Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le pouvoir des prières de Pourim

+ Le pouvoir des prières de Pourim :

-> "Le roi interrogea : "Qui est-ce qui est dans la cour?"
Or, Haman venait d'entrer dans la cour extérieure du palais royal pour demander au roi qu'on pendit Mordé'haï à la potence, dressée à son intention" (Esther 6,4)

=> Il semble que ce soit Haman qui soit aux manettes, et non le roi. Comment est-ce possible?

La réponse est qu'à ce moment dans la hiérarchie politique, Haman était plus haut que A'hachvéroch.
Comme la guémara (Méguila 15a) le dit : "Haman est devenu plus important que A'hachvéroch".

Le Yalkout Chimoni enseigne que l'estrade d'Haman était plus haute que celle d'A'hachvéroch.
Ainsi, Haman pouvait dire ce qu'il voulait à A'hachvéroch, qui devait l'écouter.

Le Chem miChmouël (5677) nous enseigne qu'il se passe la même chose à chaque Pourim.
En ce jour, les juifs disent au Roi Hachem ce qu'ils veulent, et Hachem écoute leurs demandes.
Les juifs sont élevés à un très haut niveau en ce jour de Pourim.
Le Chem miChmouël conclut : "C'est pourquoi les 'hassidim (personne pieuse) d'antan disent qu'à Pourim tout le monde peut être sauvé et béni".

-> Nos Sages disent : "A Pourim, chaque personne, même celle aux plus bas niveaux, devient comme le tsadik de la génération."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute que dans le "Chochanat Yaakov", nous louons : "Mordé'haï haYéhoudi" (Mordé'haï le juif). En effet, à Pourim, la plus grande des louange est simplement le fait d'être un juif.

La guémara (Taanit 29b) recommande si quelqu'un a une dispute avec un non-juif, de programmer la date du jugement au mois d'Adar car c'est un bon mazal pour les juifs.
Ce conseil est valable pour tout juif, même pour ceux aux plus bas niveaux.
En effet, pendant le mois d'Adar, et tout particulièrement à Pourim, chaque juif est au plus haut des niveaux.

<--->

-> "Pendant les jours de Pourim, la compassion et l'amour [d'Hachem] atteignent les plus hauts niveaux" [et c'est pourquoi ce sont des jours particulièrement propices pour la prière.]
[Imré Noam]

-> Le Atérét Tsvi dit que l'on peut accomplir davantage dans nos prières à Shouchan Pourim, qu'à Pourim.

-> Le Pélé Yoets (haKadmon) écrit qu'à Pourim, toutes les prières, même celles de celui qui prie tout seul, sont chéries et acceptées [par Hachem].
"ouvévoa lifné aMélé'h amar ... yachouv ma'hachavto ara'a" (Esther 9,25) = lorsqu'elle arriva [toute seule] devant le Roi [Hachem] ... [elle a dit] que les plans [d'Haman] soient déjoués.
Cela implique qu'à Pourim même en approchant Hachem tout seul, sans la puissance du minyan, nous pouvons avoir quand même toutes nos prières acceptées.

-> Il est écrit dans le Ségoulat Israël :
"J'ai appris de géants en Torah (gadol) qu'à pourim on doit prier pour soi-même et pour ses proches, car Pourim est un très important "eit ratson" (moment propice) pour la prière, et tous les mondes sont joyeux et veulent donner ... [ainsi, à nous d'en demander le plus possible]"
[cela est également enseigné par les élèves du Baal Chem Tov]

-> "A Pourim ... Hachem accorde [aux juifs] tous les désirs de leur cœur."
[Ma'hzor Vitri 465]

-> Le rabbi Its'hak Eizik de Kamarna écrit :
"Nous avons reçu une tradition (kabala) de nos maîtres que pendant les jours de Pourim une petite âme (néchama) peut atteindre les lieux réservés aux grands tsadikim, et personne ne peut l'en empêcher.
C'est ainsi que toutes ses prières montent au Kéter sans aucune interruption [c'est le sommet, la couronne des séfirot, la plus proche de Hachem, et qui est alimenté directement par Hachem et non par une autre Séfira].
J'ai reçu cela à voix basse, et je vous le révèle, comme quelqu'un qui révèle un secret, et cela en raison de mon amour pour les juifs.
Je n'ai ouvert qu'une petite fente, et il y a derrière d'énormes secrets."

-> Le Tour (693) dit :
"Rav Amram écrit la coutume de 2 yéchivot de réciter des prières supplémentaires à pourim, car c'est un jour de miracle (yom ness).
Nous avons été délivrés de nos problèmes [à l'époque de Mordé'haï et Esther], et c'est pourquoi nous devons demander de la compassion pour que Hachem nous délivre de nouveau."

-> Rabbi Yé'hezkel Fanet (Maré Yé'hezkel) enseigne que durant toute l'année lorsque l'on prie pour des choses qui sont nécessaires, comme la santé, la nourritures, ou autres choses indispensables, alors nos prières sont toujours répondues.
Cependant, lorsque nous prions pour du luxe (le non indispensable), comme la richesse ou autres choses dont l'on peut vivre sans, alors il n'est pas certain que Hachem va nous accorder nos désirs.
Au Ciel, on va peser les pour et les contre, et nos mérites, et on va décider de nous donner ou non ...
Pourim est une exception.
Même les prières pour des extravagances et du luxe sont répondues.
Cela est en allusion dans le verset (Esther 9,12) :
- "As-tu encore une demande à présenter, elle te sera accordée (ma chéélaté'h véyinatén la'h)" ;
- "un souhait à exprimer, il sera réalisé (ma bakachaté'h od vétéach)" .
La 2e partie met en avant : "bakachaté'h od" (בַּקָּשָׁתֵךְ עוֹד) cette notion de souhait non nécessaire (avec le terme : "od" : encore, en plus), et qu'à Pourim même cela nous "sera réalisé" (vétéach).

<--->

-> Le 'Hidouché haRim enseigne que nos Sages nous ont donné la mitsva de boire à Pourim, pour cacher cet énorme cadeau.
En effet une mauvaise personne pourrait utiliser la puissance phénoménale de nos prières de ce jour pour de mauvaises choses. Ainsi en se focalisant sur le fait de boire un maximum, elles vont laisser passer cette opportunité unique, n'utilisant pas les pouvoirs que tout juif a à Pourim.

<--->

-> La guémara (Méguila 5a) dit : "Rabbi a planté une plante de joie à Pourim"

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Généralement, le fait de planter n'amène pas de la joie, comme il est écrit : "Ceux qui ont semé dans les larmes, puissent-ils récolter dans la joie" (Téhilim 126,5).
La raison est qu'au moment de planter, on n'est pas certain de ce qu'il en ressortira au final.
=> Pourquoi la guémara dit-elle alors : "Rabbi a planté une plante de joie à Pourim"?

La réponse est que quoique l'on plante et investisse pendant Pourim, il est certain qu'il en sortira des fruits.
C'est pourquoi, même le fait de planter est joyeux.
Cela signifie qu'à Pourim nous devons investir dans les prières, dans la Torah et les mitsvot, car il est assuré qu'on en tirera des fruits magnifiques, ce qui fait qu'une personne qui plante est également joyeuse.

<--->

-> Selon le rabbi Aharon de Belz, à Pourim Hachem accomplit également la mitsva de michloa'h manot en donnant des enfants à Son peuple.

Le rav Tsadok haCohen (Divré Sofrim 29) dit que le Shabbath Za'hor (celui avant Pourim) est propice pour demander de mériter d'avoir des enfants.
[Le rav de Slonim enseigne que chaque mitsva accomplie selon la halakha détruit, efface le nom d'Amalek. (Plus on aura d'enfants, plus on fera de mitsvot qui détruiront Amalek!)]

<--->

-> b'h, également : Pourim & Prières : https://todahm.com/2020/03/23/pourim-prieres

Le moment de la lecture de la Méguila

"La Torah a été donnée en étant forcé de l'accepter.
[le mont Sinaï a été élevé au-dessus des juifs, et s'ils n'acceptaient pas la Torah alors ils seraient enterrés sous la montagne.]
Cependant, à l'époque de Mordé'haï et Esther, les juifs ont accepté la Torah de nouveau, mais cette fois-ci par amour [et non par crainte] (cf. guémara Shabbath 88a).
C'est pourquoi la sainteté de la méguila est plus grande que la sainteté de la Torah, elle-même."
['Hatam Sofer - Drachot p.164]

<--->

-> On doit écouter la méguila avec une passion ardente dans le cœur.
Pendant ce temps, on doit être concentré comme si nous acceptions le joug de la Torah et des mitsvot.
On devra penser : "Ce qui a été, a été. A partir de maintenant, j'accepte les mitsvot d'Hachem ..."
Le meilleur moment pour la téchouva est pendant la lecture de la méguila, car à ce moment Hachem purifie les juifs d'en-Haut."
[Kédouchat Lévi - Kédoucha Richona]

<--->

-> "La méguilat d’Esther a été rédigée sous roua’h haKodech (inspiration prophétique), comme il est écrit : "La chose fut connue de Mordé’haï"."
[guémara Méguila 7a]

-> Nous avons une tradition que Mordé’haï et Esther étaient tous deux animés de l’esprit prophétique, eux qui figurent respectivement sur la liste des 48 prophètes et 7 prophétesses (guémara Méguila 14a).

<--->

-> "Tous les livres des Névi’im et des Kétouvim seront annulés aux jours du machia’h, à l’exception de la méguilat Esther, qui restera, tout comme les 5 livres de la Torah et les lois de la Torah Orale, qui ne seront jamais annulés
[…]
Les jours de Pourim ne seront jamais abandonnés."
[Rambam – Hilkhot Méguila 2,18]

<--->

-> La méguilat Esther commence par : "vayéhi" (וַיְהִי) qui est une expression de détresse, et elle se termine par : "il recherchait le bien de son peuple et défendait la cause de toute la descendance [de son peuple]" qui est une expression de joie.
La raison est que la lecture de la méguila a le pouvoir de provoquer des délivrances [personnelles et collectives] et de la joie,
[rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> Certains sont d'avis que le soir de Pourim après la lecture de la Méguila (et après "véata kadoch"), le 'hazan doit dire le kaddich tit'kabal (cf. Michna Béroura 693,1), le kaddich qui suit une prière.
Cela indique que la lecture de la méguila est comme une prière, un plaidoyer pour notre libération.

D'ailleurs, il a dans le kaddich tit'kabal, la phrase : "Accepte les prières et les demandes de tous les juifs" (titkabal tséloté'on ouvéot'on dé'hol beit Israël kadam).
[La lecture de la méguila est une prière extrêmement puissante, récitée un jour où toutes les portes du Ciel sont ouvertes.]

-> Nous ne disons pas le Hallel à Pourim. Une des raisons (données par la guémara Méguila 14a) est car : "la lecture de la méguila est comme lire le Hallel".

-> Le rav Elimélé'h Biderman écrit : la lecture de la méguila est comme une prière pour chacun de nos besoins et pour chaque délivrance [dont nous pouvons avoir besoin].

<--->

-> Le Imré Emet rapporte que chaque année lorsqu'on lit la méguila les portes du Gan Eden sont ouvertes.
C'est pourquoi c'est un excellent moment pour prier et obtenir tous types de délivrances (yéchouot).

<--->

-> La guémara (Moéd Katan 28a) enseigne : "La vie, les enfants et la parnassa ne sont pas dépendants des mérites d'une personne. ils dépendent de son mazal (mazala - מזלא)."

Le Tiférét Shlomo écrit que la guématria du mot : méguila (מגלה) est la même que : mazala (מזלא).
C'est une allusion au fait que par la lecture de la méguila nous pouvons atteindre des délivrances (yéchouot) qui dépendent de notre mazal.
En effet, la lecture de la méguila est propice à nous apporter de la vie, des enfants et de la parnassa.

<--->

-> Le Arizal (Séfer Pri Eits 'Haïm) dit qu'au moment où se passe l'histoire de Pourim, les juifs ont mérité des lumières spirituelles que le monde n'a jamais vu auparavant.
Il ajoute que nous n'avons pas bénéficié de ces lumières uniquement à l'époque d'Esther et de Mordé'haï, mais chaque année ces mêmes lumières de sainteté réapparaissent à Pourim.
Cela signifie que tout celui qui veut être méritant, alors il peut bénéficier d'énormes niveaux de sainteté, exactement comme ce qui a été accordé à l'époque.

[prenons conscience de l'importance de Pourim qui peut nous élever spirituellement plus même qu'au moment de l'ouverture de la mer Rouge où les servantes ont vu davantage que le prophète Yé'hezkél, plus même qu'au moment du don de la Torah où le Ciel s'est ouvert, plus même que pendant le 1er Temple avec tous ses miracles, ...
A aucun moment avant Pourim, le monde n'a vécu de tels lumières de sainteté!]

<--->

-> Le Kav haYachar (chap.99) écrit :
"Tu dois savoir qu'il y a un nouveau monde au ciel qui est extrêmement saint.
En raison du fait qu'il soit si saint, il n'est révélé qu'une seule fois par an, et il commence à être révélé lorsque la méguila est lue.
L'origine de l'âme de Mordé'haï provient de ce monde.
Nous devons éveiller la compassion d'Hachem pour que ce monde soit révélé, et que sa lumière brille sur les gens qui se réunissent pour écouter la méguila d'un cœur pur et avec kavana."

-> Le Yichma'h Moché (Pourim) écrit que toutes les lumières spirituelles se révèlent lorsque nous lisons la méguila.

Le Kav haYachar écrit que lorsque nous disons la bénédiction : "al mikra méguila" : "nous devons avoir à l'esprit que Hachem nous a ordonné d'avoir la kavana d'amener ces grandes lumières.
La communauté doit répondre avec une immense kavana."

<--->

-> Il est impossible à un être humain de s'imaginer ce qui se passe dans les mondes Supérieurs au moment de la lecture de la méguila.
Lorsque le 'hazan va dérouler la méguila et dire les bénédictions, alors tous les anges de tous les mondes vont tous se taire et Hachem est dans une joie intense de nous voir lire la méguila ...
Au moment où l'on lit la méguila, les sources de bontés des mondes d'en-Haut descendent sur chaque juif.
Normalement, ces sources ne s'ouvrent qu'en cas de situation d'extrême gravité pour le peuple juif.
C'est un moment [d'abondance] de miséricorde comme il n'en existe pas le restant de l'année (ni à Pessa'h, ni à shavouot, Kipppour, Shabbath, ...).
[rav Chimchon Pinkous]

<--->

-> Le rabbi de Satmar dit que cela vaut la peine pour une personne de vivre 70 années (en subissant toutes les difficultés de la vie), si c'est pour écouter une seule fois la méguila.

-> Selon le Beit Aharon (66) : "Les tsadikim peuvent voir dans la méguila tout ce qu'il se passera cette année".

<--------------------->

-> "Ces jours sont souvenus et se produiront à toutes les générations" (véayamim aélé bizkarim vénaassim bé'hol dor vador - Esther 9,28)

-> Le rabbi Yéhochoua de Belz explique que cela signifie que lorsque nous "rappelons" les miracles, et que nous parlons d'eux, alors ils "se réalisent".
Chaque année, les miracles se produisent pour les juifs grâce [à la lecture] de la méguila Esther.
Chaque année, il y a un : "vénafo'h ou" (et ce fut le contraire qui eut lieu - ונהפוך הוא - Esther 9,1) = Hachem nous sauve, de la même façon que ça a eu lieu à l'époque de Mordé'haï et Esther.

-> Le Agra déKala (Ekev) dit qu'Haman et sa femme Zérech ont cherché à tuer Mordé'haï d'une façon qui n'a jamais été faite auparavant.
En effet, par exemple on aurait voulu jeter Mordé'haï dans une fournaise, alors les juifs auraient pu étudier l'histoire de 'Hananya, Mikhaël et Azaya qui ont été sauvé d'une fournaise, et alors cela aurait fait descendre une force qui aurait rendu possible le miracle de sauver également Mordé'haï.
De même en le jetant dans une fosse aux lions, en parlant du miracle arrivé à Daniel, cela aurait sauvé Mordé'haï.

Nos Sages disent que l'unicité du miracle de Pourim est qu'il a eu lieu dans les miracles de la nature.
Ainsi, lorsque nous lisons et étudions la méguila, alors cela rend possible à de telles miracles de se produire de nouveau [pour nous même].
[l'histoire de Pourim s'est produite sur plusieurs années, et au cours de l'histoire les juifs n'avaient pas conscience des miracles qui se passaient.
De même nous ne nous rendons pas compte du pouvoir de la lecture de la méguila, à quel point elle nous permet de bénéficier de miracles dissimulés dans notre vie.
Cependant dans le futur nous comprendrons tout cela, et c'est pourquoi : "Toutes les fêtes juives seront un jour annulées, à l’exception de Pourim qui sera toujours célébrée. Rabbi Eliézer y ajoute : Yom Kippour." (midrach Yalkout Chimoni Michlé - rémez 944).
=> Nous fêterons alors à quel point Hachem nous aime, et à quel point il nous a fait des bontés bien cachées dans la naturalité, sans que nous en ayons auparavant conscience. Or, la lecture de la méguilat Esther les rend possible.]

-> Le Bné Yissa'har écrit : "Nous sommes sauvés chaque année parce que nous lisons la méguila et nous donnons les matanot la'évyonim."

-> Le Méor Enayim (Mikets) enseigne : "Pourim est le moment de la chute d'Amalek.
Egalement maintenant, à chaque génération, les réchaïm des nations du monde subissent une chute pendant ce mois [d'Adar]."

<-------->

-> "Chez les juifs il y avait de la lumière et de la joie" (layéhoudim aïta ora véSim’ha - méguilat Esther 8,16)

-> Le Darké Moché (haAroukh 5693) écrit que lorsqu'il y a une brit mila à Pourim, la brit mila doit être réalisée avant la lecture de la méguila, afin que lorsqu'on lire : "layéhoudim", et alors ce verset s'appliquera également chez le nouveau-né.
Nous voulons inclure ce petit enfant dans le verset : "Chez les juifs il y avait de la lumière et de la joie".
[la méguila n'est pas une simple lecture d'un texte, et nous voulons que les énormes bénédictions provoquées s'appliquent aussi à l'enfant!]

[Le rav Elimélé'h Biderman précise qu'un enfant naît juif même avant sa brit mila. Néanmoins, l'enfant reçoit le titre de "juif" (yéhoudi) après sa brit mila.
C'est pourquoi, nous voulons que le bébé soit circoncis avant la lecture de la méguila, afin que ce qu'on lise sur "layéhoudim" puisse également s'appliquer à lui.]

-> Selon le Baal Chem Tov (sur la guémara Méguila 17) : celui qui lit la méguila et qui loue Hachem pour les miracles qu'Il a réalisé pour lui dans le passé, mais qui ne reconnaît pas qu'Hachem fait également des miracles actuellement, alors il n'a pas accompli la mitsva de la lecture de la méguila comme il le faut (lo yotsé).
En effet, il lui manque le point essentiel : Hachem réalise de la même façon des miracles pour nous dans le moment présent.
[à l'image des juifs à l'époque en plein milieu de l'histoire nous n'en avons pas conscience, voir nous croyons à tord que c'est de mauvaises choses.]

-> Le 'Hidouché haRim dit que lorsque le miracle a eu lieu à Mordé'haï et Esther, les gens n'ont pas réalisé ce qui s'est passé.
Quelqu'un courait dans le beit midrach et disait : "Vous avez entendu le dernier scoop? Vachti a été tué car elle ne s'est pas présentée au festin de A'hachvéroch!"
Les Sages du beit midrach lui ont probablement répondu : "Nous ne sommes pas pour les potins. Dis-nous plutôt quelque chose de la guémara, de la michna. Laisse les nouvelles pour les politiciens et pour ceux qui ont du temps à tuer!"
Quelques temps plus tard, une autre personne a couru dans le beit midrach et elle a dit : "Vous avez entendu l'info? Bigtan et Cherech ont été pendu!"
Les sages lui ont dit : "Cela ne nous intéresse pas ... nous sommes intéressés uniquement par la guémara et les Tossafot".
Et ainsi de suite ..
.
Mais cet ensemble d'épisodes forment la méguila, et ils font partie de l'énorme miracle de Pourim.
Il se passe la même chose de nos jours (et à chaque génération), Hachem nous prépare des miracles, et tout ce qui se déroule est un composant du plan merveilleux d'Hachem.

-> Le 'Hatam Sofer (Ki Tissa) écrit : "De nombreuses chose se passent dans le monde et nous nous interrogeons pourquoi Hachem agit-Il ainsi?
Mais des années plus tard, nous regardons en arrière et nous comprenons que tout avait une bonne raison."

Il est écrit (vers la fin de la Méguila - Esther 8,17) que de nombreux non-juifs se sont convertis, en se rendant compte des miracles dont on pu bénéficier les juifs.
Mais un juif doit avoir confiance en Hachem avant même que les pièces du puzzle soient toutes assemblées et que nous voyons alors clairement un magnifique miracle.
C'est pourquoi la guémara (Méguila 17) nous dit que celui qui lit la méguila depuis la fin n'est pas quitte. En effet, cela n'est pas suffisant d'atteindre la fin de notre vie pour voir que tout est pour notre bien, nous devons le reconnaître et louer Hachem même pendant nos moments difficiles, car à chaque instant de l'histoire de notre vie nous sommes persuadés à 100% que c'est pour notre bien.

D'ailleurs, le Bné Yissa'har (Dévarim 1,32) explique que si nous croyons en Hachem lorsque tout va bien alors ce n'est pas de la émouna, mais de la connaissance.
La émouna est lorsque nous ne comprenons pas, et cependant nous sommes persuadés que c'est pour notre bien.
Le Bné Yissa'har (Adar 1,8) dit que le message de la méguila est que Hachem dirige tout dans le monde.
[aucune chose petite ou grande, habituelle ou exceptionnelle, ne peut se passer sans son accord, sans un décret de Sa part.
Le monde n'ai jamais, même pas pendant une seconde, livré à lui-même en mode pilotage automatique, en mode géré par la naturalité des choses. Non, c'est notre papa Hachem qui est constamment aux manettes.]

Le rav Eliémé'h Biderman commente qu'un enfant peut être déguisé en un ours ou bien un lion, mais en dessous du déguisement il y a un enfant tout doux et gentil.
De même lorsqu'il nous arrive des problèmes dans la vie, nous oublions de reconnaître que sous ce "déguisement", sous cette apparence, il y a Hachem pour notre bien.

De même, il y a une mitsva de boire jusqu'à ce qu'on ne fasse plus la différence entre :
- "arour Haman" (maudis soit Haman) : ce qui représente les mauvais aspects, les problèmes de la vie ;
- et "barour Mordé'haï" (béni soit Mordé'haï) : qui représente les bons aspects de la vie.
=> A Pourim, nous atteignons le niveau de reconnaître que tout est pour le bien, et que même le mal (arour Haman) derrière son déguisement, de façon dissimulée, c'est pour notre bien.

[ => d'une certaine façon en vivant véritablement le message de la méguila, cela doit nous procurer une émouna et une joie énormes (même inconsciemment). Or, le fait d'avoir beaucoup de joie, une confiance totale en Hachem, permet de faire descendre sur nous des bénédictions énormes. ]

Le festin de Pourim

+ Le festin de Pourim :

-> Le Yetev Lev rapporte les paroles de la guémara (Méguila 7b) : "Le bénéfice de l'ivresse est fréquent", en expliquant que grâce au fait de s'enivrer le jour de Pourim, un juif peut mériter une délivrance dans tous les domaines, aussi bien dans celui de la subsistance que dans les autres nombreux besoins de notre peuple.

-> Le Min'hat El'azar lui en rapporte une allusion à partir du verset : "le roi dit à Esther au festin : quelle est ta requête? Elle te sera accordée".
Il contient une évocation du fait que le festin de Pourim est un moment propice pour demander et supplier le Roi des rois car alors sa requête lui sera accordée.

-> Certains ont la coutume de prolonger le festin de Pourim pendant la nuit qui suit (Rama 695,2 ; 'Hatam Sofer Pourim 5589) afin d'amener toutes les délivrances du festin de Pourim dans la nuit, qui symbolise les épreuves et les souffrances.

-> A propos du pouvoir du festin de Pourim, le rav de Karlin dit : "Lorsque les juifs sont assis dans la fraternité, l'union et l'amour, ils ont la force de percer toutes les séparations et de parvenir jusqu'au Trône Céleste.
Il n'est donc pas étonnant [pour tout juif y participant de bénéficier de grande délivrance]."

Les mots écrits se lurent d’eux-mêmes …

+ "Il ordonna qu'on lui apporte le livre des annales et des chroniques qui relatent les événements passés" (Méguilat Esther 6,1).
Le verset poursuit : "Elles furent lues" (v.6,2) ; cette forme passive indique que les mots écrits se lurent d'eux-mêmes ...
Chimchaï (un scribe du roi) effaçait (le nom de Mordé'haï qui avait sauvé la vie du roi) et l'ange Gavriel l'écrivait de nouveau.
A ce propos, rabbi Assi dit ce commentaire au nom de rabbi Chila du village de Témarta : si ce qui est écrit ici-bas concernant les mérites d'Israël ne peut pas être effacé (par nos ennemis), a fortiori ce qui est inscrit dans le Ciel (nos "mitsvot") ne sera jamais effacé.
[guémara Méguila 15b-16a]

<--->

-> Le texte auraient dû écrire simplement : "les serviteurs du roi lisent devant lui devant lui" (vayikrou léfanav).
Le texte a volontairement écrit différemment : "furent lus" (vayiyou nikraïm) pour nous enseigner qu'un miracle se produisit et le texte des annales fut lu de lui-même miraculeusement, devant le roi, sans qu'aucun de ses serviteurs ne le lise.
[Maharcha]

-> Le roi a demandé qu'on lui lise le recueil des annales, car il voulait savoir, cette nuit-là, qui a accompli un bienfait envers le roi sans en avoir été récompensé.
Lorsque ses serviteurs sont arrivés au récit du complot de Bigtan et Térech, déjoué par Mordé'haï, ils n'ont pas voulu lire ce texte qui louait Mordé'haï, et le texte fut quand même lu miraculeusement.
[Pirké déRabbi Eliézer - 50]

<--->

-> Selon le Maharcha, Chimchaï était le scribe officiel du roi, et était un des fils de Haman.

->Rachi commente que : Chimchaï était déjà le scribe du roi Cyrius (Koréch) [cf. Ezra 4,8], avant de devenir le scribe de A'hachvéroch.
Il détestait les juifs ; c'est lui qui avait conseillé à Koréch d'interrompre les travaux de la reconstruction du Temple ; de même, dès le début du règne d'A'hachvéroch, il encourageait le roi à s'opposer à cette reconstruction.

Rachi ajoute également : le scribe Chimchaï effaçait le nom de Mordé'haï, pour ne pas qu'il soit récompensé, et l'ange Gavriel réécrivait le nom de Mordé'haï.

<--->

On constate 2 orthographes du nom Bigtan :
- dans le récit du complot (Esther 2,21) : בִּגְתָן וָתֶרֶשׁ
- au verset (6,2), il est écrit : בִּגְתָנָא וָתֶרֶשׁ
=> Pourquoi un aleph a-t-il été ajouté à la fin de son nom?

-> Le scribe du Chimchaï, fils d'Haman, a rédigé le récit du complot en minimisant les bienfaits de Mordé'haï envers le roi.
Ainsi, il écrit que Mordé'haï avait dénoncé le complot de : "Bigtan OU Téréch" (bigtan o térech - בגתן או תרש), comme si Mordé'haï avait des soupçons sur l'un ou l'autre, et à cause de cette accusation incertaine, l'un d'entre eux était innocent et avait été exécuté injustement, donc Mordé'haï ne méritait aucune récompense.
Mais lorsque les chroniques furent lues, la lettre aléph (א) du mot : o (או - ou) s'est déplacée à la fin du nom de Bigtan, et la lettre vav (ו) du mot או s'est déplacée au début du nom de Térech, de façon que le texte fut lu : בגתנא ותרש, rétablissant ainsi les faits réels.
[on passe de : בִּגְתָן à בִּגְתָנָא]
Mordé'haï avait bien dénoncé les comploteurs, tous deux coupables avec certitude, et il mérite bien une récompense du roi, ce que les fils d'Haman avaient cherché en vain à éviter à cause de leur haine envers Mordé'haï.
[Manot haLévi]

Lorsque le Temple existait et que nous habitions sur notre terre, la bénédiction et l'abondance nous parvenaient directement de la main de D.
Les autres nations se partageaient les restes comme un esclave qui dépend de son maître.
A présent, à cause de nos fautes, la situation a changé : D. donne toute l'abondance aux nations et nous ne pouvons espérer que les restes.
Pourtant, aujourd'hui encore, bien que le Temple soit détruit et que la terre sainte soit désolée, le monde entier est nourri par le mérite de la terre d'Israël.

[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

"Un juif ne voit pas la tragédie qu'il vit, mais la lumière qui va en sortir"
[rabbi David Pinto]

Si nous sommes trop proches de la 'hanoukia alors on se brûle, ça fait mal.
Par contre, si on prend un peu de recul alors on peut observer de magnifiques lumières.
De même dans la vie, si nous avons un regard qui prend en compte que dans ce monde éphémère nous construisons notre éternité du monde à venir, que rien ne peut nous arriver sans que Hachem le décrète pour notre bien, alors tout ce qui nous arrive nous paraît lumineux de bonté.
[Pourquoi s'assombrir sa vie parce qu'on a pas ce que l'on pense être le mieux pour nous, alors qu'en réalité papa Hachem nous donne ce qu'Il sait être véritablement le mieux pour nous! ]

Zot ‘Hanouca

+ Zot 'Hanouca (le 8e jour de 'Hanouca) :

-> "Ce que de grands tsadikim ne peuvent pas faire pendant la Néïla de Kippour, chaque juif, même le plus simple, peut l’accomplir par ses prières et sa téchouva lors du dernier jour de ‘Hanoucca (zot ‘Hanoucca)."
[rabbi Israël de Ruzhin]

-> La bénédiction "yotsér or" (que nous disons tous les matins) liste 8 louanges : poél guévourot, ossé 'hadachot, baal mil'hamot, zoré tsédakot, matsmia'h yéchouot, boré réfouot, nora téhilot, adom anifla'ot.
Les kabbalistes disent que ces 8 louanges sont en correspondance avec les 8 jours de 'Hanoucca.
La 8e louange est : "adon anifla'ot" = cela signifie que Hachem réalise des miracles.
C'est approprié à : "Zot 'Hanouca", car c'est un jour de miracles et de merveilles.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Maharal dit que notre monde a été construit avec le nombre 7 (les 7 jours de la semaine, ...).
Le chiffre 8 représente un monde qui est au-delà de la nature, un monde où les miracles peuvent se produire.
[Zot 'Hanouca est le seul 8e jour d'une fête juive (dans le sens où tous les juifs dans le monde le fête!), il est un jour où les miracles ont de forte chance de se produire!]
Le message de ce jour est que Hachem gère continuellement le monde d'une manière qui dépasse les limitations de la nature.

[nos Sages disent que d'une manière générale nous ne devons pas compter sur les miracles. Cependant, 'Hanouca est une période où la réalité de ce monde est élevée dans le domaine des miracles, et alors il est possible de demander à Hachem des miracles.]

-> Le Bné Yissa'har (Kislev Tévét 2,10) écrit : "Nos Sages ont souvent dit que 'Hanoucca est propice pour qu'une femme puisse avec des enfants ... A mon avis, cette ségoula ne fonctionne qu'à Zot 'Hanouca."

-> Le rabbi Pin'has de Koritz dit que Zot 'Hanouca est un jour propice pour la parnassa.
Il apprend cela des 8 louanges que nous disons dans vayévaré'h David (Divré haYamim 29,11) : "lé'ha Hachem aguédola, véaguévoura, véatif'érét, véanétsa'h, véaod, ki kol bachamayim ouvaarets lé'ha Hachem amamla'ha, véamitnassé lé'hol léroch, véaochér.
La richesse (ochér) est la 8e louange, en correspondance avec le 8e jour de 'Hanoucca.

-> Le Harougat haBossem dit que tous les jours de 'Hanouca sont propices pour obtenir de la parnassa.
Il est écrit : "car pour la subsistance, Hachem m'a envoyé devant vous" (Vayigach 45,5).
Le terme : "chéla'hani" (m'a envoyé - שְׁלָחַנִי) est l'acronyme de : "léad'lik nér 'Hanouca chémonat yamim" (allumer les bougies de 'Hanouca 8 jours - להדליק נר חנוכה שמונת ימים).

-> Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que Zot 'Hanouca est un jour propice pour la réfoua chéléma.

-> Zot 'Hanouca est un jour propice pour hâter la guéoula.
En effet, il est écrit : "Telle fut l'inauguration de l'Autel, au jour où il fut oint, de la part des chefs d'Israël" (Nasso 7,84).
On a : "zot 'hanoukat amizbéa'h" (Telle fut l'inauguration de l'Autel) en parallèle à "Zot 'Hanouca".
Et également : "imacha'h" (où il fut oint - הִמָּשַׁח), mot qui provient de : "machia'h" (משיח), qui est également l'acronyme de : "madlikin chémonat yémé 'Hanouca" (on allume les 8 jours de 'Hanouca - מדליקין שמונת ימי חנוכה).
[rabbi Avraham de Radomsk - Séfer 'Hessed léAvraham]

<--------------------------------->

-> Le passage dans la guémara qui aborde 'Hanouca commence par : "maï 'Hanouca" (Qu'est-ce que 'Hanouca - מאי חנוכה - guémara Shabbath 21b).
Il est intéressant de constater que la guématria de : "maï" (qu'est-ce que - מאי) est de 51, et si on la multiplie par 8 (le nombre de jours de 'Hanouca), alors nous obtenons : 408, qui est la guématria de : "zot" (זאת).
Le rav Gedalia Schorr explique que si nous passons notre 'Hanouca à essayer d'internaliser ses messages, alors à la fin de la fête nous sommes capables de proclamer : "Zot 'Hanouca!" (c'est ça 'Hanouca! - זאת חנוכה).

<--------------------------------->

-> Les 8 bougies de 'Hanouca sont le même concept que : Chémini Atsérét.
En ce sens nos Sages affirment que Zot 'Hanouca est le [dernier] moment où nous pouvons être inscrits pour une bonne année (gmar 'hatima tova).
[Beit Aharon]

-> b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2017/09/27/la-periode-de-tichri-a-hanoucca

-> Le Rokéa'h enseigne que la paracha Emor (chap.23) liste les yamim tovim. Il s'y trouve que les derniers jours de fête juive listés sont Souccot et Chémini Atsérét, et ensuite la Torah aborde les lois de l'allumage de la Ménora (cf. Emor 24,2).
Le Rokéa'h dit que la Ménora fait allusion à la fête de 'Hanouca, et puisque 'Hanouca est écrite juste après Souccot - Chémini Atsérét, alors cela implique que 'Hanoucca doit également durer 8 jours (de même que Souccot dure 8 jours avec Chémini Atsérét).

-> En se basant sur ce lien entre 'Hanoucca et Chémini Atsérét, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Rachi (Emor 23,36) explique la raison d'être de Chémini Atsérét : c'est comme un roi qui aura invité ses enfants à un festin pendant plusieurs jours. Lorsque le moment est venu pour eux de prendre congé, il leur dit : "Mes enfants! Restez s’il vous plaît encore un jour chez moi! Votre départ m’est pénible!"

=> De la même façon, on peut expliquer qu'après 7 jours de 'Hanouca, Hachem dit aux juifs : "J'aime tellement vos mitsvot : votre allumage des bougies, votre Hallel, ... S'il vous plaît restez encore un jour avec moi. Votre départ m’est pénible!"

Selon le Zohar (Noa’h 63 ; Tsav 31b) : "Pendant ces jours de fêtes (Chémini Atséret), la seule [nation] qui est avec le Roi, est la nation juive.
Celui qui est tout seul avec le Roi peut Lui demander tout ce qu’il désire et Il l’accordera."
=> Cela s'applique à Chémini Atsérét, mais également à 'Hanouca : quoiqu'on puisse demander à Hachem en ce jour, Il nous l'accordera.

<--->

-> Le Sfat Emet (Maamaré Sfat Emet - 'Hanoucca 5640) enseigne :
Le 8e jour de 'Hanoucca correspond à Chémini Atsérét, le 8e jour de fête qui suit les 7 jours de Souccot.
De même que Chémini Atsérét englobe l'essence de toute la fête de Souccot, de même Zot 'Hanoucca contient en lui tout le rayonnement spirituel des jours de 'Hanoucca le précédent.

De même que Chémini Atsérét est un jour où nous exprimons nos remords et notre difficulté à quitter le Yom Tov, de même le dernier jour de 'Hanoucca est un moment de regret que cette merveilleuse semaine touche à sa fin.
Ce sentiment de regret, en soi, est une grande source de mérite et nous permet de bénéficier du rayonnement spirituel de 'Hanoucca pendant une année entière.

<--->

-> Le Gaon de Vilna enseigne que le Hallel que nous récitons les 8 jours de 'Hanoucca vient compléter les 8 jours où l'on manque le Hallel pendant l'année.
En effet, les 6 derniers jours de Pessa'h nous ne lisons que le Hallel abrégé, et à Roch Hachana (qui selon la Torah ne dure qu'un jour), et à Yom Kippour, nous n'y disons pas du tout le Hallel.
Le dernier yom tov de Pessa'h nous disons un Hallel abrégé car c'est le jour de la traversée de la mer Rouge où la création de D. était en train de se noyer, et il n'est pas convenable de pleinement se réjouir. Cela a été étendu aux jours de 'hol hamoéd de Pessa'h.
A Roch Hachana et Kippour, nous ne récitons pas le Hallel, car selon nos Sages : "Comment se peut-il que le Roi soit assis sur Son Trône de jugement, les livres de la vie et de la mort sont ouverts devant Lui, et qu'Israël soit en train de faire une Chira"
=> Ainsi, ces jours sont des jours où techniquement nous aurions dû réciter un Hallel complet, mais quelque chose a empêché de le faire.
C'est en ce sens que le Gaon de Vilna enseigne que les 8 jours de 'Hanouca viennent réparer cela.

L'ordre des fêtes juives commence par Pessa'h (mois de la naissance du peuple juif).
Ainsi, selon nos Sages les 6 premiers jours de 'Hanoucca viennent compléter les Hallel manquants des 6 jours de Pessa'h ('hol hamoed + 1 yom tov).
Le 7e jour de 'Hanouca correspond au Hallel de Roch Hachana.
Le 8e jour (le Zot 'Hanouca), nous disons le Hallel qui aurait dû être récité à Yom Kippour.

=> Selon cela, le 8e jour de 'Hanouca correspond à Yom Kippour, et de même que ce dernier est le jour où les juifs sont signés pour une bonne année, alors de même à Zot 'Hanouca les juifs sont confirmés pour une bonne année.
[ce jour à la force de totalement changer en bien, la décision de Yom Kippour.]
[rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Sia'h 'Hanoucca ouPourim) écrit :
Il est rapporté dans les ouvrages de Kabbala que 'Hanoucca est la fin du jugement de Roch Hachana.
A Roch Hachana, les décrets pour l'année à venir sont écrits, à Yom Kippour ils sont scellés, et à Hochana Rabba les décrets sont transmis aux agents célestes pour être apportés sur terre.
Les décrets commencent à être envoyés à Hochana Rabba et la "livraison" est finalisée à Zot 'Hanoucca.

<--->

-> Le Yichma'h Israël ('Hanouca 53) enseigne que lorsque la Torah utilise le terme : "zot" (זאת), elle fait référence à quelque chose que nous pouvons voir avec nos yeux.
Il explique que Zot 'Hanouca est un jour d'une telle sainteté que les tsadikim parfaits arrivent à l'identifier et à la voir de leurs yeux.
En ce jour, même si nous ne la voyons pas, nous sommes heureux de la joie de ces tsadikim qui arrivent eux à la voir.

<--------------------------------->

-> La guémara (Shabbath 21b) rapporte l'avis de Beit Chamaï, selon laquelle nous devons diminuer chaque soir le nombre de bougies à allumer.
La guémara dit que cela correspond à la diminution du nombre de sacrifices à apporter chaque jour de Souccot.
=> Quel est le lien entre les deux?

Selon nos Sages, il y a 70 jours entre Souccot et 'Hanouca, et ces jours ont la même particularité que les jours séparant Pessa'h de Shavouot.
La 1ere nuit de Pessa'h, chaque juif reçoit une quantité d'énergie spirituelle qui est trop importante pour être internalisée en une seule fois. C'est pourquoi, nous devons compter 50 jours, et chaque jour nous internalisons une partie de cette énergie spirituelle, jusqu'à avoir tout intégrés à Shavouot.
De la même façon à Souccot, nous recevons une grande quantité d'énergie spirituelle, et il nécessite 70 jours pour l'absorber totalement.
[du 15 Tichri (début Souccot) à fin Tichri = 16 jours + 'Hechvan (29 jours) + 24 jours en Kislev avant 'Hanouca = 70 jours]

A Souccot, 70 taureaux sont sacrifiés en korbanot en correspondance avec les 70 [racines de] nations non-juives.
Chacune de ces nations a un pouvoir unique d'interrompre la croissance spirituelle du peuple d'Israël.
Chaque sacrifice retire le pouvoir d'une de ces nations, et ramène la force des nations dans le domaine de la sainteté.
Nous offrons les sacrifices avec un ordre descendant, un de moins chaque jour, afin de représenter la diminution de la puissance des nations.

Cependant, le Ohév Israël explique que durant les 7 jours de Souccot, nous ne faisons que retirer rapidement et superficiellement la puissance des 70 nations.
C'est pourquoi après Souccot, nous commençons une période de 70 jours, chaque journée représentant la diminution de pouvoir d'une nation et son transfert dans le domaine de la sainteté (kédoucha).
[il y a 70 jours depuis le 1er jour après Souccot en Israël & galout, et le dernier jour de 'Hanoucca]

Lorsque 'Hanouca arrive, il ne reste plus que 8 jours (pour arriver au terme des 70 jours), et ce sont les jours les importants car nous avons besoin de la force des bougies de 'Hanouca pour vaincre ces 8 nations qui sont les plus puissantes.
Pendant ces 8 jours a lieu les plus importantes batailles contre les mauvaises énergies spirituelles de ce monde.
L'idée de Beit Chammaï est d'allumer les bougies en compte à rebours, pour indiquer que c'est la dernière ligne droite pour affaiblir la force du yétser ara.

C'est ainsi qu'au 8e jour de Hanouca, les forces d'impureté [des nations] sont éradiquées et transférées dans la sainteté, provoquant que chaque juif peut arriver à ressentir l'étincelle d'Hachem qui est en lui.
L'huile pure qui est contenue profondément en chaque juif peut briller, en fonction du niveau de la personne.

=> C'est cela 'Hanouca, l'aboutissement d'une période qui a démarré à Souccot.

-> Le Bné Yissa'har (début de 'Hodech Kislev) écrit que Yaakov est mort le 1er jour de Souccot, et il a été enterré à 'Hanouca.
En effet, après sa mort à Souccot, il y a eu 70 jours de deuil en Egypte, et ensuite encore 7 jours de deuil à Goren ha'atud. Ainsi, il semble que Yaakov a été enterré à Zot 'Hanouca.
La guémara (Sota 13) dit qu'en ce même jour, Essav a été tué.
Ainsi, Zot 'Hanouca est le 8e jour de 'Hanouca, le jour d'enterrement de Yaakov, celui de la mort d'Essav, qui représente la destruction de la puissance des nations luttant contre le peuple juif.
[Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - 'Hanouca 18) écrit que la lettre ע qui a une valeur de 70, se trouve en tête du nom d'Essav (עשו) car il est à l'origine des 70 puissances d'impureté].

La guémara ajoute également qu'à Goren ha'atud, les rois de la terre de Canaan ont placé leurs couronnes autour du cercueil de Yaakov.
Il y avait 36 couronnes entourant le cercueil.
Or, les 7 jours de deuil en ce lieu on commencé à 'Hanouca, et ces 36 couronnes sont en correspondance avec les 36 bougies allumées à 'Hanouca.
La valeur du mot : "kéter" (couronne - כתר) est de 620.
Or, dans la Torah il y a 613 mitsvot, auxquelles nous ajoutons les 7 mitsvot de nos Sages, dont la 7e est 'Hanouca. Ainsi, 'Hanouca symbolise le fait de compléter la couronne (kéter) de la Torah.
[il y a 620 mots dans les 10 Commandements.]
Par ailleurs, les 36 couronnes représentent les 36 traités de guémara, qui sont chacun une couronne à part entière.
'Hanouca, le Yom Tov de la Torah Orale, a 36 bougies, une pour chaque traité.
[l'étude de la Torah a la capacité de réduire les forces d'Essav, du yétser ara et des forces du mal.
La lumière produite par un juif repousse beaucoup d'obscurité des autres nations.]

[ce divré Torah se base principalement sur une adaptation personnelle de paroles du rav Israël Sim'ha Schorr]

<--------------------------------->

-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach (Halikhot Shlomo - Tichri-Adar 16:40) enseigne au sujet du 8e jour de 'Hanoucca :
Le 24 Kislev, les 'Hachmonaïm sont sortis victorieux de leur bataille contre les grecs.
Pendant toute la durée de la guerre, les 'Hachmonaïm ont été en contact avec des morts, et ils se sont ainsi rendus spirituellement impurs.
En conséquence de leur impureté, la Ménora qu'ils ont construite le 25 Kislev, était elle également impure.
A partir du 1er jour de 'Hanoucca, les Cohanim ont commencé le processus de purification qui comprenait le fait de s'immerger dans un mikvé et d'être aspergé par les eaux de la vache rousse le 3e et le 7e jour, de ce processus.
Le processus de purification s'est terminé le 7e jour de 'Hanoucca.
Puisque ce n'est que le 8e jour de 'Hanoucca que les Cohanim ont pu allumer pour la première fois la Ménora dans un état de pureté, ce jour est spécial et plus élevé que les autres jours de 'Hanoucca.

[l'état d'impureté des 'Hachmonaïm ne les a pas empêchés d'allumer la Ménora dans la cour du Temple, en raison du principe : l'impureté est outrepassée en ce qui concerne la communauté (guémara Pessa'him 80a ; Pri 'Hadach - début des lois sur 'Hanoucca).
Il est intéressant de constater que bien que les 'Hachmonaïm et la Ménora étaient impurs, ils ont quand même été vigilants à rechercher une fiole d'huile pure avec laquelle allumer la Ménora.]

<--------------------------------->

+ L'achèvement de toutes les rectifications :

-> Le séfer Tiféret Israël dit que tous les tikounim qui sont faits à partir de Roch Hachanah et les jours suivants se terminent le jour de Zot 'Hanoucca (8e jour de 'Hanoucca).
C'est ce que suggère la Michna (Ména'hot 85b) : "Tékoa (תקוע) est la principale source d'huile". [l'idée est que les oliviers de Tékoa sont la principale source d'huile utilisée dans les offrandes de repas. ]
Allusivement cela indique que tous les tikounim à partir du moment où l'on souffle le shofar à Roch Hachana sont perfectionnés avec l'huile des lumières 'Hanoucca. C'est le moment où la réparation (tikoun) est achevée.
[éventuellement, on peut noter la similitude entre תקוע et תקיעה (tékiya - un type de sonnerie du Shofar). ]

<--->

+ Zot 'Hanoucca apporte la parnassa :

-> Le séfer Imré Noam (Zot 'Hanucca - ot 1) écrit :
"Il est connu que les tsadikim disent que Zot 'Hanoucca est un moment propice pour apporter des moyens de subsistance abondants pour le peuple juif. C'est parce que Zot 'Hanoucca représente la mida de mal'hout (la Royauté), comme le disent les nos saints Livres que la guématria de 'Zot 'Hanoucca' (avec le kollel) est égale à celle de 'mal'hout'. "

<--->

+ Instiller la santeté dans le cœur :

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (séfer Pri Tsadik - ot 23) explique que la raison pour laquelle ce jour est appelé "Zot 'Hanoucca" est de symboliser qu'à partir de ce jour, nous avons instillé dans nos cœurs toute la sainteté (kédoucha) de toutes les tribus d'Israël (shévatim), comme nous l'avons lu dans la Torah à propos de tous les korbanot que chaque tribu (shévet) a apportés.
Il explique que le mot "Zot" (ceci), indique que nous pointons du doigt et montrons que la lumière de 'Hanoucca brûle dans nos cœurs.

<--------------------------------->

-> Selon certaines opinions, c'est le 8e jour de 'Hanoucca que les 'Hachmonaïm ont terminé de réparer l'Autel du Temple, qui avait été vandalisé par les grecs. [ce qui en fait un jour spécial]
[Sia'h 'Hanoucca ouPourim - p.26]

Le 10 tévét – un jour déterminant

+ Le 10 tévét - un jour déterminant :

-> Le 'Hatam Sofer (dans ses drachot sur la fin du livre de Dévarim) explique que le 10 tévét est un vrai jour de jugement (yom hadin).
De même qu'en bas les ennemis du peuple juif ont assiégé Jérusalem et ont initié les tristes événements qui ont duré 2 ans et demi avant la destruction du Temple (Hachem attendant la téchouva de son peuple), de même dans le Ciel il y a un jugement céleste (le 10 tévét).

La guémara (Yérouchalmi Yoma 5) affirme : "Toute génération qui n'a pas vu le Temple reconstruit c'est comme si elle -même l'avait détruit" = cela signifie que chaque année en ce jour du 10 tévét, Hachem juge à nouveau : est-ce que le Temple sera détruit cette année ou bien reconstruit? Est-ce que le machia'h pourra se révéler et sera annoncé par Eliyahou haNavi qui le devancera ou non?

[Selon nos Sages si le jeûne du 10 tévét tombait un samedi alors on devrait jeûner pendant Shabbath (à l'image de Yom Kippour), ce qui n'est pas le cas pour le 9 av, qui lui est décalé.
Cela souligne la particularité du 10 tévét : c'est un jour de jugement (alors que le 9 av est un jour désigné où l'on s'attriste sur la perte du Temple, et en ce sens il peut être décalé)]

=> Le 'Hatam Sofer conclut : Le jeûne du 10 tévét n'est pas seulement un deuil sur le passé, mais il concerne bel et bien l'avenir car c'est en ce jour que chaque année est décidé l'avenir de Jérusalem et du Temple, pour notre génération (d'où le : "c'est comme si elle -même l'avait détruit"!).
[le 9 av n'est que la constatation de la triste décision qu'il y a eu en ce jour, par notre faute!]

<------->

Le 8, 9 et 10 tévét constituent 3 jours de détresse :
- le 8 tévét commémore la traduction de la Torah en langue grecque (Septante), considérée comme une catastrophe analogue à celle de la confection du Veau d’Or (Massékhet Traité Soferim 1,7).
- le 9 tévét commémore la disparition d’Ezra Hasofer et de Né’hamya, les fondateurs du Second Temple [Sidour du Rav Yabets].
- le 10 tévét commémore le début du siège de Jérusalem par les armées de Nabuchodonosor (voir Yé’hezkel 24,1-2).
[au 10 du mois de tévet, Névou'hadnétsar (Nabukodonozor), roi de Babylonie, assiégea la ville de Jérusalem, dans le but de la détruire, comme il est dit dans le livre de Yéh’ézkel (chap.24) : "La parole d’Hachem s’adressa à moi la 9e année, au 10e mois (tévet), au 10e jour du mois, en ces termes : Toi, fils de l’homme, prends note de cette date, c’est en ce jour-ci que le roi de Babylonie a assiégé Jérusalem". ]

=> Bien que ces 3 jours présentent des significations différentes, ils ne sont pas moins étroitement liés : pendant les 3 jours qui suivirent la traduction de la Torah dans la langue grecque (c’est-à-dire les 8, 9 et 10 tévét), une obscurité épaisse recouvrit le Monde [méguilat Taanit].
Cette obscurité s’explique par le fait que la traduction de la Torah dans une langue étrangère occulte la profondeur sans fin contenue dans les lettres hébraïques qui composent la Torah. Ce drame est donc en rapport avec la disparition des "luminaires" qu’étaient Ezra et Né’hamya (dont le premier est d’ailleurs comparé à Moché Rabbénou), ainsi qu’avec le siège de Jérusalem, venu obscurcir la splendeur du Temple.

Concernant le 10 tévét, seul jour [des trois] retenu comme jeûne collectif, il est dit : "Fils de l’homme, note-toi le nom de ce jour, du jour-même où nous sommes : le roi de Babylone assiégea Jérusalem aujourd’hui même (בעצם היום הזה)" (Yé’hezkel 24,2).
Le fait de ne pas mentionner la date du jour dans ce verset, suggère que l’on veuille plutôt indiquer ici la place du jour dans l’année ; une position faisant allusion au malheur. Ainsi, le Prophète a voulu viser le 98e jour de l’année depuis le premier Tichri (qui est une allusion aux 98 Malédictions de Dévarim) qui est aussi le 275e jour depuis le premier Nissan (valeur numérique du mot רעה - ra’a - mauvaise).
Ainsi, lorsque ‘Hechvan et Kislev sont défaillants (mois de 29 jours), le jour "prédestiné au malheur" (le 98e jour depuis Tichri ou 275e jour depuis Nissan) coïncide avec le 10 tévét.
Lorsque ‘Hechvan est défaillant et Kislev entier (mois de 30 jours), ce jour coïncide avec le 9 tévét. Lorsque les mois de ‘Hechvan et Kislev sont tous d’eux entiers, il coïncide avec le 8 tévét.
Le 10 tévét tombe alors le 100 jour de l’année depuis Roch Hachana (en allusion dans l’expression de Yé’hezkel (24,1) : "le 10e jour du 10 mois" : 10x10 = 100).
[Drachot ‘Hatam Sofer - 8 tévét p.78].

<--->

-> Le 10 tévét est le jour où la destruction du Temple a été décidée, et son exécution fut scellée dans le Ciel pour le 9 Av, deux ans et demi plus tard [c’est en fait le 10 tévét qu’aurait dû avoir lieu l'exil des Bné Israël et le non le 9 Av. Mais Hachem eut pitié d’eux et ne les exila pas en plein hiver, ce qui aurait causé leur mort certaine. Il attendit donc jusqu’à l’été - midrache Tan’houma Tazria 9].
Et de même chaque année en ce jour du 10 tévét, on décide au Tribunal céleste si le Temple sera ou non reconstruit.
[‘Hatam Sofer]

=> C’est la raison du jeûne, non seulement en tant que jour de deuil et de téchouva, mais surtout pour annuler un mauvais décret qui pourrait être promulgué en ce jour.
(à noter que "Chaque génération qui ne voit pas la reconstruction du Temple est considérée comme si elle avait elle-même causé sa destruction" - guémara Yérouchalmi Yoma 1, 1)

<--->

Plusieurs évènements sont arrivés le 10 Téveth. On peut citer :
1°/ Les 3 Prophètes ’Hagaï, Zékharya et Malakhi décédèrent le 10 tévét. [Chalchélet haKabala]

2°/ En ce jour Hachem décréta sur Caïn d’être errant et de parcourir le monde pour obtenir le pardon d’avoir tué Abel. [rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Devach]

3°/ Yaakov Avinou fut enterré en ce jour. [‘Hatam Sofer]

4°/ Yossef haTsadik fut vendu en ce jour. Et de même que la vente de Yossef fut la cause de la descente des Béné Israël en Egypte et de leur asservissement [et d’après le Zohar ‘Hadach Vayéchev, la cause de tous les exils], de même le siège de Jérusalem déclencha le processus de la destruction du Temple.

<------->

+ Le 10 tévet = le seul jeûne pouvant potentiellement tomber à Shabbath :

-> "La parole de D. me parvint ... le 10e mois, le 10e jour du mois, en disant : 'Fils de l'homme, écris pour toi le jour [de la semaine], ce jour même' ; le roi de Bavel mit le siège à Jérusalem ce jour même" (Ye'hezkel 24,1-2)

-> "Ces 4 jeûnes sont parfois repoussés lorsqu'ils tombent un Shabat, à l'exception du 10 Tévèt qui ne tombe jamais un Shabbat ... et même s'il tombait un Shabbat, il n'aurait pas été permis de le repousser à un autre jour, car il est écrit : 'ce jour même', comme pour Yom Kippour"
[Aboudraham - Séder Tefilat Hataaniot]

-> Cette déclaration d'Aboudraham est citée dans Beth Yossef (Ora'h 'Haïm 550) qui ajoute : "Je ne connais pas sa source".
Certaines autorités affirment que l'opinion d'Aboudraham se retrouve dans les Techouvot Haguéonim. Cependant, Rachi (Meguila 5a) et Rambam (Hilkhot Taaniot 5.5) affirment que, si le 10 Tévèt était tombé un Shabbat, le jeune serait repoussé au lendemain. [Minhagué Maharil (Hilkhot Chiva Assar BéTamouz VéTicha BéAv 1) fait la même remarque. ]

-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Devach - Vol.2 ; drouch 12) calcule que l'année où le roi de Bavél a commencé le siège de Jérusalem, le 10 Tévèt tombait un Shabbat. Il explique que c'est la raison pour laquelle D. dit au prophète Yé'hezkel (24,1-2) d'écrire le jour de la semaine : le prophète reçut l'ordre d'inscrire le fait que le malheur commémoré par le jeûne d'Assara BéTévèt a eu lieu un Shabat, et le jeûne lui-même devrait donc être observé même si la date coïncidait avec un Shabat.

-> Le rav 'Haïm Soloveitchik de Brisk écrit : "Telle est la différence entre tous les autres jeûnes et le 10 Tévèt : tous les autres jeûnes sont basés sur des événements et doivent être observés le mois [où ils se sont produits], comme le disent les versets, et peuvent être reportés. Mais à propos du 10 Tévèt, il est écrit : 'ce jour même' Yé'hezkel (24,1-2). Par conséquent, c'est une halakha qui s'applique spécifiquement à ce jour, et il ne peut pas être reporté au lendemain". [il est donc maintenu même s'il était amené à tomber un Shabbath]

-> Le rav David Hofstedter (Darach David) aborde ce sujet que le 10 Tévet n’est pas contre-indiqué pour tomber pendant le Shabbath. Il explique :
La dégradation spirituelle du peuple juif depuis son entrée en terre d’Israël jusqu'au la destruction du Temple ('hourban) provenait de la grande abondance matérielle dont il jouissait et de sa poursuite de la richesse.
La Torah nous met en garde : "Garde-toi d'oublier Hachem, ton D. ... Peut-être que, lorsque tu auras mangé et que tu seras rassasié, que tu auras bâti de belles maisons où tu vivras, que ton gros et menu bétail aura prospéré, que tu auras amassé une abondance d'argent et d'or et que tes biens se seront multipliés, ton cœur s'enorgueillira et tu oublieras Hachem ton D. qui t'a fait sortir de la maison d'esclavage qu'était l'Egypte." (Ekev 8,11-14).
Avant la destruction du Temple, les prophètes avaient déjà mis le peuple en garde contre la poursuite excessive des biens matériels à cette époque et qui a fait négliger le service divin.
[voir Yéchayahou 22.13 qui condamne : "la réjouissance et la joie, l'abattage de gros et menu bétail, la consommation de viande et de vin - 'mangez et buvez car demain nous mourrons'." ]

Cette faute doit être rectifiée en réduisant l'abondance matérielle, ce qui incite les Bné Israël à revenir au service de leur Créateur. C'est pourquoi la richesse matérielle du peuple juif cessa à la destruction du Temple, comme le dit la guémara (Sota 48a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, il n'est pas de jour sans malédiction, la rosée ne tombe pas pour amener la bénédiction et le goût [délicieux] des fruits s'est perdu". Lorsque le peuple juif souffre d'une perte de prospérité, cela l'encourage à se tourner vers D. et à L'appeler ; cela corrige la faute que la Torah décrit comme "oublier Hachem".

La perte de l'abondance matérielle débuta le Dix Tévet, lorsque Névou'hadnetsar commença le siège de Jérusalem (II Méla'him 25.1). A cette époque, une terrible famine se répandit dans la ville, comme le raconte la Meguilat Eikha (4,4) : "De soif, la langue du nourrisson se collait à son palais. Les enfants demandaient du pain, mais personne ne pouvait leur en donner".
Cette faim et cette soif étaient la conséquence de la poursuite de la richesse et de l'oubli de D., comme le dit le prophète Yéchayahou (5,11-13) : "ceux qui se lèvent tôt le matin et recherchent le vin alcoolisé, qui restent tard la nuit lorsque le vin brûle en eux. La harpe et la lyre, le tambourin et la flute, et le vin, sont leurs festivités, et ils n'observent pas les actes de D. ni ne voient l'œuvre de Ses mains. C'est pourquoi Mon peuple fut exilé par manque de connaissance, ses hommes vénérables mourront de faim et ses masses seront assoiffées."
=> Non seulement la faim était une punition pour les fautes des Bné Israël, mais c'était aussi le début du processus de réparation de leurs fautes. La perte de l'abondance matérielle conduisit en effet le peuple à cesser sa recherche du matériel, à se repentir et à revenir vers D.

Il semble donc que le jeûne du 10 Tévèt ne soit pas seulement un commandement destiné à encourager la téchouva, comme c'est le cas des autres jeûnes. Il est également le moyen, pour le peuple juif, de se détacher de la poursuite des plaisirs physiques, ce qui était à l'origine de leurs fautes.
En utilisant le 10 Tévèt pour couper cet attachement par le jeûne, nous réparons l'oubli de D. qu'ont causé les excès matériels.

En gardant cela à l'esprit, nous pouvons comprendre pourquoi jeûner le jour d'Assara BéTévèt ne présente aucune contradiction avec le respect du Shabbat. Shabbat est la source de toute bénédiction matérielle pure et convenable, et le jeûne du 10 Tévèt complète le Shabbat en mettant toute cette abondance à sa bonne place, comme un moyen de servir Hachem. En observant le jeûne du 10 Tévèt, nous prenons conscience du but fondamental du Shabbat. Ainsi, ses bénédictions pourront-elles se réaliser de façon optimale.'

<---->

b'h, sur la notion de jeûnes :
- Les jeûnes : https://todahm.com/2022/08/07/les-jeunes
- Le sens d'un jeûne : https://todahm.com/2020/03/23/le-sens-dun-jeune

‘Hanouca : chaque juif est une lumière aux yeux d’Hachem!

+'Hanouca : chaque juif est une lumière aux yeux d'Hachem!

-> A l'époque de 'Hanouca, les grecs ont décrété que chaque juif devait écrire sur les cornes de son bœuf : vous n'avez pas de part dans le D. d'Israël (ché'én la'hem 'hélék bééloké Israël).

=> Ces mots se contredisent. En effet, "éloké Israël" (D. d'Israël) implique que Hachem est le D. des juifs, alors que signifie le fait qu'il n'en a pas part?

Le Sfat Emet répond que les grecs étaient d'accords sur le fait que Hachem soit le D. d'Israël, et cela ne les dérangeait pas si les érudits en Torah (talmid 'hacham) affirmaient qu'ils étaient associés avec le D. d'Israël.
En effet, au regard de leur érudition, de leurs sublimes actions, les grecques étaient d'accord pour voir un lien avec Hachem.

Cependant, ils ne pouvaient pas accepter qu'un juif moyen puisse se considérer comme étant connecté avec Hachem.
Au regard de ses fautes, parfois graves, son lien avec D. doit forcément s'abîmer.
Comment un juif normal [qui la plupart du temps vit sa vie de son côté] peut-il se proclamer être proche d'Hachem!
Pour les grecs, cela n'est pas rationnel!

C'est pourquoi, les grecs demandaient d'écrire : VOUS n'avez pas de part dans le D. d'Israël = ils mettaient bien l'accent sur le mot "vous" (la'hém) pour faire rentrer dans l'essence du juif : toi qui n'est pas un tsadik, toi qui commet des fautes, alors tu ne dois pas te considérer comme unique et précieux aux yeux d'Hachem.

De même, les grecs ont interdit de fêter le Roch 'Hodech, car ils n'acceptaient pas l'idée que les juifs simples, ceux qui fautent, puissent contrôler le temps et être si important dans le monde.
[ex: 2 témoins de la nouvelle lune parmi tous les juifs permettent de fixer la date du nouveau mois, et donc des fêtes éventuelles à venir ...]

Il est écrit : "l'obscurité sur la surface de l'abîme" (Béréchit 1,2), qui selon nos Sages (midrach Béréchit rabba 2,4) fait référence aux grecs qui "ont obscurcis les yeux des juifs par leurs décrets".

Ces décrets avaient pour objectif d'entraîner les juifs à croire qu'ils ne sont pas si importants que ça aux yeux Hachem, et ce en noircissant tout l'amour infini qu'a Hachem pour chacun de Ses enfants uniques (les juifs), et ce indépendamment de leurs actions.

Ainsi, le message éternel de 'Hanoucca, que nous nous répétons chaque année, est que Hachem dit à chaque juif qu'il est spécial devant Lui, et que ses mitsvot ont un impact énorme (envoyant des flux de spiritualité et de bénédictions dans les mondes d'en bas et d'en-haut).

Les grecs voulaient nous obscurcir le fait que : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé’h koulam tsadikim – Yéchayahou 60,21).
=> A 'Hanoucca nous fêtons et allumons dans notre cœur la réalité que tout juif est brillant, il illumine ce monde, et aux yeux d'Hachem nous sommes tous des tsadikim (koulam tsadikim).

Le message de 'Hanoucca est que même le plus mauvais des juifs restera toujours une lumière aux yeux d'Hachem, qu'il aura toujours en lui une âme sublime et brillante qui est une partie Divine, et que Hachem l'aime (indépendamment de son comportement) et attend impatiemment qu'il retourne plus proche de Lui par la téchouva.

[le yétser ara cherche (plus ou moins inconsciemment) à nous faire croire qu'il y a les tsadikim et nous ..., et que nous n'avons pas vraiment part au D. d'Israël. Cela est faux!
Nous avons tous des capacités uniques, et si je les exploite à 100% alors je suis aussi parfait qu'un tsadik, car nous faisons tous les 2 de notre mieux, même si en apparence l'écart semble énorme.
Si j'existe à chaque seconde, c'est grâce à D. qui me donne la vie, et par là croit et a confiance en moi!
Plus nous avons conscience d'être précieux aux yeux de D., plus nous avons envie de nous donner à fond pour faire Sa volonté et être encore plus proches de Lui.]

Si une personne est vigilante dans l'allumage des bougies [de Shabbath et de 'Hanoucca - selon Rachi], il lui sera accordé des enfants qui seront des érudits en Torah (talmidé 'hakhamim).
[guémara Shabbath 23b]

-> Le 'Hidouché haRim ajoute que la personne qui allume les bougies deviendra également un talmid 'hakham.
En effet, si cela est propice pour avoir des enfants, alors cela est également très propice pour celui qui allume les bougies.

=> On peut s'interroger : Un très grand nombre de juifs sont vigilants à allumer chaque année les bougies de 'Hanoucca, et pourtant nous ne les voyons pas devenir des talmidé 'hakhamim?

On peut rapporter les paroles du Méïri :
"Tout celui qui est vigilant d'allumer les bougies de 'Hanoucca avec amour et enthousiasme, on lui accordera des enfants qui seront des tamidé 'hakhamim".

Il en découle que la bénédiction d'avoir de bons enfants est fonction de l'intensité de l'amour, de l'enthousiasme et de la joie que nous avons de faire cette mitsva.

<--->

-> Rabbi Shlomo Zalman Auerbach (Shoulkhan Shlomo - Ora'h 'Haïm 263:1,1) explique que puisque les grecs ont essayé de faire que les juifs oublient la Torah, alors mesure pour mesure, le fait d'allumer la ménora va générer que plus de Torah soit amenée dans le monde, et ceux qui sont vigilants avec cette mitsva vont ainsi mériter une descendance qui sera des érudits de la Torah.