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Tou biChvat

+ Tou biChvat :

-> Tou biChvat (le 15 du mois de Chvat) est le "Nouvel An des arbres" (Roch Hachana la-Ilane)
Rachi commente cette guémara (Roch Hachana 14a) : la majeure partie de la saison des pluies a lieu jusqu’au 15 Chvat et, passée cette date, la sève remonte dans les troncs d’arbres, la verdure repousse et les fruits éclosent.

-> L’appellation exacte "Roch Hachana la-Ilane" (le Nouvel An de l’Arbre [et non "des Arbres"]) indique que ce jour de fête est un jour favorable pour réparer la faute d’Adam Harichone [rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - Pri Tsadik], qu’il commit en mangeant le fruit défendu de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal, appelé "Ilane" (אִילָן) [voir guémara Bérahot 40a].
La faute d’Adam Harichone entraîna la punition et la malédiction de la Terre, comme il est dit : "Maudite est la Terre à cause de Toi [Adam]" (Béréchit 3,17).
En effet, Rachi explique (sur Béréchit 1,11) : "L’arbre aussi devait avoir le goût du fruit. Mais la Terre a désobéi et elle a fait des 'arbres faisant des fruits' (verset 12), et non pas des arbres qui fussent eux-mêmes des fruits. C’est pourquoi lorsque l’homme sera maudit pour sa faute, la Terre sera elle aussi punie pour cette faute-là, et maudite".
Ainsi, "Tou biChvat" est-il un Jour de jugement : Si le Peuple Juif mérite de parachever "la Réparation de la fin des Temps" : "faire en sorte que l’arbre possède également le goût du fruit : en respectant les Lois relatives à leur plantation" [voir le Ohev Israël sur Kédochim 19,23], alors la vitalité renouvelée des arbres, octroyée du Ciel le jour de "Tou biChvat", sera telle que le tronc et les branches auront également le goût des fruits, réparant de ce fait la faute d’Adam Harichone (et par voie de conséquence, celle de la Terre) [Tsvi laTsadik – Chevat Maamar 2].

-> Nous comprenons que "planter un arbre", selon les règles de la Torah (Lois de "Orla", "Chmita" et "Trouma") contribue à la réalisation du Projet Divin.

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-> Les Kabbalistes révélèrent que Tou biChvat est un jour propice pour réparer la faute d’Adam et 'Hava. En effet, lorsque le premier homme et la première femme furent créés, ils reçurent 2 commandements explicites : manger de tous les arbres du jardin d’Éden d’une part et ne pas manger de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal d’autre part. Hélas, ils mangèrent de ce dernier, et ainsi le premier péché commis en ce monde fut une alimentation inappropriée.
Ce fut à travers ce péché que le yétser hara devint une partie de nous tous, s’efforçant d'entraver jusqu’à aujourd’hui le développement spirituel de chacun.
[cette faute engendra également l'introduction d'une impureté dans le monde]

Le rav Tsadok haCohen explique qu’à notre table de Tou BiChevat, nous rejouons ce que fut la vie d’Adam et 'Hava avant leur péché, lorsqu’ils étaient frugivores. Lorsque nous nous asseyons devant notre table recouverte de fruits de toutes sortes, c’est comme si nous étions revenus au gan Eden et que nous accomplissions l’unique commandement positif explicite que nous avions alors reçu.
Toutefois, une question se pose concernant le commandement négatif de ne pas manger le fruit de l’Arbre de la Connaissance, question d’autant plus pertinente du fait que la plupart des fruits présents à notre table sont soupçonnés être l’espèce de l'arbre défendu : selon différents avis, il s’agissait d’un figuier ou d'une vigne ou encore de blé, ... En fait, il existe une opinion selon laquelle il s’agit de l’arbre défendu pour chacune des 7 espèces de fruits associées à la terre d’Israël, fruits qui sont traditionnellement consommés à Tou biChvat,
En mangeant des fruits à Tou biChvat, agissons-nous comme Adam et 'Hava, en observant le commandement positif tout en transgressant le commandement négatif, et de surcroît en appelant cela une mitsva?

Le rav Tsadok haCohen explique que l’Arbre de la Connaissance était simultanément toutes les 7 espèces et aucune d’entre elles, que l’Arbre de la Connaissance n’était pas une espèce de fruits à l’exclusion des autres, car ce n’était pas une chose, mais une façon d’agir : une façon de manger.
Chaque fois qu’une personne prend du plaisir 'du monde', elle chute spirituellement et c’est comme si elle mangeait de l’Arbre de la Connaissance.
Que signifie "prendre du plaisir "?

Cela signifie se laisser distraire par le plaisir de la consommation (du fruit ou de toute autre chose matérielle) au point d’en oublier notre Créateur. Nous prenons le don et nous nous désintéressons du Donneur.
Lorsque nous mangeons les nombreux fruits associés à l’Arbre de la Connaissance le jour de Tou bichvat, et que nous le faisons avec la conscience de notre Créateur, nous réparons ce qui s’est passé au gan Eden.
Nous avons de plus un outil disponible (et toute l’année!) pour palier à ce manque de conscience du 'Donneur', ce sont les bénédictions que nous récitons sur la nourriture avant et après manger. Elles servent à ancrer notre alimentation dans la conscience du Créateur. Et même si nous sommes distraits par le plaisir inhérent à la nourriture elle-même, nous englobons notre acte dans une conscience qu'Hachem est le Créateur et que c'est Lui le Donneur.
Idéalement, en mastiquant, dégustant et avalant les fruits, il nous faudrait fermer les yeux et rendre sincèrement grâce au Créateur du monde.
[d'après David Aaron & Sarah Schneider]

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-> "Tout au début de la Création du Monde, Hachem a commencé par planter des arbres, ainsi qu’il est écrit : ‘Et D. planta le Jardin d’Eden’.
C’est pourquoi, lorsque vous entrerez dans le Pays d’Israël, votre première occupation devra être la plantation d’arbres".
[midrach Vayikra rabba 25]

-> A tel point que nos Sages enseignent:
"[Rabbi Yo’hanane Ben Zakaï avait l’habitude de dire: ] Si tu as une graine dans ta main et que quelqu’un te prévient que machia’h est là, plante d’abord la graine et, ensuite, sors l’accueillir"
[Avot de Rabbi Nathan (version B - 31)].

-> Ainsi, le signe évident de l’imminence de la fin des Temps (aboutissement du Projet Divin), est-il l’apparition miraculeuse d’arbres fruitiers sur la terre d’Israël à la fin de l’Exil, comme l’enseigne la guémara (Sanhédrin 98a) : "Rabbi Abba a dit : Il n’y a pas de signe de la fin des Temps plus évident ('Kéts Mégoulé' - קץ מגולה) que ce verset : ‘Et vous, montagnes d’Israël, vous donnerez vos branches et vous porterez vos fruits pour Mon Peuple Israël, car ils sont près de revenir’ (Yé'hezkiel 36,8)."
Rachi commente : Lorsque la terre d’Israël donnera ses fruits avec générosité alors la fin des temps sera proche".

Le Maharcha explique qu’une telle apparition [de fruits de toute beauté sur la Terre d’Israël] ne se produira que lorsque le retour des juifs en terre d'Israël sera proche.
Par ailleurs, il précise que le caractère miraculeux de cette apparition sera à l’instar de ce qu’enseigne la guémara (Shabbath 30b) : "Dans les temps futurs, les arbres donneront des fruits tous les jours, car il est dit : ‘Il (un rameau de cèdre) produira des branches et portera des fruits’ (Yé'hezkiel 17,23) : de la même façon qu’un arbre produit des branches tous les jours, il portera tous les jours des fruits".

Dans un autre endroit, le Maharcha commente la dimension surnaturelle du signe de la fin des Temps (attestant à juste titre son caractère "manifeste" - mégoulé - מגולה ) suivant l’enseignement de la guémara (Kétoubot 112b) : "Dans les temps à venir, tous les arbres stériles d’Israël porteront des fruits, car il est dit : ‘Les arbres (même stériles) porteront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses’ (Iyov 2, 22)".

-> "L’homme étant un arbre des champs", les "arbres stériles" désignent les ignorants en Torah (la figue et la vigne représentent, selon les avis, le fruit de l’Arbre de la Connaissance, objet de la faute, laquelle étant la source de l’ignorance).
Ainsi, le dévoilement de la Royauté Divine (lors de la Délivrance finale), provoquera un réveil total du Peuple juif à la téchouva.
[d'après le ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu sous les noms de : "Har Paran" et "Har 'Horev".
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]

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-> Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot Pessa'h (פסח), on a : 85= פה (Pé) et 120= סמך (samé'h) et ainsi que 408= חת (tét), soit un total de : 613, qui est le nombre de mitsvot dans la Torah.
Cela montre également que le point de Pessa'h est d'accepter la Torah sur nous-même.
[Panim Yafot - Bo]

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-> "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)

Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.
A défaut de cela, il est esclave de ses passions, des mœurs de la société, ..."

Le Ramban, dans une lettre à son fils, écrit : "Soumets ton corps à ton âme, car d'une telle soumission naît la liberté dans ce monde et dans le monde futur".

Le 9 Av

+ Le 9 Av :

Il y a 5 tragédies qui ont eu lieu le 9 Av.

1°/ après la faute des explorateurs, il a été décrété que nos ancêtres n'entreraient pas en terre d'Israël.
La nuit du 9 Av, les Bné Israël se sont mis à pleurer dans leurs tentes [à la suite du compte rendu alarmant des explorateurs.]
Hachem leur a dit : "Aujourd'hui, vous pleurez sans raison mais Je vous fais le serment que cette nuit-ci vous pleurerez pour la destruction du 1er et du 2e Temple!"

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[ Le rav Shimshon Raphaël Hirsch fait remarquer que la génération du désert n'a pas été puni de rester 40 ans dans le désert en raison d'avoir servi le Veau d'or, ni pour les immoralités avec les filles de Moav, mais uniquement pour la faute des explorateurs, dont la racine était une tristesse injustifiée.
(notre exil provient du fait que : "Parce que tu n'auras pas servi Hachem ton D. avec joie" (Ki Tavo 28,47), laissant alors la place à la tristesse injustifiée [alors que Hachem peut tout et fait tout pour le bien ultime])

Le rav Hirsch écrit : "Ce n'est pas parce que nous avons trop ri et trop peu pleuré au temps de notre bonheur national, que le triste sort [de l'exil] s'est abattu sur notre peuple, mais plutôt parce que, manquant de confiance en D., nous avons trop peu ri et trop pleuré quand ce n'était pas nécessaire pleurer".

(armé de notre confiance en Hachem, c'est ce message que le 9 Av nous demande de renforcer dans notre vision de la vie)]

[de son côté, le rav Segal dit que les explorateurs et ensuite le peuple, en sont venus à penser que Hachem leur voulait du mal en les menant dans une terre si nuisible (ex: il y avait des géants qui pouvaient les tuer comme s'ils étaient des fourmis, des villes avec des murailles énormes et des soldats surarmés, ...).
Le rav Segal explique que parfois dans notre vie il n'y a aucune explication des difficultés que Hachem nous envoie (on pourrait presque s'écrier : Hachem tu veux ma mort!). Nous devons apprendre de l'épisode des explorateurs, et appliquer les mots du roi David : "j’ai apaisé et fait taire mon âme ; tel un enfant sevré, reposant sur le sein de sa mère, tel un enfant sevré, mon âme est calme en moi. Qu’Israël mette son attente en Hachem, désormais et pour l’éternité" (Téhilim 131,2-3).
Nous devons vivre comme un bébé dans les bras de sa mère, portés par la certitude que tous les obstacles de la vie ne peuvent provenir que d'un décret précis d'Hachem qui est notre Père qui nous aime plus que tout, qui nous envoie que du bien ultime, qui nous regarde et prend soin constamment de nous.
Grâce à cela on se détache de la nature humaine et de la vision non-juive des choses de la vie, et nous nous éloignons d'avoir de la tristesse injustifiée, et par cette réparation grâce à une confiance totale en Hachem nous permettons l'arrivée du machia'h, et que papa Hachem se dévoile pleinement à nous avec tout Son amour pour nous éclatant au grand jour (l'obscurité du monde actuel disparaissant).]

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2°/ La chute de la ville de Bétar.
Cette grande ville a été détruite 52 ans après la chute de Jérusalem. Pourquoi?
Parce que lors de la destruction de la ville sainte, ses habitants de Bétar avaient allumé des lampes en signe de réjouissance.

En effet, les habitants de Bétar avaient l'habitude d'aller prier à Jérusalem.
Là-bas, les hommes riches de Jérusalem avaient l'habitude d'accueillir l'un d'eux en ville et de lui dire : "Je ne manque de rien dans ma ville. Viens donc vivre ici et nous te nommerons à un poste important"
- [L'habitant de Bétar répondait : ] "Cela ne m'intéresse pas".
- "Nous avons appris que tu voulais vendre ton champ dans ta ville. Combien en demandes-tu?"
- "Mais je ne veux absolument pas vendre mon champ!"
- "Tu as déjà accepté de le vendre."
Ils [ces riches de Jérusalem] rédigeaient un contrat de vente et y faisaient signer des témoins. Ensuite, ils envoyaient ce contrat à Bétar et demandaient aux dirigeants de la communauté de ne pas laisser le propriétaire entrer dans son champ.
Lorsque cet homme revenait chez lui [et se retrouvait dépossédé,] il s'écriait : "Il aurait mieux valu que je me sois cassé les jambes et que je ne sois jamais allé à Jérusalem!"

Les habitants de Bétar disaient : "Quand viendra le jour où le Temple sera détruit et où nous serons débarrassés de ces gens-là?"
Lorsque le Temple a été détruit, ils ont allumé des lampes en signe de joie mais la faute de s'être réjouis de la destruction du Temple ne leur a pas profité : Hadrien est venu en armes contre Bétar et y a perpétré un tel massacre que les chevaux des soldats romains avançaient jusqu'aux naseaux dans le sang des victimes juives.
[le midrach (Eikha rabba 2-4) écrit qu'ils assassinaient au point que leurs cheveaux baignaient dans le sang des victimes jusqu'au museau, le flot de sang déplaçait des rochers de 40 séa (autour de 330 litres de volume) et se déversait dans la mer jusqu'à 4 mil (soit environ 4 km).]

Hadrien a interdit d'enterrer les morts de Bétar. Dans sa vigne d'une surface de 18 mil sur 18 mil (soit environ 18-20 km), il a dressé avec les cadavres une barrière aussi haute qu'un homme levant les mains.
[le midrach (Eikha rabba 2-4) dit que sa grande vigne de 18 mil sur 18 mil, comme la distance séparant Tibériade de Tsipori, et ils l'ont entouré d'une clôture composé des cadavres des victimes de la ville de Beitar (ils se sont donc servis des cadavres de Beitar comme muraille pour la ville!) ]

Hachem a accompli un miracle et les corps des victimes de Bétar ne se sont pas décomposés. C'est la raison pour laquelle nos Sages ont décrété d'ajouter la bénédiction : "hatov véhamétiv" (qui est bon et qui fait le bien) dans le birkat hamazon. Il s'agit d'une louange à D. d'avoir été "bon" en ne laissant pas les corps se décomposer et de "faire le bien" en les faisant enterrer plus tard.

L'épisode suivant a précipité la destruction de Bétar :
A Bétar, on avait coutume de planter un cèdre à la naissance de chaque enfant. Avant son mariage, on coupait son cèdre pour faire de ce bois son dais nuptial.
Un jour, la fille du gouverneur passait en voiture par Bétar quand l'essieu de son chariot s'est cassé. Les romains ont voulu couper l'un de ces jeunes cèdres pour remplacer l'essieu.
Les juifs ont riposté en attaquant les romains. L'empereur a envoyé une légion contre eux et a anéanti la ville.
Nos Sages racontent que pendant 7 ans les non-juifs n'ont pas eu besoin d'engrais tant la terre était imbibée de sang juif.

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-> Le Méam Loez (Eikha 3,51) rapporte que selon le midrach, lors de la chute de Bétar, les romains ont cruellement massacré plus de 50 000 enfants qu'ils ont enveloppé dans des rouleaux de Torah et brûlés vifs.

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3°/ Jérusalem est totalement rasée :

C'est la dévastation de Jérusalem. Généralement, lorsqu'un royaume conquiert la capitale d'un autre pays, il ne la détruit pas jusqu'à ses fondations. Pourtant, Jérusalem a été labourée comme un champ et totalement rasée.
Selon certains, Tinnus Rufus a labouré Jérusalem et ses environs car il était jaloux de la sainteté de la ville.

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4°/ La destruction du 1er Temple :

-> 18 ans avant sa destruction, une voix céleste se faisait entendre au palais de Nabuchodonosor : "Méchant serviteur! Va détruire le saint Temple! Ses enfants sont des rebelles et refusent d'écouter Sa voix".
[la guémara (Sanhédrin 86b) dit que chaque jour une voix céleste resonnait dans son palais pour l'encourager à assiéger la ville.]
Cependant, Nabuchodonosor avait peur. Il se dit : "Il me semble que D. veut m'infliger ce qu'Il a fait subir à mes ancêtres" ...

Nabuchodonosor a commencé à pratiquer la divination pour savoir s'il réussirait.
Il a lancé une flèche en direction de Rome mais elle ne s'est pas envolée. Il a lancé une flèche vers Alexandrie mais elle ne s'est pas envolée non plus. Finalement, il a envoyé une flèche vers Jérusalem et elle s'est envolée.
Puis il a pris des graines et les a plantées pour savoir s'il serait victorieux sur Rome mais elles n'ont pas germé. Il les a plantées pour obtenir une indication s'il vaincrait Alexandrie mais elle n'ont pas germé. En fin de compte, il les a plantées pour savoir s'il vaincrait Jérusalem et elles ont germé.
Nabuchodonosor a fait les mêmes expériences avec des lampes : elles ne se sont allumées que lorsqu'il a évoqué Jérusalem.

Pendant ce temps, le prophète disait aux juifs : "Repentez-vous car D. est en colère et va vous exiler!"
Ils lui ont répondu : "Certes! Mais cela n'arrivera que dans très longtemps!"

Nabuchodonosor a finalement décidé d'attaquer Jérusalem.
Il est resté dans les environs d'Antioche et a envoyé au combat son général Nébouzaradan, accompagné de 300 ânes portant des haches faites du métal le plus dur et capables même de couper l'acier.
Nébouzaradan a pris les haches pour abattre les portes de Jérusalem mais toutes les haches se sont cassées sur un seul portail sans que celui-ci ne soit abattu.
Nébouzaradan a mis le siège à Jérusalem pendant 3 ans et demi sans parvenir à la conquérir.
Il était prêt à rentrer chez lui lorsque D. fit germer en son esprit l'idée de mesurer la hauteur de la muraille. En la mesurant, il s'est rendu compte, que chaque jour la muraille s'enfouissait de 2 palmes et demie (plus de 20 cm par jour!).
En fin de compte, elle a totalement disparu dans le sol.

Alors une voix céleste a déclaré : "Va vite conquérir Jérusalem car le moment de son anéantissement est arrivé! Le Temple doit être détruit et le Sanctuaire, brûlé!"
Nébouzaradan avait gardé une de ses haches. Lorsqu'il l'a abattue sur une porte, elle s'est ouverte immédiatement. Les soldats romains ont surgi dans la ville et Nébouzaradan a tué des centaines de milliers de juifs.

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-> Nébuzaradan et ses soldats ont attendu patiemment et bientôt, les murailles se sont complètement enfoncées dans la terre.
=> Comment les murailles sont-elles restées intactes?

La guémara (Sota 9a) explique que comme c'était le roi David qui les avait construites, elles avaient en elles une mesure d'éternité.
Le midrach (Bamidbar rabba 15,13) rapporte que lorsque Salomon a fait entrer l'Arche sainte au Temple, les murailles se sont soulevées pour laisser passer l'Arche.
Comme [les murailles] ont témoigné beaucoup de respect à la Présence Divine, Hachem leur a évité d'assister à l'humiliation du Temple [en ne les détruisant pas et en les faisant se rentrer dans le sol!]
[Méam Loez - Eikha 2,9]

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-> Le Méam Loez (Eikha 2,2) explique que par leurs connaissances mystiques, les défenseurs de Jérusalem était capables d'invoquer l'aide de créatures célestes anges pour protéger la ville sainte.
Les juifs, comptant sur ce stratagème pour être sauvés de la destruction, ne se sont pas repentis.
Pour contrecarrer leur plan, Hachem "a profané ... dignitaires" (sarim = mot désignant aussi les anges - Eikha 2,2).
Bouleversant le rôle des créatures célestes dans les Cieux, Il les a empêchés de venir au secours des juifs.

-> Le Méam Loez (Vaét'hanan) rapporte qu'à Jérusalem de nombreux et puissants guerriers ont combattu contre les troupes de Nabuchodonosor et ont tué un très grand nombre de soldats.
Il y avait un guerrier juif si puissant que lorsque les soldats ennemis catapultaient des pierres pour abattre la muraille de la ville, il les attrapait et les renvoyait sur les soldats qui mouraient en grand nombre.
Lorsque ses mains se fatiguaient, il renvoyait les pierres d'un coup de pied.
Cependant, lorsque la mesure des fautes d'Israël fut comble, le vent a projeté ce guerrier du haut de la muraille et il mourut de sa chute.

[à trop être sûr de nos capacités de défense, on n'a pas peur de notre futur (puisque nous sommes trop forts!), on en oublie qu'elles ne sont là que grâce à D., et on ne ressent alors plus la nécessité de faire téchouva.]

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-> Nébouzaradan est entré au Temple le 7 Av.
Ses soldats y ont mangé, bu et fait la fête jusqu'au 9 Av. Vers le soir, ils ont mis le feu au Temple qui a brûlé jusqu'au 10 Av.
Ainsi, rabbi Yo'hanan a dit que s'il avait compté parmi les Sages de cette époque, il aurait décrété le jeûne le 10 Av [et non le 9 Av].

Alors que le Temple était en flammes, des groupes de Cohanim apprentis (pir'hé kéhouna) sont montés sur le toit du Sanctuaire, les clés du Temple en main.
Ils se sont exclamés : "Maître de l'univers! Nous n'avons plus le mérite d'être les gardiens de Ton Temple. Reprends-en les clés!"
Lorsque les Cohanim ont jeté les clés vers le Ciel, la forme d'une main est descendue et a pris les clés tandis que les jeunes Cohanim se sont jetés dans les flammes.

Comme le Temple allait être détruit, les clés ne servaient plus à rien. Si les jeunes prêtres les ont jetées vers le ciel, c'est qu'ils ont vu les portes s'enfoncer dans le sol pour empêcher l'ennemi de les emporter.

A ce moment-là, les anges ont dit devant Hachem : "Maître du monde! Est-il bon que ce racha se vante et dise que c'est lui qui a brûlé le Sanctuaire de D.?"
D. a donc ordonné qu'un feu descende du ciel et brûle le Sanctuaire.
Hachem a convoqué les anges Michaël et Gavriel et leur a demandé : "Qui aimez-vous le plus?"
- "Israël"
- "Après eux, qui aimez-vous le plus?"
- "Le Temple"
Hachem a contraint les anges par un serment de brûler le Temple.
Michaël a pris 2 torches et les a données à Gavriel qui est descendu mettre le feu au Temple.

Rabbi Yéhochoua disait que les braises ont brûlé pendant 6 mois dans la main de Gavriel car il attendait, pendant qu'Israël se repentirait.
Si les braises n'avaient pas un peu refroidi entre temps, aucun juif n'aurait survécu.

A ce moment-là, le Ciel décréta que Gavriel soit puni. Il fut fouetté 60 fois avec un fouet de feu.
On lui dit : "Si, à l'encontre de l'ordre Divin, tu n'avais pas brûlé le Temple, tu n'aurais pas été puni. Mais pourquoi as-tu accompli la volonté de D. à moitié? Tu as attendu que les braises refroidissent pour les jeter sur le Temple! De plus, tu t'es rendu coupable d'annoncer une mauvaise nouvelle à D. en répondant : 'J'ai fait tout ce que Tu as ordonné'."

Depuis, l'ange Gavriel a perdu de sa grandeur. Sa fonction a été prise par l'ange responsable des Perses qui l'a gardée pendant 21 jours. Cet ange a demandé à D. la permission de lever un impôt sur les juifs, ce qui lui fut accordé. L'ange a ensuite demandé la permission d'imposer un impôt aux érudits de la Torah et le décret était près d'être signé.
Cependant, de sa place, Gavriel a pris la parole : "Est-il bon à vos yeux que l'on prenne un impôt aux érudits alors que leurs épouses se privent de sommeil pour qu'ils étudient la Torah".
On ne prêta pas attention à ses paroles mais Gavriel poursuivit : "Maître de l'univers! Si l'on mettait toutes les nations du monde sur un plateau de la balance et Daniel sur l'autre son mérite serait supérieur aux leurs!"
Hachem a demandé : "Qui dit du bien de Mon peuple?"
On a répondu : "Gavriel".
D. ordonna de rétablir Gavriel à sa position. Lorsqu'il a vu l'ange des Perses émettre le décret de l'impôt sur les érudits, Gavriel a pris le document et l'a avalé pour effacer le sceau et annuler le décret.
Ainsi, dans l'empire perse, certains érudits payaient cet impôt et d'autre non.

Dès lors, la Présence Divine a quitté le Temple et s'est mise à errer d'un lieu à l'autre afin que les juifs la voient partir et se repentent. Finalement, elle a reposé sur le mont des Oliviers.
Tous les jours, une voix céleste disait : "Repentez-vous et Je reviendrai à Ma place!"
Toutefois, les juifs n'ont pas prêté garde à la voix et ne se sont pas amendés.
Nabuchodonosor est alors entré dans Jérusalem, a brûlé le Temple et nous a exilés de notre terre.

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-> La guémara (Guittin 57) rapporte que Nébouzaradan a tué 940 000 personnes sur une seule pierre.
Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) commente : des milliers et des milliers de juifs ont été égorgés, des hommes, des femmes et des enfants, sur la même pierre!

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-> Il est écrit dans la Pessikta (rabbati 26) :
Lorsque le Cohen Gadol a vu le Temple en flammes, il a pris les clés du Sanctuaire et les a lancées vers le ciel. Il s'est écrié : "Voici les clés de Ta maison!"
Il a tenté de fuir mais les ennemis se sont saisis de lui et l'ont assassiné près de l'autel.
Sa fille a couru vers lui en pleurant : "Malheur à moi! Mon père, mon cher père!"
Ils l'ont prise et l'ont tuée au même endroit. Le sang du père s'est mêlé à celui de sa fille.

En voyant le Temple en flammes, les Cohanim et les Lévi'im ont pris leurs harpes et leurs cornes et se sont jetés dans le feu. Les jeunes filles chargées de tisser des étoffes pour le sanctuaire se sont, elles aussi, jetées dans les flammes pour échapper aux conquérants.

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-> En assassinant le prophète Zé'haria fils de Yéhoyada, les juifs ont commis 7 fautes.
Ils ont tué un Cohen, qui était prophète et juge. Ils ont versé du sang innocent, ils ont profané la maison de D. et rendu la Azara impure. Tout ceci s'est produit un Yom Kippour qui coïncidait avec un Shabbath.
En effet, il est écrit: "C’est alors que l’inspiration divine s’empara de Zé'haria fils de Yéhoyada. Se plaçant de façon à dominer le peuple, il s’écria: "Ainsi parle D. : Pourquoi transgressez-vous les préceptes d'Hachem et préparez-vous votre ruine? Puisque vous abandonnez Hachem, il vous abandonnera à votre tour". On se concerta contre lui et on le tua à coups de pierre, sur l’ordre du roi, dans le parvis du temple d'Hachem." (Divré haYamim II 24,20-21).

-> Lorsque Nébouzaradan est entré à Jérusalem, il a vu dans le Temple une flaque de sang qui bouillonnait. On lui a appris que c'était le sang du prophète Zé'haria fils de Yéhoyada.
Le général perse a essayé d'arrêter ce bouillonnement en assassinant des dizaines de milliers de juifs à cet endroit.
Il pensait qu'en diluant le sang, il le calmerait mais il n'y est pas parvenu.
Après avoir fait tout ce mal, Nébouzaradan s'est dit : "Le sang d'un seul homme assassiné, du prophète Zé'haria, bouillonne depuis tant d'années sans être absorbé par la terre! Qu'en sera-t-il de moi qui ai tué tant d'hommes!"

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Le roi Nabuchodonosor a donné 3 ordres à Nébouzaradan [qui emmenait les juifs en exil] :
-> le 1er : était de veiller à ce que rien de mal n'arrive au prophète Yirmiyahou.
Lorsque, plus tard, Yirmiyahou a vu un groupe de jeune gens enchaînés, il [a pleuré] sur les épaules mais Nébouzaradan l'a écarté d'eux.
Ensuite, Yirmiyahou a vu un groupe de vieillards enchaînés et [a pleuré] sur leurs épaules, mais Nébouzaradan l'a écarté de nouveau ...

Hachem dit alors à Yirmiyahou : "Si tu veux aller en exil avec les juifs, Je resterai ici. Si tu restes ici, J'irais avec eux".
Yirmiyahou répondit : "Quel bien puis-je leur faire? Maître du monde! Il vaut mieux que Tu ailles avec eux et que je reste ici."

Lorsque Yirmiyahou est retourné en terre sainte, il a vu des doigts coupés et des membres jetés à terre.
Yirmiyahou les a ramassés, les a embrassés et les a serrés contre lui.
Il leur disait : "Mes enfants, ne vous avais-je pas réprimandés et supplié de vous repentir avant que l'ennemi ne vienne vous exiler de votre terre?"

-> le 2e ordre de Nabuchodonosor à Nébouzaradan était le suivant : "Si ce peuple se repent, s'il prie et pleure devant son Créateur, D. lui répondra et annulera le mauvais décret Dans ce cas, nous reviendrons chez nous humiliés. Je t'ordonne donc de surveiller les exilés de près et de ne pas les laisser pleurer ou prier. Si tu vois l'un d'eux s'arrêter comme pour prier, mets-le en pièces!
Ainsi, les autres prendront peur. Ne les laisse pas s'arrêter jusqu'après les frontières de la terre sainte.
C'est seulement lorsqu'ils auront traversé l'Euphrate que tu pourras les laisser faire une halte et se reposer car une fois qu'ils auront quitté la terre, D. aura détourné d'eux Sa face".

Un verset des Téhilim (137,1) nous l'apprend : "Près des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions".
Les juifs disaient : "Jusqu'à notre arrivée aux fleuves de Babylone, nous n'avions pas eu le temps de nous asseoir et de pleurer. Une fois arrivés là-bas, nous avons enfin pu nous reposer et épancher notre cœur".
Hachem est alors descendu avec les anges et a porté les fardeaux des juifs à leur place.

-> le 3e ordre de Nabuchodonosor à Nébouzaradan est : "Le D. de ce peuple hait l'immoralité. Veille à ce que nos soldats ne touchent pas de femme mariée juive. Donne des ordres stricts en ce sens. Sinon, leur D. cessera d'être en colère contre eux et s'emportera contre eux et s'emportera contre nous".

Dans le Méam Loez (Eikha 5,11), il y écrit :
Lorsque les jeunes filles de Jérusalem ont entendu ces ordres, chacune s'est présentée à n'importe quel juif en le suppliant de l'épouser ; elle lui a promis de pourvoir elle-même à ses besoins en nourriture et en vêtements.
C'est ainsi que s'est réalisée la prophétie de Yéchayahou (4,1) : "Ce jour-là, 7 femmes se saisiront d'un homme en disant : Nous mangerons notre propre pain et porterons nos propres vêtements pourvu que nous portions ton nom".
3 jeunes filles qui ont négligé de prendre cette précaution ont été violentées par les soldats babyloniens.

Les alliés de Nabuchodonosor étaient moins moraux.
La guémara (Yébamot 16b) raconte que 12 000 soldats de Tarmod ont accompagné Nabuchodonosor à son entrée dans le Temple. Tous les soldats perses se sont empressés de piller l'argent et l'or mais ceux de Tarmod ont poursuivi les femmes juives.
Contrairement aux Perses, lors de la destruction du 2e Temple, les conquérants romains n'eurent aucune retenue morale.

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-> Le midrach (Téhilim 137) raconte que lorsque les prisonniers de Judée ont été emportés en Babylonie, Nabuchodonosor et son tribunal ont observé les captifs depuis les bateaux voguant l'Euphrate. Alors que les exilés s'approchaient, les Babyloniens ont constaté que malgré leurs chaînes les juifs marchaient redressés.
Nabuchodonosor rugit : "Pourquoi ne sont-ils pas courbés sous les fardeaux?".
Ses serviteurs ont alors pris des rouleaux de la Torah, les ont cousus pour en faire des sacs, les ont remplis de sable et ont forcé les juifs à les porter. A ce moment-là, les juifs ont crié vers D. et Il a regretté d'avoir détruit le Temple.

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-> "Les adolescents ont dû porter la meule, les jeunes gens ont trébuché sous le fardeau des bûches" (Eikha 5,13)

Le Méam Loez écrit :
Ce verset décrit les travaux forcés imposés aux captifs. Les hommes ont été contraints de moudre du blé et les jeunes gens de porter de lourds fardeaux de bois.
Le midrach (Eikha 5,13) raconte qu'il n'y avait pas de meules en Babylonie parce qu'on n'y trouvait pas d'assez grandes pierres (cf. Béréchit 11,3). Lorsque Nabuchodonosor a emmené les prisonniers juifs, il leur a fait porter des meules jusqu'en Babylonie.

Selon le midrach, l'expression "porter la meule" est un euphémisme employé dans la Torah pour désigner les relations intimes. Les Babyloniens ont forcé les hommes juifs à se soumettre à des actes immoraux pour satisfaire leur plaisir.

"Les jeunes gens ont trébuché sous le fardeau des bûches" peut également être traduit : "les jeunes garçons ont chancelé sur l'arbre". Le midrach raconte qu'on a trouvé 300 enfants pendus sur une branche d'arbre.

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-> Lorsque les juifs ont été exilés à Babylone, les oiseaux et les poissons les accompagnaient.
Pendant 52 ans, on n'a pas vu le moindre oiseau sur toute la terre d'Israël.
Un verset dit en effet : "Les oiseaux du ciel et les animaux (béhéma) erraient" (Yirmiyahou 9,9).
[la guématria du mot "béhéma" est de 52, comme le nombre d'années où les oiseaux ont déserté la terre sainte]
700 variétés de poissons et 800 espèces d'oiseaux sont partis avec les juifs en Babylonie.
De nombreuses années plus tard, lorsque les juifs sont retournés sur leur terre, tous les oiseaux et les poissons sont revenus sauf un certain poisson au squelette souple (koliat haïspanin). Comme la terre sainte se trouve en hauteur, il n'a pas réussi à nager à contre-courant pour y revenir.

Pendant 7 ans, la terre d'Israël est restée brûlée, comme le dit le verset : "le soufre et le sel ont brûlé tout son pays" (Dévarim 29,22).
On distinguait très clairement les frontières de la terre sainte : d'un côté, les nations semaient sans entrave alors que de l'autre, les semences se corrodaient.

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-> Dans l'exil de Babylonie [suite à la destruction du 1er Temple], même les anges en Haut pleuraient pour les juifs, comme il est écrit : "Les anges Ariel crient dehors ; les anges de paix pleurent amèrement" (Yéchayahou 33,7).
En voyant souffrir les juifs, les anges criaient dans les rues et pleuraient. Après avoir été habitués à un grand confort, ils étaient réduits à marcher les mains enchaînées dans le dos. Les juifs pensaient que D. les avait abandonnés et qu'Il leur avait retiré Sa providence.

Cependant, D. a appelé toutes les armées célestes et tous les anges et leur a dit : "Que ferai-je pour Mes enfants bien-aimés? Ils sont en exil et Je suis ici. Allons, descendons en exil avec eux".

Lorsque D. est allé en Babylonie, Il a ouvert les cieux et a fait reposer l'esprit prophétique sur Yé'hezkiel. Ce prophète a vu D. et Ses anges arriver en Babylonie.
Yé'hezkiel dit aux juifs : "Regardez! D. et Ses anges sont arrivés en Babylonie!"

Les juifs ont refusé de croire le prophète jusqu'à ce que D. se soit révélé à eux. Les juifs se sont extrêmement réjouis et ne sentaient plus les souffrances de l'exil.
Chacun d'eux aimait D. d'un amour si intense qu'il était prêt à livrer sa vie pour sanctifier Son Nom.

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5°/ La 4e tragédie du 9 Av : la destruction du 2e Temple :

-> 120 ans avant la destruction du 2e Temple, les juifs furent soumis à l'empire grec.
A tout moment, de nombreuses guerres éclataient et de nombreux massacres étaient perpétrés.
Finalement, Mattatias, fils du Cohen Gadol Yo'hanan, a combattu les grecs, a tué de nombreux soldats et a réussi à les vaincre.
Les 'Hasmonéens ont ensuite régné sur les juifs pendant de nombreuses générations.
Ensuite, Hérode est monté sur le trône. Il a fait réparer le Temple et l'a grandement embelli.
Agrippas lui a succédé et c'est sous son règne que le Temple a été détruit. Ce roi était sous la dépendance des romains.
[la guémara (Sanhédrin 64b) rapporte que le roi Agrippas à l'époque du 2e Temple a estimé la population juive à plus de 12 millions de personnes.]

-> Dès que le gouverneur a appris par Bar Kamtsa que son sacrifice n'avait pas été offert, il a envoyé le général Néron détruire Jérusalem.
[en effet, avant de se rendre au Temple, Bar Kamtsa a fait une petite coupure à la lèvre supérieure de l'animal (selon d'autres sur sa paupière), pour rendre le sacrifice inacceptable]
Lorsque Néron s'est approché de la ville, il a utilisé la divination pour savoir s'il serait victorieux : il a lancé une flèche vers l'est mais elle est retournée vers Jérusalem. Dans quelque direction qu'il lançât la flèche, elle se dirigeait vers Jérusalem.

Néron a rencontré un enfant juif sur la route et lui a demandé : "Quel verset as-tu appris aujourd'hui?"
L'enfant a répondu : "J'infligerai Ma vengeance contre Edom par l'intermédiaire de Mon peuple, Israël" (Yé'hezkiel 25,14).
Néron se dit : "D. veut me faire détruire le Temple puis se venger de moi!"
Il s'est enfui et s'est converti. L'un de ses descendant fut le célèbre Rabbi Méïr.

L'empereur a alors envoyé Vespasien attaquer Jérusalem. Ce général a mis le siège dans les 4 directions et s'est fait accompagner de 4 immenses armées : l'une d'arabes, la 2e de Philistins, la 3e venue d'Alexandrie et la 4e d'Afrique.
Le siège a duré 3 ans.

-> A Jérusalem vivaient 3 hommes très riches surnommés : Nakdimon ben Gourion, Ben Kalba Savoua, et Ben Tsitsit haKesset. Chacun reçut son nom pour une raison particulière.
Nakdimon a été appelé ainsi parce que le soleil a brillé (nakda) par son mérite.
Ben Kalba Savoua a reçu ce nom parce que quiconque entrait chez lui affamé comme un chien (kalba) sortait de sa maison rassasié (savéa).
Ben Tsitsit haKesset signifie : "fils des tsitsit du tapis". On l'appelait ainsi parce que les franges rituelles de ses vêtements traînaient toujours sur les tapis. Ses pieds ne touchaient jamais le sol car partout où il allait, ses serviteurs déployaient des tapis devant lui.
Selon d'autres, ce juif riche s'appelait Ben Tsitsit. On avait ajouté à son nom haKesset (qui veut dire aussi "trône") parce qu'il était allé à Rome rencontrer l'empereur et que son siège avait été placé parmi les aristocrates romains.

L'un de ces riches hommes a dit : "Je pourvoirai la ville [de Jérusalem] en blé et en orge pendant 21 ans".
Le 2e a ajouté : "Je fournirai le vin, le sel et l'huile".
Le 3e a dit : "Je fournirai le bois".
Nos Sages ont fait la louange de ce dernier, car pour cuire une seule mesure de blé, il faut 60 mesures de bois.

-> Il y avait à Jérusalem un groupe de combattants (les Biryonim) qui furent la cause de tous les malheurs qui se sont abattus sur nous. Leur chef s'appelait Ben Bétia'h, et selon d'autres : Abba Sirka.
Il était le neveu de rabbi Yo'hanan ben Zakaï.
Lorsque les Sages ont dit aux Biryonim qu'il fallait pactiser avec les romains, les Biryonim ont répondu : "Nous irons nous battre contre eux!"
Cependant, les Sages les ont avertis : "Le moment n'est pas propice pour faire la guerre. Nous ne serons pas victorieux car nous n'avons pas suffisamment de mérites".
Voyant que les Sages ne leur permettaient pas de livrer bataille, les Biryonim sont allés brûler toutes les réserves de blé des juifs. C'est ainsi qu'a commencé la famine terrible.
[ils ne se sont pas contenté d'attendre que Rome accepte de négocier avec eux. Ils voulaient se battre et voir du sang, même si leur propre sang finirait aussi par être versé.]

-> La famine s'aggravait. Au début, pour se nourrir les habitants de Jérusalem descendaient un panier de pièces d'or le long de la muraille et recevaient en retour un panier de blé. Plus tard, lorsqu'ils descendaient un panier de pièces, ils recevaient un panier d'orge. Par la suite, ils ne recevaient, pour leur panier d'or, qu'un panier de paille.
Ils faisaient cuire la paille et buvaient l'eau de cuisson. A la fin, ils ont descendu un panier de pièces d'or mais n'ont rien reçu en retour.
Lorsque rabbi Yo'hanan ben Zakaï a vu le peuple faire cuire la paille et boire cette eau, il a soupiré : "Aïe! Est-ce que ces hommes vont pouvoir se battre contre Vespasien?"

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-> "Plus heureuses les victimes du glaive que les victimes de la faim dont les intérieurs s'épanchaient de leur ventre fendu sous l'effet de l'odeur du produit des champs" (Eikha 4,9)

Le Méam Loez commente :
Les victimes du glaive mouraient immédiatement mais celles de la famine souffraient longtemps avant d'expirer. Leur ventre s'ouvrait et leurs intérieurs s'écoulaient à cause de la faim.

D'autres commentaires, expliquent que vu le manque de nourriture les juifs mangeaient des chardons et des épines qui fendaient leur estomac et les tuaient en provoquant une hémorragie interne.

Le midrach (Eikha 4,12) attribue aussi la mort des affamés au "produit des champs".
Les chardons que les habitants de Jérusalem étaient forcés de manger produisaient une odeur désagréable qui a tué un grand nombre d'entre eux.
Lors du siège à l'époque du 2e Temple, les juifs n'avaient même pas de chardons à manger.
Pour les torturer davantage, les romains faisaient rôtir de la viande à l'extérieur de la muraille. Son parfum alléchant flottait au-dessus des bastions et les défenseurs de la ville qui respiraient cette odeur défaillaient de faim.

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-> "Dans le désastre de la fille de mon peuple, de tendres femmes ont fait cuire leurs enfants de leurs propres mains pour s'en nourrir" (Eikha 4,10)

Le Méam Loez enseigne :
Lorsqu'un enfant mourait de faim, on cuisait sa chair qu'on servait au repas consommé par les membres de sa famille qui prenaient le deuil pour sa mort.
Bien que ce verset décrive "le désastre de la fille de mon peuple", le peuple juif à son point le plus bas, les commentaires tiennent à préciser que les femmes ne tuaient pas leurs enfants pour les manger. C'est seulement s'ils mouraient qu'elles consommaient leur chair.
Rachi (guémara Sanhédrin 104b) explique que même dans cette situation désespérée, les mères restaient "de tendres femmes" qui lorsqu'elles mangeaient leur enfant mort, invitaient leurs voisines à partager leur repas.

Le midrach (Eikha 4,13) explique ce verset différemment. Quand un enfant mourait, une voisine envoyait une miche de pain à sa famille pour le repas de deuil. Bien qu'elle eût besoin de ce pain pour les siens, sa tendresse lui faisait ignorer ses propres besoins et consoler sa voisine.
Ce faisant, elle "faisait cuire" ses enfants, c'est-à-dire qu'elle les privait de cette nourriture.

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-> "Notre peau est brûlante comme un four, à cause de la fièvre de la faim" (Eikha 5,10)

Selon le Méam Loez : "Le siège de Jérusalem a continué au point qu'il devint impossible de trouver à manger même au péril de sa vie. Le manque de nourriture causait une fièvre brûlante".

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-> Plus que la force armée romaine, c'est la famine qui a fait tomber Jérusalem.
Flavius Jossef raconte :
"Les toits étaient emplis de femmes et de bébés qui mouraient de faim alors que les cadavres de vieillards étaient empilés dans les rues. Des jeunes gens enflés par la famine avançaient comme des ombres dans les marchés avant de s'effondrer. Personne ne prenait le deuil pour les morts parce que la faim avait tué tout sentiment".

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-> Le Méam Loez (Eikha 4,5) rapporte que pendant le siège les vêtements des juifs se sont usés. Forcés de sortir vêtus d'habits qui ne couvraient plus leur nudité, ils se nichaient dans les tas de fumier pour ne pas être vus dans cet état humiliant.
[cela était d'autant plus difficile qu'avant cela ils étaient habillés richement!]

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-> 40 ans avant la destruction du Temple, rabbi Tsadok avait commencé à jeûner pour empêcher la destruction du Temple.
[En effet,] des signes avaient révélé que cette tragédie était proche. Entre autres signes annonciateurs, les portes du Sanctuaire s'ouvraient d'elles-mêmes pour que les romains ne puissent prétendre qu'ils avaient réussi à pénétrer au Temple et à le détruire.
Hachem montrait que si les portes ne s'étaient pas ouvertes d'elles-mêmes, aucune main humaine n'aurait pu les faire céder.
Ces portes s'entrebâillaient sans cesse jusqu'à ce que rabbi Yo'hanan ben Zakaï leur fasse des reproches : "Portes! Je sais que le Temple va être détruit, pourquoi venez-vous ajouter à ma peine?"

Rabbi Tsadok commença donc à jeûner afin d'annuler le décret de destruction. Il avait tant maigri que lorsqu'il mangeait [le soir], on voyait les aliments passer par sa gorge. A la fin de ses journées de jeûne, il prenait une figue pour se restaurer, la suçait [car il ne pouvait rien avaler d'autre] et la jetait.

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-> Le dimanche 9 Av, Titus est pénétré dans le Temple et a blasphémé.
La guémara (Guittin 56b) raconte que lorsqu'il est entré dans le Saint des saints, Titus s'est saisi d'un rouleau de Torah, l'a étendu à terre et s'est couché dessus pour avoir des relations avec une prostituée.
Il a également frappé le rideau du Saint des saints de son épée. Hachem ayant fait un miracle, le rideau s'est mis à saigner. C'était un signe montrant à quel point la destruction du Temple était pénible pour D.
Titus, quant à lui, crut avoir tué le D. des juifs.
Jérusalem abritait 480 synagogues. Chacune disposait d'une salle où l'on enseignait la Torah aux enfants. Dans une autre, on enseignait la michna et la guémara ... Tout cela a été détruit!

Titus a pris le rideau du Saint des saints, y a déposé tous les objets du Temple et l'a rapporté en bateau à Rome pour se vanter de sa victoire. Il a aussi emporté des prisonniers et a tué une partie des captifs de façon horribles à Jérusalem.
Parmi ceux ramenés à Rome, il a jeté certains aux lions et d'autres ont été assassinés dans des tortures effroyables.

-> Alors que Titus était en mer, un orage s'est déclaré, menaçant de faire couler son embarcation.
Titus a dit : "On dirait que le D. des juifs n'a de pouvoir que sur la mer. Il a noyé Pharaon dans la mer et détruit Sisra en mer. Il désire à présent me noyer, moi aussi. S'il veut montrer Sa force, qu'Il vienne se battre contre moi sur la terre ferme".
Alors une voix céleste s'est élevée : "Méchant, fils de méchant! J'ai une minuscule créature. Il s'agit du moustique. Va sur la terre ferme et combats-le!"
Lorsque Titus a débarqué, un moustique a pénétré dans sa narine et a attaqué son cerveau pendant 7 ans ...
Nos Sages disent qu'à la mort de Titus, on lui a ouvert le crâne et on a découvert un moustique aussi gros qu'un oiseau.
Dans son testament, Titus a demandé qu'on l'incinère et qu'on disperse ses cendres sur les 7 mers afin que D. ne le trouve pas et ne puisse pas le condamner au Guéhinam.

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-> Les nations [du monde] ne pouvaient pas croire que Jérusalem avait été détruite et que les juifs étaient partis en exil.
Elles se disaient l'une à l'autre : "Leur D. a fait de nombreux miracles pour eux. Il les a fait sortir d'Egypte, a noyé Pharaon et son armée dans la mer et a fait de même à Sisra".

En effet, le verset dit : "Ils ont profané Mon saint nom en leur disant : C'est le peuple de D. et ils sont sortis de Sa terre" (Yé'hezkel 36,20).
Hachem s'affligeait que les juifs aient causé la destruction du Temple car cela faisait dire aux nations : "Puisque c'est le peuple de D. pour lequel Il accomplissait de nombreux prodiges, pourquoi ont-ils été exilés de Sa terre? Il n'a sûrement pas eu la force de les sauver des mains de l'ennemi!"
Les juifs ont donc causé la profanation du Nom Divin.

-> Titus a emporté à Rome les tribus de Yéhouda et de Binyamin et tous les objets du Temple.
Il a fait bâtir une arche immense pour montrer sa puissance.
Il avait réussi à conquérir Israël. N'était-il pas supérieur à toutes les nations? Sur cette arche, les romains ont gravé la scène d'hommes enchaînés portant les objets du Temple.
Lorsque Titus est passé par la ville de Salonique, il a fait graver son image sur une pierre comme il le fit à Rome mais sans y représenter les objets du Temple.

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-> Aucune des pierres et des fondations du Temple n'a été brûlée ou détruite. Toutes ont été cachées.
Des démons (chédim) ont apporté d'autres pierres qui ont brûlé pour tromper Titus.
Bien que les romains aient cru détruire le Temple, ce n'était qu'une illusion. Lorsque D. le reconstruira, Il utilisera les pierres et les fondations d'origine. Rien n'y manquera.

Le 17 Tamouz

+ Le 17 Tamouz :

-> Le 17 Tamouz, les 1eres Tables de la Loi ont été brisées.
La Torah avait été donnée le 6 Sivan, et le 7 Sivan, Moché est monté recevoir les Tables. Il est resté en Haut pendant 40 jours. Il est descendu le 17 Tamouz, et en voyant que les juifs avaient fabriqué le veau d'or, il a brisé les Tables.

Ce fut un jour de grande calamité. L'océan a gonflé comme pour engloutir le monde entier.
Moché a tout de suite pris le veau d'or, l'a brûlé et l'a pulvérisé, puis il a demandé à la mer : "Pourquoi veux tu inonder le monde?"
Elle a répondu : "Le monde n'existe que par le mérite de la Torah. Or les Bné Israël se sont rebellés contre elle".
Moché a pris les cendres du veau d'or et les a jetées à la surface de l'eau. Plusieurs milliers de juifs sont morts mais cela n'a pas calmé la mer.
Enfin, Moché a donné à boire l'eau de mer mélangée aux cendre du veau d'or aux Bné Israël. C'est alors que la mer s'est calmée.

A ce moment-là, il a été décrété que les Bné Israël seraient soumis aux nations et qu'ils deviendraient mortels. Si les Tables de la Loi n'avaient pas été brisées, aucune nation n'aurait pu subjuguer Israël et les Bné Israël seraient devenus immortels.

Il est écrit : "Gravée ('harout) sur les tables" (Chémot 32,16). Nos Sages enseignent : "Ne lis pas 'harout (gravée) mais 'hérout, qui veut dire liberté".
Si les Tables de la Loi n'avaient pas été brisées, les Bné Israël auraient été libérés du pouvoir des nations et de l'ange de la mort.

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[ -> "Ils troquèrent ainsi leur gloire [Hachem] contre l’effigie d’un bœuf qui broute l’herbe (essev - עֵשֶׂב)" (Téhilim 106,20)

-> Le Arizal (chaar haguilgoulim) nous explique que le roi David n'est pas simplement en train de nous informer sur les habitudes alimentaires d'un bœuf. En réalité, il nous dit que la date à laquelle le Veau d'or a été créé, lorsque la faute du Veau d'or a eu lieu, c'était le jour formant l'acronyme de עֵשֶׂב (essev) : soit le 17 Tamouz (Shiva Assar BéTamouz - שבעה עשר בתמוז).

Le peuple d'Israël était comme une mariée et Hachem comme le marié. Le mont Sinaï était le lieu du mariage, où nous nous sommes mariés avec notre Bien-aimé Hachem.
Nous étions encore sous la 'houppa lorsque que nous avons été infidèles à Hachem, en commettant l'adultère avec le Veau d'or pendant notre cérémonie de mariage. Quel acte honteux!

La guémara (Guittin 36b) rapporte le verset : "pendant que le roi était [encore] à Sa table, mon nard (parfum issu d'une plante) dégageait son odeur [nauséabonde]" (ad chéhamélé'h bim'sibo, nirdi natan ré'ho - Chir haChirim 1,12)
La guémara sous-entend que Hachem notre Roi était encore au mariage, et nous le peuple d'Israël nous avons dégagé l'odeur horrible de l'idolâtrie lorsque nous avons fauté avec le Veau d'or.
Il est intéressant de rapporter que Rava dit que malgré tout l'affection de Hachem est toujours présente à notre égard puisqu'Il emploie "dégageait son odeur", et non pas : "cela puait!".

Le Rokéa'h (sur Chir haChirim) explique que l'acronyme des 3 premiers mots : "עַד שֶׁהַמֶּלֶךְ בִּמְסִבּוֹ" (pendant que le roi était [encore] à Sa table [du mariage]) forment le mot : עֵשֶׂב (essev), qui comme on l'a vu fait référence à la date où la faute du Veau a eu lieu : le 17 Tamouz (Shiva Assar BéTamouz - שבעה עשר בתמוז), moment où nous nous sommes tenus sous la 'houppa avec notre 'Hatan et nous avons commis la trahison ultime. ]

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[ Lorsque les Bné Israël ont perdu patience d'attendre le retour de Moché, ils se sont approchés de Aharon et lui ont demandé de fabriquer une nouvelle divinité pour eux à servir, puisqu'ils avaient abandonné l'idée de revoir un jour Moché revenir.
Aharon leur a demandé d'apporter les bijoux de leur femme. Après que les hommes aient collecté leurs propres bijoux, le Veau d'or a été créé. Aharon leur a alors dit aux gens de revenir le jour suivant, puisqu'il le désignait comme un jour de fête. Le verset déclare : "Aharon vit et il construisit un autel devant lui. Aharon proclama et dit : "[c'est] Fête pour Hachem demain"." (Ki Tissa 32,5)

Le 'Hida exprime son étonnement sur le fait que Aharon proclame le jour suivant comme un jour de fête.
Ils étaient en train d'adorer le Veau d'or, violant l'une des plus fautes les plus graves de la Torah (idolâtrie), et Aharon appelle cela un jour de fête?
Le 'Hida explique que nous trouvons le mot "ma'har" (demain - מָחָר) utilisé pour désigner une date lointaine dans le futur, et non littéralement le lendemain.
Par exemple, la Torah dit : "ki yich'alékha ma'har" (si ton fils te demande demain - Vaét'hanan 6,20) [la suite du verset est la question du Sage dans la Haggada de Pessa'h]. Ce verset fait référence à une génération future dans laquelle un enfant posera des questions à ses parents à propos de la sortie d'Egypte.
Ainsi, le terme "ma'har" (demain) n'est pas limité au jour suivant, et en réalité Aharon ne faisait pas allusion au jour suivant mais plutôt il faisait référence à un futur lointain, lorsque enfin cette date du 17 Tamouz deviendra un jour de fête.
Lorsque le machia'h viendra et que nous serons délivrés de ce long et difficile exil, le 17 Tamouz ne sera plus un jour de deuil, mais il sera transformé en un jour de célébration.
En effet, le prophète enseigne : "Ainsi parle Hahem : le 4e jeûne [17 Tamouz – Tamouz étant le 4e mois depuis Nissan], le 5e jeûne [9 Av], le 7e jeûne [3 Tichri], et le 10e jeûne [10 Tévet] seront pour la maison de Yéhouda de la joie et des fêtes. Ils aimeront la Vérité et la Paix" (Zacharie 8, 19).

Ainsi, en ce soir du 17 Tamouz où le Veau d'or a été fabriqué, se tenant face au peuple juif, Aharon attendait avec impatience le jour où cette métamorphose aura enfin lieu. Il avait compris que le jour suivant serait tragique puisque le peuple juif adorerait le Veau d'or. Mais dans un futur lointain, lorsque nous mériterons finalement la Délivrance (guéoula), cela sera un jour de fête. ]

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=> Au sujet du Veau d'or, comment Aharon a-t-il pu prendre part à sa construction sans vraiment argumenter ou protester?

On peut citer les réponses suivantes :
1°/ Rachi (Ki Tissa 32,2) dit qu'il avait une stratégie de gagner du temps, confiant que Moché allait revenir d'ici là, en demandant par exemple aux hommes d'aller prendre les bijoux de leurs femmes qu'il savait contre cela.

Aharon a vu le sort de 'Hour. Le midrach (Vayikra rabba 10,3) rapporte que 'Hour a activement objecté de la création du Veau d'or et il a été tué par les gens. Aharon n'était pas préoccupé par sa propre sécurité, mais uniquement du bien de la nation juive. Il a réalisé qu'en tuant à la fois un prophète ('Hour) et un Cohen (Aharon), les gens seraient immédiatement punissable par l'exil.
Le 'Hatam Sofer (Orot 'Hatam Sofer - Chémot) explique que par son grand amour pour ses frères, Aharon a accepté de prendre le rôle principal dans la réalisation du Veau d'or, afin d'être le seul à porter le poids de la punition Divine, et d'ainsi épargner à la nation un plus grand châtiment.

2°/ Selon le Bechor Shor (Ki Tissa 32,1), la nation a demandé une alternative humaine à Moché.
Dans le verset : "faisons-nous un dieu" (assé lanou Elokim - עֲשֵׂה-לָנוּ אֱלֹהִים - Ki Tissa 32,1), le terme "Elokim" ne signifie pas "dieu", mais il a une connotation de : juge ou de leader/dirigeant (comme dans Chémot 7,1 et Chémot 22,8). Ainsi, c'est Aharon qui a décidé de créer un objet plutôt que de désigné une personne.

Le 'Hizkouni (Ki Tissa 32,2) nous éclaire sur la raison de cela :
Aharon a raisonné que s'il devait nommer une personne en tant que dirigeant [à la place de Moché], lorsque Moché reviendrait et que cet individu refuserait de renoncer au pouvoir, la nation juive deviendrait alors impliquée dans une dispute difficile qui divisera et mènera à une guerre civile.
S'il acceptait lui-même la direction du peuple, la friction ne serait alors qu'entre lui et son frère Moché.
C'est pourquoi il a décidé d'occuper les gens avec diverses activités, aucune n'ayant un réel impact, jusqu'à ce que Moché revienne.

[ainsi pour éviter du lachon ara, de la haine entre juif, ... Aharon a créé plusieurs occupation dans le but de faire un objet : le Veau d'or (plus que de désigner quelqu'un d'autre en tant que dirigeant = car imaginons la honte de cette personne lors du retour de Moché, en plus des disputes dans le peuple), tout cela dans un but de gagner du temps avant le retour imminent de Moché. ]

[le Ramban (Ki Tissa 32,1) explique que Aharon a choisi particulièrement un Veau car c'est un des pieds du char Céleste. De plus, Aharon a fait un Veau comme un intermédiaire pour fournir de la subsistance à Israël pendant l'absence de Moché (à l'image du veau dans les champs travaillant pour apporter la subsistance à l'homme).
Le Nétsiv (Haémek Davar Yitro 20,20) explique que Aharon n'était absolument pas conscient du commandement d'interdiction de faire une image gravée d'un intermédiaire d'Hachem, comme les anges, créatures célestes, et ce qu'il y a sur les pieds du char Céleste (comme un Veau). En effet, selon le principe que la Torah n'a pas été écrite dans un ordre chronologique, ce n'est qu'après la faute du Veau d'or que ce commandement va être transmis au peuple.
Le Nétsiv enseigne que Aharon n'a fauté uniquement parce que par sa fabrication du Veau d'or, il a mené que par inadvertance les éléments les plus "faibles" de la nation ont accepté le Veau comme une réelle divinité.

(il est à rapporter que le Ibn Ezra (Yitro 20,19) n'est pas de cet avis, car selon lui Hachem a donné ce commandement avant le Veau d'or, sachant que les juifs en viendraient à fauter, Il les a donc averti au préalable de ne pas faire de telles images gravées). ]

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-> D'autres tragédies ont eu lieu le 17 tamouz, notamment la suppression du sacrifice quotidien (le tamid).
Auparavant, chaque jour, les Bné Israël sacrifiaient 2 agneaux, un le matin et l'autre en fin d'après-midi (Bamidbar 28,3-4).
L'un expiait des fautes que les Bné Israël avaient commises la nuit, l'autre celles qu'ils avaient commises le jour.
Les Bné Israël pouvaient aller dormir sans péché.

Lorsque l'ennemi a mis le siège à Jérusalem, les Bné Israël ont continué à offrir les sacrifices en prenant les animaux qui se trouvaient dans la ville.
Cependant, le 17 tamouz, ils ont été contraints d'arrêter d'offrir des sacrifices parce qu'il n'y avait plus d'animaux à Jérusalem et qu'il devint impossible de sortir pour en obtenir d'autres.
Une fois le sacrifice quotidien (korban tamid) aboli, l'ennemi fut capable de détruire Jérusalem.
Cet épisode s'est passé pendant la destruction du 1er Temple.

Une tragédie semblable s'est produite à l'époque du 2e Temple : 2 frères, Hyrkanus et Aristobolus, étaient princes. Avant sa mort, leur père Alexandre Yanaï a demandé que son épouse Alexandra Salomé lui succède sur le trône et que son fils Hyrkanus devienne Cohen Gadol. Sa femme est donc devenue reine à sa place et a nommé son fils Hyrkanus.
Cependant, à la mort de la reine, une dispute a éclaté entre les 2 frères quant à la succession au trône ; Hyrkanus eut gain de cause.
Ensuite, certaines personnes ont fait un compromis : Hyrkanus resterait Cohen Gadol tandis que Aristobolus deviendrait roi. Cet accord a tenu quelque temps mais Hyrkanus a changé d'avis et a commencé à se battre pour obtenir le trône. De nombreux hommes ont été tués dans les combats.

Lorsque Hyrkanus s'est vu incapable de reprendre la couronne, il a conclu une alliance avec l'empereur romain. Celui-ci est arrivé avec une grande armée et a mis le siège à Jérusalem.
Aristobolus se trouvait à l'intérieur de la ville tandis que Hyrkanus était à l'extérieur avec les légions romaines.

Comme il n'y avait pas d'animaux à sacrifier à l'intérieur de la ville, les habitants faisaient chaque jour descendre un manier empli de pièces d'or le long de la muraille. En échange, 2 agneaux étaient déposés dans le panier. Cet arrangement s'est poursuivi très longtemps.
Un jour, un méchant vieillard qui connaissait le langage des signes grecs a envoyé un message secret au général romain venu au secours de Hyrkanus : "Tant que les juifs continuent à offrir le sacrifice quotidien, vous ne pourrez les vaincre".
Le lendemain, les habitants de Jérusalem ont descendu un panier de pièces d'or comme ils le faisaient chaque jour mais lorsqu'ils ont remonté le panier, ils y ont trouvé un porc.
A ce moment-là, Jérusalem trembla sur 400 parsaot (soit environ 1700 km!).
Dès que les juifs ont cessé d'offrir ce sacrifice, Jérusalem a été livrée à l'ennemi.

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-> La 3e catastrophe qui s'est produite le 17 tamouz était la brèche pratiquée dans les murailles de la ville et l'entrée de l'ennemi à Jérusalem.

[ La muraille de Jérusalem a eu une brèche le 17 Tamouz dans la période menant à la destruction du 2e Temple.
Il y a un désaccord sur quand a eu lieu la brèche à l'époque du 1er Temple :
- la guémara (Roch Hachana 18b) rapporte le verset : "Le 4e mois, le 9e jour du mois, la famine sévit dans la ville et les gens du peuple manquèrent de pain. Alors la ville fut ouverte par une brèche" (Yirmiyahou 52,6-7). Et la guémara affirme alors que la brèche dans les murailles a eu lieu le 9 Tamouz.
[de même : "Dans la 11e année du règne de Sédécias, le 4e mois et le 9 du mois, la ville fut ouverte par une brèche" (Yirmiyahou 39,2)]
- la guémara (Yérouchalmi Taanit 4,5) déclare que la brèche [au 1er Temple] a eu lieu à la même date que lors du 2e Temple, soit le 17 Tamouz. Le Yérouchalmi ajoute alors que le verset de Yirmiyahou est dans l'erreur.
Dans les mots de la guémara : "il y a une erreur dans les calculs ici [dans ce verset]".
=> Comment un verset des prophètes peut-il être dans l'erreur?

-> Les Tossafot (Roch Hachana 18) expliquent qu'il y avait un grand désordre pendant la période menant à la destruction du 1er Temple. Les habitants de Jérusalem étaient confus, et ils ont perdu la trace de la date, au point de penser à tord que le jour où les murs de la ville ont eu une brèche était le 9 Tamouz, alors qu'en réalité c'était le 17 Tamouz.
En rapportant les événements tragiques de la destruction, le prophète Yirmiyahou a intentionnellement voulu préserver ce sentiment de confusion qui régnait à l'époque. Il a délibérément écrit une mauvaise date dans le verset pour nous faire comprendre les difficultés des juifs. En effet, ils étaient si accablés qu'ils ne pouvaient même pas garder à l'esprit la date pourtant si tragique de la première brèche dans les murailles. ]

-> Le 'Hatam Sofer (Séfer haZikaron) explique qu'il fallait plus qu'un seul jour pour que les babyloniens puissent totalement faire une brèche dans les murailles de Jérusalem.
Le 9 Tamouz, les énormes projectiles lancés par les babyloniens ont réussis à affaiblir les fondations et à faire de petits trous pénétrables dans les murailles de la ville.
Les murailles sont complétement tombées le 17 Tamouz.

-> Le Maharcha ('Hidouché Aggadot - Taanit 28b) dit qu'il y a eu une brèche dans les murailles de la ville le 17 Tamouz selon le calendrier lunaire, mais le 9 Tamouz selon le calendrier solaire.
Les babyloniens ont refusé aux juifs la possibilité de maintenir un calcul correct du calendrier lunaire.
[bien que les juifs sont comparés à la lune, et ainsi calculent les jours du mois en fonction du cycle lunaire, les dirigeants babyloniens ont décrété contre la sanctification de la nouvelle lune (voir Rachi - guémara Roch Hachana 25a). Ainsi, les juifs devaient compter uniquement sur le calcul solaire non-juif.]

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-> La 4e catastrophe : le maudit Apostomus a brûlé la Torah.

[ la michna rapporte les actes odieux commis par le général grec Apostomus, et que c'était à l'époque du 2e Temple qu'il a brûlé la Torah.
Le Tiféret Israël commente que le Séfer Torah brûlé par Apostomus était celui écrit par Ezra, et il était connu comme le texte faisant autorité.
Alternativement, le Tiféret Israël propose que Apostomus a réellement essayé de brûler tous les Sifré Torah.]

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-> Le 5e malheur : le roi Ménaché a placé une idole dans le Temple de D., à Jérusalem.

-> Ménaché, roi d'Israël, a fait fabriquer une idole si lourde qu'il fallait mille hommes pour la porter.
Chaque jour, elle était soulevée et apportée au Temple. A cause du poids excessif de l'idole, ces mille hommes mouraient. Malgré cela, Ménaché faisait venir mille hommes supplémentaires le lendemain pour la porter.
A ce propos, il est écrit : "Ménaché a versé du sang innocent" (Méla'him II 21,16).

Sur les 4 faces de cette idole, il a fait sculpter des visages afin que quelque soit le côté par lequel la Présence Divine entrait au Temple, elle vît le visage de cette idole et en fût irrité (guémara Sanhédrin 103b, voir Rachi).
Ménaché voulait également que l'on puisse voir le visage de l'idole et se prosterner devant elle de tous côtés. Il l'a fait correspondre aux 4 anges 'Hayot sur le Trône de Gloire.

[d'après le Méam Loez - Vaét'hanan]

+ Hachem a pitié de nous. Même lorsqu'Il est en colère, Il frappe d'une main et guérit de l'autre.
[Suite à la destruction du Temple,] Il nous a exilés au mois d'Av, un mois d'été.
S'Il nous avait exilés en hiver, un grand nombre de juifs dépourvus de vêtements chauds et enchaînés seraient morts de froid en route.
Ainsi, lorsque les juifs se couchaient dans les champs, ils ne souffraient pas. De plus, ils trouvèrent des grenadiers et des vignes sur leur route.
Hachem a également agi avec bonté en faisant que Titus décide de ne pas amener les juifs dans le désert, car dans ce lieu inculte, ils seraient morts de faim. Au contraire, Titus les a conduits dans un lieu habité, et partout où ils allaient ils trouvaient une ville et de quoi se nourrir.
[Méam Loez - Vaét'hanan]

+ En infligeant un terrible esclavage aux Bné Israël, les égyptiens avaient l'intention de causer de la peine à Hachem.
Puisque nous savons que dans toutes les détresses que les Bné Israël peuvent traverser, Hachem en ressent la souffrance comme si c'était la Sienne, ainsi les égyptiens avaient l'intention d'infliger de la douleur à Hachem.
[imaginons la scène : lorsque les égyptiens frappaient les juifs, en réalité à leurs yeux c'est comme s'ils frappaient directement Hachem! Chaque souffrance que ressent un juif, Hachem également la ressent! Plus un juif croulait sous la douleur, plus les égyptiens étaient content car ainsi ils espéraient faire mal à Hachem! ]

C'est le sens de "afin de L'accabler de leur dure labeur" (léma'an anoto bésivlotam - Chémot 1,11).
En vérité, cette conscience de la souffrance d'Hachem (si l'on peut dire), était le plus douloureux pour les juifs, et c'est cela qui les a poussés à crier à Hachem de mettre un terme à leur esclavage.
[Imré Noam]

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[l'esclavage était tellement atroce qu'ils étaient obligés d'en arriver à souffrir, mais malgré cela ils souffraient encore davantage du fait que cela causait des souffrances à Hachem.
On doit essayer de s'inspirer de nos ancêtres, en évitant de souffrir inutilement pour la moindre petite chose (évitant ainsi des souffrances inutiles à Hachem), et en demandant d'être sauvés de nos difficultés non pas pour nous mais pour Hachem, car nous ne voulons pas causer de douleur à D. à cause de la nôtre!
("Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" - Vaét'hanan 6,5).

On doit apprendre des égyptiens qu'à chaque fois que nous causons une souffrance à un juif, c'est comme si nous causions cette souffrance à Hachem!]

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-> b'h, également sur cette notion de souffrance d'Hachem : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

+ Les juifs en Egypte sont descendus jusqu'au 49e niveau d'impureté, et devaient être sauvés en urgence.
En effet, s'ils étaient restés un instant supplémentaire ils auraient atteint le 50e et plus bas niveau d'impureté, qui aurait été pour eux un point de non retour.
C'est pourquoi ils ont été délivrés avant qu'ils ne tombent à un tel niveau.

Cependant, cela était valable avant de recevoir la Torah [au mont Sinaï].
Avant que la Torah ne soit donnée, il existait cette notion de point de non retour. [si on descendait trop bas dans l'impureté, alors on ne pouvait absolument plus remonter, c'était terminé pour nous!]
Cependant, depuis que la Torah a été donné, cela n'existe plus. Même quelqu'un qui est tombé au plus bas niveau d'impureté possible (le 50e), il lui sera toujours possible de revenir à ses racines [pures et saintes] par la force de la Torah.
Etudier la Torah et s'attacher à la Torah peut transformer même le plus grand racha en un tsadik.
[à ce sujet, b'h, voir aussi le Ohr ha'Haïm haKadoch & Eglé Tal : https://todahm.com/2020/03/23/etre-kadoch-grace-a-la-torah ]

C'est pourquoi dans la Haggada de Pessa'h, juste avant de parler des 4 enfants, dont le racha, nous disons : "béni soit Hachem qui a donné la Torah à Son peuple Israël" (barou'h chénatan Torah léamo Israël) = en effet, par le biais de la Torah même l'enfant racha peut revenir.
[Divré Yoël]

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[ceci est un message d'espoir fondamental. Depuis le don de la Torah, un juif ne doit jamais désespérer, car même dans nos moments les plus bas, on doit savoir qu'avec la Torah (et téchouva) on peut tout réparer et montrer très très haut. ]

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+ La sortie d'Egypte & le 50e niveau d'impureté :

-> Le Bné Yissa'har enseigne que les 4/5e des Bné Israël ne quittèrent pas l'Egypte et périrent durant la plaie de l'obscurité, car ils avaient malheureusement atteint le 50e degré d'impureté.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli dit que la raison essentielle du refus de l'ange d'Egypte de laisser sortir le peuple d'Israël était que les Bné Israël n'avaient pas achevé leurs années d'esclavages en Egypte. En effet, la faute de la vente de Yossef par les 10 tribus, altéra le Nom d'Hachem (יהוה) dont la guématria est de 26.
S'il en était ainsi, les Bné Israël devaient donc rester en Egypte : 26*10 = 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Egypte, après "seulement" 210 ans, il leur restait encore 50 années d'esclavage à réaliser en Egypte. Ainsi, l'ange de l'Egypte pensa pouvoir empêcher Israël de sortir en leur faisant atteindre la 50e porte d'impureté, causant une dégradation telle qu'ils ne puissent plus jamais sortir d'exil.
[Rachi (Béchala'h 14,10) rapporte qu'à la mer Rouge les Bné Israël aperçurent l'ange de l'Egypte venir du ciel pour aider les égyptiens.
Le rabbi Chimchon d'Ostropoli donne l'explication suivante : lors de la vente de Yossef, les tribus endommagèrent le Nom divin אהיה et non pas le Nom יהוה. Il y a eu 9 frères (tous sauf Réouven et Binyamin), ainsi que la Présence Divine qui s'associa à la vente.
Ainsi, les accusations de l'ange directeur de la nation égyptienne n'eurent pas d'emprise puisqu'il s'était trompé sur le dommage causé aux lettres du Nom divin. [évitant leur descente au 50e niveau d'impureté!]
Or : 10 * 21 (אהיה) = 210, le nombre d'années que passèrent précisément les juifs en Egypte pour réparer et expier la faute de la vente de Yossef.]

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

-> Lorsque les Bné Israël se retrouvèrent face à la mer Rouge, un grand danger spirituel planait au-dessus d'eux.
Nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "yam souf" (mer Rouge - ים סוף), le mot "yam" (mer - ים) a une valeur numérique de 50 tandis que le terme סוף (sof) signifie littéralement "la fin".
Ainsi, cette mer est appelée "yam souf" (ים סוף), car la 50e porte est la dernière.
Il ne se trouve pas de niveau inférieur à celui-ci. Les égyptiens voulurent noyer Israël dans la mer afin qu'il n'y ait plus aucune réparation possible.

-> On peut ajouter que le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Si les égyptiens avaient réussi à enfouir les Bné Israël au 50e niveau d'impureté, il n'aurait plus été possible de dire : "Yaakov n'est pas mort" (guémara Taanit 5b) : car aucun enfant n'aurait suivi son chemin dans la sainteté.

Ainsi, les égyptiens souhaitèrent noyer le peuple d'Israël dans la mer (ים), qui sont les initiales de "Yaakov est mort" (Yaakov mét - יעקב מת).
Cependant Hachem fendit la mer (ים) afin d'introduire entre ces 2 lettres, le Nom divin : "El" (אל).
["Il [Yaakov] l'appela El, le D. d'Israël" (Vayichla'h 33,20)]
On a alors les lettres : יאלם, qui sont les initiales de : "Yaakov avinou lo mét" (Yaakov avinou n'est pas mort).
C'est une allusion au fait que Yaakov n'est pas mort, et c'est précisément par le Nom Divin El (אל) que les Bné Israël furent délivrés d'Egypte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

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-> "Il prit 600 chars de choix ainsi que tous les chars de l'Egypte" (Béchala'h 14,7)

=> Si Pharaon avait pris avec lui tous les chars de l'Egypte, pourquoi préciser qu'il avait pris 600 chars de choix?

-> En fait, nos Sages disent que Pharaon avait décrété de jeter les nouveaux nés hébreux dans le Nil, car il savait qu'Hachem juge "mesure pour mesure". Pharaon pensait qu'Il ne pourrait être puni par l'eau étant donné que depuis le déluge, Hachem avait déjà promis qu'Il n'enverrait plus jamais de déluge. Mais Hachem trouva le moyen de punir les égyptiens en les noyant dans la mer des joncs. Alors, comment comprendre que Pharaon se soit lancé à la poursuite des enfants d'Israel en direction de la mer? Pourquoi n'a-t-il pas réalisé qu'Hachem cherchait peut-être à le punir en noyant son armée dans la mer?

En fait, le miracle de l'ouverture de la mer s'est opéré par le Nom d'Hachem composé de 72 Noms, chaque Nom composé lui-même de 3 lettres. Ce qui fait un total de 216 lettres. Ce Nom ressort des lettres des 3 versets figurant avant l'ouverture de la mer (chacun de ces 3 versets contenant 72 lettres). Pharaon avait compris cela et il prit avec lui une force d'impureté composée aussi de 216 forces, pour lutter et vaincre son pendant dans la sainteté. Il pensait qu'il serait ainsi protégé et se permit de poursuivre les Hébreux vers la mer, sans crainte.

Tel est le sens profond du verset : "Il prit 600 (שש מאות) chars (רכב) de choix (בחור)", que l'on peut aussi traduire par : "Il prit 6 des lettres (שש מ-אות) du mot רכב (char - de valeur numérique 222)".
Quand on prend (on retire) 6 de 222, il reste 216, valeur numérique du mot בחור (de choix). Cela vient dire qu'il prit avec lui ces 216 forces d'impureté pour se mesurer contre la force de la sainteté du Nom de 216 lettres, laquelle allait opérer l'ouverture de la mer.
Parallèlement à cela, il a aussi pris tous les chars d'Égypte, au sens matériel. Mais Hachem, dans Sa Grandeur, a saboté son plan et a fait que sur ces 216 forces qu'il comptait prendre, qu'il en oublie une et n'en prit que 215. De ce fait, il n'avait plus de protection et c'est ainsi que toute son armée fut submergée par la mer.
C'est le sens du verset : "Les chars de Pharaon et son armée, Il jeta (ירה) dans la mer". La valeur numérique de ירה étant de 215.
[Arizal]

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-> "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer" (Béchala'h 15,2)

Dans l'un des versets qui précède l'ouverture de la mer, il est écrit : "Les Bné Israël levèrent les yeux et virent l'Égypte qui voyageait derrière eux et ils eurent très peur" (Béchala'h 14,10).
Nos Sages expliquent que ce verset ne dit pas : "Ils virent les égyptiens" mais "l'Égypte". Cela évoque l'ange protecteur de l'Égypte. Les Hébreux levèrent les yeux au ciel et virent que cet ange voyageait et accourait au secours de son peuple égyptien. C'est pour cela que les Hébreux eurent très peur.

Nos Sages disent aussi que lorsque Hachem décide d'anéantir une nation, il annihile d'abord son ange protecteur dans le ciel, et le peuple en vient ainsi à disparaître. Il en fut de même pour cet ange responsable de l'Égypte, qui fut anéanti au moment de l'ouverture de la mer.
C'est ainsi qu'il est dit : "Hachem fait la guerre à l'Egypte", allusion à cet ange qu'Hachem combattit en-haut.

Ainsi, après l'ouverture de la mer : "Israel vit l'Egypte, mort sur le bord de la mer", il s'agit encore de cette ange protecteur de l'Egypte.
Le livre Karnaïm dit que cet ange se nommait Sorev (סורב), ce qui veut dire "refuser". Ainsi, l'Egypte a toujours refusé de libérer Israel, malgré les plaies et les avertissements d'Hachem. De plus, le mot סורב peut aussi se lire בו סר (Bo Sar), c'est-à-dire "en lui סר (terme ayant la valeur numérique 260)" [בו = en lui]. Car l'Egypte, dans son impureté, a entaché les 10 manifestations du Nom Divin de valeur numérique 26, soit en tout, 260.
C'est pour cela que lorsque Hachem s'était révélé à Moché dans le buisson ardent, il est écrit : "Hachem vit qu'il
(Moché) s'était écarté (סר) pour voir". Hachem perçut que Moché avait vu ce dégât provoqué par l'Egypte, entachant
ces 10 manifestations du Saint Nom.
Lorsque les égyptiens furent noyés, il est dit : "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer (סוס ורוכבו רמה בים)". Les initiales qui composent cette phrase forme le mot סורב (Sorev). Car l'armée égyptienne périt dans la mer une fois que cet ange fut anéanti.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]

+ Hachem soufre Lui aussi de notre exil.
A chaque garde (toutes les 4 heures de la nuit), D. est assis, rugit comme un lion et dit : "Malheur! J'ai détruit Ma maison, brûlé Mon Temple et exilé Mes enfants parmi les nations!"

Un jour, rabbi Yossi est entré dans une ruine de Jérusalem et a entendu une voix se lamentant comme une colombe.
Le prophète Eliyahou a demandé à rabbi Yossi s'il entendait une voix.
Lorsque rabbi Yossi lui a répondu qu'il l'entendait, Eliyahou lui a confié : "Cette voix se lamente ainsi non pas une fois mais 3 fois par jours. Quand les juifs se rassemblent dans les synagogues, récitent le kaddich et s'exclament : "yéhé chémé rabba mévorakh" (Que Son grand Nom soit loué), Hachem hoche la tête et dit : 'Heureux le Roi qui est loué de cette façon dans Sa maison' " (guémara Béra'hot 3a).
Les paroles de D. signifient : "Où est le temps où Israël se rassemblait au Temple et M'y louait? Pourquoi le Père a-t-il exilé Ses fils parmi les nations? Malheur aux enfants qui ont été écartés de la table de leur père!"
[...]

Hachem voit les nations vivre dans la paix et dans la prospérité. Il regarde leurs temples idolâtres et leurs maisons somptueuses, puis Il voit le Temple détruit et livré aux mains des peuples et notre peine.
A ce moment-là, D. s'enveloppe de jalousie. Il rugit comme un lion et s'exclame : "Comment un esclave peut-il exiler son maître et gouverner à sa place?!"
Alors, le ciel et la terre tremblent de peur que D. ne détruise le monde. C'est là l'origine des tremblements de terre.

Depuis la destruction du Temple, il n'y a plus de rire devant Hachem car la grandeur a été prise aux juifs et donnée aux nations.
De plus, le nombre des ailes des anges appelés 'Hayot qui entourent le Trône de Gloire a diminué.
Lorsque le Temple existait, ces anges avaient 6 ailes, comme il est écrit : "Les anges Sérafim sont debout au-dessus de Lui, chacun ayant 6 ailes" (Yéchayahou 6,2).
Après la destruction du sanctuaire, le nombre de leurs ailes a été réduit à 4, comme le dit Yé'hezkiel : "Chacun avait 4 ailes" (Yé'hezkiel 1,6).
La suite d'anges qui servent D. a diminué aussi. De plus, on ne voit plus le ciel dans toute sa pureté ; en de nombreux endroits, des nuages couvrent son éclat.

Il existe un lieu en Haut appelé Jérusalem ; il se trouve juste en face de la Jérusalem terrestre.
Hachem a juré de ne pas entrer dans la Jérusalem céleste tant que la Jérusalem [d'en-bas] serait désolée.
Il est écrit : "Le Saint est parmi vous et Je ne viendrai pas dans la ville" (Ochéa 11,9) : jusqu'à ce que Hachem soit parmi les juifs ici sur terre, D. n'entrera pas à la Jérusalem d'en Haut.

Chaque jour amène des malédictions plus pénibles que les précédentes. Chaque jour, le monde s'affaiblit.
Tant que le Temple existait, nous offrions des sacrifices ; la Présence Divine résidait parmi nous.
Nous ressemblions à un enfant qui tète à la poitrine de sa mère. Chaque jour, nous goûtions la bénédiction, la nourriture et la joie.
Nous étions en sécurité sur notre terre et le monde entier était nourri par notre mérite.

A présent, le Temple est détruit et D. nous accompagne en exil pour nous protéger. Les choses ont changé.
Le monde s'affaiblit chaque jour et la joie a disparu, en Haut comme sur la terre.
Le monde est nourri uniquement grâce à la kédoucha que nous disons chaque jour dans "ouva létsion" et grâce au kaddich récité après une étude lorsque nous répondons : "amen yéhé chémé rabba mévorakh" (Amen, que Son grand Nom soit loué) ...

[A la destruction du 2e Temple,] Hachem n'a pas fixé de durée à l'exil amer où nous nous trouvons aujourd'hui. Ainsi, D. nous soulèvera et nous ramènera en terre sainte de Sa main comme un père tient son enfant. Il nous consolera et nous conduira à Sion dans la joie.

Il est écrit : "Ce jour-là, Je relèverai la soucca tombée de David" (Amos 9,11).
Lorsque viendra le moment de notre délivrance, D. dans Sa Gloire nous relèvera de la poussière. Les choses ne se passeront pas come à la fin de l'exil babylonien. Hachem nous fera un grand honneur.
[Méam Loez - Vaét'hanan 4,31]

+ Selon nos Sages, tout celui qui observe le Shabbath peut prendre un décret et Hachem veillera à l'accomplir. [midrach Chémot rabba 25]

C'est pour cette raison qu'en Egypte Pharaon n'a pas permis aux juifs d'observer le Shabbath, comme le mentionne le midrach Tan'houma.
Il avait peur qu'en leur permettant d'observer le Shabbath, cela mènera qu'au final leurs prières pour la délivrance soient acceptées.
[rav 'Haïm Palaggi - Ténoufat 'Haïm]

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[cela doit renforcer à nos yeux la puissance et la valeur qu'a chaque Shabbath, et dont D. dit à Moché : "J'ai un beau cadeau dans Mon trésor, son nom est Shabbath" (guémara Bétsa 16a).]

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-> "Les égyptiens firent travailler les Bné Israël avec dureté (béfarékh)" (Chémot 1,13).
Le principe de at bach, consiste à associer à la première lettre de l'alphabet : aléph à la dernière tav, et à la seconde lettre bét l'avant dernière chin, ...
Ainsi, par ce principe, aux lettres : פרך (parékh), on associe les lettres respectives qui forment le mot : וגל de guématria 39, qui représente les 39 types de travaux productifs (méla'hot) imposés avec dureté aux esclaves juifs en Egypte.
C'est pourquoi, lorsque les Bné Israël furent libérés de cette servitude, dès la sortie d'Egypte, ils reçurent l'ordre de ne pas effectuer ces 39 travaux durant chaque Shabbath.
[Tossefot - guémara Pessa'him 117b]

-> Selon le Maasé Nissim, les juifs se reposent le Shabbath en s'abstenant de 39 méla'hot, afin de se rappeler de la sortie d'Egypte.

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-> Shabbat est un jour pour Hachem comme pour nous, comme nous le voyons dans le fait qu’il nous est interdit d’exécuter les 39 melakhot. En fait, "Hachel é'had" (Hachem est Un - יהוה אחד) a une guématria de 39, car comme c’est un jour pour Hachem et pour nous, nous nous abstenons d’effectuer les 39 melakhot.

Combien y a-t-il de chapitres dans le Traité Chabbat? 24.
De plus, les premières lettres des 5 mots "ושמרו בני ישראל את השבת" (le peuple juif observera le Shabbat - Ki Tissa 31,16), ont une valeur numérique de 24.
[rav Yéhochoua Alt]

Les nations non-juives ne fautent-elles pas, elles aussi?
Certes, mais Hachem est uniquement préoccupé par les fautes d'Israël. Comme un père se soucie davantage de la conduite de son fils que du comportement des enfants de son voisin, D. se soucie principalement des actes d'Israël.
[Méam Loez - Eikha 1,8]

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-> Nos Sages racontent qu'au tout début de la Création, D. s'est tenu à Jérusalem et a prié : "Puissent Mes enfants accomplir Ma volonté afin que Je ne détruise pas Mon sanctuaire".
[Méam Loez - Eikha 2,8]

-> Hachem ne punit jamais Israël pour apaiser Sa colère.
Les châtiments ont pour but de nous faire revenir à Lui de tout notre cœur.
Après la destruction de Jérusalem, le peuple juif a été conduit à un repentir sincère : "leur cœur a crié vers D.!" (Eikha 2,18)
[Méam Loez - Eikha 2,18]

-> Toutes les souffrances sont des bénédictions cachées destinées à élever Israël à un niveau supérieur de service de D.
[Méam Loez - Eikha 3,22]

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-> Le Méam Loez (Eikha 3,21) écrit :
En réfléchissant sur la nature de l'exil, un juif doit éprouver encore plus d'espoir. Si les difficultés de l'exil avaient cessé, on aurait pu penser que D. a simplement puni Son peuple puis l'a abandonné.
Cependant, en constatant les souffrances ininterrompues endurées tout au long de notre exil, nous comprenons qu'il s'agit d'une forme d'éducation.
Notre Père céleste édifie la conduite de son enfant, Israël.

Un père qui aime son fils le surveille attentivement, le réprimande pour ses erreurs et cela améliore sa conduite.
Hachem refuse d'abandonner Israël. Il est avec lui à chaque moment et lui apprend à agir de façon juste.
Lorsque ce processus d'éducation sera terminé, Israël délivré.

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-> Ailleurs, le Méam Loez (Eikha 1,12) enseigne :
"La punition du juif est unique car elle résulte de sa relation particulière avec Hachem. Aucune autre nation ne pourrait être punie de la même façon que le peuple juif.

La guémara (Kétoubot 66b) raconte qu'après la destruction de Jérusalem, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a aperçu la fille de Nakdimon ben Gourion, l'un des hommes les plus riches de Jérusalem, ramasser du blé entre les excréments d'animaux appartenant aux romains.
Bouleversé par ce spectacle, rabbi Yo'hanan s'est exclamé : "Tu es heureux, Israël! Lorsque tu accomplis la volonté de D., aucun peuple ne peut te dominer, mais lorsque tu n'accomplis pas Sa volonté, Il te livre non seulement à un peuple bas ... mais aux animaux d'un peuple bas".

A première vue, l'abaissement d'Israël jusqu'aux "animaux d'un peuple bas" n'est pas une raison pour se réjouir!
Cependant, en remarquant l'ampleur du déclin d'Israël, rabbi Yo'hanan ben Zakaï a souligné la relation privilégiée d'Israël avec Hachem.
Il a montré que son histoire est faite de récompenses ou de punitions.
Comme Israël n'est pas soumis aux lois de la nature, aucune douleur n'est comparable à la sienne.
Les succès et les défaites des nations sont d'envergure limitée. Par contre, Israël a le potentiel de s'élever prodigieusement haut ou de tomber jusqu'à des profondeurs sans précédent.

Il existe une dimension supplémentaire à cette réalité : la véritable tragédie qu'Israël a connue à la destruction du Temple : le recul de la Présence Divine, ne peut être comprise par aucune nation.
Comme le midrach l'explique : "Ce qui m'est arrivé (à moi, Sion) ne vous arrivera jamais à vous".
Seul un juif peut connaître et comprendre la portée de notre tragédie.

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[d'une certaine façon, le fait que le Temple a été détruit et que nous soyons en exil est une preuve manifeste de l'importance que nous avons aux "yeux" d'Hachem.
Le Méam Loez (Eikha 1,1) dit que D. se lamente : "Non seulement J'ai brûlé Ma maison, détruit Ma ville, exilé Mes enfants parmi les nations mais Je dois encore, maintenant, être assis solitaire!"
Hachem nous aime tellement, bien plus qu'un père qui punit son fils pour le bien, et qui en souffre davantage de le faire car c'est son fils.
Ainsi nous pleurons certes de honte de causer de la peine à papa Hachem, mais également nous pleurons en développons notre conscience d'à quel point chaque juif est important à Ses yeux, peut importe ce qu'il peut faire (uniquement pour le fait d'être Son fils!).]

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-> Les juifs sont "les enfants d'Hachem votre D." (Dévarim 14,1).
Un père n'aime pas son fils parce qu'il est intelligent ou parce qu'il lui obéit, mais parce qu'il est son fils. Cet amour est essentiel, fondamental et permanent. Même lorsqu'un fils n'a aucune qualité, son père l'aime de tout son cœur.
C'est de cette façon que D. aime Israël. Quelle que soit notre conduite, nous sommes Ses enfants.
Ainsi, les manifestations externes de la destruction du Temple reflètent la colère. Pourtant, lorsque l'on entre dans le Saint des saints, lorsqu'on pénètre au cœur du sanctuaire, l'amour se révèle par l'image des chérubins enlacés.
[lorsque les non-juifs ont pénétré dans le Saint des saints, ils ont vu les chérubins enlacés, signe de la proximité et de l'amour d'Hachem pour nous.]

Sous cet aspect, bien que l'exil soit une chute évidente, une perte de la majesté d'Israël, une force extrêmement profonde le motive : l'amour.
D'une manière subtile, que seule Sa sagesse fondamentale envisage, D. guide le processus de développement de Son fils.
Une descente en vue d'une ascension est considérée comme une ascension. Bien que la destruction du Temple et l'exil semblent être une descente pour le peuple juif, le but de D. était d'élever le peuple juif à un niveau encore supérieur.
Le midrach (Abba Gourion) dit que le jour où le Temple a été détruit, le machia'h est né.
La destruction du Temple a entamé la préparation à la délivrance. Caché derrière la chute du peuple juif était le désir de D. de faire venir le machia'h et d'élever Israël, et l'humanité entière, à un état de plénitude.

[la guémara (Pessa'him 87b) donne l'idée que l'exil est la graine de laquelle poussera la délivrance. Une graine doit se décomposer totalement dans la terre avant de pouvoir germer et produire une plante.]
De même, la destruction du Temple et notre exil ont pour but de débarrasser Israël de tous ses aspects superficiels, et de lui permettre de fleurir dans la délivrance.
De plus, lorsqu'on récolte des plantes, la quantité dépasse très largement celle des graines plantées. [ainsi en se remémorant les tristes heures du peuple juif et personnelles, on prend conscience qu'on récoltera beaucoup beaucoup plus de belles choses. Nos larmes génèrent un espoir et une joie énormes! ]
Par ailleurs, en accomplissant les mitsvot dans divers pays où nous sommes dispersés, nous démontrons que chaque aspect du monde peut révéler Son unicité et que "Hachem est Un et Son Nom est Un".
[Méam Loez - Eika - Appendice]

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-> b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

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-> La guémara raconte que rabban Gamliel, rabbi El'azar ben Azaria, rabbi Yéhochoua et rabbi Akiva voyageaient ensemble lorsqu'ils ont entendu le tumulte de la ville de babylone à une distance de 120 mil.
Les rabbanim se sont mis à pleurer mais rabbi Akiva a ri.
- "Akiva, pourquoi ris-tu?"
- "Pourquoi pleurez-vous?"
- "Ces non-juifs se prosternent devant des statues et brûlent de l'encens à des idoles et pourtant ils vivent en paix. Le Temple de D. a été brûlé par le feu et nous ne pleurerions pas?"
- "C'est justement pour cela que je ris. Si ceux qui transgressent Sa volonté jouissent de la prospérité, à plus forte raison ceux qui accomplissent Sa volonté".

[lors du 9 Av nous lisons les kinot, et nous rapportons toutes les horreurs que nous avons pu subir au cours de l'Histoire. Mais au lieu de désespérer, nous devons nous rapporter les paroles de rabbi Akiva : "Pourquoi pleurez-vous?"
Plus nous pleurons pendant la période du 9 Av, plus nous développons en nous la certitude que de grandes choses doivent germer devant nous. Combien est beau le futur des enfants de papa Hachem!]