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La téchouva = une dynamique de 2 types d’éveil spirituel

+ La téchouva = une dynamique de 2 types d'éveil spirituel :

-> "Si je ne suis pas pour moi, qui est pour moi? (Pirké Avot 1,14)
[Cela signifie : ] Si je ne me réprimande pas moi-même pour me motiver à accomplir les mitsvot, qui sera 'pour moi' pour me réprimander et me motiver?
Les encouragements d'autrui sont bénéfiques [mais ne sont donnés] qu'occasionnellement, alors que quand un homme s'éveille lui-même, il continuera chaque jour à penser à accomplir l'ouvrage de D. ...
Telle est la voie convenable pour l'homme" (Rabbénou Yona, Avot 1.14).

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+ Les 2 formes de téchouva :

-> Le Messé'h 'Hokhma (sur la Haftara de Dévarim) discute de 2 enseignements de nos Sages apparemment contradictoires pour expliquer la destruction du Temple.
D'une part, nos Sages (guémara Shabbat 119b) disent : "Jérusalem ne fut détruite que parce que les (habitants) ne se réprimandaient pas les uns les autres".
Nos Sages disent aussi (même guémara) : "Jérusalem ne fut détruite que parce qu'on y dénigrait les talmidé "hakhamim".
Quelle était la cause réelle de la destruction?

Le Messé'h 'Hokhma explique qu'en réalité, ces 2 enseignements de nos Sages se complètent.
Parfois, un homme est encouragé à se repentir en observant simplement la bonne conduite des autres et en laissant leurs actes l'affecter intérieurement. Parfois, il faut de réelles paroles de réprimande venant d'érudits pour le motiver au repentir.
Ces 2 enseignements de nos Sages indiquent que ces 2 formes de techouva n'existaient pas dans la génération de la destruction du Temple.
La forme de techouva provenant d'influences extérieures déclina parce que le dénigrement collectif des érudits empêchait le peuple de prendre leurs paroles à cœur. En même temps, les juifs ne s'éveillaient plus au repentir d'eux-mêmes, intérieurement, en voyant les bonnes actions d'autrui.

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+ Les obstacles à la téchouva :

-> "Tu mets l'obscurité et c'est la nuit" (Téhilim 104,20).
Nos Sages (Bava Métsia 83b) commentent : "Cela évoque ce monde-ci, qui est semblable à la nuit".

-> Le Ram'hal (Messilat Yecharim - chap.3) explique :
"L'obscurité de la nuit peut causer 2 erreurs à l'œil humain : soit elle couvre l'œil de sorte qu'il ne voit rien de ce qui se trouve devant lui ou alors elle induit l'homme en erreur si bien qu'il prendra un poteau pour un homme et un homme pour un poteau.
Le matérialisme de ce monde ressemble à l'obscurité en plein jour. Il fait commettre deux erreurs à l'esprit humain :
1°/ la première, c'est qu'il empêche l'homme de voir les obstacles qui pavent ses voies dans ce monde ; attirés, les hommes marchent sans se méfier, tombent et se perdent ou vont à la perdition.
2°/ La 2e erreur, plus grave que la première, c'est le matérialisme qui brouille la vue si bien que les hommes voient le mal comme si c'était le bien et le bien comme si c'était le mal. Les hommes vont même jusqu'à trouver des preuves convaincantes pour défendre leurs opinions erronées et leurs idées mensongères."

=> Le Messilat Yecharim enseigne que les fauteurs souffrent d'un manque de perception de 2 sortes :
- Tout d'abord, ils ne reconnaissent pas que leurs actes sont incorrects et donc, ne ressentent jamais la motivation intérieure de se repentir.
- Deuxièmement, quand bien même ils admettraient qu'ils doivent réviser leur façon de vivre, ils n'arrivent pas à distinguer le bien du mal et prennent l'un pour l'autre.
[Une solution est de rester proche de sages et d'apprendre d'eux la bonne voie à suivre dans la vie.]
Ces 2 formes d'éveil à la téchouva sont mêlées, et expliquent Hillel dans le Pirké Avot (1,14) : "Si je ne me soucie pas de moi, qui se souciera de moi? Mais si je me soucie [uniquement] de moi, que suis-je?"

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva, chaar 2, par.10&26) écrit :
"- [ Si je me soucie (uniquement) de moi, que suis-je?] = lorsqu'il entend les remontrances des sages et des censeurs, il doit écouter, entendre, se soumettre et se repentir, et prendre tous leurs reproches à cœur sans omettre la moindre de leurs instructions. Et en un instant, cet homme sortira des ténèbres vers une grande lumière.
[...]
- Si je ne suis pas pour moi, qui est pour moi?" = cela veut dire : Si un homme ne s'éveille pas lui-même, à quoi lui serviront les réprimandes? Même si (les admonitions) d'autrui atteignent son coeur le jour où il les entend, le yétser ara les lui fera oublier et les ôtera de son cœur ...
Lorsqu'un homme reçoit des remontrances, il doit prendre ces propos coeur, y réfléchir constamment, et y ajouter de la sagesse et laisser les pensées sortir de son cœur. Il doit s'isoler dans les chambres de son esprit et lever la main de la réprimande contre sa propre personne, sans compter uniquement sur le reproche du sermonneur. Il doit se faire des reproches chaque matin et à chaque moment, jusqu'à ce que son âme accepte la réprimande et soit lavée."

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+ Ces 2 formes d'éveil spirituel se réalisent pleinement à Roch Hachana et à Kippour :

-> Roch Hachana est un jour d'inspiration catalysé par des forces dont la source se trouve à l'extérieur de l'homme. A Roch Hachana, l'homme est encouragé à se repentir par la crainte du jugement et les sons du chofar, 2 sources d'inspiration qui viennent de l'extérieur.
Le chofar a pour but de faire peur à l'homme et de l'éveiller, comme le dit le verset : "Un chofar serait-
il sonné dans la ville sans que le peuple ne tremble?" (Amos 3,6).
[La guémara (Roch Hachana 16b) dit que le but des nombreuses sonneries du chofar à Roch Hachana est de "troubler le satan". Le Ran (sur le Rit, Roch Hachana 3a) l'explique ainsi : "Troubler le satan' veut dire soumettre le penchant".
Ainsi, Roch Hachana symbolise l'éveil spirituel par l'extérieur. Notre travail est de le prendre à coeur et de l'intérioriser.]

Même après avoir reçu l'inspiration au repentir de l'extérieur, un homme doit procéder à une introspection, examiner ses actes et se préparer à Yom Kippour. Yom Kippour est un jour d'éveil qui passe par la techouva, le vidouï (confesser ses fautes) et les sacrifices du jour.
La Torah y fait allusion dans le verset : "Car ce jour-ci Il vous donnera l'expiation pour vous purifier de tous vos péchés ; devant D. vous serez purifiés" (A'haré Mot 16,30). Rabbénou Yona (Chaaré Techouva) l'interprète comme "un commandement positif de la Torah de s'éveiller au repentir à Yom Kippour".
L'injonction "devant D. vous serez purifiés" nous enseigne que chaque homme doit s'éveiller pour se repentir, car notre tâche à Yom Kippour est d'atteindre un état d'éveil intérieur.
C'est dans ce but que nous avons reçu les 10 jours de repentir pendant lesquels chaque juif craignant D. travaille à s'améliorer en cultivant cet éveil intérieur essentiel et en examinant ses actes pour savoir comment s'amender à l'avenir.
Personne ne doit se contenter de l'inspiration suscitée par le son du chofar, mais s'efforcer de s'éveiller de l'intérieur en préparation à Yom Kippour. Après tout, comme l'enseigne Rabbénou Yona, si un homme ne s'éveille pas de l'intérieur, nulle parole de réprimande ne l'éveillera au repentir.

[d'après le rabbi Dovid Hofstedter]

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