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"Vers la face de la Ménora, les 7 lampes projetteront la lumière" (Béa'aloté'ha 8,2)

Une ménora est composée de 3 branches de part et d'autre d'une tige centrale.

Elle peut être comparée au visage d'une personne.
Les 2 yeux, les 2 oreilles, les 2 narines représentent les 6 branches (2*3), tandis que la bouche est symbolisée par la tige centrale.

Tout ce qu'un être humain voit (yeux), entend (oreille) ou sent (narines) devient une partie de lui, et est exprimé par le biais de la bouche, qui révèle l'essence intérieure d'une personne.

La notion de dualité sur les organes du visage (yeux, oreilles et narines), qui dépendent de l'influence de l'environnement externe (à la différence de notre bouche qui se doit d'être totalement sous notre contrôle), nous apprend qu'on doit à la fois les utiliser pour réaliser ce qui doit être fait (ex : voir un sage, écouter un cours, sentir une odeur pour faire une bra'ha), mais également les utiliser pour s'empêcher d'accomplir ce qui ne doit pas l'être (ex : ne pas voir/écouter certaines choses, ...).
[les narines (liées à la respiration) renvoient également au fait de s'indigner devant ce que nous demande de faire le yétser ara, et à apprendre à contrôler nos pulsions au moment de la colère].

Ces 6 branches sont liées à une branche centrale : la bouche, et doivent l'impacter positivement.
La maîtrise de notre bouche est entre nos mains, et doit être central dans notre vie.

Tous nos sens, facultés doivent être tournés, utilisés afin de faire le bien, d'illuminer par notre comportement le monde.

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Les 6 branches de la ménora symbolisent les 6 jours de la semaine, et la branche principale : le Shabbath.

Chaque jour de la semaine, nous devons avoir l'esprit tourné vers le Shabbath.
[yom richon depuis Shabbath, yom chéni, ... il y a une mitsva de zakhor, de se souvenir du Shabbath toute la semaine.
Il est intéressant de noter que l'on appelle quelqu'un qui respecte le Shabbath : un shomer Shabbath = un personne qui garde le Shabbath = à l'image d'un trésor, on le garde le jour de Shabbath, mais également tous les autres jours!).

Nos Sages ont dit : "Les 6 jours de la semaine sont divisés en 3 paires" (midrach Béréchit Raba 11,8).
Rabbi Na’hman de compléter : "De même pour le Shabbath, qui va de pair avec les juifs.
Une personne qui respecte le Shabbath, peut se réjouir avec son ami, pour ainsi dire." (Likouté Moharan I,277)

=> Le Shabbath se doit d'être le point culminant, central de nos efforts de la semaine.

La guémara Avoda Zara (9a) nous dit que le monde existe pour une durée de 6 000 ans :
2 000 ans sans la Torah, 2 000 ans avec la Torah mais sans le Machia’h, et les derniers 2 000 ans qui marqueront le début de l’ère du Machia’h.
La période des premiers 2 000 ans s’est arrêtée lorsqu’Avraham a atteint l’âge de 52 ans et a introduit la Torah dans le monde.
La 2e période de 2000 ans s’est terminée 172 ans après la destruction du 2e Temple, et c’est alors que commença l’ère du Machia’h (cf.Rachi).

=> La ménora renvoie aux 3 paires de 2 millénaires d’existence du monde matériel, qui doivent être tournées, reliées en permanence à l'essentiel, au but ultime : le monde à venir (spirituel).

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-> b'h, voir également le passage à ce sujet : http://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

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La lumière de la ménora symbolise le feu de la Torah, qui a la possibilité d'illuminer le monde, d'enflammer notre âme.
Le mot ménora (מנורה) a une guématria de : 301, qui est la même celle du mot : éch (feu - אש).

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La hauteur de la Ménora était dans les 17 téfa’him.
Elle comportait 7 branches, 9 fleurs, 11 boutons, 22 calices (guémara Ména’hot 28b).

Cette structure fait allusion au commencement de chacun des livres de la Torah :
– Dans Béréchit, le 1er verset comporte 7 mots = les 7 branches ;
– Dans Chémot, le 1er verset a 11 mots = les 11 boutons ;
– Dans Vayikra, le 1er verset compte 9 mots = les 9 fleurs ;
– Dans Bamidbar, le 1er verset possède 17 mots = les 17 téfa’him (la hauteur) ;
– Dans Dévarim, le 1er verset contient 22 mots = les 22 calices.

Le Gaon de Vilna disait que c'est la signification du verset : "Le début de Tes paroles éclaireront" (Téhilim 119,130 - péta'h dévaré'ha yahir).
Les premiers mots de chacun des 'hamicha 'houmeché Torah (5 livres de la Torah) correspondent à la Ménora et à ses ornements. C'est notre illumination Divine!

-> La ménora a 7 branches en relation avec les 7 livres que comprend la Torah. (cf. https://todahm.com/2015/06/23/combien-de-livres-comporte-la-torah-ecrite ).
En effet, le 'Hatam Sofer enseigne que les 7 Livres de la Torah correspondent aux 7 branches de la Ménora.

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-> La Ménora était caractérisée par 49 éléments ( 49 = 7 [branches] + 11 [pommeaux] + 9 [fleurs] + 22 [coupes], correspondant aux "49 Portes de la Compréhension (Binah)".
Ainsi, l’allumage de la Ménora était le symbole du dévoilement de la "50e Porte de la Compréhension", celle issue de l’Arche Sainte (Aron (ארון) et Or Noun (אור ן) – Lumière du Noun (50) sont formés des mêmes lettres).
[Ohev Israël]

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-> Les 7 lampes symbolisent 7 de nos ancêtres : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moché, Aharon, David et Salomon, et la lampe centrale correspond à Moché.
Hachem ordonna que toutes soient tournées vers la lampe centrale ; ceci nous apprend que la lampe centrale, symbolisant Moché, était le plus important.
Les vertus et la grandeur de nos ancêtres vient du fait qu'ils suivaient la Torah et accomplissaient ses commandements. Il s'ensuit que Moché, par l'intermédiaire duquel la Torah fut donnée, était supérieur à tous.

On pourrait donc penser que Aharon, représenté par la 5e lampe, aurait été gêné d'allumer la ménora et de dévoiler son infériorité, mais il n'en était rien : "Aharon fit ainsi : il alluma les lampes vers la face de la ménora, comme Hachem l'avait ordonné à Moché."
[...]

Les lampes de la ménora étaient au nombre de 7, comme les 7 jours de la Création ...
D'autres associent ce chiffre aux 7 nations que Moché extermina, comme il est écrit : "Il anéantira de nombreuses nations devant vous : les 'hiti, les guirgachi, les émori, les kénaani, les périzi, les 'hivi et les yévoussi ; 7 peuplades plus nombreuses et puissantes que toi" (Vaét'hanan 7,1).

Plus tard, le roi Salomon domina 70 nations, comme il est écrit : "Salomon régna sur tous les royaumes" (Mala'him I 5,1). C'est pourquoi il érigea une ménora à 70 branches dans le Temple ...
En effet, il existe 70 princes en Haut, chacun représentant une nation. Les lumières de la ménora permettent aux juifs d'éteindre les "lumières" de ces princes célestes.
Cela ressemble à un circuit électrique où pour chaque lampe allumée ici-bas [dans le monde matériel], une lumière est éteinte ailleurs [en Haut].
Moché, voulant éteindre les lampes des princes célestes des 7 nations à conquérir, il fit une ménora à 7 branches.
Le roi Salomon, qui devait souffler les lumières de 70 nations, fit fabriquer une ménora à 70 branches.
[Méam Loez - Béaaloté'ha 8,3-4]

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+ "Tu feras une Ménora en or pur" (Térouma 25,31)

Le Arizal écrit que la Ménora en or fait allusion à la Torah et à sa gloire.
En effet :
-> "6 branches sortirons de ses côtés" (v.25,32) = les branches renvoient aux 6 traités de la michna (Torah Orale), qui entourent la branche centrale représentant la Torah Écrite.
[le Sforno (v.25,37) fait remarquer que les flammes des 6 branches de la Ménora doivent être orientées vers sa tige centrale.
Rabbi Guédalia Schorr disait : "Tout comme la lumière émanant de la Ménorah est produite par des mèches, de l'huile et du feu confectionnés par l'homme, ainsi la Torah Orale est la lumière que l'homme fait ressortir de la Torah Écrite."]

-> "Sur la Ménora il y aura 4 coupes" (v.25,34) = cela correspond aux 4 niveaux de compréhension de la Torah du Pardess, qui sont : le pschat (sens littéral), le rémez (allusion), le drach (interprétation figurée) et le sod (secret).

-> "ses pommeaux et ses fleurs" (v.25,34) = il s'agit de l'étude de la Torah par le biais d'une analyse textuelle intense (le pilpoul).
[le pommeaux et les fleurs viennent embellir chacune des branches, de même la Torah est embellie à nos yeux par le pilpoul]

[dvar Torah du Ridvaz - Rabbi Yaakov David Wilovsky]

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-> La ménora est une allusion à la lumière de la Torah, comme il est écrit dans le verset : "Car la mitsva est comparée à la bougie et la Torah est la lumière"
[Michlé 6,23 -> ki nèr mitsva véTorah or].
Sans ce cadeau exceptionnel que nous avons reçu du Maître du monde, nous évoluerions dans l'obscurité.
La sainte Torah nous donne la lumière qui nous aide à voir le bon chemin menant à la vie éternelle.
[le Sia'h Its'hak]

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+ "Tu feras monter la flamme des bougies (nérot) vers la face de la Ménora" (v.8,2)

-> "la mitsva est comparée à la bougie" (nér mitsva - michlé 6,23)
Le Zohar dit que si l'on fait une mitsva sans crainte du Ciel, alors cela n'atteint pas le Ciel.
Comment peut-on être sûr que toutes nos mitsvot parviennent au Ciel?

En suivant ce qui est écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).
Le Tikouné Zohar appelle la présence Divine : la Ménora de Hachem.

=> Ainsi :
- "Tu feras monter la flamme des bougies" = si tu désires que tes mitsvot, dénommées "bougies" (nérot),
- "vers la face de la Ménora" = monte jusqu'au Ciel, alors pour cela il faut toujours s'imaginer faire face à la présence Divine qui est appelée Ménora.

[nous n'avons pas une pleine crainte du Ciel, car nous sous-estimons cette réalité!]

[le תדרש נועם]

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"Vers la face de la Ménora, les 7 lampes projetteront la lumière" (Béa'aloté'ha 8,2)

Le Midrach relie ce verset de notre paracha avec le Téhilim (119;v.130) : "la révélation de tes paroles projette de la lumière …" (péta’h dévaré’ha ya’ir).

Par ailleurs, la 1ere lettre du 1er mot de chaque livre de la Torah (Béréshit =2, Vé’élé =6, Vayikra =6, Vayédaber =6, Eilé =1 , soit un total de 21) a la même valeur numérique que le nom de D. : "éyé" (Chémot ch.3 ; v.14 : "D. dit à Moché : Je serai comme Je serai" – Onkelos dit que cette expression est un nom de D.).
D’après le Midrach, ce nom de D. traduit l’intemporalité et l’éternité de D.

On peut également noter que le mot " 'hamisha" (désignant les 5 livres de la Torah) possède les mêmes lettres que le mot : "sim’ha" , la joie.
La Torah ne cesse de nous éblouir, dans la vraie joie, par son intense et infinie beauté. Merci D. Véken yirbou !!!

D’ailleurs, on note aussi que la dernière lettre du dernier mot de chacun des livres de la Torah (béMitsrayim =40 ; ma’ashé’em =40 ; Sinaï =10 ; yer’ho =6 ; Yisraël =30 soit un total de 126) a la valeur numérique du mot : "anav", humble.

Dans notre paracha (béa’aloté’ha ch.12 ; v.3), il est écrit : "l’homme Moché était extrêmement humble (=126), plus que tout homme sur la face de la terre!".
Selon la Torah, l’humilité est une dynamique consistant à s’auto-critiquer en permanence afin de prendre conscience du fait que l’on n’a pas exploité pleinement ses capacités et que les dons innés que l’on possède imposent une responsabilité plus grande et que nul ne peut s’enorgueillir d’accomplir simplement son devoir.

Pour finir, la 1ere et dernière lettre de la Torah forme le mot : "lev", cœur.

=> Il faut beaucoup d’humilité, de joie, de cœur (se donner entièrement en toute intégrité) et que dès le début nos actions soient faites car telle est la volonté de notre Père, de D.,qui est Lui Seul peut être qualifié d'éternel, intemporel (éyé).
On pourra alors être de véritables phares dans ce monde obscure. b"h!

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-> Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) donne une explication sur le fait que Hachem a dû montrer spécifiquement la Ménora à Moché, afin qu'il puisse la réaliser :
En fabriquant la Menora, Moché devait concevoir un objet si saint qu’il pourrait faire rayonner la lumière de la volonté au sein de tout Israël. Ainsi, chaque juif, dans toutes les situations de sa vie qu’il traversera, dans tous les ténèbres qu’il vivra, pourra se renforcer par la force de la volonté pour être éclairé et pouvoir surmonter toutes les épreuves.
Il est clair que concevoir un tel ustensile si merveilleux est une affaire très difficile, d'autant que Moché avait déjà vu qu’après tous les miracles que le peuple d’Israël a vécu lors de la sortie d’Egypte et du don de la Torah, ils firent malgré tout la faute du Veau d’or.
Il en conclut combien il est difficile d’aider l’être humain, doté du libre arbitre, à rester toujours fort et stable, dans toutes les situations.
=> Telle était la difficulté de Moché. Il n’arrivait pas à intégrer comment forger cet objet qui éclairera chaque juif dans toutes les situations de sa vie.

Pour faire briller la force de la volonté, la Ménora devait être composée d’éléments qui faisaient allusion à des réparations spirituelles extraordinaires. En effet, elle contenait 7 branches, 11boutons, 9 fleurs et 22 coupes, soient un total de 49 éléments auxquels s’associait le corps même de la Ménora réunissant le tout d’une seule pièce, pour obtenir le nombre de 50.
Or, nos Sages enseignent qu’Hachem a créé 50 portes de compréhension.
De son vivant, Moché en a atteint 49. La 50e lui fut dévoilée à sa mort.
Le Zohar explique que Moché s’éleva de ce monde (à sa mort) dans un niveau appelé : "volonté des volontés". Cette dimension correspond bien à la 50e porte qu’il atteint justement à sa mort.

=> C’est pourquoi, par ses 50 éléments, la Ménora relève de ce 50e niveau, appelé : "volonté des volontés". Elle pourra ainsi introduire la force de la volonté dans le cœur de chaque juif pour l’éclairer dans tous les moments d’obscurité. Et puisque Moché n’a pas atteint cette 50e porte de son vivant, il ne pouvait donc pas concevoir la dimension de la Ménora émanant justement de ce niveau.

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-> A ce même sujet, le rav Aharon Kotler enseigne :
La Ménora, symbolise la Torah, et elle devait être faite d’un seul bloc, même si elle contenait différents éléments (des boutons, des coupes, des fleurs…). Cela vient marquer que même si la Torah contient différentes couches d’explication, elles sont toutes unies. Tous les niveaux d’interprétation de la Torah se correspondent.

Or, une unité si parfaite où tout concorde, ne peut être que le fruit de la perfection Divine. Une telle "merveille" ne peut être produite par l’homme, et même Moché en concevait une réelle difficulté.
=> La conception de la Ménora avec toute la perfection qu’elle incarne ne pouvait venir que d’Hachem, qui a dû la lui montrer pour qu'il puisse la réaliser.

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-> Les 7 lumières de la Ménora symbolise la lumière de la Torah et de la sagesse, comme par exemple :
- "Quiconque souhaite devenir plus sage se tournera [pendant ses prières] vers le sud. Souviens-t'en grâce à cet indice : la Ménora était situé au sud [du michkan]" (guémara Baba Batra 25)
- "Celui qui voit de l'huile d'olive en rêve peut espérer [bénéficier] de la lumière de la Torah" (guémara Béra'hot 57).

Le Léka'h tov (début Béaaloté'ha) enseigne :
Les lumières de la Ménora étaient le point d'origine à partir duquel la sagesse se répandait dans le monde. Or, bien que ce flux spirituel ne fût en vigueur qu'à l'époque du Temple, il en reste des vestiges, puisque les Sages ayant vécu en ces temps ont transmis leurs connaissances aux générations futurs.
Il en résulte que les lumières de la Ménora continuent de nous éclairer jusqu'à ce jour par le biais de ces enseignements.
Cette lumière est donc effectivement éternelle, car Hachem a juré que la Torah ne sera jamais oubliée, et qu'elle se transmettra éternellement au sein du peuple juif.

Voila pourquoi selon le midrach (Bamidbar rabba 15,5), Hachem consola Aharon en lui disant : "Les sacrifies étaient pratiqués uniquement lorsque le Temple existait. Mais les lampes, quant à elles, produiront à jamais leur lumière face à la Ménora".

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-> "Quand tu feras monter les lumières" (Béaaloté'ha 8,2)

=> Pourquoi le passage de la menora est-il juxtaposé à celui des nessiïm?
Selon Rachi : Parce que lorsque Aharon a vu l’inauguration des nessiïm, il a éprouvé une douleur de ne pas avoir participé à cette inauguration, et Hachem lui a dit : "Par ta vie, ta part est plus grande que la leur, car tu vas allumer et arranger les lumières".

=> En quoi le fait d’allumer les lumières est-il plus grand que les sacrifices des nessiïm?

Le midrach Raba dit à ce propos: "Les sacrifices ont eu lieu tant que le Temple a été debout, mais les lumières existent à jamais".
Malgré tout, cela reste difficile à comprendre : quand il n’y a plus de Temple, et plus de sacrifices, il n’y a plus non plus de menora!

Ramban dit qu'ici Hachem a promis à Aharon que par ses descendants les ‘Hachmonaïm, il y aurait des miracles au moment de la 2e inauguration, quand on allumerait la menora pendant 8 jours avec une fiole d’huile qui ne suffisait que pour un seul jour.
L’allumage des lumières resterait une mitsva pour toutes les générations, les lumières de ‘Hanoucca, qui l’on allume même si le Temple n’est plus là.
C’est de ces lumières que parle le Midrach en disant : "Mais les lumières existent à jamais".

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-> "Parle à Aharon et dis-lui : Quand tu feras monter les lampes" (8,2)

Quand Aharon a assisté à l’inauguration par les princes, il s’est affligé de ne pas avoir été avec eux. Hachem a alors déclaré : "Ta part est plus grande que la leur! Car c’est toi qui allumeras et entretiendras les lumières".

=> Quelle est la valeur particulière de l’allumage ?

-> Rabbi David Cohen (roch yéchiva de ‘Hevron) répond selon l’explication du Daat Zékenim MiBaalé HaTossefot (Térouma 25,6) au sujet de l’huile pour le luminaire : il est d’usage d’allumer la lumière aux rois avant qu’ils n’entrent dans leur palais. Même s’ils n’ont pas réellement besoin de cette lumière, c’est là une marque d’honneur envers eux.
Le Daat Zékenim explique que l’allumage de la menora n’est pas une règle entrant dans le cadre du service du Michkan, mais sert essentiellement à le préparer à la résidence de la présence Divine.
S’il en est ainsi, l’allumage correspond vraiment à une inauguration. En effet, on allume chaque jour une bougie avant que le roi n’entre.

C’est dans ce sens que Hachem a consolé Aharon en lui donnant justement la mitsva d’allumer les lumières : l’inauguration par les princes a eu lieu une seule fois, tandis que l’inauguration effectuée par Aharon se renouvellera chaque jour lorsqu’il préparera le Michkan pour que la Présence Divine puisse y résider.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°627) écrit :
"Pourquoi en vérité Aharon a-t-il eu tellement de peine?
Parce qu’il y avait des choses très élevées dans l’intention des sacrifices des nessiïm, ainsi que le dit le Midrach (Bamidbar Raba 13) : "C’était une chose qui a été faite une seule fois pour toutes les générations, et quand il a vu qu’il avait perdu cette mitsva, il en a eu une très grande peine. C’est pourquoi pour le consoler et l’apaiser, D. lui a dit que la mitsva d’allumer les lampes était plus grande que leur mitsva, pour qu’ainsi il puisse s’élever chaque jour de plus en plus".
Donc chez les nessiïm, le sacrifice qu’ils ont offert n’était qu’une seule fois, mais pour lui il s’agissait de quelque chose de permanent et d’éternel, tous les jours."

[pour un juif, l'essentiel n'est pas être le héro d'un jour, mais plutôt le héro de tous les jours!]

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+ La Ménora, symbole de l’unité et de l’amitié (d'après les enseignements de Rabbi David Pinto) :

-> "C’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 7 lampes éclaireront" (Béaaloté'ha 8,2)

Le Chiouré mitsva s’interroge sur ce verset :
- Pourquoi est-il dit : "C’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 7 lampes doivent projeter la lumière"? La Ménora était pourtant composée d’une lampe centrale, à laquelle étaient rattachées 3 branches de chaque côté.
De la sorte, le verset aurait dû dire "c’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 6 lampes doivent projeter la lumière", car la lampe centrale ne fait pas partie du compte.
- On peut également se demander pourquoi la Ménora ne comportait pas 12 branches, parallèlement aux 12 tribus. En effet, elle fait allusion à l’unité du peuple d’Israël, et il n’y a pas de plus grand symbole à cela que les 12 tribus, les tribus de Hachem.

En réalité, on peut répondre aux 2 questions en même temps.
Hormis la lampe centrale, chaque branche de la Ménora correspondait à 2 tribus. En effet, Léa a enfanté 3 "paires" d’enfants, et 3 branches y font référence. Ra’hel a enfanté une "paire" d’enfants, parallèlement à une branche. De même, chacune des servantes a eu 2 enfants, et a donc droit à une branche de la Ménora. Il en ressort que des 4 femmes de Yaakov, sont nées 6 "paires" d’enfants, et à chacune d’entre elles correspond une branche de la Ménora.

Selon ce que nous venons de dire, nous déduisons que la tribu de Lévi possède aussi une part de branche, en tant que fils de Léa, ainsi que la branche centrale, qui équivaut entièrement à la tribu de Lévi. Ainsi, une branche et demie de la Ménora lui appartient, et c’est ce que D. a dit à Aharon : "Ta part est plus grande que la leur."

Il est écrit : "C’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 7 lampes éclaireront", car toutes les tribus s’éclairaient les unes les autres et chacune illuminait l’autre grâce à l’unité qui régnait entre elles. C’est pourquoi même la branche centrale, qui correspond à la tribu de Lévi, recevait la lumière des tribus et les éclairait en retour, de sorte que leur unité atteignait sa plénitude.

Ajoutons, sur le mode de l’allusion :
Si l’on prend la première et la dernière lettre du mot "Ménora" (מְּנוֹרָה), on obtient les lettres "mem-hé", dont la valeur numérique est identique à celle du mot "adam", faisant référence au premier homme.
La lettre qui reste est le "vav" (valeur numérique égale à 6), allusion à Adam, créé le 6e jour.
Quant au mot "ner" (bougie), il fait allusion au verset : "L’âme de l’homme est une lampe (ner) de Hachem" (Michlé 20,27).
Voici donc la signification du terme "Ménora" : Adam, créé le 6e jour, contenait toutes les âmes du peuple d’Israël destinées à naître au fil des générations (cf. Emek haMélekh 5,43).
Ceci vient nous enseigner l’importance de l’unité et des liens d’amitié au sein du peuple juif, car ils constituent l’âme du premier homme.

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-> "Tu feras une Ménora d'or pur" (Térouma 25,31)

-> La Ménora du Temple symbolise la Torah écrite :
- les 7 branches de la Ménora correspondent aux 7 mots du 1er verset de la Torah dans le livre Béréchit ;
- les 11 pommeaux de la Ménora correspondent aux 11 mots du 1er verset de Chémot ;
- les 9 téfa'him de la Ménora correspondent aux 9 mots du 1er verset de Vayikra ;
- la hauteur de 18 téfa'him de la Ménora n'était pas complète mais seulement de 17 téfa'him qui correspondent aux 17 mots du 1er verset de Bamidbar ;
- les 22 coupes de la Ménora correspondent aux 22 mots du 1er verset de Dévarim.
= Ce total de 49 mots fait allusion au don de la Torah aux Bné Israël 49 jours après leur sortie d'Egypte.

-> La Ménora fait également allusion à la Torah orale :
"6 branches sortent de ses côtés" = ceci fait allusion aux 6 ordres de la michna qui sont le fondement de la Torah orale.

=> Pourquoi la Torah orale fut-elle ordonnée en 6 parties?

Le Zohar explique que les 6 ordres de la michna correspondent aux 6 statuts existants dans la Torah : casher/non casher ; permis/interdit ; innocent/coupable.

Ainsi, il est écrit à propos de la fabrication de la Ménora : "Le tout d'une seule pièce d'or pur" (Térouma 25,36), afin de nous enseigner que l'on ne doit pas faire de différence entre la Torah écrite et la Torah orale car elles ne font qu'un.

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-> La Ménora était composée de 6 branches, toutes rattachées à la 7e qui était au centre.
Le 'Hida (Midbar Kedmot) explique que ces branches incarnent les 7 sagesses suivantes :
- la logique = il s'agit de la philosophie, c'est-à-dire comprendre la logique qui est enfouie en chaque chose.
- le calcul = savoir maîtriser tous types de calculs.
- les mesures = pouvoir estimer justement le nombre de briques, la quantité de sable et le temps nécessaire pour la construction d'un bâtiment, par exemple.
- la médecine = la véritable sagesse de la médecine consiste à savoir d'où provient la souffrance du malade et comment la guérir.
- la musique = savoir maîtriser toutes les octaves du chant.
- la sorcellerie = c'est une sagesse qu'il est interdit d'utiliser sauf pour les Sages du Sanhédrin qui la maîtrisaient parfaitement pour pouvoir contrer les sorciers, comme le rapporte le Rambam (Hilkhot Sanhédrin 2,1).
- la sagesse divine = la connaissance des secrets de la création de l'univers ainsi que le Maassé Merkava, la connaissance des mondes supérieurs, le nom et la fonction des anges.

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