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Cette nuit du Séder, les portes du Ciel sont ouvertes aux prières et aux bénédictions.
Nos Sages rapportent que c'est le soir de Pessa'h que Yaakov a été béni par son père Its'hak.

[Rav 'Haïm Palagi]

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-> Dans de nombreuses Haggadot, avant le "Ma nichtana", se trouvent les mots : "Ici l'enfant demande" (kan aben choél).
Il y a un message profond :
- ici = en cette nuit du Séder, c'est un moment propice ;
- l'enfant = pour chaque juif, qui est un enfant de Hachem ;
- demande = de demander à son Père qui est au Ciel, pour tous ses besoins, requêtes et bénédictions Divines en abondance.

[le Beit Aharon - rabbi Aharon Perlow de Stolin]

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-> Le Arizal écrit que nos Sages ont mentionné que celui qui se renforce en une émouna complète au moment où il lit la Haggada est sûr et certain de recevoir l'aide de Hachem et la réponse à ses demandes.

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+ Pourquoi est-ce qu'à partir du 1er jour de Pessa'h, nous arrêtons de demander la pluie dans la amida (morid aguéchem), qui symbolise la richesse et la subsistance? Ne devrions-nous pas continuer à le demander durant toute l'année?

-> La réponse est que la matsa que nous mangeons pendant la nuit de Pessa'h est : un pain de misère, de pauvreté ("lé’hem oni"), sur lequel nos saints livres disent que c'est une ségoula pour la parnassa.

Ainsi, en réalisant comme il se doit cette mitsva la 1ere nuit de Pessa'h, nous subvenons à nos besoins pour le restant de l'année.
En effet : "matsa lé'hem oni" (מצה לחם עני) a la même guématria que : "guéchem" (la pluie - גשם).

[Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Bné Yissa'har]

"Tout le monde doit chercher dans la crainte à accomplir les directives de nos Sages qui ont arrangé le Séder et la Haggada.
Ne laissons rien apparaître à nos yeux comme sans importance, car même si plusieurs choses peuvent nous paraître secondaires ... il n'y a rien d'insignifiant parmi elles."

[le Maharal]

"En se souvenant de la sortie d'Egypte, un juif doit se rappeler à lui-même de ne jamais désespérer d'un combat spirituel, peu importe à quel point sa situation peut être sombre."

[Rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

+ Pourquoi la Torah insiste-t-elle pour qu’on se rappelle de la sortie d’Egypte?

C’est pour que si un homme se demande comment va-t-il se rapprocher d’Hachem après toutes les fautes qu’il a commises, alors il se rappellera qu’en Egypte nos ancêtres furent enfoncés dans les 49 portes de l’impureté (sur 50), et malgré cela ils ont pu se rapprocher de la sainteté. [au point même de devenir la génération qui a reçu la Torah!]
Ce souvenir l’aidera constamment à se rapprocher de D.

[le Divré 'Haïm]

"Chacun des jours du mois de Nissan a la sainteté de Roch 'Hodech."

[Chla haKadoch]

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-> Les 30 jours de Nissan, chacun correspondant à un Roch 'Hodech, représentent 30 mois, soit 2 ans et demi.

Beit Chamaï et Beit Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi pour savoir s'il aurait mieux valu que l'homme soit créé ou pas (guémara Erouvin 13b).

Les Tossafot disent que si c'est un tsadik, alors il évident que c'est mieux qu'il ait été créé.
Or, il est écrit : "koulanou tsadikim" = les membres de la nation choisie par D. sont tous des tsadikim.
[cf. également : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)]

Hachem a choisi la nation juive au mois de Nissan, et c'est considéré comme le commencement du monde, car c'est à ce moment que la Création du monde s'en est trouvée justifiée. (tous les juifs étant alors des tsadikim)

=> Ainsi, les "2 ans et demi" (30 jours) du mois de Nissan, font allusion à cette dispute entre Beit ChamaÏ et Beit Hillel.

[le 'Hatam Sofer - Bo 12,2]

Lorsqu'ils fautent, les gens utilisent l'excuse qu'ils ne sont que des êtres humains, et qu'un humain n'est pas un ange.
En effet, ils ne le sont pas, puisqu'ils sont bien supérieurs [aux anges, qui eux n'ont pas de libre arbitre].

[l'Alter de Slabodka]

Ya’hats

+ Ya'hats :

-> A ce moment du Séder, nous prenons la matsa du milieu, et nous la coupons en 2 : la plus grande part est mise de côté pour servir d'Afikoman, et la plus petite est remise à sa place.

Rabbi Tsvi Elimélé'h Spira (Tsvi léTsadik) enseigne :
Ya'hats est une ségoula pour une bonne vie.
Puisque la matsa (מצה) a une valeur de 135, et qu'elle ne peut pas être diviser en 2 parties totalement égales, alors on obtient :
- une part plus grande que la moitié = soit 68 = valeur de : 'haïm (vie - חיים) ;
- une part inférieure à la moitié = soit 67 = valeur de de : tovim (bonnes - טובים).

=> La matsa se divise en 2 morceaux formant : "une bonne vie" ('haïm tovim)!

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-> Le rav Shimon Schwab enseigne que la séparation de la matsa fait allusion au fonctionnement du monde, qui se divise en 2 temps :
- une partie petite = elle sert de symbole au "lé'hem oni" : le pain de misère, de pauvreté, que nous mangions pendant notre esclavage.
C'est une allusion à ce monde, qui est limité, et durant lequel nous devons peiner et souffrir pour avoir une vie remplie selon la volonté de D.

- une partie grande = c'est l'Afikoman qui est mise de côté et cachée pour être utilisée plus tard dans le Séder.
C'est une allusion au monde à Venir.
[en fonction de nos actions dans ce monde, Hachem nous y donnera notre récompense, d'une certaine façon c'est à l'image des enfants qui vont recevoir quelque chose en rendant l'Afikoman qu'ils ont dérobé. ]

=> Ya'hats : Ce moment de séparation de la matsa est une ségoula pour mériter b'h, une bonne vie dans ce monde, et éternellement dans le monde à Venir. Amen!

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-> Nous coupons la matsa en 2.
La plus petite partie qui reste visible symbolise la sortie d'Egypte, tandis que la partie la plus grande, que nous cachons, fait allusion à la délivrance future, puisque le moment où cela arrivera nous est caché.
[Drachot 'Hatam Sofer - vol.2 p.306]

"La mitsva n'est pas de se souvenir que Amalek est venu nous attaquer, mais plutôt de se souvenir de la raison pour laquelle Hachem lui a permis de nous attaquer."

[Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik)
- "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" - Ki Tétsé 25,17]

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Amalek est le fils de Elifaz, et le petit-fils de Essav.

-> Le nom de son père : Elifaz (אליפז) est une combinaison des mots : "éli" (mon dieu - אלי) et "paz" (l'or - פז).
=> Ainsi, cela représente la notion de : "Mon dieu est mon or!"
Tout son système de croyance était dans son argent et ses possessions matérielles.
Plutôt que de croire en Hachem, son dieu réside dans tout ce qui "brille" extérieurement, dans ce que son égo désire sur le moment.

[notre yétser ara (le Amalek en nous) est tellement fort qu'il arrive à nous vendre des actions contraires à la volonté de D., comme des affaires en or massif!
Mais un juif doit vérifier la marchandise, et si nécessaire se rendre chez des experts (nos sages), car tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Notre vie est ce que nous avons de plus précieux, dommage de se la faire voler par des tromperies sur la marchandise!]

-> Le nom Amalek (עמלק) est la combinaison de 2 mots : "am" (peuple - עם) et "malak" (décapiter - מלק), ce mot provient du concept de : "mélika" (מליקה) qui dans le service du Temple était la partie où le Cohen coupait la tête de l'oiseau que l'on allait sacrifier à Hachem.
=> Ainsi, Amalek a pour objectif de couper la connexion entre le peuple juif et leur source Divine, d'endommager la émouna qui nous lie à Hachem.

Amalek marche dans les voies de ses ancêtres, persuadé qu'il n'y a pas de D. dans ce monde, et en ce sens il passe son temps à essayer d'anéantir toute relation entre les juifs et Hachem.

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-> "Et il ne craint pas Hachem" (Ki Tétsé 25,18)

La Torah décrit Amalek comme quelqu’un qui ne craint pas Hachem. Cela parait surprenant de ne trouver à reprocher à Amalek, l’ennemi juré d’Hachem, qui incarne le mal par excellence, que le fait de manquer de crainte d’Hachem!

-> Le Rav Yehouda Leib ‘Hasman explique que le garde-fou qui protège l’homme et l’empêche de tomber dans de graves fautes, c’est la crainte d’Hachem. Quand un homme a peur d’Hachem, de Son Jugement et Ses punitions, même si son cœur le tente à de graves déviations, il saura se maîtriser et se retenir, craignant la Colère Divine et redoutant d’être puni et de souffrir.
Mais quand un homme n’a pas de crainte d’Hachem, alors il risquera de se laisser aller à tous les aléas de son cœur, sans connaître de retenue. Il y a alors lieu de craindre le pire, D.ieu Préserve. Le seul garant préservant d’une chute vertigineuse c’est la crainte d’Hachem.
Ainsi, bien qu’il soit clair que la méchanceté et la corruption d’Amalek soit à un niveau si grave qu’il n’est pas approprié de lui reprocher de manquer de crainte d’Hachem. Au niveau de cruauté, de haine et de dépravation où il se trouve, on n’en est plus à parler de manquer simplement de crainte d’Hachem. Mais malgré tout, c’est uniquement son manque de crainte d’Hachem qui a causé sa glissade jusqu’à en venir là où il en est arrivé.

Chaque homme se doit de mesurer où il en est dans sa crainte d’Hachem. Est-ce que la peur du Jugement d’Hachem et de Ses sanctions occupe une place dans ses pensées et dans son cœur ? Dans le cas échéant, il y a lieu de se remettre en question et de se renforcer dans ce domaine par l’étude des textes qui sensibilisent sur cela. Car sans crainte d’Hachem, la porte est ouverte aux plus graves chutes. Cette réflexion doit nous éveiller à renforcer en nous cette crainte.

"Chaque juif est un "membre" de la Présence Divine (ché'hina).
Tant qu'un membre est attaché à un corps, il y a toujours un espoir pour qu'il puisse être guéri, mais une fois coupé, il dépérit.
De même, un juif peu importe jusqu'où il a pu s'éloigner de Hachem et de la Torah, il restera toujours connecté à l'éternité, à moins qu'il est pu commettre une des fautes qui entraîne son âme d'être coupée de l'éternité du peuple juif."

[Baal Chem Tov]

"Quand un juif souhaite se rapprocher d’Hachem, mais qu’il pense qu’il est tellement submergé par la faute qu’il n’a plus d’espoir, alors il devra réfléchir combien Hachem aime chaque juif, même celui qui est au plus bas. Car même de là où il est, il peut encore s’élever et s’attacher à son Créateur.
Quand il méditera à l’amour puissant qu’Hachem a pour lui, cela l’aidera à se rapprocher."

[Imré Elimelekh]