Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La délivrance d’Egypte – Quelques enseignements

+++ La délivrance d'Egypte - Quelques enseignements :

+ Hachem désire notre délivrance :

-> Lorsque Moché a dit aux Bné Israël qu'ils seraient bientôt délivrés, les gens lui ont répondu : "Moché, notre maître, Hachem a dit à Avraham que nous serons esclaves pendant 400 années, et seulement 210 ans sont passés. Comment serons-nous capables d'être délivrés déjà maintenant?"
Moché a répondu : "Puisque Hachem désire votre délivrance, Il ne prête pas attention à ces calculs" ...

Lorsque Moché a dit aux juifs que leur délivrance est imminente, ils lui ont répondu : "Moché, notre maître, comment pouvons-nous être délivrés alors que l'Egypte toute entière est souillée du fait que nous pratiquons l'idolâtrie?"
Moché a répondu : "Puisque Hachem désire votre délivrance, Il ne regarde pas votre idolâtrie" ...

Lorsque les juifs ont répliqué à Moché qu'ils n'avaient pas suffisamment de bonnes actions pour mériter d'être délivrés, Moché leur a assuré que puisque Hachem désire leur délivrance, Il les sauvera quelque soit leur manque de mérite.
[midrach Chir haChirim rabba 2,8]

[de même de nos jours, nous devons savoir qu'aucune raison ne peut tenir pour empêcher la guéoula, car Hachem désire nous délivrer, ainsi à nous de le Lui demander de tout cœur.]

<--->

-> Le 'Hayé Adam met cela en parallèle avec les 3 signes que Hachem a demandé d'accomplir devant les juifs :
1°/ Le bâton de Moché s'est transformé en serpent, et ensuite il est redevenu bâton.
Cela démontrait que Pharaon, qui est comparé à un serpent, deviendrait comme un bâton mort et qu'il serait immobilisé pour empêcher le départ prématuré des juifs d'Egypte.
=> Ainsi, peu importe que le temps prévu pour la délivrance ne soit pas arrivé, Pharaon ne pourra rien face au désir de Hachem de nous délivrer maintenant.

2°/ La main de Moché est devenue lépreuse, et ensuite a été miraculeusement guérie.
De même que la main de Moché a été guérie sans prendre de médicament ou réaliser une action, de même la faute de l'idolâtrie des juifs sera nettoyée, même sans téchouva de leur part.

3°/ Hachem a fait que l'eau se transforme en sang.
Les juifs avaient peur qu'ils n'aient pas suffisamment de mérites pour rester libres, et qu'ainsi Pharaon puisse finalement les poursuivre et les forcer à retourner en Egypte.
Pour apaiser cette crainte, Hachem a demandé à Moché de transformer l'eau en sang.
Le sang est le signe de l'effusion de sang (suite à un carnage), à une tuerie. (Maharal - Guévourot Hachem)
De même que le sang n'est pas redevenu de l'eau, de même les égyptiens seront complètement détruits et ils ne présenteront plus jamais un danger dans le futur. ('Hizkouni - Chémot 4,9)

<------------->

+ Un temps pour la circoncision :

=> Pourquoi Hachem a-t-il ordonné aux Bné Israël de réaliser la mitsva de la circoncision (mila) avant de quitter l'Egypte?

-> La Mékhilta (Bo 7) répond que c'était afin que Hachem puisse voir le sang de la circoncision, et ainsi se rappeler le mérite de la Akédat Its'hak.

-> Le Sifté Cohen (al haTorah - Bo) enseigne :
Pendant la nuit de la sortie d'Egypte, Hachem a exécuté de la justice stricte sur les égyptiens en tuant les premiers-nés.
Afin d'apaiser l'attribut de justice/rigueur, qui cherchait également à porter atteinte aux juifs en raison de leurs fautes, Hachem a ordonné que les juifs s'auto-affligent par la circoncision.

-> Le Maharal (Guévourot Hachem - chap.35) écrit :
La nation juive avait besoin d'un mérite particulier pour être sauvée de leur esclavage par les égyptiens.
Puisque la circoncision requiert un grand degré de sacrifice de soi, elle est particulièrement propice à éveiller la miséricorde d'Hachem.

-> Le Maharal y explique également :
La orla (le prépuce) crée une barrière spirituelle entre l'homme et son Créateur.
Les juifs devaient faire la brit mila afin de devenir réceptifs au service Divin et d'ainsi être méritants de la délivrance.

-> Selon rabbi Shlomo Kluger (Kéhilat Yaakov - vol.10) :
après que Avraham a été circoncis, il est devenu une figure paternelle bien-aimée pour toutes les nations. [ "tu seras le père d'une multitude de nations" - Lé'h Lé'ha 17,4]
C'est parce qu'il y a une qualité métaphysique dans la brit mila, elle accorde à celui qui a été circoncis de trouver grâce et faveur aux yeux de tous ceux qui le voient.
Hachem a ordonné aux juifs de subir la circoncision afin qu'ils puissent trouver grâce aux yeux des égyptiens, qui consentiraient alors à ce que les juifs prennent tous leurs biens de valeur.

<------------->

+ L'importance d'attendre la délivrance :

-> Avant que les juifs ne quittent l'Egypte, Hachem leur a ordonné de manger du korban Pessa'h avec "la ceinture aux reins (Rachi : Prêts à vous mettre en route), la chaussure aux pieds, le bâton a la main ; et vous le mangerez à la hâte" (Bo 12,11).

=> Puisqu'ils ont mangé le sacrifice (korban) pendant la nuit et qu'ils n'ont quitté l'Egypte qu'au matin, en quoi était-il nécessaire d'être aussi pressés dès le début de la nuit (ils ne sortiraient pas avant plusieurs heures)?

Le rav Yéhou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bo 12,11) souligne que c'est parce qu'ils étaient préparés à partir et qu'ils attendaient avec impatience le moment de leur délivrance, qu'ils ont pu réellement mériter la délivrance.
La même chose s'applique à notre situation en exil.
Nous disons dans la prière de "Alénou" qui clôture chacune de nos prières : "Notre ferme espoir, Hachem notre D., est de voir rapidement les splendeurs de Ton pouvoir".
Si nous montrons qu'au sens figuré nous sommes avec "nos valises toutes prêtes", se tenant prêts à quitter l'exil actuel, et ne pouvant pas supporter d'attendre que ce moment arrive, alors par ce mérite nous serons méritants de la délivrance.

<------------->

+ Un départ à la hâte :

Au sujet de la délivrance d'Egypte :
- "c'est avec précipitation que tu as quitté le pays d'Egypte" (Réé 16,3)
- "la ceinture aux reins (Rachi : Prêts à vous mettre en route), la chaussure aux pieds, le bâton a la main ; et vous le mangerez à la hâte" (Bo 12,11).
Par contre, au sujet de la délivrance futur, il est écrit : "car ce n'est pas avec une hâte éperdue que vous vous échapperez, ce n'est pas dans une fuite précipitée que vous partirez" (Yéchayahou 52,12).

=> Pourquoi la délivrance d'Egypte a exigé de la hâte, mais cela ne sera pas le cas avec la délivrance finale?

-> Les juifs ont dû quitter l'Egypte avec hâte car s'ils étaient restés même une seconde de plus, ils seraient descendus au 50e niveau d'impureté, un point de non-retour duquel ils n'auraient jamais pu être délivrés.
Cependant, une fois que le peuple juif a reçu la Torah sur le mont Sinaï, ses propriétés protectives et purifiantes, les empêchent pour toujours de tomber dans un tel déclin spirituel. C'est pourquoi une délivrance à la hâte ne sera pas nécessaire dans le futur.
[Chla haKadoch (traité Pessa'him - perek Torah Ohr)]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.47) explique que la précipitation signifie un élément d'imperfection et d'éphémère.
Si les juifs étaient restés en Egypte la totalité des 400 années (paroles d'Hachem à Avraham), ils auraient atteint une perfection totale et ils n'auraient plus besoin de retourner de nouveau en exil.
Hachem a écourté les années de l'exil en Egypte par nécessité d'arrêter tout déclin spirituel supplémentaire.
Pour témoigner du fait que le moment de la délivrance n'était pas idéal, mais plutôt basé sur l'urgence, Hachem a pris les juifs d'Egypte d'une manière précipitée.

-> Selon rabbi 'Haïm Zaichik (Maayané ha'Haïm - vol.3) :
Lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont ressenti un énorme élan d'inspiration spirituelle.
Hachem a conduit la délivrance avec précipitation pour servir de message sur le fait qu'une personne doit transformer avec hâte/précipitation une inspiration en une action.
C'est pourquoi les juifs ont reçu l'ordre de manger le korban Pessa'h avec précipitation, afin qu'ils puissent ancrer leur inspiration éphémère dans une action concrète pour éviter qu'elle ne disparaisse.
Cependant, au moment de la délivrance future, la gloire d'Hachem se manifestera constamment pour l'éternité, ainsi l'élément de la précipitation ne sera plus nécessaire à ce moment.
[de nos jours lorsqu'on a une vision de la réalité de la grandeur d'Hachem, on doit essayer de le matérialiser dans une action, de peur de perdre cet éclair de lucidité. Dans le futur on n'aura plus une telle peur car la présence d'Hachem sera toujours éclatante.]

-> Le 'yétser ara est comparé à de la levure et à de la pâte levée.
Rabbi Shnéour Zalman de Liadi explique que la pâte levée symbolise l'arrogance/l'orgueil, qui est à la base de la plupart des fautes, tandis que le pâte sans levain (qui n'a pas levé - la matsa) représente l'humilité et la simplicité.
A un niveau plus profond, Hachem a précipité la libération d'Egypte, pour que la pâte dans les juifs ne lève pas, c'est-à-dire pour leur enseigner de ne jamais manifester d'arrogance en Sa présence.
[bénéficiant d'incroyables miracles, ayant énormément de richesses, ... les juifs risquaient d'avoir un peu de d'orgueil dans leur coeur en quittant la tête haute l'Egypte (ex: c'est en partie grâce à moi! ; au regard de ce qui a été fait aux égyptiens, je suis le plus fort du monde!). Pour souligner la gravité de l'orgueil, et l'éviter, Hachem a fait sortir les juifs d'Egypte avec précipitation.
Comme on l'a vu précédemment, lors de la guéoula finale la présence d'Hachem sera tellement manifeste qu'on n'aura pas besoin d'être délivrés dans la hâte. ]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 19,6), lorsque les juifs ont quitté furtivement l'Egypte, les égyptiens se sont motivés pour les poursuivre et récupérer leurs biens. C'est pourquoi, Hachem a juré qu'au moment de la délivrance future, les juifs ne seront pas libérés à la hâte.
[la guéoula ne se fera pas avec les juifs fuyant comme des "voleurs", mais paisiblement comme cela revient aux fils adorés du Roi des Rois, la gloire de leur papa Hachem sera alors manifeste aux yeux de toutes les nations.]

-> Le machia'h atteindra des niveaux de compréhension de D. qui n'ont jamais été atteint auparavant par un mortel, même pas par Moché Rabbénou, comprenant même le 50e niveau de compréhension.
Ainsi, le prophète [Yéchayahou] décrit ce futur dirigeant en de sublimes termes : "il s'élève, grandit, est placé très haut" (Yéchayahou 52,13), ce qui indique un niveau plus élevé que celui qu'a pu atteindre Moché.
En effet, Moché a demandé à Hachem : "De grâce, Seigneur, donne cette mission à quelque autre!" (Chémot 4,13) = c'était une requête pour qu'Il envoie l'ultime rédempteur pour libérer les juifs, sachant que ses capacités [à Moché] de délivrer les juifs étaient limitées.
A la lumière de cela, nous pouvons comprendre pourquoi contrairement à la sortie d'Egypte, la libération finale ne se déroulera pas dans la précipitation, comme le prophète l'affirme : "ce n'est pas avec une hâte éperdue que vous vous échapperez, ce n'est pas dans une fuite précipitée que vous partirez" (Yéchayahou 52,12).
[Sfat Emet - 5659]

<------------->

+ Les 2 sorties d'Egypte :

-> "Hachem, ton D., t'a fait sortir d'Egypte, la nuit" (Réé 16,1)
-> " il faut que tu te souviennes, tous les jours de ta vie, du jour où tu as quitté le pays d'Egypte" (Réé 16,3)

=> Pour la sortie d'Egypte, la Torah fait allusion à la fois à la nuit et à la journée. Laquelle était-ce?

-> Le rav Shimon Schwab explique qu'il y avait 2 périodes distinctes :
1°/ la véritable sortie des frontières d'Egypte, qui a eu lieu lorsque le soleil s'est levé le matin ;
2°/ lorsque les juifs ont égorgés le korban Pessa'h, qu'ils ont mis le sang sur les linteaux de leur porte, qu'ils se sont assis autour de la table du Séder avec leur femme et leurs enfants, alors leur demeure a été transformée d'une maison égyptienne en une maison juive.
Ces maisons juives étaient totalement déconnectées de toute influence égyptienne, que ce soit culturellement, spirituellement, ...
Ainsi dès ce moment-là, les juifs ont déjà été délivrés d'Egypte, ils étaient déjà dans un autre domaine.
[d'une certaine façon cela ressemble à une ambassade. Ils étaient en Egypte, mais l'espace de leur maison avait des propriétés 100% juives. ]

"Hachem, ton D., t'a fait sortir d'Egypte, la nuit" = Physiquement, les juifs n'ont pas quitté l'Egypte avant la lumière du jour, mais d'un point de vue culturel et spirituel, ils ont pu être délivrés la nuit précédent ce "jour où tu as quitté le pays d'Egypte".

<--->

=> Quel est la plus grande délivrance : celle de la nuit ou du jour?

-> Le rav Its'hak Hutner (Maamaré Pa'had Its'hak - chap. 101) explique :
La délivrance de la nuit de Pessa'h n'était pas une délivrance (guéoula) complète, qui n'est devenue pleinement réalité que le lendemain matin. Cependant, c'était quelque chose de plus grand. C'était une géoula parfaite.
Lorsque Hachem a sauvé le peuple juif pendant la plaie des premiers-nés, Il a créé : "béni bé'hori Israêl" (Mon premier-né, Israël). Pendant ce moment, les juifs étaient à 100% pour Hachem, et ils ont divorcé complétement de leur entourage égyptien.
Pendant la nuit de Pessa'h, nous sommes capables de nous élever et de revivre cette guéoula parfaite.

Lorsque le peuple juif a quitté [physiquement] l'Egypte le lendemain : "le érev rav les avait suivis" (Bo 12,38). Rachi explique le "érev rav" = un mélange de convertis venus des nations.
Ainsi, pendant le restant de l'année, nous ne pouvons pas se connecter à l'incroyable délivrance de la nuit de Pessa'h. Puisque nous vivons dans un monde imparfait, nous sommes alors uniquement capables de nous rappeler de la délivrance (guéoula) imparfaite et tangible, celle de la sortie concrète d'Egypte le matin du 15 Nissan.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *