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Ya’hats

+ Ya'hats :

-> Selon le Pardes Moché :
Nous séparons la matsa en deux pour indiquer que le Seder comporte deux parties : 1°/ la délivrance d'Egypte, et 2°/ la délivrance future, la géoula ultime.
Le plus petit morceau de matsa représente la délivrance d'Egypte. Nous l'avons déjà vu [lors de la sortie d'Egypte] et il reste donc sur la table.
La délivrance future est cachée et nous ne savons pas quand elle aura lieu. C'est pourquoi nous cachons ce morceau de matsa, appelé afikoman, et le sortons au moment de Tsafoun (à la fin du repas), qui signifie "caché".
L'afikoman est la plus grande moitié, car la délivrance future sera plus importante que celle d'Egypte.

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-> Selon le Sfat Emet :
A Ya'hats, la matsa du milieu est cassée en deux : le plus gros morceau est mis de côté pour être mangé en tant qu'afikoman. L'afikoman est également appelé Tsafoun (caché).
Il s'agit d'une allusion indiquant que la géoula d'Egypte n'était que la première partie du processus de géoula (délivrance).
L'ultime géoula est "cachée" et nous attendons avec impatience le moment où nous serons méritantes à l'achèvement de la géoula avec la venue du machia'h.
Chaque année, à Pessah, nous célébrons une petite partie de la délivrance, une partie que nous achèverons à la fin des temps.

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-> Selon le Yisma'h Israël :
A Ya'hats, la matsa du milieu est cassée en deux parties ; la plus petite reste sur la table, tandis que la plus grande est mise de côté pour l'afikoman.
La plus grande partie représente la spiritualité, qui est mis de côté pour plus tard, ce que l'on conserve pour le monde à Venir, tandis que la plus petite partie représente ce monde ci.
Celle qui représente le monde à Venir (olam haba) est plus grande, car c'est sur elle que nous devons nous concentrer tout au long de notre séjour dans ce monde. Nous devons toujours garder notre perspective sur ce qui est le plus important dans ce monde, travailler sur notre spiritualité.

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-> Selon le Béra'h Moché :
Pourquoi utilisons-nous la matsa du milieu pour l'afikoman?
Le Chla Hakadosh dit que Pessa'h, la matsa et le maror renvoient respectivement à Avraham, Its'hak et Yaakov.
Les Baalé HaTossafot (parachat Bo) disent que les 3 matsot de la nuit du Seder sont en parallèle aux Avot (Patriarches) ; celle du haut à Avraham, celle du milieu à Its'hak, et celle du bas à Yaakov.
Par conséquent, nous prenons la matsa du milieu, renvoyant à Its'hak, et nous la cachons pour l'afikoman, parce que l'afikoman est un souvenir pour le Korban Pessa'h, qui est également kéneged (renvoie) à Its'hak Avinou.

-> Le Béra'h Moche enseigne aussi :
Nous cassons la matsa du milieu en deux et mettons la plus grande moitié de côté pour l'afikoman.
Les Baalé HaTossafot nous disent que les 3 matsot renvoient aux 3 Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov.
La guémara (Shabbath 89b) dit que dans le futur, Hachem dira aux Avot que leurs enfants ont fauté, et ce sera Its'hak qui interviendra pour le peuple juif afin de les défendre.
Its'hak fera un calcul démontrant pourquoi de nombreuses années de la vie d'une personne ne comptent pas, puisqu'il dort, mange, fait la prière, ... et que les 20 premières années de sa vie, une personne n'est pas punie selon le jugement du Ciel.
Its'hak calculera qu'il y a 12 ans et demi de faute potentiel dans la vie d'une personne, et il dira à Hachem de couvrir ces 12 ans et demi et de sauver Israël.
Et si Hachem ne veut pas le faire, Its'hak proposera que les années restantes soient partagées entre lui et Hachem : "Je prendrais la responsabilité d'une moitié, et l'autre moitié est à toi".

C'est pour cette raison qu'en cette nuit de Pessah, nous implorons Hachem de réveiller la géoula et la délivrance de nos âmes, et que nous brisons la matsa du milieu, qui est kénéged Its'hak, pour nous rappeler qu'Its'hak défendra le peuple juif, et que dans le pire des cas pour le peuple juif, Hachem avalera l'autre moitié.

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-> Le rav Shimon Schwab enseigne :
A Ya'hats, le chef de famille casse la matsa du milieu en deux. Le plus petit morceau, que nous appelons "la'hma aniya" (le pain du pauvre), est laissé sur la table avec le maror et le 'harosset.
Le plus grand morceau est caché pour l'afikoman, qui sera arraché par les enfants qui demanderont un cadeau pour le récupérer, et il est mangé à la fin du repas, alors que nous sommes rassasiés.

Mon père, Leopold Schwab, m'a expliqué que le plus petit morceau de matsa représente ce monde ci (olam hazé) avec toutes ses épreuves et ses tribulations.
Ce morceau est laissé sur la table avec le maror et les 'harosset, reflétant la vie dans ce monde avec toutes ses expériences douces et amères.

Le morceau le plus grand, le morceau principal, représente le monde à Venir (olam haba), qui est caché, symbolisant le fait qu'il nous est caché pendant notre vie dans ce monde.
Le fait que nous devions manger l'afikoman lorsque nous sommes rassasiés symbolise notre récompense dans le monde à Venir, qui ne nous est donnée que si nous nous sommes d'abord rassasiés dans ce monde par une vie de Torah et de mitsvot.

La demande de récompense des enfants est symbolique de notre récompense dans le monde à Venir, qui ne nous est accordée par Hachem que si nous l'avons méritée.

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-> Selon le 'Haïm léRoch :
Il y a trois matsa, celle du haut est lié à Avraham, celle du milieu Its'hak, et celle du bas à Yaakov.
Nous brisons la matsa du milieu à Ya'hats, faisant ainsi allusion à la rupture de la midat ha'din (attribut du jugement divin strict), qui est la mida de Its'hak, à savoir la guévoura (force).
Nous démontrons que la midat ha'din est remplacée par la midat ha'rachamim (attribut de la miséricorde divine).

Les lettres du nom יצחק (Its'hak) forment : יחץ-ק (Ya'hatz kouf), avec le kouf renvoyant à קודם (kodèm - avant), parce que Ya'hats est effectué "קודם" (avant de réciter la Haggadah).

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-> Selon le Imré Kodech :
A Ya'hatz, nous cassons la matsa en deux et mettons la plus grande partie de côté pour l'afikoman.
Pourquoi faire cela si longtemps à l'avance, puisque nous n'utiliserons aucun des deux morceaux avant un certain temps (une fois réalisé le récit de la Haggada, le repas)?
Lorsque nous nous préparons correctement pour le Séder, avec sainteté et pureté, et que nous nous préparons à accomplir les mitsvot dé'Oraïta (de la Torah) et les mitsvot déRabbanan (de nos Sages), nous sommes en mesure de ressentir et de goûter la sainteté du Korban Pessa'h en Egypte et du Pessa'h de l'avenir.

La guémara (Kidouchin 38a) dit que les Bné Israël ont goûté le goût de la manne dans la pâte lorsqu'ils ont quitté l'Egypte.
Mais comment cela a-t-il été possible s'ils n'ont reçu la manne que plus tard? S'ils n'avaient jamais mangé de manne, comment pouvaient-ils en connaître le goût?

Nous savons que Hachem a sorti les Bné Israël des niveaux les plus bas de l'impureté et les a élevés au plus haut niveau de la sainteté.
La manne était appelée "lé'hem abirim" (le pain des anges). En raison du niveau élevé de sainteté des Bné Israël, ils étaient méritants de connaître le goût du "pain des anges" à travers la manne.
C'est un peu comme lorsque nous disons "Tous ceux qui le veulent peuvent venir et manger [avec nous]" (kol di'hfin yité véyé'hol).
Comment pouvons-nous dire une telle chose? Sommes-nous sûrs d'avoir assez de nourriture pour tous ceux qui décident de venir manger avec nous?

La réponse est que, cette nuit-là du Séder, notre nourriture est comme la manne, à propos duquel le verset dit qu'il y a toujours eu la quantité parfaite pour tous, jamais trop et jamais trop peu.
Nous n'avons donc pas peur d'inviter tous ceux qui le souhaitent, car Hachem veillera à ce que tous aient suffisamment à manger.

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-> Le Imré Kodech enseigne également :
En réalité, la séouda nécessite beaucoup de préparation. De nombreuses mitsvot doivent être accomplies cette nuit-là, et elles doivent toutes être faites avec sainteté et pureté. Cependant, que se passe-t-il si nous n'avons pas fait les mitsvot de la bonne manière et qu'elles n'auront donc pas l'effet escompté sur nous?
C'est pourquoi nos Sages nous ont demandé de briser une matsa et d'en mettre la moitié de côté pour l'afikoman, et grâce à cette préparation, nous serons capables d'atteindre des niveaux élevés de sainteté.

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-> Selon le Or'hot Tsadikim :
A Ya'hatz, nous cassons la matsa en guise de souvenir de l'ouverture de la mer Rouge.

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-> Selon le Mahari Shteif :
Nous partageons la matsa, et une moitié est appelée lé'hem oni (pain de la pauvreté), ce qui signifie que nous la donnons aux pauvres parce qu'Hachem nous l'a demandé, tandis que l'autre moitié est pour nous.
Nous sommes tenus de consacrer chaque jour du temps à Hachem. Nous devons avoir des heures fixes pour l'étude de la Torah, pour aller au beit midrach et à la synagogue, et garder du temps pour nos besoins spirituels : c'est du temps que nous donnons à Hachem.

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-> Selon le Méa Shéarim (27) :
Normalement, une personne peut s'élever en spiritualité, ou D. préserve, le contraire, étape par étape.
Cependant, il existe un attribut qui permet à une personne d'aller jusqu'au sommet dans la spiritualité, ou D. préserve, jusqu'en bas : la gaava (l'orgueil).
Yéravam ben Névat est un exemple de quelqu'un qui était hautain, ce qui l'a fait plonger d'un seul coup dans le ruchniyus. À l'inverse, l'anivus (l'humilité) peut mener une personne directement au sommet.

Lorsque les Bné Israël quittèrent l'Egypte, ils passèrent très rapidement d'une grande impureté à une grande sainteté. Ils ne se sont pas élevés en sainteté étape par étape ; cela s'est produit d'un seul coup.
C'est parce que lorsqu'ils se trouvaient à la mer Rouge, ils ne pensaient pas à eux-mêmes ; ils s'étaient complètement effacés devant Hachem et ne voulaient que ce qu'Il désirait.
C'est lorsque les Bné Israël se conduisent de cette manière qu'ils atteignent le plus haut niveau de sainteté.
Nous brisons la matsa (à Ya'hats) avant de réciter la Haggada parce qu'elle nous rappelle comment nous avons pu franchir de nombreux niveaux de sainteté.

Le fait de briser la matsa représente également le fait de nous briser nous-mêmes, de nous considérer comme incomplets, car nous sommes humbles.
Nous brisons spécifiquement la matsa du milieu, car elle représente l'humilité, puisqu'elle ne se considère pas comme meilleure en aucune façon (on ne s'enorgueillit ni d'être le meilleur, ni de n'être rien, on est à notre place, reconnaissant nos qualités et que tout vient d'Hachem), elle est au milieu, juste une partie du groupe.
Nous reconnaissons que nous devons nous élever pour nous rapprocher d'Hachem, et nous ne pouvons le faire qu'avec Son aide.

C'est pourquoi, avant de commencer à réciter le Maggid, nous voulons nous rappeler la façon dont nous avons atteint un niveau élevé de sainté : par une humilité totale.
Puissions-nous être méritant une fois de plus à ce niveau élevé de sainteté et voir l'ultime géoula, très rapidement, amen.

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