Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Si le jour du début de l'année (Roch Hachana) est chaud, toute l'année sera chaude"

[guémara Baba Kama 147a]

Le Imré Emet de dire que notre ardeur/chaleur dans le service divin (avodat Hachem) à Roch Hachana déterminera celle de toute l'année.
Roch Hachana est la clé de l'année et c'est de ce jour qu'est puisée l'énergie spirituelle pour toute l'année.

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-> "Ainsi en est-il de l'homme : les yeux de son esprit sont fermés et il est plongé dans ce monde matériel et obscur. Son cœur est aveugle et il ne sait comment craindre et aimer le Nom divin glorieux et redoutable.

Il ne ressent pas suffisamment la présence de D. pour éprouver une crainte et un amour réels.

Que fait D. pour donner des mérites à Israël, son peuple bien-aimé?

Il leur donne des solennités pendant lesquelles Il les inonde de sainteté, les éclaire de la lumière de Roch Hachana et des jours redoutables qui l'irradient de crainte.

C'est la raison pour laquelle, il n'y a pas de juif qui n'éprouve de crainte et d'effroi ces jours-là, chacun à son niveau, selon qu'il s'est préparé et ouvre les yeux ...

La crainte de D. que l'on aura toute l'année découlera de la perception de la lumière que l'on aura eu à Roch Hachana."

[]le Pélé Yoèts]

-> "A Roch Hachana, D. envoie sur chaque fils et fille d'Israël un esprit d'élévation qui l'incite à revenir vers Lui."

[le 'Hatam Sofer]

-> "Chaque juif doit avoir un état d'esprit d'accepter sur lui le règne de D. avec amour, de tout son cœur et de toute son âme pendant les 2 jours de Roch Hachana ...
La sainteté à laquelle il aura accédé à Roch Hachana laissera son empreinte sur toute l'année.

Heureux quiconque mérite de purifier ses pensées et de ressentir la présence particulière de D. pendant les 48h de Roch Hachana.
Chaque parcelle d'heure de ces 2 journées lui apportera aide et soutien dans sa avodat Hachem pour chaque jour de l'année à venir.

[le Maor vaChémech]

"Car tu es un D. de vérité et Ta parole est vérité " (Amida de Roch hachana - ki ata Elokim émet, oudevar'ha émet)

= "Dans le ciel, la vérité domine et c'est la seule langue qui soit en vigueur là-bas.
Par conséquent, lorsqu'un homme prie mais que son cœur n'est pas avec lui, sa prière est un mensonge.
Elle n'est pas écoutée car sa langue (celle du mensonge), n'est pas connue là-haut!"

[Rabbi Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou]

L’essentiel à Roch Hachana

-> "La tâche primordiale à Roch Hachana est de se focaliser sur l'acceptation de la souveraineté de D. sur soi.

Le niveau avec lequel on accepte le règne de D. sur soi détermine la mesure dans laquelle nous sortirons méritants du jour du jugement.

Pour cette raison, nous ne mentionnons pas de requêtes personnelles dans la liturgie de Roch Hachana, la majorité des prières étant consacrée à honorer la royauté divine."

[Rav Guédalia Shorr - Ohr Guédaliyahou - Moadim]

-> "[A Roch Hachana, c'est] en fonction de l'intensité avec laquelle nous nous souvenons de D., [que] nous mériterons que notre souvenir donne lieu à un jugement favorable et à une abondance de bénédictions."

[Rav 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm]

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-> "Le fondement de Roch Hachana est la Royauté, à savoir que Hachem nous ordonne de Le proclamer comme Roi, comme il est dit: "Vous ferez de Moi un Roi" et que "aujourd'hui est le commencement de Ton oeuvre, le jour de la Création".
Cet aspect correspond à un renouvellement de notre existence, comme s’il s’agissait véritablement d’une nouvelle personne. Hachem a donné à chacun le pouvoir du renouveau, ainsi, c’est comme s’il avait été créé ce jour-là et acceptait Sa souveraineté bénie."
[rav Aharon Kotler - Michnat Rabbi Aharon]

La pomme …

+ La pomme ...

-> Il est écrit dans Chir haChirim (2,3) :
"Comme un pommier parmi les fruits de la forêt, tel est mon bien aimé parmi mes enfants; à son ombre je prends plaisir et m'assoie, et son fruit et doux à mon palais."

-> La guémara (Shabbath 88a) de dire à ce sujet :
"Rabbi 'Hama, le fils de Rabbi 'Hanina, dit : Quel est la signification du verset : "Comme un pommier parmi les arbres" ?
Pourquoi le peuple juif est-il comparé à un pommier?

Pour t'enseigner qu'à l'instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons". "

=> Le peuple juif est donc comparé à un pommier du fait de son acceptation inconditionnelle de la Torah.

De la même façon, qu'il eût été logique que les feuilles du pommiers grandissent avant que ses fruits ne poussent, il eût été logique que le peuple juif veuillent comprendre les mitsvot avant de s'engager à les accomplir.

=> Par reconnaissance de notre profond amour pour la Torah, D. bénit le peuple juif en le comparant au pommier.
Dès lors, la pomme est un symbole de notre profond attachement à D.

-> Le Divré Yoel (Roch Hachana 28) commente :
A l'instar du pommier dont les fruits poussent avant que les feuilles ne grandissent, ainsi en est-il du peuple juif qui a dit : "Nous ferons" avant "nous comprendrons".
Ainsi, les juifs étaient prêts à accepter la Torah (contenant les demandes de D.), avant même de savoir ce que ses lois impliquent.
=> En mangeant de la pomme, nous demandons à Hachem d'agir avec nous mesure pour mesure, en accomplissant nos demandes avant même de les avoir prononcées.

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+ Les Simanim :

-> Abayé dit : "Un signe est significatif" (Simana milta hi" - guémara Horayot 12a).

Manger un signe (siman) a pour but de produire un signe positif pour l'année à venir
De plus, chacun des symboles, nous donne l'occasion de louer D.
En effet, chaque Yéhi ratson, permet d'exprimer davantage la grandeur d'Hachem.

-> "Il n'y a pas de sens mystique dans la consommation de ces fruits. Ils ne sont qu'un signe pour rappeler à l'homme de s'éveiller à la téchouva et de prier sur son sort
[...]
Le fait de les consommer nous porte à croire que nos souhaits ont une chance d'être exaucés."
[Chla haKadoch - massékhet Roch Hachana]

-> Les simanim démontre notre confiance dans le jugement favorable qui sera rendu à Roch Hachana.
['Hatam Sofer - Drachot Roch Hachana]

-> Selon nos Sages, à Roch Hachana nous ne demandons rien sur nos besoins matériels, préférant uniquement désirer que la grandeur de la Royauté de Hachem soit la plus éclatante possible.
Comme nous avons également besoin de moyens matériels, alors nous les demandons par allusion au moyen des signes.
D'autres ajoutent qu'en ce jour de Jugement, nous n'avons plus de voix pour répondre de nos fautes (notre crainte de ce jour étant énorme), c'est comme si nous ne pouvions pas ouvrir la bouche, et c'est pour cela que nous utilisons différents signes pour demander à Hachem ce dont nous avons besoin.

-> Le Magen Avraham (Ora'h 'Haïm 583) rapporte que le Maharchal ne mangeait pas de poisson lors du repas du soir de Roch Hachana, car c'est un met qu'il aimait beaucoup et qu'il craignait d'en consommer la tête pour son bon goût et pas pour le symbole qu'elle représentait.

-> Il est intéressant de rapporter la michna Broura (תקפג:ה) sur le fait de se mettre en colère à Roch Hachana.
Il y est enseigné que de même que les bons signes alimentaires peuvent annoncer une bonne année, alors de même le fait d'être de bonne humeur aura le même impact, tandis que le fait de s'énerver aura l'effet inverse. On devra se surveiller et s'empêcher de tout sentiment de colère ou d'inquiétude à Roch Hachana, afin que cela soit un bon signe pour l'ensemble de notre année à venir.

-> Se mettre en colère à Roch Hachana est un signe de mauvais augure qui peut avoir sur toute l'année des influences néfastes pouvant annuler tous les signes de bon augure, comme la pomme trempée dans le miel, ...
[Kaf ha'Haïm - début du chap.53]

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+ Une pomme dans du miel :

-> "On a l'habitude de manger une pomme douce trempée dans du miel et de dire : 'Que se renouvelle pour nous, une année bonne et douce' "
[Réma 583,1]

-> "C'est un bon signe de goûter du miel d'abeilles à Roch Hachana.
On sait, en effet, que les abeilles piquent et agressent l'homme et pourtant elles produisent la chose la plus douce qui soit.
C'est un signe que nous souhaitons passer de la rigueur de la justice divine (midat hadin) à la miséridorde de D. (midat hara'hamim)."
[Lékét Yochèr]

-> "[Il est judicieux de manger de la pomme] comme il est écrit : "Son fruit est doux à mon palais" (Chir haChirim 2,3). De plus, il est écrit : "Comme l’odeur d’un champ..." et il est dit qu’il s’agit d’un verger.
Il est bien connu que ces bénédictions ont été données le jour de Roch Hachana."
[Gaon de Vilna - Biour HaGra - Ora'h 'Haïm 583,3]

-> " Il est écrit dans le Maharil que la raison pour laquelle nous mangeons de la pomme à Roch Hachana est pour nous rappeler les vergers évoqués dans la Torah au moment où Yitshak a bénit Yaacov : "Regarde, l’odeur de mon fils est comme celle d’un champ que Hachem a bénit!" (Bereshit 27,27)."
[Rabbi Moché Isserles, Darhé Moché, Orah Haïm 583,3]

-> On mange une pomme dans du miel afin de mettre l'accent sur la "douceur" de la nouvelle année.
L'essentiel semblerait ainsin être le miel. Pourtant, nous récitons la bénédiction sur la pomme, le miel n'étant qu'un simple ajout. Pourquoi cela?
Le rav David Hoffman répond que c'est parce que la pomme est un symbole de vie en lui-même, puisqu'elle vient d'un arbre, et que la Torah (notre élément vital) est appelée : ets 'haïm (l'arbre de Vie).
Ainsi, bien que nous souhaitons une vie remplie de douceurs et de bonheur, nous reconnaissons que cela ne vient qu'en ajout au principal : une Vie selon la Torah (boré péri aéts ... ['haïm]!).
Nous souhaitons pouvoir se comporter en tant que juif(ve) avec un goût agréable de miel dans la bouche, et non se focaliser uniquement sur le miel (les plaisirs éphémères proposés dans ce monde), prenant au mieux de la pomme que par obligation (ex: je le fais car tout le monde fait ça!).

-> [Naturellement, la pomme est bonne, mais on rajoute quand même du miel (volonté de papa Hachem), pour dire que la vie juive est encore plus agréable que celle des non-juifs (manque de goût, de sens). Nous devons suivre la volonté de D. (qui est ce qu'il y a de mieux), et non ce que l'on pense est bien. ]

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+ La grenade :

-> "Que nos mérites augmentent comme les grains de la grenade"

Cette demande est très étonnante : comment pouvons-nous demander à D. que nos mérites augmentent comme les grains de la grenade? Nos mérites ne dépendent-ils pas uniquement de nos actes?
Celui qui souhaite accroître ses mérites doit agir!

Rabbi Mikhel Silber explique cette requête de la façon suivante.
Lorsqu'un homme publie un livre, donne un cours ou répand la Torah d'une façon ou d'une autre, il essaie par cet acte d'accroître ses mérites.
Mais le résultat ne dépend pas que de lui. Combien d'hommes liront ce qu'il a écrit? Combien de personnes viendront assister à son cours?

Nous demandons donc, que nos actes portent leurs fruits et que nous réussissions à répandre la Torah.

On peut également souhaiter que de façon directe ou indirecte nous puissions influencer positivement notre entourage afin qu'ils s'améliorent, ce qui fait que nous sommes à l'origine de plein de nouvelles mitsvot (qui suit le schéma en arbre de l'affiliation).

[Une grenade est un fruit qui a une couronne, renvoyant au fait que nous sommes les fils du Roi des rois, et que nous devons avoir conscience de notre grandeur et on espère pouvoir agir en conséquent (faire pleins de belles choses pour le Roi).
La couronne fait allusion à notre désir de voir le roi (mélé'h) machia'h arriver très très bientôt, moment où la conscience du Roi Hachem sera totale.

Nos Sages affirment : "Même les plus vides d’entre vous [Israël] sont remplis de mitsvot comme une grenade" [guémara Bera'hot 57a].
=> Dans son essence, tout juif, même si extérieurement il renvoie une couleur rouge (alarmant de par son comportement), il est intérieurement pleins de trésors, de valeurs.
On retire la peau pour signifier que l'on souhaite se débarrasser du mal, et nous nous délectons de tout le bien.
Grâce à ce jugement positif sur autrui, nous méritons d'être jugés positivement par Hachem, et d'avoir une super année!

Dans une grenade, tous les grains sont collés les uns aux autres, comme pour nous signifier que dans la vie d'un juif, il n'y a pas de place pour autre chose que des mitsvot.
Il y a également l'idée que chaque mitsva est indépendante. Comme disait le 'Hafets 'Haïm à propos du lachon ara : même si tu n'arrives pas à la perfection dans ce domaine, attrapes tout ce que tu peux prendre!
Dans la vie, même si ce n'est pas parfait, agis et fais de ton mieux.

La grenade a une écorce extérieure, faisant allusion à la nécessité de se protéger des mauvaises influences. En effet, si nous voulons développer au maximum nos mitsvot, nous devons avoir des barrières personnelles afin d'être le plus productif possible dans la sainteté.]

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+ "Les fauteurs d'Israël sont remplis de bonnes actions comme l'est une grenade par des graines" (guémara Erouvin 19a)

-> Les élèves du Baal Chem Tov vivaient concrètement cela, en accordant le bénéfice du doute à tout juif.
En effet, si même les fauteurs sont pleins de mitsvot, alors le juif ordinaire a en lui une grande sainteté, et doit être jugé positivement.
[la grenade nous aide à matérialiser cette notion dans notre tête, et à partir du moment où l'on juge autrui favorablement, alors Hachem en fait de même avec nous!]

-> [Dans sa bonté, Hachem nous donne tellement d'occasions de gagner des mérites en faisant des mitsvot, que même les fauteurs en sont pleins comme une grenade, alors à combien plus forte raison un juif ordinaire, ...
Combien devons-nous être fiers, joyeux d'être juif(ve), et combien devons-nous en être reconnaissants à papa Hachem!]

-> Les élèves du Rabbi de Kotzk inversaient cette interprétation : On peut être rempli de mitsvot comme l'est une grenade par ses graines, et malgré tout rester un fauteur d'Israël.

[On apprend de là l'importance d'avoir un temps quotidien réservé pour le moussar. En effet, on peut faire pleins de mitsvot mais rester très loin de l'état d'esprit, de l'attitude de la Torah.
Le rav Yéhouda Zev Segal disait : "Lorsque nous nous tenons devons Hachem à Roch Hachana remplis d'espoirs que nos bonnes résolutions vont renverser la balance du jugement en notre faveur, nous devons fournir un type de garant qui nous accompagnera [chaque jour], et ce garant est : l'étude du moussar. Ce n'est qu'avec l'étude du moussar que l'on peut véritablement s'améliorer et monter l'échelle spirituelle."]

-> Il est écrit : "Je reconnais mes fautes, et mon péché est sans cesse sous mes regards." (Téhilim 51,5).
Le Beit Avraham de Slonim explique que c'est uniquement nos bonnes actions réalisées avec de bonnes intentions qui montent au Tribunal Céleste afin d'y être enregistrées.
Celles faites sans enthousiasme restent ici en bas.
- Les tsadikim réalisent des mitsvot de tout cœur, et des fautes sans intention, ce qui fait que leurs bonnes actions montent en-Haut, et leurs fautes restent en-bas, devant eux ("mon péché est sans cesse sous mes regards").
- Les réchaïm réalisent occasionnellement des mitsvot et ce sans enthousiasme, et des fautes avec entrain, ce qui fait que leurs bonnes actions restent en-bas, et que leurs fautes montent En-Haut
Les fauteurs sont pleins de mitsvot comme l'est remplie une grenade de graines, car ne les ayant pas accomplies avec un bon état d'esprit, les mitsvot restent constamment en-bas avec son fauteur.

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-> Il est écrit : "Même les juifs vides sont emplis de mitsvot, comme une grenade" (Zohar ‘Hadach II, Méguilat Ruth 40b).
Une question se pose : S’ils sont remplis de mitsvot, pourquoi sont-ils qualifiés de "juifs vides"?

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (le Pri haArets), un des principaux élèves du Maguid de Mézéritch, répond : "C'est que ces juifs n’accomplissent pas les mitsvot avec joie. Voilà pourquoi ils sont considérés comme vides et creux!"

-> Le rav Roïte explique qu'il y a 2 sortes de mitsvot : celles qui sont faites facilement et superficiellement, et celles qui sont faites avec investissement de notre part ou dans l'épreuve.
Il y a certaines mitsvot qui participent à notre construction intérieure tant nous nous fatiguons pour elles car elles sont importantes à nos yeux. Il y a d'autres mitsvot que nous accomplissons de façon accessoire sans qu'elles nous pénètrent vraiment.
C'est pourquoi un homme peut avoir fait de nombreuses mitsvot, mais être appelé "rék" (vide) dans la mesure où il est intérieurement vide de toute spiritualité.

Inversement, dit le Rambam dans le Hilkhot Téchouva, une mitsva qui a été faite avec beaucoup d'investissement, dans l'épreuve, peut valoir à elle seule des milliers et des milliers de mitsvot.

["Plus c'est difficile, plus tu fais des efforts, plus ton mérite est immense aux yeux d'Hachem" (rav Israël Louri)]

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-> Comment peut-on demander : "Que nos mérites soient aussi nombreux que la grenade", alors que nos Sages (guémara Béra'hot 57a) ont enseigné que même les personnes les plus ordinaires d'Israël sont aussi remplies de mitsvot qu'une grenade de grains?
En réalité, lorsque les Sages disent que le juif accomplit autant de mitsvot que les grains d'une grenade, ils font référence à sa vie toute entière. Cependant, à Roch Hachana, nous souhaitons accomplir autant de mitsvot que les grains d'une grenade pendant l'année à venir.
[Pri 'Hadach - chap.583]

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+ Même ceux d'entre vous qui sont vides sont pleins de mitsvot, comme une grenade (est pleine de graines).
[guémara Erouvin 19a]

-> Nos Sages ont enseigné que si une personne aide d'autres personnes à acquérir des mitsvot, leur mérite lui est pris en compte (Pirké Avot 1,18) ; lui et eux sont récompensés pour ces mitsvot.

Supposons qu'une personne ignorante accomplisse une mitsva avec joie et empressement. Tout le monde dira : S'il peut accomplir une mitsva avec autant de joie et d'empressement, nous, les savants, devrions certainement le faire!
Le résultat est que cette mitsva qu'il a accomplie incite d'autres personnes à faire des mitsvot. Ces mérites lui sont également attribués, et il devient ainsi "plein de mitsvot comme une grenade".
[...]

Il y a 2 sortes de grenades : une douce et une aigre qui devient encore plus douce que celle qui l'a toujours été.
Les justes sont comme la grenade qui est toujours douce. Les réchaïm d'Israël sont comme la grenade qui commence par être aigre et devient douce, car en se repentant, ils peuvent transformer leurs péchés en mérites.
[Ben Ich 'Haï - Ben yéhoyada]

-> Dans Benayahou, le Ben Ich 'Haï écrit :
Pourquoi la guémara qualifie-t-elle ces personnes de "vides" si elle dit qu'elles sont "pleines"?
Ces personnes sont pleines de mitzvot mélangées à des intentions d'intérêt personnel, mais vides de mitzvot accomplies purement pour le ciel.
Ils sont comme la grenade, qui est pleine de petites unités, chacune d'entre elles étant un mélange de fruits et de graines.

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+ Grande = 613 grains?

-> Le 'Hatam Sofer (drachot 'Hatam Sofer 2,249b) rapportent le fait connu selon lequel les grenades compteraient 613 grains comme les 613 mitswot. De même, le Malbim (sur Chir haChirim 4,13) cite également cette chose remarquable.
Pourtant, si l’on ouvrait une grenade aujourd’hui, on pourrait ne pas y trouver 613 grains. Pourquoi?

A cause des fautes commises. [Zohar ‘haï - Vayé’hi p.390b]
Selon Rabbi Its'hak Yéhouda Yé’hiel Safrin de Komarna (1806-1874) explique que si l’on ne trouve plus 613 grains, c’est dû à la malédiction : "Dévoyer, la terre s’est complètement dévoyée" (זנה תזנה הארץ - Hochéa 1,2).

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+ Les noix :

-> Nous évitons de manger des noix à Roch Hachana, comme le mentionne la loi juive (Ora'h 'Haïm 584,2).
Une des raisons est que la valeur numérique du mot : "égoz" (une noix) est la même que le mot : 'hét (faute).

-> Le rabbi Mendel de Kotzk ajoutait : "A Roch Hachana, nous devons cependant surtout nous rappeler que la guématria du mot : 'hét (faute) est égale à celle de : 'hét (faute)."

[L'accessoire ne doit pas prendre le dessus sur l'essentiel.
En effet, il est bien d'y avoir des signes positifs, mais cela ne doit en aucun cas nous faire oublier la gravité d'avoir fauté et la nécessité de faire téchouva.
Il est très bien d'investir des efforts sur le Séder de Roch Hachana, mais combien plus d'efforts devons-nous investir à faire le bilan spirituel de notre année, à réparer le passé et à insuffler un élan plein de bonnes résolutions pour le futur.]

-> En ce sens, le rav 'Haïm Eptsein disait : "On peut parler encore et encore sur Roch Hachana tout en oubliant l'essentiel : Roch Hachana."
[la théorie c'est bien, mais il faut commencer à véritablement brisé son cœur de regret d'avoir fauté ...]

La symbolique du Choffar

+ Quel est la symbolique du Choffar?

-> Il est écrit dans la guémara Roch Hachana (16a) :
"Rabbi Avahou dit : Pourquoi sonnons-nous le Choffar d'une corne de bélier?
D. dit : "Sonnez du Choffar d'une corne de bélier de façon à ce que Je me souvienne de la ligature de Yits'hak, le fils d'Avraham, et je vous considérerai alors comme si vous aviez vous-mêmes effectué cette ligature devant Moi." "

-> La guémara Yérouchalmi Taanit (2,4) :
"Rabbi Youda bar Simon dit : D. dit à Avraham : "Dans le futur, tes descendants seront amenés à transgresser et ils souffriront beaucoup. Cependant, à la fin, ils seront délivrés par les cornes de ce bélier, comme le montrent le verset : "Le Maître, Ton D., sonnera du Choffar" " (Zé'haria 9) "

-> Le Tana déBé Eliyahou Zouta (22,8) nous enseigne :
"Rabbi Yéhochoua ben Kor'ha dit : "Le Choffar a seulement été créé pour le peuple juif, parce que [avec le son du] Choffar la Torah leur a été donnée [au mont Sinaï - cf.chémot 19,16] ... et parce que [avec le son du] Choffar que les murailles de Jérico sont tombées ... et dans le futur, D. sonnera du Choffar quand le fils de David, notre Juste, se dévoilera ... et dans le futur, D. sonnera du Choffar au moment du rassemblement des exilés (cf.Yéchayahou 27,13)" "

-> Le Pirké déRabbi Eliezer (31) nous dit :
"Rabbi 'Hanina ben Dossa dit : "Aucun élément du bélier [qu'Avraham sacrifia au lieu d'Yits'hak] n'a servi a rien.

- Ses cendres formèrent les fondations de l'autel (du Temple).
- Ses tendons servirent de fils à la harpe du Roi David.
- Sa peau fut utilisée comme pagne/vêtement pour Eliahou.
- Ses cornes : la gauche fut utilisée au Mont Sinaï, alors que la droite qui était plus grande que la gauche sera sonnée dans le futur, comme en atteste le verset : "Le jour viendra où Il sonnera du grand Choffar et où D. sera Roi sur la terre entière."

-> Le Ram'hal (Maamar ha'Hokhma) :
"Il nous est demandé de sonner du Choffar à Roch Hachana pour renforcer la quête de perfection qui commença avec le don de la Torah et préparer le futur pour ce qu'il s'y passera alors."

Le Ram'hal y ajoute également que le fait de sonner du Shofar à Roch Hachana est un choc de réalité pour une personne, qui permet de distinguer entre le bien et le mal.
Selon le Maharcha (guémara Roch Hachana 11b), le Shofar produit [en chaque personne] une illumination spirituelle.

[toute l'année on se construit chacun son propre monde de vérités, mais le Shofar agit comme un choc montrant LA Vérité (celle de Hachem).
C'est comme si on allumait les lumières de notre sombre exil pendant un bref instant, et que tout devenait alors clair.]

-> Selon le Aboudraham :
"Ce jour marque le début de la Création du monde par D. et Sa souveraineté sur lui.
De même qu'il est habituel de sonner des trompettes et des cornets à piston lors de l'intronisation d'un nouveau roi, pour diffuser partout que son règne commence, ainsi devons-nous proclamer la souveraineté de D. ce jour-là."

Le Gaon de Vilna dit que la sonnerie de Téroua de Roch Hachana est l'expression de la joie nationale juive du fait que Hachem est notre Roi.

Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) fait remarquer qu'il était coutume au moment du couronnement d'un roi d'en arriver à pardonner même les criminels méritants la peine de mort.

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-> Le chapitre 10 de Bamidbar nous apprend qu'une trompette était utilisée pour signaler tous les mouvements du peuple juif durant les 40 années passées dans le désert.
Une tékia unique était soufflée afin de rassembler les gens en une même place, tandis que le : tékia-téroua-tékia signalait au peuple de démanteler leur campement et de continuer leur trajet.

Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch ('Horev 32) commente : les mêmes sons sont soufflés par le Shofar à Roch Hachana en parallèle avec le trajet spirituel de notre vie.
- la tékia : long son ininterrompu vient nous appeller à rassembler toutes nos pensées et énergies dispersées, afin de se concentrer intérieurement vers Hachem.
- le son cassé de la téroua : il va secouer une personne et la faire sortir de sa confortable routine.
- la tékia finale : elle a pour but de donner des forces et du courage pour s'élever au-dessus du désespoir, pour avoir des ambitions spirituelles très élevées : courir de toutes ses capacités sur le chemin de notre vie menant à D.

Roch Hachana : le jour du jugement …

+ Roch Hachana : le jour du jugement ...

-> Selon le midrach Vayikra Rabba (29,1) :
"Il est enseigné au nom de Rabbi Eliezer : le monde a été créé le 25 Elloul.
[Roch Hachana est le jour où le 1er homme a été créé.
C'est ce jour où l'homme a transgressé l'ordre de D. de ne pas consommer du fruit de l'arbre de la connaissance], il fut ensuite jugé et enfin pardonné.

D. dit à Adam : "Ce sera un exemple pour tes descendants : de la même façon que tu t'es tenu devant moi pour être jugé ce jour-là et jugé de façon clémente, ainsi en sera-t-il pour les générations futures qui se tiendront devant moi et seront jugées de façon clémente".
Et de quel jour s'agit-il? Le 1er jour du 7e mois [Roch Hachana]."

-> La guémara (Roch Hachana 16a-16b) de nous dire :
"Le monde est jugé 4 fois par an : à Pessa'h, pour les récoltes, à Shavouot, pour les arbres fruitiers, à Roch Hachana où tous les habitants du monde passent en jugement devant D. ..., et à Souccot a lieu le jugement pour l'eau.
[...]
Rabbi Crouspedaï dit au nom de Rabbi Yo'hanan: "3 livres sont ouverts à Roch Hachana : celui des mécréants complets, celui des justes parfaits et celui qui contient des personnes qui ont à leur actif, à la fois des bonnes et des mauvaises actions [Bénonim].
Les justes parfaits sont immédiatement inscrits et scellés pour la vie.
Les mécréants complets sont directement inscrits et scellés pour la mort.
[Le décret pour] les individus qui ont à la fois des bonnes et des mauvaises actions est suspendu de Roch Hachana jusqu'à Kippour. S'ils sont méritants, ils seront inscrits pour la vie, dans le cas contraire, ils seront inscrits pour la mort." "

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,2) de souligner que chaque action doit être évaluée et pesée dans son contexte :
"Cette estimation n'est pas seulement calculée en fonction du nombre de mérites et de fautes, mais elle prend aussi en considération leur ampleur.
Il y a des mérites qui contre-balancent largement les nombreuses fautes, comme il est dit: "Parce qu'en lui, on trouva une belle qualité" (Mela'him I 14,13)
A contrario, une seule faute peut contre-balancer de nombreux mérites, comme il est dit: "une faute peut obscurcir beaucoup de bien" (Kohelet 9,18).

Le poids accordé (aux fautes et aux mérites) est uniquement fonction de la sagesse du D. savant. Il sait comment évaluer les mérites par rapport aux fautes. "

-> Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) nous enseigne qu'un "jugement pour la vie" signifie que la personne en question aura l'opportunité de grandir spirituellement et bénéficiera de la santé et des ressources nécessaires en ce sens.
Comme les conséquences du jugement de Roch Hachana auront finalement un impact sur le monde futur de la personne, le jugement est considéré comme lié au monde futur.

Inversement un "jugement pour la mort" reflète une absence de connexion à la spiritualité qui est une forme de mort et un éloignement du monde futur.

[Ainsi, la vie que l'on demande à Roch Hachana est d'avoir un contexte, un ensemble de ressources (santé, richesse, intelligence,...), qui nous permettra d'acquérir un maximum de spiritualité, de proximité avec D.]

-> Le rav 'Haïm Friedlander va nous apprendre également :
"Bien qu'il soit vrai que les actions passées d'une personne déterminent la façon dont il sera jugé à Roch Hachana, le passé n'est toutefois pas l'essentiel de ce sur quoi on se focalise.
On se concentre plutôt sur le futur.

Le jugement de Roch Hachana ne correspond pas à celui effectué par un tribunal terrestre qui regarde les actions passées d'un individu pour déterminer une punition ou une récompense.
Cette façon de faire sera celle du jugement dernier où toutes nos actions passées détermineront si l'on est passible de punition ou si l'on mérite une récompense.
Mais à Roch Hachana, le jugement est d'une nature différente.
On se focalise essentiellement sur le futur.

Le jugement est fonction de la nature spécifique de ce jour qui est en effet le Roch (littéralement la tête) de l'année, qui contient toute l'année à venir.
Et D. nous juge naturellement en fonction des vertus de cette "tête".

Roch Hachana est plus une allocation de ressources qu'un véritable procès."

=> Bien qu'il soit vital de faire une téchouva sincère sur nos mauvais actes passés, c'est aussi en fonction de notre attitude pour le futur, de notre état d'esprit le jour de Roch Hachana que sera décidé tout ce qu'on aura l'année à venir.

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-> La guémara (Roch Hachana 18a) :
"Rabba bar Bar Hana dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "tous sont jugés au même moment"."

-> Le rav Wolbe (Alé Chour - vol.2) nous précise :
"Au moment où la personne est jugée, elle se tient totalement seule face à son Créateur.
Elle n'a personne pour la défendre parce qu'Il est le Juge, Il est le témoin, Il est celui qui l'appelle au tribunal.
Elle n'a personne pour effectuer un transfert de responsabilité [de ses actions] personne à blâmer [pour ses échecs].

Au moment où elle se tient en jugement devant son Créateur, c'est comme s'il n'y avait personne d'autre que lui dans le monde.
Il est seul responsable de ce qu'il a fait et n'a pas fait."

-> Le rav Yossi Michalowicz développe
"Un être humain est qualifié de Méale'h : quelqu'un qui bouge ; alors que les anges sont des Omdim : stationnaires, qui restent à une place bien précise.
Il en est de même pour les animaux également. Le mot en hébreu pour animaux est Bééma. Le Maharal explique que ce mot est la contraction de deux termes : Ba et ma, c'est à dire qu'ils sont tout ce qu'ils doivent être. Ils ne changent pas, ne grandissent pas excepté physiquement. L'animal est programmé spirituellement pour n'être que ce qu'il est prévu qu'il soit.

Mais un être humain se doit de grandir continuellement, de ne cesser de bouger.
La vie, c'est comme monter sur un escalator qui descend, si on ne monte pas activement les marches, forcément, on descend. On ne peut donc pas stagner, parce que stagner signifie forcément descendre. Si on fait un petit effort on restera à la même place et si on fait de gros efforts, on peut aller de l'avant et grandir.
[...]
Dans le Judaïsme, l'essentiel n'est pas l'endroit de l'échelle où nous nous trouvons, mais dans quelle direction on se déplace sur l'échelle.
[...]
D'après le Judaïsme chaque individu est créé avec des talents et potentiels uniques qu'il doit utiliser dans ce monde. C'est de notre responsabilité d'actualiser notre potentiel dans la vie.

On a tous le devoir d'intérioriser les mêmes mitsvot, les mêmes valeurs morales ... mais chaque personne ne doit pas seulement faire ce que tous les autres font, mais doit développer ses talents et capacités et les utiliser pour le service divin."

[ => il faut développer ses spécificités propres dans la pratique religieuse et exploiter ses potentialités au mieux, le tout dans une dynamique positive de toujours aller de l'avant vers D.]

+ "Quelle valeur ont les séli'hot si elles ne sont pas accompagnées d'un repentir sincère?

Les gens ont l'habitude de se demander l'un l'autre : as-tu déjà récité les séli'hot?
Ou bien, on s'exprime communément : je dis les séli'hot tous les matins.

En fait, ce que nous voulons, c'est que D. nous dise : séli'ha : Je pardonne!
Or, cela est impossible si nous ne faisons pas téchouva.

C'est pourquoi, au moment de réciter les séli'hot, chacun doit décider dans son cœur de réparer ses fautes, de les regretter et de prendre de nouvelles résolutions pour l'avenir.
Alors seulement, il conviendra d'implorer le pardon divin qui est l'ultime séli'ha."

[Yessod véChorech haAvoda - chaar assiri]

Faire téchouva de Elloul à Kippour

+ Faire téchouva de Elloul à Kippour :

-> "Tout comme un mikvé purifie l’impur, ainsi Hachem purifiera également les Bné Israël" (guémara Yoma 85b)

Lorsqu'on s'immerge dans un mikvé, qu'on soit spirituellement prêt ou non, on devient pur. Il en va de même pour les Yamim Noraïm. Même si une personne ne fournit qu'un minimum d'efforts et n'est pas vraiment prête à effectuer un changement radical dans sa conduite, elle en ressort quand même comme une personne différente.

Le Bné Yissa'khar (Tichri 1,3) développe cette analogie. Tout comme un mikvé contient 40 séa d'eau, il y a 40 jours durant lesquels faire téchouva depuis Roch 'Hodech Elloul jusqu'à Yom Kippour.
En allant plus loin, nous pouvons calculer que 40 séa équivalent à 960 louguin.
[les mesures halakhiques : 6 oeufs= 1 log ; 4 logs= 1 kav ; 6 kav= 1 séa ; 3 séa= 1 éfa. ]
Ainsi, il y a 960 louguin dans un mikvé. En conséquence, les 40 jours entre Roch 'Hodech Elloul et Yom Kippour contiennent un total de 960 heures pendant lesquelles nous pouvons faire téchouva (24
heures x 40 jours = 960 heures).

Ces analogies entre le mikvé et les jours de téchouva de Elloul à Kippour (Yémé Techouva) nous enseignent que, tout comme celui qui s'immerge dans un mikvé en sort purifié, telle une nouvelle personne, indépendamment de sa préparation et de son degré de disposition, nous sortons des Yamim Noraïm purifiés, comme de nouvelles personnes.
... Le mois de Tichri fonctionne comme un mikvé. Même si la téchouva est insuffisante, il peut purifier une personne dans une certaine mesure, ce qui nous élèvera spirituellement.

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+ Bitoul d'une beriya : 1/960

-> Si une très petite quantité d'aliment taref (non casher) tombe dans une soupe cashère, celle-ci reste cashère. En effet, en ayant recours au principe de batél bechichim, l'élément taref est annulé dans un contenu 60 fois plus volumineux.
Cependant, si une seule fourmi tombe dans une immense cuve de nourriture cachère, celle-ci devient interdite, car la règle du batél béchichim ne s'applique pas à une créature entière.
Le Talmud Bavli stipule qu'il ne s'agit pas d'un batél, même dans un rapport de 1:1000. (même si elle tombe dans un volume 1000 fois plus grand, elle s'annule pas pour rester casher)
Toutefois, le Talmud Yérouchalmi (Téroumot 10,5) n'est pas d'accord, affirmant qu'une crétaure entière s'annule dans un rapport de 1:960.

Bien que nous soyons, nous aussi, des créatures entières, nous avons toujours la possibilité d'évacuer nos impuretés spirituelles (tout ce qu'on a fait de pas très casher) grâce au mécanisme d'immersion dans les 960 louguin d'un mikvé. De même, le Bné Yissa'har nous enseigne que nous pouvons annuler nos fautes et nous purifier en faisant l'expérience des 960 heures des 40 jours de téchouva (d'Elloul à Kippour).

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+ Parallèle entre 2 purifications et 2 types de téchouva :

-> La purification du mikvé, dans lequel une immersion complète rend une personne ou un objet pur. Il ne peut y avoir aucune 'hatsitsa, interposition, entre l'objet ou la personne à purifier et les eaux du mikvé, et l'immersion doit être totale. Si ne serait-ce qu'une infime partie, un cheveu, n'est pas immergée, la purification ne s'effectue pas.
Même si 99 pour cent de l'objet a été immergé, l'objet ou la personne n'est pas purifié à 99 pour cent. Sans immersion complète et totale, la purification au mikvé n'est absolument pas effective.

Une deuxième type de purification consiste à utiliser les eaux de purification qui sont aspergées sur les impurs. Si une personne tamé est aspergée d'eau dans laquelle les cendres de la para adouma (vache rousse) sont mélangées, même si l'eau ne touche qu'une partie du corps, ne serait-ce qu'un seul cheveu, la personne a atteint un niveau de purification significatif.

-> Il existe également 2 types de techouva qui sont directement comparables à ces deux méthodes de purification.
Un type de téchouva se produit lorsqu'une personne dit qu'elle regrette toutes ses fautes et affirme qu'elle ne répétera jamais plus ses erreurs. Dans ce type de téchouva, le pénitent se transforme en une personne entièrement nouvelle. C'est comme si sa totalité était immergée dans le processus de téchouva, et qu'il émergeait de cette purification comme un être nouveau. C'est la techouva parfaite, qui peut parfois sembler très intimidante à tenter.

Le deuxième type de téchouva, toutefois, est analogue à l'eau utilisée pour purifier celui qui est impur.
Avec cette méthode, une personne sait de manière réaliste qu'elle ne deviendra pas un tsadik parfait au cours de l'année à venir. Mais elle choisit une action, comme réciter une bénédiction de la Amida avec kavana (intention). Elle sait ne pas pouvoir s'engager à ne plus jamais prononcer de lachon ara, mais elle peut au moins s'assurer que sa table de Chabbat en soit exempte.
Un engagement envers une petite chose, ce qui constitue véritablement un changement pour le mieux, peut également être considéré comme de la téchouva. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une téchouva complète, cela reste néanmoins une téchouva significative.

Le but ultime que nous recherchons est la techouva complète et totale: la techouva chéléma. Mais même si cela semble hors de notre portée, nous pouvons être rassurés de savoir qu'il existe une autre option valable quant à la façon de faire techouva.

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+ Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme :

-> La Pessikta Rabbati (chap.44) nous relate une parabole illustrant ce concept de téchouva. Un prince se trouve très loin du palais où réside le roi, son père. Il est à 100 jours de route du palais lorsqu'il apprend que son père désire qu'il rentre à la maison.
La distance, cependant, semble trop grande pour qu'il puisse la parcourir, et il ne pense pas pouvoir entreprendre ce long et pénible voyage. Le roi fait alors savoir que si le prince se met en route, s'il fait ne serait-ce que quelques pas dans la bonne direction, alors le monarque parcourra les kilomètres restants pour rencontrer son fils et le ramener à la maison.
"Fais quelques pas, et je ferai le reste du chemin pour te chercher ; je t'amènerai jusqu'à destination."

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous!" (Mala'hi 3,7).

Nous devons faire de notre mieux, et alors Hachem viendra à nous. Il est disposé et prêt à parcourir la grande majorité de la distance qui nous sépare de Lui, à condition que nous fournissions un effort honnête.
Lorsque nous essayons de faire téchouva, Hachem nous élève à des niveaux que nous n'aurions jamais cru pouvoir atteindre.
["le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a) ]

-> Le Hafets 'Haïm fut très intéressé lorsque l'invention de l'ascenseur vint à sa connaissance, affirmant que c'était la métaphore parfaite de la téchouva. On appuie simplement sur le bouton pour appeler l'ascenseur et entrer dans le compartiment ; puis l'ascenseur le transporte jusqu'en haut.
De même, si nous entreprenons un simple effort significatif pour revenir à Lui, Hachem fournira l'aide Divine pour nous hisser à des niveaux de téchouva encore plus élevés.

-> Le rav Méir Shapiro fut invité à donner une dracha dans une ville qu'il visitait. Son discours se concentra sur le verset, récité au début de Cha'harit : "Comme tes tentes sont belles, ô Yaakov" (ma tovou ohalé'ha Yaakov - Balak 24,5).
Rachi explique le sens simple : "il vit que les portes n'étaient pas alignées" = Bilaam fut très impressionné par la pudeur qu'il perçut dans la disposition des tentes des Bné Israël, car leurs ouvertures n'étaient pas situées en face de celles de leurs voisins, les empêchant de voir les uns chez les autres.

Le rav Méir Shapiro (Imré Daat - Balak) expliqua le verset de manière homilétique.
Le midrach (Chir haChirim 5,2) raconte que Hachem confia aux Bné Israël : "Ouvrez une petite ouverture [de techouva], aussi petite que la pointe d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une entrée permettant le passage de chariots".
Hachem nous affirme que nous devons effectuer une petite amélioration, et qu'ensuite Il nous fera parcourir le reste du chemin.
Telle est l'idée ayant tant affligé Bilaam : il vit que "les portes n'étaient pas alignées", qu'il suffit que la "porte" de techouva d'un juif ne soit qu'une petite ouverture pour que Hachem lui ménage une vaste entrée.
Bilaam fut très jaloux du fait que même le plus petit effort de notre part soit maintes fois rendu par Hachem. Bilaam commenta ce qu'il considérait comme une expression de l'amour sans précédent de Hachem pour le Klal Israël.

-> Peut-être pourrions-nous suggérer que ce concept est évoqué par la forme du chofar que nous sonnons à Roch Hachana, qui présente une très petite ouverture à un bout pour s'élargir de manière conséquente à l'autre bout.
Cela indique que même si nous n'ouvrons sincèrement qu'une petite part de notre cœur pour faire techouva, alors Hachem élargira cette petite ouverture et nous élèvera.

Lecture du Téhilim 27 pendant le mois d’Elloul

+ Lecture du Téhilim 27 pendant le mois d'Elloul :

-> De nombreuses personnes, on l'habitude de réciter, entre Roch 'Hodech Elloul et Hochana Rabba, le Téhilim 27 qui commence par le verset : "De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur? Le Seigneur est le rempart qui protège ma vie : qui redouterais-je?"
Si Hachem est "ma lumière et mon salut" et "le rempart qui protège ma vie", alors il n'y a pas de place pour la moindre crainte ou peur.

-> En ce qui concerne la grandeur de ce Téhilim, voici ce qui est rapporté dans le livre de prières de Rabbi Chabétaï de Rachkov : «
"Toute personne qui récite le Téhilim 27, 'De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut, depuis Roch 'Hodech Elloul jusqu'à Sim'hat Torah, tous les soirs et tous les matins, aura l'assurance de jouir de belles années, bonnes et agréables. Il pourra même annuler un mauvais décret qui aurait été fixé sur lui depuis le Ciel, se débarrasser de tous les accusateurs, écarter de lui toutes les sentences dures et mauvaises, et ressortir innocent du jugement".

Et il poursuit ensuite ses explications de manière plus approfondie : "À partir de Roch 'Hodech Elloul s'ouvrent 13 sources issues des treize pôles de miséricorde, qui se dévoilent et apportent leur lumière dans les mondes inférieurs.
Et c'est pour cette raison que le Tétragramme apparaît 13 fois dans ce Téhilim 27, en lien avec ces 13 pôles de miséricorde. Et en prononçant ce téhilim, nous agissons sur le Tribunal Céleste, nous controns tous les Accusateurs, et nous les empêchons de s'approcher et de participer au jugement. Celui-ci ne sera donc prononcé que par Hachem Lui-même, et alors, nous serons complètement innocentés."

Pardonne-nous …

+ Pardonne-nous …

D. est notre Roi (malkénou), et se rebeller contre un roi est punissable par la mort.
=> Qu’est-ce qui nous permet de s’adresser à D. en l’implorant de nous pardonner ?

La guématria du mot : ‘pardon’ (םלח - séla'h)  est de 98, qui est aussi celle de : ‘lébanav’ (לבניו) = pour enfant.
Ce lien de parenté est rendu clair par le verset : "Vous êtes les enfants de D."  (Dévarim 14;1 – banim atèm l’Hachem Eloé’hem).

=> Ainsi, D. nous aime comme un parent aime son enfant (on est tous des enfants uniques pour D.), c’est pourquoi nous sommes persuadés qu’Il va nous pardonner.

+ Supplément :
Une expression résume bien cette dualité, puisque nous appelons D. : ‘avinou malkénou’ ( =notre Père, notre Roi - אבינו מלכנו).

On peut remarquer que les 1eres lettres forment le mot : ‘èm’ ( =mère - אם).
Lorsque l’on fait une prière (ex : pour un malade), on appelle le nom de la mère, et non celui du père.
En effet, l'amour maternelle passe avant tout, car il a une telle puissance …

De la même façon, D. n’est pas uniquement notre Père au Ciel, mais également notre Mère, et en partant de là, étant Ses enfants, on ne peut qu’être plein de joie, de gratitude, de confiance d’être chouchoutés …
Merci HM !! 🙂

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Benjamin Blech