Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Protéger ses yeux

+ Protéger ses yeux :

-> "Et ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" (Bamidbar 15,39)

-> "L’œil voit, le cœur désire et le corps les commet"
(Rachi sur ce verset, citant le midrach Tan'houma)

-> "Les yeux ont le pouvoir d’abîmer l'âme plus que toute autre partie du corps.
En effet, toute faute qu'une autre partie du corps commet, est le résultat de ce qui a commencé par les yeux."
['Hafets 'Haïm - Séfer Chémirat haLachone - part.II,chap.30]

-> "Les yeux et le cœur sont les 2 intermédiaires de la faute" [...]
D. a dit : "Si tu Me donnes ton cœur et tes yeux, alors Je saurais que tu es Mien."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 1,5]

<-------------------------->

-> "Une personne ne doit pas se dire : "Je ne fais que penser à quelque chose, et certainement, D. ne va pas compter une pensée comme Il le ferait pour une action!"
Ce n'est pas vrai, car [dans ce cas] la pensée [interdite] est l'action, car c'est une telle pensée qui amène à avoir une émission de semence en vain."
[Noda BiYéhouda - Drachot haTzlach 27,19]

-> On peut citer les paroles de Rabbi Pin'has ben Yaïr (guémara Kétoubot 46a) :
"Une personne ne doit pas avoir de pensées immorales durant la journée, car il s'en suivra de l'impureté spirituelle durant la nuit".

-> Par ailleurs, Rav Ami a dit (guémara Nidda 13b) :
"Une personne qui s'amène à avoir des pensées impropres, on ne lui permettra pas d'entrer dans les "lieux privés" de D. "

<--------------------------->

-> Il existe une loi juive qui nous interdit de penser à des paroles de Torah dans un lieu impur, comme par exemple : les toilettes, une salle de bain où il y a des personnes qui s'y déshabillent.
Certains sont même d'avis que c'est une interdiction de la Torah (cf. Nichmat Adam 3,6).

Cependant, si dans un tel endroit, une personne a une pensée interdite qui lui entre dans la tête, il lui est permis d'avoir des pensées de Torah.
En effet, nos Sages ont écrit : "les paroles de Torah sont efficaces pour purifier un cœur du yétser ara.
Et même si c'est normalement interdit dans une salle de bain ou dans un toilette [d'avoir des pensées de Torah], cela sera permis afin d'éviter la faute." (Séfer Chassidim ch.28 - cité dans le Magen Avraham : Ora'h 'Haïm 85,4).

<--------------------------->

-> "Les yeux de l'adultère guettent le crépuscule du soir: "Nul ne me verra", dit-il, et il se couvre le visage d'un voile." (Iyov 24,15)

Le midrach nous relate que Reich Lakich commente ce verset en disant que d'ici nous apprenons qu'une personne est dénommée : "coupable d'adultère", simplement par le fait d'avoir utilisée ses yeux afin de regarder avec attention des visions interdites.

Cela est dû au fait que les fautes d'immoralité débute toujours par les yeux.

-> En effet, il est plus facile d'éviter de telles fautes avant d'avoir porter son regard vers des visions interdites, qu'après.
Le Messilat Yécharim (ch.13) dit d'ailleurs :
"Une fois qu'une personne est déjà impliquée dans une faute potentielle, il lui est difficile de vaincre et de contenir le yétser ara.
Ainsi, il est vital que lorsqu'elle est encore assez loin de la faute, elle fasse le maximum pour en rester bien éloignée.
Il sera alors difficile au yétser ara de la rapprocher de lui."

[on parle de choul'han arou'h personnel = sachant qu'une fois que l'on dépasse une limite, un point de non retour, il nous sera très difficile de s'arrêter, de vaincre le yétser ara, on va s'imposer des règles allant au-delà de la loi stricte, afin de nous éviter de fauter dans ce qui est obligatoire selon la Torah.
Lors du don de la Torah, une barrière a été construite aux pieds du mont Sinaï, pour éviter que toute personne n'y monte.
De même, nous devons nous imposer des barrières dans les domaines dans lesquels nous sommes le plus faible afin de se protéger de la faute (b"h) ].

<------------------------>

-> Le midrach (Vayikra rabba 22,12-13) va apporter un autre verset : "Celui qui ferme les yeux pour ne pas se complaire au mal ... Tes yeux contempleront le roi dans sa beauté" (Yéchayahou 33,15-17).

Le midrach de commenter : "Une personne qui observe une vision interdite, mais qui ne va pas laisser ses yeux en tirer du plaisir, va mériter d'accueillir la présence divine".

-> D'ailleurs, même Bilam était au courant de cela.
Sur le verset : "En y portant ses regards, Bilam vit Israël, dont les tribus s'y déployaient" (Bamidbar 24,2), la guémara (Baba Batra 60a) demande : "Qu'est-ce que Bilam a vu?
Il a vu chaque tribu campant à part sans se mélanger, il a vu que les entrées [de leurs tentes] ne se faisaient pas face, de sorte que l’on ne pouvait pas voir chez son voisin."

La guémara de poursuivre : " Bilam a alors dit : "Ils méritent que la présence divine vienne résider parmi eux". "

-> Un autre midrach va dans ce sens (Yalkout Chimoni - Balak 671) en rapportant :
"En Egypte, les juifs servaient les idoles, mais ils n'ont pas été coupables d'immoralité ...
Lorsqu'ils sont descendus en Egypte, chacun est resté modestement dans sa tente ...
Réouven n'a pas porté son regard sur la femme de Shimon, et Shimon n'a pas porté son regard sur la femme de Réouven ...

Et même lorsqu'ils ont été 600 000 dans le désert, ils sont restés modeste et se sont assurés que leurs portes ne se faisaient pas face les unes aux autres.
Lorsque Bilam a vu cela, il a commencé par les louer et a déclaré : "Qu'elles sont belles tes tentes, ô Yaakov!" (Bamidbar 24,5 - ma tovou oalé'ha Yaakov). "

=> La clé afin de préserver la pureté inhérente à l'âme, dont D. nous a doté, réside dans le fait de garder son regard de vision interdite.

<------------------------------------->

-> "Chaque détail de chacune de nos actions, mots ou pensées, à tout moment, n'est pas perdu.

Combien est grand le pouvoir d'une action [mot ou pensée] ; combien est impressionnant sa grandeur.
Chaque action [mot ou pensée] monte, en fonction de ses détails, afin d'agir dans les mondes célestes, dans le lieu de la lumière spirituelle."

[Rabbi 'Haïm de Volozhine - Néféch ha'Haïm 1,4]

=> Nous avons tous, en nous, une force, une puissance spirituelle phénoménale.
Chaque fois que nous parvenons à contrôler nos yeux et nos pensées, nous affaiblissons la force de l'impureté dans les mondes supérieur et inférieur.
Agir de façon contraire (sans contrôle, limitation sur ses désirs), conduit à donner des forces à l'impureté.

[il n'y a pas de situation neutre, sachons que la définition de ce qui est bien ou mal, n'est pas fonction de notre pensée, de notre ressenti, mais fonction de la Torah, de nos Sages.
Un regard, une pensée interdite ... même si sur le moment, cela nous semble sans conséquence, au-delà d'être un acte contraire à la volonté de D., cela va donner de la puissance aux forces du mal, cela va nous détruire ...

Les yeux sont la porte par laquelle démarrent quasiment toutes nos fautes => b"h, soyons vigilant à s'en servir à bon escient, et à bien la contrôler. ]

L’importance de la Kédoucha …

+ L'importance de la Kédoucha ...

"L'objectif principal de la venue d'une personne, dans ce monde, est de parfaire le domaine de la kédoucha (sainteté)"

['Hazon Ich - Maassé Ich - vol.1]

<--------------------------->

-> "Les montées et les descentes spirituelles d'une personne sont principalement dues à la façon dont elle maintient la pureté de son âme en gardant sa brit (par des mots, des actes et des pensées purs).
Ce type de fautes semble doux et agréable sur le moment, mais est amer à la fin.
Ces fautes amènent de la dépression, un manque de satisfaction dans la vie, et vole à la personne toute joie de vivre.

A l'inverse, garder sa brit et la pureté de ses yeux, avoir du zèle pour éviter toute forme d'action interdite et de lecture interdite, amène de la joie et de la force spirituelle, du bonheur de vivre, et les portes de la Torah et de la crainte de D. lui sont ouvertes devant lui."

[Rav Shmouel haLévi Wosner - dans son ouvrage : Shéélot ouTéchouvot Shévet halévi - Vol.4;160]

<---------------------------------->

-> Le Zohar nous enseigne qu'une personne qui vainc son mauvais penchant dans le domaine de la kédoucha, reçoit un cadeau de D. : la possibilité de prier avec chaleur, d'avoir des prières qui viennent du cœur et le fait de vivre un véritable plaisir spirituel lorsqu'on se tient devant Son Créateur pendant la prière.

Le rav Moché Wolfson poursuit en disant en autre les idées suivantes :
Une prière chaleureuse est un régal de joie et de proximité avec D.
Aucun plaisir terrestre ne peut être comparé à cela.
Mais afin de vivre une telle expérience, il est obligatoire de garder sa brit.

La plus grande récompense du fait de garder sa brit est le cadeau d'avoir une émouna parfaite, complète en D.
En effet, la confusion intellectuelle est souvent le résultat d'une attaque à la kédoucha à notre âme (par les yeux, les oreilles, la bouche, la brit, ...).
Chaque juif est un croyant en D., mais l'impureté apportée va conduire à éloigner dans les profondeurs de son âme cette émouna, dans l'attente d'une téchouva et d'un changement d'attitude permettant à la foi de refaire surface.

Il est écrit : "Qui va monter pour nous au ciel" (Dévarim 30,12 - מִי יַעֲלֶה-לָּנוּ הַשָּׁמַיְמָה).
Le Zohar fait remarquer qu'en hébreu :
- les premières lettres forment le mot : mila (circoncision - מילה);
- les dernières lettres forment le nom de D. (יהוה).

=> Garder sa brit est la 1ere exigence pour grandir spirituellement.

<--------------------------->

-> "Si une personne est solide et mène des batailles afin de maîtriser ses désirs, alors elle s’élèvera d'un état d'être humain à celui d'un ange."

[Rabbeinou Bachya - introduction à la paracha Kédochim ]

<---------------------------->

-> "Une personne qui vit afin de satisfaire ses désirs, doit investir beaucoup d'efforts afin d'atteindre ses objectifs, alors qu'une personne qui se maîtrise atteint ses objectifs sans trop d'efforts."
[Gaon de Vilna - dans son Even Chéléma 2,10]

La raison est qu'une personne qui contrôle ses désirs, afin de vivre en accord avec la volonté de D., va mériter une aide divine dans toutes ses démarches.
On doit symbolique faire le 1er effort, pour que D. fasse le reste.
Par contre, la personne qui se laisse aller à ses désirs, n'a pas droit à une telle aide.

Dans la méguilat Esther, nous lisons que le roi (hamélech) a retiré sa bague servant de sceau, afin de la donner à Mordé'haï.
D'une manière générale, lorsque l'on voit le terme : "hamélech", cela renvoie à D.
Le Gaon de Vilna (commentaire du Tikkounei Zohar, 70) explique que la bague-sceau fait allusion au signe de la sainte alliance de la circoncision.

Lorsqu'une personne garde son alliance en se maîtrisant, D. lui passe Sa bague, lui donnant, pour ainsi dire, le pouvoir de régner même sur les anges célestes dans le monde à venir.

<---------------------------->

-> "Nous avons reçu une tradition, qui a été éprouvée, selon laquelle une personne qui est régulièrement coupable de fautes touchant à la pureté de son âme (par les yeux, la pensée, les oreilles, la bouche, la brit, ...), n'aura pas de succès dans ses initiatives.
Quel que soit le travail qu'elle fait, quelle que soit l'activité qu'elle réalise, cela va échouer.
L'or dans ses mains sera comme du cuivre.
Cette punition est mesure pour mesure."

[Le Séfer haBrit (Part.I, maamar 16,chap.3) citant les mots du Rokéa'h]

<--------------------------------->

-> "Par le mérite combiné de garder sa brit (de la vue, pensée, écoute, ... à la brit elle-même) et la Torah, une personne mérite la vie et la subsistance.
Et même si son mazal indique le contraire, ces 2 mérites peuvent passer outre son mazal.
[...]
Une personne qui garde attentivement sa brit n'est pas sous l'influence des étoiles et des constellations.
C'est pourquoi, même si elle est née sous un mazal indiquant qu'elle n'aura pas d'enfant et qu'elle sera pauvre, elle peut mériter les 2 : des enfants et la richesse."

[Rav 'Haïm Palagi - Néfech Kol 'Haï]

[ én mazal léIsraël (Tossafot sur la guémara Shabbath 147a)
De la même manière que tu agis contre ta nature matérielle, D. va agir au-delà de la naturalité, du mazal.

On peut citer l'exemple :
- de la mer rouge qui s'est ouverte par le mérite de Yossef haTsadik, modèle du contrôle de la brit par l'homme ;

-> de Yona qui était dans le ventre du poisson.
Yona et ce poisson auraient dû se faire manger par le Léviathan, mais Yona lui a montré le sceau (la brit) d'Avraham Avinou, et le Léviathan a alors fui d'une distance de 2 jours de trajet (Yalkout Chimoni - Séfer Yona 550).

<----------------------------------->

-> "La Torah est appelée : une "brit" (alliance), comme une allusion au fait que la Torah s'attache seulement à une personne qui préserve la sainteté de sa brit mila.

La brit mila est liée à la mida de : Yéssod (fondation).
Dans le Zohar, cette mida fait référence à : "raza" (le secret).

Cela indique que les secrets de la Torah ne sont révélés, uniquement, qu'à une personne qui garde sa brit."

[Rav Yaakov Abou'hatséra - Séfer Gimzé haMélech - Pérek Tikoun haBrit]

Hachem fait preuve de bonté même envers les réchaïm

+++ Hachem fait preuve de bonté même envers les réchaïm :

"[le Cohen dit à la femme : ] Que D. fasse de toi une malédiction et un serment parmi ton peuple, quand D. fera ..." (Nasso 5,21)

=> Nous devons comprendre pourquoi il a été ordonné au Cohen d'avertir une femme soupçonnée d'adultère : "Que Dieu te rende maudite si tu es coupable."
La Torah ne nous dit-elle pas qu'aucun mal ne vient de D.? (Eikha 3,38)
-> L'explication semble être la suivante :
Parfois, Hachem punit les réchaïm, mais Son nom n'est pas sanctifié par cette punition, par exemple, une punition a été infligée pour le mal, mais personne n'est conscient que la punition Divine a été infligée en raison d'un comportement racha.
Dans d'autres cas, D. punit les réchaïm et Son nom est sanctifié par ce châtiment, c'est-à-dire que les gens se rendent compte que le châtiment a été infligé aux réchaïm à cause de leur méchanceté.
Dans ce cas, les jugements sont en fait une bonté pour les réchaïm, puisque les réchaïm servent à sanctifier le nom d'Hachem. Leur permettre de servir dans ce rôle est une bonté, car cela permet la possibilité que leurs âmes soient ainsi élevées.

C'est également l'allusion faite dans le verset "Israël vit la grande main"(ayad aguédola - Béchala'h 14,31).
Normalement, le terme "grande main" fait allusion à l'Attribut d'amour bienveillant d'Hachem (Tikouné Zohar 55 (89a)).
Si tel est le cas, quel acte d'amour bienveillant a été accompli ici lorsque les égyptiens ont été noyés dans la mer Rouge?
Pour répondre à cette question, le verset explique : "La nation vit D.". Par conséquent, les égyptiens qui étaient punis ont servi de moyen pour sanctifier le nom d'Hachem ; en fait, il s'agissait d'un acte de bonté à leur égard.

C'est le sens profond du verset "Que D. fasse de toi une malédiction et un serment parmi ton peuple". C'était aussi un acte d'amour et de bonté pour la femme, car à travers elle, le nom de Dieu a été sanctifié et le peuple l'a craint. C'est ce que nous dit le verset : Par cette femme, le grand Nom de Dieu sera sanctifié, et ce sera donc un acte de bonté pour elle.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 5,21]

<--->

=> Même le châtiment divin d'un racha est en fin de compte un acte de bonté et de bienveillance Divines à l'égard de son auteur.

Punition pour avoir quittés la terre d’Israël

+ Punition pour avoir quittés la terre d'Israël :

-> Au début de la Méguilat Ruth, les versets rapportent comment Elimélé'h a emmené sa femme, Naomi, et ses deux fils, Makhlon et Kilyon, en dehors d'Israël en raison de la grave famine qui ravageait la terre d'Israël.
Peu après leur départ de la terre d'Israël, Elimélé'h décéda. Ils s'étaient à peine remis de cette tragédie qu'Hachem frappa les biens de Makhlon et de Kilyon, d'abord leurs chevaux, puis leurs ânes, et enfin leurs chameaux. Comme Makhlon et Kilyon n'ont pas pris le message d'Hachem à cœur et ne se sont pas repentis, Hachem a finalement frappé Makhlon et Kilyon eux-mêmes.
Naomi et ses deux belles-filles, Orpa et Ruth, devenues veuves, reprennent le chemin de la terre d'Israël.

A leur arrivée en terre d'Israël, le verset indique : "Elles continuèrent toutes les deux jusqu'à ce qu'elles atteignent Beit Lé'hem. Lorsqu'elles arrivèrent à Beit Lé'hem, toute la ville s'affaira autour d'elles et elles dirent : "Est-ce que c'est Naomi?""
La guémara (Baba Batra 91a) se demande ce qui a bien pu surprendre les habitants de Beit Lé'hem et les pousser à poser cette question. Rav Its'hak répond qu'elles disaient : "Avez-vous vu Naomi, qui a quitté la terre d'Israël pour aller vivre en dehors d'Israël, et ce qui lui est arrivé?"

Le Rachach, développant la guémara ci-dessus, explique que la raison pour laquelle la ville entière était dans un tel tumulte en raison de l'apparition de Naomi était le contraste entre le sort de son mari et de ses deux fils, qui avaient fui la terre d'Israël à cause de la famine, et les autres résidents de Beit Lé'hem, qui étaient restés sur place.
La famille de Naomi avait péri dans le en dehors d'Israël, alors que les habitants de Beit Lé'hem avaient survécu à la famine.

Cette observation est d'autant plus étonnante que les trois hommes qui avaient péri n'étaient pas des citoyens ordinaires. La guémara (ibid.) raconte qu'Elimélé'h, Makhlon et Kilyon étaient les leaders et les philanthropes de leur génération. La raison pour laquelle ils ont été punis, enseigne la guémara, est qu'ils ont quitté la terre d'Israël.

L’humilité (selon le rav Kook)

+++ L'humilité (selon le rav Kook) :

+ Humilité et manque d'estime de soi :
L'humilité est sans aucun doute un bon trait de personnalité lorsqu'une personne comprend ce qu'elle est et comment l'incarner et l'intérioriser correctement. Cependant, une mauvaise compréhension de l'humilité peut conduire à la dépression, car les deux sont extérieurement similaires.

Le bonheur/joie et l'orgueil répandent et étendent tous deux les forces spirituelles d'une personne, mais le bonheur accomplit cela d'une bonne manière, alors que l'arrogance le fait d'une mauvaise manière. L'humilité et la tristesse rassemblent et calment les forces spirituelles d'une personne, mais l'humilité le fait de manière positive, tandis que la tristesse le fait de manière négative.

Même si ces traits de caractère font extérieurement la même chose, ils sont fondamentalement éloignés l'un de l'autre. Lorsqu'une personne croit en l'énormité de sa propre valeur et pense que cela la rend digne de grandes choses, mais qu'elle trouve ensuite en elle des défauts ou des imperfections qui semblent contredire cette croyance, elle sera complètement déprimée, bien qu'il n'y ait aucune vérité là-dedans.

L'humilité, en revanche, est due à la reconnaissance que la valeur d'une personne et sa capacité à accomplir ou à recevoir de grandes choses n'ont rien à voir.
Au contraire, toute la grandeur et les bienfaits qui se présentent à une personne sont le résultat de la bonté de D. qui se déverse sur elle.
Par conséquent, même si l'on se sent démuni, on n'est pas du tout triste. On remerciera plutôt D. pour les quelques bonnes choses qu'on reconnaît encore en nous et on sera même stimulé pour acquérir davantage de compétences et de sagesse.
Puisque cette personne voit que même dans son apparente indignité, D. la comble de bonté, elle sera certainement en mesure d'acquérir encore plus de grandeur à l'intérieur et à l'extérieur d'elle-même.
[rav Avraham Kook - Moussar Avikha 3,1]

<--->

+ Le danger d'enseigner l'humilité :
Lorsque nous enseignons aux gens l'idée d'être humbles devant D., mais que nous ne leur expliquons pas le principe de la grandeur Divine, nous endommageons leur âme parce que nous les avons entraînés dans une vie d'esclavage et d'abaissement.
Par conséquent, nous avons l'obligation d'enseigner d'abord aux gens le principe de la grandeur Divine, afin qu'ils comprennent que l'humilité devant D. devrait naturellement donner naissance à la puissance spirituelle. En effet, si tous les domaines du monde ... ne forment qu'une seule grande entité, alors lorsque chaque petit élément se connecte au tout divin, il devient automatiquement puissant.
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 1:870]

<--->

+ Vraie humilité contre fausse humilité :
Je suis à la recherche d'une véritable humilité intérieure. Non seulement elle n'empêchera pas la force de l'âme, la joie spirituelle, le développement de ses talents et l'augmentation de sa lumière, mais elle sera en fait la source et la motivation de ces vertus. "Il est bénéfique d'être humble d'esprit" (Michlé 16,19).
[rav Avraham Kook - Shmoné Kévatsim 6:216]

<--->

+ L'éloge de soi :
Lorsque les tsadikim se louent eux-mêmes, ils sont en fait remplis d'un grand sens de l'humilité.
[rav Avraham Kook - Kévatim Miktav Ya Kocho 2 - Pinkas 5:144]

Le désir spirituel

+ Le désir spirituel :

-> Nos Sages (Yalkout Yéchayahou 391) déclare : "À l'avenir, Hachem viendra au Har Tavor et au Har Carmel pour y construire le Temple. Elles méritent cela parce que ces montagnes voulaient que la Torah leur soit donnée.
Le rabbi de Satmar (Shavouot p.127) dit que si telle est la récompense pour des choses inanimées, une grande récompense sera certainement accordée à un être humain qui désire recevoir la Torah.

-> Le midrach (Shmouel Rabbati 3) déclare qu'avant la naissance de Shmouel, un bat kol (voix Divine) s'est manifestée et a annoncée qu'un enfant allait bientôt naître.
Son nom serait Shmouel, et il mériterait de recevoir la prophétie d'Hachem.

Qu'ont fait les Bné Israël?
Ils ont tous nommé tous leurs nouveaux enfants Shmouel. Seul Shmouel, le fils de 'Hanna, est devenu le navi (prophète). Néanmoins, comme ils voulaient et désiraient porter cet enfant saint, ils ont mérité que leurs enfants aient également au moins un moment de prophétie (névoua) dans leur vie. [c'est le sens de ושמואל בקוראי שמו ]
Le 'Hida (dans Yossef Téhilot) conclut que cela nous montre la grande qualité du désir [spirituel] et ce qu'il peut accomplir.

-> Le midrach (Michlé 12) déclare : "Quiconque dort sur son lit la nuit et pense : "Demain, je me lèverai tôt et je rendrai service à telle ou telle personne", sera heureux dans le monde futur avec les tsaddikim dans le Gan Eden".
Le midrach ne dit pas qu'il est récompensé pour avoir aidé ces personnes. Il mérite d'être félicité parce qu'il désirait sincèrement leur faire du bien.

-> Nos Sages (Tana déBé Eliyahou 22,2) dit : "Une personne est tenue de dire : "Quand est-ce que mes actions vont-elles devenir semblables à celle des Patriarches [Avraham, Its'hak et Yaakov]? (mataï yaguiou maassaï lémaassé avotaï - מתי יגיעו מעשי למעשי אבותי)".
Mais comment pouvons-nous atteindre ces niveaux élevés?
Une réponse courante est que "yaguiou" (parvenir, devenir - יגיעו) signifie toucher. Nous devons désirer que nos actions touchent au moins et aient une once de similitude avec les actions de nos Patriarches .

Rabbi Bounim de Peshischa dit que יגיעו pouvait être traduit par intérêts ou motivations. Par exemple, il existe un terme dans nos Sages appelé נוגע בעדות , qui signifie qu'on ne peut pas témoigner lorsqu'on a des besoins et des intentions personnels. Ainsi, נגיעה est l'intérêt d'une personne, la motivation derrière ses actes et ses paroles.
Rabbi Bounim de Peshischa dit que nous devons aspirer à ce que nos actions aient un "yaguia" (יגיע), une motivation, similaire à celle de nos Patriarches.
Nous ne devons pas accomplir les mitsvot par routine ; nous devons plutôt aspirer à les réaliser de tout notre cœur et de toute notre âme, comme nos Patriarches (avot) servaient Hashem. Nous devons avoir un désir sincère de servir Hachem.
[ce désir est extrêmement précieux pour Hachem qui considère qu'on a réaliser parfaitement ce qui n'est pas dans nos capacités, mais qu'on aura espérer réaliser. ]

<--->

-> La guémara (Sotah 49) dit : "Après la destruction du Temple, sur quoi repose le monde? Il repose sur la kédoucha que nous prononçons dans 'ouva léTsion' (ובא לציון)"
Qu'est-ce qui rend cette kédoucha plus spéciale que toutes les autres kédoucha que nous prononçons? Nous prononçons la kédoucha dans la bénédiction de Yotser Or (avant la lecture du Shéma), et nous prononçons la kédoucha dans la Amida.

Le Shibolé HaLéket (cité dans le Beit Yossef - Ora'h 'Haïm 132) écrit : "Ils ont ajouté que nous devrions dire une autre kédoucha dans ובא לציון (ouva létsion), car ils ne pouvaient pas dire la kédoucha pendant la prière, car les gardes se tenaient dans les synagogues et ne leur permettaient pas de dire la kédoucha. Après la prière, les gardes partaient, et ils récitaient alors la kédoucha à voix haute. Ils récitaient la kédoucha et la traduction du Targum ... afin que cela soit considéré comme si elle avait été récitée deux fois.
Cette double kédoucha compensait ce qu'ils avaient manqué dans la Amida et la bénédiction de Yotser Or.
Aujourd'hui, nous récitons la kédoucha pendant la prière, mais la takana (arrangement) est resté en vigueur pour la répéter dans ובא לציון, car ils pensaient que cela pourrait entraîner une faute [et qu'ils seraient à nouveau interdits de réciter la kédoucha]. »

Ces paroles du Shibolei HaLeket nous aident à comprendre pourquoi cette kédoucha est si spéciale et pourquoi le monde repose sur elle. Lorsque les gardes se tenaient dans les synagogues (beit haknesset), l'épée à la main, interdisant à la communauté de dire la kédoucha, les gens ne disaient pas : "Nous ne pouvons pas dire la kédoucha, alors que pouvons-nous faire? Acceptons cette réalité".
Au contraire, ils cherchaient des moyens et élaboraient des plans pour dire la kédoucha et sanctifier le nom d'Hachem. Lorsque les réchaïm ont quitté le beit midrach, ils ont immédiatement crié deux fois קדוש קדוש קדוש pour compléter les deux kédoucha qu'ils avaient manquées dans la prière.
La prière dans ובא לציון est très précieuse car elle démontre le désir et l'aspiration du peuple juif à respecter la Torah du mieux qu'il peut, à travers toutes les générations et dans toutes les situations, même lorsque cela mettait leur vie en danger.

Lorsque les juifs disent la kédoucha dans ובא לציון, alors Hachem dit : "Je n'ai aucun plaisir au monde comparable à celui que je ressens lorsqu'ils lèvent les yeux, qu'ils regardent mes yeux et que je regarde dans leurs yeux" (Sefer Heikhalot, cité dans Tour 125).
Encore une fois, cela peut être dû au désir et à l'aspiration à Hachem exprimés dans cette prière.

C'est pourquoi le Shoulchan Aroukh (132,1) déclare : "Nous devons être très prudents lorsque nous prononçons ובא לציון avec kavana".
Le Zohar écrit également à propos de cette prière très élevée et exaltée.

La kédoucha de ובא לציון est appelée קדושא דסידרא. Rabbi Asher de Stolin (Séder HaYom, cité dans Beit Aharon) a dit : "Soyez prudent avec la kédoucha du séder [qui est ובא לציון ] et prononcez-la avec beaucoup de kavana, car c'est une grande rectification pour toute la journée, afin que tout soit organisé et bien, à tous égards".

<--->

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 166) dit que c'est le sens des mots : "Pour les fautes que nous avons commises par accident et par désir" (על חטא שחטאנו לפניך באונס וברצון).
Pourquoi devrions-nous dire vidouï pour avoir péché באונס (onèss), par accident, contre notre volonté?
Ces fautes ne sont pas de notre faute.

Mais le problème est que c'était באונס וברצון (béonèss oubératson), ce qui signifie que nous étions heureux d'avoir cette responsabilité.

-> Voici un exemple de על חטא שחטאנו לפניך באונס וברצון . Le problème n'était pas le péché commis באונס , puisqu'il avait été contraint. Le problème était qu'il avait également ,ברצון (bératson), désiré, souhaité cette situation.
Nos Sages disent qu'Haman avait le pouvoir de décréter l'anéantissement, parce que שנהנו מסעודתו של אחשורש , parce qu'ils (les juifs) ont apprécié le repas d'A'hachvéroch. Le problème n'était pas qu'ils aient assisté au repas. Ils devaient être là, sinon ils auraient été punis par A'hachvéroch.
Le problème était qu'ils étaient heureux d'être là.
שנהנו , ils ont apprécié le repas. Car même lorsqu'on est contraint de commettre une faute, D. préserve, on devrait désirer, souhaiter ne pas être mis dans cette situation.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché, Esther, ד"ה איתא במגילה ) explique que la nourriture servie lors de cette fête n'était pas casher . Néanmoins, ils étaient autorisés à manger là-bas car il s'agissait d'une situation de pikoua'h néfech. Leur faute était qu'ils auraient dû manger chez eux avant de se rendre à la fête, afin que la nourriture servie lors de la fête soit אכילה גסה (a'hila gassa - manger alors qu'on est complètement rassasié, ce qui n'est pas considéré comme manger, selon la halakha).

<--->

-> La michna Béroura (685,2) explique que chaque année, au mois d'Adar, il était annoncé dans les villes juives qu'elles devaient faire don d'un demi-shekel pour l'achat du korban tamid de l'année suivante. En effet, chaque année, de Roch 'hodech Nisan jusqu'au Nissan de l'année suivante, les korbanot devaient être achetés à partir d'une nouvelle collecte de demi-shekels, comme il est dit : "Voici l'olah ... dans sa nouveauté" (Pin'has 28,14).
La collecte commençait en Adar. Aujourd'hui, nous ne faisons plus don des demi-shekels, car nous n'apportons plus les korbanot. Cependant, en lisant dans la Torah le passage sur le don des shekels, et grâce à notre désir d'accomplir la mitsva, c'est comme si nous apportions le demi-shekel au Temple, comme il est écrit : "nos paroles doivent remplacer les korbanot" (ounéchaléma farim chéfaténou - Hochéa 14,3).
C'est pourquoi nous lisons un Shabbath dans l'année la paracha Shékalim de la paracha Ki Tissa.

-> Le Sfas Emet (Shékalim 5633) explique que la particularité des korbanot, qui sont si chers à Hachem, réside dans le désir profond des juifs de servir Hashem.
Il écrit : "Ce désir existe aujourd'hui, et peut-être même plus qu'auparavant".
Nous désirons apporter des korbanot, nous voulons servir Hashem, et c'est pourquoi notre lecture du ma'hatsit haShekel et notre désir de faire la volonté de Hachem sont si précieux pour Hachem.

Naassé véNichma = associer le coeur à l’accomplissement des mitsvot

+ Naassé véNichma = associer le coeur à l'accomplissement des mitsvot :

-> "Le peuple entier répondit ensemble en disant : 'Nous ferons tout ce que D. a dit'." (Yitro 19,8 - lecture de la Torah pour Shavouot).

-> "Le peuple entier répondit d'une seule voix en disant : "Nous ferons toutes les choses que D. a dites" ... Il prit le livre de l'Alliance et le lut aux oreilles du peuple. Ils dirent : 'Tout ce que D. a dit, nous ferons et nous écouterons' " (Michpatim 24,3-7).

=> ces versets ont de quoi nous surprendre. Pourquoi, dans les deux premiers (v.19,8 et v.24,3), le peuple juif répondit-il seulement "naassé" (nous ferons) alors que dans le troisième (v.24,7), il répondit "naassé vénichma" (nous ferons et nous écouterons)?
De plus, la Torah souligne qu'ils répondirent d'abord "ensemble" puis "d'une seule voix", ce qu'ils ne firent pas la troisième fois. Pourquoi?

<--->

-> En déclarant "naassé vénichma", le peuple d'Israël parlait de deux aspects différents de l'observance.
1°/ Le premier aspect est l'accomplissement tangible, physique, du commandement (les mains) que la personne en comprenne les raisons ou non, qu'elle saisisse l'impact de la mitsva qu'elle fait dans le monde supérieur ou pas.
L'acte même du commandement dans le but d'obéir à la volonté de D. correspond à "naassé" (nous ferons). Le peuple juif a accepté d'accomplir tout ce que D. lui ordonnerait sans poser de questions, que le but de la mitsva soit compris ou pas.

2°/ Le deuxième aspect, c'est la pureté et la noble intention (le cœur) investis dans chaque mitsva.
Outre l'acte physique, chaque personne a un niveau différent de compréhension. Plus un homme fait d'efforts pour comprendre le commandement en profondeur et plus ce commandement peut le faire progresser.
Tel est le sens de "vénichma" (nous écouterons). Plus qu'écouter, ce terme laisse entendre qu'on intériorise le sens profond de la mitsva.
En étudiant et en vivant le but de chaque commandement, en s'efforçant d'imprégner son âme de ses buts et effets sublimes, l'homme peut élever le niveau de son observance au plus haut point et, plus encore, s'attacher à D.
[ le Targoum Onkelos et le Targoum Yonathan traduisent le mot "vénichma" par "nekabel", qui semble vouloir dire écouter avec son cœur et pas seulement avec ses oreilles.
Rachi interprète ce mot de la même façon dans Vayéchev 37,27 ]

D'après ce qui précède, il est clair que le peuple juif ne fut capable de déclarer vénichma qu'après la lecture par Moché du "Livre de l'Alliance" (séfer haBrit), c'est-à-dire la Torah.
C'est seulement par l'étude de la Torah qu'il est possible de percevoir les profondeurs du sens de chaque mitsva. En explorant le contenu de la mitsva et en l'intériorisant, l'homme peut élever son observance au plus haut niveau et accomplir la volonté de D. de la façon la plus profonde.

<--->

-> Ce principe nous aide à comprendre pourquoi les Bné Israël ont pu proclamer "naassé" tous ensemble, d'une seule voix mais pas "naassé vénichma".
Naassé représente l'engagement du peuple à accomplir chaque mitsva. Tout le peuple s'est
montré capable de s'engager à accomplir chaque mitsva exactement comme elle avait été ordonnée dans tous ses détails.

Quant à l'aspect "nichma", les niveaux étaient différents à l'intérieur du peuple. L'engagement de chaque personne à "naassé" dépendait de sa préparation spirituelle personnelle.
Certains accomplissent les mitsvot comme une charge nécessaire par peur des conséquences s'ils ne les accomplissent pas.
D'autres accomplissent les mitsvot parce que leur cœur déborde d'amour pour D. qui les a ordonnées. Ils cherchent toutes les occasions d'en accomplir autant que possible, car ils comprennent que c'est la voie royale pour s'attacher à D. envers Qui leur amour devient toujours plus fort.

Il n'était donc pas possible que le peuple juif dise "naassé vénichma" d'une seule voix.
Le "nichma" de chacun était à son propre niveau, avec ses propres notes jouées sur les cordes de son cœur. L'observance des mitsvot de chacun dépendait de son niveau de sagesse en Torah et de sa préparation spirituelle.
Etant donné que le niveau d'engagement de chacun était différent, la déclaration "venichma" de chacun était différente et ne pouvait pas venir "d'une seule voix".

<--->

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 88a) : "Lorsque le peuple d'Israël déclara naassé venichma, en donnant la réponse naassé avant michma, 600 000 anges de service descendirent du ciel. Chacun attacha deux couronnes sur la tête de chaque membre du peuple, l'une correspondant à naassé et l'autre correspondant à nichma".

Ce passage sous-entend que les Bné Israël furent loués d'avoir déclaré qu'ils s'engageaient à écouter, et pas seulement d'avoir dit naassé avant nichma. Il semble admirable d'avoir fait précéder le naassé avant le nichma mais qu'y avait-il de louable à dire nichma?

D'après ce que nous avons expliqué, il apparaît que la grandeur du "nichma" était que le peuple s'est engagé à un niveau supérieur d'observance.
Chacun prit cet engagement : "Non seulement je vais accomplir toutes les mitsvot, mais je vais m'efforcer de les observer en tant que devoir du cœur aussi, du mieux possible. Je désire me servir des mitsvot comme moyen d'exprimer mon amour pour D."
Le peuple s'est engagé à se pencher sur le sens plus profond de chaque mitsva, ce qui allait lui permettre d'améliorer leur accomplissement.

Nous voyons donc qu'il existe deux aspects de service de D. à cultiver.
Il existe premièrement l'engagement de base d'accomplir entièrement toutes les mitsvot et deuxièmement, à dépasser les exigences minimales et à mieux accomplir les mitsvot afin de nous attacher solidement à D.
Chaque juif, selon sa personnalité, ses dons et ses tendances, peut le faire de la façon qui lui convient le mieux.

Chacun peut atteindre ce niveau en étudiant la Torah pour comprendre chaque mitsva en profondeur avec les capacités intellectuelles et émotionnelles dont D. l'a doté à cette fin. Il méritera ainsi d'accomplir toutes les mitsvot de façon remarquable, de tout son cœur.
[rav David Hofstedter - Darach David - Moadim - Shavouot]

<--->

[il revient à chaque juif de mettre son cœur, de la joie, de la fierté, ... (le nichma) dans l'accomplissement des mitsvot (le naassé).
(on peut éventuellement dire qu'une avodat Hachem (ex: prière) faite sans sentiment, par routine (juste en bougeant extérieurement, mais pas le coeur), est du bon naassé (respectant la halakha), mais il manque véritablement du nichma. )
ex: on peut personnaliser notre service Divin en donnant une vie toute particulière aux mitsvot qui nous parlent davantage personnellement.
En ce sens, dans le train-train de notre vie quotidienne, influencé par l'environnement non-juif et notre yétser ara qui nous endort spirituellement, chaque juif a la possibilité d'avoir un "nichma" unique, sublimant son service Divin. ]

Dans tous les mondes, du plus haut au plus bas, la lumière et la vitalité sont continuellement puisées dans le Créateur béni, à chaque instan, afin de soutenir leur existence. Car si cette lumière et cette vitalité cessaient d'animer les mondes, ne serait-ce qu'un instant, à D. ne plaise, ils cesseraient tous d'exister et seraient comme s'ils n'avaient jamais existé. Comme le dit le Zohar (tikouné Zohar intro 17a) : "Si Tu t'éloignais ne serait-ce qu'un instant, ils cesseraient d'exister".
C'est pourquoi, à tout moment et à chaque instant, la lumière et la vitalité sont puisées, comme nous le mentionnons dans nos prières : "Celui qui renouvelle dans Sa bonté continuellement, jour après jour, l'acte de la Création" (amé'hadech bétouvo bé'hol yom tamid maassé béréchit).
Chaque chose qui existe reçoit sa lumière et sa vitalité en fonction de sa taille et de sa capacité à recevoir. Par conséquent, chaque détail de l'existence doit être continuellement soutenu, dans son essence et sa forme, tout comme il a été créé au cours des 6 jours de la Création.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

[en apparence le monde semble tourner en automatique (lois de la nature), mais en réalité tout n'existe à chaque seconde que grâce à Hachem. Nous devons donc le remercier constamment, et éviter la tendance naturelle de tout prendre pour acquis. ]

L’ouverture de la mer Rouge

+ L'ouverture de la mer Rouge (par le rabbi de Berditchev) :

-> Dans tous les mondes, du plus haut au plus bas, la lumière et la vitalité sont continuellement puisées dans le Créateur béni, à chaque instan, afin de soutenir leur existence. Car si cette lumière et cette vitalité cessaient d'animer les mondes, ne serait-ce qu'un instant, à D. ne plaise, ils cesseraient tous d'exister et seraient comme s'ils n'avaient jamais existé. Comme le dit le Zohar (tikouné Zohar intro 17a) : "Si Tu t'éloignais ne serait-ce qu'un instant, ils cesseraient d'exister".
C'est pourquoi, à tout moment et à chaque instant, la lumière et la vitalité sont puisées, comme nous le mentionnons dans nos prières : "Celui qui renouvelle dans Sa bonté continuellement, jour après jour, l'acte de la Création" (amé'hadech bétouvo bé'hol yom tamid maassé béréchit).
Chaque chose qui existe reçoit sa lumière et sa vitalité en fonction de sa taille et de sa capacité à recevoir. Par conséquent, chaque détail de l'existence doit être continuellement soutenu, dans son essence et sa forme, tout comme il a été créé au cours des 6 jours de la Création.

Nous allons maintenant expliquer le miracle de la division de la mer Rouge. Lorsque la mer Rouge s'est fendue, elle s'est transformée en terre ferme (voir Téhilim 66,6), car la lumière et la vitalité nécessaires à son maintien à l'état liquide lui ont été retirées. À ce moment-là, sa lumière et sa vitalité sont sorties de ce monde. Par conséquent, son essence même en tant que substance fluide a cessé d'exister.
En conséquence, la mer se fendit et se fragmenta, car elle était privée de sa lumière et de sa vitalité.
[la mer se divisa en 12 chemins, un pour chaque tribu (Pirké déRabbi Eliézer 42 ; Tan'houma Béchala'h 10). ]

C'est pourquoi le miracle de la division de la mer Rouge est le plus grand de tous les miracles. Car en plus de constituer un changement de nature dans ce monde inférieur, quelque chose d'entièrement nouveau et de merveilleux, qui ne s'était jamais produit depuis la création de tous les mondes, s'est produit. Il y eut un renversement de l'ordre de descente de tous les mondes qui avait été établi dans la nature depuis l'époque de la création.
Car, comme on le sait, chaque monde a une dimension de mer et de terre ferme. De même que dans le monde inférieur, la mer physique s'est transformée en terre ferme, de même dans tous les mondes spirituels supérieurs, la dimension correspondante de la mer s'est transformée en terre ferme. Tout cela s'est produit parce que leur lumière et leur vitalité se sont élevées aux niveaux les plus élevés.

[bien que le texte n'explique pas ce que signifie "transformer la mer en terre ferme" dans un sens spirituel, l'implication est que les niveaux qui sont normalement cachés ("mer") sont devenus révélés ("terre ferme"), similaire à la façon dont les commentaires (voir Mochné Torah Méla'him 12,5) interprètent le verset : "car la terre sera remplie de la connaissance de D. comme l'eau recouvre le fond de la mer" (Yéchayahou 11,9).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

"Lorsque le serpent est tombé sur 'Hava, il l'a souillée de son impureté.
Les Bné Israël ont été purifiés de cette impureté lorsqu'ils se sont tenus au mont Sinaï.
Les non-juifs, qui ne se sont pas tenus au mont Sinaï, n'en ont jamais été purifiés".
[guémara Shabbath 146a]