"Le fait de se rappeler de la sortie d'Egypte est une immense ségoula pour faire sortir une personne des profondeurs de l'impureté.
Pour cette raison, la sortie d'Egypte est mentionnée dans la Torah à 50 reprises, en correspondance avec les 50 niveaux d'impureté.
[...]
En se rappelant de la sortie d'Egypte, nous pouvons supprimer les forces d'impureté qui sont en nous, nous libérant de leur emprise."['Hatam Sofer - Torat Moché (Dévarim p.54)]
Catégorie : Fêtes
Quelques pensées sur Souccot
+ Quelques pensées sur Souccot :
-> La guémara (Baba Métsia 85a) rapporte l'histoire suivante : "Il est arrivé une fois qu'un veau, qui était mené à l'abattoir, s'est mis à fuir, jusqu'à mettre sa tête dans les vêtements de Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi) et le veau a pleuré.
Rabbi lui a dit : "Va-y (à l'abattoir), car tel est ton destin!"
Dans le Ciel, on a proclamé : "Puisqu'il n'a pas montré de miséricorde, laissons les souffrances venir sur lui ..."
[Rabbi aura alors des souffrances durant de nombreuses années, jusqu'à se retrouver dans une situation où il exprimera clairement de la miséricorde envers les animaux.]
-> Le rav Nathan Wachtfogel dit : "Que reproche-ton à Rabbi? Nos Sages n'ont-ils pas clairement exprimés que les animaux doivent être égorgés? Est-ce que chaque cho'hét doit être puni?"
Il répond que cela est vrai, mais si un veau en vient à fuir jusqu'à vous, et exprime de la miséricorde d'être sauvé, notre attribut de miséricorde nous oblige à le garder et à ne pas le repousser.
Le rav Wachtfogel poursuit en disant que c'est cela l'essence de la Soucca, décrite comme : "l'ombre de la émouna" (tsila dim'éménouta), c'est-à-dire que nous fuyons toutes les préoccupations de ce monde pour se mettre à l'ombre de Hachem.
Lorsque l'on prend refuge chez D., même si on a des décrets importants contre nous (à l'image du veau mené à l'abattoir), Hachem est obligé d'utiliser son attribut de miséricorde.
Il ne peut pas nous repousser, et à la place, il doit nous protéger.
[si après Kippour, il reste malgré tout quelques mauvais décrets nous concernant, nous utilisons la puissance de la Soucca, en courant "sous les habits" de Hachem, l'obligeant à déchirer ses décrets négatifs, nous assurant alors certainement une super année.
D'ailleurs, c'est pour cela qu'à Sim'ha Torah, nous laissons éclater notre joie : c'est la fête! ]
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-> Selon Rabbi David Vatch, une des pensées du début de la Amida est que :
- "mélé'h" (Roi) = nous proclamons Hachem Roi à Roch Hachana (mal'hout) ;
- "ozèr" (qui aide) = pendant les 10 jours de Repentir, Hachem nous aide particulièrement à faire téchouva ;
- "oumochia'h" (et sauve) = à Yom Kippour Hachem nous sauve ;
- "oumagen" (et protège) = c'est le bouclier de Hachem pendant Souccot.
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-> La Soucca représente la protection physique et spirituelle par Hachem du peuple juif.
Cela provient du mérite de :
- Avraham : pour avoir proposé à ses invités de venir se reposer sous l'arbre [en y faisant la mitsva d'hospitalité à la perfection].
Par conséquence, ses descendants auront la protection de la Soucca dans le désert et dans le monde à venir [midrach Béréchit rabba 48,10]
- Aharon : les Nuées de Gloire ont existé par son mérite (guémara Taanit 9a), car il aimait les gens, il recherchait activement la paix, tout en souhaitant les ramener vers la Torah (Pirké Avot 1,12).
De même, Hachem a entouré d'amour le peuple juif, par des Nuées de Gloire protectrices (le Mabit - Bét Elohim).
- Chèm : Selon Rabbénou Ephraïm (Béréchit 9,23), lorsque Noa'h était étendu nu dans sa tente, Chèm a recouvert son père avec un vêtement afin de le protéger de la honte d'être ainsi exposé.
Mesure pour mesure, Hachem a recouvert nos incapacités, et nous a protégé par le biais de la Soucca.
"[Aussitôt après le 9 Av,] il faudra totalement effacer la tristesse de son cœur et croire d'une foi parfaite que D. a déjà pardonné la faute dans Sa grande miséricorde ; ceci constitue la joie la plus authentique survenant après une période de tristesse."
[le Baal haTanya]
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-> "Quiconque s'endeuille pour la destruction de Jérusalem méritera de vivre la joie de sa restauration" [guémara Taanit 30b]
Le Léka'h Tov (Dévarim 1,27) commente : car à l'instant même où un homme s'endeuille, il entreprend la restauration de Jérusalem, depuis l'intérieur même de son cœur ...
Tous les malheurs que D. amène sur le peuple juif ne sont que des moyens de l'inciter à prendre conscience de la "destruction" dont il souffre intérieurement, et de pouvoir ainsi éradiquer ce processus ...
Pour ressentir notre exil intérieur (notre éloignement avec D. suite à nos fautes), nous devons tracer une voie nous conduisant jusqu'aux tréfonds de notre intériorité, et de là faire jaillir des larmes authentiques, de vérité.
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Si le 9 Av, nous réussissons à ressentir l'exil de la Présence Divine [à cause de notre comportement] par des pleurs et de l'affliction, nous ouvrons une nouvelle voie à la Délivrance.
En effet, ces mêmes pleurs deviennent alors une source d'apaisement et de consolation, comme l'indiquent les 7 semaines de consolation qui suivent le 9 Av, débutant aussitôt par le Shabbath : "Na'hamou" (consolez-vous!).
D'ailleurs, nos Sages affirment que le machia'h naîtra précisément en ce jour (9 Av).
=> De la réalisation de nos fautes, de notre petitesse, au point d'en briser son cœur et son âme (avec des pleurs authentiques), cela témoigne que nous sommes sur le chemin de la rédemption, pour atteindre des sommets spirituels, de proximité avec notre papa Hachem.
Ce n'est qu'une fois que nous avons conscience de l'état spirituel de notre intériorité (aussi douloureux que peut en être cette réalisation, au point d'en pleurer), que nous pouvons véritablement commencer à construire notre Temple intérieur! [quel plaisir authentique!]
Sans larme = terrain à l'abandon (les mauvaises herbes poussent!), tandis que les larmes = symbolisent le fait que c'est en construction, que des efforts sont investis pour s'améliorer!
"Hachem vient en aide aux repentants, lorsqu'ils sont par nature incapables de persévérer dans leur voie."
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - chap.1]
Cette affirmation a pour source la guémara (Shabbath 104), selon laquelle : "lorsqu'un homme cherche à se purifier, il est soutenu dans sa voie".
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-> "Lorsqu'une personne se sanctifie un peu, [alors Hachem] la sanctifie beaucoup"
[guémara Yoma 31a]
-> "Tout celui qui est vigilant à ses actions [en cherchant la meilleure manière d'agir] dans ce monde, méritera d'être témoin de la délivrance de Hachem."
[guémara Moed Katan 5a]
Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim 2), cela signifie que si une personne est attentive à sa façon de se comporter, alors Hachem va l'aider, et Il la sauvera de son yétser ara.
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-> "Même si nos Sages ont dit que les portes de la prière sont fermées, cela fait référence à la prière pour les besoins matériels. Cependant, une prière pour obtenir de l'aide de D. dans la spiritualité, est toujours entendue."
[rav Israël Salanter - rapporté par le rav Eliyahout Dessler - Mikhtav méEliyahou vol.II]
"Le huitième jour, il congédia le peuple, qui bénit le roi ; et ils rentrèrent dans leurs tentes (léaolé'ém - לְאָהֳלֵיהֶם), heureux et le cœur réjoui" (Haftara de Chémini Atsérét - Méla'him I 8,66)
Hachem renvoie son peuple dans leur foyer après avoir passé 7 jour dans la Soucca.
=> Ainsi, en référence à leur demeure : pourquoi est-il utilisé le terme : "tente" et non pas "maison"?C'est parce la période de Tichri qui est très riche spirituellement, nous a imprégné avec le sentiment que le monde matériel n'est pas notre demeure permanente, ce n'est qu'une tente, qui est temporaire et transitoire par nature, et que notre véritable maison est notre âme.
[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]
"Souccot est appelé le 'temps de notre réjouissance' (zman sim'haténou), c'est-à-dire la réjouissance de D. avec Israël et la réjouissance d'Israël avec D.
Ils s'unissent alors tous les 2 dans une célébration harmonieuse du Ciel et de la terre."[Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi - le Baal haTanya]
-> "A Chémini Atsérét, la joie est réservée uniquement pour Israël, et en tant qu'invité privé du Roi, il peut obtenir toute requête qu'il fait."
[Zohar III 32a]
"Le travail (avoda) des 9 jours (allant jusqu'au 9 Av) est de développer notre "force d'imagination".
Un juif doit utiliser toute son imagination créative pour se représenter ce que Jérusalem et le Temple étaient pendant leurs temps glorieux.
Comment les Cohanim étaient habillés de leurs vêtements de prêtes, comment la ville étincelait de beauté et de sainteté, comment les Lévi'im chantaient leurs mélodies entraînantes, comment la terre d'Israël brillait de toute sa splendeur et magnificence.Si on est capable dans son cerveau de se recréer une telle image, alors la pensée de la destruction du Temple va nous briser/fracasser, et nous serons alors prêts à prendre correctement le deuil de cette destruction."
[rav Nathan Meïr Wachtfogel - Lékét Réchimot]
[pour pleinement se lamenter sur Jérusalem, nous devons travailler à pleinement prendre conscience de ce que nous avons perdu ...]
Seul le décret d'exil en Egypte était prédéterminé : D. a fait savoir à Avraham que ses descendants allaient résider en Egypte.
Leur oppression par les égyptiens n'était pas l'intention première de Hachem. Elle a été causée par les fautes des juifs.[Maskil léDavid - rapporté par le Méam Loez (Réé 16,3)]
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-> "Car c'est avec précipitation que tu as quitté le pays d'Egypte" (Réé 16,3)
-> Rachi commente : Quant à la hâte, elle n’était pas de ton fait, mais du fait des égyptiens, ainsi qu’il est écrit : "Les égyptiens se forcèrent sur le peuple" (Chemot 12,33).
-> Le Maharil Diskin écrit que de minuit à l'aube, les juifs étaient en train d'écrire les parchemins des téfilin sur la peau (cuir) du sacrifice de Pessa'h, et ce avec une grande joie de l'anticipation de recevoir la mitsva de mettre les téfilin, le jour suivant.
=> La précipitation de quitter l'Egypte provenait des égyptiens, et la mitsva de manger à la hâte est en souvenir d'à quel point les égyptiens voulaient que nous quittions le pays.
Le rav Ménaché Reizman dit que lorsque les juifs se sont assis pour accomplir la mitsva du Korban Pessa'h, enfermés dans leur maison avec l'interdiction d'en sortir, ils ne savaient pas qu'alors ils seraient libérés d'Egypte.
De même, les égyptiens refusaient totalement de leur permettre de partir (Pharaon a fait part de son refus à Moché, et les autres égyptiens ont fait de même lorsque les 1ers nés égyptiens apeurés par la plaie ont demandé à leurs parents de libérer les juifs).
Lorsqu'à minuit la plaie des 1ers nés a frappé, tout a changé : Pharaon et tous les égyptiens ont supplié les juifs de partir au plus vite.
=> La leçon est de prendre conscience d'à quel point Hachem en un instant a rendu une chose totalement impossible, possible.
Peu importe à quel point une situation peut nous sembler sombre, désespérée, notre papa Hachem peut tout changer en un clin d’œil.
[on se rappelle de cette réalité, pleine d'espoir, en accomplissant la mitsa de manger à la hâte.]
"Comme un esclave compte les jours restant jusqu'à sa libération, les juifs comptent les 49 jours jusqu'à la fête du don de la Torah, car elle libère l'homme des chaînes qui le soumettent au mauvais penchant."
[rav Moché de Coucy - rapporté par le Méam Loez (Réé 16,12)]
-> "Il n’existe pas d’homme libre en dehors de celui qui étudie la Torah."
[paroles de nos Sages dans les pirké Avot 6,2
"A l'époque où gouvernaient les Juges (shoftim), il y eut une famine dans le pays ; un homme quitta alors Beit Lé'hem en Yéhouda pour aller séjourner dans les plaines de Moav, lui, sa femme et ses 2 fils. Le nom de cet homme était Elimélé'h, celui de sa femme Naomi ..." (méguilat Ruth 1,1-2)
-> La méguilat Ruth commence par rapporter qu’en raison de la famine, Elimélé’h a quitté la terre d’Israël pour celle de Moav.
Le Baal haTourim fait remarquer que l’expression : “un homme quitta” (vayélé’h ich - וילך איש) n’apparaît qu’à 2 reprises dans tout le Tana’h.
Une fois ici en référence à Elimélé’h, et une autre fois en lien avec la naissance de Moché : “un homme (Amran) de la maison de Lévi alla (וילך איש מבית לוי) et prit une fille de Lévi (Yo’hévét). La femme conçut et enfanta un fils (Moché)” (Chémot 2,1-2)
=> L’utilisation d'une expression similaire semble indiquer un lien entre Moché et la méguilat Ruth.
-> Le rav David Cohen rapporte des parallèles entres les vies de Moché et du roi David :
1°/ Moché est considéré comme le 1er libérateur (goél richon), qui nous a fait sortir de l’esclavage d’Egypte, et David est lié au dernier libérateur (goél a’haron), puisque le machia’h est un de ses descendants.
2°/ Moché a écrit les 5 livres de la Torah, et David a écrit les Téhilim qui sont divisés en 5 livres.
3°/ Les pères de Moché et de David : Amran et Yichaï, font tous les 2 partie des 4 personnes dont la guémara (Shabbath 55b) affirme qu’ils n’ont commis aucune faute durant leur vie.
4°/ Le beau-père de Moché est Yitro, qui est le 1er converti après le don de la Torah, et le roi David descend de Ruth, qui est considérée comme le modèle des conversions, puisque c’est à partir d’elle que de nombreuses lois de la conversion sont tirées.
D'ailleurs, les noms : Ruth (רות) et Yitro (יתרו) contiennent les mêmes lettres, à l’exception de l’ajout d’un "youd" (י – valeur de 10) chez Yitro, en allusion au fait qu’il a rejoint le peuple juif au moment des 10 Commandements.
5°/ Le midrach (Avot déRav Nathan 2,5) enseigne que Moché et le roi David sont nés déjà circoncis.
6°/ Le roi David est né et mort à Shavouot, qui est le jour où Moché a été mis dans le panier qui a été mis sur le fleuve du Nil (Chémot 2,3), la fille de Pharaon le sauva en ce jour, et c’est également à cette même date que selon certains avis la Torah a été donnée.
Le rav ‘Haïm Friedlander explique que le roi David est né et mort le même jour que le don de la Torah, car le but d’un roi (David symbolisant la lignée royale juive) n’est pas uniquement de diriger le peuple et de pourvoir à ses besoins, mais il doit également faire que la nation accepte la Royauté de Hachem, et qu’il s’assure de la bonne observation des lois de la Torah.