Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Prier à la synagogue

+ Prier à la synagogue :

-> La mitsva est principalement de prier à la synagogue, comme l'enseigne la guémara (Béra'hot 6a) : "La prière de l'homme n'est entendue qu'à la synagogue".

-> Celui qui s'abstient d'entrer à la synagogue est considéré comme un mauvais voisin et il cause l'exil de ses enfants.
[guémara Béra'hot 8a ]

-> Hachem dit : lorsque tu pries, prie à la synagogue. [Cho'her Tov 4,9]

-> Quiconque entre dans la synagogue ou la maison d'étude dans ce monde méritera d'y entrer dans le monde futur, comme il est écrit : "Dignes d'éloges sont ceux qui sont assis dans Ta maison, ils Te loueront à jamais, sélah" (Téhillim 84,5).
[Yalkout Chimoni - Téhilim 833)]

-> "Quiconque n'entre pas à la synagogue dans ce monde n'entrera pas à la synagogue dans le monde futur, car il est écrit : 'Les réchaïm marchent tout autour' (Téhillim 12,9)."
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 5,1]

-> La guémara (Yérouchalmi - Béra'hot 5,1) dit également que si quelqu'un prie à la synagogue, c'est comme s'il apportait une pure offrande de farine.
Le prophète dit : "Cherchez Hachem là où on peut Le trouver". Où peut-on Le trouver? A la synagogue.

La grandeur de la prière

+ La grandeur de la prière :

-> Rien n'est plus important que la prière.
[midrach Tan'houma - Mikets 9 ]

-> La prière est équivalente à toutes les autres mitsvot.
[ Tikouné Zohar - chap.1 ]

-> La prière est plus grande que les bonnes actions, car personne n'était supérieur à Moché Rabbénou dans les bonnes actions, et pourtant, il ne fut exaucé que par la prière. Nous voyons que même Moché Rabbénou avait besoin de la prière.
[guémara Béra'hot 32b ]
[l'idée est que même si nous sommes une personne aussi élevée spirituellement que Moché, la règle est la même pour tous : il est nécessaire de prier à Hachem pour permettre à la bénédiction Divine de pleinement nous parvenir. ]

-> La prière est plus importante que les sacrifices.
[guémara Béra'hot 32b ]

-> Selon Rabbi Yo'hanan (Méguilla 27a), la prière est plus importante que l'étude de la Torah. Il apporte pour preuve que le prophète Elicha fut capable d'accomplir tous ses miracles uniquement par la prière.
[les déceisionnaires (poskim) écrivent au nom du Rokéa'h (cité par Michna Beroura 106;8) que si un homme omet une prière parce qu'il était occupé à l'étude de la Torah, même s'il enseigne aux autres toute la journée, c'est comme s'il n'avait rien étudié. ]

-> Le peuple juif n'a été délivré d'Egypte que par la prière.
[midrach Chemot rabba 38,4 ]

-> Un homme ne peut dépendre ni de son argent, ni de sa sagesse, ni de sa force physique. La seule chose qui peut le protéger, c'est sa prière.
[midrach Téhillim - Choher Tov 142,1 ]

-> Dans nos générations où nous n'avons ni roi, ni prophète, ni Cohen Gadol ni Ourim VeToumim, il ne nous reste que la prière.
[midrach Vayikra rabba 30,3 ]

-> Après la destruction du Temple, il ne nous reste que la prière.
[midrach Tan'houma - Vayichlah 9 ]

<--->

-> Hachem ne rejette la prière d'aucune créature.
[midrach Tan'houma - Vaet'hanan 4 ]

-> Personne ne doit dire : "Je ne suis pas digne de prier pour le Temple et pour le peuple juif" parce que la Torah dit : "J'écouterai certainement son appel" (Michpatim 22,22).
[Mékhilta déRachbi - Michpatim 22 ]

-> Hachem dit : "Faites attention à la prière, car il n'y a rien de plus important et elle est plus importante que tous les sacrifices. Même si un homme n'est pas digne que ses prières soient exaucées et qu'on lui fasse des bienfaits, s'il prie et abonde en supplications, Je Lui octroierai des bienfaits"
[midrach Tan'houma - Vayéra 1 ]
[connaissant la force de la prière, notre yétser ara peut nous laisser croire que nous ne valons pas tant que ça (ex: au regard de notre niveau spirituel, de nos fautes), que notre prière n'est pas vraiment importante pour Hachem. Pourtant, même si nous étions un grand fauteur, notre prière serait écoutée et exaucée. Alors tâchons de renforcer notre confiance en chacune de nos prières.

La guémara (Béra'hot 32b) énonce quatre choses qui demandent un renforcement constant, l'une d'elles étant la prière.
Rachi commente : un homme doit toujours s'encourager de toutes ses forces pour y parvenir. ]

<--->

-> Que doit faire un homme pour devenir sage? Il doit demander la compassion de Celui qui possède la sagesse. [guémara Nidda 70b]

-> A propos de Léa, le midrach (Béréchit rabba 70,16) enseigne : comme la prière est puissante! Non seulement elle a annulé le décret [que Léa épouse Essav], mais elle lui a même permis de précéder sa sœur [Ra'hel, pour épouser Yaacov].

-> Veux-tu connaître l'effet de la prière? Si elle n'accomplit pas tout, elle accomplit au moins la moitié [de la requête].
[midrach Dévarim rabba 8,1 ]

-> Selon nos Sages, la construction et le perfectionnement de tous les mondes célestes ne se produisent que par la prière. Chaque mot du service de la prière raffine et perfectionne le monde à un niveau extraordinaire, et la récompense de celui qui prie est illimitée.

"Sache ce qui est au-dessus de toi"
On peut l'interpréter comme suit : "Sachez que tout ce qui se passe en-Haut (au Ciel) vient de toi".
[Baal Chem Tov - Tsava'at Harivach 142]

-> "Hachem est ton ombre" (Téhilim 121,5).
Le Baal Chem Tov explique : de même que l'ombre de l'homme reproduit chacun de ses mouvements, de même Hachem se rapporte à l'homme en fonction de ses actions.
Les royaumes suprêmes sont affectés, pour ainsi dire, par tout juif. L'action de l'homme en bas entraîne donc une réaction correspondante en-Haut.

-> Il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
Hachem attend et est dépendant (si l'on peut dire) nos actes d'être humain juif pour en résulter une force de pouvoir agir.
Ainsi, à chacune de nos actions nous avons un impact au Ciel, qui donnera ou pas de la force à impacter positivement notre monde ici-bas.
Un juif a donc la force d'impacter tous les mondes Supérieurs (en bien ou mal), et par ricochet cela impactera notre monde.

<--->

-> Si Hachem vous révélait votre vrai visage (ex: la grandeur et l'impact spirituel énorme dans le monde de tout juif, à quel point Il nous aime et nous sommes importants à Ses yeux), vous ne pourriez pas exister un seul instant.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

[le libre arbitre dans ce monde, permet à notre yétser ara de nous faire croire que nous sommes un être simple, ayant peu d'importance et d'impact aux yeux d'Hachem. Ainsi, on ne va pas vivre sa vie en s'y investissant au max de nos capacités, préférant se laisser un peu aller. ]

L’éducation = arriver à mettre des sentiments dans notre relation avec Hachem

+ L'éducation = arriver à mettre des sentiments dans notre relation avec Hachem :

"Forme/éduque ton enfant selon sa voie"
[ 'hanokh lanaar al pi darko - roi Salomon - Michlé 22,6 ]

-> Notre objectif est d'entrer en contact avec l'être entier de l'élève. Nous voulons saisir le néfech, le roua'h et la néchama de cet enfant juif et les relier à Hachem, afin qu'il grandisse en "tremblant à la parole d'Hachem" et qu'il canalise tous ses désirs vers Lui.

Chaque parent et chaque enseignant sait que les petits enfants et les jeunes étudiants qui se tiennent devant eux aujourd'hui ne resteront pas petits et jeunes pour toujours. Ils deviendront des adultes et pourront même atteindre la grandeur dans la Torah et l'avodat Hachem.
Malgré ce fait évident, il y a des personnes dont les objectifs se concentrent uniquement sur ce qui se présente à eux maintenant, dans le présent. Et comme ceux qui se présentent à eux sont des enfants, ils s'efforcent de leur apprendre à être de bons enfants.
Par conséquent, le niveau de Torah et de crainte du Ciel que ces enseignants s'efforcent de transmettre est proportionnel au niveau de maturité (ou de manque de maturité) de leurs élèves. Ces enseignants considèrent que cela est suffisant.
Mais ce type de parent ou d'enseignant commet une grave faute à l'encontre d'Hachem et du peuple juif. Les parents et les enseignants doivent être conscients que leur mission est de découvrir et d'élever les enfants d'Hachem. Ils doivent considérer leurs enfants et leurs élèves comme de grandes âmes (néchamot) encore immatures, et se considérer eux-mêmes comme responsables de leur épanouissement et de leur croissance.

Les parents et les enseignants sont des jardiniers chargés de cultiver et de protéger le jardin d'Hachem. Ils peuvent rencontrer des disciples qui, pour autant qu'ils puissent en juger, sont désobéissants et de mauvais caractère. Cependant, ils doivent garder à l'esprit que, tout comme les fruits sont amers lorsqu'ils poussent, mais doux et succulents une fois qu'ils ont mûri, il en va de même pour les âmes.
Le Baal Shem Tov et ses disciples nous ont enseigné qu'il n'existe pas d'enfant juif dont la nature même ou les caractéristiques particulières soient absolument mauvaises. Le tout est de savoir comment les utiliser et les cultiver.
[...]

Nous devons nous adapter à chaque enfant et lui parler dans un langage qu'il peut comprendre, presque jusqu'à devenir nous-mêmes des enfants et lui parler en fonction de ses opinions et de son statut.
Il ne suffit pas d'enseigner aux jeunes qu'ils ont le devoir d'écouter leurs professeurs. Cela ne suffira pas, car ils finiront par considérer leurs professeurs comme l'opposition et comme des tyrans étrangers cherchant à les contrôler.
La chose la plus importante est de leur enseigner qu'ils sont eux-mêmes leurs propres éducateurs. Ce ne sont pas de petits enfants, mais plutôt des graines uniques (qui n'a jamais existe et n'existera jamais plus) qu'Hachem a plantés dans la vigne du peuple juif, et c'est à eux seuls qu'incombe la responsabilité de les transformer en d'imposants arbres de vie, des serviteurs d'Hachem justes et profondément érudits (chacun au mieux de ses capacités internes).
[...]

Même si nous parvenons à pénétrer l'esprit de nos enfants et élèves, en leur inculquant la conscience qu'ils sont, eux et eux seuls, responsables de leur spiritualité, nous devons nous rappeler que leur esprit (encore jeune) ne les contrôle pas de manière exclusive.
Leur personnalité, leurs émotions, les choses qui les intéressent et les excitent, tout cela se développe et émerge prématurément, avant qu'ils ne soient devenus des adultes à part entière. Par conséquent, ils sont fascinés par les possibilités de divertissement apparemment si attrayantes que le monde non juif a à leur offrir ...
Par conséquent, si nous ne parvenons pas à influencer leur âme de manière à ce qu'ils trouvent de l'enthousiasme dans l'observance de la mitsva et de la fascination dans leur étude de la Torah, nous n'aurons rien accompli, que D. préserve.
Car même s'ils comprennent qu'ils sont les seuls responsables de leur éducation, leurs émotions et leurs désirs internes les conduiront à s'écarter du chemin de la Torah pour emprunter une voie qu'ils reconnaissent eux-mêmes comme corrompue. Après tout, la plupart des délinquants ne se rendent-ils pas compte dès le départ que leurs actions sont mauvaises? Ils tombent dans l'abîme spirituel parce que leurs passions et leurs désirs l'emportent sur leur propre sens commun.
[d'une certaine façon il y a une concurrence des plaisirs dans ce monde, si nous n'arrivons pas à développer de l'appréciation pour le spirituel, alors nos enfants trouveront davantage de plaisirs faciles dans le matériel. Et même s'ils restent fidèles en pratique aux mitsvot, ils le feront d'une manière routinière, sans émotion. Or, l'essentiel que Hachem désire c'est notre cœur (la joie, les sentiments que nous aurons à faire Sa volonté, plutôt que le fait de réaliser Sa volonté). ]

Cela nous amène au principe fondamental de la 'hassidout. L'homme ne peut pas se fier uniquement à son intellect pour déterminer s'il doit servir Hachem. Un lien basé exclusivement sur l'intellect ne peut durer. Il peut contraindre une personne à parvenir à la conclusion logique que chacune de ses pensées et de ses actions doit être canalisée vers le service d'Hachem ; cependant, dans le même temps, son cœur et son corps peuvent rester loin derrière.
Une personne doit lier son âme, son essence physique et spirituelle, à son avodat Hachem. Elle doit pénétrer son âme, la remuer et l'élever pour qu'elle s'enthousiasme et éprouve un plaisir et un bonheur spirituels dans la Torah, la prière et toutes les mitsvot.
Une fois qu'il y sera parvenu, il verra que son niveau d'observance de la mitsva a atteint un nouveau palier de sainteté. Mais plus encore, il sera beaucoup plus confiant dans sa capacité à résister au yétser ara et à toutes ses tentations, et il ne sera pas arraché à la Source de toute vie spirituelle.
[...]

Lorsqu'un enseignant discute longuement de la grandeur d'un juif, ses paroles de moussar ont un effet positif et l'âme de ses élèves est éveillée et enthousiasmée.
[rav Kalonymus Shapira - 'Hovat haTalmidim]

<--------------->

+ Un appel aux jeunes juifs (du rav Kalonumus Shapira) :

Vous aussi, jeunes juifs, vous êtes comme une petite vigne dans le vignoble d'Hachem. Lorsque nous vous parlons aujourd'hui, nous ne savons pas vraiment à qui nous nous adressons. Vous ne savez pas non plus qui vous êtes vraiment et ce que vous êtes capable d'accomplir lorsque vous progressez dans la Torah et la avodat Hachem."
Les anges célestes vous envient et vous respectent ; les séraphins sont émerveillés par vous et vous honorent. Les cieux d'en haut et la terre d'en bas se réjouissent à votre sujet et se soumettent même à vous ; ils s'interrogent les uns les autres : "Qui est ce jeune homme? [Lorsqu'il étudie la Torah et qu'il prie,] un feu de sainteté sort de sa bouche! Hachem est glorifié et exulte en lui devant Ses myriades d'anges et de saints".

Hachem est heureux avec vous et vous devriez donc être heureux et joyeux aussi, d'avoir une telle chance et un tel succès. Pensez-vous qu'il soit possible pour quelqu'un de voir le Roi [des rois] face à face et de ne pas en être heureux et joyeux?

Je sais très bien que si vous étiez conscient de la pureté de cœur et d'esprit que vous possédez lorsque vous étudiez la Torah, ou du degré de proximité d'Hachem avec vous, qu'Il s'assoit au sens figuré en face de vous et étudie avec vous ... si vous saviez que Hachem vous répond comme un père aimant répond à son fils bien-aimé, alors chaque fibre de votre être résonnerait et votre joie atteindrait les profondeurs de votre âme.
Mais parce que vous ne ressentez pas ces choses et que vous vous considérez comme un enfant comme les autres, pas différent des autres, vous ne trouvez pas le bonheur dans ces choses dont vous avez le droit de vous réjouir. De plus, ce manque de bonheur diminue parfois votre désir d'étudier la Torah d'Hachem et vous empêche d'entendre Son message.

C'est pourquoi je t'écris, mon cher fils. Je veux te montrer comment y parvenir. La lumière de la Présence Divine (Chékhina) brillera sur ton visage. Ton esprit, ton cœur et tous les membres de ton corps seront ouverts à l'étude de la Torah et au service d'Hachem. Votre cœur et votre âme ressentiront Sa proximité ; vous pourrez lui confier tous vos besoins, comme si vous parliez à un père aimant.
Et il s'empressera de vous répondre, car vous êtes son enfant bien-aimé.
[...]

Si tu te sens découragé parce que tes parents et tes grands-parents étaient des gens simples (spirituellement parlant), élève ton point de vue et regarde plus loin en arrière. Qui étaient vos ancêtres?
Les saints, les Néviim, les Tanna'im, les Amora'im, les Guéonim et [beaucoup d'autres] tsadikim.
La guémara (Pessa'him 66a) dit : "Si les juifs ne sont pas des prophètes, ils sont les enfants de prophètes". Cette guémara ne parle pas d'un passé lointain. Elle nous enseigne que même aujourd'hui, dans votre cœur et dans le cœur de tous les enfants juifs, il y a une étincelle qui vient des Néviim (Prophètes). Tout ce que vous avez à faire, c'est de la chercher et de la découvrir en vous.

Le fait que vous ne vous sentez pas meilleur ou plus grand que vos amis ne prouve rien. Cela ne signifie pas que vous êtes incapable d'atteindre des sommets spirituels considérables.
Comment pouvez-vous savoir ce qui se cache réellement dans le cœur de vos amis? Pouvez-vous vraiment savoir ce qu'est un enfant juif?
Écoutez et laissez-vous émouvoir par les paroles du midrach (Eikha rabba 1,32-33) : Rabbi Yéhouda a dit : "Voyez combien Hachem aime les enfants [juifs]. Le Sanhédrin a été exilé de Jérusalem, mais la Chékhina ne s'est pas exilée avec eux. Les Cohanim et les Levi'im ont été exilés, mais la Chékhina ne s'est pas exilée avec eux. Ce n'est que lorsque les enfants ont été exilés que la Chékhina est partie en exil avec eux.
Les enfants juifs qui étudie la Torah sont si précieux pour Hachem!
Lorsque le Sanhédrin, les Cohanim et les Léviim sont partis en exil, la Chékhina est restée en arrière.
Mais lorsque les enfants ont été exilés, la Chékhina a dit : "Je suis tellement attaché à eux que je ne peux pas être sans eux. C'est pourquoi j'accepte sur moi l'épreuve de l'exil. Je serai avec eux et, pour ainsi dire, nous souffrirons ensemble de la douleur de l'exil (galout)".

Si vous avez du mal à assimiler ce concept, écoutez les paroles de Yéchayahou (5,7) : "Car la vigne de l'Éternel, le Seigneur des armées, c'est la maison de Israël, et le peuple de Yehouda est la plantation qu'Il aime". Le peuple juif tout entier est la vigne d'Hachem, et chaque juif individuel représente un arbre précieux dans lequel Hachem se réjouit, aussi longtemps qu'il suit Ses voies, les voies de la Torah.
Vous aussi, jeunes juifs, vous êtes comme une petite vigne dans le vignoble d'Hachem. Lorsque nous vous parlons aujourd'hui, nous ne savons pas vraiment à qui nous nous adressons. Vous ne savez pas non plus qui vous êtes vraiment et ce que vous êtes capable d'accomplir lorsque vous progressez dans la Torah et la avodat Hachem.
[rav Kalonumus Shapira - 'Hovat haTalmidim - chap.1 ]

Le Séfer Yétsira

+ Le Séfer Yétsira :

-> Le Séfer Yétsira est un texte hébreu ancien, écrit par Avraham et transmis à Its'hak, puis à Yaakov et enfin à ses éminents enfants. [Chla'h - Vayétsé]
Le texte donne diverses méthodes pour manipuler les lettres de la langue sainte de l'hébreu afin de créer certaines choses.
Des personnes ont été créées avec le livre, comme Avraham qui a créé des êtres (Rokéa'h - Lé'h Lé'ha), les tribus qui ont créé des femmes avec lesquelles ils allaient se promener (Chla'h - Vayéchev), Yirmiyahou et son fils Sira qui ont créé une personne (Yalkout Réouvéni - Béréchit), et enfin Rava qui a fait de même (Sanhédrin 65b).

Des animaux ont également été créés avec le Séfer Yétsira.
Les tribus l'ont fait (Chla'h - Vayéchev), Avraham l'a fait, créant du bétail pour nourrir les anges ('Hessed léAvraham 5,54), et enfin Rav 'Hanina et Rav Oyshaya ont créé un veau "troisième né" (Sanhédrin 65b).

-> Ces créations présentent certaines qualités.
Ils ne peuvent ni parler (Sanhédrin 65b), ni entendre (Mégadim 'Hadachim Béra'hot 139 - au nom du Chéalat Yaavets 2,82).
On ne peut créer de telles créatures que le vendredi, car les animaux ont été créés le 6e jour de la Création. [Rachba - Sanhédrin 65b]
Ces créatures n'existent que pendant 24 heures, et la viande des animaux ne rassasie pas. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Sanhédrin 65b ]

On ne doit pas utiliser le Séfer Yétsira lorsqu'on est seul (Yalkout Réouvéni - Béréchit), et il est interdit d'utiliser ce séfer si l'on n'est pas âgé d'au moins 20 ans (Kessef Nivchar Vayéchev - au nom du Ramak).
Si l'on écrit à l'envers la formule des lettres hébraïques utilisées pour créer une créature, celle-ci redevient poussière. [Yalkout Réouvéni - Béréchit]

L’arrivée du machia’h

+ L'arrivée du machia'h :

"Nous devons espérer que Hachem ne prolonge pas l'exil, car nos forces physiques et spirituelles s'affaiblissent. Vous devez savoir que nous avons dépassé le moment officiel de son arrivée et que nous nous trouvons juste avant la naissance d'une nouvelle ère".
['Hafets 'Haïm - Chem Olam 12 ]

Cela ressemble à la fin de l'exil égyptien. Même si le temps de la rédemption était venu, la servitude et la douleur de l'esclavage égyptien se sont accrues jusqu'à ce qu'ils puissent partir.

Cependant, il ne faut pas se focaliser sur le moment exact de la Délivrance finale.
Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam) s'y oppose lorsqu'il écrit :
"Nous ne pouvons pas connaître le moment précis de la Délivrance finale. En effet, lorsque Hachem a révélé ouvertement la fin de l'exil babylonien et a dit qu'il durerait 70 ans, même à ce moment-là, beaucoup ont calculé le temps de manière incorrecte.
A combien plus forte raison la Délivrance finale est-elle encore plus cachée!
Cependant, au regard de notre détresse (ex: spirituelle, émotionnelle), nous pouvons comprendre qu'il n'y en aura plus pour longtemps."

-> La guémara va jusqu'à maudire toute personne qui tente de calculer le moment précis de l'arrivée du machia'h. Le Akédat Its'hak (56,15) en explique pourquoi :
"Lorsque D. a dit dans Yéchayahou : "Le jour de la vengeance est dans Mon coeur" (Yéchayahou 63,4), cela signifie qu'Il ne révèlera pas le moment, mais qu'il reste dans Son coeur. C'est pourquoi la guémara maudit ceux qui calculent à l'avance le moment de l'arrivée du machia'h. De tels calculs retardent en fait son arrivée.
Si quelqu'un avait calculé que le machia'h n'arriverait pas avant l'an sept mille en utilisant des données astronomiques et astrologiques, nous nous résignerions à un long exil et nous relâcherions nos efforts pour hâter son arrivée par l'accomplissement de bonnes actions.

Nous devons croire que "Ma rédemption est à portée de main" (Yéchayahou 56,1), et que lorsqu'on y pense le moins, elle peut arriver.
L'expérience nous a appris que Hachem peut hâter la fin, comme lorsqu'Il a abrégé notre exil en Égypte.
"Moi, le Seigneur, en son temps, je la hâterai" (Yéchayahou 60,22)
Hachem se réserve le droit d'accélérer son calendrier, si cela s'avère nécessaire. Nous apprenons ici que la "loi naturelle" peut être supplantée par la hachga'hah pratit, l'implication directe d'Hachem."

[d'une certaine façon : peu importe si actuellement une prophétie de la fin des temps de nos Sages se réalise, peu importe si nous sommes dans une période propice, ... la guéoula peut venir véritablement à chaque seconde, car Hachem, qui est au-dessus de tout, peut la déclencher en un instant. ]

<--->

-> Selon rabbi Yaakov Israël Kanievsky (Or'hot Rabbénou - vol.1), le Steïpler, bien que nous ne puissions pas déterminer quand les douleurs de la naissance du machia'h commencent ou se terminent réellement, nous savons que nous sommes actuellement proches de la fin, car le peuple juif a connu la plus grande partie de ces douleurs pendant la Seconde Guerre mondiale.

-> Le Or Ha'Haïm haKadoch (Vayé'hi 49,11) suggère que toutes ces difficultés de l'ère pré-messianique ne se produiront que dans le cas où le machia'h viendrait sans que nous le méritions positivement.
Si nous apportons la Délivrance en étudiant la Torah et en accomplissant les mitsvot, l'arrivée du machia'h ne sera pas précédée de souffrances. Si nous ne le faisons pas, nous risquons d'avoir un dirigeant qui souhaite nous détruire, comme Haman dans l'histoire de Pourim.
[pensons aussi à l'honneur d'Hachem : combien il est plus beau que Son peuple revienne vers Lui de lui-même par amour et craindre, plutôt que de revenir par la contrainte d'un couteau sous la gorge d'atroces ennemis, d'une bombe atomique, ... (faisant qu'on court par désespoir vers papa Hachem, plutôt que par amour et attachement pour Lui). ]

<--->

=> Pourquoi faut-il qu'il y ait une période difficile avant l'arrivée du machia'h (si nous ne faisons pas téchouva de nous-même)? Pourquoi tant de difficultés doivent-elles se présenter?

-> Le rav El'hanan Wasserman (Ikvéta déMechi'ha 18) explique :
"Puisque, avec la venue du machia'h, le monde sera dans un état parfait, sans défaut, il est nécessaire que tous les vieux comptes soient réglés au cours de la période qui précède.
Des piles de comptes se sont accumulées au ciel depuis la Création du monde jusqu'à aujourd'hui (c'est-à-dire les fautes que l'homme n'a pas encore corrigés), et elles doivent être mises en ordre avant la venue du machia'h. Il est donc du devoir de chacun de payer ce qu'il doit encore au ciel".

-> Rabbi Avraham Azoulay ('Hessed Lé'Avraham 1,17) écrit que l'intensification de l'oppression d'Israël constitue un processus stimulant de purification en préparation de la Délivrance.
Dans ses mots :
"Les épreuves du peuple juif deviendront très difficiles et ils souffriront d'une douleur intense. Ils diront des montagnes : "Elles nous ont recouverts", et des collines : "Elles sont tombées sur nous", à cause des énormes problèmes qui les entoureront de toutes parts.
La raison en est que la Présence divine jugera sa maison et que D. la ramènera à l'alliance établie afin de la purifier en vue de la Délivrance (guéoula) et de la bonté qui nous a été promise par ses prophètes.

Cette bonté est quelque chose que l'intellect ne peut pas comprendre. La délivrance d'Égypte et les miracles qui l'ont accompagnée pâliront en comparaison des miracles et des merveilles qui nous arriveront lors de la Délivrance d'Israël à la fin des jours. Comme il est dit : "Ils ne diront plus : "Par la vie d'Hachem qui a fait monter les Bné Israël de la terre d'Égypte", mais plutôt : "Par la vie d'Hachem qui a fait monter et revenir les descendants de la maison d'Israël du pays du Nord et de tous les pays où Il les avait dispersés" (Yirmiyahou 23,7-8).

Il y aura alors des miracles et la révélation de la Présence divine à Israël d'une manière étonnamment merveilleuse. Tous ceux qui mériteront ces temps diront : "Voici notre D. en qui nous avons placé nos espoirs" (Yéchayahou 25,9), pointant littéralement du doigt la révélation de la Présence divine. Qui en sera digne?"

<--->

+ Combien de temps durera l'ère messianique?

Une fois le machia'h arrivé, combien de temps durera l'ère messianique?
Un certain nombre de réponses différentes sont données à cette question, avec des durées allant de quarante ans à mille ans ou plus.

-> Selon Rabbi Eliezer (guémara Sanhédrin 99a), la période messianique durera 40 ans .
C'est après cette période que commencera celle de la résurrection des morts.
Rabbi Eliezer voit une allusion à cette période dans le Téhilim (95,10) : "Pendant 40 ans, je prendrai une génération" (arba'im chana akout bédor).
L'emploi du temps futur du mot "prendre" (akout - אָקוּט ), et l'idée d'une génération future font référence à une génération très différente et unique qui, selon la guémara, est une référence à la génération messianique.
Ces quarante années serviront donc de préparation à la résurrection des morts.

-> Un autre avis, dans la même guémara, est que l'ère messianique durera 70 ans, alors que Rabbi Yéhoudah HaNassi dit qu'elle durera trois générations.

Selon le Rambam (intro au 11e chapitre de Sanhédrin), le machia'h, qui est un homme ordinaire de chair et de sang, mourra après un long règne et un fils, puis un petit-fils, lui succéderont.
En précisant trois générations, le Rambam sous-entend que la dynastie messianique ne durera pas plus de trois générations avant que ne commence la résurrection des morts.

-> Une autre opinion dans la même discussion de la guémara dit que selon Rabbi Dossa, l'ère messianique durera 400 ans.

-> Une autre version de l'opinion de Rabbi Yéhouda HaNassi est que l'ère messianique durera 365 ans, et une dernière opinion d'Avimi est que l'ère messianique durera sept mille ans.

<---------->

-> Suite à la venue du machia'h, les bêtes sauvages vivront en harmonie. Cela peut être vu comme une métaphore, car la nature des animaux ne changera pas du tout à l'ère messianique. Les animaux carnivores le resteront après la venue du machia'h, et ils continueront à s'attaquer à d'autres créatures pour survivre.
La métaphore utilisée ici indique que les nations du monde, qui agissent comme des animaux sauvages en dévorant les petites nations qu'elles rencontrent, cesseront de vouloir détruire et attaquer ces nations.
Ces "animaux sauvages" vivront enfin en paix avec le peuple juif et ne chercheront plus à le détruire.
Le Rambam ajoute que, bien que ces prophéties soient métaphoriques, ce n'est que lorsque ces événements réels se produiront que nous comprendrons enfin exactement ce que le prophète nous décrivait.

=> ainsi, n'oublions pas que la période du machia'h, et le monde à Venir, sont des moments qui dépassent notre compréhension, puisque d'une grandeur Divine, d'une spiritualité pleinement dévoilée.

La séouda du Léviatan

+ La séouda du Léviatan :

-> Le festin le plus merveilleux est réservé aux tsadikim (justes) dans le monde futur. Hachem prévoit que le repas comprendra : le Béhémot, le Léviatan et le Ziz. [guémara Baba Batra 74b]

Le Ziz est un énorme oiseau selon Rachi (Bé'horot 57b), qui recouvre tout le soleil lorsqu'il déploie ses ailes, et qui a de nombreux goûts (midrach Vayikra rabba 22,10).

A la fin des jours, il y aura un combat tout à fait inhabituel : le Léviatan utilisera sa nageoire pour massacrer le Béhémot au moment même où le Béhémot sera en train d'éventrer le Léviatan. [midrach Vayikra rabba 13,3]
La manne sera également servie lors du festin. [ajout du Ba'h sur 'Haguiga 12b ; Tiféret Tsvi sur Zohar Béchala'h 62b ]

Qu'y boire? Bien sûr, le vin des raisins des six jours de la création. [Otsar midrach Séoudat Gan Eden 89 ]

Quel sera le dessert? Des fruits du Etz Ha'haïm (Ohr Olam - Béréchit), et des amandes du bâton d'Aharon (Mégadim 'Hadachim - Kora'h).

<--->

+ Le Leviatan :

-> [Concernant les Justes,] Rabba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : De la chair du Léviatan, Hachem fera un grand festin ... Hachem fera des cabanes avec la peau du Léviatan. [Baba Batra 74b]

-> Le Léviatan est un poisson casher. ['Houlin 67b]

-> Hachem a créé cette énorme créature marine pour s'amuser avec (Leviatan zé yatsarta lécha'hék bo - Téhilim 104,26).

-> Hachem en a fait deux et a castré le mâle, tué la femelle et l'a salée pour qu'elle soit mangée à l'avenir par les justes (tsadikim) dans le monde à Venir.
En effet, s'ils s'accouplaient le monde entier serait dévasté. [Baba Batra 74b]

Le Rachba interprète littéralement ce récit talmudique du festin de Léviatan (en saumure), en y ajoutant un niveau plus profond de compréhension dans lequel le Léviatan représente l'union de l'esprit et de l'âme (qui ne sera possible que dans le monde à Venir).
En revanche, le Rambam (Yad Ha'Hazaka - Hilkhot Téchouva 8,6) est d'avis que le Léviatan n'est pas une véritable créature, et que ce festin destiné aux Justes n'est pas un plaisir matériel.

-> La peau du Léviatan sera utilisée comme habitation pour les Justes (Baba Batra 74b), bien qu'une autre opinion affirme que la peau sera utilisée comme vêtement pour les Justes et sera également étalée sur les murs de Yerushalayim (Tossefot Hachalem - Térouma).

-> Le Léviatan a l'apparence d'un humain. [midrach Talpiot - Houkim]
Sa chair brille plus que sa peau. [Torat 'Haïm - Vayé'hi - sur Baba Batra 75a]

Il mange le poisson Shibouta (Baba Batra 74a), ainsi que toutes les grosses créatures marines (Pirké déRabbi Eliézer 9).
Il ne mange pas souvent, peut-être une fois par Shémita ou une fois par Yovel, et ne boit pas souvent, peut-être une fois tous les 70 ans. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - Baba Batra 74a]

Ce qui est amusant, c'est que malgré sa taille, il a peur de la petite créature appelée Kilbit (כִּילְבִּית). [Shabbath 77b]

La sorcellerie

+ La sorcellerie :

-> La sorcellerie est interdite dans la Torah. En ce sens : "La sorcière, tu ne la laisseras point vivre" (Michpatim 22,17).
Rachi : le texte s’applique aux hommes autant qu’aux femmes, mais il parle de ce qui est le plus courant, car c’est la sorcellerie féminine qui est la plus répandue.

-> Les sorciers du Pharaon utilisaient la sorcellerie pour transformer leurs bâtons en serpents. [guémara Sanhédrin 67b] [l'Egypte était la capitale mondiale de la sorcellerie, et même les enfants savaient l'utiliser. ]
Ben Stada a caché des incantations magiques d'Egypte dans une entaille dans sa chair. [guémara Shabbath 104b]
Amalek était certainement un grand sorcier, et lors de la première guerre contre les Bné Israël, il a choisi des personnes dont l'anniversaire était ce jour-là afin que, astrologiquement, elles soient protégées. [Yérouchalmi Roch Hachana 3,8]
Balak était un grand sorcier qui utilisait un oiseau qu'il avait façonné pour sa magie. [Ohr ha'Haïm haKadoch - Balak 22,41]
Bilam était aussi connu pour cela et il a écrit un livre d'incantations. [Zohar - Haazinou 299b]

<--->

+ Quelques propriétés intéressantes de la sorcellerie :

-> Si vous soulevez une sorcière du sol, sa magie ne fonctionnera pas. [Rachi - Sanhédrin 77b]

-> Toute sorcellerie peut être arrêtée en utilisant de l'eau (Sanhédrin 77b), puisqu'elle ne fonctionne pas sur l'eau (Sanhédrin 67b ; Tiféret Yéhonatan Béréchit).

-> La sorcellerie ne fonctionne pas non plus le jour lorsque le ciel est nuageux. [Tiféret Yéhonatan - Balak]

-> Le meilleur moment pour les grandes sorcières est de 12h30 à 15h30 et c'est ce qu'on appelle Erev Gadol et les sorcières sont appelées Erev Rav. Les petites sorcières travaillent de 15h30 à minuit. [Zohar - Ki Tissa 191a]

-> En plus de l'heure, le jour lui-même doit être correct, car par exemple certaines sorcelleries ne fonctionneront pas le Shabbath. [Sanhédrin 65b]
[en effet, les nécromanciens qui ressuscitent les morts ne peuvent pas le faire le Shabbath. (Béréchit rabba 11,15 ; Rachi - Sanhédrin 65b) ]

-> Enfin, il faut savoir que le fait de porter des vêtements en lin est une protection contre la sorcellerie. [Méam Loez - Yéhochoua 2,6]

En renforçant le yichouv et en augmentant le nombre de juifs en terre Sainte d'Israël, la guéoula arrivera plus tôt.
Car il est clair que la Délivrance (guéoula) dépend de l'augmentation du nombre de juifs en Terre sainte ... Plus les exilés (en dehors d'Israël) reviendront, plus nous recevrons de bénédictions suprêmes pour hâter la Délivrance.
[rav Avraham Kook - Michpat Cohen - sec.63,p.129]

=> Chaque juif qui vient résider en Israël rapproche la guéoula, apportant de nombreuses bénédictions en ce sens.

Le loup-garou

+ Le loup-garou :

Le concept de loup-garou existe dans la littérature juive, et en général, seules quelques personnes peuvent devenir des loups-garous. [Tsioni Béréchit]
Et ces personnes auront toujours une queue lorsqu'elles se reconvertiront en humains. [Rabbénou Efraïm - Vayé'hi]

Les loups garous ne peuvent se reconvertir qu'en mangeant du sang humain (Rabbénou Efraïm - Béréchit), ou en répandant des cendres sur eux (Rabbénou Efraïm - Vayé'hi).

Le loup-garou le plus célèbre que nous connaissions était Binyamin, le fils de Yaakov. [Rabbénou Efraïm - Vayé'hi ]
Yaakov était capable de contrôler Binyamin pour l'empêcher de se transformer en loup-garou. [Rabbénou Efraïm - Vayigach]

Le nom de "loup-garou" figure dans le séfer 'Hassidim (1465), mais il est également appelé "Louf Garo" (Rabbénou Efraïm - Vayé'hi).

<--->

+ Binyamin = un loup-garou :

-> "Binyamin est un loup qui déchire (zéev yitraf)" (Vayé'hi 49,27)

-> Rabbénou Efraim Ben Chimchon (13e siècle) fait spécifiquement référence aux loups-garous en parlant de Binyamin, le fils de Yaakov.
Dans la Torah, Yaakov exprime sa crainte de laisser Binyamin partir [en Egypte avec ses frères] en disant "et il arriverait malheur" (Vayigach 44,29).
Rabbenou Ephraim l'interprète en faisant une lecture littérale du verset désignant Binyamin comme "un loup qui déchire" (Vayé'hi 49,27). Binyamin était un "loup qui déchire", s'attaquant parfois aux humains. Lorsqu'il fut temps pour lui de se transformer en loup-garou, comme il est dit : "Binyamin est un loup prédateur(qui déchire)", tant qu'il était avec son père, il pouvait compter sur un médecin, et c'est grâce à ce mérite qu'il ne se transformait pas en loup-garou.
Il est dit : "Il quittera son père et mourra" (Vayigach 44,22), autrement dit, lorsqu'il se séparera de son père, il se transformera en loup-garou et n'importe qui souhaiterait le tuer.

-> Dans un second passage du manuscrit de Rabbénou Efraïm, attribué à "un manuscrit allemand" ("kétiva ashkénazit" apparemment des élèves de Rabbénou Efraim ou d'autres sages contemporains), il est également fait état de cette ressemblance entre le loup-garou et la tribu de Binyamin :
"Il y a une sorte de loup appelé loup-garou, qui est une personne qui se transforme en loup. Lors de sa transformation, ses pattes sortent de ses épaules. Ainsi est-il dit à propos de Binyamin : "il se tiendra entre ses épaules" (Vézot haBéra'ha 33,12).
La solution pour [échapper à] ce loup lorsqu'il entre dans une maison, consiste à prendre de la cendre du brasier et à la répandre devant lui. Ainsi dans le Temple, on lançait quotidiennement des cendres près de l'autel, comme il est écrit, "il enlèvera sur l'autel la cendre de l'holocauste consumé par le feu, et la déposera à côté de l'autel" (Tsav 6,3).
Ces personnes naissent avec des dents, indiquant qu'ils sont prêts à dévorer le monde, ou bien comme un signe que cet enfant sera différent des autres.
De même, Binyamin détruisit (littéralement "mangea") sa mère qui en mourut, comme il est écrit, "au moment de rendre l'âme, car elle mourut, elle le nomma Ben-Oni (le fils de ma souffrance)" (Vayichla'h 35,18) ... et même lorsqu'ils reprennent leur forme humaine, ils ont toujours une queue, ainsi la part (en Israël) de la tribu de Binyamin avait une bande qui entrait dans la part de Yéhouda où était construit le Temple."

=> Selon Rabbénou Efraïm (sur Vayigach 44,29), Binyamin était non seulement un loup-garou, mais il a tué sa mère Ra'hel.

-> Rabbénou Efraïm (sur Béréchit 1,28) dit ces hommes qui se transforment en loup peuvent reprendre une forme humaine qu'après s'être nourri de sang humain.
[cela peut expliquer à quel point il a pu en venir à tuer sa mère, puisque totalement attiré par du sang humain.
Précision importante : cela est la vision d'un grand de la Torah (Rabbénou Efraïm), et évidemment la volonté d'Hachem dépasse totalement notre compréhension, surtout lorsque l'on parle de géant comme Ra'hel et Binyamin. ]

<--->

-> Le rav Yé'hiel Halpern (1660-1747) raconte que cyclopes, licornes, loups-garous et de nombreuses autres créatures étranges ont été créées à la suite du Déluge.
Il écrit dans son Séder Hadorot (vol.1) :
"On dit qu'après la division des langues [lors de la Tour de Babel], Hachem créa d'étranges créatures hybrides qui se reproduisent les unes avec les autres. Dans la région de Sitiya, des gens n'ont qu'un œil sur le front ; en Inde certains n'ont pas de bouche pour manger et boire ; dans les montagnes indiennes, il y a des humains avec une queue, certains ont un corps de cheval, une tête de bélier et une corne brillante sur le front, ou possèdent trois rangées de dents et le corps d'un lion, d'autres n'ont qu'une jambe avec un pied très large et courent vite, ou encore il y a ceux qui n'ont pas de cou et des yeux sur la colonne vertébrale ou ceux dont le corps est couvert de verdure avec des dents de chien ; en Crête, il y a une créature qui a une forme humaine et les jambes d'un cheval qu'on appelle satyre ; il y en a également qui se transforment en loups quand vient l'été et reprennent leur forme humaine l'hiver, qui servent Mars et lui offrent des sacrifices humains ..."

<--->

-> Rabbi Yéhouda Ha'Hassid (1150-1217), aborde à plusieurs reprises dans son séfer 'Hassidim des personnes ayant la faculté de se transformer en animal, y compris en loup.
On peut citer (séfer Hassidim n°1166) : "Le serpent [originel] marchait sur deux pattes et ressemblait quelque peu à une personne. La preuve à cela est que lorsque certains se transforment en loups, en chats ou en ânes, leurs yeux ne changent pas ; de même lorsque le serpent fut changé, ses yeux ne changèrent pas."

-> Le Tossafiste rabbi Moché Takou (Ktav Tamim) décrit aussi des personnes qui se changent en loups ou en lapins.

-> Il semblerait que Rachi également fasse mention du loup-garou dans son commentaire sur Iyov (5,23). [voir le Otsar Laazé Rachi al haTana'h de Moché Katan]

<--->

-> "Nabuchodonosor fut chassé du milieu des hommes, mangea de l'herbe comme les bœufs, son corps fut humecté par la rosée du ciel, au point qu'il lui poussa des poils pareils [aux plumes] des aigles et des ongles comme des griffes d'oiseaux" (Daniel 4,30).

Certains de nos Sages l'interprètent comme une maladie mentale (une personne se croyant transformée en animal), mais d'autres Sages l'ont compris comme une véritable métamorphose. Dès lors, l'idée qu'un humain se transforme en loup ne paraît pas si absurde.