tous leurs nouveaux enfants Shmouel. Seul Shmouel, le fils de 'Hanna, est devenu le navi (prophète). Néanmoins, comme ils voulaient et désiraient porter cet enfant saint, ils ont mérité que leurs enfants aient également au moins un moment de prophétie (névoua) dans leur vie. [c'est le sens de ושמואל בקוראי שמו ]
Le 'Hida (dans Yossef Téhilot) conclut que cela nous montre la grande qualité du désir [spirituel] et ce qu'il peut accomplir.

-> Le midrach (Michlé 12) déclare : "Quiconque dort sur son lit la nuit et pense : "Demain, je me lèverai tôt et je rendrai service à telle ou telle personne", sera heureux dans le monde futur avec les tsaddikim dans le Gan Eden".
Le midrach ne dit pas qu'il est récompensé pour avoir aidé ces personnes. Il mérite d'être félicité parce qu'il désirait sincèrement leur faire du bien.

-> Nos Sages (Tana déBé Eliyahou 22,2) dit : "Une personne est tenue de dire : "Quand est-ce que mes actions vont-elles devenir semblables à celle des Patriarches [Avraham, Its'hak et Yaakov]? (mataï yaguiou maassaï lémaassé avotaï - מתי יגיעו מעשי למעשי אבותי)".
Mais comment pouvons-nous atteindre ces niveaux élevés?
Une réponse courante est que "yaguiou" (parvenir, devenir - יגיעו) signifie toucher. Nous devons désirer que nos actions touchent au moins et aient une once de similitude avec les actions de nos Patriarches .

Rabbi Bounim de Peshischa dit que יגיעו pouvait être traduit par intérêts ou motivations. Par exemple, il existe un terme dans nos Sages appelé נוגע בעדות , qui signifie qu'on ne peut pas témoigner lorsqu'on a des besoins et des intentions personnels. Ainsi, נגיעה est l'intérêt d'une personne, la motivation derrière ses actes et ses paroles.
Rabbi Bounim de Peshischa dit que nous devons aspirer à ce que nos actions aient un "yaguia" (יגיע), une motivation, similaire à celle de nos Patriarches.
Nous ne devons pas accomplir les mitsvot par routine ; nous devons plutôt aspirer à les réaliser de tout notre cœur et de toute notre âme, comme nos Patriarches (avot) servaient Hashem. Nous devons avoir un désir sincère de servir Hachem.
[ce désir est extrêmement précieux pour Hachem qui considère qu'on a réaliser parfaitement ce qui n'est pas dans nos capacités, mais qu'on aura espérer réaliser. ]

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-> La guémara (Sotah 49) dit : "Après la destruction du Temple, sur quoi repose le monde? Il repose sur la kédoucha que nous prononçons dans 'ouva léTsion' (ובא לציון)"
Qu'est-ce qui rend cette kédoucha plus spéciale que toutes les autres kédoucha que nous prononçons? Nous prononçons la kédoucha dans la bénédiction de Yotser Or (avant la lecture du Shéma), et nous prononçons la kédoucha dans la Amida.

Le Shibolé HaLéket (cité dans le Beit Yossef - Ora'h 'Haïm 132) écrit : "Ils ont ajouté que nous devrions dire une autre kédoucha dans ובא לציון (ouva létsion), car ils ne pouvaient pas dire la kédoucha pendant la prière, car les gardes se tenaient dans les synagogues et ne leur permettaient pas de dire la kédoucha. Après la prière, les gardes partaient, et ils récitaient alors la kédoucha à voix haute. Ils récitaient la kédoucha et la traduction du Targum ... afin que cela soit considéré comme si elle avait été récitée deux fois.
Cette double kédoucha compensait ce qu'ils avaient manqué dans la Amida et la bénédiction de Yotser Or.
Aujourd'hui, nous récitons la kédoucha pendant la prière, mais la takana (arrangement) est resté en vigueur pour la répéter dans ובא לציון, car ils pensaient que cela pourrait entraîner une faute [et qu'ils seraient à nouveau interdits de réciter la kédoucha]. »

Ces paroles du Shibolei HaLeket nous aident à comprendre pourquoi cette kédoucha est si spéciale et pourquoi le monde repose sur elle. Lorsque les gardes se tenaient dans les synagogues (beit haknesset), l'épée à la main, interdisant à la communauté de dire la kédoucha, les gens ne disaient pas : "Nous ne pouvons pas dire la kédoucha, alors que pouvons-nous faire? Acceptons cette réalité".
Au contraire, ils cherchaient des moyens et élaboraient des plans pour dire la kédoucha et sanctifier le nom d'Hachem. Lorsque les réchaïm ont quitté le beit midrach, ils ont immédiatement crié deux fois קדוש קדוש קדוש pour compléter les deux kédoucha qu'ils avaient manquées dans la prière.
La prière dans ובא לציון est très précieuse car elle démontre le désir et l'aspiration du peuple juif à respecter la Torah du mieux qu'il peut, à travers toutes les générations et dans toutes les situations, même lorsque cela mettait leur vie en danger.

Lorsque les juifs disent la kédoucha dans ובא לציון, alors Hachem dit : "Je n'ai aucun plaisir au monde comparable à celui que je ressens lorsqu'ils lèvent les yeux, qu'ils regardent mes yeux et que je regarde dans leurs yeux" (Sefer Heikhalot, cité dans Tour 125).
Encore une fois, cela peut être dû au désir et à l'aspiration à Hachem exprimés dans cette prière.

C'est pourquoi le Shoulchan Aroukh (132,1) déclare : "Nous devons être très prudents lorsque nous prononçons ובא לציון avec kavana".
Le Zohar écrit également à propos de cette prière très élevée et exaltée.

La kédoucha de ובא לציון est appelée קדושא דסידרא. Rabbi Asher de Stolin (Séder HaYom, cité dans Beit Aharon) a dit : "Soyez prudent avec la kédoucha du séder [qui est ובא לציון ] et prononcez-la avec beaucoup de kavana, car c'est une grande rectification pour toute la journée, afin que tout soit organisé et bien, à tous égards".

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-> Le 'Hatam Sofer (drachot 166) dit que c'est le sens des mots : "Pour les fautes que nous avons commises par accident et par désir" (על חטא שחטאנו לפניך באונס וברצון).
Pourquoi devrions-nous dire vidouï pour avoir péché באונס (onèss), par accident, contre notre volonté?
Ces fautes ne sont pas de notre faute.

Mais le problème est que c'était באונס וברצון (béonèss oubératson), ce qui signifie que nous étions heureux d'avoir cette responsabilité.

-> Voici un exemple de על חטא שחטאנו לפניך באונס וברצון . Le problème n'était pas le péché commis באונס , puisqu'il avait été contraint. Le problème était qu'il avait également ,ברצון (bératson), désiré, souhaité cette situation.
Nos Sages disent qu'Haman avait le pouvoir de décréter l'anéantissement, parce que שנהנו מסעודתו של אחשורש , parce qu'ils (les juifs) ont apprécié le repas d'A'hachvéroch. Le problème n'était pas qu'ils aient assisté au repas. Ils devaient être là, sinon ils auraient été punis par A'hachvéroch.
Le problème était qu'ils étaient heureux d'être là.
שנהנו , ils ont apprécié le repas. Car même lorsqu'on est contraint de commettre une faute, D. préserve, on devrait désirer, souhaiter ne pas être mis dans cette situation.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché, Esther, ד"ה איתא במגילה ) explique que la nourriture servie lors de cette fête n'était pas casher . Néanmoins, ils étaient autorisés à manger là-bas car il s'agissait d'une situation de pikoua'h néfech. Leur faute était qu'ils auraient dû manger chez eux avant de se rendre à la fête, afin que la nourriture servie lors de la fête soit אכילה גסה (a'hila gassa - manger alors qu'on est complètement rassasié, ce qui n'est pas considéré comme manger, selon la halakha).

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-> La michna Béroura (685,2) explique que chaque année, au mois d'Adar, il était annoncé dans les villes juives qu'elles devaient faire don d'un demi-shekel pour l'achat du korban tamid de l'année suivante. En effet, chaque année, de Roch 'hodech Nisan jusqu'au Nissan de l'année suivante, les korbanot devaient être achetés à partir d'une nouvelle collecte de demi-shekels, comme il est dit : "Voici l'olah ... dans sa nouveauté" (Pin'has 28,14).
La collecte commençait en Adar. Aujourd'hui, nous ne faisons plus don des demi-shekels, car nous n'apportons plus les korbanot. Cependant, en lisant dans la Torah le passage sur le don des shekels, et grâce à notre désir d'accomplir la mitsva, c'est comme si nous apportions le demi-shekel au Temple, comme il est écrit : "nos paroles doivent remplacer les korbanot" (ounéchaléma farim chéfaténou - Hochéa 14,3).
C'est pourquoi nous lisons un Shabbath dans l'année la paracha Shékalim de la paracha Ki Tissa.

-> Le Sfas Emet (Shékalim 5633) explique que la particularité des korbanot, qui sont si chers à Hachem, réside dans le désir profond des juifs de servir Hashem.
Il écrit : "Ce désir existe aujourd'hui, et peut-être même plus qu'auparavant".
Nous désirons apporter des korbanot, nous voulons servir Hashem, et c'est pourquoi notre lecture du ma'hatsit haShekel et notre désir de faire la volonté de Hachem sont si précieux pour Hachem.