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La Haggada n'est pas un document ordinaire.
Les lettres qui composent son texte sont des lettres saintes et vibrantes de la Torah elle-même ; elles contiennent la potentialité même des grands miracles qui forment le contenu du récit qu'elles véhiculent.
Ainsi, en récitant la Haggada et en racontant l'histoire de la sortie d'Egypte, il est possible d'attirer d'en-Haut un semblant de ces mêmes miracles, se réalisant par le mérite des personnes engagées dans cette mitsva exaltée.
[Maggid de Zlotchov]

-> Le verset dit : "Les cieux racontent la gloire de D." (achamayim méssapérim kevod kél - Téhilim 19,2).
Bien que cela représente le sens ordinaire du verset, le Zohar (dans la Hakdama) l'interprète différemment, en associant le terme מְסַפְּרִים (messapérim) à un joyau étincelant :"les cieux ... brillent comme l'éclat d'un saphir" (achamayim ... mitnaarin kézohara dé'saphir).
La mitsva de sipour yétsiat Mitsrayim (raconter le récit de la sortie d'Egypte) peut être comprise de la même manière, ספור (sipour) dérivant du terme ספיר (saphir), qui reflète une notion de luminosité.
Il s'agit d'un phénomène tout à fait remarquable puisqu'en racontant les événements de la sortie d'Egypte, tout juif réveille les mêmes lumières spirituelles et les émanations, qui ont été révélées au moment de la délivrance originelle [en Egypte], et ces lumières brillent alors sur le narrateur lui-même. [Ramak]

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-> La réalisation de la mitsva de raconter la sortie d'Egypte peut être comparée au phénomène exprimé par nos Sages (guémara Ména'hot 110a) : "lorsqu'on étudie la portion de la Torah concernant le sacrifice pour le péché ('hatat), c'est comme si on avait réellement apporté un sacrifice pour le péché.
Lorsque l'on étudie la portion de la Torah concernant le sacrifice de culpabilité (acham), c'est comme si l'on avait réellement apporté un sacrifice de culpabilité."

Il se passe quelque chose d'assez semblable lorsque nous récitons les versets cités dans la Haggadahet que nous racontons à nouveau l'histoire de la sortie d'Egyte, qui a été un événement monumental, et à l'époque, le peuple juif était imprégné d'une sainteté et d'une élévation extraordinaires.
Cette sainteté est éveillée et refait surface par l'accomplissement de la mitsva de faire le récit de la sortie d'Egypte.
[Divré Moché]

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-> Le peuple juif a mérité de vivre de nombreux miracles au début de son histoire : la subsistance est tombée pour eux dans le désert sous la forme de la merveilleuse manne ; un puits les a accompagnés dans leurs trajets dans le désert pour subvenir à leurs besoins en boisson ; les eaux de la rivière Yarden se sont fendues en leur faveur lors de leur entrée en terre d'Israël ; et ainsi de suite.
Pourquoi existe-t-il un commandement de ne relater que les événements miraculeux de la sortie d'Egypte, en plus de tous ces autres miracles?

En réalité, il existe une grande différence entre ces miracles et ceux de la sortie d'Egypte. Aussi merveilleux qu'ils aient été, ces autres miracles étaient essentiellement des événements ponctuels, qui ne se produisaient qu'à ce moment précis de l'histoire.
La particularité de la sortie d'Egypte est qu'il s'agit d'un phénomène permanent. La Haggadah déclare : "à chaque génération, on est obligé de se considérer comme si on avait personnellement quitté l'Egypte".
Le Rambam ((Hilkhot 'Hamets Oumatsa 7,6) précise que l'intention est au présent : "une personne est obligée de se voir comme si elle avait quitté l'esclavage égyptien".
Ainsi, en racontant le récit, nous parlons non seulement de ce qui s'est passé à l'époque, mais aussi de ce qui se passe en ce moment même.
Lorsque l'on accomplit cette mitsva et que l'on discute des événements de la sortie d'Egypte, les lumières spirituelles qui ont brillé sur les juifs à cette époque s'illuminent même dans le présent.

Sur cette base, nous pouvons comprendre pourquoi la guéoula devait être réalisée spécifiquement par l'intermédiaire d'Hachem Lui-même.
Nous disons dans la Haggada : "Et Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Ki Tavo 26,8), et non par un ange, ni par un saraf (ange de feu), ni par le biais d'un intermédiaire, c'est uniquement Hachem dans Sa propre gloire et en lui-même. Comme il est dit (Bo 12,12) : "Et je traverserai le pays d'Égypte cette nuit-là...", c'est moi et non un ange ..."

Les effets des actions d'un ange ou d'un autre agent intermédiaire sont limités dans leur portée ; ils peuvent accomplir un acte pour l'instant présent, mais pas un acte qui se répercute pour l'éternité.
C'est une chose dont seul Hachem est capable, car Il est éternel et Sa puissance est illimitée.
Et c'est donc Hachem Lui-même, Qui a exécuté la guéoula, car c'est un événement qui se poursuit dans le temps à chaque génération.
[Nétivot Shalom - vol.2]

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-> On peut se demander pourquoi il en est ainsi. Quel est l'intérêt de parler d'un récit que tout le monde connaît?

L'idée n'est pas nécessairement de partager de nouvelles connaissances et informations (sur la sortie d'Egypte).
Bien que les personnes réunies soient toutes familières avec le sujet, la vérité est que chacun a un certain sentiment pour le sujet qui lui est propre, et qu'il transmet cette saveur spéciale aux autres en le racontant. Même les 'hakhamim (sages) et les nevonim (ceux qui ont de la compréhension) apprécient davantage les actes d'Hachem en en discutant encore et encore.
Il n'y a guère de plus grandes faveurs que l'on puisse rendre à nos semblables que de renforcer leur niveau d'engagement et leur lien avec Hachem.
Il s'agit d'un accomplissement considérable et d'une source de na'hat (plaisir, satisfaction) pour Hachem ; comme il est écrit : "Les personnes qui craignent Hachem se parlent l'une à l'autre, et Hachem écoute et entend, et un livre de souvenir est écrit devant Lui pour ceux qui craignent Hachem et qui contemplent Son Nom" (Mala'hi 3,16).
[Beit Avraham]

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-> "Mes amis qui écoutez ma voix, laissez-moi entendre" ('havérim makchivim lékolé'h achmi'ini - חֲבֵרִים מַקְשִׁיבִים לְקוֹלֵךְ הַשְׁמִיעִנִי - Chir haChirim 8,13)
Le Arizal note que les premières lettres de cette phrase חמלה ('hemla - compassion).
Lorsque les 'havérim (compagnons/amis) s'unissent et écoutent avec grand respect les pensées de Torah qu'ils partagent, ils suscitent une abondante compassion/miséricorde Divine et méritent le salut.

Ainsi, la démonstration d'unité [du récit de la sortie d'Egypte] a une force puissante.
[Beit Avraham]

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-> Le plus on s'engage dans la mitsva du récit de la sortie d'Egypte, le plus notre stature spirituelle augmente.
[rabbi de Kobrin]

-> Le plus d'efforts nous investissons dans le récit de la sortie d'Egypte, le plus important seront les miracles dont les juifs bénéficieront dans le futur.
[Sfat Emet - 5642]

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