Aux délices de la Torah

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Shavouot = nous recevons la Torah chaque année comme au mont Sinaï

+ Shavouot = nous recevons la Torah chaque année comme au mont Sinaï :

-> Nos Sages (Pessikta Zouta Vaet'hanan) enseignent : "Une personne doit s'imaginer comme si elle recevait la Torah au mont Sinaï".

Le sens de cet enseignement est que le don de la Torah n’est pas une simple commémoration de ce qui se déroula jadis, mais bien le même épisode qui se reproduit chaque année.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) fait remarquer que Pessa’h marque le souvenir de la sortie d’Egypte qui est un évènement passé, et qu’au sujet de Soucot, il est écrit : "Afin que vous sachiez dans vos générations" (lémaan yéd'ou doroté'hém) ce qui eut lieu jadis.
En revanche, Shavouot est le même don de la Torah et non le souvenir d’un évènement passé, car celle-ci est comme une nouvelle fiancée qu’un homme reçoit pour la première fois de sa vie, et l'homme la reçoit en ce jour de Celui [Hachem] qui la donne.

[ainsi selon le 'Hatam Sofer, il existe une différence fondamentale entre Shavouot et toutes les autres
autres fêtes juives. Shavouot n'a pas été instituée comme une commémoration, mais plutôt comme un moment où l'on reçoit véritablement à nouveau la Torah, chaque année, à nouveau. ]

-> Le Taz (Ora’h ’Haïm 47,5) explique la raison de l’emploi du présent dans la bénédiction sur la Torah (noten haTorah = qui donne la Torah - נותן התורה) : c’est que Hachem donne la Torah aux Bné Israël en tout temps et à chaque instant!
Ce que chacun reçoit alors chaque jour de l’année émane de la part de Torah qu’il lui a été imparti le jour de Shavouot cette même année.

-> Grâce à cela, le Beit Aharon explique pourquoi, à propos du don de la Torah (lorsque Moché transmettait la parole Divine aux Bné Israël), il est écrit : Moché yédabèr (litt. Moché parlera - משה ידבר) et non "Moché dibèr" (Moché parla - משה דיבר, comme le sens du verset l'exigerait).

Le Beit Aharon explique : " Car, Moché parlera dans chaque génération, à chaque homme qui viendra se purifier et accepter la Torah. Son influence s'étendra en effet sur toutes les générations.
Vois ce dont témoigne le 'Hizkouni (dans l'introduction à son commentaire sur la Torah) : 'Je fais le serment, moi 'Hizkia, d'avoir entendu en songe la voix Divine qui promulguait les 10 Commandements!' "

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Yitro) écrit :
"Si un homme en a le mérite, il entendra retentir, à chaque fête de Shavouot, une voix qui proclame : C’est Moi Hachem ton D.( ano'hi Hachem Eoké'ha - אנוכי ה אלוקיך).
Donc, par conséquent, chaque homme doit se préparer de multiples façons afin de mériter d’entendre la parole d’Hachem. Car des myriades d’anges célestes et de Séraphins tremblent de crainte en Sa présence, et nous, à plus forte raison, tremblons-nous également.
Trois jours [de préparation] seulement ne suffisent pas, et même si l’on s’y préparait toute l’année, cela ne suffirait pas non plus."

-> Rabbi Eliyaou Roth raconta qu'un jour, il se trouvait au Kotel pendant la fête de Shavouot avec le tsadik Rabbi Chlomké de Zwil. Avant l'aube, ce dernier l'appela et lui dit : "En ce moment, on demande dans le Ciel si nous voulons recevoir la Torah. Venez, répondons ensemble : "Naassé véNichma!""
Il expliqua alors que la Torah doit nécessairement se recevoir en communauté, c'est pourquoi il désira dire "Naassé véNichma" avec quelqu'un d'autre.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La première de toutes les préparations consiste à avoir foi dans la sainteté de la fête et dans le don de la Torah avec toute la proximité et l’amour de la Présence Divine qu’elles impliquent, comme la Guemara elle-même l’enseigne (fin du traité de Taanit) : "le jour de ses noces" (Chir haChirim) = cela désigne
le jour du don de la Torah".
Il va sans dire que plus l’homme parvient à "vivre", avec son cœur et avec émotion, sa présence devant le mont Sinaï et à ressentir qu’il est en train de recevoir la Torah, plus il s’élèvera au- dessus des vanités du monde. Il ressemblera alors à un fiancé qui se trouve devant le dais nuptial avant d’y pénétrer.

L'influence spirituelle se renouvelle identiquement à chaque Shavouot, tous les mondes supérieurs s'émeuvent et se bousculent avec une joie et un désir immenses, à l'approche du "grand mariage".
La même émotion et la même allégresse règnent comme la première fois (en l'année juive 2448), lors du rassemblement au mont Sinaï. [nous devons nous y préparer en s'imaginant et se persuadant de la grandeur de ce jour, afin de créer un réceptacle pouvant capter le plus possible des bénédictions de ce jour].
D’où la déclaration de nos Sages : "Chacun est tenu de se considérer comme s'il recevait la Torah sur le Sinaï!"

Peut-on, dès lors, encore demeurer insensibles et aborder la fête de Shavouot en dormant (en étant apathique - ex: comme si au mont Sinaï juste avant le don de la Torah par Hachem, on était tranquillement en train de tuer le temps sur internet/à jouer, comme si de rien n'était), alors que tous les mondes sont en émoi, à l'approche de ce jour si grand et si élevé?
Comment ne pas se réveiller, et ne pas prendre garde à la sainteté de cette fête? Comment ne pas s'élever au-dessus des vanités de ce monde et ne pas se tenir prêt comme un fiancé qui se prépare à entrer sous le dais nuptial? [quelle fierté que D. nous choisisse alors que pour tous les autres être humains c'est un jour comme un autre! ]

[selon le rav Ron Chaya de même qu'au moment de l'échange de la bague au mariage, il y a une union des âmes des mariés, de même lors de notre mariage chaque année au don de la Torah, nous avons une union spirituelle avec Hachem.
(d'autres rappellent que de même qu'au mariage les mariés sont pardonnés de leurs fautes, de même Shavouot nous offre cette magnifique opportunité de purification, de sainteté et donc de proximité avec Hachem.)]

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-> Les Cieux et la terre se réjouirent au moment du don de la Torah sur le mont Sinaï.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Yitro 19,2) rapporte une belle chose quant à l'amour et à la proximité sans égal qu'Hachem manifesta à Son peuple pendant cette période.
Voici ce qu'il écrit à propos des Bné Israël lorsqu'ils quittèrent Réfidim :
"C'est difficile à comprendre : pourquoi la Torah retarde-t-elle ce qui est antérieur? En effet, ce verset (qui parle de leur départ de Réfidim) aurait dû être écrit avant le verset : "Ils arrivèrent au mont Sinaï".
Il est possible de l'expliquer grâce au midrach (rabba 55,5) qui enseigne que "l'amour perturbe la pensée et pousse l'homme à précipiter ce qui devait survenir plus tard".

Ce jour [du don de la Torah - Shavouot] fut tant espéré par le Créateur, par la Torah, par les êtres d'En-Haut comme par ceux d'en bas, et tous attendirent si ardemment, depuis la création du monde, le moment où les Bné Israël viendraient dans le désert du Sinaï, que lorsqu'ils y arrivèrent enfin, on ne prêta pas garde à la chronologie du récit.
[Et quand on réfléchit bien à Celui dont on parle, cela est tout à fait extraordinaire : c'est, si l'on
peut s'exprimer ainsi, comme si Hachem Lui-même ne "put" se réfréner, tellement Son désir était grand de donner la Torah à Ses enfants bienaimés (nous, les juifs!).]
C'est pour cela que l'annonce de cet évènement fut anticipée par le verset : "En ce jour-ci, ils arrivèrent au mont Sinaï", puisqu'en ce jour, ce qui fut tant désiré par Hachem et par la Torah elle-même se produisit enfin, et que les Cieux et la terre se réjouirent de voir la création parvenir au but même de son existence.
Ainsi, ce n'est qu'après avoir fait précéder ce verset que la Torah revint ensuite en arrière afin de raconter le détail des évènements."

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-> Le Avodat Israël (sur le Téhilim 42) rapporte une explication à partir des paroles suivantes tirées du Zohar (III, 152b) :
"Celui qui veut venir et accueillir la Présence Divine peut le faire durant ces jours et pénétrer chez elle avant que les portes ne se ferment.
Quand le proclame-t-on? Le quatorze du deuxième mois (le 14 Iyar). Car à partir de là, les portes sont ouvertes durant sept jours et après cela, elles se ferment."

=> Il s'ensuit que dans les semaines qui précèdent Shavouot (le 6 Sivan), les portes du Ciel sont fermées. A priori, demande-t-il, on se serait attendu au contraire : c'est précisément lorsque le moment sacré du don de la Torah s'approche que les portes du Ciel devraient s'ouvrir.
Pourquoi se ferment-elles justement durant la période précédant Shavouot?

Le Avodat Israël répond :
La guémara (Pessa'him 6a) enseigne : "Deux semaines avant la fête, on s'entretient des lois relatives à celle-ci."
Cela signifie que dans les mondes supérieurs également, on se prépare à l'approche de Shavouot et que la "fiancée" se pare de ses bijoux pendant ces jours-là. C'est pourquoi les portes du Ciel sont fermées : l'homme n'a alors pas le droit d'y pénétrer car ce n'est pas convenable.

Certes, nous n'avons pas la moindre idée de la signification de ces saintes paroles du Avodat Israël, néanmoins, elles nous enseignent que même la Présence Divine se prépare, si l'on peut dire, au "jour des noces".

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-> L'Admour de Rouzhin avait coutume de dire à sa table, le soir de Shavouot : "Je me sens comme un paysan avant la moisson des blés : l'ancienne récolte est déjà épuisée et la nouvelle n'a pas été encore moissonnée. De même, la Torah de l'année passée est déjà épuisée et celle de la nouvelle année n'est pas encore arrivée, car le don de la Torah se répète réellement chaque année!"

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-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 12,6) écrit que chaque année à Shavouot, il y a une kabbalat haTorah (on réceptionne la Torah avec les mêmes influences spirituelles qu'au mont Sinaï).
Shavouot n'est pas seulement une commémoration du passé. Chaque année, il y a un don de la Torah!

-> Nous ne coupons pas les ongles des mains et des pieds le même jour (voir Magen Avraham 260, citant le Maggid du Beit Yossef).
Le Likouté Maharich (vol.3 p.45, également enseigné par le 'Hidouché haRim) dit que érev Shavouot est une exception. On peut les couper le même jour.
Il compare cela à la halakha de quelqu'un qui a l'obligation de la Torah d'aller au mikvé et qui peut se couper les ongles des pieds et des mains le même jour, afin qu'il n'y ait pas de séparation entre son corps et l'eau (une 'hatsitsa).
Le Zohar (Emor - écrit à la fin du Tikoun Leil Shavouot) explique que le comptage de l'Omer (qui est sept fois sept [semaines]), suivi de la tévila (se tremper) dans le mikvé le matin de Shavouot, représente le fait de secpurifier pour recevoir la Torah. Cette tévila doit également se faire sans 'hatsitsa, ainsi on en ce jour on peut se couper tous les deux (mains et pieds) le même jour.
Cette source nous permet de comprendre que chaque année, nous devenons purs, et que chaque année, nous recevons à nouveau la Torah.

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-> L'expression "face à face" (panim bépanim - Vaét'hanan 5,4) indique qu'Hachem, dans Sa grande bonté, nous a donné les ressources internes pour nous tenir "face à face" avec Lui pour recevoir la Torah.
Cette volonté d'accepter la Torah est renouvelée à nouveau à Shavouot. Ainsi, dans son récit de l'événement, 40 ans plus tard, Moché dit : " je me tiens entre Hachem et vous" (ani'hi omed ben Hachem oubéné'hem - Vaét'hanan 5,5). En disant "je me tiens" plutôt que "je me suis tenu", il nous a préparés à recevoir les 10 Commandements à nouveau chaque année, exactement comme si nous les entendions pour la première fois, et à nous engager à les apprendre et à les respecter avec la même joie aimante que celle que nous avons ressentie au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Shavouot 5635]

Amalek & fin des temps

+ Amalek & fin des temps :

-> Le Rambam (Hilkhot Mélachim 5:5) écrit que c'est un commandement positif d'effacer la mémoire d'Amalek.
Le rav 'Haïm de Brisk déduit du fait que le Rambam mentionne la mémoire d'Amalek plutôt que ses descendants, qu'aujourd'hui, puisque nous ne savons pas qui sont les descendants physiques d'Amalek, notre combat est dirigé contre ceux qui épousent leur philosophie, qui va au-delà du simple culte des idoles et de nier l'existence même d'un Créateur.

Bien que d'autres nations aient servi des idoles avant Amalek, elles n'ont pas nié l'existence d'un Créateur, mais ont simplement soutenu qu'il était indigne pour Hachem de se préoccuper de ce qui se passait dans ce bas monde.
Au contraire, elles pensaient qu'en servant certaines de ses belles créations, comme l'or, les montagnes ou les arbres, ces nations Le glorifieraient et reconnaîtraient Sa grandeur. [elle servait D. par des intermédiaires qu'elles s'étaient créés.]

Amalek a été le premier à saper les fondements que les autres nations considéraient comme acquis. Il a soutenu que le monde était éternel, qu'il était le fruit du hasard et qu'il continuait de l'être, et qu'il n'y avait pas de Créateur.
Les autres nations ont acquis la crainte de D. après la sortie d'Egypte et l'ouverture de la mer Rouge, mais Amalek a nié la possibilité de miracles ou de Providence Divine, affirmant que tout était dû à la nature et au hasard.
Amalek se moque également de l'accomplissement des mitsvot telles que le bris milah (voir Rachi sur Ki Tétsé 25,18).
Amalek déteste la religion pour elle-même. Il agit de manière à nuire à la religion, même s'il n'en tire aucun bénéfice personnel, et même si ses actions sont en fait nuisibles à ses propres intérêts.

Le moyen de vaincre les forces d'Amalek est d'accroître notre étude de la Torah et notre accomplissement des mitsvot, car nous démontrons ainsi notre loyauté envers Hachem.

Le nitsots (étincelle) d'Amalek est particulièrement important en terre d'Israël, car l'endroit où l'on trouve la plus grande concentration de sainteté contient également une quantité correspondante d'impureté.

Dans les dernières générations, le pouvoir d'Amalek augmente, tout comme une flamme devient soudainement plus intense avant de s'éteindre. Nous ne pouvons pas rester indifférents aux forces d'Amalek dans notre génération, car entre-temps son influence est immense et nous affecte également.
Si nous restons forts et combattons ces forces, nous réalisons le commandement d'anéantir Amalek.

Si nous ne succombons pas à l'influence d'Amalek et des médias (l'une des principales sources de la philosophie Amaleki contemporaine [il n'inclut jamais Hachem dans leur vision des choses] ), mais reconnaissons et intériorisons plutôt le fait que seul Hachem peut nous aider, et que tout ce qui arrive est dû uniquement à la Providence Divine (hachga'ha pratit), nous serons sauvés de la période précédent la venue du machia'h ('hevlé machia'h).
[rav Moché Sternbuch]

+ [En entendant] chacun des commandements sortir de la bouche d'Hachem, les Bné Israël ont rendant l'âme, [et Hachem] fit descendre la rosée qui, dans l'avenir, ressuscitera les morts et ressuscita ces morts.

Au fur et à mesure que chaque commandement sortait de la bouche d'Hachem, le monde entier s'emplissait de l'arôme des épices parfumées.
Si le monde en était déjà si rempli après le premier commandement, où est allé cet arôme pour qu'il se remplisse à nouveau après le deuxième commandement?
Hachem a libéré un vent de sa réserve dont les courants ont dissipé chaque vague de parfum à tour de rôle.
[guémara Shabbath 88b]

=> Mais pourquoi l'âme des juifs s'est-elle éteinte en entendant les commandements?

-> Pour répondre à cette question, examinons la transition que le peuple a effectuée à ce moment-là (du don de la Torah au mont Sinaï).
Au départ, ils étaient des non juifs justes qui n'étaient pas encore obligés par la Torah et ils sont devenus des juifs observant la Torah.
L'âme d'un non juif qui observe les 7 lois noa'hides, aussi précieuse soit-elle, est insignifiante par rapport à l'âme d'un juif qui observe l'ensemble des 613 commandements.
La "transplantation" qui s'est produite au Sinaï, la greffe de cette nouvelle âme juive sur l'âme beaucoup plus petite qu'ils avaient auparavant, a été une expérience si traumatisante qu'ils ont perdu conscience, leurs âmes ont expiré.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

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-> Ils ont rendu leur âme par la simple exposition à la Présence d'Hachem. Alors que la néchama juive est décrite comme une lumière, comme l'a dit le roi Salomon : "la lumière d'Hachem est l'âme d'un homme" (nér Hachem nichmat adam - Michlé 20,27), la Présence d'Hachem est la source de toute lumière.
En présence de sa propre source, toute lumière moindre semble invisible, comme si elle était une lumière de l'esprit, une bougie en plein jour.
Une bougie à la lumière du jour est inefficace. De même, l'éclat de la Présence d'Hachem a éclipsé les âmes du peuple, et en ce sens, elles ont "expiré", rendu l'âme.

Les Sages ont exprimé un point de vue similaire : "à quoi peut-on comparer les justes (tsadikim) avec la Présence Divine? A une bougie en présence d'une torche." (guémara Pessa'him 8a)

La "rosée ressuscitante" dont parlent les Sages peut donc faire allusion au fait qu'Hachem a, pour ainsi dire, "ajusté" Sa lumière pour permettre à la lumière du peuple, leur âme, de continuer à briller de façon perceptible.
Le prophète Habacuc fait allusion à la "dissimulation" de la lumière d'Hachem dans le verset (3,4) : "il y a la cachette de Sa force" (vécham 'hévyon ouzo). Hachem cache toute Sa puissance pour que l'homme puisse survivre.

Une autre version de ce midrach (Chémot rabba 29,3) suggère que :
"La Torah elle-même a restauré les âmes des juifs, et elle a demandé à Hachem d'avoir pitié d'eux : "Y a-t-il un roi qui marie sa fille et tue ensuite les membres de sa famille?" Aussitôt, Hachem leur rendit leurs âmes."

C'est ainsi que la Torah est appelée : "le restaurateur de l'âme" (méchivat naféch - Téhilim 19,8).
Il est normal que les âmes juives ne puissent survivre qu'en respectant la Torah, qui est appelée "témima" (parfait), car toute vie en découle.
[Sfat Emet - Shavouot 5633 ]

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-> Alors que le parfum du Sinaï s'est finalement dissipé et que les épices sont remontées à leur place dans le Gan Eden, elles ont laissé un parfum persistant dans notre monde : l'arôme de la Torah.
Plus une personne mène une vie spirituelle dans ce monde, plus elle profitera du parfum résiduel du Sinaï lorsqu'elle entrera dans le monde à Venir.
En ce sens, notre monde est véritablement une "chambre d'entrée" pour le monde à venir, un endroit où absorber le parfum de la Torah afin de mériter le parfum beaucoup plus puissant qui nous attend là-bas.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

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-> Même le monde non juif, qui a rejeté la Torah et sa spiritualité (représentée par les épices), est nourri par le résidu de la présence persistante de la Torah dans ce monde.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

-> C'est comme une personne qui entre dans un magasin d'épices, même si elle ne touche à rien, elle ne peut s'empêcher d'apprécier l'arôme parfumé qui l'entoure et qui imprègne ses vêtements même après avoir quitté le magasin.
De même, les nations du monde ressentent encore, sous une forme affaiblie, le résidu de la Torah qui s'est accroché à elles à l'époque où le peuple juif se tenait sur le mont Sinaï.
Ainsi, la quasi-totalité d'entre eux se prononcent pour une variante du "monothéisme" et reconnaissent au moins symboliquement l'existence de valeurs humaines ultimes qui trouvent leur origine dans ce qui a été donné au mont Sinaï.
Quelle chance avons-nous, nous qui sommes les héritiers de la source encore abondante de ce parfum, la Torah elle-même, dont les riches plaisirs sont accessibles à tout juif qui ouvre son âme à son arôme vivifiant.

Selon le Maharal : la Torah nous permet d’atteindre la Vérité, et de monter au Ciel en l’étudiant

+ Selon le Maharal : la Torah nous permet d'atteindre la Vérité, et de monter au Ciel en l'étudiant :

-> A ce sujet, le midrach (Béréchit rabba 8,6) déclare :
Rabbi Shimon raconte que lorsque Hachem est venu pour la première fois créer Adam, les anges étaient divisés en plusieurs factions.
Certains disaient que l'homme ne devait pas être créé. D'autres ont dit qu'il devait le faire. Le verset dit à ce sujet : "La bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées" (Téhilim 85,11).
La bonté a dit que l'homme devait être créé, puisqu'il fait des actes de bonté. La vérité a dit que l'homme ne devait pas être créé, car il ment. La justice a dit que l'homme devait être créé, puisqu'il accomplit des actes justes. La paix a dit qu'il ne devrait pas être créé, car il se bat constamment.

Qu'a fait Hachem? Il prit la vérité et la jeta sur la terre, comme il est écrit : "Il jeta la vérité sur la terre" (Daniel 8,12).
Les anges dirent alors à Hachem : "Maître de l'univers! Pourquoi rabaisses-tu ton sceau? (Shabbath 55a = le sceau d'Hachem est la vérité). Fais monter la vérité de la terre, comme il est écrit : "La vérité germe de la terre" (Téhilim 85,12)."

-> Le Maharal (Nétivot Olam 1 , Nétiv haEmet chap.3) demande pourquoi Hachem a d'abord demandé l'avis de la vérité, puis l'a ignoré et a jeté la vérité sur terre. Si Hachem ne voulait pas de l'avis de la vérité, pourquoi l'a-t-il demandé? Et après que la vérité ait exprimé son opinion, qu'a-t-on fait en la jetant sur la terre? Méritait-elle d'être puni pour avoir dit quelque chose de vrai et de correct?

Le Maharal explique plutôt le verset "Il a jeté la vérité sur la terre" comme une référence à la Torah, qui a été donnée à l'humanité qui habite sur la terre. Grâce à la Torah, qui est plus véridique que n'importe quelle branche de la sagesse, une personne peut surmonter les mauvais penchants de l'humanité et devenir véridique.
Depuis que la terre a reçu la Torah, l'homme qui y habite peut atteindre un niveau de véracité encore plus élevé que celui des anges.

Après qu'Hachem eut expliqué cela aux anges, ceux-ci lui demandèrent : "Pourquoi rabaisses-tu ton sceau?" Ici, les anges se sont opposés à ce qu'Hachem prenne son bien le plus précieux, la sainte Torah, du ciel, et la méprise en la jetant sur la terre.
Hachem a répondu : "Fais monter la vérité de la terre", ce qui signifie que la Torah ne descend pas réellement sur la terre. En effet, une personne qui étudie la Torah est considérée comme étant au Ciel, même lorsqu'elle est sur terre, puisqu'elle est attachée à la Torah céleste.
C'est pourquoi nos sages en Torah sont comparés à des anges (guémara Nédarim 20b). Grâce à la Torah envoyée du Ciel, ils s'élèvent au niveau des anges.

[selon nos Sages, notre rav doit être un ange à nos Sages. D'un côté, cela peut provenir de l'exemplarité de ses actions qui sont comme un ange à nos yeux. Mais selon les paroles du Maharal, il doit être un ange à nos yeux car étudiant beaucoup la Torah, il est alors beaucoup au Ciel, à l'image des anges. ]

L’importance d’avoir de la joie, de l’enthousiasme, dans notre service Divin

+ L'importance d'avoir de la joie, de l'enthousiasme, dans notre service Divin :

Nos nombreuses fautes créent un mur de feu et de fer qui nous séparent de notre Père céleste.
Ce mur ne s'effondrera pas tant que nous n'aurons pas accumulé suffisamment de Torah, de mitsvot, de prières et de bonnes actions à notre actif. Alors, tous ces mérites feront tomber la barrière et permettront au machia'h d'arriver, faisant fuir toutes les forces du mal devant nous ...

Face à une barrière/mur aussi gigantesque, le peuple juif est susceptible de désespérer en pensant que nos prières et nos mitsvot ne s'élèveront peut-être jamais devant Hachem. Quel est alors l'intérêt de travailler si dur dans notre avodat Hachem?
Le roi David a apaisé ces craintes en nous assurant : "Comme la fumée est dispersée, ils seront dispersés. Comme la cire fond devant le feu ..." (Téhilim 68).
Le mur ne semble impressionnant qu'en apparence, mais la chaleur de nos prières, de notre Torah et nos mitsvot le fera fondre comme de la cire et l'éparpillera comme de la fumée.
Ensuite, "les réchaïm seront détruits devant D." = il s'agit des forces du mal. Une fois qu'elles seront détruites, tous nos mérites qui avaient été retenus derrière le mur s'élèveront devant le Trône de Gloire.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 2e discours matan Torah]

La Chékhina est la source des âmes des Bné Israël.
Lorsque la guéoula arrivera (d'une seconde à l'autre), nous nous réjouirons avec la Chékhina, et la Chékhina se réjouira avec nous.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov ]

Quelques impacts du don de la Torah sur le monde

+++ Quelques impacts du don de la Torah sur le monde :

+ Une unification des mondes :

-> Avant le don de la Torah, la terre était déconnectée du Ciel, et les niveaux du Ciel étaient déconnectés les uns des autres.
Le don de la Torah a réuni tous les mondes en harmonie. Cette unification a commencé lorsque les Bné Israël ont quitté l'Egypte. Ensuite, ils ont emmené avec eux toutes les étincelles saintes qui avaient été piégées en Égypte. Lorsque ces étincelles sacrées ont été ramenées à leur source, les klipot (forces d'impureté/mal) qui les avaient piégées sont restés mortes et vides (les klipot se nourrissent des forces de pureté, en leur absence elles étaient sans source de nourriture).
Il n'y avait plus rien pour diviser les mondes les uns des autres, ni aucune barrière pour séparer les Bné Israël de leur Père céleste.

A ce moment-là, il y a eu une unification des trois qui sont chacun appelés "un".
Hachem est appelé Un, comme nous le disons dans le Shéma (Hachem é'had). Les Bné Israêl sont également appelés "un" : " Et y a-t-il, comme ton peuple, comme Israël, une seule nation sur la terre (gaoy é'had baaréts)" (Chmouël II 7,23).
De même, la Torah est qualifiée d'unique. Elle est comparée à la fille unique d'un roi (midrach Chémot rabba 33,1).
Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah, les trois "uns" furent unis.

-> Un grand bienfait obtenu grâce au don de la Torah fut la destruction/mort des klipot (forces du mal/impureté).
Lorsque les Bné Israel furent assujettis en Egypte, entraînés dans la souillure et la faute, les étincelles saintes furent piégées parmi les klipot, et les klipot en tirèrent leur subsistance.
Grâce au don de la Torah, la perfection des Bné Israel a été atteinte, et toutes les étincelles saintes ont été libérées et renvoyées à leur source dans les cieux. Les klipot se sont retrouvés sans nourriture et ont été précipités dans les profondeurs de l'abîme.

-> Lorsque les Bné Israel ont accepté les commandements au mont Sinaï, les piliers qui soutiennent le monde ont été mis en place. [midrach Chir haChirim rabba 1:51]

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+ Comme un 'hatan salue sa kalla :

-> Lorsque les mondes ont été unis et que les barrières entre Hachem et le peuple juif se sont effondrées, Hachem n'a pas attendu que Sa nation bien-aimée vienne à lui.
Plutôt Il est allé la saluer [en signe d'amour] comme un 'hatan va saluer sa kalla (Mékhilta Yitro bé'hodech 3).
De plus, Son amour pour eux était si grand qu'Il a décidé de se faire une résidence permanente dans ce monde inférieur (Michkan), afin de pouvoir toujours rester avec eux.

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+ L'unification de la création :

-> Lorsque Hachem a manifesté Son grand amour pour les Bné Israël, Il a formé un lien d'unité si puissant avec nous que le monde entier aspirait également à s'unir dans l'unité.

La terre aspira à s'unir au Ciel, et le Ciel aspira à s'unir à la terre. Tout cela a été causé par la descente d'Hachem sur le Sinaï pour donner la Torah à Sa nation.
Nos Sages (Mékhilta Yitro bé'hodech 4) nous disent que lorsque Hachem a donné la Torah aux Bné Israel, Il a fait descendre les niveaux les plus élevés du Ciel sur la Terre, comme un drap étendu sur un lit. Ainsi, le Ciel et la Terre étaient unis.

Hachem a rassemblé les cieux et la terre au mont Sinaï Sinaï avant de donner la Torah, pour montrer que leur création n'avait pour but que l'acceptation et l'étude de la Torah par les Bné Israel.
Hachem n'a pas d'autre désir parmi toutes les myriades de créations qu'Il a fait naître. Tout cela pour l'amour de la Torah.
C'est la signification de l'enseignement de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) selon lequel Hachem n'a rien d'autre dans son monde que les 4 amot dans lesquels la Torah est étudiée. C'est le seul endroit qui a un sens pour Lui.
C'est pourquoi Il a amené le monde entier à l'endroit où la Torah a été donnée.

La raison pour laquelle l'étude de la Torah est si importante est que seule la Torah permet à une personne de reconnaître le Créateur et d'accepter Sa royauté. C'est pour cette raison que la Torah appelle Hachem "le D. d'Israël". Puisque seuls les Bné Israel ont reçu la Torah, nous sommes les seuls à pouvoir véritablement reconnaître Hachem et à mériter que Son nom soit invoqué.

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+ Elévation des anges :

-> Les anges ont également bénéficié de la réception de la Torah par les Bné Israel.
Avant le don de la Torah, les anges ne pouvaient pas s'élever d'un monde à l'autre. Ils ne pouvaient pas s'élever au-dessus de la Grande Cloison pour louer Hachem en Sa sainte Présence.
Ce n'est qu'après que les Bné Israël ont reçu la Torah et ont pu s'élever pour louer Hachem, que les anges ont pu s'élever pour Le louer après nous.
Ceci est conforme à la règle générale selon laquelle les anges ne sont autorisés à louer Hachem qu'après que les Bné Israel ont pu le faire (guémara 'Houlin 91b).

[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 2e discours matan Torah]

Le cadeau de la Torah

+ Shavouot - Le cadeau de la Torah :

-> Le midrach (Chémot rabba 33,1) raconte la parabole d'un roi qui maria sa fille unique et pria son mari de lui aménager une chambre où il pourrait séjourner lorsqu'il leur rendrait visite, afin qu'il puisse
n'ait pas à se séparer de sa fille bien-aimée.
De même, après qu'Hachem ait accordé la Torah aux Bné Israël, Il leur demanda de lui construire un Michkan afin qu'il puisse habiter parmi eux, avec la Torah.

-> Nos Sages (Avot déRabbi Nathan 31) nous disent que 974 générations avant la création du monde, la Torah existait déjà sous une forme spirituelle, assise sur les "genoux" d'Hachem, pour ainsi dire, et chantant avec les anges de service, comme il est écrit : "J'étais avec lui comme un artisan et une source de joie chaque jour, me réjouissant devant Lui" (Michlé 8,30).

-> Puisque la Torah est si précieuse et si désirable, les anges voulaient qu'elle reste avec eux au Ciel.
La guémara (Shabbath 88b) déclare :
Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne que lorsque Moché est monté au Ciel, les anges ont demandé à Hachem : "Qu'est-ce que cet homme né d'une femme fait parmi nous?"
"Il est venu pour recevoir la Torah", leur dit Hachem.
"Tu as gardé ce précieux trésor caché auprès de Toi depuis 974 générations avant la création du monde, et maintenant Tu veux le donner à la chair et au sang? Qu'est-ce que l'homme pour que Tu le mentionnes? Qu'est-ce que le fils d'Adam, pour que Tu le rappelles? Hachem, notre Seigneur, que Ton Nom est puissant sur toute la terre."

Moché Rabbénou reconnut la profonde grandeur de la Torah et vit à quel point elle était chère à Hachem, comme le poursuit la guémara :
Rabbi Yéhochoua ben Lévi dit que lorsque Moché descendit du ciel, le Satan se présenta devant Hachem et lui demanda : "Maître de l'univers, où est la Torah?"
"Je l'ai donné à la Terre", répondit Hachem.
Le Satan se rendit alors sur la terre et lui demanda où se trouvait la Torah. "D. connaît ses voies", répondit la Terre.
Le Satan est alors allé chercher la Torah dans la mer. "Elle n'est pas ici avec moi", répondit la mer.
Il se rendit alors dans les profondeurs, qui répondirent : "Je ne l'ai pas" ...
Le Satan revint alors vers Hachem et dit : "Je l'ai cherchée dans le monde entier, mais je ne l'ai pas trouvée".
Hachem lui dit : " Va vers (Moché) le fils d'Amram ".
Il se rendit ensuite auprès de Moché et lui demanda : "Où est la Torah qu'Hachem t'a donnée?"
"Qui suis-je pour qu'Hachem me donne la Torah?" Moshé répondit.
"Moché, es-tu malhonnête?" Hachem l'interrogea.
"Maître de l'univers, comment pourrais-je prétendre posséder le précieux trésor avec lequel tu te réjouis chaque jour?" Moché répondit.
"Puisque tu t'es humilié, la Torah sera appelée sur ton nom", lui dit Hachem, comme il est écrit : "Souvenez-vous de la Torah de Mon serviteur Moché" (Mala'hi 3,22)."

=> On voit à quel point la Torah est une chose très précieuse pour Hachem, pour les anges, pour Moché.
Et nous, à notre petit niveau comparé à eux, comment pouvons-nous croire être dans la Vérité en pensant autrement (en considérant la Torah comme pas si importante, pas si actuelle, ...)?

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+ Le nom d'Hachem est invoqué sur nous :

-> Lorsque Hachem a créé le ciel et la terre, Il a stipulé que leur existence dépendrait de la condition qu'une nation entière accepte la Torah. Sinon, le monde monde retournerait au néant.
La Création s'est alors tenue dans l'expectative et l'émerveillement, pour voir quelle nation revendiquerait ce mérite.
Finalement, Avraham Avinou se leva et reconnut le Créateur. Il ordonna à ses descendants de le suivre sur le chemin d'Hachem. Grâce à leurs bonnes actions et à leur bon caractère, ils ont mérité qu'Hachem place Son nom sur eux et les choisisse parmi toutes les nations pour recevoir Sa Torah.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Bigdé Hasrad) explique ainsi pourquoi le premier des 10 Commandements est : "Je suis Hachem ton D., qui t'ai fait sortir d'Égypte, de la maison des esclaves" (Yitro 20,2).
Lorsque Hachem s'est autorisé à être connu comme notre D., cela implique un sentiment de confiance [en chaque juif] dans le fait que nous resterions dignes que Son nom soit invoqué sur nous.

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+ L'amour d'Hachem pour les Bné Israël :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Yitro) explique que lorsque Hachem a donné la Torah aux Bné Israël, Il leur a montré que Son amour pour eux surpassait même Son amour pour les anges.
Au début, lorsqu'il leur a donné la manne à manger dans le désert, ils ne pouvaient que constater que Son amour pour eux était égal à Son amour pour les anges, puisqu'il les nourrissait du "pain des anges".
Ensuite, lorsqu'il leur a accordé le Shabbath, ils ont vu qu'Il leur permettait de partager Son honneur en les invitant à se joindre à Lui le jour où Il s'est reposé de la création du monde. [le Shabbath est un moment d'intimité, de grande proximité, entre les juifs et leur papa Hachem. ]

Enfin, lorsqu'Il leur accorda la Torah, ils virent que Son amour pour eux surpassait même Son amour pour les anges.
Hachem n'a pas de trésor plus précieux que la Torah, par laquelle Il a créé le monde et avec laquelle Il se réjouit chaque jour. Toute la Torah est composée de Noms d'Hachem et contient les secrets les plus profonds de l'existence.
Il a gardé sa Torah dans les cieux, la demeure des anges, jusqu'à ce que le moment soit venu pour Lui de l'accorder aux Bné Israël qui habitent sur la Terre.

La guémara (Shabbath 88b) nous apprend que lorsque Moché est monté au Ciel pour recevoir la Torah, les anges s'y sont opposés et ont demandé que la Torah reste au Ciel. Hachem passa outre leurs plaintes et accorda la Torah aux Bné Israël.

Le Arizal (Likouté Torah - Haazinou) explique que les anges comprenaient que les Bné Israël devaient recevoir les commandements pratiques de la Torah, afin qu'ils puissent les réaliser sur la terre.
Mais plutôt, ils se plaignaient que les secrets profonds de la Torah devaient rester au Ciel.
Ils prétendaient que ces secrets étaient des questions sacrées et suprêmes qui ne pouvaient être traitées que par les anges, qui n'avaient pas de yétser ara pour obscurcir leurs sens.
Ils ne voyaient pas comment des êtres humains, faits de matière physique grossière, pouvaient saisir une telle sagesse.

Néanmoins, dans le grand amour d'Hachem pour les Bné Israël, même cette revendication a été inutile.
Au contraire, Hachem souhaitait que ces mêmes êtres humbles et mortels sanctifient et élèvent leur corps physique, et s'élèvent à un niveau spirituel qui surpasse même celui des anges.
Il leur montra ainsi que Son amour pour les Bné Israël surpassait celui de toute autre création, même celui des anges.

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+ Beaucoup de mitsvot = beaucoup d'amour d'Hachem pour nous :

-> Le midrach Tan'houma (Noa'h 3) affirme que les Bné Israël ont accepté volontiers la Torah Ecrite, qui est relativement facile à apprendre et à observer. Leurs hésitations ne concernaient que la Torah Orale (Torah Shé'baal Pé) qui est beaucoup plus difficile ...

Nous pouvons comprendre pourquoi la guémara (Shababth 88a) qualifie le don de laTorah de "vente forcée", dont les Bné Israel pourraient plus tard prétendre qu'elle ne les liait pas.
C'est vrai, Hachem a placé la montagne au-dessus de leurs têtes pour les forcer à accepter la Torah, mais d'un autre côté, s'ils l'avaient refusée, ils auraient été coupables d'avoir apporté la destruction sur le monde entier.
Par conséquent, il y avait certainement une obligation morale contraignante de leur part d'accepter la Torah, qu'ils le veuillent ou non. (voir Maharcha - 'Hidouché Aggadot)

Pourquoi a-t-on parlé de vente forcée?
La réponse à cette question, basée sur le midrach Tan'houma, peut être comprise. Ils étaient prêts et heureux d'accepter la Torah Ecrite, pour laquelle ils ont proclamé "naassé vénichma". Ce seul fait aurait suffi à assurer la pérennité du monde.
Cependant, le mont Sinaï a été tenu au-dessus de leurs têtes pour les forcer à accepter également la Torah Orale. Bien que celle-ci n'ait pas été nécessaire à l'existence du monde, elle constitue l'élément central de la récompense qui nous attend dans le monde à venir.
S'ils avaient refusé de l'accepter, ils ne se seraient pas soustraits à leur obligation morale et n'auraient pas été punis pour cela.
Cependant, Hachem souhaitait que nous recevions la récompense la plus complète possible. C'est pourquoi Il a tenu le mont Sinaï au-dessus de nos têtes pour nous obliger à recevoir également la Torah Orale.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Lévona Zaka - Vézot haBéra'ha ]

[ "D. a voulu augmenter le mérite du peuple juif, c'est pourquoi Il a augmenté la Torah et les mitsvot pour eux" (ratsa Hachem lézakot ét Israël léfi'hakh irba lahém Torah oumisvot - Makot 23b).
La multitude de mitsvot et de détails afférents sont un signe de l'incroyable amour d'Hachem pour chaque juif. ]

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+ Cet amour d'Hachem avec nous = don de la Torah jour de mariage avec Hachem :

-> Lorsque les mondes ont été unis et que les barrières entre Hachem et le peuple juif se sont effondrées, au moment du don de la Torah, Hachem n'a pas attendu que Sa nation bien-aimée vienne à lui.
Plutôt Il est allé la saluer [en signe d'amour] comme un 'hatan va saluer sa kalla (Mékhilta Yitro bé'hodech 3).
De plus, Son amour pour eux était si grand qu'Il a décidé de se faire une résidence permanente dans ce monde inférieur (Michkan), afin de pouvoir toujours rester avec eux.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - 2e discours matan Torah]

-> b'h, voir à ce sujet : Le don de la Torah : le jour de notre mariage avec Hachem :

"Vous qui êtes assis dans les jardins, les amis écoutent votre voix ; laisse moi entendre" (Chir haChirim 8,13)

-> Dans les livres des pieux (voir Réchit 'Hokhma - chaar haKédoucha 4), il est écrit que lorsqu'une personne étudie la Torah et/ou qu'elle prie, elle doit s'imaginer qu'elle se trouve dans le Gan Eden ("assis dans les jardins") et que tous les Patriarches (Avraham, Its'hak et Yaakov) et les âmes saintes ("les amis") écoutent sa voix et se délectent de ses prières et de ses réflexions sur la Torah.

Mais quel genre de voix émise par la personne "assise dans les jardins" les "amis écoutent-ils" ?
La voix qui s'écrie : "laisse moi entendre!" = ce qui signifie que nous demandons à D. de nous permettre de toujours entendre véritablement ses directives.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chir haCHirim 8,13]

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=> La forme de prière la plus authentique, celle qui est écoutée au Ciel par les Patriarches et d'autres âmes saintes, est celle où l'on prie pour être réellement et constamment dirigé par Hachem.

Hachem nous a donné 248 mitsvot positives et 365 interdictions, correspondant aux 248 membres et les 365 nerfs/tendons du corps humain.
En vivant selon la Torah, un juif transforme son corps physique en un sanctuaire pour D., permettant à la Présence Divine (Chékhina) de résider sur terre.
[Ba'h - Ohr ha'Haïm 47]