+ Il est écrit dans la Haggada : "Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" (vékol amarbé léshapèr bitsiat mitsrayim aré zé méchouba'h).
-> Rabbi Aharon de Karlin affirme que le mot : "léshapèr" (raconter - לספר) renvoie à la notion de briller (ספיר - Saphir).
Cette nuit a une faculté particulière de faire briller la émouna qui est en nous, par nos les paroles que nous tiendrons.
Egalement en cette nuit, plus nous parlerons de ce qu'a fait Hachem en Egypte, plus nous en serons exaltés. Cela va nous élever, et nous faire briller, à l'image d'un diamant [d'un saphir] dont on a retiré la boue qui l'entourée.
-> Selon le 'Hatam Sofer :
Le terme "lessaper" (לספר) vient du mot "ספיר" (saphir), qui est une pierre précieuse.
Lorsqu'une personne raconte la sortie d'Egypte, cela éclaire et purifie la lumière de son âme, et rend ainsi son âme digne d'éloges.
-> Selon le Maassé Yédé Yotser :
Le mot "משבח" (méchouba'h - digne de louanges) peut également être traduit par "amélioré".
[Lors du Séder,] plus on raconte les miracles que Hachem a accomplis pour nous et plus on parle de la guéoula, plus on s'améliore. En parlant des miracles, on pénètre plus profondément dans son propre cœur, ce qui permet de se relier davantage à Hachem.
-> Selon le Yad 'Hazaka :
Selon la nature, il n'était pas possible pour le peuple juif de quitter l'Egypte, car les anges gardiens et les mazalot ne le permettaient pas.
En faisant sortir le peuple juif de là, Hachem a montré qu'Il contrôle tout, et qu'Il fait Sa volonté concernant tout ce qui se trouve dans les cieux et sur la terre.
La sortie d'Egypte est la rachine (chorech) de toute la Torah, car Sa Providence [divine] nous a été révélée par ce biais.
Ainsi, même pour les sages qui la connaissent parfaitement, il y a une mitsva pour eux de faire le récit de la sortie d'Egypte.
Même si l'on ne s'en rend pas compte, plus on en parle, plus cela a un effet profond sur nous.
La émouna que l'on a, celle qui est transmise de père en fils, est plus grande que toute reconnaissance à laquelle on peut parvenir par soi-même avec son propre intellect.
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-> Selon rabbi Shimon Schwab :
L'enfant sage raconte à son père ses observations sur les différences entre cette nuit et toutes les autres nuits. Le père répond à son enfant : Sais-tu pourquoi toutes ces questions triviales sont si importantes ce soir?
C'est parce que ce soir, nous avons un invité spécial à notre table : Hachem Lui-même!
Ce soir, c'est la nuit d'Hachem, où Il nous accorde une attention toute particulière.
Nous parlons de la formation de la nation du peuple juif, et cette nuit-là, Hachem nous a délivrés d'Egypte.
Chaque année, le soir du Séder, Hachem descend pour être avec nous, tout comme Il l'a fait lors de cette nuit fatidique où Il nous a fait sortir d'Egypte.
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-> Selon le 'Hida :
Le terme "vékol" (וכל) est : "Cohanim, Lévi'im véGuérim (convertis)".
Même si les Cohanim et les Léviim n'ont pas été réduits en esclavage en Egypte, et que les convertis n'étaient pas du tout en Egypte, tous sont néanmoins obligés de raconter les miracles qui s'y sont produits.
-> Selon le 'Hatam Sofer :
Si nous étions tous des sages ('hakhamim), pourquoi y aurait-il une mitsva pour raconter ce que nous savons tous déjà?
La réponse est que nous ne racontons pas les miracles de la sortie d'Egypte pour les connaître, mais pour chanter les louanges d'Hachem.
-> Selon le 'Haïm léRoch :
Le 'Hemdat Hayamim dit que le mot "לספר" (raconter), vient du langage de "מספר" (compter), faisant référence aux 50 fois que, selon le Zohar Hakadosh, la Torah mentionne la sortie d'Egypte.
"Plus on racontera sur la sortie d'Egypte" (kol amarbé léshaper ...), le terme "kol" (כל) a une guématria de 50. Nous disons donc que plus on compte les 50 endroits de la Torah qui mentionnent la sortie d'Egypte, plus on est digne d'éloges.
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-> La partie principale de la délivrance d'Egypte était la guéoulat ha'néfech, la rédemption de nos âmes.
C'est pourquoi, même en période d'exil, nous racontons encore la sortie d'Egypte, car nous avons été libérés de l'esclavage spirituel et le resterons pour l'éternité.
[Liflagot Réouven]
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-> Selon le Mahara miBelz :
Une personne doit avoir à la fois de la crainte d'Hachem et de l'amour d'Hachem.
La crainte d'Hachem vient de la crainte de la punition, mais comment en vient-on à avoir l'amour d'Hachem?
Il est écrit : "Comme le reflet du visage dans l'eau, tel le cœur de l'homme pour l'homme" (kamayim apanim lapanim - Michlé 27,19) = plus nous avons connaissance du grand amour d'Hachem pour le peuple juif (et pour chaque juif individuellement), plus cela nous permet de rendre cet amour et d'avoir de l'amour d'Hachem.
C'est la raison pour laquelle nos Sages ont recommandé que nous disions : "Ahavat Olam" et "Ahava Rabba" avant la lecture du Shéma, matin et soir.
En reconnaissant le grand amour que Hachem a pour nous, nous pouvons rendre cet amour (à l'image de l'eau qui reflete un visage), et nous pouvons dire : "véaavta ét Hachem Eloké'ha" (Tu aimeras Hachem ton D.).
Nos Sages nous disent que la nuit du Séder de Pessah est un moment propice pour qu'une personne s'inculque à elle-même et à ses enfants la émouna en Hachem, la crainte d'Hachem et l'amour d'Hachem en racontant tous les grands miracles que Hachem a accomplis pour les Bné Israël, qui allaient complètement à l'encontre de la naturalité.
Hachem a fait tout cela en raison de son grand amour pour les Bné Israël.
Le fait de réaliser à quel point Hachem nous aime vraiment suscite notre amour pour Lui en retour.
C'est pourquoi même les talmidé 'hakhamim et les tsadikim ont besoin de raconter les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël.
Même si une personne connaît l'histoire en théorie, plus elle la raconte, plus elle et tous ceux qui sont présents absorbent l'amour qu'Hachem nous porte. Et plus une personne le fait, plus elle est digne d'éloges, car cela entraîne un plus grand amour Hachem.
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-> Selon le Imré Kodech :
La première personne qui a raconté à ses enfants les miracles qui se sont produits pour les Bné Israël en Egypte fut Moché Rabbénou, car ses enfants se trouvaient à Midyan à l'époque où les miracles se sont passés.
La raison pour laquelle ils se trouvaient à Midyan était afin de permettre à Moché d'être le premier à parler à ses enfants des miracles qui s'étaient produits, car la nuit de Pessa'h, qui traite de la sortie d'Egypte, est un moment propice pour inculquer à ses enfants l'amour d'Hachem et la crainte d'Hachem.
En étant le premier à inculquer à ses enfants la émouna en Hachem, Moché a préparé pour tout le reste des Bné Israël à être en mesure de le faire pour toutes les générations futures.
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-> Plus on racontera sur la sortie d'Egypte, plus on est digne de louanges" = c'est le signe qu'on est à un niveau supérieur. Plus une personne a de la émouna en elle, plus elle veut en donner à ses enfants et à ses petits-enfants.
À l'inverse, une personne dont la émouna est faible éprouve d'énormes difficultés à la transmettre et à en parler.
Ainsi, nous disons que plus on en parle, plus on est digne d'éloges, c'est-à-dire qu'on est déjà une personne digne d'éloges, et c'est parce qu'on a une forte émouna qu'on en parle autant.
[Mahari Shteif]
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-> Selon le Sfat Emet :
Nos Sages nous disent qu'il n'est pas permis de faire des éloges d'Hachem autres que celles que nos Sages nous ont prescrits. La raison en est que les louanges d'Hachem sont illimitées, de sorte que si l'on commence, on ne devrait jamais être autorisé à s'arrêter, car cela impliquerait à tort qu'il n'y a plus de louanges pour Hachem.
Si c'est le cas, comment les Chazal peuvent-ils dire ici (au Séder de Pessa'h) que plus on fait de louanges à Hachem, plus il est digne de louanges?
Si quelqu'un a bénéficié d'un miracle ou se trouve à l'endroit où le miracle s'est produit, il lui incombe de louer et de remercier Hachem autant qu'il le peut.
Le soir du Séder, nous devons nous considérer comme si nous quittions [réellement] l'Egypte, et nous devons donc être reconnaissants pour tous les miracles qu'Hachem a faits pour nous, et nous suivons les règles de quelqu'un qui a eu un miracle accompli en son nom et qui doit donc louer et remercier Hachem.