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Prier & penser à autrui

+ Prier & penser à autrui :

-> Le Arizal (chaar hakavanot - drouché Birkot hacha'har) écrit qu'avant de faire ses prières à la synagogue, à partir de la partie de la parchat ha'Akéda (tout début de Cha'harit), on doit d'abord accepter la mitsva de "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18), on doit s'efforcer d'aimer chaque juif comme on s'aime lui-même. De cette façon, lorsque notre prière monte, elle incorpore toutes les prières du peuple juif, et elle aura un effet en-Haut.
En particulier lorsqu'un groupe d'amis étudie ensemble, ils doivent avoir un lien très fort les uns avec les autres ; ils doivent tous avoir l'impression d'être un membre du corps du groupe. Si quelqu'un est en difficulté, tous doivent partager sa peine, qu'il s'agisse d'une maladie ou d'un problème familial, ils doivent prier pour lui.

-> Le Kitsour Choul'han Aroukh (12:2) écrit de la même manière :
"Avant chaque prière, il faut accepter la mitsva de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Il faut avoir à l'esprit d'aimer chaque juif comme on s'aime soi-même.
S'il y a une division au sein du peuple juif en bas, alors en-Haut il y a aussi une division. De même, l'unité physique en bas conduit à l'unité et à la cohésion des âmes du peuple juif en-Haut, ce qui fait que leurs prières deviennent un, et que leurs prières sont acceptés devant Hachem".

-> La mitsva "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" est une ségoula pour que les prières soient acceptés. C'est pourquoi, avant de faire la prière, il faut accepter cette mitsva sur soi-même ; il faut compatir à la douleur de son prochain et prier pour lui".
[Bat Ayin - paracha Bo]

-> Nécessité de pardonner à autrui :
Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach II - drouch 5) écrit qu'avant de prier, il faut pardonner à toute personne qui a pu nous causer du tort. On devra faire cela et éviter la nécessité d'un din Torah. On doit plutôt aller au-delà de la lettre de la loi juive et agir de manière compatissante et charitable.
On doit certainement déraciner toute animosité, toute jalousie, toute recherche de désir matériel ou d'honneur personnel.
C'est une évidence : comment se présenter devant le roi avec un vêtement souillé par la saleté? Il n'y a pas de puanteur plus grande que ces traits de caractère inférieurs, même la haine pour quelqu'un qui nous a fait du mal doit être enlevée de son cœur.

C'est pourquoi le Arizal écrit qu'il faut accepter la mitsva "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" en pardonnant à tout le monde, même si l'on a le droit d'être fâché contre eux. Hachem juge une personne mesure pour mesure ; la façon dont une personne agit envers les autres est la façon dont Hachem agira envers elle.
Si quelqu'un est en colère contre une autre personne et qu'il n'est pas prêt à lui pardonner même si elle ne mérite pas le pardon, comment peut-il s'attendre à ce que Hachem réponde à ses besoins même s'il n'en est pas digne? De plus, si Hachem le jugeait avec ne serait-ce qu'une infime quantité de sévérité, correspondant à son approche stricte qu'il a avec les autres, alors ses prières ne seraient pas acceptées, car qui peut être acquitté devant Lui en jugement, comme le dit le verset : "Même en ses saints il n'a pas confiance, et les cieux ne sont pas sans tache à ses yeux" (Iyov 15,15).

-> Même si l'on n'a pas la crainte et l'inquiétude nécessaires pour se tenir devant la Chékhina, nos prières s'élèveront si l'on se relie au klal (peuple juif), en disant : "J'accepte sur moi le commandement positif de Tu aimeras ton prochain comme toi-même", et en s'associant aux saints tsaddikim de sa génération.
Il s'agit d'une grande ségoula qui aura un effet bénéfique considérable sur nos prières.
[Yocher Divré Emet 33]

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-> Le Tour (92) et le Choul'han Aroukh (10) écrivent tous deux : "Il est approprié de donner de la tsédaka avant la prière".

-> "Rabbi El'azar donnait une prouta aux pauvres, et ensuite il priait" (guémara Baba Batra 10a)
Le Méïri (Beit haBé'hira) commente : ainsi, la mitsva de la tsédaka devient un avocat entre une personne et son Père céleste (Hachem), comme le dit le verset : "Quant à moi, c'est dans la justice [bé'tsédek] que je contemplerai Ta présence".

-> Il reste encore un autre moyen, quelque chose qui ouvre toutes les portes [du Ciel] : la mida de la tsédakah.
Cela transcende toutes les autres mitsvot. C'est pourquoi celui qui en a la capacité doit donner la tsédaka, en particulier avant la prière, comme le dit le verset : "Votre charité vous précédera" (Yéchayahou 58,8), et grâce à elle, vous pourrez ouvrir les portes qui vous permettront d'entrer par la porte du Roi.
[Toldot Aharon - Likoutim]

-> Le Bné Yissa'har (Igra déPirka 154, citant le Arizal) dit que la première mitsva que l'on accomplit quotidiennement est imprimée sur notre front. Lorsqu'on accomplit la mitsva suivante, la première est absorbée et la seconde apparaît à sa place. Cependant, la mitsva de la tsédaka est différente, son empreinte reste tout le temps.

Selon le Arizal, si l'on accomplit une autre mitzva (que la tsédaka), et qu'on commence ensuite à prier, ce qui est en soi un mitsva positive de "Le servir de tout son cœur", l'empreinte de la mitsva précédente est absorbée et les anges ne reconnaissent plus l'existence de cette mitsva précédente.
Par conséquent, toute autre mitsva ne restera pas comme une protection contre un quelconque Accusateur (qui voudra empêcher nos prières d'être exaucées).
Cependant, lorsque l'on accomplit la mitsva de tsédaka, son empreinte demeure, et lorsque les Accusateurs (pendant notre prière) voient la marque de cette mitsva, ils proclament : "C'est le fils du roi et il ne peut pas être poursuivi!"

-> En donnant la tsédaka, nous ne sommes plus considérés comme une personne avare, et on se connecte à un lieu de vérité, ce qui fait que notre prière est acceptée.
[Séfer ha'Haïm - du frère du Maharal - Cheli'ha ouMé'hila]

-> Le Chlah haKadoch (Tamid pérek Ner mitsva 46) écrit : "Puisqu'une personne pauvre recouvre/enveloppe toutes les prières, il faut donc donner la tsédaka avant de prier".

-> Le Kaf ha'Haïm (11:19) écrit que la tsédaka ne se réfère pas seulement au fait de donner de l'argent aux pauvres. Mais plutôt, tout acte de bonté ('hessed) qu'une personne réalise à autrui est considéré comme de la tsédaka.
Il cite un exemple : Si un homme riche a l'habitude de prendre du tabac à priser (ce qui était courant à l'époque) et qu'il n'en a pas en ce moment, lui donner une pincée de tabac à priser est également considéré comme de la tsédaka. Après avoir fait un tel 'hessed, on sera capable de prier correctement.
[on peut éventuellement rapporter l'exemple de redonner de la vie morale à autrui : valoriser/encourager autrui, lui sourire d'appréciation, ... ]

-> De même, les Bné Yissa'har (maamaré 'Hodech Adar 2) dit que, selon toutes les opinions, il est permis d'étudier avec un 'havrouta avant la prière parce qu'étudier avec une autre personne est une forme extraordinaire de tsédaka.

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