Aux délices de la Torah

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La tribu de Binyamin fut la première à sauter dans la mer

+ Pourquoi la tribu de Binyamin sauta-t-elle en première à l'eau de la mer Rouge?

-> La guémara (Sota 37a) rapporte l'avis de Rabbi Méir, que les tribus discutèrent entre elles pour savoir qui se jetterait à l'eau en premier, jusqu'à ce que celle de Binyamin le fit sans attendre.

Une question se pose : pourquoi celle de Binyamin se jeta-t-elle en premier et non celle Zévouloun, sur lequel il est écrit : "il occupera le littoral des mers" (Vayé'hi 49,13)? Il a des connaissances très précises sur la mer et beaucoup plus que Binyamin.

Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

Les Bné Israël connaissaient la valeur du cercueil de Yossef, c'est pourquoi ils discutèrent entre eux, qui se jetterait en premier à l'eau.
Les membres de la tribu de Binyamin dirent : "même si notre aïeul est le plus jeune de la famille, nous sommes liés au cercueil de Yossef, plus que toutes les autres tribus! Il dénomma tous ses dix enfants du nom de Yossef (le nom de chacun de ses enfants faisait allusion à Yossef) et il fut le seul à ne pas avoir participé à la vente".
La tribu de Binyamin se jeta donc la première à l'eau !

Les chiens créés par sorcellerie

+ Les chiens créés par sorcellerie :

-> Le midrach (Tan'houma Béchala'h 2) nous raconte que lorsque Moché voulut sortir les ossements de Yossef du Nil (juste avant de quitter l'Egypte), il écrivit les mots "Alé Chor" sur un morceau de bois et le jeta dans le fleuve.
Selon un autre avis, cité dans le Yalkout Chimoni (Béchala'h, siman 227), il écrivit sur un morceau d'argile le nom explicite d'Hahem, le jeta dans le fleuve et de suite en jaillit le cercueil de Yossef.

Cependant, le Yalkout continue et nous rapporte des propos étonnants.
Il y avait là-bas 2 chiens, créés par des tours de magie, qui aboyaient après Moché. Moché se dit : de vrais chiens n'aboient pas, mais de faux chiens, créés de toutes pièces par sorcellerie, agissent ainsi. C'est ce qui est dit : "Pas un chien n'aboiera contre les bné Israël" (Bo 11,7).

Or comment Moché sut-il que ces chiens avaient été créés par sorcellerie? Si c'est parce qu'ils aboyèrent, c'est incompréhensible, car justement ce sont les vrais chiens, qui aboient.

Les commentateurs expliquent que l'exil eut lieu par la faute de médisance de Yossef sur ses frères. Tant que la faute n'était pas réparée, impossible de délivrer les bné Israël d'Égypte.

D'après cette explication, le Zéra Béré'h nous dévoile un secret remarquable : pourquoi les chiens aboyèrent-ils à l'encontre de Moché, pourquoi l'empêchèrent-ils de sortir le cercueil de Yossef?
Ils avaient un argument contre Yossef, qui médit de ses frères. Nos Sages (guémara Pessahim 118a) disent que celui qui médit mérite d'être jeté en pâture aux chiens.
C'est la raison pour laquelle ils se tinrent debout et dirent à Moché : "Nous ne te permettrons pas de le sortir de là!"

Moché dit : si c'est la raison pour laquelle ils aboient, ce ne sont pas de vrais animaux, car Hachem a promis : "Pas un chien n'aboiera contre les enfants d'Israël" et qu'ils ont déjà réparé la faute de la médisance.

La sainteté inhérente du Shabbath

+ La sainteté inhérente du Shabbath :

"Le 7e jour, Hachem acheva Son travail qu'Il avait fait et Il s'bastint le 7e jour de tout Son travail qu'Il avait fait" (Béréchit 2,2)

-> Rachi commente : "Hachem a déterminé avec précision le moment de début du Shabbath et est entré dans le Shabbath à un cheveu près. (Ainsi,) il semble qu'Il ait achevé [le travail] le jour même du Shabbath".

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Hachem n'a pas interrompu le travail de la Création au début du Shabbath parce qu'il était achevé, mais plutôt en raison de la sainteté inhérente au Shabbath. Sinon, le travail de la Création aurait continué pendant 7 jours, comme l'indique Rachi : "Hachem a doublé le travail le 6e jour ; le travail qui aurait dû être achevé le Shabbath a été fait à la place le 6e jour".

La sainteté du Shabbath n'est pas due à l'achèvement du travail de la Création en 6 jours.
Au contraire, Hachem a achevé le travail de la Création en six jours en raison de la sainteté du Shabbath.
Cette sainteté peut être démontrée par le midrach (Béréchit rabba 7,7), qui affirme que les chédim (démons) ont été créés le vendredi mais n'ont pas été achevés en raison de l'arrivée du Shabbath.
Cela implique que la Création n'était pas terminée à la fin du 6e jour, mais qu'Hachem a néanmoins cessé Son travail en raison de la sainteté du Shabbath.
Bien sûr, Hachem aurait pu achever le travail de la Création avant l'apparition du Shabbath, mais Il a délibérément laissé une partie du monde incomplète pour démontrer la sainteté du Shabbath.

Le jour du Shabbath est intrinsèquement saint parce qu'il s'agit du 7e jour de la semaine, et que le chiffre sept correspond à l'esprit. Le monde physique est composé de 6 dimensions : le haut, le bas, le nord, le sud, l'est et l'ouest. La septième dimension, spirituelle, est située au centre.
Les six premières dimensions occupent de l'espace car elles sont physiques, mais la septième dimension est spirituelle car le centre n'occupe pas d'espace.
De même, les six premiers jours de la semaine correspondent aux six dimensions physiques/matérielles du monde, et le septième jour, Shabbath, correspond à la septième dimension spirituelle au centre.

La septième dimension est toujours au milieu, et Shabbath est également considéré comme le jour du milieu de la semaine, bien qu'il soit le dernier jour de la création. Comment cela se fait-il?
Nos Sages font référence aux quatrième, cinquième et sixième jours de la semaine comme étant les trois jours précédant Shabbath, et aux premier, deuxième et troisième jours comme étant les trois jours suivant Shabbath. Cette perspective place le Shabbath au milieu de la semaine.
Le corps fait également allusion à ce concept, en y ajoutant une autre dimension.
Tout comme le cœur, qui se trouve au milieu du corps, apporte la vie à l'être tout entier, le jour du Shabbath n'est pas seulement le cœur spirituel de la semaine, il apporte en fait la bénédiction et la sainteté à toute la semaine.

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=> Le Shabbath, en tant que 7e jour de la semaine, est intrinsèquement saint. La sainteté du Shabbath n'est pas due au fait qu'Hachem a achevé l'œuvre de la création le 7e jour, mais plutôt au fait qu'Hachem a achevé l'œuvre de la création le 7e jour en raison de la sainteté du Shabbath.

[A 'Hanoucca,] lorsque chaque juif, y compris les gens simples, fait les bénédictions et allume les lumières, alors les anges célestes tremblent.
[rav Méïr de Kretchnif]

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-> Le séfer Kav haYachar (chap.96) écrit que chaque lumière allumée à 'Hanoucca contient une sainteté incroyable et illimitée.

"Le roi d'Égypte mourut et les Bné Israël gémirent" (Chémot 2,23)

-> Pharaon décréta de lourds décrets sur Israël et l'un des plus redoutables est d'emmurer un enfant à la place d'une brique manquante. Ce malheur a conduit même Moché à interroger Hachem quant à Sa façon d'agir. Il lui dit : comment est-ce possible d'emmurer des enfants?
Moché dit à Hachem : "Tu as occasionné du mal à ce peuple", car on place leurs enfants dans le mur s'ils ne fournissent pas assez de briques! (Rachi - guémara Sanhédrin 101b)

La réponse de Hachem est effrayante : Il dit: ils sont comme des ronces périssables, Je sais que s'ils restent en vie, ils seront de véritables impies (Rachi Id.). Mieux vaut qu'ils meurent maintenant avant de devenir réchaïm.

-> Le Arizal explique que toutes les âmes de la génération du déluge, du Dor Hapalaga (génération de la dispersion), de la génération d'Enoch et des habitants de Sodome, qui devaient s'amender descendirent en Égypte.
Ceux qui fautèrent dans le déluge furent jetés dans l'eau et ceux qui fautèrent dans la construction de la tour furent encastrés dans le mur.

Hachem continue : "Si tu veux, retire un enfant du mur" (Rachi id).
C'est que fit Moché, il retira Mikha (voir guémara Sanhédrin 101b).
[ce dernier est sorti d'Egypte en dérobant une plaque d'argent du cercueil de Yossef, dans l'idée de venir en terre sainte et d'ériger une maison d'idolatrie. ]

Les briques de Kora’h

+ Les briques de Kora'h :

-> Le rav Eliyahou haCohen d'Izmir (ans son livre Éné Haéda) rapporte un midrach au nom de Rav Chmouël Tarmichi : au début de l'esclavage en Égypte, Pharaon demanda aux enfants d'Israël de fabriquer des briques durant une journée. Il voulait savoir combien chacun était capable de produire par jour, pour déterminer le quota à exiger de chacun d'eux au début de l'esclavage.
Kora'h, qui avait compris ce que Pharaon tramait, produisit une seule brique durant toute la journée...

Comment est-ce possible puisque la tribu de Lévi ne fut pas asservie en Égypte ?

Dans le livre Midrach Rabbi David Hanaguid (petit-fils du Rambam), l'auteur écrit : nos Sages nous enseignent que la tribu de Lévi ne travailla pas ni ne fabriqua de pierres. Ils n'écoutèrent pas Pharaon et préférèrent étudier la Torah et accomplir les mitsvot. Personne ne désirait travailler sauf Kora'h. Kora'h porta et fabriqua une seule pierre.
Il se sentit obligé d'apporter une brique avant de sortir d'Egypte, à cause de son désir âpre du gain et de ses envies matérielles. Il ne se suffisait pas de ce qu'il avait, comme il est écrit : "Qui aime l'argent n'est jamais rassasié d'argent" (Vayikra 5,9).

Le Éné Haéda continue: les Égyptiens demandèrent à Kora'h : comment es-tu parvenu à ne fabriquer qu'une seule brique ? Il expliqua qu'il avait enjolivé et taillé la pierre en l'honneur du roi. Finalement, les Égyptiens imposèrent à chaque Hébreu le double du quota de briques qu'il avait réalisé le premier jour. Lorsque les Hébreux durent doubler leur production de briques, Kora'h, qui n'en avait produit qu'une, ne fut pas du tout asservi.
Que fit-il ?

Chaque jour, lui et sa famille fabriquaient des pierres, à leur rythme et les conservaient jusqu'à ce que leur nombre devînt respectable.
Lorsque Pharaon décréta : "La paille ne vous sera point donnée et vous fournirez la même quantité de briques" (Chémot 5,18), les enfants d'Israël furent obligés de fournir le même nombre de briques sans la paille, sans quoi leurs enfants étaient emmurés à la place de la brique manquante.
Ils se rendaient donc chez Kora'h pour acheter des briques. Ce dernier les vendait à un prix si exorbitant que celui qui venait devait lui céder toutes ses richesses pour sauver ses enfants et leur éviter d'être emmurés dans la construction. C'est ainsi que Kora'h spolia l'argent du peuple d'Israël de la même manière que les hommes de la génération du déluge volaient leur prochain. Les « volés » réagissaient par des flots de paroles injurieuses. Quand Kora'h s'empara des biens du peuple d'Israël, les victimes l'injurièrent à cause de leur extrême détresse.

C'est la raison pour laquelle Rabbi Yéhochoua ben Lévi (midrach Béréchit rabba 26,7) dit : la discorde est difficile comme celle de la génération du déluge, car la faute était similaire et la punition aussi, les petits enfants furent punis de mort comme les adultes.

Le miracle de 'Hanoucca n'est pas seulement que l'huile brûle pendant 8 jours, c'est aussi le courage de l'allumer en premier lieu, dans une période d'obscurité.
[rabbi Moché Feinstein ]

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[notre yétser ara cherche à nous anesthésier, à nous faire désespérer. A 'Hanoucca, nous fêtons le courage d'oser, d'avoir de l'ambition spirituelle. ]

Shabbath et 'Hanoucca représentent ensemble 2 types de lumière :
Shabbath est la lumière intérieure qui illumine l'âme, tandis que 'Hanoucca est la lumière extérieure qui brille dans le monde.
Ensemble, ils nous enseignent à faire entrer la sainteté de l'âme dans le domaine public.
[le rabbi de Loubavitch ]

Les purs justes ne se plaignent pas de l'obscurité [spirituelle ambiante], ils [sont focalisés à ] augmenter la lumière.
[rav Avraham Kook - Arpelé Tohar]

Sarah – A son mariage une femme naît de nouveau

+ Sarah - A son mariage une femme naît de nouveau :

"Avram et Na'hor se prirent des épouses ; le nom de l'épouse d'Avram était Saraï et le nom de l'épouse de Na'hor était Milka, fille de 'Haran, père de Milka et père de Yiska" (Noa'h 11,29)

-> Rachi commente : "Yiska était un autre nom pour Saraï, qui faisait allusion à la capacité de prophétie de Saraï".
Pourquoi Saraï avait-elle 2 noms?
La réponse est que le nom de Yiska était son nom de naissance, et que le nom de Saraï lui a été donné lorsqu'elle a épousé Avram.
Yiska était un nom de naissance approprié pour Saraï, car sa capacité de prophétie était innée (et non une conséquence de son mariage avec Avraham). En effet, elle était un plus grand prophète qu'Avraham, puisque nous constatons qu'Hachem a ordonné à Avraham d'écouter tout ce que Sarah disait (Vayéra 21,12).

Yiska a reçu un nouveau nom lors de son mariage avec Avram, car lorsqu'une femme se marie, elle est considérée comme si elle naissait de nouveau.
La guémara (Sotah 12a) déclare : "Quiconque épouse une femme léchem chamayim (pour faire la volonté d'Hachem) est considéré comme l'ayant mise au monde" , car une femme non mariée est spirituellement incomplète, et son mari l'amène à l'achèvement spirituel.
Cependant, un mari n'a la capacité d'achever (rendre compète) sa femme que s'il l'épouse pour le Ciel (léchem chamayim). En revanche, s'il l'a épousée pour sa beauté, il est lui-même spirituellement dépourvu et donc incapable de l'achever spirituellement.
Avram n'a certainement pas épousé Saraï pour sa beauté, il n'en a eu conscience que longtemps après son mariage (Rachi - Lé'ha Lé'ha 12,11). Parce qu'il l'a épousée léchem chamayim, il était capable de l'amener à l'accomplissement spirituel.

Le nom de Saraï, qui signifie princesse, lui convenait parfaitement après son mariage avec Avram, car ce dernier était un roi.
Le midrach (Bamidbar rabba 15,14) nous dit : "Toutes les nations se réunirent et installèrent Avraham comme roi sur elles".
Comme la guémara enseigne qu'Avram est considéré comme l'ayant mise au monde, sa royauté lui a conféré le statut de princesse.
[Maharal - Gour Aryé ]

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=> Le nom de naissance de Saraï était Yiska, ce qui faisait allusion à sa capacité innée de prophétie.
Lorsqu'elle épousa Avraham, elle est née de nouveau, car celui qui se marie léchem chamayim est considéré comme ayant donné naissance à sa femme.
Lors de sa renaissance, elle reçut le nom de Saraï, qui fut plus tard changé en Sarah.