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Roch Hachana – Se réjouir en tremblant

+ Roch Hachana - Se réjouir en tremblant :

-> La michna (Roch Hachana 8a) enseigne : "Le premier Tichri, c’est le nouvel an des années".
La guémara explique que cela concerne le jugement rendu en ce jour, comme il est écrit : "Depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" (Ekev 11,12), verset que nos Sages commentent ainsi : "Depuis le début de l’année, on décrète ce qu’il y aura à la fin".
Rachi explique : "Hachem juge en Tichri tous les êtres du monde et tout ce qui leur arrivera jusqu’au prochain Tichri".

-> "Hachem les a faits de sorte qu’ils Le craignent en étant devant Lui" (Kohélet 3,14).
Selon le Zohar (III, 98b), il s’agit du jour de Roch Hachana, qui est un jour placé sous le signe de la crainte et de la grandeur de la gloire d’Hachem.

-> Une fois, une mouche s’acharna à déranger le ‘Hazon Ich en tournant sans cesse autour de lui. Malgré les tentatives de la personne qui se trouvait à proximité du Rav de la chasser, rien n’y fit." Laisse, lui dit le ‘Hazon Ich, c’est une mouche de Roch Hachana!", voulant ainsi signifier que, depuis longtemps déjà, durant les jours de Roch Hachana, il avait été décrété que cette mouche viendrait le tourmenter, et rien ne l’empêcherait d’accomplir le décret d’Hachem.

-> Une fois, au mois de Chevat, un jeune Avrékh attrapa une pneumonie, suite à un refroidissement, et n’en réchappa pas. Le rav ‘Haïm Chemoulévitch déclara alors : "Vous pensez que cet Avrékh est mort maintenant, en hiver, à cause du froid? En fait, il était déjà "décédé" au moment où le soleil dardait ses rayons sur nos têtes, au beau milieu du Ma’hzor de Roch Hachana (c’est là-bas qu’il s’est refroidi, car sa prière était alors "froide")."

=> Cela témoigne d'à quel point le jour de Roch Hachana aura un impact dans notre année à venir, et nous ne pouvons pas l'aborder avec légèreté, mais plutôt avec sans crainte de ce qui pourrait en résulter.

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=> D'un côté nos jours nous enseignent que Roch Hachana est un jour de crainte, et d'un autre que c'est un jour de joie. Comment est-il possible d'avoir ces 2 sentiments simultanément?

-> Le rav Bounim de Peshischa (dans une lettre à la fin de son Kol Sim'ha) explique qu'il n'y a en cela aucune contradiction : durant ces jours-là, Hachem donnera le mérite à l’homme de vivre les deux choses ensemble : la joie et l’inquiétude dissimulée dans la crainte du jugement.

-> Cette notion est explicite dans le Séfer Ha’hinoukh (mitsva 311) :
"Un de fondements de la mitsva de cette fête (Roch Hachana) émane de la bonté que manifeste Hachem pour Ses créatures en se préoccupant d’elles et en examinant leurs actes une fois par an, afin que leurs fautes ne se multiplient pas (indéfiniment) et qu’il y ait place pour l’expiation. Puisqu’Il est rempli de bonté et fait pencher la balance vers la bonté, Il les efface, et s’il y en a, parmi elles, certaines qui nécessitent d’être purgées, Il se les fait payer petit à petit ...
Il se trouve donc que ce jour solennel constitue le maintien du monde. C’est pourquoi il convient d’en faire un Yom Tov (jour de fête [joie]) et de le compter parmi les fêtes si chères, de toute l’année.
Néanmoins, puisque c’est le moment du jugement de toutes les créatures, il convient d’être alors dans la crainte et l’anxiété, plus que pour toutes les autres fêtes."

-> Le rav Pin’has de Koritz développe sur cette apparente contradiction :
"A priori, on peut opposer, un verset explicite : "Mangez des mets succulents et buvez de suaves boissons ... et ne soyez pas attristés, car la joie en Hachem est votre force" (Né'hémia 8,10 - paroles que Né'hémia a dit à Roch Hachana), aux paroles du Arizal (Chaar Ha Kavanot 90a) selon lesquelles : "Celui qui ne pleure pas dans les prières de Roch Hachana, c’est le signe que son âme n’est pas parfaite."
Et le rav de Koritz l'explique par le fait que cela ressemble à un mariage : d’un côté, on éprouve une joie immense, mais d’un autre, notre coeur bat également d’inquiétude et de crainte de voir cette union réussir (de nombreuses prières et sanglots ont précédé le mariage et se poursuivent même jusque sous la ‘Houpa).
Il en est de même en ce grand jour, celui où le monde a été conçu : d’un côté, le fait que nous, êtres de chair et de sang, méritions de faire régner son Nom de gloire et de proclamer dans le monde entier : HaMélé'h (Ô Roi !) est une immense joie. Y a-til quelque chose de plus doux au palais?
Mais, d’un autre, nous pleurons, car nous ignorons ce que ce jour entraînera et ce que cette nouvelle année qui s’annonce dissimule à notre débit. C’est pourquoi nous "rampons et tremblons, en ce jour de jugement". [plus nous avons de la crainte, plus cela témoigne qu'on croit réellement que chaque chose de l'année à venir dépendra de Roch Hachana, ce qui est terrifiant de responsabilité! ]

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