"Consolez, consolez Mon peuple, dira votre D." (Yéchayahou 40,1)
-> Le mot "consolez" (na'hamou) est mentionné deux fois.
Lorsque Hachem nous consolera, Il nous rappellera tous les malheurs/difficultés qui nous ont frappés, afin que Sa consolation soit doublée (midrach Eikha rabba 14,1).
C'est donc le sens profond de "votre D." (Eloké'hem) [en utilisant le nom Elokim], qui fait allusion à l'attribut du jugement (rigueur).
[ nous nous attendrions à ce que Hachem se désigne lui-même dans ce verset, dans lequel il ordonne au prophète de réconforter le peuple juif, par le nom divin Havaya (יהוה), qui indique la miséricorde divine.
Le fait qu'Il se réfère à Lui-même par le Nom Elokim, qui indique la sévérité et le jugement divins, indique que Hachem demande au prophète de consoler le peuple en lui rappelant tous les cas dans lesquels Hachem a manifesté Son attribut de jugement. Cela renforcera le sentiment de réconfort que le peuple juif ressentira. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Na'hamou]
=> La véritable consolation ne peut être ressentie qu'en réalisant toutes les choses pour lesquelles nous sommes consolés.
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-> Autre explication : Nous sommes consolés parce que Hachem Lui-même nous console.
Par analogie : Celui qui est consolé par un ministre du roi, qui lui offre des paroles de réconfort et d'amour, ne sera pas consolé tant qu'il n'aura pas reçu cette bienveillance de sa part.
En revanche, lorsqu'une personne est consolée par le Roi, au sujet duquel il est dit : "Sa volonté est comme un nuage de la pluie tardive" (Michlé 16,15), les propos de Sa bouche équivales à l'acte réel.
Lorsque nous entendons les paroles de consolation de Sa bouche, nos âmes sont apaisées.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]
=> Le fait d'être consolé directement par Hachem présente une double qualité. Tout d'abord, nous savons que la consolation est entièrement factuelle. De plus, le fait qu'Il prenne la peine de nous consoler Lui-même est un acte de consolation en soi.
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-> Autre explication : C'est une expression des jugements d'Hachem que les non-juifs dansent pour notre malheur (voir Yoma 69b). Nous sommes affligés lorsque nous nous rappelons ce que dit la guémara (Sanhédrin 46a) : "Rabbi Méïr dit : "Lorsque l'homme souffre, la Chékhina dit : "Ma tête est trop lourde pour Moi ; Mon bras est trop lourd pour Moi!".
La parole Divine [c'est-à-dire la Chékhina] est encore en exil à cause de Sa colère prolongée, car tout se fait par la parole d'Hachem.
Mais à l'avenir, "dira votre D." (yomar Eloké'hem) = c'est-à-dire qu'à l'avenir, la parole d'Hachem sera à nouveau révélée.
C'est pourquoi il est dit (Taanit 30b) que le 15 Av, la génération du désert cessa de mourir. L'expression "ceux qui moururent dans le désert" (mété midbar) peut être lue comme "la mort de la parole" (mitot adibour), faisant référence au départ et à la dégradation de l'aspect de la parole Divine.
A l'avenir, l'absence, c'est-à-dire la mort, de la parole Divine prendra fin. Elle (la parole Divine) prononcera des paroles de consolation.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Na'hamou]
=> Lorsque la Chékhina est en exil, elle souffre en silence. Lorsque le temps de la consolation arrivera, la Chékhina ne sera plus silencieuse. Au lieu de cela, elle offrira des paroles de consolation.
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-> Lorsque le peuple juif accomplit la volonté d'Hachem, D. est appelé "notre D." (Elokénou). En réalisant Sa volonté, nous montrons qu'Il est notre D.
Sur cette base, nous pouvons expliquer la phrase suivante : "Que D., notre D., nous bénisse" (Téhilim 67,7) comme signifiant : "Que D. nous bénisse en devenant notre D.".
C'est pourquoi le prophète dit : "Consolez, consolez." Comment cela? Le verset répond en disant : "dira votre D."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Na'hamou]
=> Lorsque Hachem parlera de sa relation avec nous comme de "votre D.", nous serons véritablement consolés.
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Le Shabbat Na'hamou (celui suivant le 9 Av), nous lisons les 10 Commandements, et le jour de Shavouot, nous lisons également les 10 Commandements, car c'est le jour de Shavouot que Hachem a donné la Torah au peuple juif.
De même, lorsque le machia'h viendra, il est dit : "Une nouvelle Torah sortira de Moi" (Yéchayahou 51,4).2 Par conséquent, nous lisons les 10 Commandements le Shabbath Na'hamou.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Na'hamou]
[nous exprimons ainsi notre anticipation de l'arrivée du machia'h]