Aux délices de la Torah

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"L'essentiel de la préparation du jour de Roch Hachana consiste à faire régner la fraternité et l’amitié entre les Bné Israël, comme il est dit : "Avec des trompettes et la voix du Shofar, sonnez devant Hachem le Roi" (ba'hatsotsrot vékol Shofar ariou lifné aMél'ha Hachem - Téhilim 98,6), où le mot הריעו (ariou - sonnez) évoque l’amitié et la fraternité (de la même racine que le terme רעך : ton prochain - réé'ha) ...

Et il écrit : "Quel est l’homme qui désire la vie?" (Téhilim 34,13) = lorsque l'on demande à Roch Hachana : "Ecris-nous dans le Livre de la vie" , "Garde ta langue du mal" (Téhilim 34,14) = ‘Ne parle pas sur ton prochain’, "Ecarte-toi du mal et fais le bien" (Téhilim 34,15).
C’est en cela que consiste notre préparation à Roch Hachana, afin que notre jugement soit positif : si un homme considère autrui comme un tsadik (se focalisant sur le bien qu'il y a en l'autre, le jugeant positivement), alors, lui aussi, on l’inscrira dans le livre des tsadikim (mesure pour mesure Hachem nous juger en utilisant la même vision bienveillante qu'on porte à nos frères juif(ve)s)."
[Tiféret Shlomo - Ki Tétsé 23,10]

La nécessité de multiplier les paroles d’encouragement et de réconfort à autrui (et à soi-même)

+ La nécessité de multiplier les paroles d’encouragement et de réconfort à autrui (et à soi-même) :

"Un Ammonite et un Moavite ne viendront pas dans l’assemblée d’Hachem ... Parce qu’ils (litt. "pour la chose qu’ils") ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l’eau sur le chemin, lorsque vous êtes sortis d’Egypte ... Ne recherche pas leur paix ni leur bien tous les jours (de ta vie) à tout jamais" (Ki Tétsé 23,4-7)

-> Le Beit Yossef (drachot de rabbi Yossef Karo, imprimé dans le livre "Ohr Tsadikim") pose la question suivante :
Pourquoi Hachem a-t-il ordonné de les tenir en abomination jusqu’à la fin des temps sur "quelque chose d’aussi bénin que cela", à savoir de s’être abstenu de les accueillir avec du pain et de l’eau?
La chose est d’autant plus étonnante que les Bné Israël n’avaient besoin ni de pain ni d’eau puisqu’ils avaient du pain (manne) qui tombait du Ciel, et également de l’eau qui provenait du puits (de Myriam).

Et voici son explication :
"Il y a lieu de répondre, écrit-il, en faisant remarquer que le verset emploie l’expression : "pour la chose (qu’ils)" (al davar - עַל דְּבַר), c'est-à-dire à cause du fait qu’ils ne vous ont pas prodigué de bonnes paroles et des encouragements.
Car tel est le sens de cette expression [qui peut se lire également : "Pour la parole (qu’ils)"], à savoir : "à cause de la parole"."
[ le mot דבר (davar) employé par le verset en hébreu signifie "la chose" et aussi "la parole"]

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Si l’on y réfléchit un peu, ce commentaire du Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) est stupéfiant : ne pas accueillir les Bné Israël "avec du pain et de l’eau" est considéré comme "quelque chose de bénin", tandis que s’abstenir de les accueillir avec des paroles d’encouragement justifie un châtiment aussi sévère que celui-ci jusqu’à la fin des temps.
[à cause de cela les hommes d'Ammon et Moav ne pourront jamais se marier avec un membre du peuple juif (même s'ils se convertissent au judaïsme). Nous ne trouvons une telle déclaration envers aucune autre nation (bien qu'il n'en manque pas qui ont pu faire souffrir les juifs au travers l'Histoire). ]

En outre, il y a lieu de s’interroger : les Bné Israël avaient-ils besoin de paroles d’encouragement de la
part de peuples comme Amon et Moav?

On en déduit que même l’homme le plus grand parmi les grands (tsadikim) tire une jouissance de paroles encourageantes et celles-ci redonnent vie à son âme, même lorsqu’elles proviennent du plus petit des petits. Car grande est la force d’une bonne parole pour élever l’âme d’un homme et lui insuffler un souffle nouveau.
Dès lors, personne ne peut dire : "Qui suis-je pour encourager les autres?" Souvenons-nous qu’un bon mot est toujours à propos, en toute circonstance.

[ On raconte que le Yessod haAvoda (fondateur de la lignée de Slonim au 19e siècle) était une fois à Tibériade, attendant son tour dans un petit mikvé où seulement 2 ou 3 personnes pouvaient y entrer à la fois.
Une personne perturbée mentalement a proclamé : "Faites de la place pour le saint tsadik, rabbi Mottel de Slonim [le Yessod haAvoda]".
Lorsque le Yessod haAvoda est sorti du mikvé, il a dit : "Cet homme n'est pas sain d'esprit. Personne ne le respecte. Cependant, j'ai éprouvé du plaisir du peu d'honneur qu'il m'a fait. Car Hachem a ainsi créé la nature de l'homme qu'il prend plaisir à la moindre marque d'encouragement provenant de qui que ce soit. Et la récompense de celui qui encourage son prochain et qui le réconforte est très grande."
Davantage sur ce thème : L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui : https://todahm.com/2015/02/16/limportance-de-valoriser-et-de-temoigner-de-lappreciation-a-autrui ]

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-> Il est écrit aussi dans cette paracha : "Garde-toi des taches de lèpre (tsaraat)" (Ki Tétsé 24,8).
La Torah vient par là nous ordonner la défense de découper une tache de lèpre. Nos Sages (Sifri) nous enseignent que cette interdiction inclut également l’interdit d’enlever une tache pure.
Le Beit Israël l’explique, au nom de son père le Imré Emet, à partir de ce qui est rapporté dans le Zohar (III,46b) : "De même qu’un homme est puni pour avoir dit de mauvaises paroles, il l’est également lorsque l’occasion se présente pour lui de dire un bon mot et qu’il ne le dit pas."

Ce qui signifie que la faute de celui qui prononce des paroles de médisance est aussi grave que celle de celui qui s’abstient d’encourager son prochain avec de bonnes paroles qui redonneraient vie à son âme. Et c’est à cela que fait allusion la tache de lèpre pure, et la défense de la couper : que l’homme se rappelle bien que, du Ciel, on a voulu attirer son attention sur le fait qu’il s’est abstenu de dire des paroles encourageantes à son prochain qui auraient revigorées tout son être.

Yétser ara – Le combat d’une vie

+++ Yétser ara - Le combat d'une vie :

"Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi, qu’Hachem ton D. le livrera entre tes mains et que tu prendras des captifs en captivité" (Ki Tétsé 21,10)

-> Nos Sages s’étendent longuement pour expliquer que ce verset vient, en allusion, enseigner à l’homme la stratégie de la guerre contre le yétser ara.

En ce sens, on peut citer le Ohr ha'Haïm sur le verset (Choftim 20,1) : "Lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis et que tu verras cheval et char, un peuple plus nombreux que toi, ne les crains pas, car Hachem ton D. qui t’a fait sortir de la terre d’Egypte, est avec toi".
Il enseigne : "Peut-être que la Torah fait allusion ici à la lutte de l’homme contre son yétser ara, et vient lui enlever l’inquiétude qui habite son cœur, en lui disant : "Lorsque tu sortiras en guerre" (ki tétsé lamil'hama - litt. : "à LA guerre")", à savoir LA guerre bien connue, la plus grande de toutes (celle dont l'éternité de notre vie va en dépendre!) ... La Torah évoque alors : "un peuple plus nombreux que toi", allusion aux forces du mal accumulées en l’homme du fait de ses mauvaises actions. Et elle lui dit : "ne les crains pas", parce que "Hachem, ton D., ... est avec toi", ce qui signifie que si, certes, tu menais la guerre avec tes propres forces, tu ne pourrais pas résister dans cette lutte. Néanmoins, comme "Hachem ton D. ... est avec toi", Sa force pour te sauver est immense. Car, lorsqu’un homme vient se purifier grâce à Lui, Il le reçoit. L’homme s’attache alors à Lui, et Il le délivre de "ceux qui le harcèlent"."
[ "Sans l'aide d'Hachem, une personne ne serait pas capable de résister à son mauvais penchant" - guémara Soucca 52b ]

-> Le Sfat Emet (Choftim 5634) rapporte cet enseignement du Ohr ha'Haïm haKadoch, et y ajoute :
"Ce grand principe est connu : "Hachem n’amène à l’homme que des épreuves qu’il peut surmonter" car "la Torah n’a pas été donnée aux anges" et "Hachem ne se conduit pas comme un tyran envers Ses créatures" (guémara Avoda Zara 3a).
Dès lors, l’épreuve qui se présente est la plus grande preuve qui soit, qu’il est en mesure de la surmonter et de vaincre son yétser ara.
D’après cela, il explique également le verset : "Si la guerre se déclare contre moi, c’est en celle-ci que je placerai ma confiance" (im takoum alaï mil'hama bézot ani botéa'h - Téhilim 27,3), à savoir en l’épreuve qui se présente. C’est en elle-même que j’ai confiance de pouvoir y résister et la surmonter. Car dans le cas contraire, cette guerre (cette épreuve) ne se serait pas déclarée contre moi.
Le verset prend dès lors le sens suivant : "celle-ci", l’épreuve elle-même, est la raison du fait que " je placerai ma confiance".

-> Le Gaon de Vilna enseigne : "Hachem tient le yétser ara comme attaché à une corde qu’il relâche, pour chacun, suivant la mesure selon laquelle il est capable de briser ce yétser."
[derrière toute épreuve, nous devons savoir qu'il y a Hachem qui la "tient en laisse" dans ses moindres détails (ex: durée, intensité, difficulté, ...) ]

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-> "Il est important que tu saches que le plus grand ennemi que tu possèdes dans le monde, c'est ton mauvais penchant."
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot - chaar Yi'houd haMamaassé - chap.5 ]

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+ Pour vaincre le yétser ara = il faut partir au combat en étant certain qu'on va gagner :

-> "Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi" (ki tétsé la mil'hama al oïvé'ha)
Le Ahavat Shalom énonce un grand principe au sujet de cette guerre contre notre yétser : dans le verset il est écrit : lorsque tu sortiras en guerre "sur" (al) ton ennemi.
Cela vient suggérer que, dans sa lutte contre son yétser ara, l’homme doit se sentir au-dessus de son ennemi, à savoir plus fort que lui. Il doit sentir qu’il est en mesure et qu’il possède la force de le vaincre. Dès lors, il pourra réellement gagner la bataille.

Le Ahavat Shalom transmet un message vital :
au moment où l'on sort pour mener une bataille contre notre yétser ara (notre véritable ennemi dans ce monde), il ne faut surtout pas penser qu'il puisse être trop fort pour pour être vaincu. Il faut plutôt croire qu’on peut toujours être "sur son ennemi" (al oïvé'ha), c’est-à-dire qu’on peut finir par le vaincre si l'on fait suffisamment d’efforts pour le vaincre. Plus on a la émouna de pouvoir gagner cette guerre (le boss des boss, Hachem est avec moi), plus on sera victorieux, car (suite immédiate du verset) : "Hachem le livrera entre tes mains".
Ainsi, on voit de là que la manière principale de vaincre le yétser ara est en ayant un bita'hon fort qu'Hachem nous aidera à le vaincre. Un juif n'est jamais seul!
[d'une certaine façon, à chaque qu'on rendre et sort d'un lieu, on a une mézouza qui nous rappelle la grandeur d'Hachem, et notre lien de grande proximité avec Lui qu'aucune autre créature au monde n'a.
Cela nous engage à agir avec une grandeur spirituelle, et de partir à l'attaque en étant persuadé d'être "sur notre ennemi", ]

On doit avoir à l'esprit qu'une des grandes ruses de cet ennemi qu’est le yétser ara, consiste à faire peser sur l’homme l’inquiétude et la peur, à le décourager en lui inspirant la crainte, au point de le convaincre qu’il ne possède pas les forces de lutter contre lui et qu’il tombera forcément entre ses mains.
Dès lors, déjà depuis le début, l’homme renonce à se battre et écoute la voix de son mauvais penchant.
[on doit être particulièrement vigilant lorsque nous sommes d'humeur triste, car on aura tendance à aborder notre spiritualité avec peu d'ambition (ex: à quoi ça sert de viser haut, vu que je suis mauvais!), de valeur de soi. On préférera ne pas aller au combat face à notre yétser ara, et si on y va quand même ce ne sera pas en mode "al oïvé'ha". ]
C’est pour contrer cette attitude que la Torah s’exprime et s’adresse à chaque juif confronté à cette lutte : "Sache bien et sois-en convaincu dans ton cœur et dans tes 248 membres et tes 365 nerfs qu’en vérité, tu es au-dessus de ton ennemi, c’est toi qui es le plus fort tandis que le Yetser est le plus faible".
Et s’il le ressent réellement et qu’il croit en ses forces, alors il peut être certain qu’Hachem ton D. le livrera entre tes mains.
[on doit être fort de cette promesse Divine, car Hachem nous le promet textuellement dans la Torah : "lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi, qu’Hachem ton D. le livrera entre tes mains". ]

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+ Pour vaincre le yétser ara = il faut avoir conscience qu'il nous vend du vide, que toute sa force n'est que dans les délires de notre imagination :

-> "Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi ... que tu prendras des captifs en captivité"
Le Mahara de Belz explique :
lorsqu’un homme sortira en guerre contre son yétser ara, Hachem l’aidera à "prendre en captivité" ( = à enlever) de son yétser le sentiment que celui-ci veut le convaincre, qu’il est "captif" ( = qu’il est prisonnier de lui) et qu’il ne sortira jamais de ses filets.
Et tu prendras en captivité du yétser son argument que tu es son captif.

Le sens profond de ce qui précède est, comme l’explique l’Avné Nézer au nom de son beau-père, le rav Mendel de Kotsk, que si, certes, le yétser ara est comparé à un lion, il n’est, en vérité, qu’un "lion sur le papier", à savoir que toute sa force ne réside que dans l’imaginaire.
En effet, il apparaît à l’homme sous la forme d’un lion qui inspire la crainte, voire la terreur, sur toute la face de la Terre.
Ainsi, il introduit dans son cœur de vaines pensées telles qu’il est difficile d’accomplir les mitsvot, qu’il n’a pas la force de dominer son yétser ara afin de s’abstenir de transgresser des interdits. Cependant, s’il était seulement prêt à lutter, il le vaincrait facilement et le "déchirerait" comme s’il était fait de papier.

C’est peut-être dans ce sens que nos Sages (guémara Béra'hot 61a) comparent le yétser ara à une mouche. Car, de même que la mouche n’a aucune force propre de faire des dégâts, et ne peut que perturber l’homme en voletant autour de lui, le yétser ara a seulement la force de le troubler par de vaines chimères. Et lorsqu’un homme aura pris conscience que cet ennemi n’est pas un lion mais seulement une mouche, il ne sera plus le moins du monde perturbé par lui.
Le yétser ara n’est pas du tout effrayant, car toute sa force réside uniquement dans l’imagination, pas plus.

C’est dans le même sens que certains tsadikim expliquent l’enseignement de nos Sages (midrach Kohelet rabba 1,32) : "Un homme ne meure pas avec la moitié de ses désirs dans sa main" = aucun homme n’est jamais mort pour avoir brisé (à moitié) ses désirs.
Même s’il lui semble, avec ses yeux d’humain, que s’il ne mange pas un certain aliment, ne jouit pas d’un certain plaisir ou encore ne prononce pas les paroles de médisance qu’il a sur la langue, il risque de "rendre l’âme", qu’il sache qu’il n’en est rien, il ne lui arrivera rien. C’est seulement son yétser ara qui lui apparaît comme une immense montagne (cf. Soucca 52a) et tout n’est le fruit que de son imagination.

La guémara (Soucca 52a) enseigne que le yétser ara apparaît aux justes (tsadikim) comme une immense montagne et apparaît aux réchaïm comme un cheveu.
Le Pné Ména’hem pose la question suivante : en fin de compte, quelle est la vérité?
Et lui-même y répond en citant les mots de la guémara elle-même : "apparaît, apparaît", à savoir que l’essence même du yétser ara est uniquement dans l’imagination. Or, avec l’imagination, on peut apparaitre de "70 manières", à celui-ci, comme une montagne et à l’autre comme un cheveu.

[en ce sens, on peut comprendre, que dans les temps futurs, Hachem enlèvera au mauvais penchant son pouvoir, c'est pour ainsi dire "l'égorger" (guémara Soucca 52). En effet, puisque la Vérité sera tellement éclatante/évidente, il n'y aura plus de place à l'imagination, aux mensonges/bobards que nous vend le yétser ara.
(à chaque fois, le yétser peut adapter son discours de vente (d'imaginaire) en fonction du point faible qu'il repère en nous. Nous devons être sur nos gardes, car il s'adapte à chaque juif, à chaque situation, ... et sans l'aide d'Hachem nous ne pourrions le vaincre. ) ]

Il est écrit dans la même guémara (Soucca 52a) : Rabbi Assi dit : "Le yétser ara apparaît au début aussi fin que le fil d'une toile d'araignée ; mais à la fin, il apparaît comme la corde épaisse qui tire une charrette."
On peut, dès lors, associer à cet enseignement les paroles du Baal haTanya (Igueret haTéchouva) : "La chose ressemble à un homme qui placerait contre une fenêtre de nombreux voiles très fins les uns sur les autres. Il est certain qu’ils assombriraient la pièce comme un voile très épais".
Sur le même principe, on peut expliquer la comparaison du yétser Hara aux toiles d’araignée : en réalité, elles sont très fines et on peut les arracher très facilement pour ouvrir la fenêtre sur laquelle elles se sont tissées les unes après les autres, au point d’assombrir complètement la pièce. Mais l’insensé reste assis à se lamenter sur l’obscurité régnante.
En revanche, le sage sait parfaitement qu’il n’a qu’à se lever de sa place et arracher du revers de la main toutes les toiles d’araignée qui ne sont, chacune, qu’un mince écran, et pouvoir ainsi profiter des rayons du soleil.
Il en est de même de la guerre contre le yétser ara : celui-ci n’est qu’une apparence, et si l’homme se lève et déchire les voiles de son imagination, tout son être se remplira de lumière et de joie.
[...]

Toute épreuve et toute "envie" qui brûle dans le coeur d’un homme : si seulement on comprenait qu’elles n’ont aucune véritable valeur, mais qu’elles sont imaginaires, on se refroidirait immédiatement. Réalisant que tout n’est que bêtise et vaine chimère, en un instant, le "feu brûlant" qui nous animait auparavant s’éteindrait complètement, ne laissant que de vulgaires cendres sans importance.

... si nous voulons lui échapper, "allumons" et éclairons-nous avec des pensées et une réflexion authentiques. Nous verrons alors que tout n’est que du vent. Existe-t-il quelqu’un qui est en mesure d’affirmer qu’il jouit encore du goût suave éprouvé lors de la transgression d’un interdit par le passé?
Une fois la chose passée, il se rendra compte qu’il n’en est rien.
[tant que nous vivons dans ce monde nous pouvons agir pour accumuler des ressources qui définirons ce que sera notre monde à Venir, car à notre mort, le libre arbitre/yétser ara disparaissant, nous ne pourrons plus rien y ajouter. Ainsi, prenons fréquemment le temps d'allumer la lumière de la Vérité dans notre façon de voir la vie, car sinon on risque d'en souffrir pour l'éternité (si seulement j'aurai pu fait cela, ...). ]
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

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+ Tant qu'on est vivant dans ce monde, on doit constamment combattre notre yétser ara :

-> Il est important de comprendre que la nature de notre guerre contre le yétser ara est différente de toutes les autres.
L'objectif d'une guerre entre des pays est de conquérir l'ennemi. Lorsque l'armée adverse est vaincue, la guerre est terminée. Mais il n'en va pas de même pour la guerre contre le yétser ara. Lorsque nous gagnons une bataille, nous sommes confrontés à une autre guerre. C'est un combat sans fin.
Nos Sages (Béra'hot 61a) dénomme le yetzer hara "une mouche" parce que, comme une mouche, après que vous l'ayez chassé, elle revient.

Il est écrit : "Lorsque tu sortiras en guerre contre ton ennemi" (ki tétsé la mil'hama al oïvé'ha)
Selon nos Sages le verset fait allusion à la guerre que nous menons contre le yétser ara. On peut noter qu'il ne dit pas : "lorsque tu sortiras pour gagner" (ki tétsé lanitsa'hon), mais plutôt "lorsque tu sortiras en guerre".
Le Tiféret Shlomo explique que c'est parce que même lorsque nous gagnons une manche, la guerre continue. Il y a toujours une autre bataille.

Dans les mots du Tiféret Shlomo (début Ki Tétsé) :
"Il y a des gens justes qui luttent contre leur yétser ara et qui gagnent, et quelques jours plus tard, le yétser ara revient, et ils doivent à nouveau faire la guerre au yétser ara. Cela les perturbe et ils demandent : "De quoi s'agit-il? J'ai déjà eu cette guerre avec le yétser ara et j'ai gagné!"
Ils pensent en avoir fini avec le yétser ara, mais celui-ci revient. Ils se demandent ce qu'il adviendra d'eux.
La Torah examine cette situation et explique : "ki tétsé" = la raison pour laquelle vous êtes venus/sortis dans ce monde, est "lamil'hama" = pour faire la guerre. C'est la mission de votre vie. C'est pour cela que tu as été créé".
Vous ne pouvez pas gagner la guerre une fois pour toutes et être en paix avec le yétser ara, car alors la vie n'aurait pas de but. Il y a toujours de nouvelles batailles à mener.

-> Bien que nous fassions de notre mieux pour gagner toutes les guerres, la nature du monde est de perdre parfois (nous ne sommes que des êtres humains). Il y a des victoires et des défaites. Il n'est pas réaliste de s'attendre à être victorieux à chaque fois.
[ le yétser ara nous combat cherchant à nous faire tomber (son discours : ça va, c'est pas si grave!), et s'il réussit ensuite il va revenir à la charge avec un discours opposé (comment as-tu pu tomber aussi bas, c'est vraiment que tu es mauvais!) dans un but que l'on reste à terre dans la tristesse et en se morfondant.]
[Or, il est normal pour tout juif de tomber (on a la téchouva pour réparer). ] Mais ensuite on doit se relever, comme nous l'affirmons quotidiennement dans la prière de Cha'harit : "Ils s'agenouillent et tombent (dans leur bataille avec leur yétser ara), mais nous nous relevons et reprenons des forces (pour repartir au front de notre vie!)" (éma kar'ou vénafalou, vaana'hnou kam'nou vanit'odad - Téhilim 20).
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Rabbi Its'hak Hutner écrit dans une lettre :
"Lorsque nous discutons de la grandeur des tsadikim, nous avons la mauvaise habitude de commencer à la fin [de leur vie], en nous concentrant sur les niveaux élevés que les tsadikim ont atteints. Nous passons sous silence les nombreuses années pendant lesquelles ils ont lutté contre leur yétser ara, et nous pensons qu'ils sont nés tsadikim.
[Par exemple, tout le monde fait l'éloge de la chemirat halachon du 'Hafets 'Haïm, mais qui parle de ses terribles luttes et des hauts et des bas qu'il a connus jusqu'à ce qu'il atteigne ce niveau?
[ un juif est comme un électrocardiogramme tant qu'il y a des hauts et des bas, c'est qu'on et vivant, et lorsque c'est tout plat c'est qu'on est mort spirituellement parlant. (ainsi, un tsadik n'est pas tout plat en haut.
N'oublions pas que : "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16) = ce qui définit le fait d'être tsadik n'est pas de ne pas tomber, mais plutôt de se relever suite à une chute.) ]

Le fait d'omettre les premiers chapitres de leur vie crée un problème, car lorsqu'un ba'hour (jeune étudiant en Torah) a un fort désir de grandir dans la avodat Hachem et qu'il est confronté à un défi ou à une chute, il pense qu'il n'atteindra jamais le niveau des tsadikim qu'il souhaite imiter. Il pense que s'il est confronté à des défis, il n'a aucun espoir. Mais c'est ridicule.
Sachez, mon ami, que vous tomberez encore et encore, et qu'il y aura des batailles que vous perdrez. Mais à la fin, vous sortirez victorieux et vous porterez la couronne du succès sur ta tête.
Le plus sage de tous les hommes (le roi Salomon) a dit : "Un tsadik tombe 7 fois et se relève". Les sages comprennent que le tsadik se relève parce qu'il est tombé 7 fois [et qu'il s'est relevé sans cesse].
Je vous en prie, ne considérez pas les tsadikim comme des personnes en paix avec leur yétser tov.
Au contraire, lorsque le yétser ara brûle en vous et que vous luttez pour le vaincre, c'est à ce moment-là que vous ressemblez le plus aux guédolim, plus encore que lorsque vous êtes en paix avec le yétser ara."

+ "Hachem protège tous ceux qui L'aiment" (chomer Hachem ét kol oavav - Téhilim 145,20).
Le Rokéa'h écrit à propos de ce verset qu'Hachem protège ceux qui L'aiment, de tout mal ou de toute tragédie.

[ il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = si l'on peut dire, plus nous développons notre amour d'Hachem, plus nous permettons à Hachem de nous protéger davantage. ]

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-> La émouna, c'est croire, même si nous ne le voyons pas. Si tout ce que fait Hachem était évident, on ne parlerait pas d'émouna. On parlerait plutôt de connaissance (yédia).
Le verset (de Téhilim ci-dessus) est vérité. Hachem est notre gardien et Il nous protège en permanence. Si quelque chose se produit qui semble contredire cela, c'est uniquement parce que nous sommes incapables de voir l'image complète.
[rav David Ashear]

L’importance de la émouna

+ L'importance de la émouna :

-> Le Shomer Emounim (drouch haEmouna - perek 5) écrit qu'à l'avenir, une personne pourra s'élever aux plus hauts niveaux par le mérite de sa émouna, et aucune autre mitsva ne peut nous élever à de tels niveaux.
Il cite le verset : "ouvres les portes, afin que la nation juste, gardienne de la foi (shomer émounim), puisse entrer" (Yéchayahou 26,2).
Le midrach explique cela comme signifiant que selon le niveau d'émouna d'une personne, les différentes portes du Ciel seront ouvertes pour elle.
La émouna peut élever plus que toutes les autres mitsvot.
Tout comme le cœur donne la vie à tous les autres membres, la émouna donne la vie à toutes les autres mitsvot. Plus la émouna d'une personne est forte, mieux elle accomplira toutes les mitsvot.

Acquérir l'émouna de la bonne manière demande du travail. Il s'agit d'apprendre à la connaître chaque jour et de demander à Hachem de nous aider dans nos prières. Si une personne recherche la émouna, alors Hachem l'aidera.
[...]

La émouna nous relie à Hachem comme aucune autre mitsva. Les récompenses de la émouna sont inimaginables. Plus nous en apprenons sur ce sujet, plus nous l'enseignons (à nous et) aux autres, plus elle s'enracinera en nous.
[rav David Ashear]

Moché a écrit tous les déplacements des juifs et il a fait d'eux de la Torah.
De même, de nos jours, Eliyahou haNavi écrit tous les déplacements et aventures de chaque juif, et lorsque le machia'h viendra, il résultera [de ces écrits] un séfer que nous étudierons.

[rabbi David de Lelov - rapporté dans le Séfer Beit Yaakov (Likoutim p.95) de rabbi Yaakov Yanovski ]

Avoir une alimentation saine

+ Avoir une alimentation saine :

-> Dans la paracha Ekev, il nous est rappelé qu'Hachem a nourri les juifs pendant les 40 années passées dans le désert, afin de nous enseigner que "ce n'est pas uniquement par le pain que vit l'homme, mais [c'est] par tout ce qui émane de la bouche d'Hachem que l'homme vit" (Ekev 8,3).

Dans le monde d'aujourd'hui, il y a une demande croissante d'aliments naturels et biologiques. La croyance veut que moins un aliment est transformé, plus il est bon et sain.
Rabbénou Bé'hayé sur le verset ci-dessus enseigne que plus un aliment est proche de la façon dont nous l'avons reçu d'Hachem, plus il est vivifiant et sain pour nous.
Inversement, plus l'homme participe à la production de l'aliment, moins il est source de vie et de santé.
Puisque Hachem est la source de toute vie, plus nous mangeons directement de Sa main, plus nous pouvons bénéficier de la vie et de la santé.

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

-> Le Pélé Yoets (Sanégoriya) dit que lorsque nous jugeons les autres favorablement, nous diminuons la quantité de jugements stricts dans le monde et engendrons plus de miséricorde à la place.

-> Le Maharal Diskin (Kédochim 19,15) dit que les effets négatifs d'un jugement défavorable sont tout aussi néfastes pour la personne qui juge.
Puisqu'il y a un principe que nous sommes affectés par notre entourage, celui qui juge négativement ceux qui l'entourent se considère comme étant dans un environnement négatif, ce qui le rapproche de la faute.
En jugeant une personne favorablement, nous empêchons que cela se produise et créons ainsi un environnement positif pour nous-mêmes.

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-> Nos Sages (guémara Shabbath 127b) nous enseigne qu'un individu qui juge les autres favorablement sera à son tour jugé favorablement par Hachem.

-> Nos Sages (guémara Shabbath 97aa) nous disent que la personne qui soupçonne injustement une autre personne reçoit de la tsaraat ou d'autres souffrances corporelles en guise de punition.

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-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 282) enseigne :
Sachez qu'il faut juger tout le monde favorablement. Même si quelqu'un est complètement racha, il est nécessaire de chercher et de trouver en lui une petite parcelle de bonté dans laquelle il n'est pas racha.
En trouvant la Nékoudah Tova et en la jugeant favorablement, nous l'élevons littéralement du côté du mérite et nous sommes en mesure de l'aider à revenir à la téchouva.

[ b'h, issu du dvar Torah : Voir la Nékouda Tova en chaque juif : https://todahm.com/2023/05/30/voir-la-nekouda-tova-en-chaque-juif ]

Travailler ses midot pour déclencher la guéoula

+ Travailler ses midot pour déclencher la guéoula :

-> Selon le rav de Brisk, on doit travailler nos traits de caractère pour être méritants d'accueillir le machia'h.
De même, selon le rav 'Haïm Vital, l'objectif principal de notre vie dans ce monde est afin de surmonter nos mauvaises midot.
La Torah ne nous oblige pas explicitement d'avoir de bonnes midot ou de ne pas en avoir de mauvaises, car les midot sont les conditions préalables et les fondations d'un bâtiment ne sont pas visible extérieurement dans le bâtiment.

De même, le Gaon de Vilna (Michlé 4,13) dit : "l'objectif de l'existence d'une personne (dans ce monde) est de dépasser un trait de caractère (négatif) qu'elle n'a pas encore surmonté ... et si elle ne se renforce pas, quel est le but de sa vie?"
Le rav Israel Salanter dit qu'il est plus facile de terminer Shass (tout le Talmud) que de surmonter un trait de caractère négatif, et il n'exagérait pas, mais décrivait simplement la réalité.

Ainsi, lorsque nos Sages nous disent que le monde à Venir ne peut être acquis que par la souffrance (guémara Béra'hot 5a), ils font référence à la souffrance qu'impliquent les efforts considérables et l'autodiscipline nécessaires pour vaincre le mauvais penchant (Gaon de Vilna - Michlé 10,17), et que la souffrance émotionnelle est infiniment plus précieuse aux yeux d'Hachem que tout jeûne ou autre forme de souffrance physique (Iguéret haGra).

A la lumière de l'enseignement précédent du rav de Brisk, il est logique qu'il en aille de même pour nos préparatifs en vue d'accueillir machia'h : Hachem attend que nous voyions combien d'efforts nous faisons pour surmonter nos traits de caractère négatifs, de sorte que la souffrance émotionnelle occasionnée par ces efforts puisse servir de substitut à la souffrance physique qui pourrait autrement être impliquée par les 'hevlé machia'h, les rendant ainsi superflus.

Chaque fois qu'une personne surmonte la colère, la luxure, l'orgueil, la jalousie, la paresse, la tristesse, ... , elle contribue non seulement à son propre bien-être dans ce monde et à son salut dans le monde à Venir et aux jours du machia'h, mais également elle permet le salut national, puisqu'elle accélère ainsi la venue de machia'h et évite la nécessité de souffrir physiquement pendant la période de 'hevlé machia'h.
[rav Moché Sternbuch]

L’unité

+ L'unité :

-> Lorsque la nation juive est unie, le Satan n'a aucune emprise sur elle ...
Le manque d'unité de la nation juive est dû à la situation d'exil, et en devenant unie, la nation se sort elle-même de l'exil.
[ Maharal - Nétsa'h Israël - chap.25]

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-> Nos Sages (midrach Tan'houma Nitsavim - section 4) nous disent que "les juifs ne seront délivrés (de l'exil) que lorsqu'ils seront devenus un groupe uni".
De même, selon le midrach (Béréchit rabba 98,2) : "si les juifs sont devenus un groupe uni, alors préparez-vous à la guéoula".

Le Satan en est conscient et s'efforce donc de créer la discorde. En particulier à la toute fin du l'exil, les disputes retarderont la venue du machia'h.
Les nations ont également des différends, mais Hachem n'insiste pas pour qu'elles vivent en harmonie.
En revanche, la nation juive est censée vivre dans l'unité, et s'il y a des différends, il en résulte de terribles malheurs pour la nation.

La guémara (Baba Batra 99a) dit que lorsque les juifs accomplissaient la volonté d'Hachem, les kérouvim se faisaient face, mais que lorsqu'ils n'accomplissaient pas la volonté d'Hachem, un miracle se produisait et les visages se détournaient l'un de l'autre.
Lorsque chacun est plongé dans ses propres affaires et ne se préoccupe pas des besoins de son concitoyen juif, ou seulement des besoins de son cercle d'amis, de son groupe ou de sa communauté, et non de la nation tout entière, cet état de fait est reflété par les kérouvim se détournant l'un l'autre, comme pour dire que seuls les besoins de chaque individu les intéressent. Dans une telle situation, la Chékhina ne réside pas au sein de la nation.

Cependant, lorsque les juifs accomplissent la volonté d'Hachem, lorsqu'il existe une unité entre eux et que chacun prend soin des besoins physiques et spirituels de chacun de ses concitoyens, cet état de choses favorable se reflète dans l'état des kérouvim avec leurs visages tournés l'un vers l'autre, symbolisant l'amour entre mari et femme, qui est lui-même un symbole et une preuve de l'amour d'Hachem pour sa nation.
Dans un tel état de choses, Hachem fait reposer Sa Chékhina sur nous, nous couvre d'abondantes bénédictions et nous délivre.

Les kétoret, qui comprenaient la 'helbéna, une épice à l'odeur désagréable, nous enseignent que nous ne devrions pas regarder de travers le fait d'inclure même les fauteurs juifs avec nous lorsque nous nous rassemblons pour le jeûne ou la prière (Rachi - Ki Tissa 30,34).
L'unité en période de difficulté/malheur est une recette merveilleuse pour nous sauver des souffrances et des mauvais décrets, car lorsque la nation est unie, elle est invincible (Taam vaDaat - Kora'h 17,11).

Cependant, lorsque nous incluons des fauteurs dans nos prières, cela doit être fait de manière à ce que les fauteurs soient influencés par le parfum agréable de la judaïcité, plutôt que les juifs honnêtes soient influencés par eux au détriment de tous, tout comme l'ajout de la 'helbéna aux ingrédients des kétoret est bénéfique, puisque son odeur désagréable est contrebalancée par l'odeur agréable des autres épices, plutôt que la 'helbéna ait un effet négatif sur les autres épices (Taam vaDaat - Ki Tissa 30,34).
[rav Moché Sternbuch]