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Béréchit – tout progrès spirituel ne peut germer que de l’obscurité et de l’échec

+ Béréchit - tout progrès spirituel ne peut germer que de l'obscurité et de l'échec :

-> La Guémara (Avoda Zara 8a) enseigne que le jour où Adam, le premier homme, fut créé et que le soleil se coucha, il se lamenta en disant : "Malheur à moi! A cause de ma faute, le monde s'est obscurci et va revenir au néant".
Il continua à pleurer ainsi toute la nuit et lorsque l'aube pointa, il s'écria : "Tel est le cours naturel du monde !"

En voyant l'obscurité s'abattre sur le monde, Adam pensa que tout espoir était perdu, qu'il n'avait aucun moyen de se repentir ni de se relever de la faute d'avoir mangé le fruit de l'arbre de la connaissance. Son péché était tellement grave que le monde était sur le point d'être anéanti.
Cependant, lorsqu'il vit pointer l'aube et briller le soleil, il prit conscience que le cours normal des choses était que, au contraire, c'était justement après un échec que la lumière pouvait surgir à nouveau et l'illuminer comme celle du soleil.

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Chacun d'entre nous dans son existence traverse des périodes obscures pendant lesquelles il se lamente en pensant : "Malheur à moi! A cause de mes fautes, ma vie n'a plus de sens ..."
Et il continue ainsi à pleurer sur son triste sort pendant toute la durée de ses épreuves.
Qu'il sache que tel est le cours naturel du monde et qu'il accepte ces épreuves avec amour et confiance : très vite l'aube de la délivrance pointera et éclairera de nouveau son existence.

D'après ce qui précède, on peut comprendre le midrach (Yérouchalmi Béra'hot 8,5) selon lequel ''la nuit qui suivit (la sortie du premier Shabbat de la Création), Hachem donna l'idée au premier homme de frapper 2 silex dont il sortit du feu sur lequel il prononça une bénédiction."
Cela vient évoquer que même au plus profond de l'obscurité, l'homme est toujours en mesure de trouver la lumière, grâce à sa réflexion.
Tout homme a en lui la faculté qui permet de distinguer entre la lumière et l'obscurité et de trouver cette lumière précisément au sein de l'obscurité.
C'est à cause de ce don de discernement reçu à ce moment-là que nos Sages ont institué la bénédiction de "Ata 'honantanou Hachem Elokénou mata vé'achkél" (Tu nous as gratifié Toi Hachem, notre D., de connaissance et d'intelligence) prononcée à l'issue du Chabbat.

La guémara (Shabbat 86b) rapporte à propos du verset : "C'est une chose qu'Il a ordonnée pour mille générations" (Téhilim 105,8) que la Torah a été créée mille générations avant son don sur le Mont Sinaï (974 générations depuis la génération du monde).
Et le midrach ajoute à cela que Hachem créait alors des mondes et les détruisaient jusqu'à ce qu'il crée celui-ci.
Rabbi 'Haïm Chemoulévitch voit dans cet enseignement l'allusion que : nombreux sont ceux qui se plaignirent en prétendant : "J’ai déjà essayé de me prendre en main mille fois, et rien n'y a fait, je retombe à chaque fois ... Que puis-je y faire!"
C'est à cette intention que nos Sages nous dévoilent que Hachem Lui aussi (si l'on peut dire) créa alors des mondes qu'il détruisit ensuite. Malgré tout, ll continua à chaque fois à créer de nouveaux mondes jusqu'à ce qu'il crée finalement le monde dans lequel nous vivons.
=> Dès lors, pourquoi l'homme fait de chair et de sang se découragerait, tant qu'il n'a pas tenté également 974 fois de se renforcer, à l'instar de son Créateur qui ne cessa de créer le monde 974 fois!

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-> Le Beit Israël entendit une fois son père, le Imré Emet, commenter le verset : "Hachem regretta d'avoir créé l'homme sur la Terre et Il s'en attrista" (Béréchit 6,6) :
"Il n'est pas question ici d'expliquer (que D. préserve) qu'Hachem s'est attristé d'avoir créé l'homme, car il est écrit par ailleurs : "Force et joie résident auprès de Lui", et la tristesse n'existe donc pas dans le Ciel. Mais cela vient nous enseigner que les gens de la génération du déluge étaient constamment joyeux car il ne leur manquait jamais rien (comme le dit la guémara Sanhédrin 108a).
Or le AriZal a dévoilé que grâce à la joie on peut atteindre les niveaux spirituels les plus élevés et que la Rigueur Divine ne peut s'exercer tant que la joie se manifeste.
Par conséquent, bien qu'ils eussent perverti leurs voies et transgressé l'Alliance, néanmoins Hachem ne put leur infliger leur châtiment.
C'est pourquoi Il suscita la tristesse dans leur cœur et le déluge put avoir lieu."

-> Le Sforno (Béréchit 4,6) exprime explicitement cette idée :
"Lorsqu'existe une réparation possible à ce qui a été endommagé, on ne devra pas s'affliger sur ce qui est passé, mais il faudra s'efforcer au contraire d'obtenir cette réparation en vue de l'avenir."

-> Lorsque Caïn se vit refuser son offrande, il est écrit alors : "Hachem dit à Caïn : pourquoi es-tu irrité et pourquoi es-tu affligé? Si tu t'améliores, tu pourras te relever" (Béréchit 4,6-7)
Certains expliquent que Hachem lui dit la chose suivante : "Même si tu as échoué dans ce domaine et que tu n'as pas offert ton sacrifice comme il convenait (raison pour laquelle il n'a pas été agréé), un argument de taille t'est cependant reproché : est-ce une raison
de te décourager?
Pourtant, l'homme est en mesure de se relever de n'importe quel échec et de progresser grâce à celui-ci encore davantage!
"Si tu t'améliores, tu pourras te relever" = tu pourras t'élever encore bien plus haut que là où tu étais jusqu'à présent!"

[fauter involontairement est humain, et il existe la téchouva.
Notre yétser ara veut que nous culpabiliser, déprimons (je suis nul!), mais nous devons y voir une occasion de devenir encore meilleur!
De cette obscurité de notre vie, on l'a transforme en lumière!
(d'ailleurs, de son côté Hachem, si l'on fait une téchouva par amour, transforme nos péchés en mérties. L'obscurité devient donc une lumière encore plus forte!)]

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[ -> "Pourquoi es-tu affligé?" (Béréchit 4,6)
Le sens de la question est : "Es-tu vraiment triste parce que ton offrande a été refusé? Ou bien plutôt parce que celle de ton frère a été acceptée?"
Cette parole incite chaque homme à se poser la question de savoir quelles sont ses véritables motivations dans sa réaction. Cela l'éclairera beaucoup sur lui-même et le fera bien progresser dans son Service d'Hachem.]

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-> Il est écrit dans le 1er verset de la Torah : "Au commencement [au début de tout travail spirituel], la Terre était Tohu Bohu (néant et désordre) et les ténèbres régnaient sur l'abîme".
Rabbi Tsadok haCohen de Lublin que cela fait référence aux actes des pécheurs, car c'est seulement lorsque l'homme surmonte cette obscurité qu'il peut apprécier combien la lumière est bonne et douce, comme l'enseigne le Zohar (partie II,184a) : "la lumière n'éclaire qu'au milieu des ténèbres".
Cela ressemble à l'écorce amère qui précède la formation du fruit. De la même manière, un écran commence toujours par séparer l'homme de la satisfaction qu'il éprouvera après avoir travaillé sur lui-même.
C'est aussi la raison pour laquelle, dans la Torah, le jour suit la nuit (guémara 'Houlin 83a) car c'est seulement après la nuit et l'obscurité que l'homme pourra aborder la lumière du jour
(tandis que dans le domaine des choses saintes (des sacrifices), c'est l'inverse : la nuit est considérée comme le prolongement du jour qui précède, car lorsqu'un homme est déjà parvenu à la sainteté, il peut d'emblée commencer à travailler dans la lumière comme s'il était déjà dans le fruit à l'intérieur de l'écorce).

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-> Le rav de Rouzhin enseigne :
"Le premier homme, après s'être caché de devant Hachem, se justifia en disant : "J'ai entendu la voix dans le jardin et j'ai eu peur car je suis nu et je me suis caché" (Béréchit 3,10-11).
Il voulait ainsi exprimer que son âme était mise à nu après avoir transgressé la volonté d'Hachem, et cela constituait la raison de sa honte et de sa fuite.
Hachem lui répondit alors : "Qui t'a dit que tu étais nu?", voulant
ainsi lui signifier : "Qui t'a dit que cela représente une raison suffisante pour fuir mon Service?"
Car même le travail de celui qui est nu de toute mitsva et ne possède ni Torah ni sainteté est extrêmement cher à D."

[dans le cadre du libre arbitre notre yétser ara nous pousse à fauter, et ensuite il nous maintient dans un climat de culpabilisation, de tristesse, de manque de valorisation de soi.
D'ailleurs, le pire n'est pas de tomber (c'est normal : nous ne sommes pas des anges, mais des humains), mais plutôt de ne pas se relever, de se morfondre à terre dans le désespoir.
N'oublions jamais : Quoique peut faire un juif, il restera toujours l'enfant adoré de son papa Hachem. Quoique nous puissions faire (même le pire du pire), nous sommes toujours : "extrêmement cher à D." ]

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