Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Le bita'hon ne signifie pas que tout ira bien [un jour], cela signifie que tout va bien maintenant ...

Je vois la sainte Chékhina reposant sur chaque pilier de la clôture de barbelés entourant le ghetto [de Kovno] et veillant sur nous, sur chacun d'entre nous, pour s'assurer qu'ils ne peuvent pas nous assassiner."
[rav Mordé'haï Programansky - paroles prononcées pendant la Shoa]

"Nous savons que la période actuelle est la période du machia'h, et même si nous ne connaissons pas clairement le moment de sa venue, ni l'année où elle aura lieu, nous devons nous rendre compte que ce jour n'est pas loin.
Il y a certainement des milliers et des milliers d'anges défenseurs qui nous jugent favorablement et qui demandent que la fin de l'exil soit accélérée.
En face, des milliers et des milliers d'anges poursuivants excitent le jugement contre nous et cherchent à retarder la fin de l'exil et à le prolonger.

Devrions-nous pour autant rester les bras croisés? Qui sait si nos mérites l'emportent sur nos fautes ou l'inverse, à D. ne plaise.
Chaque individu doit partir du principe qu'il a le pouvoir de déterminer le résultat par ses actes. C'est pourquoi nous devons nous fortifier de toutes nos forces en étudiant la sainte Torah et en observant les mitsvot ... et c'est grâce à ce mérite que nous serons délivrés de notre exil et qu'Il nous enverra le machia'h".
[le 'Hafets 'Haïm - dans une lettre publiée en 'hechvan 1926]

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-> Un éved ivri (esclave hébreu) peut acheter sa liberté en payant une certaine somme (voir guémara Kidouchin 14b).
Au début du cycle du yovel (50 ans), les frais de rachat que l'esclave doit payer pour se délivrer sont élevés, mais ils diminuent au fur et à mesure que les années se rapprochent de l'année de yovel.
Le 'Hafets 'Haïm a utilisé ce phénomène halakhique pour expliquer comment nous pouvons nous attendre à ce que le machia'h vienne dans notre génération s'il n'est pas apparu dans les générations précédentes qui étaient à un niveau beaucoup plus élevées que la nôtre : Hachem a fixé un temps pour notre guéoula, et les premières générations avaient besoin de beaucoup de mérites pour l'accélérer.
Nous, en revanche, qui sommes si proches du dernier chapitre de l'exil, ne sommes pas tenus de payer un "prix" aussi élevé pour mériter la rédemption (guéoula). Hachem n'attend pas de nous que nous fassions plus que notre maximum, en fonction de nos propres capacités et circonstances, pour mériter la liberté éternelle.

-> Le Gaon de Vilna dit que nos Sages comparent la période qui précède la venue du machia'h aux douleurs d'avant une naissance : plus nous sommes prêts de l'arrivée du machia'h, plus les temps seront difficiles.
Cependant, tout comme la mère sait que ses souffrances en valent la peine en raison de l'enfant qu'elle mettra au monde, nous réalisons également que tous nos problèmes sont un prix valable à payer pour notre guéoula finale et notre libération éternelle.

Renouveler notre âme à Shavouot

+ Renouveler notre âme à Shavouot :

-> Puisque Shavouot est un jour si puissant pour la Torah, elle éveille l'âme de chaque juif et nous élève tous vers de nouveaux sommets.
Chaque individu ressentira certainement un plaisir spirituel et une inspiration à un moment donné de cette journée, comme le dit le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer - p.279) : "L'âme d'une personne renaît littéralement grâce à l'abondance de lumière qu'elle reçoit lorsqu'elle réaccepte la Torah à Shavouot."

Shavouot – Obtenir le pardon de nos fautes par l’acceptation de la Torah

+ Shavouot - Obtenir le pardon de nos fautes par l'acceptation de la Torah :

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 4:8) déclare : Rabbi Mécharchia a dit au nom de Rabbi Idi : Il est dit le mot : 'hét (faute/péché), pour tous les autres korbanot. (tous les autres Korban moussaf disent qu'une chèvre a été prise comme 'hatat)
Mais à Shavouot (le jour des bikourim), il n'est pas dit : 'hét (il n'est pas mentionné que la chèvre soit un 'hatat).
Hachem leur dit : Puisque vous avez accepté le joug de la Torah sur vous, je considérerai cela comme si vous n'aviez jamais fauté de votre vie.

Le Yafé Maré explique que chaque année à Shavouot, c'est comme le jour où nous nous sommes tenus devant Hachem et avons reçu à nouveau la Torah. Par conséquent, il n’y a pas de faute ('hatat) du tout.

Le Rokéa'h (siman 295) écrit de la même manière que toutes nos fautes nous sont pardonnées chaque année à Shavouot, lorsque nous acceptons à nouveau la Torah, tout comme cela l'a été lorsque nous avons reçu la Torah à mont Sinaï pour la première fois.
Pour cette raison, nous devrions tous être joyeux à Shavouot. Nous devrions nous réjouir car Hachem pardonne nos fautes ce jour-là.

"Cette fête de Shavouot est extrêmement sainte et nous sommes obligés de nous en réjouir avec une joie spirituelle, car sans ce jour, que seraient nos vies et quel serait notre but? À quoi ressemblerions-nous sans la Torah?"
[Chla haKadoch - massekhet Shavouot - pérek Torah Ohr]

zman matan Toraténou

Le rabbi de Kotzk demande pourquoi Shavouot est appelé "zman matan Toraténou", le jour du don de notre Torah. Pourquoi n’appelle-t-on pas "zman kabalat Torasténou", le jour où l’on reçoit la Torah?

Il répond que le mot "donner" indique que chacun a reçu une part égale ; alors que "recevoir" pourrait signifier que chaque personne prenait un montant différent.
Au mont Sinaï, Hachem s’est révélé de manière égale à chaque juif. Nous l'avons tous reçu comme une seule entité, ainsi nous l'avons tous reçu d'une façon équivalente.
S’il est vrai que chaque juif a des niveaux d’intellect et de compréhension différents qui affectent la quantité de Torah qu’il peut recevoir, cela ne dépend pas d’un jour spécifique. Le jour de Shavouot, nous sommes tous égaux. C'est pourquoi on l'appelle le jour du don de la Torah.

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[ le don de la Torah = aux yeux d'Hachem, chaque juif a la même importance, et ainsi on donne à chacun une part identique. Nous ne devons pas oublier cela en constatant que nous avons des outils/capacités différents pour recevoir la Torah. (extérieurement on peut se dire D. préfère autrui à moi car il a plus de réussite, de facilité dans la Torah, mais cela est une erreur. )
Hachem donne pareil à tous, mais Il nous a fait chacun unique, et nous aurons des comptes à rendre par rapport à nous-même : quelle utilisation avons-nous fait de nos capacités que Hachem nous a octroyées pendant notre vie.
Le message de Shavouot est qu'en absolu il n'y a pas de différence entre le juif le plus simple et le plus grand tsadik : tous les 2 sont chéris et importants pour Hachem, tous les 2 doivent agir aux mieux de leurs potentialités. ]

Le jugement de Shavouot – le nouvel an de la Torah, pour mériter l’aide d’Hachem dans l’étude et dans le service d’Hachem pour l’année à venir

+ Le jugement de Shavouot : le nouvel an de la Torah, pour mériter l'aide d'Hachem dans l'étude et dans le service d'Hachem pour l'année à venir :

-> Le Chla haKadoch rapporte au nom du 'Tolahat Yaakov', les mots suivants :
"Sache que, de même qu'à Roch Hachana, Hachem examine les actes des hommes car c'est le jour de la création originelle et le commencement du monde, il en est de même pour le jour du don de la Torah, qui constitue également un renouvellement du monde.
Au cours de celui-ci, le monde fait l'objet d'un jugement sur les fruits de l'arbre, comme il est enseigné : ''A Shavouot, le monde est jugé sur les fruits de l'arbre'' (guémara Roch Hachana 16a).
Et on a expliqué que les fruits dont il s'agit sont les âmes qui se sont détachées de l'arbre d'Hachem, car le monde est jugé alors sur la Torah qui a été donnée en ce jour et qui n'a pas été étudiée.
C'est le sens de l'expression ''les fruits de l'arbre" : ceux qui ne sont pas arrivés à maturation et n'ont pas abouti à la Torah et aux mitsvot comme il se devait."

-> Le Sfat Emet écrit également à propos de la coutume d'étudier la Torah la nuit de Shavouot :
"Il est enseigné (Avot 2,12) : "Sois prêt à étudier la Torah, car elle ne te viendra pas en héritage."
Or, il est pourtant écrit : "Elle est un héritage pour l'assemblée de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4).
Il y a donc lieu d'expliquer que la Torah est nommée : "éts 'haïm" (l'arbre de vie - עץ חיים), et que de même qu'un arbre donne des fruits chaque année, de même la sainte Torah renouvelle ses fruits chaque année.
C'est pour cela que l'on est jugé à Shavouot sur les fruits de l'arbre, car on est jugé sur le renouvellement de la Torah appelée עץ חיים (l'arbre de vie).
C'est aussi la raison pour laquelle cette fête est également appelée : 'hag habikourim (la fête des prémices - חג הביכורים), afin d’évoquer le thème du renouvellement."

Le Sfat Emet poursuit :
''Et de même, qu'il est enseigné (midrach Tan'houma Yitro 11) que la partie de Torah qui fut transmise par les prophètes et les Sages dans toutes les générations avait déjà été reçue lors du don de la Torah, mais qu'elle attendait d'être expliquée à son heure par chacun d'entre eux, de même, à chaque fête de Shavouot, qui est l'époque du don de notre Torah, les Bné Israël reçoivent une part nouvelle de Torah qui leur revient cette année, et c'est à eux, ensuite, de la concrétiser chacune en son temps.
Et cette nouvelle part de Torah qui leur est octroyée dépend de la préparation de chaque juif.

Grâce à cela, on peut comprendre ce que la michna enseigne : 'Soit prêt à étudier la Torah, car elle ne te viendra pas en héritage' = chacun doit en effet se préparer personnellement à recevoir la nouvelle part de Torah qui lui est attribuée en propre pour cette année, car elle n'est pas un héritage fixe mais elle se renouvelle à chaque fois, et ce jour est la racine de la Torah de toute l'année.''

Shavouot = nous recevons la Torah chaque année comme au mont Sinaï

+ Shavouot = nous recevons la Torah chaque année comme au mont Sinaï :

-> Nos Sages (Pessikta Zouta Vaet'hanan) enseignent : "Une personne doit s'imaginer comme si elle recevait la Torah au mont Sinaï".

Le sens de cet enseignement est que le don de la Torah n’est pas une simple commémoration de ce qui se déroula jadis, mais bien le même épisode qui se reproduit chaque année.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) fait remarquer que Pessa’h marque le souvenir de la sortie d’Egypte qui est un évènement passé, et qu’au sujet de Soucot, il est écrit : "Afin que vous sachiez dans vos générations" (lémaan yéd'ou doroté'hém) ce qui eut lieu jadis.
En revanche, Shavouot est le même don de la Torah et non le souvenir d’un évènement passé, car celle-ci est comme une nouvelle fiancée qu’un homme reçoit pour la première fois de sa vie, et l'homme la reçoit en ce jour de Celui [Hachem] qui la donne.

[ainsi selon le 'Hatam Sofer, il existe une différence fondamentale entre Shavouot et toutes les autres
autres fêtes juives. Shavouot n'a pas été instituée comme une commémoration, mais plutôt comme un moment où l'on reçoit véritablement à nouveau la Torah, chaque année, à nouveau. ]

-> Le Taz (Ora’h ’Haïm 47,5) explique la raison de l’emploi du présent dans la bénédiction sur la Torah (noten haTorah = qui donne la Torah - נותן התורה) : c’est que Hachem donne la Torah aux Bné Israël en tout temps et à chaque instant!
Ce que chacun reçoit alors chaque jour de l’année émane de la part de Torah qu’il lui a été imparti le jour de Shavouot cette même année.

-> Grâce à cela, le Beit Aharon explique pourquoi, à propos du don de la Torah (lorsque Moché transmettait la parole Divine aux Bné Israël), il est écrit : Moché yédabèr (litt. Moché parlera - משה ידבר - Yitro 19,19) et non "Moché dibèr" (Moché parla - משה דיבר, comme le sens du verset l'exigerait).

Le Beit Aharon explique : " Car, Moché parlera dans chaque génération, à chaque homme qui viendra se purifier et accepter la Torah. Son influence s'étendra en effet sur toutes les générations.
Vois ce dont témoigne le 'Hizkouni (dans l'introduction à son commentaire sur la Torah) : 'Je fais le serment, moi 'Hizkia, d'avoir entendu en songe la voix Divine qui promulguait les 10 Commandements!' "

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Yitro) écrit :
"Si un homme en a le mérite, il entendra retentir, à chaque fête de Shavouot, une voix qui proclame : C’est Moi Hachem ton D.( ano'hi Hachem Eoké'ha - אנוכי ה אלוקיך).
Donc, par conséquent, chaque homme doit se préparer de multiples façons afin de mériter d’entendre la parole d’Hachem. Car des myriades d’anges célestes et de Séraphins tremblent de crainte en Sa présence, et nous, à plus forte raison, tremblons-nous également.
Trois jours [de préparation] seulement ne suffisent pas, et même si l’on s’y préparait toute l’année, cela ne suffirait pas non plus."

-> Rabbi Eliyaou Roth raconta qu'un jour, il se trouvait au Kotel pendant la fête de Shavouot avec le tsadik Rabbi Chlomké de Zwil. Avant l'aube, ce dernier l'appela et lui dit : "En ce moment, on demande dans le Ciel si nous voulons recevoir la Torah. Venez, répondons ensemble : "Naassé véNichma!""
Il expliqua alors que la Torah doit nécessairement se recevoir en communauté, c'est pourquoi il désira dire "Naassé véNichma" avec quelqu'un d'autre.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
La première de toutes les préparations consiste à avoir foi dans la sainteté de la fête et dans le don de la Torah avec toute la proximité et l’amour de la Présence Divine qu’elles impliquent, comme la Guemara elle-même l’enseigne (fin du traité de Taanit) : "le jour de ses noces" (Chir haChirim) = cela désigne
le jour du don de la Torah".
Il va sans dire que plus l’homme parvient à "vivre", avec son cœur et avec émotion, sa présence devant le mont Sinaï et à ressentir qu’il est en train de recevoir la Torah, plus il s’élèvera au- dessus des vanités du monde. Il ressemblera alors à un fiancé qui se trouve devant le dais nuptial avant d’y pénétrer.

L'influence spirituelle se renouvelle identiquement à chaque Shavouot, tous les mondes supérieurs s'émeuvent et se bousculent avec une joie et un désir immenses, à l'approche du "grand mariage".
La même émotion et la même allégresse règnent comme la première fois (en l'année juive 2448), lors du rassemblement au mont Sinaï. [nous devons nous y préparer en s'imaginant et se persuadant de la grandeur de ce jour, afin de créer un réceptacle pouvant capter le plus possible des bénédictions de ce jour].
D’où la déclaration de nos Sages : "Chacun est tenu de se considérer comme s'il recevait la Torah sur le Sinaï!"

Peut-on, dès lors, encore demeurer insensibles et aborder la fête de Shavouot en dormant (en étant apathique - ex: comme si au mont Sinaï juste avant le don de la Torah par Hachem, on était tranquillement en train de tuer le temps sur internet/à jouer, comme si de rien n'était), alors que tous les mondes sont en émoi, à l'approche de ce jour si grand et si élevé?
Comment ne pas se réveiller, et ne pas prendre garde à la sainteté de cette fête? Comment ne pas s'élever au-dessus des vanités de ce monde et ne pas se tenir prêt comme un fiancé qui se prépare à entrer sous le dais nuptial? [quelle fierté que D. nous choisisse alors que pour tous les autres être humains c'est un jour comme un autre! ]

[selon le rav Ron Chaya de même qu'au moment de l'échange de la bague au mariage, il y a une union des âmes des mariés, de même lors de notre mariage chaque année au don de la Torah, nous avons une union spirituelle avec Hachem.
(d'autres rappellent que de même qu'au mariage les mariés sont pardonnés de leurs fautes, de même Shavouot nous offre cette magnifique opportunité de purification, de sainteté et donc de proximité avec Hachem.)]

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-> Les Cieux et la terre se réjouirent au moment du don de la Torah sur le mont Sinaï.
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Yitro 19,2) rapporte une belle chose quant à l'amour et à la proximité sans égal qu'Hachem manifesta à Son peuple pendant cette période.
Voici ce qu'il écrit à propos des Bné Israël lorsqu'ils quittèrent Réfidim :
"C'est difficile à comprendre : pourquoi la Torah retarde-t-elle ce qui est antérieur? En effet, ce verset (qui parle de leur départ de Réfidim) aurait dû être écrit avant le verset : "Ils arrivèrent au mont Sinaï".
Il est possible de l'expliquer grâce au midrach (rabba 55,5) qui enseigne que "l'amour perturbe la pensée et pousse l'homme à précipiter ce qui devait survenir plus tard".

Ce jour [du don de la Torah - Shavouot] fut tant espéré par le Créateur, par la Torah, par les êtres d'En-Haut comme par ceux d'en bas, et tous attendirent si ardemment, depuis la création du monde, le moment où les Bné Israël viendraient dans le désert du Sinaï, que lorsqu'ils y arrivèrent enfin, on ne prêta pas garde à la chronologie du récit.
[Et quand on réfléchit bien à Celui dont on parle, cela est tout à fait extraordinaire : c'est, si l'on
peut s'exprimer ainsi, comme si Hachem Lui-même ne "put" se réfréner, tellement Son désir était grand de donner la Torah à Ses enfants bienaimés (nous, les juifs!).]
C'est pour cela que l'annonce de cet évènement fut anticipée par le verset : "En ce jour-ci, ils arrivèrent au mont Sinaï", puisqu'en ce jour, ce qui fut tant désiré par Hachem et par la Torah elle-même se produisit enfin, et que les Cieux et la terre se réjouirent de voir la création parvenir au but même de son existence.
Ainsi, ce n'est qu'après avoir fait précéder ce verset que la Torah revint ensuite en arrière afin de raconter le détail des évènements."

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-> Le Avodat Israël (sur le Téhilim 42) rapporte une explication à partir des paroles suivantes tirées du Zohar (III, 152b) :
"Celui qui veut venir et accueillir la Présence Divine peut le faire durant ces jours et pénétrer chez elle avant que les portes ne se ferment.
Quand le proclame-t-on? Le quatorze du deuxième mois (le 14 Iyar). Car à partir de là, les portes sont ouvertes durant sept jours et après cela, elles se ferment."

=> Il s'ensuit que dans les semaines qui précèdent Shavouot (le 6 Sivan), les portes du Ciel sont fermées. A priori, demande-t-il, on se serait attendu au contraire : c'est précisément lorsque le moment sacré du don de la Torah s'approche que les portes du Ciel devraient s'ouvrir.
Pourquoi se ferment-elles justement durant la période précédant Shavouot?

Le Avodat Israël répond :
La guémara (Pessa'him 6a) enseigne : "Deux semaines avant la fête, on s'entretient des lois relatives à celle-ci."
Cela signifie que dans les mondes supérieurs également, on se prépare à l'approche de Shavouot et que la "fiancée" se pare de ses bijoux pendant ces jours-là. C'est pourquoi les portes du Ciel sont fermées : l'homme n'a alors pas le droit d'y pénétrer car ce n'est pas convenable.

Certes, nous n'avons pas la moindre idée de la signification de ces saintes paroles du Avodat Israël, néanmoins, elles nous enseignent que même la Présence Divine se prépare, si l'on peut dire, au "jour des noces".

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-> L'Admour de Rouzhin avait coutume de dire à sa table, le soir de Shavouot : "Je me sens comme un paysan avant la moisson des blés : l'ancienne récolte est déjà épuisée et la nouvelle n'a pas été encore moissonnée. De même, la Torah de l'année passée est déjà épuisée et celle de la nouvelle année n'est pas encore arrivée, car le don de la Torah se répète réellement chaque année!"

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-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo 12,6) écrit que chaque année à Shavouot, il y a une kabbalat haTorah (on réceptionne la Torah avec les mêmes influences spirituelles qu'au mont Sinaï).
Shavouot n'est pas seulement une commémoration du passé. Chaque année, il y a un don de la Torah!

-> Nous ne coupons pas les ongles des mains et des pieds le même jour (voir Magen Avraham 260, citant le Maggid du Beit Yossef).
Le Likouté Maharich (vol.3 p.45, également enseigné par le 'Hidouché haRim) dit que érev Shavouot est une exception. On peut les couper le même jour.
Il compare cela à la halakha de quelqu'un qui a l'obligation de la Torah d'aller au mikvé et qui peut se couper les ongles des pieds et des mains le même jour, afin qu'il n'y ait pas de séparation entre son corps et l'eau (une 'hatsitsa).
Le Zohar (Emor - écrit à la fin du Tikoun Leil Shavouot) explique que le comptage de l'Omer (qui est sept fois sept [semaines]), suivi de la tévila (se tremper) dans le mikvé le matin de Shavouot, représente le fait de secpurifier pour recevoir la Torah. Cette tévila doit également se faire sans 'hatsitsa, ainsi on en ce jour on peut se couper tous les deux (mains et pieds) le même jour.
Cette source nous permet de comprendre que chaque année, nous devenons purs, et que chaque année, nous recevons à nouveau la Torah.

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-> L'expression "face à face" (panim bépanim - Vaét'hanan 5,4) indique qu'Hachem, dans Sa grande bonté, nous a donné les ressources internes pour nous tenir "face à face" avec Lui pour recevoir la Torah.
Cette volonté d'accepter la Torah est renouvelée à nouveau à Shavouot. Ainsi, dans son récit de l'événement, 40 ans plus tard, Moché dit : " je me tiens entre Hachem et vous" (ani'hi omed ben Hachem oubéné'hem - Vaét'hanan 5,5). En disant "je me tiens" plutôt que "je me suis tenu", il nous a préparés à recevoir les 10 Commandements à nouveau chaque année, exactement comme si nous les entendions pour la première fois, et à nous engager à les apprendre et à les respecter avec la même joie aimante que celle que nous avons ressentie au mont Sinaï.
[Sfat Emet - Shavouot 5635]

Amalek & fin des temps

+ Amalek & fin des temps :

-> Le Rambam (Hilkhot Mélachim 5:5) écrit que c'est un commandement positif d'effacer la mémoire d'Amalek.
Le rav 'Haïm de Brisk déduit du fait que le Rambam mentionne la mémoire d'Amalek plutôt que ses descendants, qu'aujourd'hui, puisque nous ne savons pas qui sont les descendants physiques d'Amalek, notre combat est dirigé contre ceux qui épousent leur philosophie, qui va au-delà du simple culte des idoles et de nier l'existence même d'un Créateur.

Bien que d'autres nations aient servi des idoles avant Amalek, elles n'ont pas nié l'existence d'un Créateur, mais ont simplement soutenu qu'il était indigne pour Hachem de se préoccuper de ce qui se passait dans ce bas monde.
Au contraire, elles pensaient qu'en servant certaines de ses belles créations, comme l'or, les montagnes ou les arbres, ces nations Le glorifieraient et reconnaîtraient Sa grandeur. [elle servait D. par des intermédiaires qu'elles s'étaient créés.]

Amalek a été le premier à saper les fondements que les autres nations considéraient comme acquis. Il a soutenu que le monde était éternel, qu'il était le fruit du hasard et qu'il continuait de l'être, et qu'il n'y avait pas de Créateur.
Les autres nations ont acquis la crainte de D. après la sortie d'Egypte et l'ouverture de la mer Rouge, mais Amalek a nié la possibilité de miracles ou de Providence Divine, affirmant que tout était dû à la nature et au hasard.
Amalek se moque également de l'accomplissement des mitsvot telles que le bris milah (voir Rachi sur Ki Tétsé 25,18).
Amalek déteste la religion pour elle-même. Il agit de manière à nuire à la religion, même s'il n'en tire aucun bénéfice personnel, et même si ses actions sont en fait nuisibles à ses propres intérêts.

Le moyen de vaincre les forces d'Amalek est d'accroître notre étude de la Torah et notre accomplissement des mitsvot, car nous démontrons ainsi notre loyauté envers Hachem.

Le nitsots (étincelle) d'Amalek est particulièrement important en terre d'Israël, car l'endroit où l'on trouve la plus grande concentration de sainteté contient également une quantité correspondante d'impureté.

Dans les dernières générations, le pouvoir d'Amalek augmente, tout comme une flamme devient soudainement plus intense avant de s'éteindre. Nous ne pouvons pas rester indifférents aux forces d'Amalek dans notre génération, car entre-temps son influence est immense et nous affecte également.
Si nous restons forts et combattons ces forces, nous réalisons le commandement d'anéantir Amalek.

Si nous ne succombons pas à l'influence d'Amalek et des médias (l'une des principales sources de la philosophie Amaleki contemporaine [il n'inclut jamais Hachem dans leur vision des choses] ), mais reconnaissons et intériorisons plutôt le fait que seul Hachem peut nous aider, et que tout ce qui arrive est dû uniquement à la Providence Divine (hachga'ha pratit), nous serons sauvés de la période précédent la venue du machia'h ('hevlé machia'h).
[rav Moché Sternbuch]

+ [En entendant] chacun des commandements sortir de la bouche d'Hachem, les Bné Israël ont rendant l'âme, [et Hachem] fit descendre la rosée qui, dans l'avenir, ressuscitera les morts et ressuscita ces morts.

Au fur et à mesure que chaque commandement sortait de la bouche d'Hachem, le monde entier s'emplissait de l'arôme des épices parfumées.
Si le monde en était déjà si rempli après le premier commandement, où est allé cet arôme pour qu'il se remplisse à nouveau après le deuxième commandement?
Hachem a libéré un vent de sa réserve dont les courants ont dissipé chaque vague de parfum à tour de rôle.
[guémara Shabbath 88b]

=> Mais pourquoi l'âme des juifs s'est-elle éteinte en entendant les commandements?

-> Pour répondre à cette question, examinons la transition que le peuple a effectuée à ce moment-là (du don de la Torah au mont Sinaï).
Au départ, ils étaient des non juifs justes qui n'étaient pas encore obligés par la Torah et ils sont devenus des juifs observant la Torah.
L'âme d'un non juif qui observe les 7 lois noa'hides, aussi précieuse soit-elle, est insignifiante par rapport à l'âme d'un juif qui observe l'ensemble des 613 commandements.
La "transplantation" qui s'est produite au Sinaï, la greffe de cette nouvelle âme juive sur l'âme beaucoup plus petite qu'ils avaient auparavant, a été une expérience si traumatisante qu'ils ont perdu conscience, leurs âmes ont expiré.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

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-> Ils ont rendu leur âme par la simple exposition à la Présence d'Hachem. Alors que la néchama juive est décrite comme une lumière, comme l'a dit le roi Salomon : "la lumière d'Hachem est l'âme d'un homme" (nér Hachem nichmat adam - Michlé 20,27), la Présence d'Hachem est la source de toute lumière.
En présence de sa propre source, toute lumière moindre semble invisible, comme si elle était une lumière de l'esprit, une bougie en plein jour.
Une bougie à la lumière du jour est inefficace. De même, l'éclat de la Présence d'Hachem a éclipsé les âmes du peuple, et en ce sens, elles ont "expiré", rendu l'âme.

Les Sages ont exprimé un point de vue similaire : "à quoi peut-on comparer les justes (tsadikim) avec la Présence Divine? A une bougie en présence d'une torche." (guémara Pessa'him 8a)

La "rosée ressuscitante" dont parlent les Sages peut donc faire allusion au fait qu'Hachem a, pour ainsi dire, "ajusté" Sa lumière pour permettre à la lumière du peuple, leur âme, de continuer à briller de façon perceptible.
Le prophète Habacuc fait allusion à la "dissimulation" de la lumière d'Hachem dans le verset (3,4) : "il y a la cachette de Sa force" (vécham 'hévyon ouzo). Hachem cache toute Sa puissance pour que l'homme puisse survivre.

Une autre version de ce midrach (Chémot rabba 29,3) suggère que :
"La Torah elle-même a restauré les âmes des juifs, et elle a demandé à Hachem d'avoir pitié d'eux : "Y a-t-il un roi qui marie sa fille et tue ensuite les membres de sa famille?" Aussitôt, Hachem leur rendit leurs âmes."

C'est ainsi que la Torah est appelée : "le restaurateur de l'âme" (méchivat naféch - Téhilim 19,8).
Il est normal que les âmes juives ne puissent survivre qu'en respectant la Torah, qui est appelée "témima" (parfait), car toute vie en découle.
[Sfat Emet - Shavouot 5633 ]

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-> Alors que le parfum du Sinaï s'est finalement dissipé et que les épices sont remontées à leur place dans le Gan Eden, elles ont laissé un parfum persistant dans notre monde : l'arôme de la Torah.
Plus une personne mène une vie spirituelle dans ce monde, plus elle profitera du parfum résiduel du Sinaï lorsqu'elle entrera dans le monde à Venir.
En ce sens, notre monde est véritablement une "chambre d'entrée" pour le monde à venir, un endroit où absorber le parfum de la Torah afin de mériter le parfum beaucoup plus puissant qui nous attend là-bas.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

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-> Même le monde non juif, qui a rejeté la Torah et sa spiritualité (représentée par les épices), est nourri par le résidu de la présence persistante de la Torah dans ce monde.
[Sfat Emet - Shavouot 5636 ]

-> C'est comme une personne qui entre dans un magasin d'épices, même si elle ne touche à rien, elle ne peut s'empêcher d'apprécier l'arôme parfumé qui l'entoure et qui imprègne ses vêtements même après avoir quitté le magasin.
De même, les nations du monde ressentent encore, sous une forme affaiblie, le résidu de la Torah qui s'est accroché à elles à l'époque où le peuple juif se tenait sur le mont Sinaï.
Ainsi, la quasi-totalité d'entre eux se prononcent pour une variante du "monothéisme" et reconnaissent au moins symboliquement l'existence de valeurs humaines ultimes qui trouvent leur origine dans ce qui a été donné au mont Sinaï.
Quelle chance avons-nous, nous qui sommes les héritiers de la source encore abondante de ce parfum, la Torah elle-même, dont les riches plaisirs sont accessibles à tout juif qui ouvre son âme à son arôme vivifiant.