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Lire la malédiction en bénédiction

+++ Lire la malédiction en bénédiction :

"Vous sèmerez en vain vos semences" (Bé'houkotaï 26,16)

-> car la terre d'Israël est destinée, à l'époque du machia'h, à produire des pains cuits et de beaux vêtements (Shabbath 30b).
Ainsi, les semailles seront inutiles, puisqu'il n'y aura pas besoin de semer. Seuls nos ennemis devront encore semer leurs graines.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bé'houkotaï 26,16 ]

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=> Les malédictions de D. cachent de véritables bénédictions, car "le mal n'émane pas de la bouche d'Hachem" (Eikha 3,38). Un certain nombre de versets de réprimandes peuvent donc être interprétés dans leur sens le plus vrai, comme d'immenses bénédictions.

Prêt avec des intérêts

"Ne prends de lui ni usure (nessé'h) ni intérêt (tarbit) ; et tu craindras ton D., et que ton frère vive avec toi" (Béhar 25,36)

-> Rachi commente : usure et intérêt = ces 2 termes sont synonymes. La guémara explique que cette interdiction a été mentionnée 2 fois pour rendre doublement coupables ceux qui la transgressent en percevant ou en payant des intérêts.

=> Pourquoi la Torah interdit-elle un seul acte (le prêt à intérêt) avec 2 interdictions distinctes?
La réponse est que neshech et tarbus reflètent deux aspects différents du prêt à intérêt :
- "Nessé'h" signifie mordre. Il reflète la douleur et les dommages qu'un usurier cause à l'emprunteur, comme la morsure d'un serpent. Le venin d'un serpent se répand dans tout le corps jusqu'à ce qu'il atteigne un organe vital et tue la victime. De même, l'intérêt d'un prêt répand son venin dans les biens de l'emprunteur, le privant de ses biens. Il finit par le tuer à son tour.

- "Tarbit" (תַרְבִּית) signifie augmenter. Il s'agit du profit que l'usurier tire du paiement des intérêts. Le prêt à intérêt étant très rentable, celui qui ignore cette interdiction de la Torah renie Hachem. Cela revient à dire : "Si Hachem avait su à quel point c'est rentable, Il ne l'aurait pas interdit".
La négation d'Hachem par l'usurier est évoquée dans la valeur numérique de "ribit" (רבית - intérêt), qui est de 612. Cela indique qu'en plus d'avoir transgressé l'interdiction de l'intérêt, l'usurier a également transgressé les 612 autres mitsvot de la Torah. Parce qu'un usurier nie Hachem, les mitsvot qu'il accomplit n'ont aucune valeur. Il n'a donc pas accompli de mitsvot.

Si l'on considère qu'un usurier nie Hachem, on peut comprendre la sévérité de sa punition.
Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer 33) nous disent qu'un usurier ne sera pas ramené à la vie lors de la résurrection des morts.
Ceci a été démontré dans un incident qui s'est produit avec le prophète Yé'hezkel (guémara Sanhédrin 92b). Hachem a donné la clé de la résurrection des morts à Yé'hezkel et lui a demandé de faire revivre les morts de la tribu d'Efraïm. Ces hommes avaient quitté précipitamment l'Égypte avant l'arrivée de la sortie d'Egypte et avaient été tués par les Pélichtim.
Lorsque Yé'hezkel s'exécuta, il remarqua que certaines personnes ne revenaient pas à la vie. Hachem l'informa que ces gens étaient des usuriers qui ne méritaient pas d'être ressuscités.
[Maharal - Gour Aryé - Béhar 25,36 ]

La Torah contient 248 commandements positifs et 365 commandements négatifs, qui sont tous des "lumières" Divines.
Le Michkan est le contenant dans lequel ces lumières spirituelles sont contractées.
Les juifs sont aussi la lumière de la Torah, puisque chaque juif est une lettre de la Torah ('Hessed léAvraham 2,11).

Le principe mystique sous-jacent est le suivant : Tout comme le corps humain compte 248 membres et 365 nerfs physiques, il existe également 613 lumières "spirituelles" pour servir Hachem.
On les appelle pour ainsi dire les membres spirituels (selon le Tikouné Zohar 30 : "chaque mitsva est un membre du Roi" ).
Or, Hachem fait continuellement circuler la conscience Divine dans ces lumières "spirituelles".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bamidbar 1,49]

Respecter les limites

+++ Respecter les limites :

"Après la mort des deux des fils d'Aharon, lorsqu'ils s'approchèrent de D. et moururent" (A'haré Mot 16,1)

-> Rabbi Eliezer et Rabbi Yéhochoua ne sont pas d'accord sur la raison pour laquelle les fils d'Aharon sont morts.
Rabbi Eliezer dit qu'ils avaient statué sur une question de halakha devant leur maître, Moché ; Rabbi Yéhochoua dit qu'ils sont entrés dans le Michkan alors qu'ils étaient enivrés de vin. (Varikra rabba 20:6, 9)

=> Pourquoi une personne devrait-elle être punie de mort pour avoir tranché une question de halakha en présence de son maître, même si elle a statué correctement (guémara Béra'hot 30b)?

La réponse est la suivante : Lorsqu'Il a créé le monde, D. a établi de nombreuses cloisons, de sorte que même un ange qui sort de ses limites est consumé par le feu céleste.
[ en dépassant leurs limites spirituelles, les anges sont "brûlés" par l'intensité spirituelle ardente d'un niveau de piété qu'ils ne peuvent pas supporter. ]

Si un ange devait s'élever au-delà de son rôle désigné, l'existence de l'ange serait annulée en raison de l'exposition à une révélation spirituelle plus grande que celle qu'il pourrait supporter.
Il en va de même pour le peuple juif. Hachem a fait appel à Sa Chékhina pour converser avec Moché.
Moché a ensuite transmis ce qui lui avait été enseigné à Aharon ; puis Aharon a instruit ses fils ; ses fils les anciens ; les anciens ont à leur tour instruit les prophètes ; et les prophètes tout le peuple juif, comme l'expliquent nos Sages (Erouvin 54b) en ce qui concerne l'ordre dans lequel la Torah a été transmise.

[ de la même manière que D. a dû contracter sa Chékhina pour que la Torah soit transmise à Moché, il a d'abord fallu qu'il y ait un tsimtsoum (rétractation) lorsque Moché a transmis à son tour la Torah à Aharon, qui n'était pas au même niveau spirituel. Il en va de même pour toutes les autres transmissions de maître à élève. (Hachem est infini (ainsi la Torah l'est égalemetn), les êtres humains ont des capacités différentes de l'appréhender, ainsi Hachem doit se contracter/rétracter pour que l'on puisse le saisir [à notre niveau]) ]

Les fils d'Aharon ont eu la prétention de s'élever au-dessus de leur propre niveau spirituel sans consulter leur maître Moché, et "ils se sont approchés de D." afin de recevoir l'inspiration spirituelle directement du Tout-Puissant, en contournant la tsimtsoum de Moché et d'Aharon. Par conséquent, ils ont reçu la Torah à un niveau qui les dépassait, un niveau de sainteté plus élevé que ce qu'ils pouvaient supporter, de sorte que leur existence a été annulée et qu'ils ont été brûlés.

C'est la règle pour tous les juifs de toutes les générations. D. condense Sa Chékhina pour la plus grande personne de la génération, et de celle-ci elle passe par le processus de tsimtsoum à ses disciples, et de ceux-ci elle se contracte encore et passe au reste de la population juive.
En d'autres termes, celui qui décide d'une question de halakha devant/avant son maître désire s'élever au-delà de son propre niveau et de ses propres contraintes, tirer ses propres conclusions et se rapprocher de Dieu, sans utiliser le canal de son maître, et il est donc responsable de sa propre mort.

Telle est donc la signification de l'expression "lorsqu'ils s'approchèrent de D." = Ils se sont approchés de Lui sans passer par le canal de D. à Moché, de Moché à Aharon, et d'Aharon à eux. C'est la raison pour laquelle cela leur est arrivé.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - A'haré Mot 16,1 ]

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=> La sagesse de la Torah ne ressemble à aucune autre recherche intellectuelle. La Torah représente la volonté et la sagesse de D. et, en tant que telle, elle est infiniment sage et infiniment sainte. Il est donc nécessaire que la Torah soit contractée au niveau du destinataire, que sa sainteté soit restreinte, avant qu'elle puisse être transmise ; le destinataire doit être un récipient approprié pour recevoir la Torah sans être "brûlé" et réduit à néant par sa sainteté.
C'est ce qui s'est passé avec deux des fils d'Aharon, lorsqu'ils "s'approchèrent de D. et moururent".

Ouvrons nos yeux sur la perte du Temple

+ Ouvrons nos yeux sur la perte du Temple :

-> Nous disons dans la prière : "Fais que nos yeux voient lorsque Tu reviendras à Tsion" (vété'hézéna énénou béchouvé'ha léTsion). Que signifie "Que nos yeux voient"?
L'un des pchat est que tout est là face à nous, mais que nous ne le voyons pas. La géoula est là, le machia'h est là, le Temple est là, prêt à apparaître. Il suffit que nous soyons capables de nous en rendre compte et de le visualiser. C'est pourquoi nous prions pour qu'Hachem nous donne la capacité de comprendre et d'apprécier à quel point la Délivrance est proche (à porter de main) ; elle attend de faire son apparition.

Il ne fait aucun doute que le fait d'anticiper réellement la Délivrance est une tâche difficile. Nous n'avons jamais eu de Temple. Nous n'avons jamais eu de machia'h. Nous ne pouvons pas imaginer ce que cela va être. Cela nous dépasse. Nous ne savons pas vraiment quels seront les avantages (le peu que l'on peut imaginer, est comme néant par rapport à la réalité).
Les gens se disent : "La vie est assez belle telle qu'elle est aujourd'hui. Je ne sais pas ce que l'arrivée de machia'h signifiera pour moi personnellement. Je peux attendre un peu pour machia'h". (ça va la routine de ma vie est assez maitrisée, confortable, alors au fond de moi je ne suis pas si impatient que cela que ça change)

Le rav 'Haïm Epstein compare ce concept à quelqu'un qui est né en prison et à qui l'on fournit tous ses besoins quotidiens. Il a de la nourriture, des loisirs et un toit au-dessus de sa tête. Il grandit dans cet environnement et pense qu'il est typique. Il est parfaitement satisfait et n'a aucun souci.
Cependant, s'il quittait la prison et découvrait que la liberté lui permet de porter ce qu'il veut, de faire ce qui lui plaît, d'aller où il veut, il ne choisirait jamais de retourner en prison.
[notre vie spirituelle, notre relation avec Hachem, ressemble à être enfermée dans un cachot obscure. ]

Nous sommes nés dans la prison de la France, de l'Amérique, ou de l'Angleterre (dans Sa bonté Hachem fait que cette prison soit confortable et agréable). Mais en réalité, le monde entier, y compris n'importe quel lieu de villégiature, est, au mieux, une prison. Nous pensons que notre environnement nous fournit tout ce dont nous avons besoin, qu'il s'agisse de sports, de divertissements, des derniers gadgets ou de tout autre confort physique dont nous jouissons dans cet exil. Le Temple ne nous manque pas, car nous ne l'avons jamais eu ...

Le 9 Av est un jour où nous nous éloignons de nos préoccupations quotidiennes pour contempler la destruction du Temple. [on coupe tout notre train-train, et on prend le temps pour médier, prendre du recul sur l'implication d'une telle perte. ]

[rav David Goldwasser]

"Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

Le principe mystique sous-jacent est le suivant : Lorsqu'un juif arrive dans un lieu et sert Hachem, toutes les étincelles de ce lieu s'effacent devant lui, car il révèle leur racine et le but de leur création.
Comme le disent nos Sages (guémara Shabbath 31b) : "Hachem a créé Son monde uniquement pour que les hommes Le craignent". Il est alors facile pour cette personne de les "conquérir", c'est-à-dire de les élever.

C'était le but de l'envoi des espions, à savoir que leur seule présence dans le pays "gênerait" et donc affaiblirait ses habitants, les rendant ainsi plus faciles à conquérir.
Cependant, une personne doit se dépouiller de son physique pour que toutes les étincelles qu'elle rencontre soient embarrassées devant elle. Ce n'est qu'alors qu'il pourra les conquérir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> En envoyant les espions explorer le pays, Moché cherchait à priver ses habitants de tout pouvoir spirituel (étincelles de sainteté) susceptible de résister à la mission sacrée du peuple juif de conquérir le pays.

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-> Un principe mystique est le suivant : Tout endroit où l'étincelle [de sainteté] peut être élevée est facile à conquérir. Or, il est impossible de conquérir un lieu où il est impossible d'élever l'étincelle, à moins de se dépouiller de son physique/matérialité ...

Ainsi, nous voyons qu'en général, il n'était pas naturellement possible d'élever les étincelles enfouies dans les habitants de la terre d'Israël. Puisque Moshé a envoyé des espions dans un pays où il était impossible d'élever une étincelle, il leur a demandé de se dépouiller de leur physique.
C'est le sens profond du terme "envoyer" (chéla'h), qui dénote le "dessaisissement", le "rejet" de la matérialité.
C'est le sens profond de la phrase "Envoyez pour vous des hommes" (chéla'h lé'ha anachim).
[ "Ils dépouillèrent (vayafchifou) Yossef de sa tunique" (37,23), le Targoum traduit le mot "ils dépouollèrent" en araméen en utilisant la racine qui signifie "envoyer" (véachla'hou). (d'où le lien avec "chéla'h) ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> Pour que les espions puissent mener à bien leur difficile mission, il était nécessaire qu'ils se dépouillent de toute trace de matérialité (se liant entièrement à la spiritualité, non à leur égo mais 100% à la volonté d'Hachem).

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-> "Envoie pour toi pour toi-même ... qui exploreront le pays de Canaan que je donne aux Bné Israël" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> De nombreux commentateurs (comme Rachi) ont noté la difficulté flagrante à comprendre la portée des mots " pour toi-même" (lé'ha).

Il me semble que l'objectif premier d'Hachem était d'envoyer des hommes craignant D. et parfaitement justes (tsadikim), dont tout le but dans la vie était de servir D.
Leur mission n'était pas, à D. ne plaise, d'inspecter la qualité physique de la terre. Au contraire, Hachem a ordonné à Moché d'envoyer des serviteurs de D. en avant afin d'avoir un impact sur la terre par leur service Divin, leur étude de la Torah et leurs prières, et d'attirer ainsi la vitalité et la bonté Divines de la "terre au Ciel (céleste)" d'Israël vers la "terre inférieure (ici-bas)" d'Israël.
De cette manière, la terre ici-bas elle-même souhaiterait l'arrivée de la progéniture d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov.

Tel est donc le sens profond du mot "envoyer" (chéla'h), qui signifie "tirer" ou "étendre", comme dans le verset : "et elle envoya (vatichla'h) sa servante" (Chémot 2,5). Nos Sages (guémara Sotah 12b) interprètent ce verset comme signifiant que la fille de Pharaon a miraculeusement allongé son bras à une longueur anormale.
En d'autres termes, Hachem voulait faire sortir des espions la matérialité naturelle de leur humanité, afin qu'ils puissent atteindre le niveau de Moché.

Tel est donc le sens profond du passage "Envoyez (chéla'h) pour vous des hommes (anachim)", qui implique que leur humanité (énochoutam) doit être retirée (chéla'h) d'eux, ils doivent être dépouillés de leur corporalité jusqu'à ce qu'ils atteignent "vous-mêmes" = le niveau de Moché, un niveau spirituel auquel leur entrée dans le pays de Canaan ne se fera pas dans le but de vérifier ses propriétés physiques/matérielles, à D. ne plaise, mais dans le but, dès leur arrivée, d'étudier la Torah et de s'engager dans l'adoration Divine.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression suivante du verset : "et ils exploreront" (vayatourou), qui est phonétiquement similaire au mot "Torah".

Le point essentiel est que lorsque le peuple juif s'implique dans l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot, il acquiert pour lui-même une part de la terre d'Israël en plus de celle qu'il hérite de ses ancêtres, car il gagne en outre une part de la terre en raison de l'effet spirituel qu'il exerce sur elle grâce à la Torah qu'il étudie et aux mitsvot qu'il accomplit.

Telle est la signification profonde des mots suivants du verset : "Que je donne aux Bné Israël" (ano notèn liBné Israël), en utilisant le verbe au présent. Cela suggère que lorsque le peuple juif s'engage dans l'étude de la Torah et l'observance des mitzvos, D. donne continuellement la terre Sainte au peuple juif.

Ce n'était cependant pas la perspective des imbéciles qui pensaient que Moché avait envoyé les espions pour découvrir les propriétés physiques/matérielles de la terre. C'est pourquoi Moché a prié, en ce qui concerne Yéhochoua : "que D. te préserve du conseil des [autres] espions" (guémara Sotah 34b), ce qui signifie que Yéhochoua ne doit pas se joindre aux espions dans leur mission matérialiste.
Au contraire, son objectif doit rester principalement "et ils exploreront" (vayatourou), qui est phonétiquement similaire au mot "Torah".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,2 ]

=> Nous méritons le don de la terre d'Israël par l'étude de la Torah et l'observation des mitsvot.

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-> Le midrach (Kohélet rabba 1,4) explique que, de même qu'une personne a 248 membres et 365 nerfs (Makot 23b), la terre d'Israël a des membres et des nerfs correspondants.
Comme le dit la Torah, "la nudité de la terre" (Mikets 42,9 - ceci est dit pour l'Egypte, mais logiquement le même peut s'appliquer à la terre d'Israël) , "le cœur de la terre" (Yéchayahou 40,2), "le nombril de la terre" (Yé'hezkel 38,12), et "les yeux de la terre" (Balak 22,5).
Les 248 membres d'une personne correspondent aux 248 commandements positifs ; les 365 nerfs correspondent aux 365 commandements négatifs. (Zohar 1,170b)
Chaque nerf/tendon est tenu d'observer le précepte négatif qui lui correspond.
Il en va de même pour la terre d'Israël. Ses membres figuratifs et ses tendons sont tenus d'observer les 613 mitsvot auxquelles ils correspondent.
Lorsque le peuple juif accomplit les commandements sur la terre d'Israël, celle-ci aspire à ce que le peuple juif y vive afin qu'il puisse accomplir les 613 mitsvot de la Torah.

En conséquence, Moché envoya les 12 hommes, leur ordonnant d'explorer (vayatourou), en utilisant un mot qui est lié au mot "Torah".
À un niveau plus profond, cela implique que les espions ont été envoyés dans le but d'étudier la Torah et d'accomplir des mitsvot dans le pays.
L'étude de la Torah et l'accomplissement des mitzvos dans le pays le rendraient plus facile à conquérir. Le peuple juif aurait alors infusé la spiritualité dans le pays, le transformant en récepteur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,16 ]

"Et vous mettrez ces paroles sur votre cœur" (véchamtem ét dévaraï élé al lévav'hem - Ekev 11,18)

=> Si l'on nous demande d'accepter pleinement les paroles d'Hachem, comme le suggère le verset, il aurait dû être écrit "dans ton cœur", mais pourquoi est-il écrit "sur ton cœur"?

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk, la réponse est que, bien que nous devions accomplir tous les commandements (mitsvot) au mieux de nos capacités à tout moment, il peut y avoir des domaines et des obligations où nous avons des difficultés ; et dans ces domaines que nous ne sommes pas encore prêts à accepter sur nous-mêmes, où nous ne sommes pas en mesure de placer la mitsva "dans" notre cœur, nous devons au moins les placer "sur" notre cœur afin que, lorsque le moment sera venu, ils nous soient facilement accessibles, et qu'ils puissent simplement s'imprégner de nous.

En fait, ce principe est connu du rav de Kotzk qui a fait la déclaration : "Si vous voulez être un tsadik, alors vous êtes un tsadik ... et même si vous voulez simplement vouloir être un tsadik, alors vous êtes aussi un tsadik!"

-> Peut-être pouvons-nous suggérer que cette puissante citation suit le même principe que celui que nous avons mentionné plus haut. Parfois, nous ne sommes pas prêts à atteindre des niveaux de religiosité plus élevés. Parfois, les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons nous empêchent même de vouloir grandir de cette manière.
Cependant, le rabbi de Kotzk nous enseigne que même dans les moments où nous sentons que nous ne sommes pas prêts pour ce niveau de croissance et que nous ne pouvons pas le placer dans notre cœur, nous devrions au moins ne pas rejeter le concept de croissance à l'avenir ; nous devrions au moins vouloir grandir de cette manière en les plaçant SUR notre cœur, pour un moment futur de notre vie, avec l'espoir ultime que notre effort de croissance nous permettra un jour d'atteindre le niveau de grandeur que nous ne pouvons même pas imaginer.
[rabbi Moché Kormornick]

Les bénéfices de nos souffrances (3e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (3e partie) :

+ Les souffrances nous apportent une élévation dans le monde à Venir :

-> L'importance et la qualité de l'existence éternelle d'une personne dans le monde à Venir (olam aba) augmentent infiniment au-delà de toute mesure en raison des difficultés et des luttes qu'elle a subies au cours de sa vie.
Il est important de comprendre ce que signifie la récompense dans l'autre monde, surtout pour mettre en perspective nos souffrances momentanées de ce monde dans un but d'embellier notre monde à Venir.

-> Le rav Eliyahou Dessler (Miktav méEliyahou - vol.1) explique :
"Nos Sages enseignent qu'"un moment de korar roua'h dans le monde à Venir vaut mieux que tout ce monde (mikol hayé aolam azé)" (Pirké Avot 4,17).
[korar roua'h est généralement traduit par "satisfaction", mais le rav Dessler va l'expliquer ci-après. ]
Cette affirmation exige compréhension et contemplation ; le grand tsadik rav Tsvi Hersh Broide (qui est l'oncle du rav Dessler) l'explique comme suit :

"Imaginons que nous prenions tous les moments de bonheur et de satisfaction d'une personne au cours de sa vie entière et que nous les condensions en un seul instant.
Ensuite, prenons tous les moments de bonheur des amis et des connaissances de cette personne et ajoutons tout leur bonheur à ce même moment. Maintenant, donnons ce moment à une seule personne ; pouvez-vous imaginer à quel point elle se sentirait heureuse?
Mais allons plus loin. Nous ajoutons maintenant tous les moments de bonheur de tous les habitants de la ville, du pays et même du monde entier de cette personne, c'est-à-dire le bonheur accumulé de toute une génération, et nous les présentons à une personne en un seul moment condensé.
Mais on est encore loin de "tout ce monde" (mikol hayé aolam azé). "Tout ce monde", c'est le bonheur de toute l'humanité, depuis la création du monde jusqu'à sa fin, dans son intégralité.
Un moment qui englobe un tel bonheur est littéralement le moment le plus heureux que l'on puisse imaginer, et pourtant, il n'est pas comparable à un seul moment de korat roua'h dans le monde à Venir."

Qu'est-ce que le korat roua'h?
Mon grand maître et beau-père (rav Na'houm Zev Ziv, le fils de l'Alter de Kelm) l'a expliqué en faisant une comparaison avec un grand festin qui a lieu dans un palais, et un pauvre qui passe par là se réjouit de l'arôme agréable de la nourriture. Ce plaisir infime est appelé "korat roua'h".
Il en va de même dans le monde à Venir (olam aba). Parfois, une personne ne mérite pas d'entrer dans le Olam Haba lui-même, qui n'est accessible qu'aux tsadikim. Elle sera cependant autorisée à "passer" et à profiter de "l'odeur" du Olam Haba depuis l'extérieur.
Ce plaisir est appelé le "korat roua'h" du Olam Haba, par opposition au plaisir du Olam Haba lui-même.
Ce korat roua'h représente le plus petit niveau de récompense, donné pour la plus petite mitsva imaginable (car chaque mitsva est récompensée dans le Olam Haba), et pourtant c'est le plaisir dont nos Sages disent que tout ce monde, avec tous ses plaisirs et son bonheur, depuis sa création jusqu'à sa fin, n'égale même pas un moment de korat roua'h dans le Olam Haba!

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Haazinou 32,7) :
Le midrach (rabba & Yalkout Chimoni - Haazinou 32,7) déclare : "Lorsque Hachem vous inflige des souffrances dans ce monde, vous devez vous souvenir des merveilleux bienfaits qu'Il vous accordera dans le monde à Venir!"
[...]

Le Maguid de Vilna explique : lorsqu'une personne rencontre des difficultés et des souffrances, elle souhaite que la douleur disparaisse. Mais lorsqu'elle arrive dans l'autre monde et qu'elle apprécie l'immense récompense qui sera la sienne à jamais pour chaque instant de cette douleur, elle pensera alors : "Si seulement j'avais souffert davantage! Ma récompense éternelle serait alors encore plus grande!"

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-> Selon le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ou'Moussar - vol.2) :
Les souffrances sont une chose merveilleuse!
Nous trouvons que nos Sages (guémara Béra'hot 5a) disent : "Même si les souffrances font que l'on ne peut pas étudier ou faire la prière, elles sont toujours des souffrances d'amour, comme le dit le verset : "Hachem réprimande celui qu'Il aime" (Michlé 3,12).
Les souffrances sont donc encore plus grandes que la prière et l'étude [de la Torah] ...
C'est le grand mérite qui découle du fait d'avoir des souffrances.

C'est le grand secret qui explique pourquoi les grands rabbins des générations précédentes chérissaient tant les souffrances. Nous trouvons dans la guémara (Baba Métsia 84b) que Rabbi Elazar et Rabbi Chimon parlent des souffrances comme de "mes frères et amis".
Cela doit être compris comme une bonne affaire ; nos Sages étaient de grands hommes d'affaires, et ils voulaient faire les meilleures affaires, avec les plus grands profits possibles. [le temps de notre bref passage sur cette terre. ]
Puisque ces Sages avaient compris le secret des souffrances, qu'elles sont le seul moyen d'acquérir le Olam Haba, ils ne pouvaient pas trouver une meilleure affaire que d'endurer des souffrances!
Ils ont choisi d'avoir des souffrances simplement parce que c'est ce qui rapporte le plus.

Mon maître et professeur disait toujours : "Un marchant prospère, qui gagne des millions de dinars sur le marché de Nizchna, ne peut pas s'occuper toute la journée d'acheter et de vendre des oeufs!"
De la même manière, nos Sages ont réalisé le secret selon lequel "la satisfaction d'un instant dans le monde à Venir est plus grande que tout ce monde" (Pirké Avot 4,17), ce qui inclut toute l'histoire du monde, depuis l'époque d'Adam HaRichon jusqu'à aujourd'hui ; tout le plaisir et la jouissance éprouvés, depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, n'égalent même pas un instant de satisfaction dans le monde à venir, qui n'est disponible que par le biais des souffrances.
Nos Sages se sont donc attachés à acquérir le Olam Haba de cette manière ...

La guémara précitée (Béra'hot 5a), commentant le verset : "Heureux celui qu'Hachem châtie, et Tu lui enseigneras de Ta Torah" (Téhilim 94,12), explique que les derniers mots du verset, "et tu lui enseigneras de Ta Torah", signifient ce qui suit : "Tu nous enseigneras ce concept [les souffrances purifient une personne de ses fautes] à partir de Ta Torah, avec un argument kal va'homer tiré de la règle de 'une dent ou un œil', comme suit : Si un esclave gagne sa liberté lorsqu'il perd sa dent ou son œil, qui ne sont chacun qu'un membre, alors lorsqu'une personne subit des souffrances, qui affectent tout son corps, elle est d'autant plus 'libérée' [d'être punie pour ses fautes]!"

Pouvez-vous imaginer une meilleure affaire que celle-ci? Quel serviteur n'attendrait pas avec impatience que son maître lui arrache une dent? Si cela se produit, il sera libre et échappera à l'esclavage perpétuel!
Il s'agit d'un avantage considérable pour une douleur aussi minime que la chute d'une dent.
Il en va de même pour les souffrances. Pouvons-nous même imaginer les énormes avantages qui découlent de la souffrance? C'est comme une affaire qui rapporte un million de fois ce qui a été investi. Cela nous donne un aperçu des "profits" réalisés par nos Sages ...

Nos Sages décrivent le Olam Haba en des termes incroyables.
La guémara (Sanhédrin 100b) rapporte : Rabbi Meir dit : "Toute mesure qu'un homme utilise lui est donnée [comme récompense dans l'autre monde]...".
Rabbi Yéhochoua dit : "Est-il possible de dire cela? Si quelqu'un donne une poignée [de nourriture, en guise de tsédaka] à un pauvre dans ce monde, Hachem lui donnera-t-il Sa poignée dans le Olam Haba?"
Rachi explique que Rabbi Yéhochoua demande qu'une personne ne soit pas en mesure de recevoir une si grande récompense pour un si petit acte ...

C'est étonnant! Rabbi Yéhochoua, avec toute sa compréhension du monde à Venir (Olam Haba), de l'éternité, ne pouvait pas comprendre l'énormité d'une telle récompense, ce qui l'a poussé à demander : "Est-il possible de dire une telle chose? Et cela est mérité simplement en donnant "une poignée à un pauvre"!
Il n'est donc pas étonnant que nos Sages ait tant désiré les souffrances, les appelant même "amis".

Existe-t-il une meilleure "affaire" que celle-là? En ce qui concerne la richesse matérielle, nous voyons à quel point les gens sont prêts à renoncer [au plaisir et à la commodité] à chaque étape du chemin, à se mettre en danger, à voyager à travers les déserts et les océans, et pour quoi? Pour gagner de l'argent!
Les gens partent en guerre, se plaçant dans les situations les plus dangereuses. Et qu'obtiennent-ils après tout cela? Rien de plus qu'une médaille de cuivre.
Comment s'étonner alors que nos Sages aient été constamment prêts à renoncer à tant de choses, puisqu'ils étaient conscients du profit secret qu' "aucun œil n'a jamais vu" (Yéchayahou 64,3 - nul être humain ne peut appréhender la grandeur de ce qui peut nous attendre dans le monde à Venir)?
Il est évident qu'une personne devrait être prête à faire des sacrifices pour un bénéfice aussi énorme.
On devrait même courir joyeusement pour endurer 70 ans de souffrances et de tortures!

L'un des élèves de Rabbi a dit : "Maintenant que je vois Rabbi souffrir, comment ne pas me réjouir?" (voir Sanhédrin 101a).
Il voulait dire : "Lorsque je vois Rabbi profiter des "millions de dinars d'or" que lui rapportent ses souffrances, je suis immensément heureux!".

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) :
Nos Sages disent : "Ce monde est comme un couloir, et l'autre monde est comme une salle de fête" (Pirké Avot 4,16).
Chaque action qu'une personne entreprend a pour but d'atteindre un certain résultat. Lorsqu'on considère ce résultat comme important, on est prêt à s'engager dans un travail difficile pour l'atteindre, comme le dit le verset à propos du travail de Yaakov pour Ra'hel : "Yaakov a travaillé 7 ans pour Ra'hel, il considérait que ce n'était que quelques jours, mais c'était à cause de son amour pour elle" (Vayétsé 29,20).

Or, le but de toute la Création, y compris l'ensemble de ce monde, est le monde à Venir. Par conséquent, même si le chemin à travers ce couloir est très difficile, parsemé d'obstacles et de pierres d'achoppement, une personne doit le parcourir avec joie, puisqu'il n'y a pas d'autre chemin pour atteindre son Roi (Hachem) ...

Cependant, lorsque l'homme est retourné auprès de ses amis - qui appréciaient la valeur de l'or - et leur a raconté ce qui s'était passé, il a immédiatement compris à quel point il avait été stupide. Il s'est alors rendu compte qu'il aurait dû utiliser ce jour précieux au maximum, en travaillant joyeusement pour amasser de grandes richesses !

Lorsque nous arriverons dans le monde à Venir, le monde de la vérité, qui est libéré du yétser ara et de ses tromperies, on se rendra compte qu'on aurait dû utiliser nos jours dans ce monde au maximum, en faisant joyeusement des efforts pour amasser de grandes richesses.
[à l'inverse, la vraie souffrance éternelle dans le monde à Venir, consiste à réaliser à quel point nous avons pu être stupide, combien de regrets nous aurons de pas avoir davantage acquis de vraies richesses éternelles, même si cela était au prix de souffrances passagères. Car après notre mort, il n'y a plus vraiment de libre arbitre, et donc de récompenses à obtenir, il est trop tard! ]
Pour l'instant, dans ce monde, le monde du mensonge, gouverné par le yétser ara, nos valeurs sont faussées. Heureux celui qui sait attacher la juste valeur aux choses alors qu'il est encore dans le couloir/corridor. Un tel homme trouvera son bonheur dans la salle de fête (olam aba), et parce qu'il sait que son travail en vaut la peine, il appréciera aussi beaucoup le dur labeur dans le couloir (olam azé).

Approfondissons un peu cette idée. Tout le concept de ce monde est qu'il n'est qu'un couloir vers le monde à Venir ; ce n'est pas un monde en soi. Celui qui construit un couloir ne menant nulle part n'a rien construit du tout.
Il en va de même pour ce monde et tout ce que nous y vivons : tout cela n'a pour but que d'entrer dans le monde à Venir.
Chaque stimulus qui fait impression sur nous, chaque sentiment que nous éprouvons, chaque détail est mesuré avec précision, dans le but de nous permettre de mériter le monde à Venir.

Si Hachem manifeste de la colère envers une personne et la punit sévèrement, ce n'est pas à cause d'une colère personnelle de la part d'Hachem, car nous ne profitons pas à Hachem avec nos mitsvot et nous ne Lui nuisons pas avec nos fautes (avérot), comme le dit le verset : "Si vous fautez, que Lui faites-vous? ... Lorsque vous êtes justes, que Lui donnez-vous?" (Iyov 35,6-7).
Au contraire, lorsqu'une personne accomplit une mitsva, elle en profite, et lorsqu'elle faute, elle ne fait que se nuire à elle-même.

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-> Selon le Steïpler (Keréna dé'Igrata - vol.1,91) :
Nos Sages (voir Béra'hot 5b) déclarent : "Les souffrances sont précieuses".
Si nos Sages ont dit qu'elles sont précieuses, c'est qu'elles le sont. Les souffrances accordent à une personne le succès et une immense fortune dans le monde à Venir (olam aba).
Par conséquent, pour les souffrances que l'on a déjà endurés, nous devons être extrêmement heureux, car elles représentent un gain incommensurable et proviennent de l'immense bonté d'Hachem.

-> Ailleurs, le Steïpler (Keréna dé'Igrata - vol.2,28) écrit :
Les souffrances sont une grandes choses ; elles sont extrêmement élevées, et tout le monde à Venir d'une personne en dépend, à tel point que nos Sages (Arakhin 16b) ont dit que si 40 jours s'écoulent sans souffrances, on a "mangé" son monde à Venir.
Par-dessus tout, les souffrances sont considérées comme une possession formidable et extrêmement puissante, bien qu'elles soit très amères, et très difficiles à supporter. Cependant, cette difficulté n'est vraie que pour les souffrances que l'on a dans le présent. Mais les souffrances qui se sont déjà produites, que l'on a déjà vécus, ne sont que bonté et bénédictions, car ce qu'une personne a déjà souffert a maintenant disparu. Par sa souffrance, une personne a acquis un trésor extrêmement important de mérites pour elle-même.

-> On peut rapporter un autre enseignement du Steïpler ('Hayé Olam - vol.1,chap.6) :
Le Ramh'al (Messillat Yécharim - chap.1) écrit : "Quelle est la vie d'une personne dans ce monde? Qui est vraiment heureux et satisfait dans ce monde? ..."

Ne devriez-vous pas vous demander : pourquoi l'homme a-t-il été créé pour vivre une vie mêlée de tristesse et de bonheur, de douleur et de plaisir, de croissance et d'échec, et d'une multitude de hauts et de bas, dont la plupart sont remplis de douleur et de chagrin? Pourquoi en est-il ainsi?
La vraie réponse est : parce que toute la vie dans ce monde n'est qu'un passage, un couloir vers une vie éternelle qui est incomparablement merveilleuse.
Toute la vie terrestre est conçue en fonction de ce qu'Hachem sait être la meilleure préparation à cette vie éternelle. On sera alors également jugé sur ses mérites et ses actes. Une personne qui s'attache à Hachem et à Sa sainte Torah, acceptera tous les problèmes avec amour, quoi qu'il arrive, car elle sait qu'Hachem est avec elle, et que, comme le disent nos Sages (Béra'hot 60b) : "Tout ce que fait Hachem est pour le bien".

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-> Selon le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Emouna vé'Hachga'ha) :
Ce monde est un "monde de travail". Par notre travail, nous nous préparons pour le vrai monde, notre but spirituel, qui est le monde à Venir. Comme le disent nos Sages : "ce monde est un couloir vers le monde à Venir" (Pirké Avot 4,16).

Ainsi, toutes les choses de ce monde doivent être évaluées à l'aune de leur utilité en tant qu'outil et moyen de servir Hachem.
Comme le dit le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) : "une personne est d'abord placée dans ce monde afin que, par les moyens qui lui sont donnés ici, elle puisse entrer dans le lieu qui a été préparé pour elle, qui est dans le monde à Venir".
Ce n'est qu'avec cette perspective que nous serons en mesure de comprendre les voies d'Hachem dans notre monde ...

Ce monde est notre "lieu de travail", et toutes les douleurs et difficultés qu'il contient sont nos "vêtements de travail", qui servent à nous aider à atteindre le vrai monde, le monde éternel.

Les bénéfices de nos souffrances (2e partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (2e partie) :

+ Les souffrances nous nettoient et nous purifient :

-> Nous allons voir que les souffrances apportent un grand bénéfice à notre âme. Lorsque nous éprouvons de la douleur, même la plus infime, dans ce monde, notre âme est purifiée des effets ruineux de la faute, ce qui nous évite des souffrances bien plus grandes dans le Guéhinam.

-> Selon le Ramban (introduction à Iyov) :
"Si Hachem devait retirer à une personne tout plaisir dans ce monde, et que cette personne devait souffrir de toutes les tribulations de Iyov pendant toute sa vie, ce serait toujours mieux pour elle que son âme soit punie dans l'autre monde avec la souffrance du Guéhinam, ou que ses fautes fassent perdre à son âme une partie de sa qualité dans le monde des âmes, son attachement à la radiance d'Hachem dans le monde à Venir (olam aba).
Car en comparaison, tout ce que le corps terrestre peut vivre est insignifiant, et tout ce qui se passe dans ce monde, qu'il soit bon ou mauvais, est pauvre et ne dure pas."

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-> Selon le Ram'hal (Déré'h Hachem - vol.2,3:5)
"Lorsqu'une personne utilise son corps pour fauter, cela provoque une obscurité spirituelle qui obstrue sa connexion avec Hachem.
Comme l'explique le Ram'hal, la souffrance peut être imposée à une personne afin d'éliminer ce blocage.

Un tsadik a atteint un degré élevé de lumière et de grandeur. Cependant, en raison du petit nombre de mauvaises actions qu'il a commises, il a également une part d'obscurité et d'impureté en lui. Tant que ce mélange est en lui, il n'est pas prêt et apte à se connecter/lier à Hachem.
C'est pourquoi l'attribut de bonté d'Hachem a décrété qu'il devait être en mesure d'être raffiné. C'est le concept des souffrances, qu'Hachem a investis de la capacité d'éliminer l'impureté d'une personne, la laissant pure et propre, prête à recevoir le bien au bon moment.

La quantité de saleté que la personne a absorbée par ses actes déterminera la quantité de souffrances nécessaires pour la purifier.
Parfois, la souffrance corporelle n'est pas suffisante pour enlever cette saleté, et la souffrance spirituelle est nécessaire."

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-> Le Baal HaTanya (Tanya - Iguéret haTéchouva - chap.12) enseigne :
"La raison pour laquelle il faut se réjouir de la souffrance corporelle est qu'elle est extrêmement bénéfique pour celui qui a fauté.
Elle le purifie dans ce monde et lui évite ainsi d'avoir à se purifier dans le Guéhinam.
De petites souffrances en ce monde permettent d'éviter des jugements beaucoup plus sévères dans l'autre monde."

-> Selon l'Alter de Kelm ('Hokhma ou'Moussar - vol.1) :
Tout ce que l'on souffre dans le monde, même les douleurs de Iyov, à D. ne plaise, et bien d'autres encore, est utile pour ne pas subir le jugement sévère du monde à Venir.

-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - épilogue) :
En vérité, toutes les souffrances, qu'il s'agisse du corps ou de l'argent, sont une expiation pour les fautes, afin que la personne n'ait pas à souffrir dans l'autre monde, où les punitions sont bien plus sévères.
Comme l'indique le midrach : "Its'hak a demandé des souffrances ... Hachem lui dit : "Tu demandes une bonne chose et je commencerai par toi, comme il est dit : 'Itzs'hak devint vieux, et sa vue s'affaiblit' (Toldot 27,1).

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - 1:3) enseigne :
J'ai appris d'une personne âgée et digne de confiance, qu'elle avait personnellement entendu le Rav, le Gaon, Rav Yaakov Moché [qui est le fils de Rav Avraham, le fils du Gaon de Vilna], dire au nom de son grand-père, le Gaon de Vilna que sans souffrances, nous n'aurions aucun espoir dans le monde à Venir.
La raison en est que lorsqu'une personne décède et que son âme monte au ciel, elle voit une balance indiquant si ses bonnes actions l'emportent sur ses fautes ou non, à D. ne plaise.
La personne entend alors une voix céleste annoncer que toutes les bonnes actions qu'elle a accomplies tout au long de sa vie doivent être rassemblées ; cette voix est entendue dans tous les mondes dans lesquels son âme était enracinée.
Immédiatement, tous les anges défenseurs créés à partir des mitsvot de cette personne se rassemblent et se placent du bon côté de la balance. Ensuite, on annonce que toutes les fautes (avérot) que cet homme a faits tout au long de sa vie doivent être rassemblés. Un grand nombre d'anges, vêtus de noir, commencent à apparaître. Ils sont extrêmement nombreux et de plus en plus nombreux.
L'autre côté de la balance est sur le point de basculer, non seulement à cause du nombre considérable de fautes que la personne a commises au cours de sa vie, mais aussi parce que les anges liés à nos mérites ne sont pas très forts, puisque les mitsvot que la personne a accomplies n'ont pas été faites avec l'intention et le désir appropriés, contrairement à ses fautes, qui ont été commis avec enthousiasme.

En voyant cela, la personne est extrêmement contrariée. Que va-t-il m'arriver? pense-t-elle. La balance va se retourner contre moi, elle va certainement me déclarer comme étant un racha!

C'est alors qu'une 3e voix céleste se fait entendre, annonçant : "Où est la souffrance que cette personne a endurée au cours de sa vie?"
Immédiatement, tous les souffrances de cette personne, de toute sa vie, se rassembleront et se dirigeront vers le côté droit de la balance, et le côté du mérite l'emportera massivement sur l'autre côté, car sa souffrance a expié un grand nombre de ses fautes, faisant de lui un tsadik! Il se réjouira alors et remerciera Hachem pour tout ce qu'il a enduré.

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-> Selon le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - épilogue) :
Toutes les souffrances et toutes les douleurs d'une personne sont pour son bien, pour rendre son âme pure et libre de la maladie de ses fautes.
En effet, les souffrances purifient une personne de ses fautes, comme l'affirment nos Sages (Béra'hot 5a), et grâce à cela, elle sera sauvée du châtiment dans le Guéhinam, qui est pire que toutes les souffrances d'Iyov.
En effet, le midrach dans Massékhet Guéhinam, après avoir décrit la sévérité de Guéhinam, conclut que personne n'est sauvé à moins d'avoir la Torah, de bonnes actions et beaucoup de souffrances, comme il le dit : "Ton bâton et Ta canne me réconfortent" (chivté'ha oumich'antékha - Téhilim 23,4).
"Ton bâton" fait référence aux souffrances, tandis que "Ta canne" fait référence à la Torah.

De même, le midrach (Béréchit rabba 65,9) raconte [...] que lorsque Its'hak a vu et apprécié à quel point la sévérité du jugement est sur une personne, il a supplié Hachem de lui donner des souffrances.
Hachem lui répondit : "Par ta vie, tu demandes une bonne chose! Je commencerai par toi ", comme il est dit : " Et Its'hak devint vieux, et ses yeux s'obscurcirent" (Toldot 27,1).

La même idée se retrouve dans un autre midrach (Chémot rabba - chap.30) sur le verset : "Fais-moi connaître le chemin de la vie, plein de bonheur" (Téhilim 16,11). David dit à Hachem : " Dis-moi, où se trouve un tunnel creux vers le Monde à venir?"
Hachem répondit : "Si tu as besoin de vie, tu as besoin de souffrances" ...
Nous constatons donc que de nombreux Tanaïm et Amoraïm ont accepté les souffrances sur eux-mêmes, tels que Rabbi et Rabbi Elazar ben Shimon ... (guémara Baba Métsia 84b)

Bien que nous ne soyons pas en mesure de demander des souffrances, néanmoins, puisque nous pouvons voir à quel point elles sont bénéfiques, nous devrions au moins ne pas être en colère lorsqu'Hachem envoie des souffrances, car tout cela est pour le bien.
Et sur le verset : "J'ai décidé de donner de la souffrance ; J'ai renforcé leurs bras, mais ils ont mal pensé à Moi!" (Hochéa 7,15), nos Sages commentent : Hachem a dit : " J'ai dit que Je leur donnerai la douleur des souffrances dans ce monde afin de renforcer leurs bras dans l'autre monde, mais ils ont mal pensé à Moi!"

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-> Selon le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ou'Moussar - vol.1) :
Nous nous sommes tellement trompés sur le concept du jugement d'Hachem que nous considérons la punition comme une vengeance et les souffrances comme une punition.
Lorsque nous voyons qu'il est écrit : "Je suis Hachem, qui aime le jugement" (Yéchayahou 61,8), nous haussons les épaules en signe d'étonnement : "Comment Hachem peut-il aimer le châtiment et les souffrances?"

Mais une personne compréhensive se rendra compte à quel point la souffrance doit être chère à une personne ... elle l'affine, la nettoie, la purifie de toute trace de mal ...
Il n'y a rien d'autre au monde qui puisse raffiner, nettoyer et purifier une personne de tout, en effaçant complètement tout vestige de mal, comme le fait le jugement.

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-> Selon le rav Aharon Kotler (Michnat Rav Aharon - vol.2) :
"Et tu sauras dans ton coeur que, tel un père qui châtie son fils, Hachem ton D. te châtie" (Ekev 8,5)
Cela nous enseigne que toute souffrance n'est que pour notre bien, tout comme un père châtie son fils par amour pour lui, afin de l'aider à long terme.

Et nos Sages (Sifri - Vaét'hanan 6,5) disent que lorsqu'une personne est dans une tranquillité totale, ses fautes ne sont pas expiés.

Et Rabbi Akiva (guémara Sanhédrin 101b) dit : "La souffrance est précieuse" ('havivim yissourim), ce qu'il apprend de Ménaché. Toute la Torah que Ménaché a apprise de son père ne l'a pas aidé, jusqu'à ce qu'il fasse l'expérience de la souffrance.
Nos Sages disent également : "La souffrance efface les fautes d'une personne" (guémara Béra'hot 5a) et "le sang d'une blessure expie comme celui d'un korban ola" ('Houlin 7b).

Lorsqu'une personne souffre, la Chékhina dit : "J'ai mal à la tête, J'ai mal à la main!" (Sanhédrin 46a).
Il est également écrit : "Dans toute leur douleur (de chaque juif), Il (Hachem) souffre" (Yéchayahou 63,9) et "Je suis avec lui (chaque juif) dans la souffrance" (Téhilim 91,15).
Selon Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:4), les souffrances sont nécessaires pour notre bien ; elles sont littéralement un médicament. Une personne qui ne réalise pas cela se plaint d'Hachem.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2:12) compare la douleur de la Chékhina face à la souffrance humaine à celle d'un père dont le fils est tombé d'un toit et s'est cassé les os. Lorsque son père lui met un bandage et que son fils en souffre, le père souffre de la douleur de son fils. Mais cette douleur est incomparable à celle que le père a ressentie au moment de l'accident.
En effet, la douleur que son fils ressent à cause des pansements provient de ce qui va le guérir, et elle est donc extrêmement faible par rapport au grand bénéfice de la guérison.

Il en va de même pour la souffrance dans le Guéhinam. Il s'agit là aussi d'un processus de guérison, qui rectifie et purifie l'âme. Aussi grande que soit la souffrance, elle est minuscule comparée aux effets curatifs qu'elle produit.
Et c'est encore plus vrai en ce qui concerne la punition dans ce monde, où même la souffrance la plus sévère n'est rien comparée aux punitions du Guéhinam. Comme l'écrit le Ramban (Introduction à Iyov), un seul instant de souffrance dans le Guéhinam est pire que 70 ans de souffrance d'Iyov dans ce monde.
En outre, dans ce monde, même une douleur légère expie, comme nous l'avons vu précédemment, le fait de se frapper le doigt expie comme un korban ola.

Cependant, parce que nous ne réalisons pas le pouvoir impressionnant d'une faute et la perte énorme qu'elle cause, nous ne parvenons pas à apprécier le bénéfice des souffrances, qui sont un petit prix à payer pour échapper à la souffrance de Guéhinam, qui est elle-même, un petit prix à payer comparé à la gravité de la maladie spirituelle causée par la faute.
C'est pourquoi nos Sages, qui comprenaient la gravité d'une faute et les terribles dommages qu'elle cause, se réjouissaient des souffrances. Lorsque Rabbi Akiva a vu Rabbi Eliezar souffrir, il s'est réjoui pour lui (Sanhédrin 101a), et c'est ce que nous trouvons également dans de nombreux autres endroits.
Rabbi Elazar bar Shimon invitait les souffrances sur lui, en leur disant : "Venez, mes frères et amis!" (Baba Métsia 84b).
Et dans la guémara (Yébamot 106a), il y a une histoire d'Avdan et de Rabbi Yichmael ben Rabbi Yossi, dans laquelle Avdan a été puni très sévèrement (pour avoir dénigré Rabbi Yichmael). Ses 2 fils se sont noyés et ses 2 belles-filles ont fait du mioun. Pourtant, Rav Na'hman bar Its'hak a dit à ce sujet : "Béni soit Hachem, qui a mis Avdan dans l'embarras dans ce monde, plutôt que dans l'autre monde!".

Incroyablement, ils ont en fait remercié Hachem pour ces terribles punitions. Mais la raison en est que ces souffrances étaient très faibles en comparaison avec les punitions de l'autre monde.
Un autre exemple est l'histoire de Na'houm Ich Gam Zou, qui s'est soumis à d'énormes souffrances (Taanit 21a). Et toutes ces souffrances étaient pour quelque chose que les Tanaïm ont fait par erreur, et après qu'ils se soient complètement repentis.
Pourtant, ils n'ont pas compté sur cela, mais ils ont accepté une souffrance incroyable sur eux-mêmes.
Ces personnes ont reconnu avec une clarté absolue les grands dégâts de la faute : ils ont senti que la souffrance guérit, et ils l'ont donc acceptée volontiers, avec joie.

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-> Selon le Steïpler ('Hayé Olam - vol.2, chap.14) :
Les souffrances sont précieuses, comme il est dit (guémara Béra'hot 5).
Et dans le Sifri (Vaét'hanan 6,5), il est dit : "Rabbi Né'hemia dit : Les souffrances sont précieuses, car de même que les korbanot expient, les souffrances expient aussi".
En effet, recevoir des souffrances donne à une personne un avantage infini, car les punitions qu'elle mérite de recevoir dans le monde à Venir (olam aba) sont remplacées par les souffrances de ce monde, qui sont extrêmement légères en comparaison.

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-> Selon le rav Avraham Grodzinski (Torat Avraham) :
Jusqu'à présent, nous avons parlé de l'importance d'utiliser ses pensées et ses émotions pour atteindre le grand objectif pour lequel les souffrances sont donnés à une personne. Cependant, tout le monde n'est pas en mesure de le faire. La plupart des gens n'ont pas la capacité de penser ; ils n'en ont pas le temps.
Pourtant, ces personnes souffrent également des souffrances. Devons-nous dire que les souffrances de ces personnes ne sont pas inclus dans "car Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12)?
D'autre part, quel amour peut-il y avoir dans le phénomène de recevoir des souffrances sans y penser?

La réponse est que les souffrances contiennent en fait 2 avantages.
Le premier est qu'elles amènent une personne à contempler ses actions et à faire téchouva.
Le second est que les souffrances expient les fautes d'une personne, comme l'explique Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:3) : "Et en provoquant une maladie sur le corps d'une personne, Hachem guérit la maladie de son âme".
Nous pouvons apporter une preuve à cela à partir de la guémara (Yoma 86a) qui dit : "Si quelqu'un fait une faute (avéra) qui est punie de karét, et se repent, sa punition est retenue grâce à sa téchouva, en même temps que Yom Kippour. Mais elle n'est effacée que par les souffrances".
Or, le but de ces souffrances n'est évidemment pas d'obliger le fauteur à faire téchouva, puisqu'il l'a déjà fait. Leur but est plutôt de purifier complètement son âme.
Puisqu'il a commis une faute pour lequel il a encouru le karét (peine de mort), la faute est tellement attachée à son âme qu'elle est devenue une partie de lui, à tel point qu'elle ne peut être enlevé sans que l'âme elle-même ne soit déconnectée de la vie éternelle. C'est pourquoi, même après avoir fait téchouva, il a besoin de quelque chose qui puisse détacher complètement la faute de lui.
Les souffrances sont cette chose, car les souffrances affaiblissent le pouvoir et les désirs du corps, laissant l'âme propre et pure de sa faute.

De même que les souffrances ont la capacité d'achever la purification de l'âme d'une personne après qu'elle a fait téchouva, elles sont également utiles avant qu'elle ne fasse téchouva. Même si, à ce stade, l'objectif principal des souffrances n'est pas atteint, la souffrance elle-même améliore l'âme.
Cela s'apparente aux souffrances de Guéhinam dont une personne est punie après sa mort ; ces souffrances purifient l'âme et la débarrassent de ses fautes.
Comme le disent nos Sages (Baba Métsia 58b) : "tous ceux qui entrent dans le Guéhinam finissent par en sortir". En effet, le Guéhinam purifie l'âme d'une personne de son état endommagé, après quoi elle peut entrer dans le Gan Eden.
Or, après la mort, la téchouva ne sert plus à rien, comme le dit le verset : "Car dans la tombe, il n'y a plus d'activité, de contemplation, de connaissance ou de sagesse" (Kohélet 9,10).
Nous voyons ici que même lorsque la personne qui souffre ne fait pas téchouva, les souffrances ont le pouvoir de guérir les maux de l'âme.
Dans ce monde aussi, Hachem a donné à l'humanité ce remède, en donnant aux souffrances la capacité d'effacer les fautes d'une personne.

Il est évident que si une personne comprend le but des souffrances, fait le bilan de ses actions et fait téchouva, son pardon sera incommensurable ; avec la moindre souffrance, elle peut être guérie des plus grandes fautes!
Cependant, même pour une personne qui manque de compréhension, qui vit sa vie comme un cheval qui fonce sur un champ de bataille, sans réflexion ni introspection, sans tenir compte de ses actions ni faire téchouva, même une telle personne bénéficiera des souffrances, car elle en tire profit de son vivant tout comme après la mort ....

En fait, les souffrances de son vivant sont encore plus bénéfiques, car les petites souffrances dans ce monde sont comme les grands souffrances dans le monde à Venir (olam aba), comme on le sait. En effet, de par leur nature même, les souffrances perfectionnent l'âme d'une personne...

Et ce n'est pas tout. Les souffrances sont bénéfiques même pour une personne qui n'en veut pas, quelqu'un qui ne s'habitue pas à sa souffrance, dont la souffrance ne lui apporte pas le bonheur mais plutôt une grande douleur ; qui se sent lésé et a le cœur brisé, comme il est écrit : "Quand il aura faim, il se mettra en colère et maudira" (Yéchayahou 8,21).
Une telle personne, semble-t-il, ne bénéficie pas du tout des souffrances ; elles ne l'amènent pas à rendre compte de ses actions, et la souffrance fait d'elle une personne en colère et plus mauvaise, le contraire d'une amélioration!
Cependant, même une telle personne grandit grâce à ses souffrances. Même au milieu de la colère et d'une grande amertume (du fait de souffrir), les souffrances sont capables d'avoir un effet, fournissant un certain degré de perfection. Cela aussi est un bénéfice, et est inclus dans "car Hachem châtie celui qu'Il aime".

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-> Dans un autre passage, le rav Grodzinski démontre les énormes bienfaits de l'exil en Égypte, des souffrances très intenses qui, à l'époque, ne semblaient pas conduire à une quelconque amélioration du comportement des juifs, dont la qualité spirituelle s'était même dégradée (atteignant le 49e niveau d'impureté sur 50).
Pourtant, l'effet de cette souffrance sur l'âme juive a été d'une ampleur inimaginable et l'a transformée à jamais.

Dans les mots du rav Grodzinski (Torat Avraham) :
Le principe qu'il peut y avoir perfection même sans faire téchouva, peut être prouvé à partir de l'exil égyptien. Le but de l'exil était de garantir que le peuple juif hériterait de la terre d'Israel, même sans le mérite de ses actions.

Avraham demande : "Avec quoi saurai-je que j'en hériterai [de la terre d'Israel]?" (Lé'h Lé'ha 15,18). Le Ramban explique que la émouna d'Avraham ne manquait de rien ; Avraham ne demandait pas une preuve que ses descendants recevraient la terre, mais plutôt un conseil : comment pouvait-il s'assurer que les juifs recevraient définitivement le don de la terre d'Israel, même si les générations futures fautaient, ou si les nations réchaïm qui se trouvaient déjà sur la terre faisaient la téchouva?
En réponse à cette question, Hachem dit : "Parce que vos enfants habiteront une terre qui n'est pas la leur. Ils les feront travailler et les affligeront pendant 400 ans". C'est-à-dire que les douleurs de l'exil rendraient le peuple juif apte à recevoir cet héritage, même sans aucune condition ...

Toute la Torah dépend de l'héritage de la terre d'Israel. Cela vaut non seulement pour les mitsvot qui ne peuvent être accomplies que sur la terre, mais aussi pour toutes les autres mitsvot, car, comme l'écrit le Ramban, le principal lieu d'accomplissement de toutes les mitsvot se trouve en terre d'Israel ...

Comment avons-nous mérité ce cadeau extraordinaire, auquel rien d'autre n'est comparable?
Par l'exil en Égypte. En fait, seule une petite partie de cet "exil" a réellement eu lieu ; pendant 190 ans, nous n'étions même pas du tout en Égypte. Sur les 210 années restantes, le peuple juif a passé plus de 70 ans sous le règne de Yossef, jouissant d'un honneur et d'une gloire exceptionnels. Leur situation spirituelle était également inégalée, Yaakov ayant préalablement envoyé Yéhouda pour y établir une yéchiva pour Yaakov et les tribus.
Même après la mort de Yossef, l'esclavage ne commença que lorsque toute cette génération mourut, et la difficulté de la servitude ne dura que 80 ans (Chir haChirim rabba 2,24). Même à cette époque, la nourriture des juifs était fournie par Pharaon, comme il est dit : "Le poisson que nous mangions gratuitement en Égypte" (Bamidbar 11,5).
Tel fut l'exil en Égypte, mais cet exil a préparé la nation juive à hériter de la Terre sainte pour l'éternité, sans aucune condition.

C'est étonnant! L'exil égyptien a-t-il permis à la nation juive d'améliorer son comportement? Au contraire, ils se sont mélangés aux égyptiens et ont copié leur comportement, s'enfonçant dans le 49e niveau d'impureté ...
Si les juifs sont devenus pires à cause de l'exil ... comment ce même exil leur a-t-il permis de recevoir la terre d'Israel de manière si absolue que cela ne dépend plus de leur libre arbitre, quelque chose qui va à l'encontre de l'ordre naturel, qui est contraire à l'intention et à l'objectif du monde tout entier?

La réponse est qu'il existe 2 façons distinctes pour le cœur humain d'acquérir la perfection, 2 chemins complètement différents l'un de l'autre. Ces deux voies sont les suivantes : 1°/ le libre choix (libre arbitre), et 2°/ la hachga'ha (Providence Divine).
La voie du libre choix exige d'une personne qu'elle étudie la Torah avec intensité jusqu'à ce qu'elle la connaisse entièrement, qu'elle la comprenne au mieux de ses capacités et qu'elle l'accomplisse à la perfection, avec des traits de caractère parfaits et un cœur pur, atteignant ainsi les niveaux du roua'h hakodech et de la névoua (prophétie).

La hachga'ha, quant à elle, est une voie différente pour atteindre la perfection - une voie plus profonde et plus complète. Cette voie, elle aussi, se trouve dans le cœur d'une personne ...
La voie de la hachga'ha transcende le libre arbitre d'une personne, mais elle aussi amène le cœur d'une personne à la perfection, lui permettant de mériter la vie éternelle ...
Ce chemin de la hachga'ha vient à une personne par la souffrance. Même pour une personne, ou une génération, au cœur de pierre, qui manque de sensibilité et de compréhension, il y a encore de l'espoir.
Même si la première voie du libre arbitre a été perdue, la seconde voie, celle de la hachga'ha, est toujours là...

C'est cette voie de la perfection, la hachga'ha, qui était à la disposition de la nation juive, même en Égypte. Les 86 années de servitude et d'exil ont amené le peuple juif à un état de grande préparation spirituelle. Malgré l'effondrement massif de la perfection de son libre arbitre au cours de ces années (les juifs avaient presque atteint le niveau d'impureté des égyptiens), il a progressé de plus en plus dans sa perfection de hachga'ha (grâce à leur souffrance du terrible esclavage).
Ce type de perfection, bien que méconnaissable à l'époque en raison de leurs actes, restait caché dans leur cœur, les préparant de manière à ce qu'ils soient prêts à se manifester et à s'actualiser à la première occasion qui leur serait donnée. Et en raison de la perfection innée que ces personnes avaient atteinte, il suffisait de quelques démonstrations de la vérité pour qu'elles rejettent le grand mode de vie erroné dans lequel elles étaient plongées.

Cela explique aussi une chose étonnante : les miracles qui ont eu lieu en Égypte et à la mer Rouge ont été vus par tout le monde, juifs et égyptiens. Pourtant, le peuple juif s'éleva du 49e niveaux d'impureté et chanta la chira (chant), expérimentant le plus haut niveau de prophétie ... continuant à grandir, niveau après niveau, jusqu'à ce qu'ils méritent de recevoir la Torah d'Hachem, lorsque Hachem leur parla, face à face, à un niveau similaire à celui de Moché Rabbénou.
Les égyptiens, en revanche, sont restés les mêmes. Même les meilleurs d'entre eux, ceux qui craignaient Hachem, méritaient de mourir (Mékhilta Béchala'h - chap.1) ; ils ont finalement poursuivi le peuple d'Israël pour le tuer.

Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi les juifs et les égyptiens ont-ils réagi aux miracles de la sortie d'Egypte de manière si diamétralement opposée?

La réponse est qu'une grande préparation est nécessaire pour pouvoir utiliser correctement un miracle.
Un miracle est une révélation, et pour l'accepter correctement, il faut un récipient adéquat.
La servitude (et ses souffrances atroces) en Égypte a préparé le peuple juif, en donnant à son cœur la capacité d'accepter ce que les miracles allaient révéler plus tard.
Tout était prêt, et lorsque Moché et Aharon vinrent révéler la parole d'Hachem au peuple, celui-ci crut immédiatement... Et après avoir vu les miracles, le changement des règles de la nature, ils ont grandi énormément, jusqu'à se débarrasser, en peu de temps, de tout ce qu'ils avaient absorbé en Égypte.
Et ce n'est pas tout : lorsqu'ils se sont retrouvés au mont Sinaï, ils avaient réussi à détruire tout le mal et toute l'impureté qui se trouvaient dans leur cœur, y compris même la "contamination/impureté de 'Hava", comme nous le disent les Sages (Avoda Zara 22b).

Le Ramban affirme que la sortie d'Egypte est la base à partir de laquelle nous pouvons apprendre la émouna, dans tous ses détails. La suspension des lois de la nature, qui était évidente pour tous dans les miracles de la sortie d'Egypte, a clairement prouvé qu'Hachem veille sur toutes les activités humaines, récompensant ceux qui respectent Ses mitsvot et punissant ceux qui ne les respectent pas. Il en va de même pour les autres principes de la foi.
Cependant, comme Hachem ne fait pas de miracles pour chaque individu et chaque génération, Il a choisi de montrer à une génération tous les principes de la émouna (celle d'Egypte).

Les paroles du Ramban sont étonnantes. Si Hachem devait choisir une génération dans l'histoire, Il aurait dû choisir la génération des Tanaïm et des Amoraïm, ou mieux encore, la génération des Néviim, à l'époque du Temple. Pourquoi Hachem a-t-il choisi une génération qui était plongée dans le 49e niveau d'impureté?

La réponse est oui, c'est précisément ce peuple qui a été choisi. Ces personnes, qui avaient fait l'expérience des souffrances et souffert de la grande dureté de l'esclavage, étaient celles qui étaient aimées d'Hachem.
Car rien ne purifie l'âme comme les souffrances. Il n'y a pas de préparation aussi parfaite que l'esclavage et l'exil. La génération qui fut en exil fut la génération choisie pour voir des miracles et les comprendre, grandissant énormément jusqu'à ce qu'elle atteigne la prophétie et accepte la Torah.

[ainsi, nous rappelons si souvent la sortie d'Egypte, pour nous rappeler que même si nous sommes en exil, que notre situation personnelle peut être compliquée, et bien toutes nos douleurs/souffrances, vont construire nous impacter positivement. A l'image des juifs en Egypte qui ont mérité d'être élevés au 49e niveau de pureté, de recevoir la Torah, la terre d'Israël, ... nos souffrances nous sont également positives et nous permettront d'atteindre une super éternité dans le monde à Venir, avec beaucoup de proximité avec papa Hachem.]

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) :
"Il y a de nombreux avantages qui découlent des souffrances, même lorsque la souffrance n'amène pas la personne à se repentir.
C'est comme le Guéhinam, qui purifie l'âme d'une personne, malgré le fait qu'après la mort, lorsqu'il n'y a plus de libre arbitre, il n'est plus possible de faire téchouva. Néanmoins, le feu du regret brûle la contamination/impureté de ses fautes.
Une autre façon dont les souffrances involontaires profitent à une personne est que le fauteur, ainsi que sa faute et sa punition, deviennent des réceptacles pour révéler le jugement d'Hachem dans le monde, car les gens le voient souffrir. Bien que le fauteur n'ait pas choisi cela, sa situation même provoque automatiquement cette révélation."

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-> Le rav Its'hak Sher souligne qu'au milieu de la souffrance, une personne n'est pas toujours capable de puiser force et réconfort dans des vérités intellectuelles qu'elle ne ressent pas dans son cœur. Dans ces moments-là, une seule pensée peut aider une personne à surmonter son épreuve : la prise de conscience qu'Hachem, son Père aimant dans les cieux, est l'auteur de sa souffrance, et qu'Il le fait pour le bien de cette personne et pour la purifier de ses fautes.

-> Dans les mots du rav Sher (Léket Si'hot Moussar - Chémot) :
En période de malheur, les pensées, aussi positives et nobles soient-elles, sont insuffisantes pour donner à une personne la force et le courage de supporter une situation difficile. Comment cela se fait-il?
Parce que le corps est plus fort que l'intelligence.
Lorsque le corps est écrasé par les souffrances, on n'a pas la présence d'esprit nécessaire pour écouter la voix de l'intellect.

Si une personne souhaite survivre indemne aux temps difficiles de l'exil et de la dissimulation Divine, il n'y a qu'une seule option : "Heureux l'homme que Tu châties, Hachem!" (Téhilim 94,11).
Une personne doit développer la croyance, une émouna que ses souffrances lui viennent de son Père céleste [et que leur but est de le purifier de ses fautes].

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+ En résumé :

-> Lorsqu'une personne fait une faute (avéra), elle crée une tâche spirituelle sur elle-même.
Cette tache doit être nettoyée : soit dans le Guéhinam, à travers d'immenses souffrances, soit à travers la douleur infiniment plus douce des souffrances dans ce monde.
C'est donc une grande bonté lorsqu'Hachem choisit de punir une personne alors qu'elle est encore dans ce monde.
[les souffrances sont à notre avantage et découlent de l'amour d'Hachem pour nous. ]

Les bénéfices de nos souffrances (1ere partie)

+++ Les bénéfices de nos souffrances (1ere partie) :

+ Introduction :

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm - Moadim vol.2) écrit :
"Dans la guémara (Méguila 15b), les Tanaïm et Amoraïm donnent 12 raisons pour lesquelles Esther a invité Haman à son banquet. Après ce passage, la guémara nous dit que Rabba bar Avouha rencontra Eliyahou haNavi et lui demanda ce qu'Esther voulait vraiment. Eliyahou répondit qu'Esther avait toutes ces intentions à l'esprit.

Nous pouvons maintenant faire un kal vachomer : Si un être humain peut accomplir une action avec de nombreuses intentions différentes, chacune d'entre elles étant suffisante à elle seule, il en est d'autant plus le cas pour Hachem : combien de dizaines de milliers de raisons Hachem a-t-il pour tout ce qu'Il fait!"

=> Il nous est difficile d'imaginer qu'Hachem a plus d'une raison de faire quelque chose, et cela peut être le cas parce que nous projetons à tort nos propres limites sur Lui.
La vérité est qu'Hachem a de nombreux plans différents (dont la majorité dépasse actuellement notre entendement), qui sont tous mis en œuvre simultanément. Au début, cela peut être difficile à comprendre. Cependant, en y réfléchissant, nous pouvons facilement nous rendre compte que les décisions d'Hachem sont bien plus complexes que les nôtres.
Après tout, même Esther avait une multitude de raisons à l'esprit lorsqu'elle a lancé une simple invitation.
Lorsque nous considérons la grandeur d'Hachem, il devrait être clair que Ses voies, et les événements de notre vie, dépassent vraiment notre compréhension.

b'h, nous allons voir quelques enseignements de nos Sages sur les avantages que peuvent nous générer nos souffrances.

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+ Les souffrances améliore le caractère d'une personne :

-> Selon le rav Grodzinski (Torat Avraham) :
"Les souffrances perfectionnent l'âme d'une personne ... Elles affaiblissent le corps et ses désirs ...
Ses désirs sont diminués, tout comme ses envies d'honneur ; ses ambitions financières ne sont pas aussi élevées qu'elles l'étaient ...

La matérialité est la source de tous les traits de caractère négatifs.
Tous ces traits : la paresse, le désir physique/matériel, la soif de richesse et d'autres plaisirs terrestres, sont intrinsèques à l'être humain ; c'est ainsi qu'il a été créé. La nature physique d'un homme est donc la cause de tous ses désirs et traits de caractère ... se libérer de cette physicalité/matérialité est presque impossible ...
Il existe cependant un moyen très efficace de minimiser la nature matérielle d'une personne : les souffrances.
Les souffrances, même seules, affaiblissent les désirs d'une personne, la séparant lentement de ses attaches physiques.
En prenant conscience qu'il peut vivre sans plaisir matériel, sans tranquillité, sans égoïsme et sans honneur, ce qui est essentiellement superficiel, le malade se libère progressivement de l'esclavage de ses désirs, et sa vision étroite du monde s'élargit. Ses yeux s'ouvrent pour voir sa véritable essence, son riche moi intérieur.

Et tout comme l'abondance matérielle exacerbe l'orgueil d'une personne et lui fait oublier son Créateur, la réduction de ces choses lui permet de développer son humilité, en lui rappelant Hachem, qui a créé le monde et continue à le contrôler."

=> Lorsqu'une personne se rend compte de la croissance qu'elle connaît grâce à sa souffrance, il lui est beaucoup plus facile d'accepter sa situation. Il est extrêmement difficile de changer ses traits de caractère, et de nombreuses personnes négligent complètement de le faire.
Parce qu'Hachem nous aime et désire notre bien ultime, Il nous envoie des souffrances, qui développent notre caractère indépendamment de toute contribution de notre part. Et ce changement positif se produit relativement rapidement, contrairement au long chemin de l'amélioration personnelle.
Soudain, une personne devient moins égoïste et plus sensible aux besoins de son prochain. En outre, elle devient une personne plus spirituelle, moins esclave de ses désirs physiques. Toute cette croissance est un cadeau d'Hachem!

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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.4) enseigne :
"Les souffrances présentent de nombreux avantages, même si elles n'amènent pas une personne à se repentir. Les souffrances réduisent le plaisir qu'une personne éprouve à fauter ; elles diminuent également son orgueil.

Une personne doit remercier Hachem pour toutes les souffrances qu'Il lui envoie, car ces souffrances sont très utiles pour briser les traits de caractère négatifs d'une personne et pour surmonter son yétser ara.
Ce n'est que grâce aux souffrances qu'il est possible d'entrer dans la "porte d'Hachem", comme il est écrit : "Voici la porte d'Hachem... Je Te remercie, car Tu m'as exaucé (Téhilim 118,20-21)."
Il ne faut pas lire ce mot comme "anitani" (Tu m'as répondu), mais plutôt comme "initatni" (Tu m'as affligé). Comme le dit le passouk : "Je te remercie, Hachem, de t'être mis en colère contre moi" (Yéchayahou 12,5).
Nos Sages nous disent également que "le monde à Venir (olam aba) ne s'acquiert que par les souffrances.

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+ Renforcer notre lien avec Hachem :

-> Les souffrances sont précieuses pour celui qui les considère comme des messagers d'Hachem.
Elles renforcent le lien entre une personne et son Créateur, l'élevant vers un monde tout en lumière, au-delà des pulsions du corps. Et c'est là toute la raison d'être de l'homme! Heureux est son sort.
['Hazon Ich - Kovets Igrot 'Hazon Ich 201 ]

[nos souffrances sont des messages Divin, et peuvent nous élever au-dessus de nos limites, devenant ainsi infiniment plus proche d'Hachem.
Cela va à l'encontre de ce que nous souffle notre yétser ara : si tu souffres, c'est que Hachem t'a abandonné, qu'Il ne t'aime pas, que tu n'es pas important à Ses yeux, ... ]

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+ Développer notre émouna :

-> De façon incroyable, le rav Its'hak Sher montre comment les juifs en Egypte ont énormément grandi grâce à leurs souffrances (provenant de leur terrible esclavage), au point de surpasser même Moché Rabbénou, et ce par leur capacité à accepter leurs souffrances sans se plaindre.

Le rav Sher (Léket Si'hot Moussar - Chémot) écrit :
"[Nous constatons que l'expérience des souffrances permet à une personne d'atteindre de grands sommets de perfection et de conscience d'Hachem].
La guémara (Shabbath 97a) rapporte que lorsque Moché dit à Hachem : "Ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix" (Chémot 4,1), Hachem lui répond : ''Ce sont des croyants, des enfants de croyants! Des croyants comme il est dit : "Et la nation crut" (Chémot 4,32). Des enfants des croyants, comme il est dit (à propos d'Avraham) : "Et il crut en Hachem" (Lé'h Lé'ha 15,6).
Nous voyons qu'à travers les souffrances qu'ils ont endurés, le peuple juif d'Egypte a atteint le haut niveau d'émouna qu'Avraham a atteint en reconnaissant Hachem.

Voyons à quel point le peuple juif a atteint un niveau élevé de émouna en Egypte.
Lorsque Moché vint annoncer au peuple juif qu'Hachem s'était souvenu de sa nation, "le peuple crut".
Moché et Aharon se présentèrent devant Pharaon, tandis que la nation entière attendait, espérant que le salut d'Hachem se produise instantanément. Pourtant, non seulement cela ne s'est pas produit, mais leur servitude est devenue encore plus difficile.
Désormais, le peuple ne recevait même plus de paille. Il était contraint de parcourir le pays pour se procurer ses propres matériaux de construction et remplir le quota de construction, faute de quoi ses enfants seraient tués et insérés dans les murs!
Pouvait-il y avoir un test de croyance en D. plus important que celui-ci?
Même Moché Rabbénou, prophète d'Hachem et agent de la Rédemption, se plaignit amèrement de la situation en disant : "Pourquoi as-tu fait du mal à cette nation?" (Chémot 5,22).
Le midrach (Chémot rabba chap.6) raconte que Moché fut critiqué par Hachem pour avoir remis en question Ses voies de cette manière ; en effet, Moché aurait été puni par l'Attribut du Jugement si Hachem Lui-même n'était pas intervenu et ne l'avait pas défendu en raison du fait qu'il n'était qu'un être humain (midrach Kohélet rabba - chap.7).

Quiconque y réfléchit est étonné : Moché, le plus grand des prophètes, qui n'était pas lui-même un esclave, a été pardonné de se plaindre parce qu'il n'était qu'un être humain ; que dire alors du peuple juif lui-même, qui a fait l'expérience personnelle du travail éreintant et qui n'a pourtant pas remis en question les voies d'Hachem.
N'étaient-ils pas eux aussi "seulement humains"?
Et cette épreuve de l'esclavage encore plus dur (ajoutant au malheur terrible de l'esclavage, la difficulté de parcourir l'Egypte pour trouver la paille nécessaire aux briques) ne dura pas seulement un jour ou deux, ou même trois, comme celle de l'Akéda (ligature d'Its'hak) ; elle dura toute la moitié d'une année!
Et non seulement cela, mais Moché, le messager de la rédemption, disparut soudainement ; il quitta le pays et retourna à Midiyan, y restant pendant toute la période de 6 mois! (midrach Chémot rabba - chap.5)
Pouvons-nous avoir une idée de la difficulté de cette épreuve de la émouna pour les juifs? [ils pensaient que Moché allait les aider et les délivrer, mais au final leur situation devint pire et Moché disparut on ne sait où. Ils auraient pu facilement se plaindre, remettre en cause les voies d'Hachem, ... ]
Pourtant, ils l'ont réussie : ils n'ont pas remis Hachem en question et lui sont restés fidèles. Comment ont-ils pu le faire?

Uniquement grâce au mérite des souffrances qu'ils ont endurés et qui les ont purifiés.
C'est pourquoi la guémara (Guitin 36b) dit que "ceux qui sont insultés et ne répondent pas à l'insulte, qui s'entendent déshonorer et ne répondent pas (une autre forme de souffrances), qui agissent par amour et acceptent leurs souffrances avec joie, à leur sujet, le verset dit : "Et ceux qui L'aiment sont comme le soleil qui se lève dans sa force" (Shoftim 6,3).
Les souffrances confèrent à une personne la capacité de résister aux épreuves les plus difficiles."

=> Le message du rav Sher est clair : lorsque nous traversons une épreuve difficile, il n'y a qu'un seul moyen infaillible de rester fort et de conserver une attitude positive. Nous devons nous concentrer sur le fait qu'Hachem nous donne ces souffrances par amour, et que ces souffrances nous nettoieront et nous raffineront, nous permettant de nous élever à des hauteurs formellement inaccessibles. C'est ainsi que le peuple juif en Égypte a pu résister au grand test de la émouna, continuant à croire en la rédemption d'Hachem en dépit, ou à cause, des années de servitude difficile qu'ils ont endurées.
Nous devrions prendre cela à cœur et réaliser que nous aussi, nous gagnons énormément en raffinement de caractère grâce à nos souffrances.

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+ Avoir une meilleure perception de la vie & réduire notre attachement à la matérialité :

-> Le rav Eliyahou Lopian développe que les souffrances ont le pouvoir de purifier une personne. Lorsque le corps d'une personne est affligé par la souffrance, son esprit devient moins attaché à la matérialité, ce qui permet à ses processus de pensée d'être de nature plus spirituelle. Il sera même capable de comprendre des choses qui lui échappaient auparavant.

Le rav Lopian (Lev Eliyahou - Mikets) écrit :
Prêtez attention au principe suivant, qui est une règle s'appliquant dans toutes les situations : De nombreux versets dans le Tana'h et des déclarations de nos Sages décrivent la grandeur des souffrances.
Nos Sages disent même que : "Celui qu'Hachem aime, Il le blesse avec des souffrances!" (guémara Béra'hot 5a).

La guémara (Béra'hot 5a) poursuit en relatant un autre enseignement :
"Reich Lakich dit : Le mot "brit" (alliance) est mentionné avec le sel (brit méla'h - Kora'h 18,9) ... et le mot brit est également mentionné avec les souffrances (Ki Tavo 28,69) ...Tout comme la brit mentionnée avec le sel implique que le sel purifie la viande, la brit mentionnée avec les souffrances indique que les souffrances purifient une personne de ses fautes."

L'idée que les souffrances "purgent les fautes" doit être comprise littéralement : la souffrance frotte la tâche de la faute et l'efface.
Lorsque le corps fait l'expérience de la souffrance, il se purifie jusqu'à ce qu'il soit pur et clair. Cela provoque l'éveil de l'esprit, qui se détourne des ténèbres auxquelles le corps et les pulsions naturelles sont soumis. En conséquence, la faute de la personne disparaît et elle est pardonnée.
De plus, maintenant que son esprit est libéré de l'obscurité de la matérialité, elle sera en mesure de comprendre des choses qui étaient auparavant au-delà de sa compréhension!

=> Une personne qui souffre doit réaliser que chaque seconde de souffrances en vaut la peine ; la douleur qu'elle éprouve efface littéralement ses fautes ! De plus, comme le lien de la personne souffrante avec son corps s'affaiblit, son esprit sera capable de saisir des idées qui étaient auparavant hors de sa portée.

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-> Selon le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou - vol.1) :
"Quiconque a déjà fait l'expérience du goût des souffrances (à moins d'être extrêmement têtu et ancré dans son mauvais comportement), même s'il n'a pas fait de comptabilité spirituelle mais simplement une évaluation régulière de sa vie, de la même manière que quelqu'un ferait une évaluation de ses affaires, et est ainsi arrivé à la conclusion qu'il devait abandonner l'espoir de réaliser ses aspirations et ses rêves matériels, quiconque est arrivé à une telle position a senti comment ses fantasmes irréels de succès et de plaisir physiques, qu'il a retirés de son cœur, ont été remplacés par une conscience de la vraie réalité et de la spiritualité ...
Celui qui a vu ses fondations matérielles, qu'il croyait gravées dans la pierre pour des générations, s'effondrer complètement devant ses yeux [suite à des souffrances], qui a ainsi mérité de vivre simplement et de manière cohérente en abandonnant ce qui ne vaut rien et en ne trouvant sa force qu'auprès de son D., celui-là a déjà ressenti la puissance intérieure et le calme qui sont donnés à celui qui se fie à Hachem.

En effet, ce concept a été testé et éprouvé. Dans la mesure où une personne abandonne la poursuite des plaisirs du monde, elle est capable de percevoir la lumière de la vérité, la lumière du visage divin!
Des concepts qui lui étaient auparavant inimaginables, qui étaient au-delà de son niveau, lui sont maintenant révélés.
Même si la séparation d'avec les choses frivoles ne s'est pas faite de sa propre volonté, mais plutôt à travers les douleurs des souffrances, le départ de l'obscurité fait automatiquement apparaître la lumière. Car telle est la voie d'Hachem : "Je suis avec l'opprimé, et l'opprimé est avec Moi" (voir Sota 5a)."

=> Nous passons une grande partie de notre vie à courir après des choses qui nous sont extérieures. Pour certains, c'est l'argent qui les motive ; pour d'autres, c'est l'honneur. Souvent, les plans bien conçus d'une personne tombent à l'eau, ou bien elle perd des richesses et des biens qu'elle avait mis des années à accumuler. Dans ces moments-là, il convient de réfléchir à l'inutilité de la manière dont on dépense son énergie et sa vie.
Si [suite à des galères/souffrances], une personne est capable d'abandonner ses anciennes ambitions et de réévaluer ses priorités dans la vie, de nouveaux mondes spirituels s'ouvriront à elle, des mondes qui lui étaient auparavant inaccessibles.
Comme nous l'explique le rav Dessler, une grande partie de cette transformation se produit automatiquement ; la souffrance elle-même amène une personne à réévaluer ses priorités et ses désirs.

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+ Révéler les profondeurs du coeur :

->Alors que les pulsions physiques d'une personne sont diminuées par les souffrances, l'essence la plus profonde de son âme remonte lentement à la surface.
Il est désormais capable de crier à Hachem avec sincérité et dévouement comme jamais auparavant.

Le rav Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Chevivé Lev) explique :
"J'ai entendu une explication de l'Alter de Kelm sur le verset : "Des profondeurs, je crie vers Toi, Hachem" (Téhilim 130,1).
Cela signifie que chaque individu a un endroit au fond de son cœur, à partir duquel il est constamment prêt et préparé à appeler au nom d'Hachem.
Cet endroit est cependant caché et recouvert par le matériel et l'attachement aux plaisirs du monde.
C'est pourquoi une personne doit creuser au plus profond d'elle-même et se débarrasser de cette matérialité ; alors, elle pourra atteindre "les profondeurs", et c'est de son âme même qu'elle criera vers Hachem.

Mais si une personne ne parvient pas à concentrer son esprit sur ce point et n'appelle pas Hachem du plus profond de son cœur, on lui envoie des "messagers", c'est-à-dire des souffrances, qui creusent profondément, entamant son intégrité physique ...
En fin de compte, d'une manière ou d'une autre, lorsque ce point au plus profond de son cœur est révélé, le résultat suivra : "Je t'appelle, Hachem!" "

[Hachem désire notre coeur. Ainsi, on peut s'épargner des souffrances, en faisant l'effort d'atteindre les profondeurs de notre coeur même lorsque tout va bien dans notre vie, faisant qu'Hachem n'aura pas besoin de nous envoyer des souffrances pour que venions à ouvert pleinement notre coeur. ]

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+ Les souffrances permettent d'atteindre la grandeur :

-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Chour - vol.2) enseigne :
"Essayons de comprendre la profondeur de la guémara (Shabbath 88b) suivante : "Les rabbins ont enseigné : Ceux qui sont insultés et n'insultent pas, qui écoutent les gens qui les déshonorent et ne répondent pas, qui agissent avec amour et sont heureux avec les souffrances, à propos de ces personnes, le verset déclare : "Et ceux qui L'aiment sont comme le soleil qui émerge dans sa force" (Shoftim 5,31).

Or, "le soleil émergeant dans sa force" est une description du soleil en pleine activité. Alors, si nous devions comparer une personne au soleil de cette manière, qui choisirions-nous?
Certainement quelqu'un qui accomplit des activités extraordinaires, qui réalise énormément de [belles] choses (une personne lumineuse, illuminant le monde)!
Pourtant, nos Sages nous révèlent une idée nouvelle : au contraire, celui qui est pleinement actif est précisément quelqu'un qui endure passivement les souffrances. Une personne qui supporte sa souffrance et qui s'en réjouit même, c'est en effet la personne la plus puissante!

[De même, nous trouvons dans la guémara ('Houlin 89a) : "Le monde existe par le mérite d'une personne qui garde sa bouche fermée pendant une dispute, comme il est dit : "Il suspend le monde à la blima" (Iyov 26,7). Le monde existe spécifiquement grâce à quelqu'un qui est silencieux (alors que naturellement il voudrait parler pour répondre à une offense). ]

Le monde regarde une personne qui souffre de souffrances simplement avec pitié ; personne ne la décrirait comme étant " puissante ". Pourtant, il se pourrait bien qu'une telle personne soit plus grande que l'homme qui accomplit de grandes choses!
Qu'Hachem nous protège des souffrances, mais nous devons savoir que quelqu'un qui a des souffrances, qui les supporte avec joie et qui n'est pas brisé par elles, est le plus grand des hommes.
Une personne allongée sur son lit de mort, sans aucune force, pourrait, à ce moment-là, être à un niveau spirituel plus élevé qu'elle ne l'a jamais été au cours de sa vie, alors qu'elle était occupée à faire de bonnes actions."

=> Le point de vue du rav Wolbe est très stimulant. Au lieu de succomber à des sentiments d'inutilité et de désespoir, une personne qui souffre doit savoir que dans sa situation actuelle, elle est capable de réaliser encore plus que lorsqu'elle s'engageait de manière productive dans la Torah et les mitsvot.

Le rav Wolbe donne l'exemple d'une personne mourant dans un lit d'hôpital. Mais son principe s'applique à toute personne qui subit des souffrances. Chaque individu a ses propres défis dans la vie, problèmes de santé, détresse émotionnelle ou autres obstacles qui l'empêchent d'atteindre ses objectifs.
Dans une telle situation, on peut choisir de réagir par une attitude de rejet, en devenant amer et en colère. Ou bien on peut choisir d'accepter ce qu'Hachem nous a donné, et atteindre des niveaux extraordinaires de pouvoir et de proximité avec Lui.

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+ Les souffrances permettent d'avoir une sensibilité accrue à l'égard des autres :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitz aborde un autre aspect : lorsqu'une personne fait l'expérience de la souffrance, elle est beaucoup plus à même d'être sensible à la douleur des autres.
C'est pourquoi la guémara considère qu'il est essentiel que le machia'h, le chef et le sauveur du peuple juif, soit un homme qui n'est pas étranger à la souffrance.

Le rav Chmoulévitz (Si'hot Moussar 18) écrit :
"En ce qui concerne les avantages et la valeur des souffrances, nous trouvons la déclaration suivante dans la guémara (Sanhédrin 98a) : "Où est assis le machia'h? À l'entrée de la ville. Quel est le signe que c'est lui? Il est assis parmi les pauvres qui souffrent de maladies. Tous les autres [les autres malades] ouvrent et remettent tous leurs bandages en même temps. [Chaque personne ouvre tous ses bandages en même temps, nettoie ses plaies, puis les referme]. Mais le machia'h, lui, n'ouvre et ne refait qu'un seul pansement à la fois".

Plus loin, la guémara (Sanhédrin 98b) dit : "Rav a dit : S'il est d'entre les vivants [si le machia'h est vivant], c'est quelqu'un comme Rabbeénou haKadoch ; s'il est d'entre les morts, c'est quelqu'un comme Daniel".
Rachi explique : "Si machia'h est quelqu'un de vivant, c'est certainement Rabbénou haKadoch, qui souffre de maladies et qui est très sévère. Si c'est quelqu'un qui est mort, alors c'est Daniel, qui a souffert d'être jeté dans la fosse aux lions et qui était parfaitement pieux".

Nous voyons ici que l'une des conditions requises pour être le machia'h est d'être un baal souffrances, qu'il s'agisse de souffrir parmi les indigents malades à l'entrée de Rome, ou des énormes souffrances de Rabbénou haKadoch ou de Daniel ...
Sa place n'est pas parmi les talmidé 'hakhamim engagés dans l'étude de la Torah dans le beit midrach, mais plutôt parmi les malades.

Il semblerait que la raison en soit que pour être le rédempteur du peuple juif, il doit ressentir sa douleur, et personne ne peut ressentir la douleur d'autrui comme un baal yissourrim (souffrances), car celui qui est rassasié ne peut ressentir la douleur de ceux qui ont faim ...

"Ressentir la douleur de quelqu'un d'autre" signifie partager sa douleur et ses problèmes. Une personne qui partage la douleur d'autrui mérite d'atteindre un niveau très élevé.
Le midrach (Kohélet rabba 7:2,4) raconte que les amis d'Iyov, qui sont venus le réconforter lorsqu'il souffrait, ont mérité de recevoir la prophétie et de voir leur nom mentionné dans la Torah. Il n'en va pas de même pour ceux qui ont participé au grand festin qu'Avraham a organisé lorsque Its'hak a été sevré ; leurs noms ne sont pas mentionnés et ils n'ont pas obtenu la prophétie.

=> La capacité de s'occuper pleinement de son prochain est très précieuse, mais très difficile à obtenir.
Tous les grands dirigeants du peuple juif ont été des modèles d'attention aux autres, depuis notre premier rédempteur, Moché Rabbénou, jusqu'au futur le machia'h.
En souffrant, cependant, même un simple juif peut accéder à cette précieuse midda. Il s'agit là d'un autre avantage incroyable des souffrances!