+ Kippour - Les fautes avec autrui :
-> Nos Sages (Yoma 85b) enseignent : "Les fautes de l’homme envers D., Yom Kippour les efface. Les fautes de l’homme envers son prochain, Yom Kippour les efface seulement s’il obtient le pardon de celui-ci."
-> La halakha (Choul'han Aroukh 606,1 et Michna Beroura 1) stipule que la veille de Yom Kippour, il incombe à chacun de se réconcilier avec celui qu’il aurait offensé et d’obtenir son pardon, afin qu’il puisse être propre et purifié à Yom Kippour de tout soupçon de faute et d’accusation.
=> On pourra peut-être se demander : s’il en est ainsi, les portes du repentir pourraient se fermer. Car si l’offensé refuse de pardonner, ou n’est pas en mesure de le faire pour diverses raisons, l’offenseur ne méritera pas l’expiation de ses fautes.
-> Cependant, le rabbi 'Haïm Tchernowitz (dans son Sidouro chel Shabbat) rapporte les paroles du 'Hovot haLévavot (chaar haTéchouva) qui réfute cet argument :
"Chaque faute commise envers son prochain comprend également, en plus de la faute à proprement dit envers autrui, une faute envers Hachem. En effet, Il nous ordonne de ne pas blesser notre prochain et l’offenseur, par sa conduite, enfreint cet interdit. Il doit donc se repentir et obtenir l’expiation des deux fautes.
C’est pourquoi, dans pareil cas, l’homme devra se repentir sincèrement, selon ses forces, de ce qui constitue une faute à l’égard d’Hachem. Et dans Son immense bonté, au vu de ce repentir sincère et accompli du mieux possible, Hachem lui pardonnera.
Or, cet homme aurait voulu tout réparer, mais n’en a pas eu la possibilité. Aussi, Hachem, dans Sa Toute- puissance, accomplira pour lui la chose suivante : Il fera disparaître cette faute, en suscitant dans le cœur de celui qui a subi le préjudice, où qu’il soit, la pensée de pardonner entièrement, de toute son âme, le tort causé. Dès lors, la faute s’annulera complètement, aussi bien l’atteinte portée à Hachem, que celle portée à son prochain.
Et cela, seul Hachem peut l’accomplir : faire en sorte que ce qui ne lui est pas accessible, un homme puisse l’atteindre quand même par le mérite de son repentir. "
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-> Le Réma (606,1) affirme : "Celui qui doit pardonner ne fera pas preuve de cruauté en refusant de pardonner."
Et même si la chose lui est difficile, il se montrera indulgent et, grâce à cela, du Ciel, on se montrera indulgent envers lui.
-> Dans la prières de Moussaf de Kippour (rite Achkénaze, après le séder Avoda), on dit : "Jour où l'on fait régner l'amour et l'amitié, jour où l'on abandonne toute jalousie et toute concurrence".
Ainsi, en préparation de ce jour on doit multiplier les marques d'amour envers chaque juif, mais même en ce jour on peut considérer avec bonté et prier pour le bien de tout autre juif (décédés comme vivants).
Plus Hachem verra qu'on aime chacun de Ses enfants (même quand naturellement c'est difficile), alors Il sera fier et heureux (si l'on peut dire), et nous comblera de bénédictions sans limite.