"Le pouvoir de la prière est si grand qu'il peut même changer la nature"
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - partie sur la prière
- gadol koa'h atéfila afilou léchanot téva ]
+ "Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12)
-> Les difficultés rencontrées dans ce monde peuvent être une bénédiction déguisée. En faisant l'expérience de souffrances, une personne est purifiée de ses fautes, ce qui lui permet de jouir d'un bonheur éternel.
Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 6,6) écrit que si une personne s'abstient de s'adonner aux plaisirs matériels et se consacre à l'étude de la Torah, c'est comme si elle avait fait l'expérience de souffrances.
Ainsi, en plus d'obtenir les récompenses accordées pour l'étude de la Torah, elle se purifie également de ses fautes.
-> Rabbénou Yona(Yessod haTéchouva) écrit que lorsqu'une personne se retient alors que son mauvais penchant l'incite à s'adonner à quelque chose d'interdit, cela compte également comme des souffrances et la purifie de ses fautes.
Hachem accomplit quotidiennement des miracles à chaque juif, en nombre égal à celui qu'Il a accompli pour le peuple juif lorsqu'il est sorti d'Egypte.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.2]
-> En ce sens, nous remercions Hachem dans chaque Amida (dans Modim) : "les miracles que Tu fais pour nous chaque juif, à chaque instant de la journée (litt. soir, matin et après-midi)" (nissé'ha chébé'hol yom imanou, érev vaboker vétsaoraïm).
Cependant comme le disent nos Sages (Nidda 31a) : "celui pour qui le miracle a été accompli ne reconnaît pas le miracle qui a été accompli pour lui" (baal aness éno makir bénisso). Ainsi, nous n'en savons rien ; ce sont des miracles cachés.
La puissance des Téhilim
+ La puissance des Téhilim :
-> Le Maguen Avaham al haTorah (Likoutim léSéouda 'Hévra Téhilim) écrit que lorsqu'un juif(ve) dit des Téhilim avec kavana, la lumière de son âme (néchama) brille si fort qu'il attire sur lui une partie de la sainteté d'Hachem.
Grâce à cela, ses prières deviennent beaucoup plus puissantes et peuvent apporter des bénédictions spirituelles et matérielles.
-> Le Chlah haKadoch (massé'het Yoma - Ner mitsva - siman 28) écrit que lorsqu'un juif(ve) dit des Téhilim, c'est comme s'il priait et s'impliquait dans la Torah en même temps.
-> Selon le Tséma'h Tsédek (Loua'h haYom - yom 24 Shevat), si nous savions ce que nos Téhilim accomplissent au Ciel, nous les réciterions tout le temps.
Ils font tomber les barrières entre nous et Hachem et sont capables d'aller droit devant le Trône de Gloire d'Hachem (le Kissé haKavod) et d'apporter de la bonté ('hessed) et de la miséricorde (ra'hamim).
<--->
-> également sur l'impact des Téhilim : https://todahm.com/2020/07/22/les-tehilim
Impact réel de nos craintes et peurs
+ Impact réel de nos craintes et peurs :
-> Le fait de manquer de bita'hon précipite notre chute, c'est-à-dire nous cause du tort, comme on le voit dans le verset : "La crainte d'un homme mettra un piège, mais celui qui compte sur Hachem sera fortifié" (Michlé 29,25).
Car lorsqu'un homme tremble de peur de quelque chose et n'a pas confiance en Hachem, cela en soi provoque qu'on lui mette un piège, qui n'existait même pas auparavant, concernant cette chose qu'il craignait.
"Mais celui qui compte sur Hachem sera fortifié" dans le sens qu'il sera sauvé même du problème qu'il affrontait auparavant. [ainsi, alors que la crainte peut causer de nouveaux problèmes, le bita'hon peut nous sauver d'épreuves qu'on a. ]
[ ce verset de Michlé (29,25) décrit l'homme ayant du bita'hon comme un homme fortifié. Rabbénou Be'hayé (Introduction à la parachat Pin'has) le compare à celui qui se cache dans une solide tour fortifiée et qui est assuré d'être protégé de ses ennemis. De même, celui qui a du bita'hon est fortifié par la protection d'Hachem.
Il est à noter que selon le Steïpler (Birkat Perets - Choftim), on est certainement pas considéré comme responsable d'une peur spontanée ou d'une angoisse qu'on éprouve, car elles sont pratiquement incontrôlables (Hachem ne nous demande pas l'impossible), mais il faut se contrôler autant que possible pour ne pas penser continuellement à des choses inquiétantes, car elles entraînent une peut supplémentaire. On est donc tenu responsable seulement de cette crainte supplémentaire qu'on se cause. ]
<--->
-> "N'aies pas peur d'eux de crainte que Je te fasse te briser devant eux" (Yirmiyahou 1,17).
Hachem dit à Yirmiyahou qu'il influencera les nations du nord à mettre le siège à la ville de Jérusalem, mais ajoute une mise en garde : "N'aies pas peur d'eux de crainte que Je te fasse te briser devant eux" = la peur elle-même risque de conduire à votre défaite.
[rav David Sutton]
-> "Yehouda bar Nathan marchait derrière Rav Hamnouna lorsque [Yéhouda bar Nathan] poussa un soupir, ce qui montrait qu'il était inquiet.
[Rav Hamnouna] lui dit : "Veux-tu te causer des malheurs?", car il est écrit : "Parce que j'ai craint une crainte, elle s'est abattue sur moi" (Iyov 3,24) ; ce que j'ai redouté m'est arrivé." [guémara Béra'hot 60a]
<--->
-> "Quand tu iras en guerre contre l'ennemi et verras chevaux et chars, un peuple plus nombreux que vous, ne les crains pas" (Choftim 20,1).
-> Le Beit haLévi commente :
si un homme avait peur d'aller à la bataille, il devait quitter les régiments partant en guerre, c'est-à-dire qu'il ne participait pas au combat, comme le dit la Torah : "Y a-t-il parmi vous un homme qui a peur et qui manque de courage? Qu'il parte et rentre chez lui" (Choftim 20,8) parce que du fait qu'il a peur, il risque d'être capturé, D. en préserve, à cause de cette peur.
Car les guerres du peuple juif n'étaient pas menées et gagnées par leur force mais par leur bita'hon.
[ les soldats qui avaient peur étaient renvoyés chez eux parce que cette peur elle-même montrait un manque de bita'hon en Hachem, qui risquait de causer la mort du soldat en bataille. Car le bita'hon est la vraie source de la victoire du juif.
Le Maharal (cité dans le Taharat HaKodech de Rav Binyamin Wolf) dit qu'il a une tradition de nombreuses générations disant qu'avant de partir en guerre, les soldats récitaient divers versets contenant des paroles d'émouna et de bita'hon. Ils se renforçaient ainsi en bita'hon et grâce à cela, gagnaient la guerre. ]
Comme il est écrit : "Dans le calme et la confiance sera votre force" (Yéchayahou 30,15) et "D. est avec moi, je n'ai pas peur ; que l'homme pourrait-il me faire?" (Téhilim 118,6) = comme je n'ai pas peur, nul homme ne peut me faire de mal.
Le rav David Sutton commente ces mots du Beit haLévi : on comprend généralement ce verset ainsi : Hachem est avec moi, je n'aurai pas peur, car que l'homme peut-il me faire?
Mais le Beit haLévi le comprend autrement : parce que je n'ai pas peur quand le danger plane, par conséquent personne ne peut me faire de mal. Le mérite de notre bita'hon nous protège.
Notre destin dépend de nous ; il est déterminé par notre niveau de bita'hon.
<--->
-> Lorsque Yaacov Avinou pria de réussir avant sa rencontre avec son frère Essav, il se souvint qu'à son départ de la maison de ses parents, "j'ai traversé ce Jourdain avec mon seul bâton et à présent, je suis devenu deux camps ... J'ai peur de lui [Essav] de crainte qu'il vienne et me frappe" (Vayichla'h
32,11-12).
Le Panim Yafot explique que Yaacov déplorait le fait qu'auparavant, lorsqu'il éprouvait de la confiance avant de traverser le Jourdain, le fleuve s'était fendu pour lui, mais qu'à présent, il ressentait de la crainte et présumait qu'Essav allait le vaincre à cause de cette crainte elle-même.
La peur de la défaite risque de causer la défaite.
-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik, 170) enseigne :
Hachem désire nous offrir des cadeaux : la bonne santé, la réussite financière, ou toute autre chose que nous désirons. Cependant, pour les recevoir, il nous faut prier sincèrement. Comment Hachem nous encourage-t-ll à prier sincèrement?
En nous mettant dans une situation incertaine qui nous inquiète. Il espère que cette crainte nous conduira à prier et à renforcer notre bita'hon, ce qui nous rendra dignes de Son cadeau. C'est ainsi que la peur elle-même nous fait obtenir la bénédiction.
Tel est le sens du verset "pa'had pa'hadti vayéétayéni" (Iyov 3,24) : comme j'ai eu peur, vayéétayéni, j'ai reçu le cadeau d'Hachem.
Le rav David Sutton dit :
c'est une façon tout à fait nouvelle de considérer la crainte et l'angoisse, que nous ferions bien d'adopter chaque fois que nous avons peur. Quand une situation nous cause de l'inquiétude, que ce soit un problème médical, une difficulté financière ou un danger quelconque, nous devons comprendre qu'Hachem désire nous donner quelque chose de spécial.
Il nous donne l'occasion de gagner cet avantage en dominant nos craintes et en mettant notre confiance en Lui.
C'est à nous de décider si notre peur causera notre perte ou si elle nous conduira au bita'hon et à l'abondance de bienfaits qu'Hachem nous réserve.
Hachem, notre Père, nous aime. Il désire sans cesse entendre notre voix et être en contact avec nous. Malheureusement, quand tout va bien, nous avons tendance à L'oublier. Faute de choix, Hachem nous met dans une situation incertaine, ce qui nous réveille notre lien avec Lui et mène à notre délivrance.
<--->
-> "Ôte ma honte d'avoir eu peur, car Tes jugements sont bons" (Téhilim 119,39)
[Le roi David] suppliait [Hachem] de lui pardonner la honte d'avoir eu peur, car puisque tout ce qu'Hachem fait est pour le bien, il n'aurait pas dû éprouver la moindre crainte, comme le dit le verset : "[La peur d'un homme amènera un piège,] mais celui qui compte sur Hachem sera fortifié" (Michlé 29,25).
[en un sens, même le roi David pouvait en arriver à avoir peur. Ainsi, nous ne devons pas désespérer en constatant qu'on a "facilement" peur (car oubliant la toute puissance d'Hachem) dans nos difficultés.
Mais plutôt, nous devons reconnaître cela à Hachem, Lui demandant pardon et de nous aider pour la suite à davantage Lui faire confiance. ]
<------------------->
-> b'h, sur ce sujet voir : Pense bien et tout ira bien : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2
<------------->
+ Les avantages d'avoir de la peur :
-> Au plus bas niveau, la crainte nous encourage à nous protéger. Si les êtres humains ne connaissaient pas la peur, ils se mettraient dans des situations dangereuses.
-> La crainte encourage la prière :
Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik 170) écrit que lorsqu'Hachem désire donner une certaine bénédiction à quelqu'un, Il lui fait peur afin qu'il prie et gagne ainsi cette bénédiction.
Lorsque tout semble sûr, nous sommes bien moins motivés à prier avec ferveur que nous ne le sommes pendant des périodes d'incertitude, lorsque le danger plane.
Donc, Hachem nous envoie ces situations comme occasions précieuses de prier avec une émotion sincère et de mériter grâce à cela les grandes bénédictions qu'Il désire nous accorder.
-> Renforcer notre crainte d'Hachem :
Le Pélé Yoets (Pa'had) écrit que la peur peut elle aussi être dirigée positivement. Lorsqu'un danger nous inquiète, nous pouvons diriger cette émotion vers Hachem et transformer cette peur naturelle en une réelle crainte d'Hachem.
De cette façon, la crainte nous aide à approfondir notre prise de conscience que D. dirige le monde, et accroît notre révérence d'Hachem.
[d'une certaine façon, naturellement on pense que notre égo peut tout gérer seul (moi je ...), ainsi il est nécessaire d'avoir une peur (à l'aide, je ne peux pas m'en sortir seul) pour se tourner vers Hachem, Le seul qui peut nous sauver, nous aider.
Nous préférons ne pas être redevable, ne pas compter sur autrui (c'est bon, je peux me débrouiller seul!), du coup un sentiment de peur permet de dépasser cela pour s'hisser vers papa Hachem, qui peut tout, qui nous aime infiniment ... ]
-> La crainte annule les décrets sévères :
La guémara (Béra'hot 55a) enseigne que, de manière contre-intuitive, les mauvais rêves peuvent être bénéfiques et les bons rêves peuvent être nuisibles.
Lorsqu'un homme rêve de quelque chose de positif et de joyeux, gagner la loterie par exemple, il se lève heureux, satisfait et de bonne humeur. Mais s'il rêve de quelque chose de terrible, il se réveille angoissé et inquiet. Cette peur peut en elle-même faire expiation pour lui et annuler un décret sévère.
À l'inverse, l'euphorie qui suit un bon rêve peut être elle-même une récompense, et le rêveur ne mérite plus que son rêve se réalise.
De même, expliquait le Steïpler, un diagnostic effrayant peut avoir pour effet d'annuler un décret sévère.
Par exemple : un docteur informe son patient qu'il a trouvé quelque chose de suspect qui demande une biopsie. Le patient subit cette biopsie puis attend anxieusement les résultats, pour finalement apprendre que tout est normal.
Le Steïpler enseigne que cette peur n'est pas vaine; il existait un danger réel, mais l'angoisse du patient fut une punition suffisante qui a annulé le décret et a assuré sa bonne santé future.
-> Une occasion de bita'hon :
La façon la plus concrète d'affronter et de surmonter la peur, c'est de compter sur Hachem en se souvenant qu'il s'occupe de chacun de nous. Le meilleur moment pour raffermir notre bita'hon, c'est celui où nous avons peur.
Les situations effrayantes nous offrent une occasion précieuse d'exercer notre bita'hon, de développer une plus grande confiance en Hachem. Quel que soit le problème ou l'épreuve, c'est une occasion d'élever notre niveau de bita'hon.
-> Une occasion de téchouva :
La guémara (Béra'hot 5b) dit que si un homme "voit des souffrances arriver", il doit examiner sa conduite pour voir ce qu'il peut améliorer.
Le Ben Ich 'Haï remarque que la guémara ne parle pas d'un homme qui connaît un mauvais dénouement, mais qui "voit des souffrances arriver" ; il se trouve dans une situation qui pourrait le conduire à souffrir. Cette peur, enseigne la guémara, doit susciter une introspection lui permettant de progresser.
Quand nous profitons d'une situation semblable pour nous rapprocher d'Hachem, elle s'avère une occasion inestimable de progrès spirituel, et nous devons l'adopter avec enthousiasme.
-> Une occasion de tsédaka :
Un verset (Michlé 10,2) enseigne que la charité sauve de la mort : "Tsédaka tatsil mimavet".
Peu de mitsvot nous donnent un mérite aussi grand que la mitsva de charité. Les périodes de crise et de crainte nous encouragent à accomplir cette mitsva très importante en aidant des gens dans le besoin et en répandant la bonté et la générosité.
=> Une peur doit être exploitée pour agir positivement.
Sinon après avoir fait ce qui est entre mes mains, je dois me débarrasser de mon problème (fardeau) à Hachem, qui le gérera pour le mieux ultime.
En effet, si ma peur n'apporte rien de positif, non seulement elle nuit à ma qualité de vie (pour rien), mais en plus elle peut attirer sur moi de mauvaises choses!
[nos problèmes prennent les proportions qu'on veut bien leur donner, et que de notre façon d'aborder les choses de la vie dépend notre joie de vivre. ]
<------------->
+ Une peur mal utilisée est dangereuse :
-> Le Arvé Na'hal (Vayétsé - drouch 2) compare la peur à un aimant. Comme un aimant attire le métal, la peur d'un homme peut attirer à lui la réalité qu'il redoute.
Le contraire est vrai aussi. S'il n'a peur de rien d'autre qu'Hachem, cette crainte du ciel l'attirera naturellement plus près d'Hachem.
-> Le Baal Chem Tov enseignait qu'un homme est considéré comme se trouvant là où ses pensées se trouvent, et pas là où il est physiquement.
Celui qui met sa confiance en Hachem se trouve dans l'étreinte d'Hachem. Celui qui est effrayé se trouvera dans la situation qu'il craint et ses craintes se matérialiseront.
-> Une source plus ancienne de cette idée est une remarque du Méiri, l'un des Richonim, dans un commentaire sur la guémara (Shabbat 151b).
La guémara enseigne qu'il ne faut pas dormir seul dans une maison. De nombreux commentateurs expliquent que des forces mauvaises circulent dans une maison vide et qu'elles représentent une menace.
Le Méiri explique, quant à lui, que la guémara nous apprend à ne pas nous mettre dans des situations qui nous effraient. Dormir dans une maison vide est l'exemple d'une situation où, dans les mots du Méiri, "on s'amène à l'épreuve de la peur".
Il ajoute que cela dépend de la nature de chacun, suivant quelles situations lui font peur. Si un homme a peur des chiens, il doit éviter une situation où il se trouvera face à un chien. S'il a peur des hauteurs, il ne doit pas aller à des endroits hauts.
La crainte elle-même est préjudiciable, car elle met la foi à l'épreuve; il faut donc éviter les situations qui font peur.
-> La guémara (Baba Kama 60b) souligne l'importance de rester enfermé chez soi pendant une épidémie.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ce n'est pas seulement une précaution sanitaire, mais aussi un moyen de réduire la peur. Si les gens restent à l'intérieur, ils ne verront pas la maladie ou la mort et n'en entendront pas parler, si bien qu'ils auront moins peur.
[on peut dire qu'un application moderne de la recommandation du Ben Ich 'Haï, c'est d'éviter d'écouter les informations. Bien entendu, nous devons être informés des précautions à prendre, mais une trop grande exposition aux médias accroît l'inquiétude et l'angoisse, ce qui est précisément ce qu'il faut essayer d'éviter. La crainte est particulièrement nuisible, aussi nous devons faire notre possible pour l'éviter.
(il y a un paradoxe : d'un côté en écoutant les informations, on peut compatir avec ce que vivent d'autres juifs par amour d'autrui, mais d'un autre la peur générée si elle devient à l'excès (plus que celle produite par notre nature normale) peut engendrer de mauvaises choses, que D. nous protège.
Par ailleurs, selon le rav Pinkous notre tendance d'écouter à l'excès les informations est une volonté de vouloir tout maîtriser, connaître, et c'est une forme de manque de émouna, d'excès d'orgueil. (le c'est bon Hachem je gère, ou bien le fait de tout expliquer de manière rationnelle/naturelle, comme le font les médias, sans jamais mettre Hachem dans l'équation.) )]
<--->
+ La peur crée des problèmes :
-> Le Shomer Emounim (maamar haBita'hon véHit'hazkout - 2) cite également le Arizal qui dit que lorsqu'une ville est frappée par une épidémie, celle-ci ne peut affecter que ceux qui ont peur.
Cependant, ceux qui renforcent leur cœur dans le bita'hon en Hachem et qui surmontent la peur/crainte ne peuvent pas être touchés.
La guémara (Béra'hot 60a) raconte que Yéhouda bar Nathan marchait un jour derrière le Rav Hamnouna. Yéhouda soupira et Rav Hamnouna lui dit : "Pourquoi soupires-tu? Essaies-tu d'attirer la souffrance sur toi?"
Il cita le verset : "Je n'étais pas tranquille, je ne me reposais pas, et pourtant le malheur est venu" (Iyov 3,25). Cela signifie que celui qui a peur attire sur lui la chose dont il a peur.
La guémara pose la question suivante : Ne dit-on pas : "Heureux l'homme qui a toujours peur" (Michlé 28,14)? La guémara répond que cela concerne la Torah.
[ il faut craindre d'oublier ce que l'on a étudié et, par conséquent, il faut constamment le réviser. Tossafot dans Guittin 55b ]
-> Mais si une personne craint d'être touché par un danger, elle fait en sorte que le danger lui nuise. C'est également ce que suggère le verset : "La terreur tend un piège à l'homme, mais celui qui a confiance en Hachem sera protégé" (Michlé 29,25).
La peur/crainte elle-même est un piège, mais si une personne a confiance en Hachem, elle sera protégée.
C'est un fait qui a fait ses preuves. Lorsqu'une personne est malade et que les médecins l'effraient en lui disant qu'elle est en danger, le danger s'intensifie.
Le Baal Chem Tov tire ce concept du verset : "Il envoya Sa parole et les guérit, et les sortit de leur trou/fosse" (Téhilim 107,20). Si une personne a confiance en Hachem, Il la guérira et elle ne pourra pas être blessée. Lorsque les médecins tentent d'effrayer une personne, celle-ci ne doit pas les croire. Elle doit plutôt se concentrer sur le bita'hon en Hachem.
-> Le Shomer Emounim écrit :
"Même si les médecins prétendent qu'ils savent que la personne est en danger, ils se trompent.
Malheureusement, les médecins sont souvent trop hautains/orgueilleux pour admettre qu'ils ne savent pas quoi faire, et ils prescrivent donc des traitements et des interventions chirurgicales inutiles. Le peuple saint d'Israël a insisté sur le fait qu'il ne faut pas leur faire aveuglément confiance. Au contraire, il faut se fier uniquement au véritable médecin, Hachem Yitbara'h."
Et de conclure : "J'ai moi-même vécu de nombreuses expériences personnelles au cours desquelles des médecins ont essayé de m'effrayer et de me dire que ma santé était en danger. Je ne les ai jamais crus et j'ai choisi de ne faire confiance qu'à Hachem. Et j'ai vu à maintes reprises comment Hachem m'a aidé".
<-->
-> L'Alter de Slabodka dit qu'il existe un principe :
Pour qu'Hachem accomplisse un miracle et sauve les juifs d'un danger, il faut d'abord qu'ils soient calmes. Ils doivent avoir confiance en Hachem et ne pas ressentir de peur. Si une personne est hystérique ou si elle se sent désespérée, son salut ne peut pas lui être envoyé.
<--->
-> "Détourne-toi du mal et fais le bien" (sour méra vaassé tov - Téhilim 34,15).
Il faut éviter la peur (non constructive pour nous), puis avancer et renforcer notre confiance en Hachem.
"Hachem est ton ombre protectrice à ta droite" (Téhilim 121,5).
-> Le midrach (cité par le Rambam - Chémot 3,3) explique qu'Hachem est comparé à l'ombre de l'homme. De même qu'une ombre bouge suivant les mouvements de l'homme, Hachem agit en fonction des actes de l'homme.
L'Alter de Novardok (Madrégat haAdam - Darké Bita'hon - chap.2) écrit que cette idée évoque le niveau de bita'hon de l'homme. Hachem traite une personne en fonction de son niveau de bita'hon : plus notre niveau de bita'hon est élevé, plus Hachem nous octroiera des bienfaits, mesure pour mesure.
Celui qui compte sur Hachem gagne de 2 façons : dans ce monde : il obtiendra certainement tout ce qui lui manque, et en plus, il aura une grande récompense dans le monde futur, car c'est un principe fondamental dans toutes les mitsvot (avoir du bita'hon en étant une) qu'il n'existe pas de récompense pour les mitsvot dans ce monde.
Tous les bénéfices qu'un homme reçoit dans ce monde ne sont que les "fruits" des mitsvot, qu'il consomme dans ce monde, alors que le capital (la récompense essentielle) reste entier pour lui dans le monde futur, le monde qui est entièrement bon.
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]
<--->
-> Outre la récompense éternelle qu'on reçoit dans le monde à Venir pour son bita'hon, on gagne de nombreux bénéfices dans ce monde aussi.
La guémara (Ména'hot 29b) dit en effet : "Celui qui a confiance en Hachem recevra Sa protection dans ce monde et dans le monde à Venir".
-> Rabbénou Yona (Michlé 3,6) écrit que la récompense du bita'hon est bien plus grande que tout autre avantage terrestre que nous espérons recevoir.
En conséquence, même si nous ne recevons pas ce que nous désirons, nous aurons malgré tout un avantage. Il n'y a pas de bita'hon "perdu", parce que les récompenses du bita'hon dépassent largement tout ce que nous pourrions désirer dans ce monde.
Les efforts pour "se montrer plus rusé" qu'Hachem et empêcher Ses décrets de se réaliser sont voués à l'échec et produisent même l'effet inverse.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 119a]
<--->
-> Le Ralbag (Michlé 21,1) remarque que lorsqu'un homme essaie d'annuler les décrets d'Hachem par ses propres efforts et son intelligence, ses efforts sont voués à l'échec. La seule façon de changer le décret d'Hachem, écrit-il, est de s'attacher à Lui autant que possible et d'avoir confiance en Sa protection.
Craindre un être humain découle d’avoir oublié Hachem
+ Craindre un être humain découle d'avoir oublié Hachem :
-> La crainte d'un être humain provient de l'oubli d'Hachem, comme on le voit dans le verset : "Qui es-tu pour avoir peur d'êtres humains qui mourront et d'un homme qui deviendra de l'herbe? Tu as oublié Hachem, ton Créateur, qui a étiré le ciel et mis les fondations de la terre, et tu es constamment effrayé" (Yéchayahou 51,12).
Car si l'homme réfléchissait au fait que tout ce qui se trouve dans le monde vient de Lui, et qu'aucune créature n'est capable de changer le décret d'Hachem, pour y ajouter ou pour le diminuer ne serait-ce que de façon infime, pour l'avancer ou le retarder même un instant avant ou après qu'il Le désire, il comprendrait qu'il n'a pas à avoir peur d'un homme quelconque comme il est dit : "Hachem est avec moi, je n'ai pas peur ; que l'homme peut-il me faire?" (Téhilim 1186).
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]
-> Selon le rav David Sutton :
Quand certaines personnes entendent dire qu'il ne faut pas avoir peur en période de difficultés et d'incertitude, mais mettre sa confiance en Hachem, elles demandent : "Que voulez-vous? Comment ne pas avoir peur? Peut-on contrôler ses émotions?"
Le Beit haLévi explique que si quelqu'un continue à avoir peur de ce qu'un être humain pourrait lui faire, cela montre qu'il a oublié Hachem, dans une certaine mesure. Car s'il sentait réellement qu'Hachem le porte dans Ses bras et s'occupe de lui, ce sentiment le calmerait.
[plus un problème nous semble grand, plus nous devons développer en nous la grandeur d'Hachem, à quel point rien ne peut exister ni se produire sans un décret de Sa part (dans les moindres détails). ]
De plus, le Beit haLévi nous donne la clé de vie suivante : plus on renforce sa émouna, la croyance ferme qu'Hachem contrôle tout et que rien ne peut s'opposer à Sa volonté, plus on commence à voir la Providence d'Hachem nous guider dans la vie. Lorsqu'on développe cette croyance et qu'on l'intériorise, on commence à se sentir en sécurité dans les mains d'Hachem, en mettant sa confiance en Lui.
La recette est toute simple : plus d'émouna donne lieu à plus de bita'hon.
[....]
Une personne qui a du bita'hon a la certitude de vivre dans une "armure" (comme ayant un gilet par balle), entourée de la protection d'Hachem (il ne peut rien m'arriver dont papa Hachem n'a pas donné son accord pour mon bien). Donc, lorsque nous prenons peur, c'est seulement parce que nous avons oublié cette "armure" qui nous enveloppe.
-> Le Séfer ha'Harédim (mitsvot assé, ch.4) dit que son maître, le rav Yossef Saguis, chantonnait toute la journée ces mots : "achré ich chélo yichka'hékha" = heureux l'homme qui ne T'oublie pas, afin de se souvenir d'Hachem constamment.
Prière & kavana
+ Prière & kavana :
-> Avant de prier, nous devons nous efforcer d'intérioriser le fait que nous sommes sur le point de prier devant le Roi.
Le Rav Eliyahu Lopian fait remarquer que, puisqu'Hachem peut lire nos pensées, celles-ci sont équivalentes à la parole en ce qui concerne Hachem, de sorte que si, lorsque nous prions, nous pensons à des sujets qui ne sont pas liés à la prière, c'est comme si nous communiquions dans une langue brouillée avec Hachem.
Il est écrit "Hachem est proche de tous ceux qui L'invoquent, de ceux qui L'invoquent avec vérité" (Téhilim 145,18) = qui recherchent la proximité avec Lui et excluent autant que possible les pensées étrangères lorsqu'ils prient, "parlant" ainsi dans une langue qu'Il "comprend".
<--->
-> Le Cha'ar haMélé'h (au début des Hilkhot Téfila) note que la prière sans kavana n'est pas une prière, mais simplement des "mots". Le but principal de la prière est de sentir que nous implorons le Roi des rois qui écoute notre prière. C'est tout un art que de sentir cela, car prier correctement, surtout tous les jours, demande beaucoup d'efforts, d'autant plus que les fautes créent des klippos (forces impures ; littéralement : "enveloppes" ou "coquilles" recouvrant l'âme) qui mélangent nos pensées et nous empêchent d'atteindre le niveau de concentration souhaitable.
[de plus le yétser ara a conscience de la valeur d'une prière avec kavana, du coup il nous fait penser à d'autres choses. ]