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Quelques réflexions pour vivre Sim’hat Torah

+ Quelques réflexions pour vivre Sim'hat Torah :

1°/ Le premier objectif : manifester la véritable sim'ha chel Torah et atteindre le degré la plus élevé :

-> Le premier objectif que nous devons garder à l'esprit lors de Sim'hat Torah est d'être conscient qu'en dansant, grâce à notre joie en la Torah appropriée, nous nous élèverons au plus haut degré possible.
Sim'hat Torah est donc l'occasion d'atteindre les niveaux les plus élevées.
[la michna Broura rapporte que le Arizal a déclaré que le plus haut sommet de sainteté qu'il put atteindre fut de s'être réjoui de toutes ses forces dans la joie d'une mitsva.
De même, le Gaon de Vilna était connu pour danser de toutes ses forces devant le séfer Torah.
Le roi David dépensa également une énergie folle en dansant ave ferveur et de toutes ses forces devant l'Aron d'Hachem (Chmouël II 15,16). David affichait publiquement son incroyable joie d'accomplir une mitsva. ]

-> Le rav 'Haim Palagi (Moed Lékol 'Haï - siman 25) cite la coutume introduite dans la Michna Beroura selon laquelle même de nombreux anciens, dansent avec ferveur à Sim'hat Torah.
De plus, même si nous n'avons pas l'habitude de danser le Shabbat ou le Yom Tov, c'est autorisé à Sim'hat Torah en raison du kavod haTorah qui en résulte.
Il rapporte ensuite au nom du 'Hemdat Yamim que celui qui s'engage à manifester et à exalter une authentique sim'hat haTorah est bienheureux, car cela réparera tout défaut (pgam), que sa néchama aurait pu subir pour avoir manqué d'accorder l'honneur et le respect appropriés à la Torah dans le passé.
On peut se racheter de ces déficiences et de ces griefs antérieurs en affichant une vraie sim'hat HaTorah à Sim'hat Torah.

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2°/ Le deuxième objectif: assurer que la Torah perdurera dans votre famille :

-> Le rav 'Haïm Palagi déclare que celui qui est consciencieux, et veille à se réjouir avec la Torah à Sim'hat Torah est assuré que la Torah ne s'écartera jamais de sa descendance.
Si l'on veut s'assurer que la Torah reste pour toujours dans sa famille, il faut se réjouir avec beaucoup d'enthousiasme sur la Torah.

Le rav 'Haïm Palagi déclare alors au nom du 'Hemdat Yamim qu'il vit un grand Rav qui dansait avec une joie extatique à Sim'hat Torah. Il fut rapporté à propos de ce Rav que pour les trois générations suivantes, il mérita une merveilleuse lignée de descendants qui furent des talmidé 'hakhamim et des marbitsé Torah. Tous ceux qui le connurent réalisèrent que cela était dû au niveau exceptionnel de joie qu'il manifestait lors de Sim'hat Torah.

Le père du rav Ovadia Yossef était surnommé Gali. Ce surnom trouve sa source dans la grande joie, guila, qu'il manifestait à Sim 'hat Torah. Le fait d'avoir engendré un fils aussi incroyable fut attribué au mérite de sa grande sim'hat haTorah. Il dansait de toutes ses forces et incitait les autres à danser aussi. Il chantait "sim'hou b'Hachem véguilou tsadikim", avec une ferveur et une intensité enthousiastes. Il visitait également de nombreuses synagogues et souhaitait à leurs 'hatané Torah un Mazal Tov chaleureux.

Une expression appropriée de la joie lors de Sim'hat Torah non seulement nous élève, mais nous garantit également que la Torah restera chez nos descendants. Elle assurera la continuité et la perpétuité de la Torah dans la famille de chacun.
La réussite de nos enfants dans leur étude et dans leur dévouement à Hachem peut être profondément influencée par le niveau de joie que nous exprimons à Sim'hat Torah.

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3°/ Le troisième objectif : intégrer et solidifier les kabbalot :

-> Nous célébrons Chemini Atséret comme un jour ajouté à Souccot parce que Hachem déclare : "Kacha Alaï prédat'hem" = c'est-à-dire que Hachem ne veut pas que nous prenions congé de Sa Présence (Il nous dit : c'est dur de me séparer de vous). [Rachi - Emor 23,36]
Le rav Its'hak Hutner (Pa'had Its'hak - Souccot - maamar 72) se demande comment un jour supplémentaire peut résoudre un tel problème. En effet, quelle que soit la difficulté rencontrée en envisageant le départ du peuple juif après Hochana Rabba, elle demeurera! Cela ne fait que retarder d'un jour l'inévitable. Comment cette mesure atténue-t-elle la difficulté de notre départ?
Il doit y avoir quelque chose dans ce jour supplémentaire qui atténue le manque et prévient la tristesse.

Le rav Hutner cite le Targoum, qui traduit "Atséret" dans ce contexte par "כבש", ce qui, selon le rav Hutner, signifie "incubation".
Il écrit que le but de Chemini Atséret est d'être "קולט", d'approfondir et d'enraciner davantage en nous toutes les nobles degrés que nous avons atteintes pendant Elloul et les Yamim Noraim.
Tout au long d'Elloul, de Roch Hachana et de Yom Kippour, nous avons grandi et exprimé des kabbalot, acceptant sur nous-mêmes des pratiques visant à augmenter nos mérites. Nous nous sommes engagés à mieux prier, à étudier davantage, à supprimer les distractions se dressant entre nous et notre avodat Hachem. Nous avons pris sur nous d'être plus circonspects dans la façon dont nous parlons à nos enfants et nos conjoints.

En l'honneur de toutes ces kabbalot auxquelles nous nous sommes astreints, nous dansons à Sim'hat Torah, le jour ajouté par Hachem.
Il ne s'agit pas simplement d'un jour supplémentaire ; au contraire, il sert à assimiler toute la croissance que nous avons réalisée et nous aide à intégrer ces kabbalot dans notre existence pour les rendre permanentes. Nous passons en revue tous ces engagements et les intégrons dans nos esprits et nos cœurs.
Lorsque nous dansons autour de la Torah, ces mouvements physiques servent à ancrer nos engagements dans nos êtres, les assimilant en nous et les enracinant fermement dans notre moi nouvellement amélioré.
La danse nous aide à intégrer notre engagement à être des serviteurs plus dévoués de Hachem, des sujets plus loyaux et des individus plus attentifs à adhérer aux mitsvot.

Cet engagement approfondi est ce à quoi sert la journée "supplémentaire" de Chemini Atséret, et c'est une autre composante de la avoda de la danse de Sim'hat Torah. Pendant que nous dansons autour de la bima avec une grande sim'ha, chaque fois que nous tapons du pied, martelons profondément et enracinons ces engagements dans nos cœurs.

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4°/ Le quatrième objectif : nous ne prenons jamais congé de la Torah :

-> Par ailleurs, le rav Hutner (dans le maamar 58) discute du jour supplémentaire que Hachem a ajouté au Yom Tov de Souccot parce qu'Il ressent une perte, pour ainsi dire, alors que nous prenons congé de Lui : "Kacha Alaï prédat'hem". Comment l'ajout d'un jour facilite-t-il la tâche de Hachem lorsque nous prenons congé de Lui?

Dans ce jour supplémentaire, à Chemini Atséret, explique Rav Hutner, réside le cœur du peuple juif, le pouls du Klal Israël.

Si nous prenons réellement congé de Hachem, retarder d'un jour n'a aucun impact et ne change rien à la situation. Ce qui change le statu quo, c'est qu'à présent nous ne sommes plus seuls alors que nous prenons congé de Hachem : nous sommes accompagnés par la Torah.
Nos liens avec la Torah ne sont jamais rompus ; nous ne quittons jamais la Torah. Elle nous protège et nous sauve même lorsque nous ne participons pas activement à son étude.

Le rav Hutner nous enseigne encore une autre notion fondamentale. Se réjouir avec la Torah est la manière dont nous pouvons désormais nous séparer de Hachem.
Sans Sim'hat Torah, nous ne pourrions Le quitter. Si nous devions nous séparer de Hachem immédiatement après Roch Hachana, nous aurions atteint de nouveaux sommets avec le Yom HaDin, mais nous ne pourrions toujours pas emporter le shofar avec nous. Ni le jeûne de Yom Kippour, ni les Arba Minim ni la soucca ne peuvent être emportés avec nous après le Yom Tov correspondant.

Mais une chose peut véritablement nous accompagner lorsque nous nous séparons du Maître du monde : la Torah.
Même lorsque nous ne sommes pas réellement absorbés par la Torah, même lorsque nous n'étudions pas vraiment la Torah, elle est toujours avec nous, nous protégeant.
Comme il est récité dans le hadran : "nous n'oublierons pas [la Torah] et [la Torah] ne nous oubliera pas" (la nitnéché mina'h massé'hét ... véla tit'néché minan).

Nous dansons délibérément avec la Torah, afin de montrer que même si tous les autres tachmiché kodech ne peuvent pas être emportés avec nous, nous pouvons nous accrocher à la Torah et elle nous servira à nous protéger tout au long de l'année à venir, même lorsque nous ne sommes pas activement engagés dans son étude.
Ainsi, le quatrième objectif consiste à méditer sur le fait que nous dansons et célébrons avec la Torah, car la Torah est précisément notre force vitale dont nous ne devons jamais nous séparer.

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5°/ Le cinquième objectif : la joie pour toute la Torah que nous prévoyons d'étudier ... sans limites!

-> Le rav Hutner (maamar57) relate une anecdote concernant le 'Hidouché HaRim.
Deux étudiants du 'Hidouché HaRim, deux talmidé 'hakhamim, dansaient à Sim'hat Torah. Le 'Hidouché HaRim fit remarquer que l'un d'eux se fatiguerait avant l'autre. Alors qu'ils continuaient à danser, sa prédiction se révéla exacte, et l'un s'épuisa bien avant l'autre. Ses talmidim lui demandèrent comment il l'avait su.

Il répondit que le danseur fatigué en premier était en fait un talmid 'hakham beaucoup plus érudit. Il dansait pour célébrer toute la Torah qu'il avait étudiée l'année passée. Chaque massékhta accomplie lui procurait une joie immense et il dansait pour célébrer ces réussites. Mais ce qu'il avait déjà étudié était limité, et donc la danse finit par cesser.

Le deuxième danseur, par contre, dansait pour célébrer sa nouvelle aspiration et son désir d'en étudier davantage au cours de l'année à venir. Il dansait pour la Torah qu'il envisageait d'étudier l'année suivante.
Or la Torah qui reste à étudier ne connaît pas de frontières, elle est infinie, et donc la danse, elle aussi, ne connaît ni fin ni limites.

La guémara (Béra'hot 6a) déclare que si quelqu'un désire réellement accomplir une mitsva et qu'une force ou une circonstance extérieure l'en empêche, Hachem considère cela comme s'il avait effectivement accompli la mitsva en question.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - part.2, drouch.2) explique que lorsque Hachem calcule la valeur de ce type de mitsva, une mitsva que la personne désirait vraiment accomplir, mais s'étant trouvée dans l'incapacité de le faire, Il attribue à cette personne la récompense de celui qui accomplit une mitsva parfaite. Elle est récompensée comme si elle avait accompli la mitsva à son maximum, avec une perfection totale, un stade que ceux qui réalisent réellement la mitsva ne parviennent presque jamais à atteindre.

Lorsque nous accomplissons une mitsva, elle est exécutée avec tous nos imperfections, limites et défauts humains. Nous pouvons faire une mitsva à la hâte, démentant ainsi son importance, ou notre attention peut être divisée et nos pensées ne pas être entièrement concentrées sur la mitsva en cours.
Quelle que soit la façon dont ils se manifestent, les défauts humains s'insinuent dans tous nos actes, et ces attributs mortels nuisent à la perfection d'une mitsva exécutée de manière véritablement idéale.

Tel n'est pas le cas de celui qui reçoit une récompense de Hachem pour son désir intense d'accomplir une mitsva qui se retrouve hors de sa portée pour une raison indépendante de sa volonté. Dans ce cas, la récompense reçue est celle qu'il aurait méritée s'il avait accompli réellement la mitsva de la manière la plus pure, la plus sainte et la plus immaculée. Sa récompense est bien plus grande que celle de celui qui accomplit réellement la mitsva.

Le deuxième danseur, qui danse pour toute la Torah qu'il souhaite étudier, entre dans cette catégorie. Cette Torah-là n'a pas de limite ; elle est infinie, elle n'est pas soumise aux limitations humaines en termes d'énergie et de temps. Elle lui confère une joie surabondante et il danse avec une énergie illimitée. Il ne se fatiguera pas aussi facilement en dansant.

À Sim'hat Torah, nous sommes messaméa'h, joyeux, à propos des océans de Torah que nous voulons étudier, de la Torah que nous prévoyons de maîtriser au cours de l'année à venir.
'Houmach, Néviim, Kétouvim, Michnayot, Guémara, Midrach, poskim, ... il y a tant de choses à étudier. C'est plus large que l'océan. Penser à cela insufflera à notre danse une force supplémentaire.
En dansant à Sim'hat Torah, il nous faut réfléchir au fait que nous exprimons une formidable joie pour la Torah que nous prévoyons d'étudier au cours de l'année à venir.

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6°/ Le sixième objectif : faire s'effondrer le mur entre nous et Hachem :

-> Le 'Hida (séfer Avodat haKodech - tsiporen shamir - ot.12) note la prière devant être récitée avant chaque hakafa (à Sim'ha Torah).
Elle dit : "Puisse-t-il être de Ta volonté, Hachem, qu'avec la force de ces hakafot le mur de fer qui Te sépare de nous s'écroule et que nous soyons encerclés et entourés de Torah et de mitsvot, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur ; nous devons toujours nous raccrocher à Toi et à Ta Torah, nous et nos descendants."

Le 'Hida nous enseigne que lorsque nous étreignons la Torah dans nos bras et dansons autour de la bima, nous sommes capables de surmonter tous les obstacles nous empêchant de servir Hachem comme il se doit. Tout ce qui nous empêche de nous rapprocher d'Hachem peut être supprimé et maîtrisé avec les hakafot que nous effectuons à Sim'hat Torah.
Le mur se dressant entre nous et Hachem, le mur qui ne nous permet pas de vraiment ressentir Sa Présence lorsque nous prions, le mur qui nous empêche de nous connecter à Lui lorsque nous étudions, est renversé par le pouvoir de nos hakafot, avec la force de notre sim'hat haTorah.

En dansant à Sim'hat Torah, notre objectif est de briser et d'éradiquer toutes les barrières qui se dressent dans nos vies, constituant des obstacles à notre véritable service de Hachem.
En manifestant notre kavod HaTorah, nous brisons le mur spirituel et permettons ainsi à une relation beaucoup plus étroite de se développer entre nous et le Maître du monde (Ribbono chel Olam).

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7°/ Le septième objectif : priez! Les hakafot sont un moment propice pour la prière :

-> Le rav Yérou'ham Olshin se souvient de ce qu'il entendit lorsqu'il était enfant de la part de sa grand-mère. Son père racontait que dans sa ville d'origine (Dinov, la ville du Bné Yissa'har), c'était un fait bien connu et admis que pendant la danse de Sim'hat Torah, on pouvait davantage accomplir avec nos prières qu'avec toutes les prières du reste de l'année.

Lorsque le 'hazan proclame : "Ana Hachem ochia na" (S'il te plaît, Hachem, sauve-nous maintenant), c'est le "Ana Hachem" le plus puissant de toute l'année. Réciter correctement cette prière peut accomplir davantage que la même prière à tout autre moment de l'année.
"Ana Hachem atsli'ha na", représente la meilleure chance qu'une personne ait de prier pour la hatsla'ha (réussite).
"ana Hachem anénou béyom". Ce fait était connu et accepté : priez avec une kavana exceptionnelle pendant les hakafot. Ces prières particulières peuvent avoir un effet bien plus important qu'une prière adressée n'importe quel autre jour de l'année.

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+ Crier vers Hachem :

-> La finalité de la danse est la téfila metokh rikoud, crier vers Hachem à travers la danse pour exprimer notre joie et notre bonheur dans la Torah. Les téfilot (prières) durant cette période propice sont les plus puissantes de l'année.

Comme indiqué ci-dessus, lorsqu'on est dans la joie (ex: qui s'extériorise par de la danse, main qui claque, ...), on peut atteindre un degré le plus élevé possible. Plus que cela encore, c'est aussi une période de prière puissante.

Nous devons réaliser que danser à Sim'hat Torah est une opportunité, et peut-être le plus grand moment propice de toute l'année, puisque Sim'hat Torah est considérée comme faisant partie de Chemini Atséret et que nous sommes toujours en audience personnelle avec Hachem.

Par conséquent, le temps de la danse est un moment pour prier pour ses propres réalisations en matière de spiritualité.
C'est aussi le moment de prier pour ses enfants, le moment de sauvegarder la perpétuité de la Torah dans sa famille.
[d'après le rav Daniel Glatstein]

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