+ Les bénédictions :
-> Le Rambam (Béra'hot 1:4) divise les bénédictions en 3 catégories : les bénédictions de plaisir (tels que celles récitées sur la nourriture), les bénédictions sur les mitsvot et les bénédictions d'action de grâce et de louange.
Le Rambam ajoute qu'en récitant ces bénédictions, nous nous souviendrons toujours de notre Créateur et conserverons une crainte constante de Sa présence.
-> En ce qui concerne l'importance de réciter correctement les bénédictions, nos Sages (guémara Béra'hot 50a) nous disent : "À la façon dont une personne récite une bénédictions, on peut voir si elle est un érudit de la Torah".
Nos Sages (guémara Baba Kama 30a) disent également : "Si une personne souhaite être un 'hassid, qu'elle fasse attention à ne pas nuire à autrui. Rava dit qu'elle doit veiller à respecter les enseignements des Pirké Avot. Certains disent qu'elle doit veiller à réciter les bénédictions comme ile le faut."
-> Le Séfer mitsvot Zmaniyot (Hilkhot Béra'hot) écrit :
"Sachez, mon fils, que les bénédictions sont la plus grande de toutes les mitsvot et la plus puissante de toutes les formes de service Divin.
Quiconque croit en Hachem doit le bénir pour tout ce qu'il a créé dans ce monde, chaque chose ayant sa bénédiction appropriée en son temps. Tout ce qu'Hachem a créé est pour le bénéfice de l'humanité, comme l'a dit le roi David : "Tu as donné à l'homme le pouvoir sur toute Ton œuvre, et Tu as tout mis sous ses pieds" (Téhilim 8,7)."
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,2) écrit que le mot : barou'h est une expression de louange, en reconnaissance du fait qu'Hachem est la source de toute bénédiction.
Le mot barou'h vient du mot brei'ha, qui signifie réservoir. Lorsqu'un réservoir est plein à ras bord, il déborde sur les côtés.
De même, Hachem est la source de toutes les bénédictions. Lorsque nous reconnaissons cela, Ses bénédictions se déversent sur nous.
Le Rachba explique cela par la parabole d'un roi qui possédait de grandes richesses cachées dans sa salle des trésors. Lorsqu'il a commencé à distribuer cette richesse à ses serviteurs, tout le monde s'est rendu compte de sa richesse réelle.
De même, nous prions Hachem de nous accorder Ses bénédictions afin que le monde entier réalise que tout est à Lui et qu'Il est la Source de tout ce qui existe.
-> En ce qui concerne l'importance de réciter les bénédictions avec kavana, le rav 'Haïm Vittal (chaar roua'h hakodech 8b) écrit :
"La réalisation du roua'h hakodech (esprit saint) dépend principalement de la kavana et du soin avec lesquels une personne récite les bénédictions sur les choses dont elle jouit dans ce monde.
Les bénédictions récitées sur la nourriture purifient le caractère terrestre des choses que nous mangeons, les rendant plus aptes à recevoir un flux de sainteté.
Le Arizal nous mettait sévèrement en garde à ce sujet."
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+ Apporter la bénédiction à tous les mondes :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 111) écrit qu'il faut faire très attention à réciter les bénédictions sur la nourriture avec la kavana appropriée.
Les bénédictions sur la nourriture nous aident à placer les plaisirs de la table à leur juste perspective. Ils sont un cadeau d'Hachem, afin que nous puissions profiter de Son monde, mais ils ne sont pas le but de notre existence.
"Tout ce que Hachem a créé dans Son monde, Il l'a créé uniquement pour Son honneur" (Pirké Avot 6,12).
Le guémara (Shabbath 77b) explique que rien dans le monde n'est sans but, et le but de toute la création est d'être utilisé par l'humanité au service d'Hachem, comme il est écrit : "Hachem a créé le monde pour que l'homme l'utilise à Son service" (Yéchayahou 45,12).
Telle doit être notre intention lorsque nous récitons une bénédiction sur la nourriture que nous mangeons. Plutôt que de dire que nous récitons une bénédiction pour manger, il est plus juste de dire que nous mangeons pour pouvoir réciter une bénédiction.
Le but [principal] de la nourriture qu'Hachem a placée devant nous est que nous l'utilisions à Son service, en Le remerciant et en Le louant pour son existence.
Les kabbalistes révèlent de grandes profondeurs derrière la formulation des bénédictions (béra'hot). Chaque bénédiction fait référence aux 10 séfirot. [Tikouné Zohar 18,37a]
Bien que les profondeurs des bénédictions dépassent notre compréhension, nous devons prêter une attention particulière au sens simple des bénédictions et les réciter avec un sentiment d'admiration pour la présence d'Hachem.
Il est étonnant que le simple fait de manger un fruit ou un légume crée une telle opportunité d'éveiller les forces de la sainteté avec nos bénédictions, qui incluent toutes les séfirot et tous les mondes.
Grâce à nos béra'hot, l'abondance et la bénédiction se répandent dans toute la création.
C'est pourquoi il est si important de s'arrêter un instant et d'accorder à nos bénédictions l'attention qu'elles méritent.
Sur cette base, nous pouvons comprendre le verset : "Grandes sont les œuvres d'Hachem, digne objet d’études pour tous ceux qui s’y complaisent" (kédolim maassé Hachem, dérouchim lé'hol 'héftsé'hém - Téhilim 111,2).
Les œuvres d'Hachem sont immenses. Hachem a tout créé pour les juifs, afin que nous le bénissions pour cela. Lorsque nous contemplons les œuvres d'Hachem, nous découvrons la profondeur et la signification qui les sous-tendent, et la façon dont elles sont toutes liées à leur racine spirituelle au Ciel.
Tout ce qui existe dans ce monde a une racine spirituelle en haut. Lorsqu'une bénédiction est récitée sur un objet matériel dans ce monde, une grande sainteté est attirée sur sa source spirituelle dans les cieux, l'élevant à la perfection. C'est pourquoi il est si important de réciter chaque bénédiction avec kavana et joie. [voir rabbi Abou'hatséra - Ma'hssof haLavn - Haazinou]
Les bénédictions récitées sur la nourriture ont une grande importance, et devons prendre soin de les réciter correctement.
Une personne ne doit pas penser : "Quelle importance peut avoir un fruit ou un légume? Quelle importance peut avoir la bénédiction récitée sur lui?"
Ne sous-estimez pas l'importance de l'une ou l'autre des créations d'Hachem. Une grande sainteté peut être répandue dans tous les mondes par ce qui semble être une simple et courte bénédiction.
Une bénédiction récitée avec kavana a un impact considérable au Ciel.
[le rabbi de Berditchev dit que le but d'un juif n'est pas simplement d'élever ce monde, mais plutôt d'élever le Ciel, ce qui va avoir comme conséquence d'élever ce monde.
En ce sens, chaque bénédiction est un exemple d'un acte matériel banal (ex: un verre d'eau quasi gratuit, avec moins de 10 mots de bénédiction) qui peut influencer les mondes spirituels. ]
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-> Nous devons veiller à ne jamais manger sans une bénédiction, car en agissant ainsi, nous perdons le bénéfice le plus important du repas.
Nos Sages appliquent le verset "Il vole sa mère et son père" (Michlé 28,24) à une personne qui mange sans bénédiction, car c'est comme si elle avait volé à Hachem et le peuple juif, de la grande sainteté que sa bénédiction aurait dû apporter au monde.
Les bénédictions doivent être récitées lentement et avec soin, en faisant attention à chaque mot et en se rappelant à qui la bénédiction est dite.
La bénédiction ne doit pas être prononcée simplement par habitude, sans vie et sans esprit. Lorsqu'une personne récite une bénédiction, elle doit se rappeler qu'elle se tient devant Hachem, le Roi du monde, qui entend chaque mot qu'elle prononce. C'est pourquoi les bénédictions sont formulées à la 2e personne : "Béni sois-Tu, Hachem" (barou'h ata Hachem), nous rappellant que nous nous adressons directement à Hachem, sans aucun intermédiaire.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 29]
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-> Lorsqu'une personne récite des bénédictions soigneusement et correctement, avec la kavana appropriée, en bénissant et en louant Hachem pour toute Sa bonté, elle mérite en retour de recevoir les bénédictions d'Hachem pour réussir dans tout ce qu'elle fait, que soit spirituellement et/ou matériellement.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Réé]
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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119) enseigne :
Les bénédictions récitées sur les mitsvot que nous réalisons et les aliments que nous mangeons présentent de nombreux avantages. D'une part, c'est l'occasion de remercier Hachem et Le louer pour Ses bontés.
Elles constituent également un moyen de croissance spirituelle qui nous permet de nous rapprocher de Hachem et d'exercer une puissante influence positive sur le monde entier.
Les bénédictions récitées sur l'étude de la Torah revêtent une importance particulière. Lorsque nous récitons ces bénédictions correctement, non seulement nous remercions comme il se doit le Créateur de nous avoir accordé le privilège d'étudier Sa sainte Torah, mais nous ouvrons également les portes de la sagesse par lesquelles les secrets de la Torah sont révélés.
Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haTorah 7) note que les bénédictions sur l'étude de la Torah sont formulées en partie au passé ("Qui nous a choisis parmi toutes les nations et nous a accordé Sa Torah" - acher ba'har banou ...), et en partie au présent ("Béni sois-tu, Hachem, qui accorde la Torah" - notèn haTorah).
Si nous devions comprendre cette bénédiction comme une référence à l'événement historique du don de la Torah sur le mon Sinaï, le passé semblerait plus approprié.
En formulant une partie de la bénédiction au présent, il semble que la bénédiction se réfère également à un processus en constante évolution dans lequel Hachem nous accorde continuellement la Torah.
Alors que la sagesse de la Torah a été transmise à notre nation il y a des milliers d'années, de nouvelles idées sur cette sagesse sont constamment développées. En implantant ces idées dans nos esprits, Hachem délivre constamment la Torah aux juifs.
La Torah est le fruit d'un travail de longue haleine qui consiste à l'offrir aux juifs, chaque jour. Lorsqu'une personne développe une nouvelle idée de la Torah, elle a fait l'expérience d'un don de la Torah personnel ce jour-là.
Le mérite par lequel nous recevons ces connaissances est la kavana avec laquelle nous récitons les bénédictions sur l'étude de la Torah.
Lorsque nous prononçons les mots "Béni sois-tu, Hachem, qui enseigne la Torah à Sa nation Israël", nous devons prier du plus profond de notre cœur pour qu'Hachem nous enseigne ce jour-là de nouvelles connaissances de Sa Torah. Lorsque nous disons "Béni sois-tu, Hachem, qui accordes la Torah", nous devons prier pour qu'Hachem nous accorde notre part unique dans la Torah.
En récitant correctement les bénédictions et en priant pour l'aide Divine, nous mériterons de percer les secrets de la sainte Torah.
[...]
"Béni sois-tu, Hachem, pour m'avoir enseigné Tes lois" (barou'h ata Hachem lamédéni 'houkékha - Téhilim 119,12) = le roi David a prié par le mérite des bénédictions sur l'étude de la Torah qu'il récitait chaque jour. Ces bénédictions sont récitées au présent, puisqu'il s'agit de prières et de remerciements pour les nouvelles connaissances de la Torah qui se révèlent constamment dans nos cœurs.