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Les bénéfices de nos souffrances (1ere partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (1ere partie) :

+ Introduction :

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Moadim vol.2) écrit :
"Dans la guémara (Méguila 15b), les Tanaïm et Amoraïm donnent 12 raisons pour lesquelles Esther a invité Haman à son banquet. Après ce passage, la guémara nous dit que Rabba bar Avouha rencontra Eliyahou haNavi et lui demanda ce qu'Esther voulait vraiment. Eliyahou répondit qu'Esther avait toutes ces intentions à l'esprit.

Nous pouvons maintenant faire un kal vachomer : Si un être humain peut accomplir une action avec de nombreuses intentions différentes, chacune d'entre elles étant suffisante à elle seule, il en est d'autant plus le cas pour Hachem : combien de dizaines de milliers de raisons Hachem a-t-il pour tout ce qu'Il fait!"

=> Il nous est difficile d'imaginer qu'Hachem a plus d'une raison de faire quelque chose, et cela peut être le cas parce que nous projetons à tort nos propres limites sur Lui.
La vérité est qu'Hachem a de nombreux plans différents (dont la majorité dépasse actuellement notre entendement), qui sont tous mis en œuvre simultanément. Au début, cela peut être difficile à comprendre. Cependant, en y réfléchissant, nous pouvons facilement nous rendre compte que les décisions d'Hachem sont bien plus complexes que les nôtres.
Après tout, même Esther avait une multitude de raisons à l'esprit lorsqu'elle a lancé une simple invitation.
Lorsque nous considérons la grandeur d'Hachem, il devrait être clair que Ses voies, et les événements de notre vie, dépassent vraiment notre compréhension.

b'h, nous allons voir quelques enseignements de nos Sages sur les avantages que peuvent nous générer nos souffrances.

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+ Les souffrances améliore le caractère d'une personne :

-> Selon le rav Grodzinski (Torat Avraham) :
"Les souffrances perfectionnent l'âme d'une personne ... Elles affaiblissent le corps et ses désirs ...
Ses désirs sont diminués, tout comme ses envies d'honneur ; ses ambitions financières ne sont pas aussi élevées qu'elles l'étaient ...

La matérialité est la source de tous les traits de caractère négatifs.
Tous ces traits : la paresse, le désir physique/matériel, la soif de richesse et d'autres plaisirs terrestres, sont intrinsèques à l'être humain ; c'est ainsi qu'il a été créé. La nature physique d'un homme est donc la cause de tous ses désirs et traits de caractère ... se libérer de cette physicalité/matérialité est presque impossible ...
Il existe cependant un moyen très efficace de minimiser la nature matérielle d'une personne : les souffrances.
Les souffrances, même seules, affaiblissent les désirs d'une personne, la séparant lentement de ses attaches physiques.
En prenant conscience qu'il peut vivre sans plaisir matériel, sans tranquillité, sans égoïsme et sans honneur, ce qui est essentiellement superficiel, le malade se libère progressivement de l'esclavage de ses désirs, et sa vision étroite du monde s'élargit. Ses yeux s'ouvrent pour voir sa véritable essence, son riche moi intérieur.

Et tout comme l'abondance matérielle exacerbe l'orgueil d'une personne et lui fait oublier son Créateur, la réduction de ces choses lui permet de développer son humilité, en lui rappelant Hachem, qui a créé le monde et continue à le contrôler."

=> Lorsqu'une personne se rend compte de la croissance qu'elle connaît grâce à sa souffrance, il lui est beaucoup plus facile d'accepter sa situation. Il est extrêmement difficile de changer ses traits de caractère, et de nombreuses personnes négligent complètement de le faire.
Parce qu'Hachem nous aime et désire notre bien ultime, Il nous envoie des souffrances, qui développent notre caractère indépendamment de toute contribution de notre part. Et ce changement positif se produit relativement rapidement, contrairement au long chemin de l'amélioration personnelle.
Soudain, une personne devient moins égoïste et plus sensible aux besoins de son prochain. En outre, elle devient une personne plus spirituelle, moins esclave de ses désirs physiques. Toute cette croissance est un cadeau d'Hachem!

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) enseigne :
"Les souffrances présentent de nombreux avantages, même si elles n'amènent pas une personne à se repentir. Les souffrances réduisent le plaisir qu'une personne éprouve à fauter ; elles diminuent également son orgueil.

Une personne doit remercier Hachem pour toutes les souffrances qu'Il lui envoie, car ces souffrances sont très utiles pour briser les traits de caractère négatifs d'une personne et pour surmonter son yétser ara.
Ce n'est que grâce aux souffrances qu'il est possible d'entrer dans la "porte d'Hachem", comme il est écrit : "Voici la porte d'Hachem... Je Te remercie, car Tu m'as exaucé (Téhilim 118,20-21)."
Il ne faut pas lire ce mot comme "anitani" (Tu m'as répondu), mais plutôt comme "initatni" (Tu m'as affligé). Comme le dit le passouk : "Je te remercie, Hachem, de t'être mis en colère contre moi" (Yéchayahou 12,5).
Nos Sages nous disent également que "le monde à Venir (olam aba) ne s'acquiert que par les souffrances.

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+ Renforcer notre lien avec Hachem :

-> Les souffrances sont précieuses pour celui qui les considère comme des messagers d'Hachem.
Elles renforcent le lien entre une personne et son Créateur, l'élevant vers un monde tout en lumière, au-delà des pulsions du corps. Et c'est là toute la raison d'être de l'homme! Heureux est son sort.
['Hazon Ich - Kovets Igrot 'Hazon Ich 201 ]

[nos souffrances sont des messages Divin, et peuvent nous élever au-dessus de nos limites, devenant ainsi infiniment plus proche d'Hachem.
Cela va à l'encontre de ce que nous souffle notre yétser ara : si tu souffres, c'est que Hachem t'a abandonné, qu'Il ne t'aime pas, que tu n'es pas important à Ses yeux, ... ]

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+ Développer notre émouna :

-> De façon incroyable, le rav Its'hak Sher montre comment les juifs en Egypte ont énormément grandi grâce à leurs souffrances (provenant de leur terrible esclavage), au point de surpasser même Moché Rabbénou, et ce par leur capacité à accepter leurs souffrances sans se plaindre.

Le rav Sher (Léket Si'hot Moussar - Chémot) écrit :
"[Nous constatons que l'expérience des souffrances permet à une personne d'atteindre de grands sommets de perfection et de conscience d'Hachem].
La guémara (Shabbath 97a) rapporte que lorsque Moché dit à Hachem : "Ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix" (Chémot 4,1), Hachem lui répond : ''Ce sont des croyants, des enfants de croyants! Des croyants comme il est dit : "Et la nation crut" (Chémot 4,32). Des enfants des croyants, comme il est dit (à propos d'Avraham) : "Et il crut en Hachem" (Lé'h Lé'ha 15,6).
Nous voyons qu'à travers les souffrances qu'ils ont endurés, le peuple juif d'Egypte a atteint le haut niveau d'émouna qu'Avraham a atteint en reconnaissant Hachem.

Voyons à quel point le peuple juif a atteint un niveau élevé de émouna en Egypte.
Lorsque Moché vint annoncer au peuple juif qu'Hachem s'était souvenu de sa nation, "le peuple crut".
Moché et Aharon se présentèrent devant Pharaon, tandis que la nation entière attendait, espérant que le salut d'Hachem se produise instantanément. Pourtant, non seulement cela ne s'est pas produit, mais leur servitude est devenue encore plus difficile.
Désormais, le peuple ne recevait même plus de paille. Il était contraint de parcourir le pays pour se procurer ses propres matériaux de construction et remplir le quota de construction, faute de quoi ses enfants seraient tués et insérés dans les murs!
Pouvait-il y avoir un test de croyance en D. plus important que celui-ci?
Même Moché Rabbénou, prophète d'Hachem et agent de la Rédemption, se plaignit amèrement de la situation en disant : "Pourquoi as-tu fait du mal à cette nation?" (Chémot 5,22).
Le midrach (Chémot rabba chap.6) raconte que Moché fut critiqué par Hachem pour avoir remis en question Ses voies de cette manière ; en effet, Moché aurait été puni par l'Attribut du Jugement si Hachem Lui-même n'était pas intervenu et ne l'avait pas défendu en raison du fait qu'il n'était qu'un être humain (midrach Kohélet rabba - chap.7).

Quiconque y réfléchit est étonné : Moché, le plus grand des prophètes, qui n'était pas lui-même un esclave, a été pardonné de se plaindre parce qu'il n'était qu'un être humain ; que dire alors du peuple juif lui-même, qui a fait l'expérience personnelle du travail éreintant et qui n'a pourtant pas remis en question les voies d'Hachem.
N'étaient-ils pas eux aussi "seulement humains"?
Et cette épreuve de l'esclavage encore plus dur (ajoutant au malheur terrible de l'esclavage, la difficulté de parcourir l'Egypte pour trouver la paille nécessaire aux briques) ne dura pas seulement un jour ou deux, ou même trois, comme celle de l'Akéda (ligature d'Its'hak) ; elle dura toute la moitié d'une année!
Et non seulement cela, mais Moché, le messager de la rédemption, disparut soudainement ; il quitta le pays et retourna à Midiyan, y restant pendant toute la période de 6 mois! (midrach Chémot rabba - chap.5)
Pouvons-nous avoir une idée de la difficulté de cette épreuve de la émouna pour les juifs? [ils pensaient que Moché allait les aider et les délivrer, mais au final leur situation devint pire et Moché disparut on ne sait où. Ils auraient pu facilement se plaindre, remettre en cause les voies d'Hachem, ... ]
Pourtant, ils l'ont réussie : ils n'ont pas remis Hachem en question et lui sont restés fidèles. Comment ont-ils pu le faire?

Uniquement grâce au mérite des souffrances qu'ils ont endurés et qui les ont purifiés.
C'est pourquoi la guémara (Guitin 36b) dit que "ceux qui sont insultés et ne répondent pas à l'insulte, qui s'entendent déshonorer et ne répondent pas (une autre forme de souffrances), qui agissent par amour et acceptent leurs souffrances avec joie, à leur sujet, le verset dit : "Et ceux qui L'aiment sont comme le soleil qui se lève dans sa force" (Shoftim 6,3).
Les souffrances confèrent à une personne la capacité de résister aux épreuves les plus difficiles."

=> Le message du rav Sher est clair : lorsque nous traversons une épreuve difficile, il n'y a qu'un seul moyen infaillible de rester fort et de conserver une attitude positive. Nous devons nous concentrer sur le fait qu'Hachem nous donne ces souffrances par amour, et que ces souffrances nous nettoieront et nous raffineront, nous permettant de nous élever à des hauteurs formellement inaccessibles. C'est ainsi que le peuple juif en Égypte a pu résister au grand test de la émouna, continuant à croire en la rédemption d'Hachem en dépit, ou à cause, des années de servitude difficile qu'ils ont endurées.
Nous devrions prendre cela à cœur et réaliser que nous aussi, nous gagnons énormément en raffinement de caractère grâce à nos souffrances.

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+ Avoir une meilleure perception de la vie & réduire notre attachement à la matérialité :

-> Le rav Eliyahou Lopian développe que les souffrances ont le pouvoir de purifier une personne. Lorsque le corps d'une personne est affligé par la souffrance, son esprit devient moins attaché à la matérialité, ce qui permet à ses processus de pensée d'être de nature plus spirituelle. Il sera même capable de comprendre des choses qui lui échappaient auparavant.

Le rav Lopian (Lev Eliyahou - Mikets) écrit :
Prêtez attention au principe suivant, qui est une règle s'appliquant dans toutes les situations : De nombreux versets dans le Tana'h et des déclarations de nos Sages décrivent la grandeur des souffrances.
Nos Sages disent même que : "Celui qu'Hachem aime, Il le blesse avec des souffrances!" (guémara Béra'hot 5a).

La guémara (Béra'hot 5a) poursuit en relatant un autre enseignement :
"Reich Lakich dit : Le mot "brit" (alliance) est mentionné avec le sel (brit méla'h - Kora'h 18,9) ... et le mot brit est également mentionné avec les souffrances (Ki Tavo 28,69) ...Tout comme la brit mentionnée avec le sel implique que le sel purifie la viande, la brit mentionnée avec les souffrances indique que les souffrances purifient une personne de ses fautes."

L'idée que les souffrances "purgent les fautes" doit être comprise littéralement : la souffrance frotte la tâche de la faute et l'efface.
Lorsque le corps fait l'expérience de la souffrance, il se purifie jusqu'à ce qu'il soit pur et clair. Cela provoque l'éveil de l'esprit, qui se détourne des ténèbres auxquelles le corps et les pulsions naturelles sont soumis. En conséquence, la faute de la personne disparaît et elle est pardonnée.
De plus, maintenant que son esprit est libéré de l'obscurité de la matérialité, elle sera en mesure de comprendre des choses qui étaient auparavant au-delà de sa compréhension!

=> Une personne qui souffre doit réaliser que chaque seconde de souffrances en vaut la peine ; la douleur qu'elle éprouve efface littéralement ses fautes ! De plus, comme le lien de la personne souffrante avec son corps s'affaiblit, son esprit sera capable de saisir des idées qui étaient auparavant hors de sa portée.

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) :
"Quiconque a déjà fait l'expérience du goût des souffrances (à moins d'être extrêmement têtu et ancré dans son mauvais comportement), même s'il n'a pas fait de comptabilité spirituelle mais simplement une évaluation régulière de sa vie, de la même manière que quelqu'un ferait une évaluation de ses affaires, et est ainsi arrivé à la conclusion qu'il devait abandonner l'espoir de réaliser ses aspirations et ses rêves matériels, quiconque est arrivé à une telle position a senti comment ses fantasmes irréels de succès et de plaisir physiques, qu'il a retirés de son cœur, ont été remplacés par une conscience de la vraie réalité et de la spiritualité ...
Celui qui a vu ses fondations matérielles, qu'il croyait gravées dans la pierre pour des générations, s'effondrer complètement devant ses yeux [suite à des souffrances], qui a ainsi mérité de vivre simplement et de manière cohérente en abandonnant ce qui ne vaut rien et en ne trouvant sa force qu'auprès de son D., celui-là a déjà ressenti la puissance intérieure et le calme qui sont donnés à celui qui se fie à Hachem.

En effet, ce concept a été testé et éprouvé. Dans la mesure où une personne abandonne la poursuite des plaisirs du monde, elle est capable de percevoir la lumière de la vérité, la lumière du visage divin!
Des concepts qui lui étaient auparavant inimaginables, qui étaient au-delà de son niveau, lui sont maintenant révélés.
Même si la séparation d'avec les choses frivoles ne s'est pas faite de sa propre volonté, mais plutôt à travers les douleurs des souffrances, le départ de l'obscurité fait automatiquement apparaître la lumière. Car telle est la voie d'Hachem : "Je suis avec l'opprimé, et l'opprimé est avec Moi" (voir Sota 5a)."

=> Nous passons une grande partie de notre vie à courir après des choses qui nous sont extérieures. Pour certains, c'est l'argent qui les motive ; pour d'autres, c'est l'honneur. Souvent, les plans bien conçus d'une personne tombent à l'eau, ou bien elle perd des richesses et des biens qu'elle avait mis des années à accumuler. Dans ces moments-là, il convient de réfléchir à l'inutilité de la manière dont on dépense son énergie et sa vie.
Si [suite à des galères/souffrances], une personne est capable d'abandonner ses anciennes ambitions et de réévaluer ses priorités dans la vie, de nouveaux mondes spirituels s'ouvriront à elle, des mondes qui lui étaient auparavant inaccessibles.
Comme nous l'explique le rav Dessler, une grande partie de cette transformation se produit automatiquement ; la souffrance elle-même amène une personne à réévaluer ses priorités et ses désirs.

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+ Révéler les profondeurs du coeur :

->Alors que les pulsions physiques d'une personne sont diminuées par les souffrances, l'essence la plus profonde de son âme remonte lentement à la surface.
Il est désormais capable de crier à Hachem avec sincérité et dévouement comme jamais auparavant.

Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Chevivé Lev) explique :
"J'ai entendu une explication de l'Alter de Kelm sur le verset : "Des profondeurs, je crie vers Toi, Hachem" (Téhilim 130,1).
Cela signifie que chaque individu a un endroit au fond de son cœur, à partir duquel il est constamment prêt et préparé à appeler au nom d'Hachem.
Cet endroit est cependant caché et recouvert par le matériel et l'attachement aux plaisirs du monde.
C'est pourquoi une personne doit creuser au plus profond d'elle-même et se débarrasser de cette matérialité ; alors, elle pourra atteindre "les profondeurs", et c'est de son âme même qu'elle criera vers Hachem.

Mais si une personne ne parvient pas à concentrer son esprit sur ce point et n'appelle pas Hachem du plus profond de son cœur, on lui envoie des "messagers", c'est-à-dire des souffrances, qui creusent profondément, entamant son intégrité physique ...
En fin de compte, d'une manière ou d'une autre, lorsque ce point au plus profond de son cœur est révélé, le résultat suivra : "Je t'appelle, Hachem!" "

[Hachem désire notre coeur. Ainsi, on peut s'épargner des souffrances, en faisant l'effort d'atteindre les profondeurs de notre coeur même lorsque tout va bien dans notre vie, faisant qu'Hachem n'aura pas besoin de nous envoyer des souffrances pour que venions à ouvert pleinement notre coeur. ]

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+ Les souffrances permettent d'atteindre la grandeur :

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour - vol.2) enseigne :
"Essayons de comprendre la profondeur de la guémara (Shabbath 88b) suivante : "Les rabbins ont enseigné : Ceux qui sont insultés et n'insultent pas, qui écoutent les gens qui les déshonorent et ne répondent pas, qui agissent avec amour et sont heureux avec les souffrances, à propos de ces personnes, le verset déclare : "Et ceux qui L'aiment sont comme le soleil qui émerge dans sa force" (Shoftim 5,31).

Or, "le soleil émergeant dans sa force" est une description du soleil en pleine activité. Alors, si nous devions comparer une personne au soleil de cette manière, qui choisirions-nous?
Certainement quelqu'un qui accomplit des activités extraordinaires, qui réalise énormément de [belles] choses (une personne lumineuse, illuminant le monde)!
Pourtant, nos Sages nous révèlent une idée nouvelle : au contraire, celui qui est pleinement actif est précisément quelqu'un qui endure passivement les souffrances. Une personne qui supporte sa souffrance et qui s'en réjouit même, c'est en effet la personne la plus puissante!

[De même, nous trouvons dans la guémara ('Houlin 89a) : "Le monde existe par le mérite d'une personne qui garde sa bouche fermée pendant une dispute, comme il est dit : "Il suspend le monde à la blima" (Iyov 26,7). Le monde existe spécifiquement grâce à quelqu'un qui est silencieux (alors que naturellement il voudrait parler pour répondre à une offense). ]

Le monde regarde une personne qui souffre de souffrances simplement avec pitié ; personne ne la décrirait comme étant " puissante ". Pourtant, il se pourrait bien qu'une telle personne soit plus grande que l'homme qui accomplit de grandes choses!
Qu'Hachem nous protège des souffrances, mais nous devons savoir que quelqu'un qui a des souffrances, qui les supporte avec joie et qui n'est pas brisé par elles, est le plus grand des hommes.
Une personne allongée sur son lit de mort, sans aucune force, pourrait, à ce moment-là, être à un niveau spirituel plus élevé qu'elle ne l'a jamais été au cours de sa vie, alors qu'elle était occupée à faire de bonnes actions."

=> Le point de vue du rav Wolbe est très stimulant. Au lieu de succomber à des sentiments d'inutilité et de désespoir, une personne qui souffre doit savoir que dans sa situation actuelle, elle est capable de réaliser encore plus que lorsqu'elle s'engageait de manière productive dans la Torah et les mitsvot.

Le rav Wolbe donne l'exemple d'une personne mourant dans un lit d'hôpital. Mais son principe s'applique à toute personne qui subit des souffrances. Chaque individu a ses propres défis dans la vie, problèmes de santé, détresse émotionnelle ou autres obstacles qui l'empêchent d'atteindre ses objectifs.
Dans une telle situation, on peut choisir de réagir par une attitude de rejet, en devenant amer et en colère. Ou bien on peut choisir d'accepter ce qu'Hachem nous a donné, et atteindre des niveaux extraordinaires de pouvoir et de proximité avec Lui.

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+ Les souffrances permettent d'avoir une sensibilité accrue à l'égard des autres :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz aborde un autre aspect : lorsqu'une personne fait l'expérience de la souffrance, elle est beaucoup plus à même d'être sensible à la douleur des autres.
C'est pourquoi la guémara considère qu'il est essentiel que le machia'h, le chef et le sauveur du peuple juif, soit un homme qui n'est pas étranger à la souffrance.

Le rav Chmoulévitz (Si'hot Moussar 18) écrit :
"En ce qui concerne les avantages et la valeur des souffrances, nous trouvons la déclaration suivante dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Où est assis le machia'h? À l'entrée de la ville. Quel est le signe que c'est lui? Il est assis parmi les pauvres qui souffrent de maladies. Tous les autres [les autres malades] ouvrent et remettent tous leurs bandages en même temps. [Chaque personne ouvre tous ses bandages en même temps, nettoie ses plaies, puis les referme]. Mais le machia'h, lui, n'ouvre et ne refait qu'un seul pansement à la fois".

Plus loin, la guémara (Sanhédrin 98b) dit : "Rav a dit : S'il est d'entre les vivants [si le machia'h est vivant], c'est quelqu'un comme Rabbeénou haKadoch ; s'il est d'entre les morts, c'est quelqu'un comme Daniel".
Rachi explique : "Si machia'h est quelqu'un de vivant, c'est certainement Rabbénou haKadoch, qui souffre de maladies et qui est très sévère. Si c'est quelqu'un qui est mort, alors c'est Daniel, qui a souffert d'être jeté dans la fosse aux lions et qui était parfaitement pieux".

Nous voyons ici que l'une des conditions requises pour être le machia'h est d'être un baal souffrances, qu'il s'agisse de souffrir parmi les indigents malades à l'entrée de Rome, ou des énormes souffrances de Rabbénou haKadoch ou de Daniel ...
Sa place n'est pas parmi les talmidé 'hakhamim engagés dans l'étude de la Torah dans le beit midrach, mais plutôt parmi les malades.

Il semblerait que la raison en soit que pour être le rédempteur du peuple juif, il doit ressentir sa douleur, et personne ne peut ressentir la douleur d'autrui comme un baal yissourrim (souffrances), car celui qui est rassasié ne peut ressentir la douleur de ceux qui ont faim ...

"Ressentir la douleur de quelqu'un d'autre" signifie partager sa douleur et ses problèmes. Une personne qui partage la douleur d'autrui mérite d'atteindre un niveau très élevé.
Le midrach (Kohélet rabba 7:2,4) raconte que les amis d'Iyov, qui sont venus le réconforter lorsqu'il souffrait, ont mérité de recevoir la prophétie et de voir leur nom mentionné dans la Torah. Il n'en va pas de même pour ceux qui ont participé au grand festin qu'Avraham a organisé lorsque Its'hak a été sevré ; leurs noms ne sont pas mentionnés et ils n'ont pas obtenu la prophétie.

=> La capacité de s'occuper pleinement de son prochain est très précieuse, mais très difficile à obtenir.
Tous les grands dirigeants du peuple juif ont été des modèles d'attention aux autres, depuis notre premier rédempteur, Moché Rabbénou, jusqu'au futur le machia'h.
En souffrant, cependant, même un simple juif peut accéder à cette précieuse midda. Il s'agit là d'un autre avantage incroyable des souffrances!

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