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Nos Sages ont interdit 39 travaux, en rapport avec les 39 malédictions proférées à l'encontre de Adam et 'Hava, ce qui signifie que celui qui évite de faire ces 39 travaux durant Shabbath est sauvé de ces 39 malédictions.

[le Moharikash - Eré'h Lé'hem]

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-> "Microcosme de l’univers, le Michkan a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l’émergence du monde lui-même.

[Il y a un lien entre les 39 travaux nécessaires à la construction du Michkan, et les 39 catégories de travaux créatifs interdits durant Shabbath.]
C’est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l’univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
[rav Its'hak Eiziq 'Havèr]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/12839

"N'allumez pas de feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" (Vayakél 35,3)

-> Ce verset nous enseigne la leçon suivante :
Lorsqu'un homme commet une faute telle que la transgression du Shabbath, le feu de ce péché allume, au Guéhinam, un feu qui lui est destiné.
L'expression "vos résidences" désigne la demeure au Guéhinam du profanateur du Shabbath.

- "N'allumez pas de feu dans votre résidence de l'au-delà en transgressant le Shabbath!" nous recommande le verset.
- "Dans toutes vos résidences" = nous enseigne qu'il est permis d'allumer un feu dans le Temple et d'accomplir tout travail nécessaire au service. C'est seulement dans "vos résidences" personnelles qu'il est interdit d'allumer du feu.
- "N'allumez aucun feu" = signifie également qu'il est interdit d'infliger la peine de mort par brûlure le Shabbath, ainsi que les 3 autres peines de mort.

Dans ce verset, la Torah nous enseigne également l'interdiction de nous mettre en colère.
Un homme qui s'emporte souille son âme.
La Torah recommande : "N'allumez aucun feu" = le feu de la colère, dans une quelconque partie de votre corps.
Si un homme s'emporte, c'est comme s'il avait allumé le feu du Guéhinam le Shabbath.

Ce verset nous donne une leçon supplémentaire : il existe un feu qui s'étend et brûle tout sur son passage, il naît de la transgression du Shabbath.
"N'allumez aucun feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" = ne provoquez pas de feu qui s'étendra partout chez vous!
Observez le Shabbath comme il convient. [Maharcha]
[Méam Loez]

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=> Pourquoi dois-ton particulièrement faire attention à la colère à Shabbath?

-> Le 'Hida répond qu'il est sûr que nous devons éviter la colère tout le temps, mais le fait d'être en colère à Shabbath produit des conséquences beaucoup plus nuisibles, comme l'indique l'avertissement de la Torah de ne pas allumer de feux "dans toutes vos résidences".
En effet, la colère à Shabbath a un effet destructeur beaucoup plus vaste, entraînant des préjudices "dans toutes vos résidences". [rien n'est épargné!]
C'est pour cela qu'il faut être particulièrement vigilant en ce jour de ne pas perdre son sang-froid.

=> La question demeure : pourquoi la colère est si sévère à Shabbath?

-> "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b).
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.
[le Shabbath est décrit comme : "mé'en olam aba" = un avant-goût du monde futur]

-> "Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou’h dayan aémet).
Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""
[Rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Pessa’him 50a]
[ainsi même ce qui nous semble dans ce monde comme tragique, triste, sera de notre regard dans le monde à venir comme une source de joie, à l'image de nos moments actuellement joyeux.]

-> Il est dit à propos du monde à venir : "Hachem sera roi sur toute la terre ; en ce jour, Hachem sera un et unique sera son nom" (Zé'haria 14,9)
Bien sûr que Hachem est déjà actuellement Un. Cependant, dans notre monde, nous voyons une distinction entre ce qui est une bonne chose et une mauvaise chose. Dans le monde à Venir (celui de Vérité), il sera clair et évident que tout est causé par Hachem, uniquement pour notre bien.

-> Le rav Efraïm Zalman Margoliyot (le Beit Efraïm) dit que l'on s'énerve car l'on prend les choses trop à cœur avec une vision immédiate, alors que si l'on se projetterait par exemple un an plus tard, cela ne nous ferait alors pas grand chose (c'est déjà de l'histoire ancienne!).

Le rav Naftali Ropshitz avait une boîte à tabac, et à chaque fois qu'il était en colère il l'ouvrait et la refermait en y mettant dedans sa colère (n'y pensant plus du tout après). Par la suite, 2 heures plus tard, il venait rouvrir la boîte, et il récupérait sa colère en réalisant alors qu'il n'y avait pas vraiment de raison d'être en colère.
Telle est la nature de la colère, de se dissiper avec le temps. Ainsi, une technique efficace est de ne pas réagir tout de suite, mais de la laisser de côté (le temps nécessaire pour que notre feu interne d'égo blessé, soit passé).
C'est pourquoi dans le même ordre d'idée, l'Alter de Kelm avait un habit spécial pour la colère, et le temps qu'il fallait pour le mettre lui suffisait pour dissiper sa colère.

Le Séfer 'Hassidim rapporte l'histoire d'un homme qui sur son lit de mort a donné comme dernier conseil à son fils : d'atteindre 24h avant de réagir lorsqu'il se sent en colère.
[d'une certaine façon, on ne peut pas être en colère à Shabbath, car soit on doit encore attendre 24h, soit puisqu'on a l'obligation à Shabbath de considérer tout travail de la semaine comme terminé, alors on ne doit pas être en colère, puisque toute dispute doit être considérée comme terminée en ce jour!]

=> Avec ce que l'on vient de voir, on comprend la gravité de se mettre en colère à Shabbath.
En effet, toute l'essence de Shabbath est d'une certaine façon d'avoir la tête déjà dans le monde à venir. On doit avoir une perspective, un état d'esprit du monde futur, une vision depuis le monde de Vérité, depuis un endroit où nous avoir une image large des choses (pas momentanée, mais plutôt en dehors du temps, à l'image d'Hachem).
Nous devons donc spécialement en ce jour rester calmes, savoir regarder les choses en disant : "Béni est le Bon, qui fait le bien!".
[d'après un divré Torah du rabbi David Sutton]

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-> Le Kav haYachar (chap.86) cite le Zohar affirmant que lorsque les juifs reviennent de la synagogue le Shabbath, les anges chantent des louanges sur le peuple d'Israël, s'exclamant : "achré a'am chéka'ha lo".

[de même, le Aboudraham rapporte que certaines communautés ont l'habitude de réciter les versets : "achré a'am chéka'ha lo, achré a'am chéHachem Elokav", au moment où l'on sort le Séfer Torah de l'arche. ]

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toldot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

=> Ce message est particulièrement pertinent pour Shabbath, qui est le moment où l'on doit renforcer en nous l'idée que "chéka'ha lo" (c'est comme cela!), que tout est précisément comme Hachem désire qu'il soit, et nous devons accepter toutes les situations avec calme et sans colère.

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+ Perdre son âme supplémentaire :

-> Durant Shabbath, nous sommes dotés d'une âme supplémentaire (néchama yétéra).
De plus, le midrach rapporte qu'un éclat particulier irradie notre visage pendant toute la durée du Shabbath.

Le Arizal enseigne que cette brillance a pour origine l'éclat du visage de Moché lorsqu'il est descendu du mont Sinaï pour la dernière fois.
La Torah décrit à quel point le visage de Moché brillait à sa descente, et la guémara (Shabbath 88a) explique que cet éclat provenait des "couronnes" des Bné Israël qui leur ont été reprises après la faute du Veau d'or, et elles ont alors été données à la place à Moché.
[avec la venue du machia'h, nous récupérerons définitivement ces couronnes, et également nos armures spirituelles protégeant contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort]

Le Arizal explique que chaque Shabbath, Moché nous donne un cadeau spécial : il nous retourne ces couronnes que nous avons dues lui abandonner suite à la faute du Veau d'or.
Et c'est pour cela que dans les prières de Shabbath nous disons : "yichma'h Moché bématnat 'helko" (chaque Shabbath, Moché se réjouit lorsqu'il donne au juif ce cadeau spécial [en nous rendant temporairement nos couronnes]).
Le Arizal enseigne que ces couronnes produisent une lueur unique qui brille sur nos visages pendant Shabbath.

-> En effet, le Baal haTourim fait remarquer que immédiatement après que la Torah rapporte la brillance du visage de Moché, elle relate que Moché a rassemblé les Bné Israël et il leur a transmis la mitsva d'observer le Shabbath, car en ce jour là nous acquérons une partie de la brillance spéciale de Moché.

-> "La destinée de celui qui se met en colère est de perte sa grandeur, même si cela lui avait été décrété."
[guémara Pessa'him 66b]
-> La sagesse et la prophétie quittent une personne lorsqu'elle devient orgueilleuse.
[guémara Pesa'him 66b]
La base de cela, est l'incident où Moché s'est mis en colère envers les officiers militaires du peuple juif, et en conséquence il a perdu une halakha.

Rabbi David Sutton ajoute :
La colère fait perdre de la sagesse, et ainsi la colère à Shabbath fait perdre notre âme supplémentaire ainsi que notre éclat spécial.
En effet, puisque notre éclat découle de l'augmentation de notre savoir et de notre compréhension qui nous est accordée à Shabbath, elle est donc perdue en conséquence de notre colère, qui conduit à nous faire perdre notre savoir.

[Par exemple, on peut citer :
-> Le Sforno (Chémot 20,11) explique la néchama yétéra comme l'acquisition d'une compréhension plus profonde, donnant lieu à un service plus intense de D.
-> Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.
Elle apporte à l'homme, depuis le Ciel, un surplus de flux de sainteté, ainsi que des prédispositions supplémentaires à l'étude de la Torah, et à sa compréhension.
-> Selon le Ma'ané Rakh (chap.14), une personne en colère : sa sainteté l'a abandonné, et il n'est plus soumis qu'à l'esprit d'impureté qui le domine.
-> selon nos Sages (guémara Sotah 4b) : "L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine. Hachem dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!"

==> se mettre en colère à Shabbath c'est faire partir le surplus de divinité que nous recevons en ce jour, et par ricochet c'est se dispenser de recevoir toutes les bénédictions incroyables qui en découlent (Shabbath = mékor habéra'ha).]

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-> "Le midrach dit que la joie du Shabbath qu'aura un juif, amène une lumière spéciale, et son âme supplémentaire augmente son rayonnement à un niveau encore plus élevé"
[Yéfei Toar - Béréchit 11,2]

-> Le Zohar dit qu'une personne qui s'énerve est considérée comme si elle allumait les feux de l'enfer.
Une personne qui s'énerve pendant Shabbath fait partir l'âme supplémentaire qui réside en elle"
[Nichmat Yaakov]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2014/02/23/1206-2

Lorsqu'un malade est en danger, c'est une mitsva que de transgresser le Shabbath pour le sauver.
Plus on déploie d'efforts pour enfreindre le Shabbath et sauver la vie du malade, plus on mérite de louanges.

Aller demander à un Rav si un acte est permis sera considéré, dans ce cas, comme une faute. Cela revient à commettre un crime, car le temps qu'on aille poser la question, le malade risque de mourir ou son état d'empirer.
La Torah dit que les mitsvot ont été données pour "vivre par eux" (Vayikra 18,5) = Hachem nous les a donnés en tant que source de vie, et non de mort.
[...]

Si le malade refuse de prendre un remède le Shabbath, il est considéré comme un "pieux imbécile" ('hassid choté).
S'il pense être récompensé dans le monde futur pour n'avoir pas transgressé le Shabbath, il se trompe lourdement. On considère qu'il se suicide, ce qui est une faute très grave pour laquelle il sera puni.
[Méam Loez - Vayakél 35,3]

"Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle.
Entre Moi et les juifs, c'est un signe éternel que pendant 6 jours D. fit le ciel et la terre et que le 7e jour, Il cessa [Son oeuvre] et se reposa." (Ki Tissa 31,16-17)

-> Ici la Torah nous décrit la grandeur de la personne qui observe strictement le Shabbath selon la loi : elle recevra une récompense comme si elle avait observé tous les Shabbath depuis la Création jusqu'à la résurrection [des morts].

La Torah dit : "Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle".
= Si les juifs observent le jour saint, c'est compté comme s'ils avaient observé les Shabbath de toutes les générations.

Le commandement d'observer le Shabbath est considéré comme supérieur à tous les autres parce qu'il fut le 1er donné à Israël.
Il représente le fondement du judaïsme. En observant le Shabbath, nous affirmons notre foi dans le fait que Hachem, Maître de l'univers, a créé l'univers à partir du néant pendant 6 jours et a cessé le 7e jour.

"C'est un signe éternel (léolam)".
[le mot "léolam" peut aussi signifier : "pour le monde". Ce verset peut donc être traduit : "c'est un signe pour le monde".]
Observer le Shabbath est un grand signe "pour le monde", car il indique que D. a créé le monde à partir du néant.

Le Shabbath a autant de valeur que tous les commandements de la Torah réunis.

Si les juifs avaient observé convenablement le Shabbath, Jérusalem n'aurait pas été détruite.
Elle n'a été dévastée qu'à cause de la profanation du Shabbath.
Hachem dit par l'intermédiaire du prophète Yirmiyahou : "Si vous ne M'écoutez pas pour sanctifier le jour du Shabbath en ne portant pas de paquets et de charges et en n'entrant pas dans les portes de Jérusalem le jour du Shabbath, J'allumerai un feu dans ses portes et Je consumerai le palais de Jérusalem, il ne sera pas éteint" (Yirmiyahou 17,27).

[comment peut-on souhaiter la venue du machia'h, sans être dans une dynamique d'améliorer notre respect du Shabbath. D'une certaine façon, c'est vouloir le Temple, tout en brûlant soi-même chaque tentative de reconstruction!]
[...]

Ce verset nous apprend également que si les juifs observent le Shabbath convenablement, ils mériteront de goûter l'éclat du monde futur qui est comparé à un long Shabbath.

On peut donc interpréter ainsi ce verset : si les juifs observent le Shabbath, ils feront Shabbath pour leurs générations, c'est-à-dire pour le monde futur qui dure éternellement.
Le Shabbath lui-même sera l'alliance éternelle au monde futur. Il n'y aura pas de fin à ce Shabbath.

Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]

Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent à alors Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"

D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".

Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.

A Roch 'Hodech (en semaine), nous disons dans la kédoucha de moussaf : "les anges, les armées en haut ET Ton peuple Israël" (mal'akhim amoné mala, véamé'ha Israël).
Puisque les anges sont supérieurs à nous, nous les mentionnons en premier.

Cependant, le Shabbath, lorsque nous sommes supérieurs aux anges, nous disons dans la kédoucha de moussaf : "les anges, les armées en haut AVEC Ton peuple Israël" (mal'akhim amoné mala im amé'ha Israël).
Nous disons que les anges chantent "avec Ton peuple Israël", qui est le plus important.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6]

[ => combien nous devons chérir et apprécier le jour du Shabbath, où nous nous élevons tous à un état supérieur à celui des anges!]

"Car en 6 jours, Hachem a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment et Il s'est reposé le 7e jour.
C'est pourquoi Hachem a béni le jour du Shabbath et l'a sanctifié" (Yitro 20,11)

-> En réalité, la Torah écrit littéralement : "Car 6 (chéchét) jours, Hachem a fait le ciel et la terre".
Or, la Torah ne devrait-elle pas plutôt dire [comme on le traduit habituellement] : "En 6 jours (béchéchét) jours ..."?

Si la Torah avait dit : "En 6 jours", nous aurions pu penser que le temps a toujours existé et qu'il n'a pas de commencement.

[Ce passage se traduit littéralement : "6 jours Hachem a fait avec le ciel et la terre" (chéchét yamim assa Hachem ét achamayim véét aarets).
=> Ce choix de termes indique donc que les jours eux-mêmes ont été crées par Hachem, et qu'avant Son oeuvre de création, absolument rien n'existait, pas même le temps.

[de même qu'Il a créé le ciel et la terre, de même Il a créé la notion de temps!
Ainsi, en respectant le Shabbath, nous affirmons concrètement que Hachem est infiniment au-dessus de tout : chaque chose/être n'a été créé et ne peut exister que grâce à Lui, et même la notion de temps n'existe que grâce à Lui! ]

[Méam Loez - Yitro 20,11]

"Les égyptiens asservirent les enfants d'Israël avec une extrême rigueur" (Chémot 1,13)

-> Les Tossafot (Pesachim 117b) utilise le système at'bach (א-ת ב-ש), dans lequel chaque lettre hébraïque est substituée par son inverse en partant de la fin de l'alphabet.
Ainsi, à la place de la 1ere lettre (aleph), on prend la 1ere en partant de la fin (tav), pour la 2e lettre (bét), on prend la 2e en partant de la fin (shin), ...

Le mot : "faré'h" (une extrême rigueur - פָרֶךְ), se transforme alors en : וגל, qui a une guématria de 39.
Cela fait allusion au fait que les égyptiens obligeaient leurs esclaves juifs à accomplir l'ensemble des 39 méla'hot (travaux créatifs).
Par conséquent, après leur libération de l'esclavage, Hachem leur a ordonné d'observer le Shabbath en n'accomplissant pas ces 39 méla'hot.

Cela permet de mieux comprendre pourquoi nous récitons dans le Kidouch : "en souvenir de la sortie d'Egypte" (זכר ליציאת מצרים).
De même que sur : "Tu te souviendras que tu étais esclave dans le pays d'Egypte et que Hachem ton D. t'en a fait sortir d'une main puissante et d'un bras étendu ; c'est pourquoi Hachem ton D. t'a ordonné de faire le jour du Shabbath" (Vaét'hanan 5,15)

Le livre Ménorat haMaor écrit que l'homme a 7 orifices (2 oreilles, 2 yeux, 2 narines et 1 bouche) correspondant aux 7 branches de la Ménorah, et la bouche correspond à la branche centrale qui est sacrée, c'est pourquoi il faut sanctifier sa bouche et sa langue le Shabbath, qui est le 7e jour, car tout ce qui est 7e est sacré.

[Réchit 'Hokhma - Char haKédoucha - chap.11]

"Hachem désire le Shabbath plus que tout autre jour.

Lors de la Amida du Shabbath matin, nous disons : "Tu l'appelles : le plus cher de tous les jours".
[...]

Une personne peut ressentir une perte lorsqu'elle doit interrompre son travail une demi-heure avant le temps effectif [de l'entrée de Shabbath], mais si en dépit de ses sentiments elle le fait, elle prouve combien lui est cher le Shabbath.

Celui qui s'inquiète du bien-être de son âme ne privilégiera pas ce plaisir temporel car sa fin risque d'être amère, à D. ne plaise.

Quiconque rallonge le Shabbath, [D.] prolonge sa quiétude.
Toute chose soustraite au Shabbath, est soustraite de même à l'homme"

[Méam Loez - Béréchit 2,2]

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-> "Quiconque observe le Shabbath est protégé du mal."
[Yalkout David - rapporté par le Méam Loez - Béréchit 2,3]

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-> "Notre sainte Torah octroie à ceux qui l'étudient une protection et un refuge face à toutes sortes de malheurs, de destructions ou de catastrophes qui déferlent sur le monde.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'une atteinte au Shabbath, même ce mérite n'est d'aucun secours."
['Hazon Ich]

Shabbath = retour vers la spiritualité

+ Shabbath = retour vers la spiritualité :

-> Par ses actes, un juif, bien que créature terrestre, peut mériter tout au long de sa vie de voyager dans les mondes supérieurs.
[ "voyager dans les mondes supérieurs" signifie s'accrocher mentalement (dvékout) à D.
Le Ramban (Dévarim 11,22) décrit cet état comme le fait de penser constamment à D., même, par exemple, lors de conversations avec d'autres personnes.]

C'est particulièrement le cas pendant le saint Shabbath. La sainteté du Shabbat étant si grande, un juif qui l'observe s'attache automatiquement ce jour-là à une sainteté très intense.
Ainsi, le juif retourne à sa source le Shabbath.

Le verset continue "de toute Son œuvre que D. a créée pour faire" (mikol méla'hto acher bara Elokim laassot), en insistant sur le verbe "faire" (lasssot), ce qui signifie que même Son œuvre qu'Il a créée dans le monde de Assiya, c'est-à-dire l'être humain, retourne dans ses pensées le Shabbath vers les mondes supérieurs, en raison de l'éclat et de la sainteté extraordinaires du Shabbath.

[la Torah nous informe que même une personne dont la conscience est fermement ancrée dans la matérialité du monde matériel d'Assiya peut s'élever à la conscience spirituelle le Shabbath, afin que personne ne pense que seules les personnes "saintes" (dont la conscience divine peut être décrite comme reflétant les mondes d'Atsilout, de Béria ou de Yétsira) peuvent faire l'expérience de cet attachement le Shabbath.
Ainsi, toute la phrase doit être lue comme suit : "Le [Shabbath], [le juif] retourne [à sa source], même [le juif matériel,] l'œuvre de D., qu'Il a créée [dans le monde d'Assiya]".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 2,3]