+ Transfert des mauvais décrets des juifs aux non-juifs :
"Et Hachem éloignera de toi toute maladie et toutes les mauvaises plaie de l'Égypte ... Il ne s'en prendra pas à toi, mais il les fera tomber sur tous tes ennemis" (Ekev 7,15)
-> Le rav Méïr de Premichlan (cité dans séfer Divré Méïr) explique ce verset en citant la guémara (Béra'hot 34b) qui dit que lorsque Rav 'Hanina ben Dossa priait pour un malade, il disait lesquels mourraient et lesquels vivraient. Il demande si l’on peut comprendre pourquoi il disait lesquels vivraient, mais pourquoi a-t-il dit lesquels mourraient? Pourquoi a-t-il choisi d’annoncer une mauvaise nouvelle?
Il répond que l’intention de la guémara est que ces paroles faisaient partie de la prière de Rav 'Hanina.
Il disait que "celui-ci" : se référant à ce malade juif, vivrait, tandis que "celui-ci" : se référant à un non-juif, mourrait à sa place.
Il transférait ainsi le décret de mort d’un juif sur un non-juif.
Ce concept a été observé par Rav Méïr lui-même. Un homme vint un jour le voir, et lui dit qu'un membre de sa famille avait besoin de secours. Rav Meir lui dit avec son roua'h hakodech : "Il y a un non-juif qui vit dans le voisinage de ton parent. Cet homme mourra de maladie, tandis que ton parent vivra". Et il en fut ainsi.
Dans cet esprit, le rav Meir Premichlan explique les paroles que nous récitons lors des Yamim Noraïm : "Ou'téfila ou'téchouva ou'tsédaka maavirim et ro'ah haguézéra" (la téchouva, la téfila et tsédaka effacent le mauvais décret). Le mot "maavirim" signifie littéralement "passer outre".
Il explique que le décret n'est pas annulé. Au contraire, il est transmis des juifs aux non-juifs.
C'est dans cet esprit qu'il explique le verset qui dit qu'Hachem "ôtera de toi toute maladie ... et la fera tomber sur tes ennemis". Si un décret sévère de maladie doit être exécuté, Hachem l'appliquera sur nos ennemis, plutôt que sur nous.