+ Shofar = briser la rigueur en miséricorde :
-> "achré aam yod'é téroua" (אשרי העם יודעי תרועה - Téhilim 89,16).
Le Zohar (cf. Emor 99b) suggère que l'expression "yod'é téroua" qui connaît le son du shofar, fait référence à la capacité d'Israël à fragmenter et à briser le son dur de la téroua (son du shofar).
Contrairement à la tékia, qui est un son continu, le shévarim et la téroua consistent tous deux en une série de sons fragmentés symbolisant nos tentatives de briser les jugements sévères en petits morceaux.
Dans cette optique, il est intéressant de noter que la guématria du mot "guévoura" (force - 216), peut être divisée en trois "segments" égaux, chacun correspondant à la guématria du mot 'hessed (bonté -> 216/3 = 72).
[Sfat Emet - Roch Hachana 5658 ]
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-> Dans un esprit quelque peu similaire, l'expression "yod'é téroua", qui connaît le son du shofar, peut suggérer qu'Israël sait comment briser la couche extérieure qui apparaît comme une justice sévère pour révéler la miséricorde divine cachée en dessous.
Hachem a créé le monde en mêlant la justice tempérée par la miséricorde, et bien que l'univers puisse sembler à première vue régi par les diktats stricts d'une justice sévère, lorsque nous retirons cette couche extérieure, nous découvrons que même les événements qui semblent résulter de jugements sévères sont en réalité entièrement fondés sur la compassion de Hachem.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5663 ]
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-> Le son de la sonnerie du shofar (téroua) a également le pouvoir de briser nos cœurs et de les remplir de contrition, ce qui à son tour brise tout décret sévère qui aurait pu être prononcé [au Ciel] ...
En écoutant le shofar et en lui permettant de "bouleverser" nos cœurs, nous mériterons de nous réjouir dans la lumière d'Hachem, de marcher dans la lumière de Son visage.
[Sfat Emet - Shabbath Shouva 5662 ]
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-> Le mot téroua a également des connotations de "volonté" ou de "désir", comme le commente Rachi sur le verset "outérouat mélé'h bo" (l'amitié du Roi est en lui - Balak 23,21).
Ainsi, dire qu'Israël est "yod'é téroua" implique que seul Israël parmi les nations est capable de comprendre les véritables souhaits d'Hachem, de réaliser que malgré la façade de justice sévère avec laquelle Hachem semble gouverner Son monde, même le processus de jugement n'est en réalité qu'un moyen de répandre la miséricorde et la bonté divines sur Ses créatures.
Nous seuls pouvons comprendre les rouages internes d'Hachem (dans la mesure où des mortels le peuvent) et savoir que le shofar a le pouvoir de faire jaillir la miséricorde infinie de Hashem et de transformer la justice en compassion.
La conclusion de notre verset fait également allusion à ce pouvoir : "béor pané'ha yéalé'houn" (nous allons à la lumière de son visage), parce que nous comprenons le véritable dessein d'Hachem, nous avons le privilège de nous réjouir de la lumière intérieure de Hachem (en hébreu "pénimi", est apparenté au mot "pané'ha") en sachant que Sa justice est véritablement miséricordieuse.
[Sfat Emet - Roch Hachana 5652 ]