"Donner, tu lui donneras, et ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras, car pour prix de cette conduite, Hachem ton D. te bénira dans toute ton activité et dans toute entreprise de ta main" (Réé 15,10)
-> Le Maguid de Doubno explique ce verset par la parabole suivante :
en marchant sur une route, un homme perdit les 100 pièces d'or qui étaient dans sa poche. Le lendemain, il trouva sur son chemin 200 pièces.
La joie de cet homme, qui reçut une compensation pour sa perte, ne fut cependant pas complète, car s'il n'avait pas perdu ses 100 pièces, il en posséderait à présent 300!
Un autre homme transportait des sacs de grains : l'un d'eux se déchira et les grains se répandirent sur le sol.
Après un certain temps, il repassa à cet endroit et constata qu'ils avaient germé. Il put ainsi remplir de nombreux sacs de grains.
La joie de cet homme fut complète, et il ne se lamenta pas sur la perte de son sac, car au contraire, tout ce qu'il avait acquis provenait de sa perte : de ce sac qui s'était déchiré et des grains qui s'étaient répandus.
Ainsi, le verset dit : "Et ton cœur ne sera pas mauvais quand tu lui donneras" = Ne crois pas que si tu ne lui avais pas donné, tu aurais économisé ces biens, car toute bénédiction que Hachem te prodiguera par la suite sera une conséquence directe de ce que tu auras donné.
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-> C’est le sens du verset : "Tu ne lui donneras pas à contrecoeur" = ne pense pas que ton argent diminuera à cause de la Tsédaka, mais au contraire, c’est "grâce à cette chose-là, (qu’) Hachem ton D. te bénira dans toutes tes actions et dans toute l’oeuvre de tes mains" = c’est la Tsédaka qui est à l’origine de toute la bénédiction et de toute l’abondance.
-> Ajoutons un commentaire, sous forme de parabole, du Maguid de Douvno à propos de la Mitsva du Maasser :
Il est écrit : "Mettez-Moi, de grâce, à l’épreuve dans cette chose-là si Je ne vous ouvre pas les trombes du ciel" (Malachie 3,10).
Un commerçant était arrivé d’un pays d’outre-mer et il avait en sa possession un bateau rempli d’étoffes de qualité du meilleur tissage. La nouvelle se répandit bientôt dans toute la ville que l’on pouvait, pour l’heure, acheter des tissus de grande valeur pour un prix modique. De fait, en très peu de temps, tous les commerçants de la ville accoururent. Le négociant annonça que chaque rouleau d’étoffe mesurait trente mètres, mais chacun des clients voulut que le vendeur déroule devant lui la bobine qu’il achetait. Que fit notre homme, pressé de reprendre la route?
Il leur dit : "Je n’ai pas tout ce temps, mais je demanderai une chose : choisissez le rouleau qui vous paraît le plus mince, et je le mesurerai devant vous. Vous verrez alors qu’il mesure bien trente mètres et vous pourrez alors en déduire, a fortiori, que les autres rouleaux plus épais contiennent trente mètre sans aucun doute."
Hachem a pitié de nous et nous a prodigué Sa Torah avec ses 613 mitsvot. Le but de toutes les mitsvot est de nous être bénéfiques et de déverser sur nous une abondance de bienfaits. Chaque mitsva et tous les sujets qu’elle contient sont une source de bénédiction.
Néanmoins, l’homme, formé de matière, a besoin de preuve : d’où saurais-je, demande-t-il, que les mitsvot sont une source de bénédiction et que je ne perdrai rien à les accomplir?
[c’est la question de celui qui, par exemple, est pressé d’aller à son travail et à qui il semble qu’il pourra faire plus de bénéfices en abrégeant sa prière et en sortant plus tôt du minyan. Il en est de même pour les autres mitsvot. ]
De ce fait, le Créateur nous a témoigné de Sa bonté, et comme il est difficile de tester toutes les 613 mitsvot, Il nous a dit : "Prenez une mitsva qui semble être plus proche de la perte que du gain, puisque celui qui prélève son maasser diminue l’argent qu’il a gagné, "Et mettez- Moi à l’épreuve dans cette chose-là", prélevez la dîme afin de vous enrichir. Et vous en déduirez ainsi pour toutes les mitsvot qu’un grand bénéfice est dissimulé en elles, et que aucun homme qui M’écoute n’y perd!"