+ Pourim - la raison de danser de joie :
-> Dans la Méguilat Esther (8,16), le verset indique que les juifs "ont accompli et accepté sur eux-mêmes" les mitsvot de Pourim.
Nos Sages (guémara Shabbos 88a) interprètent ces mots comme signifiant que les juifs ont accepté la Torah à nouveau au moment du miracle de Pourim.
L'acceptation initiale au pied du mont Sinaï avait été forcée, car nos Sages enseignent qu'Hachem tenait la montagne au-dessus de leurs têtes. Hachem a déclaré que s'ils n'acceptaient pas la Torah, elle serait leur lieu d'enterrement.
En revanche, les juifs ont accepté la Torah par amour, et non par crainte, après le miracle de Pourim. Rachi (ibid.) explique que cette acceptation était due à l'amour que la nation ressentait en raison des miracles qu'Hachem avait accomplis pour elle à cette époque.
De nombreux autres miracles se sont produits depuis que la Torah a été donnée. Pourquoi n'ont-ils pas incité les juifs à accepter la Torah par amour? Qu'y a-t-il de si spécial dans les miracles de Pourim?
D'ailleurs, qu'est-ce que les juifs ont accepté d'eux-mêmes à cette époque? Cette nouvelle acceptation ajoutait-elle simplement des sentiments d'amour à l'acceptation initiale, ou entraînait-elle une nouvelle obligation?
-> Le Gaon de Vilna (Méguilat Esther 1,2) explique que les miracles de Pourim étaient uniques, comparés à ceux qui les avaient précédés : ils se sont produits pour la nation en exil. Les juifs venaient tout juste d'être expulsés de leur terre d'Israël par Nabuchodonosor, et ils ressentaient encore la douleur de cette conséquence.
Lorsqu'ils ont vu qu'Hachem ferait des miracles pour eux, même au milieu de Sa colère, ils ont ressenti une fois de plus l'amour puissant qu'Il leur portait. Cela les a incités à Lui rendre la pareille en L'aimant à leur tour.
Le Gaon de Vilna propose une analogie : Il était une fois un roi qui était très en colère contre son fils, le prince, en raison de son comportement inapproprié. Il décida de l'expulser de son palais jusqu'à ce qu'il se corrige. Le prince n'eut d'autre choix que de traverser une forêt dangereuse. Là, il fut attaqué par un animal sauvage. Il essaya en vain de se défendre, mais un groupe d'hommes surgit de nulle part et vint à son secours. Le prince pensa qu'il s'agissait d'une simple coïncidence, remercia les hommes et poursuivit son chemin.
Plus tard, un groupe de hors-la-loi attaqua le prince. Une fois de plus, un groupe d'hommes surgit de nulle part et sauva le prince. Cette fois, le prince se rendit compte que ce n'était pas une coïncidence : son père avait manifestement fait en sorte que ces hommes soient là pour le protéger.
Lorsque le prince s'est rendu compte que son père prenait toujours soin de lui, même lorsqu'il était puni, il a ressenti un amour plus grand que jamais pour son père.
De même, lorsque les juifs réalisèrent qu'Hachem continuerait à faire des miracles pour eux, même pendant leur période d'exil, leur amour pour Lui s'éveilla et ils furent prêts à accepter la Torah une fois de plus.
En quoi consistait précisément cette nouvelle acceptation?
Le midrach Tan'houma (Noa'h 6,9) explique qu'au mont Sinaï, les juifs ont accepté de plein gré la Torah Ecrite et l'accomplissement de ses mitsvot. Cependant, ils n'ont pas accepté de bon gré l'étude rigoureuse de la Torah Orale. Pour que la Torah soit étudiée correctement, elle doit être étudiée jour et nuit, au prix d'efforts considérables et d'une volonté de renoncer aux plaisirs, à la richesse et même au sommeil.
Bien que la nation juive ait désiré la Torah d'Hachem au Sinaï, il lui était difficile d'accepter un tel sacrifice. Cependant, maintenant qu'ils avaient fait l'expérience d'une forte manifestation de l'amour d'Hachem, cela a instillé en eux un plus grand amour pour la Torah, et ils ont accepté ces sacrifices de tout cœur.
Pourim est l'occasion pour nous d'accepter la Torah à nouveau, chacun à son niveau (renforçant notre abnégation et dévotion dans l'étude, dans la prière, ...). [plus on intériorise l'amour énorme d'Hachem pour nous, plus on a envie de tout donner pour agir selon Sa volonté, en retour. ]
-> Le rav Avraham Its'hak Kook dit qu'avant Pourim, nous devrions prendre le temps de nous rappeler ce que nous célébrons. Nous devons nous rappeler que la joie de Pourim est fondée sur l'amour d'Hachem et de Sa Torah.
Les chants et les danses ont pour but d'exprimer notre joie d'être la nation d'Hachem et d'avoir le privilège d'étudier Sa Torah.
Même si nous nous déchaînons [pendant cette fête], ce n'est que l'expression de ce grand amour.
La coutume de boire à Pourim est également censée être basée avant tout sur la joie que nous ressentons pour Hachem et Sa Torah. [la fierté d'être juif(ve), d'avoir la Torah, les mitsvot, une proximité et un amour fou avec D., ... ]
Le Michna Broura (O.C. 695:2) cite le 'Hayé Adam, déclarant explicitement que l'on ne doit pas boire si cela nuit à l'accomplissement d'une seule mitsva, telle que Birkat haMazon.
-> Le rav Yérou'ham Lévovitz explique que la guémara en question (Méguila 7b) : "Un homme doit boire à Pourim jusqu'à ce qu'il ne fasse plus la différence entre 'béni soit Mordehaï' et 'maudit soit Haman' ", signifie que l'on doit se sentir proche d'Hachem même si son intelligence a été affaiblie par l'alcool. Même dans un tel état, notre corps doit s'accrocher à Hachem.
[l'alcool fait ressortir l'intériorité. Or, au plus profond d'un juif, (même s'il est salit par beaucoup de fautes), il y a une âme, une partie d'Hachem, qui restera toujours pure, et qui fait que nous sommes toujours très précieux/aimés aux yeux de D. ]
De nombreux juifs s'enivrent le jour de Pourim, et pourtant, ils ne parlent que de divré Torah.
Si une personne ne se sent pas proche d'Hachem après avoir bu, elle doit comprendre qu'elle n'accomplit pas correctement la mitsva de Pourim.