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Le Shofar

+ Le Shofar :

-> Le bélier d'Avraham :
Avraham reçut l'ordre d'Hachemd'offrir son fils Its'hak en sacrifice (Akéda). Quand Hachem vit qu' Avraham était prêt à tuer son fils sur Son ordre, Il lui annonça qu'il avait réussi le test et qu'il ne devait en aucun cas nuire à Its'hak.
Avraham voulut alors apporter un sacrifice (korban) à Hachem, et il remarqua un bélier empêtré dans des buissons proches, qu'il offrit alors comme korban à la place de son fils (voir Béréchit chap.22).

Le Pirké DeRabbi Eliézer (chap.31) nous informe de ce qui fut fait des deux cornes du bélier offertes à Avraham. Un shofar a été fabriqué à partir de la corne gauche et il fut sonné par Hachem au mont Sinaï lorsque la Torah fut donnée.
La corne droite, la plus grande, fut transformée en shofar qui sera utilisé à l'époque du machia'h pour annoncer le rassemblement de tous les juifs des quatre coins du monde.
Quand on dit dans la Amida : "Téka béShofar Gadol", le terme shofar Gadol fait référence à ce shofar là, celui qui sera utilisé au temps du machia'h.

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+ L'approche du Ram'hal :

-> Le Ram'hal (dans son Maamar Ha'Hokhma) enseigne que faire retentir le shofar à Roch Hachana est si puissant que ses effets se répercutent dans toute la Création.
La puissance du shofar renforce les forces du bien et soumet les forces du mal.
Ces deux types d'entités ont été créés pour s'opposer les uns aux autres, en tant qu'éléments distincts. Toutefois, lorsqu'Adam et 'Hava fautèrent, le bien et le mal s'entremêlèrent. Les forces du mal dépassèrent et maîtrisèrent les forces du bien.
Quand Hachem nous donna la Torah, le bien se dégagea des griffes du mal. Il prit alors de l'ampleur et s'efforça de vaincre le mal. Au moment du don de la Torah, c'est le son du shofar qui incita le bien à tenter de se libérer. Le shofar servit de signal pour que le bien se débarrasse des chaînes du mal et s'efforce de supprimer du monde tout acte répréhensible.
La Torah permit aux forces du bien d'être libérées de la soumission au mal et d'exercer dès lors une emprise sur tout ce qui était néfaste dans le monde.

Cependant, le bien ne parvint qu'à échapper à l'influence du mal et à accéder ainsi à son indépendance. Il fut dans l'incapacité de détruire le mal. Mais, viendra un jour où le bien pourra vaincre et éliminer complètement les forces du mal du monde.
Dans les Temps Futurs, quand Hachem rassemblera les juifs exilés, le bien l'emportera sur le mal qui sera alors éradiqué du monde. Simultanément avec la résurrection des morts, le mal en entier sera détruit.
Là encore, ce sera le retentissement des sonneries du shofar qui marquera le début de cette période, annonçant l'arrivée du machia'h et l'éradication du mal du monde.

La première fois que le shofar retentit, lors du Don de la Torah, cela ne conduisit qu'à une réussite relative. Certes, le bien fut libéré de sa captivité et autorisé à participer à l'élaboration des événements mondiaux, mais le mal continua d'exister.
La deuxième fois que sonnera le shofar, ce sera un succès total et le mal sera totalement anéanti. C'est la raison pour laquelle, affirme le Ram'hal, le 2e shofar est appelé shofar HaGadol. C'est celui qui annoncera l'éradication complète du mal dans le monde.

Le Ram'hal ajoute que le chofar dont nous soufflons à Roch Hachana possède la même puissance : améliorer, magnifier et renforcer les forces du bien dans le monde, ainsi que soumettre et repousser les puissances du mal.
C'est un microcosme des deux shofar du don de la Torah et du temps futur. [l'idée est que l'impact du shofar que nous sonnons est le même que lors de ces 2 événements fondamentaux (don de la Torah, guéoula), même si dans une version un peu amoindrie, réduite. On ne se rend pas compte de l'impact phénoménal d'une 'simple sonnerie' dans une corne, comme par exemple le fait de permettre une fois par an de contribuer à renforcer le bien, et soumettre les forces du mal. ]
Le retentissement annuel du shofar renforce et réaffirme ce qui a déjà été accompli par le shofar au don de la Torah, et nous prépare à ce qui va arriver lorsque le Grand Shofar sonnera au moment du Machia'h.

Pour cette raison, le Satan est plongé dans la confusion lorsqu'il entend le son du chofar à Roch Hachana. Il entend sa sonnerie et se souvient alors des effets du shofar que Hachem avait fait retentir au mont Sinaï.
Il en ressent les effets du shofar de Roch Hachana, car sa nature est également similaire (bien qu'à moindre échelle) à ce qu'il sait être accompli par le Grand Shofar qui sonnera lorsque le machia'h viendra, et il prend peur. Il est certainement conscient qu'il ne s'agit pas du shofar du machia'h, mais il estime que le son du shofar de Roch Hachana a la même capacité, et il sait qu'il peut le détruire, qu'il peut éradiquer le mal.

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-> Après que le serpent originel eut convaincu Adam et 'Hava de consommer le fruit défendu, nous n'entendons plus jamais parler du serpent. Pourquoi ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi n'essaie-t-il plus d'inciter les gens à fauter ?

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha'Haïm) explique qu'au moment de sa création par Hachem, Adam était parfait et n'avait aucune attirance interne pour quoi que ce soit de mal. Lorsque le serpent originel (na'hach), qui personnifie la force extérieure du mal, convainquit Adam de fauter, cette force extérieure du mal entra dans le corps de celui-ci, devenant ainsi l'une de ses composantes, l'empoisonnant et le souillant.
Cette force externe se transforma en la force interne du mal que nous connaissons sous le nom de yétser ara. Il devint partie intégrante de la personnalité d'une personne. Le fait qu'Adam eut mangé du fruit de l'Arbre de la Connaissance introduisit en nous le mauvais penchant.
Cet acte nous souilla et fit pénétrer l'impureté dans nos corps.

Lorsque le shofar retentit au mont Sinaï, des milliers d'années plus tard, le Satan fut expulsé de nos corps. Le yétser ara nous quitta et redevint une force extérieure.
C'est ainsi que le Satan fut en mesure de créer des images dans le ciel, représentant Moché comme un cadavre, trompant ainsi les Bné Israël et contribuant à la fabrication éventuelle du Veau d'Or.
Les forces du mal ne faisaient plus partie de chaque individu, mais retournaient à leur état extérieur originel, tentant de convaincre les gens de fauter de l'extérieur d'eux-mêmes plutôt que de l'intérieur.

Cependant, cette libération de l'emprise d'une force intrinsèque du mal fut de courte durée. La faute du Veau d'or fit revenir le yétser ara et celui-ci redevint une partie intégrante de notre corps. Le yétser hara fut une fois de plus intériorisé, bien que pas dans la même mesure.
En effet, le shofar de don de la Torah conféra au yétser hatov un certain degré de réel pouvoir, de sorte que les forces du mal n'exercent plus de domination totale sur nous.

Le shofar du don de la Torah ne parvint donc pas à éradiquer complètement le yétser hara. Lorsque le Grand Shofar sonnera, le yétser ara sera détruit pour toujours, les choses reviendront à ce qu'elles étaient au moment de la création d'Adam HaRichon avant la faute, lorsque chaque personne n'était remplie que de sainteté, sans aucun mal intérieur.

Jusqu'à l'arrivée de machia'h, pendant la période comprise entre le shofar du don de la Torah et celui du Grand Shofar, la sonnerie annuelle du shofar de Roch Hachana renforce le bien, dans une certaine mesure, et nous aide à repousser le yétser ara.
Le shofar du don de la Torah et celui Futur (à la résurrection des morts) servent tous deux le même objectif : renforcer les forces du Bien et maîtriser celles du Mal dans le monde, et cela constitue également celle du shofar de Roch Hachana, à chaque année de l'Histoire.
[l'idée est incroyable de se dire qu'on peut en arriver à comparer notre sonnerie du shofar avec celle d'Hache au Sinaï et après la venue du machia'h. L'impact est si énorme qu'il est divin, au-delà de notre compréhension. ]

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Pourquoi fait-on retentir le shofar à Roch Hachana?
Parce que Roch Hachana est le 6e jour de la création, le jour même où Adam (le premier Homme) exista brièvement dans son état de perfection, et le jour où il intériorisa les forces du Mal après avoir mangé le fruit de l'Arbre de la Connaissance.
Par conséquent, à l'anniversaire de cet événement, nous utilisons le shofar pour revenir à cet état idéal. Et même si le chofar de Roch Hachana n'a pas le même pouvoir que celui du don de la Torah ou du machia'h, il sert de pont entre eux et nous aide, à une échelle beaucoup plus modeste, à renforcer le pouvoir du Bien et à éradiquer les forces du Mal pour tenter de nous ramener à l'état originel de l'homme.

[on peut noter qu'Hachem a insufflé la vie à l'homme en soufflant en lui une âme, à l'image de nous qui soufflons dans le shofar.

Au don de la Torah, le shofar a été soufflé. Lorsqu'Hachem nous a parlé directement pour les 2 Commandements il y a eu une résurrection des morts, où chaque juif a alors reçu une âme beaucoup plus élevée que celles des non juives, pour pouvoir vivre avec la Torah de Vie (Torat 'haïm).
Le grand Shofar à Venir est le shofar de la résurrection des morts, où les âmes juives seront à nouveau insufflées, leur redonnant la vie, sous la forme la plus pure et la plus sainte : dénuée de tout mal.

Il ne suffit pas de souffler dans la corne d'un bélier pour que tout le Mal disparaisse et soit remplacé par le Bien. C'est le pouvoir de l'âme juive fusionnée avec le corps, insufflée à l'intérieur de celui-ci par Hachem.
Comme le précise le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Ki Tétsé), l'âme d'un juif est plus sainte que la Torah elle-même. Chaque fois que l'âme (néchama) entre dans un corps directement depuis Hachem, elle fait disparaître tout mal. ]

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+ Le shofar vient-il fausser le libre arbitre? :

=> On a vu précédemment que chaque année à Roch Hachana en sonnant le Shofar on réduit de la puissance du mal (yétser ara).
Si Hachem conduit progressivement le monde à un état de perfection, où les forces du mal sont rendues impuissantes, cela n'indique-t-il pas que Hachem interfère avec le libre arbitre, et la capacité de choisir entre le bien et le mal?

-> Le Ram'hal (Daat Tévounot p.322) affirme que c'est l'un des plus grands mystères du monde. Hachem fait fonctionner l'univers selon deux processus simultanés.
D'une part, chaque individu possède le libre arbitre. Hachem n'interfère pas avec la capacité d'une personne à effectuer librement ses propres choix. Dans cette optique, Il ne rend ni plus facile ni plus difficile pour quiconque de choisir de faire le Bien.
D'un autre côté, Hachem fait lentement progresser le monde entier vers un objectif d'éradication totale de tout mal.
Ces deux modes fonctionnent simultanément. Le premier mode est le libre arbitre personnel, et le deuxième est celui où Hachem amène le monde entier à sa perfection ultime.

Chaque personne tourne sur son propre axe et établit ses propres choix, qui reposent sur le libre arbitre de chacun. Dans le même temps, Hachem manœuvre le monde entier, le faisant avancer vers une époque où le Mal n'existera plus. Il s'agit de modes indépendants de fonctionnement du monde, dont aucun n'affecte l'autre ; ils sont indépendants l'un de l'autre.
D'une manière ou d'une autre, Hachem éradique le mal sans interférer avec notre libre arbitre.
Dans notre compréhension humaine limitée, nous ne comprenons peut-être pas comment cela peut se produire, mais c'est la réalité, le processus d'éradication du Mal n'affecte en rien notre libre arbitre.

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+ Quel est le pouvoir du Shofar ?

-> Le Yessod véChorech HaAvoda cite le Zohar déclarant que le simple fait de sonner ou d'entendre le shofar à Roch Hachana ne suffit pas. Comme nous le disons dans la prière : "Achré ha'am yodé téroua" (heureux est le peuple qui comprend la téroua).
La prière ne dit pas heureux sont ceux qui sonnent ou entendent la téroua, car cela ne suffit pas. Ce qu'il faut, c'est comprendre le secret du shofar.

Hachem créa de nombreux mondes sacrés dans les Cieux.
L'un d'eux se nomme Shofar, Olam HaShofar (le Monde du Chofar). Ce monde est également connu sous un autre nom : Olam HaTéchouva (le monde du Repentir). Ce monde particulier n'est accessible qu'à Hachem.

À vrai dire, il ne semble pas logique que la techouva puisse exister.
Imaginez un voleur reconnu coupable et traduit devant un juge pour la détermination de sa peine. Tous les remords, l'engagement en faveur du changement et les excuses du monde n'empêcheront pas le juge de le condamner à ce qu'il mérite.
Le juge prononce la peine appropriée, sans tenir compte des excuses et des promesses de changement du prisonnier. Le coupable doit payer le prix de ses transgressions.

Seul Hachem peut accorder à une personne la capacité de faire téchouva, et donc le Olam HaTéchouva Lui est pleinement réservé. Toutefois, Il nous permet de bénéficier de ce monde, et par conséquent, dans ce monde-ci, même si une personne a fauté plusieurs fois, elle peut être pardonnée avec la téchouva appropriée.
Lorsque nous sonnons du chofar, nous sommes incités à faire techouva. Nous éveillons les pouvoirs du Olam HaShofar, du Olam HaTéchouva, et nous pouvons alors espérer un jugement miséricordieux et indulgent.

-> Le rav Its'hak Isaac 'Haver (Sia'h Its'hak - drouch to'hakhat moussar 54) ajoute que cet Olam HaShofar, le Olam HaTéchouva, est interdit au Satan.
Cela explique encore pour quelle raison il devient terrifié lorsqu'il entend le son du shofar. En effet, lorsqu'il entend le shofar dans ce monde-ci, il sait que cela active le Olam HaShofar Céleste : un monde de téchouva auquel il n'a aucun droit et dans lequel il est impuissant.

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech Ha'Haïm' 1,12) ajoute que le Olam HaTéchouva est aussi appelé le Monde de la Liberté.

À quoi renvoie cette liberté?
Le Sifté 'Haïm (moadim 1,p.145) explique les paroles du Néfech Ha'Haïm.
Le Olam HaTéchouva est appelé le monde de la Liberté dans le sens où il est exempt de la souillure et du poison de la faute d'Adam. C'est le seul coin de l'univers où les effets de cette faute ne se font pas sentir.

Tel est donc le pouvoir secret du Shofar : l'existence d'un monde Céleste appelé Olam HaShofar, Olam HaTéchouva et Alma Dé'Héri (le monde de la Liberté), qui reste intact et préservé de la faute de l'arbre de la Connaissance.
Dans ce monde, le Mal n'existe pas et ne peut pas entrer. Seules les forces du Bien y existent. Le pouvoir du shofar active ce monde, nous permettant ainsi dans notre propre dimension de nous rapprocher de l'état originel du monde, avant la faute d'Adam.

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