+ Hochana rabba - Pourquoi frappons-nous les aravot sur le sol?
-> Le midrach (Vayikra rabba 30,14) enseigne que les 4 Espèces que l'on utilise à Souccot représentent 4 parties du corps : l'étrog représente le cœur, le loulav la colonne vertébrale, les hadassim les yeux et les aravot, les lèvres, apparemment en position fermée.
Ainsi, les feuilles de la arava représentent ainsi une bouche fermée, indiquant que nous n'utilisons pas notre bouche pour nous livrer à des formes inappropriées de discours.
-> Il y a une coutume consistant à battre les branches d'aravot sur le sol lors de Hochana Rabba.
Le rav Tséma'h Gaon (Téchouvot haGuéonim - chaaré téchouva) explique, en s'appuyant sur le midrach précité, qu'en frappant le sol avec les aravot, qui représentent les lèvres, nous montrons à Hachem que nous comprenons qu'une grande partie de ce pour quoi nous devons faire téchouva tout au long des jours de Jugements est les fautes liées à la parole. Nous montrons à Hachem que nous allons rectifier ces manquements de la bouche et que nous n'allons plus nous engager dans des discours coupables.
Le verset déclare : "Qu'il mette la bouche à la poussière ; il peut encore y avoir de l'espoir" (Eikha 3,29).
Les fautes de la bouche figurent parmi les pires ... et les plus courantes. Si l'on veut effectuer une techouva significative, il faut commencer par rectifier la manière dont on utilise sa bouche.
La plus importante des fautes de la bouche est le lachone hara.
[selon le Zohar, les décrets d'Hachem pour l'année à venir ne "partent" qu’au début du 8e jour, le soir de Chémini Atséret, mais durant toute la journée de Hochana rabba qui le précède, il est encore possible de modifier le jugement.]
À Souccot, dont le point culminant est Hochana Rabba, le dernier jour de la kapara, nous nous engageons à ne plus jamais prononcer de lachon ara et à cesser d'utiliser notre pouvoir de parole pour des formes interdites de discours. Nous démontrons cet engagement en frappant le sol avec les aravot, qui ressemblent à des lèvres. Nous agitons symboliquement nos bouches dans la poussière, en espérant que nous aurons alors une chance de passer une bonne année.
[on peut éventuellement ajouter qu'on fait un acte extérieur témoignant d'un désir interne de préserver notre parole, grâce à cette sainte aspiration on peut bénéficier d'une aide et de bénédictions d'Hachem. ]
-> Le rav Tséma'h Gaon propose une autre explication. Jusqu'au dernier jour de Souccot, les Accusateurs dans les Cieux sont actifs contre le peuple juif, mais à Hochana Rabba, les mikatréguim, les Accusateurs, sont tous réduits au silence.
Frapper les "bouches" au sol indique que les Accusateurs sont réduits au silence.
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-> On peut rapprocher cela du fait qu'on va entrer dans Chémini Atsérét selon le midrach (Pessikta déRav Kahana 28) : "Lorsque les 7 jours de la fête [de Souccot] passent, Hachem dit aux Bné Israël : Mes enfants, Je sais que pendant les 7 jours de la fête, vous étiez occupés à offrir les sacrifices des nations du monde. A présent, vous et Moi nous nous réjouirons ensemble, et Je ne vous demanderai pas beaucoup : un seul taureau et un seul bélier. En entendant cela, les Bné Israël se mirent à louer D. et déclarèrent : "C'est le jour que D. a créé ; réjouissons-nous et soyons heureux en lui."
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-> Les 2 explications ci-dessus vont de pair. Notre engagement à garder la bouche fermée face à des discours inappropriés fait directement taire les accusateurs dans les Cieux.
Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon - 'helek 1 - chaar azé'hira chap.2) explique que lorsque nous disons du mal d'autrui, lorsque nous jugeons défavorablement notre prochain, nous ouvrons la porte à ce que la même action soit dirigée contre nous par les Accusateurs célestes qui veulent que notre verdict soit sévère.
Mais si nous prenons soin de ne pas souligner les défauts des autres, alors dans les Cieux, eux aussi font preuve d'une grande retenue en pointant du doigt nos défauts.