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Roch Hachana est le premier jour des 10 jours de Téchouva.
La première étape de la téchouva consiste à devenir une nouvelle création. Tout au long de l'année, nous sommes occupés à courir partout, et le jour de Roch Hachana, nous nous arrêtons. C'est le jour où le monde a été créé. Tout est créé à nouveau ; le monde entier est tout neuf.

Une personne peut être méritante à cette occasion et devenir une nouvelle personne.
Il n'y a pas d'autre façon d'aborder Yom Hadin et de mériter un jugement favorable que celle-là : se déconnecter complètement du passé et se transformer en une nouvelle personne.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

"Mais moi, grâce à Ta bonté abondante, j'entrerai dans Ta maison" (vaani bérov 'hassdé'ha avo vété'ha - Téhilim 5,8).

-> Le 'Hida (Pessa'h Einayim) interprète le mot 'hasdé'ha (חַסְדְּךָ) comme "les règles de bonté que Tu nous as enseignées", ce qui signifie que nous pouvons entrer dans nos synagogues pour prier pour une bonne année parce que nous portons le mérite de tout le 'hessed (bonté) que nous avons accompli.

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-> Dans sa vieillesse, le 'Hafetz 'Haïm se plaignait de ne plus pouvoir se déplacer autant qu'avant.
"Si je le pouvais", déclara le tsadik, "j'irais de maison en maison à cette époque de l'année (les jours menant à Roch Hachana) en citant uniquement nos Sages (Shabbath 151a ; voir aussi Chaaré Téchouva 3,36) qui disent : "kol haméra'hem al habériyot méra'hamim alav min hachamayim" (quiconque fait preuve de compassion envers autrui, le Ciel aura également de la compassion pour lui'".
Apparemment, le 'Hafetz 'Haim estimait que faire preuve de bonté envers autrui est le moyen le plus infaillible d'être béni par une bonne nouvelle année.

A Roch Hachana, les trésors célestes sont ouverts. Hachem ouvre les portails de la vie, attribuant la vie à tous les vivants. Telle est la bonté accordée par le Ciel à Roch Hachana.
Au fil des jours de l'année, cette bonté est répartie en fonction de l'état des bénéficiaires. La personne jugée méritante par Hachem reçoit chaque chose particulière dont elle a besoin en temps voulu. Il lui sera accordé ce que son âme demande et ce dont elle a besoin.
Mais à Roch Hachana, la bonté qui vient d'Hachem est encore simple. Elle est encore cachée sur le plan de la "voix" non articulée, non particularisée.

C'est pour cette raison que nous soufflons dans le Shofar à Roch Hachana. La sonnerie du Shofar symbolise la voix avant qu'elle ne soit exprimée par la parole. Nous réveillons la voix céleste pour que la bonté descende. Il s'agit également d'une voix qui n'est pas articulée.
La bonté est diffusée d'en-Haut et descend vers tous les mondes et tous les anges.
Telle est la dynamique sous-jacente de la sonnerie du Shofar.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

Nos Sages (Roch Hachana 26b) enseignent que le shofar doit être plié ou courbé parce que plus nous nous plions et nous soumettons à Roch Hachana (proclamant en nous-même la Royauté d'Hachem), mieux les choses se passeront. [plus nous acceptons pleinement Hachem dans tout notre intériorité, dans tous les aspects de notre vie, plus de bonnes choses en résulteront. ]
Mais qu'est-ce que cela signifie exactement?

Le rav Aharon Leib Steinman analyse tous les Yamim Tovim. À Pessa'h, nous sommes jugés sur les récoltes et nous mangeons donc un produit céréalier, la matsa. À Shavouot, nous sommes jugés sur les arbres fruitiers, et nous apportons donc des bikourim.
À Souccot, nous sommes jugés sur l'eau, et nous agitons donc le loulav, l'esrog, les hadassim et les aravot, qui poussent au bord de l'eau.
Mais à Roch Hachana, nous sommes nous-mêmes jugés, et nous nous offrons donc nous-mêmes à la place d'un sacrifice.
Or, nous ne croyons pas aux sacrifices humains, alors qu'offrons-nous exactement à Hachem? La réponse est que nous offrons notre soumission complète et totale à notre Créateur.
[nous offrons chaque once de notre égo (moi je) à Hachem, le Roi des rois. ]

-> Tous les anges et tous les saintes 'hayot craignent le jour du jugement (yom haDin).
Il en va de même pour l'homme : chacun de ses membres tremble devant le jour du jugement.
Mais si une personne réfléchit, elle se rendra compte qu'elle n'a aucune raison d'avoir peur, car Hachem est un père, et un père juge certainement son fils avec une abondance de bonté, avec toutes sortes de bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

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-> Lorsqu'un père joue avec son petit enfant, il éprouve du plaisir même si son enfant fait quelque chose qui, à un autre moment, le contrarierait.
Par exemple, si l'enfant tire la barbe ou les cheveux de son père, cela le contrarierait normalement, mais pendant qu'il joue avec son fils, le père s'en réjouit.
De même, il est entendu que Roch Hachana, qui est un moment propice où les fautes délibérés/volontaires sont transformés en mérites (par une téchouva par amour), est un moment où Hachem éprouve un grand plaisir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

Le Ram'hal (Ma'amar ha'Hokhma) explique qu'il y a 2 façons pour Hachem de se comporter avec le monde : Soit il révèle Sa gloire et Sa royauté, soit Il les cache.
Dans l'exil, Hachem garde Sa gloire dissimulée. Cependant, à Roch Hachana, Hachem agit en tant que Roi sur son monde et Sa royauté nous est, d'une certaine manière, révélée.
Nous devons profiter de ce moment et prier pour que Sa royauté soit complètement révélée, pas seulement ce jour-là, mais tout au long de l'année.

Nous voulons atteindre le point de "Car Tu effaceras le royaume du mal de la terre" (ki taavir mem'chélét zadon min haarets).
C'est notre avoda à Roch Hachana. C'est le point principal de Roch Hachana, et tout le reste tourne autour de lui.
Lorsque nous disons les versets de Malkouyot, Zi'hronot et Shofarot, nous essayons d'obtenir l'accomplissement de "Vous effacerez le royaume du mal du pays". Et ensuite, "Toi, Hachem, tu seras le seul Roi" (vétimlo'h ata, Hachem, lévadé'ha).

Au début du mois d'Elloul, Hachem révèle Sa divinité et Sa souveraineté au peuple juif. Il révèle comment Il dirige tous les mondes avec une grande bonté. En réponse, le peuple juif, Sa nation sainte, accepte le joug de sa royauté.
[...]

Le jour de roch 'Hodech Elloul, Hachem révèle à l'âme juive qu'Il dirige le monde ...
[en appréciant ["s'attacher au"] fait que Hachem dirige le monde et qu'Il est donc le centre le plus important de notre attention, nous pouvons nous connecter ["attacher nos cœurs"] à Lui. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

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=> En préparation des jours saints de Tichri, nous faisons le nœud qui nous relie/attache nos cœurs à Hachem, au mois d'Elloul.

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-> À partir du mois d'Elloul, la Divinité commence à se contracter pour devenir accessible. Une nouvelle contraction a lieu à Roch Hachana et à Yom Kippour, ce qui permet à Sa bonté d'imprégner tous les mondes.
[...]

Un avis affirme que le monde a été créé en Nissan, tandis qu'un autre soutient qu'il l'a été en Tichri (guémara Roch Hachana 10b).
Le principe sous-jacent est le suivant : Hachem accorde sa générosité en permanence. Il y a cependant des moments où les mondes retournent au "néant", c'est-à-dire que leur énergie vivifiante se lie au "néant" Divin afin que Hachem puisse ensuite se contracter avec chaque personne selon son niveau.
Ceci est analogue à l'intellect d'un étudiant qui s'élève jusqu'à l'intellect de son professeur afin que ce dernier puisse condenser ses conceptions pour enseigner à l'étudiant en fonction de la capacité de compréhension de ce dernier.
[l'idée est que pour recevoir la "lumière directe" d'Hachem au mois de Nissan (miracle et bonté dévoilés), il faut d'abord s'attacher à Lui pendant le mois de Tichri avec notre "lumière réfléchie". ]

[d'après un enseignement du rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

Roch Hachana & résurrection des morts

+++ Roch Hachana & résurrection des morts :

+ Lien entre Shofar & résurrection des morts :

-> Il est écrit dans le midrach (Otiyot déRabbi Akiva - siman 9) :
Comment Hachem ressuscite-t-Il les morts dans le monde futur?
Il prend un grand Shofar dans Sa main ... Il sonne et le son transperce le monde d'un bout à l'autre.
Lors de la première Tékiya, le monde entier tremble. À la deuxième, la poussière se détache des corps. À la troisième, les os se regroupent. Au bout de la quatrième sonnerie, les membres se distendent. À la cinquième, la peau reprend sa consistance naturelle. À la sixième, les âmes entrent dans leurs corps respectifs et à la septième, ils sont vivants, vêtus et se tenant sur leurs pieds.

Pourquoi se tiennent-ils debout précisément à la septième heure ?
C'est pour faire le pendant de la première résurrection de la création, où l'homme a été créé et son âme a été insufflée, lors de la septième heure.
Il est rapporté dans le Midrach (Pessikta Derav Kahana passage 23) que Adam Harichon a été créé à Roch Hachana. L'idée est venue à Hachem lors de la première heure de la journée. À la deuxième, les anges du service l'ont proclamé Roi. À la troisième, Il a rassemblé de la terre et à la quatrième, Il l'a formé. À la cinquième Il l'a imaginé. À la sixième, il la fait tenir sur ses jambes et à la septième, Il lui a insufflé son âme.

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+ Le bélier de la Akéda et ses 2 cornes - résurrection des morts :

-> Il est rapporté dans le Pirké déRabbi Eliézer (chap.31) que rien du bélier de la Akédat Its'hak n'a été laissé de côté : sa cendre est placée sur l'autel interne, ses nerfs sont au nombre de 10 comme les 10 lyres avec lesquelles jouait David, sa peau ceint les reins d'Eliayhou, ses 2 cornes sont utilisées comme Chofarot.
La corne de gauche a servi sur le mont Sinaï ("le son du Shofar redoublait d'intensité" - Yitro 19,19), et la corne de droite plus grande que celle de gauche sonne au moment de la guéoula et du retour des exilés ("En ce jour, résonnera le grand Shofar" - Yéchayahou 27,13).

=> Comment est-il possible de faire du bélier d'Its'hak, d'une même source, deux Chofarot, un pour le don de la Torah et un pour la guéoula et la résurrection des morts. Ce serait comme obtenir d'un arbre fruitier deux sortes de fruits.

En fait, ces 2 Chofarot s'apparentent à un seul sujet: la résurrection des morts. Même sur le mont Sinaï, Hachem a ressuscité les morts, comme il est ramené par nos Sages (guémara Shabbat 88b) : "A chaque parole qui sortait de la bouche de Hachem, l'âme des Bné Israël sortait".

Étant donné que les deux Chofarot traduisent la même notion de résurrection des morts, on en déduit de là que leur source, le bélier de la Akéda, symbolise lui aussi la résurrection des morts.

C'est ce que nos Sages (Pirké déRabbi Éliézer - chap.31) nous enseignent : Avraham a lié les mains et les pieds d'Itsh'ak sur l'autel ... Il a lancé sa main et a pris le couteau ... les anges du service se sont mis à crier et pleurer ... Lorsque l'épée a touché le cou d'Its'hak, son âme est sortie et s'est envolée. Puis Hachem a fait entendre Sa voix entre les deux Kérouvim (anges), Il s'est exclamé : "Ne porte pas la main sur ce jeune homme" et l'âme d'Its'hak est entrée dans son corps.
Hachem l'a remis sur ses pieds. Its'hak a vécu la résurrection des morts, dont on parle dans la Torah, pour la fin des temps: À cet instant, Its'hak a prononcé la bénédiction : "Sois loué, Hachem, qui ressuscite les morts."

Cette bénédiction de "Mé'hayé Hamétim" a été prononcée par Its'hak quand son âme a regagné son corps. Le bélier, qui a été sacrifié à sa place, est donc le symbole de la résurrection des morts.

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+ Téchouva & résurrection des morts :

-> Nos Sages (midrach Yalkout Chimoni - Téhilim remez 702) nous enseignent : on a demandé à la sagesse quelle est la punition de celui qui faute. Elle a répondu : "Le mal poursuit celui qui faute".
On a demandé à la prophétie. Elle a répondu : "Il doit mourir".
On comprend logiquement que l'homme qui faute ne peut pas revenir en arrière. Hachem, quant à Lui, a répondu : "Qu'il fasse Téchouva et il sera pardonné".

La téchouva est une grande bonté de Hachem. En s'amendant, l'homme est épargné et son sort est scellé pour la vie. C'est une réelle résurrection des morts.

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1ere partie - drouch 1) sur la bénédiction de té'hiyat hamétim (résurrection des morts), dans la Amida et sur la mention de la rosée dans cette bénédiction, que lorsque Hachem accepte le repentir de l'homme, Il le ressuscite.
Car le racha est appelé mort de son vivant. Quand il revient vers Hachem, Hachem le ramène à la vie. C'est pourquoi il doit implorer Hachem qu'll lui accorde la vie et qu'll agrée ses prières. Lorsque l'homme faute, son âme se retire et il supplie Hachem de le faire revivre avec une rosée de résurrection.
La rosée, que Hachem fait descendre, ne dépend pas d'un éveil d'en bas.
C'est la raison pour laquelle nous mentionnons la rosée, afin qu'll nous fasse vivre, par l'abondance de sa sainteté. En prononçant la bénédiction de "Mé'hayé Hamétim" (qui fait revivre les morts), nous devons penser à vivre dans ce monde-ci et pour la résurrection des morts.

[le mois d'Elloul et les 10 jours redoutables, sont la période propice et symbole de la téchouva, et en ce sens le Shofar nous illustre qu'à chaque téchouva sont bénéficions d'une résurrection des morts. L'être qui a fait la faute et s'est repenti, il est totalement nouveau, ce n'est plus le même qu'avant. ]

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-> Le midrach (Yalkout Chimoni - remez 855) sur le verset : "Que cela soit consigné par écrit pour les générations futures, afin que le peuple à naître loue Hachem" (Téhilim 102,19).
Une nouvelle nation doit-elle voir le jour?
Dans ces générations, les individus sont comme morts par leurs actes. Ils viennent et prient Hachem à Roch Hachana et à Yom Kippour. Hachem fait d'eux de nouveaux êtres.

Ainsi, à Roch Hachana et à Yom Kippour, le juif renaît. C'est pourquoi, il y a précisément 40 jours d'agrément et de miséricorde de Roch 'Hodech Elloul jusqu'à Yom Kippour. Ces jours font le pendant des 40 jours de la conception de l'enfant.
[la téchouva est une renaissance. ]

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-> La guémara (Béra'hot 58b) dit : "Celui qui voit un ami après une absence de 12 mois doit prononcer la bénédiction de 'Mé'hayé Hamétim'."
C'est ce que le Choul'han Aroukh (225,1) nous enjoint aussi de faire : "Celui qui voit son ami après 12 mois, doit dire 'Mé'hayé Hamétim' (qui fait revivre les morts), car il l'apprécie et est content de le revoir."

Pourquoi nos Sages nous ont-ils prescrit de dire cette bénédiction en voyant un ami, alors qu'il a toujours été en vie ?
Le Maharcha ('Hidouché Aggadot) nous explique que l'homme est jugé chaque année pour la vie ou la mort. Si l'on voit son ami après Roch Hachana, puis on le retrouve le Roch Hachana suivant, c'est la preuve que Hachem l'a inscrit dans le livre de la vie pour l'année qui est passée.
C'est pourquoi il prononce "Mé'hayé Hamétim", puisqu'il a été épargné de la mort à Roch Hachana.

La guémara (Roch Hachana 32b) nous enseigne : "Les Malakhé Hacharet (anges de service) ont dit devant Hachem : Maître du monde, pourquoi les enfants d'Israël ne chantent-ils pas devant Toi à Roch Hachana et à Yom Kippour?"
Il leur a répondu : "Est-il concevable que le Roi soit assis sur Son Trône de justice, que les livres de la vie et de la mort soient ouverts devant lui et que les Bné Israël chantent?"

Le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,3) écrit que de la même façon que l'on décompte les mérites et les fautes de l'homme au moment de son décès, il en est ainsi chaque année pour tous les êtres humains, le jour de Roch Hachana.
Le jour de Roch Hachana on bascule entre la vie et la mort et Hachem nous ramène à la vie.

A Roch Hachana, plus on ressent qu’on ne possède rien, plus on pourra alors fait régner Hachem en nous

+ A Roch Hachana, plus on ressent qu'on ne possède rien, plus on pourra alors fait régner Hachem en nous :

-> L'essentiel du travail que l'homme doit réaliser à Roch Hachana consiste à faire régner Hachem. Comment procéder?

L'homme naturellement pense que ce qu'il a est à lui, que ce qu'il possède est à son entière disposition. Lorsqu'il parle de ses expériences, c'est "sa vie", "son argent est déposé dans son compte en banque", sa famille, ses enfants lui appartiennent.
[ex: c'est à la force de mes capacités/intelligence que j'ai réussi, que j'ai chaque mois tel salaire, que j'ai telle voiture, ... certes il y a Hachem, mais c'est quand même beaucoup grâce à MOI (mes efforts, mes capacités, ...). On peut même dire extérieurement "barou'h Hachem", mais intérieurement ressentir que c'est "grâce à MOI" ... (ex: on prie en se disant si tu veux Hachem donnes moi ça, mais sinon je peux me débrouiller sans toi!) ]

Le rav de Brisk nous enseigne que l'homme doit se présenter devant Hachem à Roch Hachana, avec la conviction que tout ce qu'il a n'est, en fait, pas à lui.
[ainsi notre préparation à Roch Hachana consiste à reconnaître, à ressentir profondément que tout provient de D., que je ne peux pas vivre une seconde sans Lui, que sans Lui je n'ai pas les forces, la santé, la capacités, ... bref je ne suis et n'ai rien! ]

À Roch Hachana, chacun doit faire régner Hachem sur lui, comme il est dit : "Mets sur toi un roi, pour que tu le craignes". C'est le travail de Roch Hachana!

Le roi "MéLé'h" est "Midilé Let Kloum" (il n'a rien de lui-même). Il faut arriver à Roch Hachana avec la sensation de ne rien posséder. Rien ne va de soi : la vie, le gagne-pain, la santé, les enfants, ... Personne ne peut savoir que ce qu'il a lui restera.

Nos Sages (guémara Roch Hachana 8a) nous disent : "Sonnez le Shofar à la nouvelle lune, au jour fixé pour notre solennité". Quelle est la fête où le mois se cache? (toutes les fêtes se passent vers le 15 du mois, où la lune est à son zénith, à l'exception de Roch Hachana)
C'est Roch Hachana. La lune est cachée à Roch Hachana, car de même qu'elle n'a pas sa propre lumière, ainsi l'homme doit arriver en ce jour solennel, sans aucune possession personnelle.

Il doit supplier (de tout son être) et prier à nouveau pour chaque détail de sa vie. Dans la prière, chacun dit "souviens-Toi de nous pour la vie", en d'autres termes, fais-nous vivre (même cela ne dépend que de Toi, et ce peu importe si je suis encore plutôt jeune, en bonne santé, ...)
Pourquoi demander la vie, nous sommes vivants?

L'homme vit, mais il s'agit de l'année dernière et à Roch Hachana, c'est un nouveau point de départ.
Ce qui s'est passé jusqu'à présent ne donne aucune indication sur l'avenir. Le fait d'être vivant ne signifie pas une garantie pour la suite. Chaque année est jugée séparément et il n'y a pas de continuité d'une année à l'autre. (ce n'est pas encore un nouveau Roch Hachana, mais toute notre vie dépend de ces 2 journées, tout est à zéro et va dépendre de notre reconnaissance de la Royauté d'Hachem sur nous ... )

Sentir que tout est décidé par Hachem est le travail ultime de Roch Hachana. C'est ce qui nous permet de faire régner Hachem sur nous.
[d'après le rav Barou'h Rozenblum]

Roch Hachana

+ Roch Hachana est si effrayant. La seule façon de s'en sortir est de s'en remettre entièrement à Hachem. C'est ainsi que l'on peut réussir à Roch Hachana ...

A Roch Hachana, le jour où nous sommes jugés, nous sommes censés regarder chaque juif comme s'il était un tsadik complet, après tout, nous souhaitons que chacun soit inscrit dans le livre des tsadikim complets ...

Plus un tsadik est grand, plus il craint [Roch Hachana].
La crainte dont nous parlons est une crainte qui vient de la grandeur, de la conscience que nous sommes à côté d'Hachem. Plus le tsadik est grand, plus il a conscience d'Hachem, et plus il a de la crainte [en ce jour de Jugement].
[...]

Nous devons nous rappeler que tout se décide à Roch Hachana : tous nos besoins matériels, et toute notre réussite dans la Torah, absolument tout.
Si nous avons peur du jugement, nous agirons différemment et deviendrons de nouvelles personnes.
[...]

Nous devons vraiment réfléchir et imaginer comment notre jugement est écrit à Roch Hachana et scellé à Yom Kippour, comment il est décidé combien de personnes quitteront le monde.
Absolument tout est contrôlé par Hachem. Pensez à tout ce qui s'est passé l'année dernière, tout a été décidé l'année dernière, à Roch Hachana.
Lorsque nous y pensons, nous craignons vraiment la royauté d'Hachem.
[...]

"Si une année est pauvre au début, elle sera riche à la fin" (guémara Roch Hachana 16b).
Cela signifie que si nous sommes soumis et si nous nous humilions par crainte du jugement, nous acceptons sur nous-mêmes la Royauté d'Hachem.
Lorsque nous faisons cela, nous avons un lien avec le Roi et nous devenons dignes de mériter un bon jugement et une bonne année.
[...]

Hachem, dans Sa grande sagesse et Sa bonté, nous a donné 2 jours de jugement, Roch Hachana et Yom Kippour. Ces jours sont destinés à nous effrayer et à nous faire ressentir la Royauté d'Hachem.
Ensuite, nous devons porter ce "sentiment" de Royauté du Ciel avec nous pendant le reste de l'année.
[...]

Lorsque nous pensons réellement que nous nous tenons devant Hachem, le Roi des rois, et que nous imaginons ne serait-ce qu'un peu ce que cela signifie, nous devrions être soudainement envahis par la crainte.
Nous voyons également que les tefillos commencent par "Et toi aussi, place Ta peur" (ouv'hen tén pa'hdékha). Si vous demandez la crainte (d'Hachem), vous aurez la crainte. Si nous prions pour la crainte (d'Hachem) et que nous pensons à ce que nous faisons et à ce qui se passe, nous devrions soudain avoir la crainte d'Hachem (haMelé'h haMichpat).
Lorsque vous êtes debout et que vous faites la prière de la Amida, n'avez-vous pas peur? Après tout, n'êtes-vous pas devant (en face à face avec) le Roi?
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]