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Béréchit : tout commence par la émouna

+ Béréchit : tout commence par la émouna :

-> "Au commencement, D. créa le Ciel et la Terre" (Béréchit 1,1)

Certains Tsadikim expliquent que le premier verset de la Torah constitue une allusion au fait que l’homme, au préalable et avant tout ("au commencement"), doit savoir et reconnaître que "D. créa le Ciel et la Terre", ainsi que tout le cortège céleste, et qu’Il dirige tous les évènements en exerçant une providence individuelle sur chaque créature.

Au début de la paracha Béréchit, Rachi rapporte le midrach qui enseigne que (le monde a été créé) pour Israël qui est appelé "Réchit" (‘les prémices’ : jeu de mots entre Béréchit, le commencement, et Réchit, les prémices).
Le Yessod haAvoda explique : "Cela signifie que l’essentiel de toute la création est l’existence des Bné Israël qui ne cessent de proclamer par leur bouche et d’entretenir la foi dans leurs cœurs que c’est D. qui a créé le Ciel et la Terre et qu’Il gouverne tout.
Cette Emouna particulière des Bné Israël dans la providence Divine constitue le but de la création."

Cela figure également en allusion dans les mots du midrach : "Le monde a été créé pour Israël qui ne cessent de relire que Béréchit Bara Elokim (au commencement D. a créé le Ciel et la Terre)."
[il y a un jeu de mots entre נקראו (nikra'ou - ils ont été appelés) et לקרוא (likro - lire), qui ont la même racine, et entre Béréchit (commencement), et Réchit (les prémices).

-> "Hachem marqua Caïn d’un signe afin que celui qui le trouverait ne le frappe pas" (Béréchit4,15).
Le rav Lévovitz l'explique ainsi :
"Celui qui croit d’une foi intègre en Hachem n’aura jamais le cœur brisé à cause de tout ce qui lui arrive, qu’il s’agisse d’une perte d’argent ou de tout autre préjudice causé par autrui, car il sait pertinemment que "personne ne peut se cogner même un doigt ici-bas si cela n’a pas été décrété auparavant En- Haut" (guémara 'Houlin 7b).
Il en résulte que ce n’est pas l’autre qui est la cause de ce qui lui arrive, et D. nous préserve de penser également que cela puisse s’être produit sans intervention. Au contraire, tout ce qui se passe est le fruit de la parole Divine et n’est que bénéfique.
C’est ce que suggère le verset en disant : "Hachem marqua Caïn d’un signe" = il s’agit du signe d’une foi pure.
Dès lors, la suite du verset : "celui qui le trouverait ne le frappe pas" vient évoquer que tout ce qui lui arriverait (‘ce qu’il trouverait sur son chemin’) ne peut lui frapper le cœur et l’esprit (lui faire perdre sa sérénité), car il sait que tout provient d’Hachem.

-> Dans le livre de Yona (qui est la Haftara à Min’ha de Yom Kippour), il est écrit : "Hachem dit au poisson de rejeter Yona sur la terre ferme (Yona 2,11). Celui qui ne fait que "lire" le texte a l’impression que le poisson a soudain mérité la prophétie et le dévoilement de la pensée Divine, puisque D. Lui-même lui parla.
En vérité, tel n’est pas le sens du texte, mais comme l’explique le Radak, Hachem suscita l’envie au poisson de rejeter Yona.
Le Ibn Ezra lui aussi évoque la même idée : "Hachem dit au poisson" est à prendre au sens figuré comme l’expression du fait qu’Hachem l’obligea à accomplir Sa volonté.
Cela signifie que, certes, le poisson rejeta Yona parce qu’il le désirait, mais ce "désir" lui-même fut suscité par Hachem qui l’obligea ainsi à accomplir Sa volonté. Et il en est de même de tout ce qui se passe dans le monde : même s’il nous semble que celui qui agit suit son propre désir, en fait, c’est Hachem qui suscite en lui ce désir.

[béréchit : "au commencement" => au quotidien dans chacun de nos choix on doit d'abord se rappeler que l'origine de toute chose est Hachem, et sans Lui elle n'aurait pas la force d'exister. Qu'Il a créé un monde où tout se goupille à la perfection, et dont nous n'avons pas conscience des infinies bontés qu'Il nous fait en permanence.
A partir de là seulement, on peut poursuivre : est-ce que je vais suivre Hachem ou bien mon yétser ara? est-ce que je vais faire preuve d'humilité et accepter que tout ce qui m'arrive est pour le bien (ayant même de la gratitude envers D.), ou bien vais-je me plaindre et Lui donner des conseils (ayant de l'ingratitude envers D., me croyant même supérieur à Lui!)? ...
De même que la Torah démarre par la Création, le "béréchit", de même dans chacune de nos démarches dans ce monde où l'on s'apprête à créer, à faire quelque chose, on doit avoir en tête que l'origine première de toute chose est Hachem, on doit faire preuve de émouna dans LE boss, le Roi des rois.]

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-> La guemara (Béra'hot 60a) rapporte qu’une fois, Hillel entendit des cris en provenance de la ville alors qu’il était en route pour chez lui.
Il dit alors : "Je suis certain que ces cris ne proviennent pas de ma maison!"
Un des commentateurs (le rav Almosnino) s’interroge : d’où Hillel pouvait-il en être si certain?
Il explique : C’est parce qu’Hillel avait toujours enseigné chez lui la voie de la confiance en D. qui consiste à accepter tout ce qui arrive avec amour, sans céder à la panique.
Dès lors, il pouvait être persuadé que les gens de sa maison ne crieraient jamais, même face à une situation difficile.

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toledot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

[certes ma situation actuelle est difficile, mais "béréchit" = c'est Hachem qui créé et gère constamment tout à la perfection, et c'est moi qui actuellement n'ait pas les outils pour tout comprendre. ]

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-> Sur le premier verset de la Torah, Rachi y écrit : "Pourquoi [Hachem] a-t-Il commencé [la Torah] par Béréchit ? (ma taam pata'h biBéréchit - מַה טַּעַם פָּתַח בִּבְרֵאשִׁית)?   Pour révéler à Son peuple la force de Ses actes ..."

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique ce commentaire différemment.
Rachi dit : "Ma taam?" (taam = la raison, le goût) = combien est délicieux ce "goût" qui revient à celui qui commence par Béréchit, qui s'imprègne de émouna en Hachem qui a créé le monde.
Il obtient ainsi les outils nécessaires pour accepter ce qui lui arrive avec amour, quoi qu'Hachem décide de faire.

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+ La récompense de ceux qui placent leur confiance en Hachem :

-> La paracha Béréchit rapporte le dialogue entre Hachem et Caïn (v.4,14-15) : Ce dernier s’écria : "Celui qui me trouvera me tuera" et
Hachem lui répondit : "Ainsi, quiconque tuera Caïn, sera puni au septuple, et Hachem le marqua d’un signe afin que celui qui le trouverait ne le frappe pas".

Le Or Ha’Haïm explique que ce signe est celui qui est "inscrit sur le front de ceux qui accomplissent des mitsvot et qui les protège" (cf. Zohar Vayikra 16b).
Et la raison pour laquelle Caïn mérita ce signe est qu’il parvint à prendre conscience qu’à l’exception d’Hachem, personne d’autre ne pouvait le protéger et que le premier qui le trouverait le tuerait.
Il mérita en récompense qu’Hachem lui fournisse Sa protection.

[si Caïn qui venait de tuer son frère a mérité une protection spéciale de D. grâce à sa émouna, alors à combien plus forte raison pour chacun de nous lorsque nous plaçons concrètement et totalement notre confiance en Hachem!]

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