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La joie immense en ce jour de Royauté Divine

+ Roch Hachana - la joie immense en ce jour de Royauté Divine :

-> Ce jour est un jour de joie, comme l'exprime le Sforno (Emor 23,24) : "il est écrit "Faites entendre des chants de joie pour D. qui est notre force, sonnez pour le D. de Yaakov" (Téhilim 91,2).
La raison en est qu'Il est assis en ce jour sur Son Trône de Justice, comme cela est rapporté par la Tradition (Roch Hachana 16a) et comme l'exprime le verset "Sonnez en ce mois du Shofar, en ce jour de notre fête alors que (la lune) est couverte parce que c'est un décret pour Israël, un jugement pour le D. de Yaakov" (Téhilim 91,4).
Il nous incombe donc de nous réjouir alors parce qu'Il est notre Roi et qu'Il infléchira son jugement vers la bonté en nous acquittant, comme il est dit : "Car Hachem est notre Juge, Hachem est notre Législateur, Hachem est notre Roi et il nous délivrera" (Yéchayahou 33,22)."

-> "Que les cieux se réjouissent, que la Terre exulte, que la mer et tout ce qu’elle contient fassent retentir leur voix ..., que le champ et tout ce qu’il contient soient remplis d’allégresse ... devant Hachem, car Il vient juger la Terre" (Téhilim 96,11-13)

-> Le Méiri (dans son ouvrage sur la Téchouva 2,7) déduit de ce verset qu’il y a une mitsva de se réjouir le jour de Roch Hachana, car Hachem vient juger la Terre, et nous avons le mérite de L’accueillir.

Selon le Ohr haMéïri :
"Il n’y a pas de chose plus douce au palais de savoir que le Très-Haut nous demande : "Dites devant Moi des versets de 'royauté' (Malkhouyot) et de 'souvenir' (Zikhronot) afin que votre souvenir soit rappelé devant Moi pour le bien."
Cela signifie qu’Hachem est essentiellement préoccupé par la recherche de notre bien (le Or Haméiri adresse par ces paroles un reproche aux gens qui considèrent la longueur de la prière en ce jour comme un fardeau) ...
en demandant aux Bné Israël de dire devant Lui des Zikhronot : grâce à cela "Je (Hachem) m'en souviendrai davantage", pour leur plus grand bien."

-> Selon le 'Hafets 'Haïm : "Chaque année, la Présence Divine descend dans le monde à Roch Hachana, et il nous incombe alors de Lui réserver un accueil digne, comme il se doit et comme il revient au Roi du monde."

-> Le 'Hatam Sofer (drachot sur Elloul - année 5590) écrit :
"Roch Hachana, jour redoutable, jour du jugement de toutes les créatures du monde, n’est néanmoins, pas un jour de tristesse. Bien au contraire, on doit l’aborder avec l’enthousiasme de revenir vers Hachem, de L'aimer et de nous attacher à Lui, et avec des larmes de joie.
En effet, il est écrit : "Ajustez la musique dans le son du Chofar" (étivou 'naguen' bitéroua - Téhilim 33], ou encore : "En ton Nom, ils se réjouiront tout le jour" (béchim'ha yaguiloun kol ayom - בשמך יגילון כל היום - Téhilim 119), dont les initiales de chaque mot forment le mot בכיה , le pleur (suggérant qu’il s’agit d’un pleur de joie).
Mais, en aucun cas, la tristesse et le désespoir ne sont mentionnés ni même rappelés en allusion, car ils sont associés au "Sitra Dé Klipa" (au monde de l’impureté) et au "Sitra Dé Dina" (au monde de la rigueur), qu’il est interdit de réveiller en ce jour."
D'ailleurs, c’est un verset explicite dans Né'hémia (8,10) : "Et ne soyez pas tristes car la joie en Hachem est votre force". (les commentateurs expliquent que Né'hémia prononça ces paroles à Roch Hachana)

Le ‘Hatam Sofer ajoute que c’est la raison pour laquelle 'Hanna ne pria pas pour avoir un enfant tant que son mari, Elkana, ne l’eut pas consolée par ses paroles. En effet, elle était plongée dans la tristesse et son coeur était brisé, et elle savait que la prière n’aurait pas d’effet dans ces conditions.
Mais, après qu’elle eut été rassurée par les mots encourageants de Elkana, il est alors écrit : "Elle se leva elle pria".

-> Le Choél Oumétiv (3e partie, 125) écrit :
"A priori, il y a une preuve explicite qu’il n’y a pas de place pour la tristesse en ce jour (Roch Hachana), car nous prononçons alors la bénédiction de "chéé'héyanou".
Or, il est admis que nous ne prononçons cette bénédiction que sur quelque chose de joyeux (c’est la raison pour laquelle nous ne la disons pas sur la mitsva du Ômer, car elle nous rappelle un triste évènement : la destruction du Temple).
Dès lors, si nous disions que ce jour est empreint de peine et de dureté dans le jugement, il serait évident que cette bénédiction de "chéé'héyanou" ne serait pas de mise ...

C’est pourquoi on est forcé de dire que le jugement n’est pas sous le signe de la dureté, car Hachem est miséricordieux et fait expiation des fautes. En ce jour saint, nos Matriarches (Imahot) ont été exaucées, et tous les bienfaits et toutes les influences spirituelles de sainteté se déversent sur le monde.
D’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, on célèbre deux jours de Roch Hachana, même en terre d'Israël (et si Roch Hachana était un "jour difficile", nos Sages n’auraient pas institué de continuer à célébrer deux jours uniquement pour conserver la coutume de nos ancêtres)."
[ à l’époque du Temple où l’on sanctifiait le nouveau mois grâce à des personnes qui venaient témoigner avoir vu la nouvelle lune, on célébrait souvent deux jours, dans le doute, en attendant leur venue. Mais, à la destruction du Temple, le calendrier a été fixé et on sait quel est le jour de Roch Hachana. Néanmoins, on persiste à célébrer deux jours pour perpétuer la coutume de jadis. ]

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-> Selon le Pné Ména'hem :
"Malgré la crainte des trois livres ouverts en ce jour (tsadikim, réchaïm, bénonim), c'est cependant une joie immense de savoir que le Créateur du monde en personne nous scrute ainsi nos actes. Il n'y a pas de plus grand plaisir que celui-ci!"

-> Le Sfat Emet (5639) s'exprime à propos de la guémara (Roch Hachana 16b) : "Dites devant Moi des Zikhronot (des souvenirs)", dans les termes suivants :
"Bien que, de toute façon, le souvenir de chaque créature soit rappelé en ce jour devant Hachem, chaque juif doit comprendre que le seul fait que son souvenir soit rappelé devant le Créateur, son Père de miséricorde, est en soi un immense mérite. Et cela vaut la peine d'être jugé, juste pour que notre souvenir monte vers Lui.
Le fait que les Bné Israël en prennent conscience est en soi une raison de rappeler leur souvenir en bien et amène Hachem à se lever de Son Trône de Justice pour siéger sur Son Trône de Miséricorde.
Grâce à cela, ils adoucissent en effet l'attribut de rigueur et le transforment en miséricorde puisqu'ils attestent ainsi que le jugement d'Hachem est un immense bienfait et un présent de Sa part."

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-> Le Tour (§ 591) écrit : "On se lave et on se coiffe la veille de Roch Hachana ..."
Il est habituel que, lorsqu’un homme doit comparaître en jugement, il se revête de noir, se laisse pousser la barbe et ne se taille pas les ongles, parce qu’il n’est pas certain du verdict. Mais, le peuple d’Israël ne se comporte pas ainsi : ils se vêtent de blanc, s’enveloppent de blanc, se taillent les ongles, mangent et boivent à Roch Hachana, car ils savent que le Saint-Béni-Soit-Il leur fera un miracle. C’est pourquoi on a la coutume de se coiffer, de faire la lessive et de faire un repas copieux, la veille de Roch Hachana.

Le Taz (§ 5) l’explique ainsi :
"La raison que donne le Tour consiste à montrer que nous sommes certains qu’Hachem tranchera notre jugement favorablement, et cela, parce que la confiance en Hachem est en elle-même une raison de sortir méritant du jugement!"

[ainsi certes nous devons avoir une base de grande crainte issue d'une conscience de la gravité de ce jour, mais ensuite nous devons y développer une énorme joie de confiance en Hachem. ]

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-> Selon la guémara (Roch Hachana 16a) : "Hachem dit (aux Bné Israël à Roch Hachana) : "Dites devant Moi des expressions de royauté afin que Je règne sur vous.""

Cela signifie que l’essentiel du travail de l’homme en ce jour consiste à faire régner Hachem sur nous. Pour ce faire, il nous faut renforcer notre conviction dans le fait que D., le Roi du monde entier, accomplit tout ce qui s’y passe, que rien ne se déroule dans ce monde sans que ce soit Sa volonté, et que rien n’échappe à Son regard.
C’est dans ce sens qu’Il dit : "Dites devant Moi des expressions de royauté". Cela consiste à se répéter sans cesse que la royauté Divine s’étend sur toutes les dominations et que le Roi est assis sur Son Trône qui est très élevé.
Le but est que ces paroles imprègnent son cœur, et que tout son être exprime : "Ta royauté est la royauté de tous les mondes et Ta suprématie s’étend de génération en génération (phrase du rituel de la prière quotidienne)."

-> Le rav Shlomo Kluger ('Hokhmat Shlomo - Ora'h 'Haïm 583) écrit au sujet de la consommation des "Simanim" le soir de Roch Hachana, que l’intention n’est pas de les manger afin de dire une prière, parce qu’on ne prie pas au moment où l’on mange. Mais, ces "Simanim sont là pour révéler et montrer que l’on croit fermement que Hachem tranchera notre jugement favorablement pour l’année à venir".

Il poursuit : "à Roch Hachana on devra réjouir (son entourage) et dire que tout ce que Hachem fait est pour le bien. Grâce à ces paroles, les choses se transforment effectivement en bien.
Ainsi, il semble qu’une personne devra prendre l’habitude à Roch Hachana après la prière du matin de dire : "kol ma déavir ra'hamana létav avid, végam zou létova" (Tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien, et ça aussi est pour le bien).
Ainsi fut-il institué de manger des aliments doux et savoureux afin que s’il avait été décrété l’inverse, ce décret soit à nouveau transformé en bien grâce à cette bonne parole. Amen, qu’il en soit ainsi!"

-> Une personne est elle-même en mesure de fixer quelle sera sa situation à venir, en bien et en bénédiction, grâce à sa conviction dans le fait que Hachem lui viendra en aide.
[ainsi, d'un côté nous devons couronner en nous au maximum la Royauté d'Hachem (tout vient de Lui, Il peut tout, ...), et ensuite on ajoutera un état de grande joie issu de la confiance que tout sera pour le bien, de la fierté d'être Son fils adoré, ...
Les deux vont ensemble : plus nous ressentons la grandeur de la Royauté Divine, plus de joie authentique nous pouvons avoir. ]

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-> La guémara (Roch Hachana 32b) rapporte que les anges célestes demandèrent à Hachem : "Pourquoi les Bné Israël n’entonnent-ils pas un chant de louange devant Toi le jour de Roch Hachana et à Yom Kippour?"
Et Hachem de leur répondre : "Serait-il possible que le Roi siège sur son Trône de justice, tandis que les Livres de la vie et de la mort sont ouverts devant Lui, et que Israël entonne un chant (ex: le Hallel)?"

=> La question se pose donc : en quoi la joie a-t-elle sa place en ce jour?
L’explication en est la suivante, comme l’écrit le Sforno (Emor 23,24) sur : "zikron téroua" (le souvenir de la sonnerie du Chofar - זכרון תרועה) :
"il s’agit du souvenir de la sonnerie du Roi, par laquelle (ses sujets) se réjouissent de leur souverain, comme il est écrit : "Réjouissons-nous en D. qui est notre force, et sonnez du Chofar" (Téhilim 91,2).
Car Il siège alors sur son Trône de justice, comme la loi orale nous l’enseigne (Roch Hachana 16a), il nous convient de nous réjouir alors davantage parce qu’Il est notre Roi, qu’Il fera pencher le jugement vers la bonté, et nous rendra méritants lorsqu’Il nous jugera, comme il est dit : "Car Hachem est notre Juge, Hachem est notre Législateur, Hachem est notre Roi, Il nous délivrera" (Yéchayahou 33,22)."

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