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"Moché et les Bné Israël choisirent alors de chanter ce cantique" (Béchala'h 15,1)

-> La difficulté évidente de ce verset est le choix du mot "yachir" au futur. La solution de Rachi est qu'après avoir vécu ces événements miraculeux, Moché et le peuple juif ont décidé de chanter, et c'est à cette décision que notre verbe fait référence.
Mais, demande le Sfat Emet, tout acte délibéré, tel que chanter, n'est-il pas précédé d'une décision de le faire? Pourquoi, alors, la Torah a-t-elle besoin de mentionner cela?

Pour répondre à cette question, il convient d'en aborder une autre, plus fondamentale. En tant que portion de la Torah, le Shirat HaYam n'est manifestement pas un simple poème de guerre, chaque strophe est saturée d'infini, chaque texte est chargé d'ésotérisme. Comment le peuple juif a-t-il pu le composer spontanément?

La réponse est que le juif est en réseau avec la Nuée spirituelle.
Chaque action, parole ou pensée à valeur religieuse qu'il entreprend active la spiritualité qui y est programmée. Et bien que les effets spirituels qui s'ensuivent ne soient pas de son fait, après tout, il n'a pas conçu ce système, ils lui sont attribués en tant que catalyseur.
C'est ce lien fondamental qui permet à un être humain de chair et de sang d'influencer le côté spirituel de l'existence tout en restant fermement ancré dans ce monde.

Moché et Israël ont été inspirés pour chanter un grand hymne à la louange d'Hachem, un hymne digne de l'occasion. En tant que simples mortels, une telle entreprise était hors de leur portée. Cependant, la décision même de le faire a mis en mouvement l'engrenage céleste, imprégnant leur prose d'une profondeur empyrée.
C'est pourquoi la décision de chanter, la pensée qui l'a motivée, est soulignée, car c'est l'étape critique qui a conféré au Cantique sa signification stellaire.

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-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) donnent une autre explication à l'emploi du temps futur de "Az Yachir" : ceux qui ont participé à ce chant sont destinés à chanter à nouveau, après la résurrection des morts.
En fait, la guémara y voit une source textuelle pour notre croyance en ce phénomène futur. Le lien essentiel qui existe entre ces deux événements reste inexpliqué.

Le Sfat Emet explique que l'ouverture de la mer Rouge a été l'occasion d'une perception singulière d'Hachem. Le peuple, même, comme on le sait, la plus humble des servantes, pouvait voir de manière si tangible la manifestation du Divin qu'il la pointait du doigt et déclarait : "C'est mon D.".

Le midrach (Chémot rabba 23,15) va même jusqu'à observer que pendant que Moché luttait sans succès pour voir directement la gloire d'Hachem (ar'éni na ét kévodé'ha - Chémot 33,8), une telle vision était accessible à tous. Qu'est-ce que cela signifie?
Moché a également participé à cette expérience à la mer, en fait, il a dirigé la nation dans son chant, alors pourquoi était-il si désespéré de se procurer à nouveau une telle vision?

En réalité, une telle perception est hors de portée de l'homme, d'où l'échec de Moché à la réaliser.
À l'ouverture de la mer Rouge, cependant, les participants ont vécu une expérience tout à fait extraordinaire, leurs âmes se reliant à leur moi supérieur, habituellement inaccessible. Ce n'est que grâce à cette synchronisation que ces révélations ont été possibles.
En un sens, ils avaient donc subi un semblant de la future résurrection, qui consistera également en une reconnexion avec notre moi supérieur.
La Shirat Ha Yam était donc un présage pour la résurrection de morts, et y fait allusion de manière appropriée dans ses premiers mots.

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